Bonjour,
Je vous souhaite une très belle année et vous adresse mes meilleurs voeux pour 2024, une année qu'on va souhaiter douce, malgré le contexte et ce qui nous pend au nez (brrr… les JO… Les parisiens et les banlieusards me comprennent, j'en suis sûre ^^)
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Pour cette nouvelle année, nous retrouvons Blaise et le début d'une résolution d'une intrigue très parallèle dont, j'espère, vous me donnerez des nouvelles ! Et idem pour la fin, si vous avez des commentaires ou des pistes sur la suite, je suis toute ouïe, et surtout impatiente d'en discuter !
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Dans les épisodes précédents : "Blaise avance sans Seamus, à son grand regret. Après avoir pris à bras le corps la tutelle de Bobby, il accepte la proposition de Minerva McGonagall et devient un membre officiel du Conseil d'Administration de Poudlard".
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Bonne lecture et à bientôt !
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Chapitre 117 – Blaise
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décembre 2005
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- 'Lut Blaise.
La voix endormie de Bobby fit lever les yeux du métis de la double page Sports de La Gazette du Sorcier.
- Sal.
Sa voix resta coincée dans sa gorge tandis qu'il voyait son pupille se saisir d'une tasse tout en se grattant le flanc.
- Bobby ? demanda-t-il incertain.
- Hmm ? répondit l'adolescent avant de bailler à s'en décrocher la mâchoire.
- Tu… Tu t'es regardé dans une glace ce matin ?
Le garçon secoua la tête dans un nouveau bâillement tout en attrapant une boîte de cacao et en s'installant face à son tuteur.
- Tu devrais peut-être…
Devant son regard bovin, Blaise continua, d'une voix aussi calme que possible.
- Regarde tes bras…
- … Oh ! s'exclama Bobby en se relevant et se tournant aussitôt dans tous les sens, probablement à la recherche d'un miroir.
Il s'approcha de la fenêtre de la cuisine et se toucha la joue puis se pencha en avant pour relever le bas de son pantalon de pyjama, une jambe après l'autre. Il ouvrit de grands yeux en agitant ses orteils.
- Tu. Je. Tu… Je suis comme toi, Blaise ! Partout !
Effectivement, Bobby arborait une jolie peau chocolat, réplique de la teinte exacte de son tuteur. Ses cheveux étaient tressés de nattes serrées, les mêmes que celles que portait Blaise sur la photo qui ornait sa cheminée, prise deux ans plus tôt, alors que depuis quelques mois, son tuteur se présentait les cheveux ras.
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Blaise sourit en voyant les yeux de Bobby pétiller.
- Il va falloir qu'on passe à Sainte-Mangouste...
- Mais. Pourquoi ? Je suis redevenu normal !
- Tu es redevenu comme avant ? Tu es sûr ?
- Non. Je n'avais pas la peau de cette couleur mais ça, c'est normal !
- Ce n'est pas violet, oui… Mais tu avais la peau blanche, avant, non ? Ce n'est pas vraiment normal que tu sois devenu noir.
- …
- Et tes cheveux, Bobby ? Tu les as coiffés pendant une insomnie ?
Blaise se rapprocha et lui passa une main sur ses toutes nouvelles nattes. Lui qui pensait, deux jours plus tôt, en récupérant le garçon à King's Cross qu'il était temps qu'il essaye ce sort de Coup'rapid' que lui avait appris Pansy, n'était pas déçu.
- Tu n'avais pas les cheveux crépus, avant… Il faut qu'on aille à l'hôpital.
- Mais.
- Je refuserais qu'ils te gardent, si ils le suggèrent… C'est promis, ajouta-t-il en réponse à son air désespéré. Mais, il se passe définitivement quelque chose et il faut qu'on comprenne quoi !
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Quatre heures plus tard, après avoir déployé l'ensemble de ses talents de négociateur et des trésors de diplomatie pour convaincre son pupille de le suivre, Blaise arpentait de long en large le couloir principal du Service de Pathologies des sortilèges au quatrième étage de l'Hôpital Sainte-Mangouste, en l'attendant.
Un beau brin de fille l'interpella timidement après de longues minutes d'observation. Ces derniers temps, il se sentait harcelé par les parents d'élèves de Poudlard mais celle-ci semblait bien trop jeune pour avoir des enfants - même pour une sorcière - et encore plus pour que son hypothétique progéniture soit déjà scolarisée à l'École de Sorcellerie.
Tenant son rôle aussi parfaitement que d'habitude, il maintint ses épaules et son dos droit, lui offrit un sourire poli et l'invita à parler. Elle lui tendit une main moite de stress qu'il regretta presque d'avoir serrée.
- Vous êtes bien Monsi. Lord ? Hum. Lord Zabini ?
Il hocha la tête et attendit.
- Je. Je m'appelle Muriel. Je suis… une Cracmol.
Le visage neutre, Blaise garda le silence en la fixant droit dans les yeux. Il voyait bien qu'elle allait soit se mettre à pleurer, soit lâcher le morceau. Il n'avait qu'à attendre. Rien de plus. En toute honnêteté, il n'avait aucune préférence entre ces deux options.
- Je ne vous ai vu qu'une ou deux fois en photo mais je pensais bien vous avoir reconnu…
Elle commençait sérieusement à l'agacer à se tortiller ainsi. Il n'avait pas le temps pour tant de simagrés. Il sentait ses mâchoires se contracter insidieusement.
- Je suis. Comment dire ça ?... Je suis l'amie de Seamus Finnigan.
Blaise eut du mal à se retenir de reculer sous le coup qu'il avait l'impression de s'être pris dans l'estomac et un tic nerveux menaça de le submerger. Il articula difficilement les mots, tant sa bouche était sèche.
- Que voulez-vous ?
- Je. Je ne sais pas par où commencer. Je n'ai découvert le passé de Seamus que très récemment, lança-t-elle, son débit s'accélérant rapidement. Je suis tombée sur des articles qu'il gardait chez ses parents. J'ai. J'ai trouvé ses carnets. Je les ai lus. Tous lus. Il. Il a arrêté d'y écrire depuis la fin de son procès… J'ai appris qu'il avait été en procès, ricana-t-elle amère.
Le métis la dévisagea longuement tandis que le regard de la jeune femme filait de gauche à droite, derrière lui et ses mots se dévidaient tel un flot continu.
- Je l'ai rencontré juste avant. Avant les procès, je veux dire… J'ai vu que vous y écriviez aussi. Dans les carnets. Vous savez de quoi je parle.
- Que voulez-vous ? gronda Blaise cette fois.
Si elle s'attendait à le faire chanter, elle n'y gagnerait pas. Quelle que soit l'affection que portait Finnigan à cette bécasse, il n'aurait aucun scrupule. Il protégerait les siens, Seamus - même contre son gré - et Bobby.
- Dès que je l'ai rencontré, je trouvais que quelque chose ne collait pas. Il était parfait. Je veux dire… Vous le connaissez ! Il n'est pas possible de ne pas l'aimer mais. Quelque chose clochait…
Elle regarda longuement Blaise, les yeux brillants et il cilla une seconde. Il ne comprenait vraiment pas ce que cette fille lui voulait.
- J'ai compris que... Je veux dire... Je n'ai pu que constater que l'homme que je fréquentais n'était pas celui qu'il devait être. Il ne s'en rend pas compte lui-même et… Vous comprenez ?
Il nia de la tête lentement, en fronçant les sourcils, faisant bien involontairement une croix sur son imperméabilité légendaire et piétinant son flegme habituel.
- J'ai dû le forcer à venir aujourd'hui. Je ne sais pas ce qu'il se passe, Monsi. Lord Zab.
- Blaise. la coupa-t-il d'une voix profonde.
Elle lui lança un regard un peu incertain puis risqua un sourire.
- D'accord. Blaise. J'ai eu du mal à convaincre Seamus de venir et, maintenant… Les Médicomages semblent dire que ça n'a rien à voir avec la Magie… Mais je suis convaincue que quelque chose cloche. Je veux dire. J'ai lu vos carnets. Je suis une Cracmol mais je ne suis pas bête, Blaise. Vous vous aimez.
- On s'aimait, reprit-il. Vous pouvez utiliser le passé. Il est passé à autre chose.
- Justement. Cela n'a aucun sens. Je veux dire. Comment est-ce.
- Je n'ai pas la réponse. Je viens de passer une année entière à me poser la question. A lui poser la question. Et je n'en sais rien.
- Je ne peux pas le laisser… Enfin… J'ai essayé d'en parler à ses parents… Ils n'ont rien voulu entendre.
Blaise ricana.
- Ses parents n'acceptaient pas celui qu'il était. Ils ont été tellement...
Il ne termina pas sa phrase et secoua la tête.
- J'ai lu les articles. C'est affreux… Ce n'est pas facile d'accéder à la Presse Sorcière quand on est comme moi mais…
- Vous ne devriez pas crier sur les toits que vous êtes… ce que vous êtes… vous vous mettez en danger ici, souffla Blaise en osant une main sur l'épaule de la jeune femme.
- Je sais, ne put-elle s'empêcher de rire. Je ne le révèle pas habituellement. Mais je me suis dit que vous étiez suffisamment noble pour ne pas utiliser cette information à mauvais escient.
Blaise ferma les paupières et rit un instant avant de reprendre ses esprits.
- Vous ne comprenez vraiment rien à ce Monde, sourit-il. J'imagine que Seams vous trouve rafraîchissante, continua-t-il plus amer.
Il la regarda se fermer et croiser les bras sous sa poitrine.
- Navré, Muriel. Je ne voulais pas vous vexer. Je vous remercie sincèrement de m'avoir interpellé. Mais je ne peux rien pour vous. Je ne peux plus le forcer à me revoir. C'est trop difficile. Je ne peux plus me permettre de prendre coup sur coup.
