Chapitre 51: orgasme
Il y avait des choses que je supposais par rapport à la sexualité, mais il y avait maintenant deux choses dont j'étais certaine : les jouets sexuels tout comme les orgasmes n'étaient vraiment pas synonymes d'un plaisir incroyable!
J'avais déjà dit plusieurs fois que ça ne me dérangeait pas de ne pas avoir d'orgasme avec Mage. Mais, de plus en plus, ce qui me dérangeait était d'avoir l'impression d'essayer et que ça ne fonctionne pas. Ce n'était pas que j'essayais tant que cela, on faisait plutôt les choses dans l'optique que je ne sois pu horny, mais le tout donnait tout de même l'impression d'essayer d'atteindre l'orgasme.
Je me rappelais une scène dans une série que j'avais tellement écoutée que je la connaissais par cœur. Un des personnages était une dame dans la quarantaine qui n'avait jamais eu d'orgasme. Au final, son mari avait finalement fait en sorte que cela se passerait et elle ne faisait qu'en redemander encore. C'était une scène assez marquante de par la comédie rattachée au tout, mais aussi par le désespoir de ses amies qui avaient constaté la chose. Mais cette scène ne reflèterait jamais ma vie. Je n'avais pas l'impression de ne rien manquer parce que je n'avais aucun problème à avoir des orgasmes aussi souvent que je le voulais.
Mais, quelque part, ce personnage m'avait marqué parce qu'elle était à la fois beaucoup de chose que je ne voulais pas être, mais elle avait été beaucoup de choses que j'avais tellement voulues; elle avait été ce personnage qui avait rencontré le plus beau gars du monde, le plus gentil, un gars qui n'avait à priori l'air de rien, mais qui était extraordinaire. Quelque part, l'espoir de rencontrer quelqu'un comme lui était ce qui m'avait marqué de son histoire.
Et ce n'était pas le seul personnage à m'avoir marqué, tous les personnages m'avaient marqué à leur manière. Une autre fille avait quant à elle trouvé l'amour de sa vie, mais elle ne pouvait pas être avec lui parce qu'il n'osait pas la présenter sur la place publique. Autant cette partie était incompréhensible, autant le portrait de leur amour impossible était incroyable! Certaines scènes me dépassaient comme celles où ils se retrouvaient enfin et/ou elle se mettait à pleurer en l'embrassant. Je ne pouvais pas vraiment concevoir la chose; pleurer d'amour, j'imagine. Mais, somme toute, j'étais une « hopeless romantic », j'adorais tout ce qui évoquait la chose même si je ne comprenais jamais vraiment. En fait, je ressentais beaucoup plus d'émotions en regardant des scènes romantiques que dans n'importe quelle relation que j'avais vécue en vrai. Cependant, avec le temps, j'avais commencé à comprendre comment on peut être si bien avec quelqu'un qu'on en pleure. Était-ce un signe d'amour romantique? J'étais encore au même point dans ma réflexion : je n'avais pas l'impression d'être en amour avec Mage – quoique je l'aimais profondément et qu'il était très important dans ma vie – mais je n'excluais pas l'idée qu'un jour je le sois. Je n'excluais pas non plus l'idée qu'un jour je réalise que j'avais été en amour avec lui depuis un bon moment, mais ça me semblait peu probable. Après tout, ne devais-je pas savoir quelles étaient mes propres émotions? Dans tous les cas, les mots mis sur des sentiments étaient peu importants; c'était ma relation avec Mage et le bien-être qui lui était rattaché qui étaient importants.
Dans tous les cas, ces deux exemples marquants revenaient parfois me faire réfléchir et, une à deux fois par année, je réécoutais la série ou des moments marquants de celle-ci.
Mais ceci est bien sans lien avec la présente discussion au final puisque celle-ci vise à raconter la fois où j'avais eu mon premier orgasme avec Mage.
Je m'étais décidée à la chose; je ne voulais plus avoir l'impression d'essayer : soit on allait se dire noir sur blanc que ça n'arriverait pas ou nous allions décider que ça allait arriver et de ne pas arrêter avant.
Il proposa une idée à laquelle je n'avais pas pensé : attendre que je sois venue avant qu'il y ait pénétration. Sur le coup, je trouvai que c'était une bonne idée. Ensuite, je me dis que ce serait peut-être stressant, mais au final, je trouvais que ça semblait le meilleur. Je savais très bien que toute « contrainte » avait tendance à avoir un effet plutôt positif sur moi. Toute l'idée de « il ne faudrait pas que quelqu'un voit/entende », de quelque chose « d'interdit », de quelque chose d'obligé, de quelque chose d'exigé était des choses qui faisaient pour moi partie d'une même catégorie et qui faisaient certainement partie des choses qui m'intéressaient. Et ce n'était pas sans lien avec cela que j'aimais l'idée d'un décompte pour venir, c'était dans l'optique de « voilà, c'est obligatoire parce que je compte ».
Nous nous entendîmes alors sur du sexe anal après que j'aurais eu un orgasme. Évidemment tout tombait mal, ou peut-être pas, mais j'étais menstruée cette journée-là. En même temps, c'était certainement le moment dans mon cycle menstruel ou j'étais le plus horny, alors ça tombait peut-être bien.
Nous échangeâmes quelques messages en essayant de faire croire à l'autre notre confiance en la possibilité que la chose arrive. Puis, je me rendis chez lui au moment convenu.
Comme toujours, nous parlâmes un peu tout en étant enlacés. Rapidement, les choses évoluèrent selon le plan. Les choses se passèrent comme à l'habitude. En quelques secondes je ne faisais que me tortiller sur moi-même pendant qu'il touchait mes mamelons. Je n'avais absolument aucun contrôle de moi-même et aucune retenue toutes les fois!
À un certain moment, il me dit de me mettre sur mon dos. Quelque part, mon cerveau compris « sur le ventre » parce que c'était ce à quoi je m'attendais. Il répéta alors la consigne, mais je ne bronchai pas de la position que j'avais adoptée; j'étais sur le ventre et j'attendais de voir ce qui ferait. Il me tapa alors les fesses et répéta la consigne. Évidemment, c'était trop plaisant de ne pas l'écouter, alors je le regardai puis je me remis bien confortablement sur le ventre. Cette séquence se répéta deux ou trois fois je ne pourrais dire et je finis par me mettre sur le dos. Évidemment j'avais hâte de l'avoir sur moi et de pouvoir le voir.
Après un moment sur le dos, je me mis sur le ventre à sa demande, puis il s'appliqua à faire plein de choses que j'aimais. À quelques reprises, je me disais que j'allais certainement venir, mais il arrêtait ce qu'il faisait. J'aimais vraiment avoir ses doigts sur mon clitoris, mais, pour une raison inconnue, à un moment donné, je pris moi-même la place de ses mains. Ce n'était pas aussi plaisant, mais j'imagine que j'avais en quelque sorte un meilleur contrôle sur la chose.
Une des fois où j'étais près de venir, il proposa de compter et j'acquiesçai. Je ne vins pas au bout du décompte, mais ce n'était franchement pas très loin. Probablement qu'un simple « tu sais que je vais continuer à faire ce que je fais et à attendre jusqu'à ce que tu viennes » aurait été suffisant, mais il changea ce qu'il était en train de faire.
Après quelques moments manqués, j'étais encore confiante que cela pouvait arrivé, mais j'avais aussi vraiment hâte qu'il soit en moi. Il avait beau avoir ses doigts en moi, ce ne serait jamais la même sensation. Je mijotai l'idée de lui dire d'arrêter et de réessayer après qu'il soit venu, mais ce n'était pas le plan. Mais je voulais tellement qu'il soit en moi.
Comme s'il avait lu dans mes pensées – comme toujours – il dit une phrase qui abondait dans ce sens. Je ne pourrais pas dire les mots exacts parce que mon esprit était ailleurs, mais il me dit quelque chose du genre « tu sais que j'ai vraiment hâte d'être en toi, mais on va devoir attendre que tu viennes avant ». Et avec toute cette patience et cette acceptation de prendre le temps, j'étais maintenant certaine que je voulais que ça se passe.
Je ne pu dire quand il avait commencé à se toucher, mais je pouvais le sentir le faire derrière moi. Même si je ne le voyais pas faire, ça avait absolument la même valeur pour moi : c'était franchement une des choses que j'aimais le plus. Évidement, en plus, il ajoutait des sons à la chose, ce qui rendait le tout encore mieux.
Je réalisai à ce moment que, si j'allais venir, ça serait certainement sans sons et sans mouvement. Il arrivait des fois ou je venais avec des sons et des mouvements et d'autres fois (le plus souvent) ou je « bloquais » toute sensation/ arrêtait tout avant de venir et c'est ce qui faisait que je venais. C'est sans y penser que je fis alors comme à l'habitude perdue à travers ses sons et ses mouvements et je vins, exactement comme lorsque j'étais seule.
Ce n'était ni bien ni mal; j'avais déjà eu mieux et déjà eu pire. C'était probablement exactement le même niveau que ce que j'aurais eu si j'avais été seule. Cela me fit donc penser que c'était un effort pour aucune différence au final. En même temps, ce n'était pas vraiment un effort parce que le tout avait été plus que plaisant, alors ça avait simplement été un moment plaisant. Mais, arbitrairement, autant cette même journée que lors d'autres rencontres, j'avais vécu beaucoup de moments plus « plaisants sexuellement » que l'orgasme lui-même (les fois où j'avais demandé à Mage d'arrêter étaient certainement les meilleurs exemples de cela).
Je réalisai également qu'il ne semblait pas avoir remarqué que j'étais venu – certainement en lien avec le fait que j'avais arrêté de bouger et de faire des sons. Il me confirma la chose plus tard. En fait, il pensait même que j'étais tanné; il était bien loin de la réalité!
J'enlevai donc ses doigts de mon orifice, puis je sentis sa confusion. Je lui dis alors que c'était son tour et je sentis encore sa confusion. Je savais bien que j'aurais dû lui dire que j'étais venu, mais je n'en avais pas l'énergie. Qui plus est, j'avais juste vraiment trop hâte qu'il soit finalement en moi.
Une fois en moi, les choses évoluèrent comme à l'habitude. Pour une rare fois, je pus le voir tout au long de son orgasme et c'était – évidemment – dans mes choses préférées à voir. Ça tombait bien que j'aimais le regarder et qu'il aimait être regardée!
Par la suite, pour une rare fois dans les derniers temps, je lui demandai de me raconter ce qui s'était passé comme un téléjournal. Dans le fond, je réalisai que c'était toujours aussi plaisant même si je me doutais de ce qu'il dirait. Mais, ce que je voulais vraiment savoir, et qu'il confirma, était de savoir s'il avait pensé que je n'étais pas venu.
Je constatai à postériori que cela faisait plusieurs fois qu'on se voyait sans qu'il me raconte des histoires sur sa vie sexuelle passée; c'était dommage. J'aimais toujours cela, mais, ces temps-ci j'oubliais de lui demander parce que mon cerveau oubliait simplement tout.
Après, nous allâmes nous assoir pendant qu'il mangeait et nous discutâmes. Je ne pourrais dire exactement de quoi nous avions parlé, mais je sais que certains sujets qui m'auraient stressé furent abordés.
En fait, les jours précédents, j'avais fait des séances d'hypnose pour aider le lâcher-prise au niveau de l'orgasme. Au final, j'avais surtout lâcher-prise sur « je ne sais quoi » qui me stressait. J'étais rendue vraiment stressée par rapport à notre relation sans raison apparente. J'étais particulièrement stressé par rapport à des choses simplement impossibles (et en y repensant à des choses qui me feraient juste vraiment de la peine pour une raison obscure) : lui qui déciderait d'avoir des enfants avec un autre partenaire, lui qui déciderait d'emménager avec un autre partenaire, lui qui déciderait de voir un autre partenaire tous les jours, lui qui déciderait de dormir avec un même partenaire tous les jours. Et ces stress qui étaient juste complètement impossibles (du moins au minimum pour quelques années parce qu'il pourrait toujours changer d'idée, j'imagine) menaient à des stress sous-jacents : « est-ce que ses relations présentes vont évoluer? » « comment? » « est-ce qu'il va se mettre à voir les gens de plus en plus souvent (augmentant le stress de « va-t-il avoir toujours du temps pour moi ») », « est-ce qu'il va faire des choses spéciales avec d'autres gens qu'il ne ferait pas avec moi » « est-ce qu'il va commencer à dormir chez toutes ses dates (augmentant ici le stress de « est-ce qu'un jour il va vouloir aménager avec quelqu'un qu'il date ». (Note au lecteur : je ne vois vraiment pas une raison pour laquelle je voudrais un jour qu'on arrête de dater, mais clairement si tu décidais d'avoir des enfants avec quelqu'un d'autre que moi, je pense que ça pourrait entrer dans cette catégorie. Aussi si tu décidais d'habiter avec une de tes dates. Mais comme toujours : tant mieux que ce ne soit pas ce que tu veuilles et que, donc, par le fait même nos volontés aillent dans le même sens!)
Une chance que j'avais fait mes séances d'hypnose parce que tout ce stress était parti. En y repensant, je ne pouvais même pas comprendre pourquoi j'avais été stressé, cela n'avait aucun sens! Je réalisai en lui parlant cette journée-là et les jours suivants, et surtout en abordant des sujets qui m'auraient stressé, que le stress était complètement parti. En fait, je ne pouvais même pas dire de quoi nous avions parlé puisque la majorité était malheureusement (ou heureusement puisque cela était en lien avec l'absence de stress) oubliée à cause de ma mauvaise mémoire.
On se revit le lendemain et il me dit qu'il n'avait pas nécessairement envie d'une cuddledate ou d'une sexdate. À ce moment, je me dis que j'aurais aimé l'avoir en moi au moins quelques minutes, mais que tout moment avec lui était parfait. Au final, après qu'il ait mangé avec nous, ce fut une cuddledate, suivie d'une rapide sexdate, tout comme je l'espérais. Comme toujours, c'était comme s'il avait lu dans mes pensées!
Au final tout était toujours parfait avec lui. Un seul constat me vint en tête. Je l'aimais vraiment trop; en un an, il s'était taillé une place de choix dans ma vie. C'était une place qui lui avait toujours été réservée sans que je le sache et qui ne demandait qu'à être découverte. Et, maintenant que cette place était découverte, tout dans ma vie semblait enfin s'aligner dans une perfection à laquelle je n'aurais jamais pu croire avant d'avoir mes enfants!
