Petit mot de l'auteure : Ce texte a été écrit en une heure pour la 134e nuit du FoF sur le thème "Force".
Comme toujours, dès qu'il s'agit d'Edith, je dédie ce texte à Marina.
Je remercie Marina, Maya, Yohnee, JessSwann, Plume, AvaTarbleu, et Zofra pour leurs review sur l'OS précédent !
Mary c'était toujours considérée comme forte.
Elle était après tout l'aînée des filles Crowley, destinée à reprendre le flambeau du domaine, aux côtés d'un mari tout d'abord, puis seule. Elle avait dû s'endurcir, se faire froide et hautaine pour ne pas se faire marcher sur les pieds. Elle avait dû travailler toujours plus pour prouver de quoi elle était capable.
Elle s'était montrée forte également dans le domaine privé, survivant à la mort de Matthew. Celle-ci l'avait pendant longtemps terrassée, mais le simple fait de ne pas chercher à le rejoindre était un exploit en soit. Et puis, finalement, elle avait trouvé le courage de remonter à la surface, et de trouver l'amour de nouveau.
Alors oui, Mary se considérait comme forte.
Mais en cet instant, elle se rendait compte combien sa force n'était rien comparée à celle d'Edith.
Sa cadette avait traversé les mêmes épreuves qu'elle. Se battre pour être reconnue, prouver que vous méritiez votre place professionnelle, surmonter un terrible deuil... Edith aussi avait connu tout cela. Sauf que contrairement à elle, elle l'avait surmonté seule, sans le soutient de personne – ou presque. Là où Mary avait pu compter sur ses parents, sur sa grand-mère, Edith avait traversé ses peines dans une solitude affligeante et une abnégation surprenante.
Et venir à son mariage, alors même que Mary avait ruiné les perceptives du sien... Cela lui prouvait combien Edith était beaucoup plus forte à tous points de vue qu'elle.
Réaliser ceci lui fit mal. Toutes ces années, elle avait été si centrée sur sa propre personne qu'elle n'avait pas vu à quel point sa petite sœur était devenu – ou l'avait-elle toujours été ? - une jeune femme extraordinaire.
Mary n'avait jamais ressentit autant de honte en ce moment même. Mais il était hors de question pour elle de rester dans cet état de culpabilité – cela ne serait pas en se lamentant sur ses actes passés qu'elle changerait quoi que ce soit. Réparer ses tords plutôt que de chercher à s'en excuser, voilà qui serait plus profitable à ses yeux à Edith.
Et pour cela, en premier lieu, elle devait convaincre Bertie de revenir pour sa sœur.
