Petit mot de l'auteure : Ce texte a été écrit pour un atelier Halloween : votre personnage est témoin d'un meurtre.

Le texte est un UA du tout premier épisode, attention agression sexuelle.

Je remercie les gens qui ont reviewés !


Il était tard.

Edith aurait dû dormir depuis bien longtemps, mais la tristesse de la mort de Patrick était revenue en force, l'empêchant de trouver le sommeil. Elle ne pouvait s'empêcher d'imaginer leur pauvre cousin luttant pour ne pas se noyer, affrontant le froid glacial des eaux, pour finir par sombrer à tout jamais dans l'Océan, si loin de chez lui. Quelle disparition horrible... Pour échapper à ces sinistres pensées, elle se leva, espérant trouver dans les cuisines quelque reste qui calmerait son estomac et son esprit tourmentés.

Alors qu'elle parcourait les couloirs bien connus de sa demeure, Edith entendit soudainement un bruit provenant de la chambre de sa sœur aînée. La blonde fut tentée de passer son chemin, mais la curiosité avait toujours été grande chez elle – d'autant plus lorsqu'elle concernait Mary, leur rivalité ayant toujours été intense. Elle s'approcha alors doucement de la porte, afin de glaner quelques informations. Non pas pour les utiliser, simplement, elle aimait savoir ce qui se passait.

Ce qu'elle entendit serra son cœur d'amertume. Un homme parlait en effet à Mary, lui proposant d'expérimenter ensemble les plaisirs de la chairs.

- Je ne peux arriver impure à mon mariage, rétorquait Mary.

- Votre époux n'en saura rien, répondit l'homme que Edith identifia finalement comme étant Pamuk. Il existe bien des manières d'être à deux.

La phrase fit lever les yeux au ciel de la blonde. C'était typiquement sa sœur, ça. Clamer sa supériorité, vouloir l'amour innocent et pur digne de son rang, et pourtant, ne pas hésiter à s'offrir au premier venu. Mais bon, ce n'était pas à elle d'intervenir dans sa vie.

Edith allait partir aussi discrètement qu'elle était venue, lorsqu'elle entendit Mary répondre qu'elle était flattée par la proposition, mais préférait ne pas continuer. La réponse étonna Edith – la brune avait semblé si attirée par le charme de l'étranger ! Elle ne s'attendait pas à ce qu'elle repousse ses avances. À vrai dire, la voix de Mary trahissait le fait qu'elle s'étonnait elle-même.

Malheureusement, si Pamuk en fut étonné lui aussi, la colère se mêla à sa surprise.

- Vous êtes encore ignorante, après tout, dit-il d'un ton doucereux. Je vous promets que cela sera agréable.

Edith ne pouvait voir ce qui se déroulait dans la chambre mais n'apprécia pas le ton employé, qui lui tordait le ventre d'une manière qui ne lui plaisait guère. Une voix en elle lui soufflait qu'elle devrait aller chercher de l'aide, mais pour quoi exactement ? Pamuk n'avait rien fait, et Mary se trouvait dans une posture fort délicate qui la mettrait en porte-à-faux par rapport à leurs parents. Elle ne pouvait risquer de lui causer de l'opprobre sur les bases d'un simple ton qui ne lui revenait pas.

Elle fut finalement sortie de ses pensées par un léger cri que poussa Mary.

- Vous me faîtes mal ! S'exclama sa sœur de son ton le plus hautain mais d'où se mêlait une once d'inquiétude.

Pamuk murmura alors des choses que Edith ne put comprendre mais auxquelles Mary répondait des non affolés et plein de larmes.

Sans plus y réfléchir, Edith ouvrit brusquement la porte, pressentant que sa sœur était en grave danger.

Au moment où elle pénétra dans la chambre, le corps de Pamuk tombait sur le sol. Mary tenait le chandelier de sa table de chevet, et elle s'en était manifestement servie pour assommer l'importun. La vue de sa sœur causa un grand choc à Edith. Elle qui était toujours tirée à quatre épingles semblait bien négligée ; ses cheveux étaient en bataille, un pan de sa chemise arrachée et des marques de griffures rouges ornaient ses poignets. Mais plus que son apparence, ce fut son visage qui lui sembla bien différent. À la maîtrise légendaire de Mary ne restait que des larmes et une panique intense. Et comme preuve ultime de son choc, elle ne repoussa pas Edith lorsque celle-ci vint la prendre doucement dans ses bras.

- Ca va aller, murmura-t-elle à sa grande sœur.

Mary ne lui répondit pas, encore médusée. À la place, elle se dégagea pour examiner l'homme qui l'avait attaqué.

- Edith... il ne respire plus ! S'affola-t-elle.

La blonde s'approcha, prête à rassurer sa sœur – elle devait se tromper, la panique prenant le pas sur sa rationalité. Mais après quelques secondes d'observation, elle dû se rendre compte que Mary disait vrai : le coup qu'elle lui avait asséné s'était révélé mortel. La brune le comprit à l'air sombre de sa cadette.

- Au mon dieu... j'ai tué quelqu'un... Je... je suis une meurtrière Edith !

- Non, Mary, tu ne l'es pas.

- Bien sûr que si ! J'ai tué cet homme, je l'ai assommé, et il mort à cause de moi !

Mary, dit fermement Edith en la forçant à la regarder droit dans les yeux. Tu n'es pas une meurtrière. Cet homme a voulu te faire du mal. Je t'ai entendu lui dire non à plusieurs fois, et il ne t'as pas écouté. Il allait te blesser terriblement. Tu n'as fait que te défendre. Alors je te le redis ; tu n'es pas une meurtrière. Tu es une victime, d'accord ?

Edith n'était pas sûre que Mary ait saisit tout son discours, mais elle semblait légèrement plus calme. La blonde poursuivit alors lentement :

- Nous allons chercher Mère. Elle saura quoi faire. Tout ira bien, d'accord ?

Mary hocha finalement la tête et, décidant pour une fois de faire confiance à sa sœur, se laissa porter.