Petit mot de l'auteure : Ce texte a été écrit pour la journée internationale de la gentillesse : écrire sur quelqu'un qui explique en quoi se montrer gentil a pu changer sa vie. Je suis partie sur Mary (oui je sais, c'est pas le perso qui saute le plus aux yeux pour ce thème XD mais justement)

Je remercie les gens qui ont reviewés !


Mary ne se considérait pas comme quelqu'un de gentil.

À vrai dire, elle aurait manqué cruellement d'objectivité envers elle-même si elle s'était qualifiée ainsi. L'aînée des Crowley était extrêmement critique, et sa propre personne n'échappait pas à son jugement implacable, bien qu'elle ait tenté durant longtemps de continuer à se voiler la face. Mais lorsque sa sœur lui avait crié combien elle la savait garce, l'illusion avait bien dû s'envoler. Oui, elle n'était pas gentille, l'avait toujours su mais jamais complètement assumé. C'était quelque chose qui ne l'avait vraiment dérangé. Elle recevait des regards indignés, choqués, mais ne s'en souciait guère – elle était Mary Crowley par tous les saints, que pouvait lui faire l'opinion de quelques moutons ?

Mais lorsque les yeux de sa sœur c'étaient remplis de rage et de douleur, Mary c'était sentie pour la première fois de sa vie véritablement mal. Car la douleur qui était née dans le regard d'Edith, c'était la même qu'elle ressentait en ce moment. Une douleur sourde, écrasante, qui vous enlevait le goût de la vie et l'espoir en l'avenir. Mary avait connu cette douleur à la mort de Matthew, et elle s'était ravivée alors qu'elle voyait sa nouvelle relation terminée. C'était un sentiment terrible, qu'elle disait ne souhaiter à personne, pas même à son pire ennemi.

Et pourtant, par ses mots venimeux, elle l'avait causé à sa petite sœur.

Appeler Berthie pour réparer son erreur n'était que normal. C'était le pas nécessaire pour rétablir la balance. Avant, Mary s'en serait contenté, considérant qu'elle effectuait par ce geste un grand effort. Mais la Mary qui avait vu sa sœur si détruite par son attitude ne voulait pas s'arrêter là. Elle avait pris conscience que cette destruction cyclique ne pouvait continuer.

Alors, Mary Crowley fit quelque chose dont elle ne se serait jamais cru capable : elle fit un compliment à Edith.

Celle-ci portait une robe qui mettait son teint en valeur et portait un chapeau très élégant, chose qu'elle lui fit remarquer. Edith ne la cru évidement pas, cherchant la moquerie derrière ces quelques mots ; et Mary ne pouvait lui en vouloir. Mais en cette veille de mariage, Mary n'avait rien d'autre en tête que de complimenter sa sœur, lui donner quelque bon espoir pour l'événement à venir. De plus, elle n'avait pas eu à chercher si longtemps avant de dire quelque chose de gentil. Si elle se forçait à sortir du prisme où elle voyait Edith comme la sœur qu'elle devait embêter, mais bien comme une femme indépendante, alors oui, elle la trouvait très élégante.

Voyant donc la sincérité chez sa sœur, Edith la remercia d'un léger sourire. Il était un peu timide, et les joues de la blonde se rosirent d'une drôle de manière. Et pourtant, Mary trouva cette expression beaucoup plus agréable à regarder que la haine dans ses yeux.

Ainsi, à partir de cet instant, Mary pris la résolution de changer. La gentillesse avait pu lui apporter un moment de paix avec sa sœur, et elle espérait bien en connaître d'autres.