Petit mot de l'auteure : j'ai toujours pas vu le 2...
Quand Edith annonça sa grossesse à Mary, elle s'attendait à une réaction de mépris ou autre manifestation de sa désapprobation. Mais à sa grande surprise, sa sœur se contenta de sourire.
- Je suis vraiment contente pour vous deux. Vous le méritez.
Bien évidemment, Edith ne put cacher sa surprise d'entendre de tels propos, ce que Mary ne manqua pas de remarquer.
- Quoi ? Je n'ai pas le droit d'être heureuse pour vous ?
- Si, bien sûr, c'est juste que... Tu ne peux pas vraiment me reprocher d'être étonnée de ton absence de réactions... négatives, n'est-ce pas ?
- J'imagine que non, en effet, soupira Mary. Je suis désolée d'avoir été si mauvaise dans le passé que tu t'imagines encore aujourd'hui que je ne te soutiendrais pas. Mais j'ai changé, Edith. Alors crois moi, je suis heureuse pour vous. Bertie est un homme charmant. Quand je vois qu'il s'occupe si bien de Marigold, je n'ai aucun doute quand au fait qu'il sera un bon père avec son bébé.
Edith ne lui fit pas remarquer qu'il y avait bien longtemps que Bertie considérait Marigold comme son propre enfant. Les propos de sa sœur étaient peut-être maladroits, mais elle pointait du doigt une vérité : Bertie s'occuperait bien du futur bébé. Et là où l'ancienne Mary aurait profité de cette annonce pour faire germer le doute dans son esprit – Bertie ne risquait-il pas d'abandonner Marigold ? - elle s'était contentée de montrer ses bons côtés.
- Ca me fait plaisir que tu dises ça, dit-elle donc en souriant. Car Bertie a eu une idée de prénom et nous voulions te le soumettre. Il te concerne.
- Qu'est ce que tu veux dire ? Fronça des sourcils l'aînée.
- Si c'est un garçon, nous pensions l'appeler Matthew.
Là encore, Edith avait imaginé plusieurs réactions négatives de sa sœur. Mais à aucun moment elle n'avait pensé que la brune aurait les larmes aux yeux.
- Nous pouvons changer si cela ne te convient pas ! S'affola-t-elle.
- Non, non, c'est... parfait. Je... je ne sais pas si j'aurai un jour un fils avec Henry, mais une chose est sûre, je ne l'appellerai jamais Matthew. Cela serait trop douloureux de l'appeler ainsi et ne pas retrouver les traits du visage de celui qui aurait dû être son père. Mais grâce à vous, ce prénom pourra passer aux nouvelles générations. Je n'aurais pas pu être plus heureuse.
Edith prit alors la main de Mary spontanément et elles restèrent ainsi un long moment, songeant au futur qui s'annonçait à elles.
