Bonjour amis du Nord et des légendes des sorceleurs, Amis sorciers et sorcières cachés du fond des âges.
reviews :
- Yuwine : Mandos est la définition de Têtu en fait. Ace va avoir un challenge face à ce dernier. Et oui, toujours très doué sans le faire exprès. C'est pour ça que certains l'aiment ^^. Quant à Thatch, gare à lui. Mandos est le fils d'un maraudeur et surtout, il applique toujours ses menaces à un moment ou à un autre.
Cette fanfic est un partenariat avec Ziamela qui écrit "La Geste du Loup Blanc et du Chat Noir".
Nous nous retrouvons avec nos deux mondes entremêlés dans une aventure palpitante.
Les mondes sont issus des ouvrages de J.K. Rowling, de Andrzej Sapkowski et de Oda.
~ langue~ : Elfique
~~langue~~ : fourchelangue
Profitez des deux fanfics en les lisant conjointement. Et n'oubliez pas de laisser un commentaire ainsi qu'un petit "j'aime".
Chapitre 8 : Ceux que l'on oublie.
En arrivant à la forteresse du baron, il fut assez surpris de voir les flammes monter. Pourtant, ils avaient laissé l'incendiaire au campement en fait. Marco décolla dans le ciel. Il ne perdit pas une seconde et frappa la croupe de sa monture. Si un incendie s'était déclenché, il y avait des personnes qui pourraient être en danger. Il avait vaguement vu Thatch faire de même.
Il sauta de sa monture dès qu'elle passa la herse. Il regarda les flammes montant dans la cour depuis les écuries. Un idiot avait-il allumé un feu pour voir ce que cela faisait ? Et pourquoi personne ne s'était mis à l'éteindre ? La réponse fut donnée par l'un des trouillards à présent planqué à côté, après que Géralt est posé les questions.
- Pas si simple ! Leur dit un vieux bandit à proximité. Les gars ont peur ! Quand le baron est en crise, il fait pas de quartier !
- Et mon frère qui est dans l'écurie ! Faut aller le chercher ou il va brûler vif avec les chevaux ! Paniquait un autre.
Il pinça son nez et retira sa capuche pour la coincée dans la sangle de sa tenue ainsi que retirer la cape. Il aurait besoin d'avoir aucune prise s'il devait aller aider pour le feu. Mais, il y avait aussi le Baron qui semblait être un souci. Et puis, Marco se chargeait de sauver les coincés de l'écurie.
Il scanna la cour et repéra alors la tenue rouge. Et celui-ci semblait complètement saoul. Il pinça ses lèvres en avançant vers le baron. Il avait un grand besoin d'extérioriser plusieurs choses à l'homme et à ses mercenaires. On commence par le baron. Il fera les mercenaires une autre fois. Si ça permettait de rentrer du plomb dans la tête de quelqu'un, soit, passons au poings.
Il vit les portes s'ouvrir avec les chevaux s'échappant. Marco devait avoir réussi, semblerait-il à sauver ceux coincés dans les flammes. Un homme était aidé par le médecin qui avait très clairement aucun mal à traverser les flammes. Le baron avança vers Marco, riant, sans notion de ce qu'il avait fait.
- Ha ha ha ! On a un hé … un héros parmi nous !
- Quel inconscient ! commenta Géralt.
- hé hé hé …. Les chevaux … Bon aller, je suis prêt à …
- Rien du tout, Baron, Grogna-t-il.
Celui-ci se tourna et se tendit. Il faut dire que sans sa capuche, tous pouvaient à présent voir qu'il était un elfe. Mais, en plus, qu'il avait des traits trop similaire avec l'infâme commandant Iorveth pour ne pas faire une confusion.
- On a plusieurs choses à se dire. Par exemple, une fausse couche après un passage à tabac ou avant ? Ou le fait que vous avez battus votre femme et votre fille qu'elles ont choisi la première occasion pour partir ? Au choix.
Il croisa les bras, gardant alors une certaine concentration. Le baron ne perdit pas une seconde et fonça sur lui. Il glissa sous le point et attrapa le bras pour utiliser la force du baron contre lui. Mais, il avait senti les actions du baron avant. Il commençait à comprendre le truc pour le Haki. Le second restait plus compliqué.
Le baron roula sur le coté et tenta à nouveau de le frapper de front. Saoul, ses coups étaient désordonnés mais violant. Cela étant, il ne se demandait plus pourquoi Tamara était aussi enragée. Un père violent et alcoolique. Il frappa un premier coup et le baron recula en tenant sa mâchoire.
Il prit une respiration, laissant alors sa concentration sur un point simple. L'idée que son poing était comme recouvert d'une armure. Il sentit à nouveau ce qu'il avait déjà senti avec les entrainements de Shiva. La légère sensation qui différait de la normalité. Le baron revient à la charge et cette fois ci, il frappa dans le plexus. Il n'aurait jamais cru voir le baron voler en arrière.
Il avança vers le baron, encore sonner et cherchant l'air à cause de l'impact. Il l'attrapa par l'oreille, faisant geindre l'homme.
- Lorsque je dois être confronté à un Dh'oine de votre genre, je préfère largement lorsque vous êtes dessoûlé.
Il le tira par l'oreille et le col jusqu'à l'eau des chevaux et lui enfonça la tête dedans. Il patienta un instant et le retira pour permettre de reprendre l'air avant de le remettre dedans. Il le sortit ensuite à nouveau.
- On est conscient ou vous voulez un nouveau passage dans l'eau ?
Le baron cligna des yeux avec une certaine peur. Il le lâcha et regarda les autres.
- Je vous le laisse … si je continue, je vais finir par le tuer.
Marco et Géralt attrapèrent chacun d'un coté le baron pour l'emmener à un endroit tranquille pour discuter. Il regarda un peu étrangement Thatch qui parlait qu'il avait grandi comme une sorte de parent fier du premier dessins d'un enfant. Ou un oncle gâteux. Il pinça ses lèvres en ayant penser cela.
- Thatch … Vous savez que j'ai déjà assez d'oncles ? … Je ne pense pas que vous devriez vous rajouter à la longue liste de mes migraines.
Thatch le saisit par les épaules en riant. Il l'entendit même dire de le laisser gérer. Ce qu'il n'allait jamais faire en fait.
Il suivit les autres à l'intérieur. Il s'assit sur le bureau, jouant avec l'un des morceaux de bois. Il évita de rire sombrement aux grognements du baron pour sa présence. Mais Marco sut parfaitement faire comprendre comment se comporter en société civilisé en fissurant une cheminée en pierre.
Bon. Heureusement qu'il ne savait pas faire autant que les autres au niveau du Haki, il aurait surement tué le baron avec son dernier coup. Géralt se chargea de commencer la discussion qui allait être assez intéressante.
- Vous les avez frappés.
- Jamais je n'ai levé le petit doigt sur Tamara ! Jamais ! se défendit le gros baron.
- Mais vous avez battu votre épouse, insista le vampire.
- Ah… C'est… C'est une autre histoire.
- Aveux de violence conjugale, je prends note.
Il pinça ses lèvres en attrapant sa dague pour commencer à tailler le bout de bois en écoutant la discussion. Le baron tenta un retour en se tournant vers Marco.
- Vous êtes mariés depuis longtemps, docteur ?
- Plus de quarante ans.
- Alors, vous devez savoir ce que sais une personne qui vous connait tellement bien qu'elle sait où appuyer pour vous poussez à bout… Anna et moi, c'est vingt ans de vie commune. Elle m'a connue sobre et rond comme une queue de pelle… Elle m'a accueillie au lendemain de victoires et recousu au lendemain des défaites… Elle connaissait mes défauts et mes points sensibles mieux que quiconque.
- Vous la battiez parce qu'elle vous critiquait ?
- Non, Géralt. L'un des problèmes qui vient avec l'alcool, c'est le trouble de l'érection, et l'impuissance. Arme très sensible dans une société où les hommes se sentent puissant parce qu'ils sont les plus forts et les plus doués avec leur pénis.
Il ne put se retenir de rire au commentaire de Marco depuis son perchoir, manquant presque de se planter le couteau dans la main.
- Oh, c'est bon, arrêtez ! N'allez pas me faire croire que vous avez jamais eu ce problème !
- Il y a des paramètres à mon égard et à l'égard de mon couple qui font que nous comparer l'un à l'autre est un exercice futile, merci de ne pas essayer de m'attendrir, cher baron, parce que ça ne fait que me mettre encore plus en colère.
Il essuya la larme au coin de son œil à l'échange. Certains semblaient oublier ce qui s'appelait instinct de conservation.
- Comparer deux couples n'est pas la meilleure défense que vous pouvez avoir. Admettre, un peu plus. Regretter sincèrement aussi. Mais regarder chez les autres ? Faut d'abord balayer son palier. Pas y foutre le feu.
Il grimaça en voyant les premiers halos de colère chez Rouge. Celle-ci l'avait suivi. Et il se doutait à présent pourquoi. Il pinça l'arête nasale, écoutant seulement d'une oreille l'histoire du baron.
La femme se mit devant lui, comme attendant. Il soupira encore plus fort. Elle attendait son autorisation ? Il regarda le baron à nouveau avant de lever la main et la bouger. Rouge se mit à sourire. Et Ace qui pensait n'être que le portrait de Roger. Non. Rouge était terrifiante à sa propre façon. Surtout lorsque Marco mentionna le viol conjugal.
Il ne fera aucun commentaire. Le baron de son monde avait trouvé la mort après que Anna soit parfaitement saine d'esprit et en bonne santé. Son foie n'avait pas tenu plus longtemps l'empoisonnement à l'alcool. Certes, la mère et la fille avaient été contente les premiers jours. Puis, le choc de découvrir l'étendu des erreurs qu'elles avaient aussi faites. Il n'allait pas dire qu'il plaignait le baron. Encore moins maintenant. Mais, les erreurs sont souvent des deux côtés.
Quelle était déjà cette phrase ? Ah oui. Chaque hommes paie un tribus, qu'il soit roi ou païen, qu'il soit bon comme mauvais. À la fin, tous égaux face à la mort. Et ce n'est qu'à son passage que les vérités cachées sortent des ombres.
Rouge commença par avancer vers le bureau, fixant les objets dessus. Lorsque Philipe grogna sur ce qu'était le viol conjugal, elle passa ses mains sur les objets, les envoyant contre le mur. Il regarda s'éclater contre ce dernier la bouteille d'alcool, faisant à peu près sursauter tout le monde. Il regarda Marco et leva la main dans le vide, présentant alors comme s'il pointait quelqu'un. Le phénix devrait comprendre.
Il regarda la porte et murmura simplement un sort pour empêcher quiconque d'ouvrir la porte sans son accord. Un petit sort de collaporta. Simple, mais efficace pour maintenir des gens dans une pièce et empêcher d'autres de venir. Et avec le raffut qu'allait faire Rouge, il valait mieux.
La femme ne faisait que commencer. Les fantômes sont plus sensibles que n'importe qui aux environnements. Et Rouge avait certainement plus senti que n'importe lequel d'entre eux avec le Haki. Et elle était une femme. Ce qui voulait dire aussi qu'elle avait bien plus de raison que quiconque de faire exploser sa colère. Il aurait définitivement dû prendre du Popcorn.
Il grimaça en voyant alors les prémices de la colère mettre en esprit frappeur la femme. Enfin, plutôt, en esprit vengeur. Surtout avec la mention d'un bébé qui soignerait tout. Non. Ça causerait, comme les autres avaient dit, plus de dégâts. Et le baron allait en souffrir.
- Ne le tue pas.
Il regarda Rouge qui hocha la tête. Définitivement, la mère était aussi sanglante que le fils. Surtout avec un pareil regard. Encore plus lorsqu'il vit la couleur commencer à se drainer du visage du Baron cherchant un peu l'air. C'était un peu comme être comprimé dans une pièce très étroite. Sauf que c'était la colère et la volonté d'une femme morte ayant protégé un enfant jusqu'à sa venue au monde de personne tuant parce qu'un homme avait défié le monde.
Il ignora les objets volants un peu partout, s'écrasant contre les murs plus le baron continuait son conte du départ des deux femmes. Puis, il grimaça lorsque vint la mention de la fausse couche. Oui. C'était en fait l'enfant qu'il sentait le plus dans la ville. Une enfant morte née. Une enfant tuée par la violence et pleine de rancœur. Mais, s'il la sentait autant, c'était pour une raison. Et la raison, il sentait que c'étaient les moires. Une vie écourtée avant même d'exister alors qu'elle aurait dû, rentre dans le parjure de la mort. Que Merlin le préserve.
Géralt termina par la dernière question qui aiderait. Mais, il sentait que cette question serait plus dangereuse pour la vie du baron en fonction de la réponse. Rouge en avait assez de s'occuper des meubles à présent détruits. Non. Elle avait besoin d'une cible.
- Qu'est-ce que vous avez fait du bébé ? demanda Géralt.
- Ce que j'en ai fait ? Je l'ai enterré.
Il frappa son front avec désespoirs et releva les yeux vers la femme à présent juste devant le baron. Thatch donna tout haut ce que tous pensaient. Mais, il savait ce qui allait suivre et se redressa. La cible venait de s'être attribué par elle-même.
Le baron n'eut même pas le temps de répondre que Rouge avait oublié qu'elle était un gardien en tant que fantôme. Elle souleva le baron et le lança contre le mur. Il jura violemment en se mettant entre elle et l'homme sonné. Il grimaça à la rage qu'elle avait sur son visage. Elle disparut pour réapparaitre devant le baron à nouveau et l'envoyer de l'autre côté. Il termina au sol, en boule, pleurant et implorant le pardon. Mais Rouge n'allait pas le lui donner. Non. elle avait oublié qu'elle n'était pas un esprit vengeur. Il devait l'arrêter avant qu'elle ne souille son âme.
- ROUGE ! Il suffit !
Il n'aimait pas grogner. Il n'aimait pas commander, surtout aux esprits qui avaient tous les droits d'être en colère. Mais, il était nécessaire d'avoir des réponses et qu'elle se calme. La lueur sombre disparut du regard de la femme qui cligna des yeux. Il leva les mains, indiquant que ce n'était pas grave, lui-même comprenait la colère. Marco s'accroupie devant le baron en regardant dans la direction de la femme à présent de nouveau calme.
- Chère belle-mère, même si je comprends parfaitement le sentiment, attendez qu'on soit certain de la santé des deux autres femmes avant de tuer ce salopard.
- Comme cet esprit vous l'a fait… clairement comprendre, vous avez fait une grave erreur.
Rouge le regarda. Dommage qu'il ne pouvait pas lui offrir la possibilité de parler d'elle-même. Mais ça ne le dérangeait pas pour cette fois ci de parler pour un fantôme. Il se baissa au niveau du baron.
- Avant que je ne vous dise ce que veut vous dire la dame. Je ne vous ai pas sauvé pour vous. Non. Je veux juste éviter qu'un esprit gardien devienne une créature à chasser parce que votre forteresse complète la rend malade. Que ce soit vous ou vos hommes. Mais, voilà son message : Chaque larme qu'elles ont coulée, chaque cri, chaque coup. Chaque fois que tu les as souillés. Tu vas les sentir jusqu'aux profondeurs des griffes de Davy Jones. Ce dernier a une place particulière pour les raclures dans ton genre. Voilà. Et encore, j'ai épuré. Elle était plus violente dans les menaces. Marco. C'est définitivement de Rouge que Portgas tient ses menaces.
- South Blue donne toujours des personnalités au caractère sanguin. Suffit de voir Haruta.
Il regarda Thatch avant de revenir à Rouge qui semblait tenter de revenir à la charge. Marco s'exprima à cet instant, attirant la revenante vers lui. Ça la calmerait définitivement jusqu'à ce qu'un idiot ne remette en marche la colère présente.
- Bien, frangin, ta mémoire n'est pas une cause perdue. Rouge-san, je suis heureux d'être un bon époux, parce que je n'aurais certainement pas voulu vous avoir en ennemi, Yoi.
- Elle dit : non. Tu ne voudrais pas. Mais je suis contente que mon bébé t'es trouvé. Géralt ? Je vous conseille d'expliquer ce qu'il faut faire le temps que je calme la lady.
Il pointa un coin de la pièce avec la tête, Rouge accepta d'un mouvement de la sienne et le suivit. Il gratta l'arrière du crâne en soupirant.
- Je suis désolé de vous avoir rappeler à l'ordre. Vous pouvez néanmoins comprendre que si vous commencez à faire dans l'esprit vengeur, vous pouvez attaquer sans le vouloir ceux à qui vous tenez.
- Ma colère m'a … un peu dépassé.
- J'ai remarqué. C'est pour cela que je vous ai arrêté. Vous allez mieux ?
- Encore un peu en colère, mais, ça va mieux.
Il pouvait comprendre. Il n'allait pas plaindre le baron. La première fois, il n'avait vu qu'un homme plein de regrets. Ce n'est qu'après qu'il avait appris toute l'histoire et il avait dû se retenir d'aller faire la peau à l'homme. Mais, le baron avait trouvé la mort plusieurs mois plus tard lorsque Anna fut parfaitement soignée. Et il ne l'avait pas touché une seule fois, comme sachant qu'il avait été la cause de tout. Il avait causé la mort de sa fille à naitre. Il avait fait partir sa femme et sa fille. Il avait causé que la vieille femme se déteste assez pour accepter un contrat avec des garces qui l'utilisaient comme esclave qui s'occupait d'enfants. Et que lorsqu'elle essayait de sauver des enfants, ils mourraient. Il ne le plaindrait pas. Et puis, de toute façon, lorsque l'histoire serait terminée, il laisserait les fantômes faire leur office. Mais pas aujourd'hui.
- Vous vous sentez capable de revenir vers le baron sans tenter de le tuer jusqu'à ce que l'on ait les informations ?
- … je vais essayer.
- Je vous fais confiance. Bon, allons y. Ils ont l'air décidé.
Il revint vers les autres qui semblaient avoir terminé d'expliquer ce qu'ils allaient devoir faire. Ce qui allait être assez amusant ce seraient surtout les fantômes et esprits qui allaient être attiré par un couvin. Heureusement qu'il n'avait pas été là la première fois en fait.
- Ne… Ne tuez pas mon enfant… Elle… Elle a déjà assez souffert. Faîtes ce qu'il faut pour qu'elle repose en paix.
Au moins, le baron ici aussi comprenait que ce qu'il avait fait était grave. Ou, peut être que la mère courroucée qu'était Rouge lui avait rappelé à quel point les mères pouvaient être terrifiante pour sauver leur enfant.
- Pour ça, je suis pas un expert, mais je pense qu'il faut qu'on sache où vous l'avez enterré, pointa le médecin.
- Je vous montrerai où elle est inhumée, puis, je creuserais une tombe sur mon seuil, assura doucement le baron.
- Plus vite nous agissons, mieux ça sera. Alors, nous reviendrons ce soir, à minuit.
Il croisa les bras en attendant la suite des décisions. Il allait peut-être rester dans le lieu en fait. Il avait besoin de faire plusieurs choses. À commencer par les habitants de la ville qui subissaient les sévices des soldats et mercenaires. Il avait besoin de faire quelque chose contre les spectres qui allaient venir durant leur petite aventure avec un couvin en plus.
- Prévenez vos gens. Qu'ils restent chez eux cette nuit, et tracent une ligne de sel sur leur seuil.
C'était aussi une façon de le faire.
- Et tâchez de décuver… Parce que vous voulez pas que je prenne les choses en main, recommanda Thatch.
- Je vais amener une pelle… Pour creuser la tombe.
- Vous en aurez besoin, mais pas pour ça. Mandos, tu en as fini ?
- Je pense que je vais installer des lanternes des morts. J'aurais besoin de bougie, d'encens et de sang de chat. Je me débrouillerais pour la suite.
Il regarda Rouge qui allait le suivre pour l'instant. C'était peut-être mieux avant qu'elle ne décide de lancer par la fenêtre le premier meurtrier violeur qu'elle croiserait.
- Je reviendrais avec de l'huile contre les spectres. Et, si dame Portgas veut bien rester, je pense que nous aurons besoin plus que jamais d'une mère aimante, ce soir.
- Elle reste. Je lui ai demandé avant que l'on arrive ici. Et si je lui demandais de partir maintenant, elle tenterait surement une des menaces qu'elle a proféré contre le baron mais sur moi. Merci, je tiens à garder tout en place.
Rouge eut un rire en commentant qu'elle ne penserait même pas à le faire à lui. Bon à savoir. Thatch l'interrompit dans ses pensées à cet instant.
- Eh bien, on se retrouve ce soir, tâche de pas déclencher une Chasse à l'elfe dans Perchefreux, gamin. T'as pas envie de faire de la peine à ton vieil oncle Thatch ! Ah, et déverrouille la porte.
- Hn. Yeah. Je vais éviter de déclencher quelque chose.
Il agita la baguette et la porte s'ouvrit comme si elle n'avait jamais été scellée. Il remit sa capuche sur la tête et se tourna une dernière fois vers le baron.
- Je vous conseille de ne même pas penser à m'utiliser pendant que je suis sur la ville. Sinon, vous et vos hommes comprendrons que trop bien pourquoi les morts me nomment le spectre au corbeau.
Il passa sa journée, arpentant la ville. Plusieurs des hommes l'avaient vu mais il disparut assez rapidement grâce à la cape d'invisibilité. Il plaça les lanternes qu'il avait construit. C'étaient des lanternes de papier et de pierre. Il avait utilisé le sang d'un chat pour marquer les runes dessus et avait mis l'encens dans chacune d'entre elles avec les bougies. Il était allé piocher pour le faire dans les réserves de Tamara. Elle n'en avait pas d'utilité, alors.
Il s'était assis par la suite sur le toit de la tour, attendant que les autres arrivent. Il regarda la lune haute dans le ciel, continuant de jouer tranquillement de la flûte. L'un des hommes qui était passé sans le voir avait parlé d'un fantôme qui hantait le lieu à présent à cause des sorceleurs.
Il avait fait un peu plus que placer les lanternes en fait. Il était allé parler à plusieurs des villageois. Certains n'avaient pas voulu lui parler, le prenant pour un des Scoia'tael. Ce qui n'était pas faux. Mais, plusieurs, surtout les enfants, avaient accepté de parler. Certains des hommes allaient avoir des soucis. Il pourrait toujours faire connaitre aux autres ce qui avait été fait. Il était sûr que Shiva s'en donnerait à cœur joie.
Rouge flotta à côté de lui, écoutant la musique.
- Elle est triste …
- C'est … Mna Na H-Eireann … une chanson assez ancienne. Elle parle du combat silencieux des femmes dans la révolte dans un pays de mon monde d'origine. Celles que l'on oublie alors qu'elles sont bien là. Elle rappelle les déesses qui planaient au-dessus des champs de bataille telles Morigan, et les formatrices en art martial comme Scáthach.
- Je ne connais pas réellement ces mots. Mais l'air est agréable.
Il ricana. Il connaissait assez pour la chanter en fait. Il leva la baguette et le sort frappa la flute qui se mit à jouer l'air. Il s'appuya contre la pierre, regardant le ciel.
- Tá bean in Éirinn a phronnfadh séad domh is mo sháith le n-ól. Is tá bean in Éirinn is ba bhinne léithe mo ráfla ceoil. Ná seinm théad ; atá bean in Éirinn is níorbh fhearr léi beo. Mise ag léimnigh nó leagtha I gcré is mo thárr faoi fhód.
Rouge bougea la tête, écoutant au rythme de la chanson. Il l'avait appris à Ciri à un moment. Il jouait et elle chantait.
Il nota une des femmes fermant ses volets s'arrêter et le fixer sur sa corniche. Elle resta un instant à l'observer et tirer son mari pour que lui aussi écoute. Mais, ce dernier vit assez rapidement plusieurs des soldats arriver et ferma le volet en lui faisant un signe de rester discret. Il s'en fichait un peu. Il allait bientôt être l'heure et ils devraient rentrer.
- Tá bean a déarfadh dá siulfainn léi go bhfaighinn an t-ór, Is tá bean 'na léine is is fearr a méin ná na táinte bó. Le bean a bhuairfeadh Baile an Mhaoir is clár Thír Eoghain, Is ní fheicim leigheas ar mo ghalar féin ach scaird a dh'ól.
La flute continua encore plusieurs notes alors qu'il la rattrapa. Rouge souriait à coté en fredonnant les notes de la chanson. Il se sentit observer et baissa la tête un peu plus bas. Il vit alors le groupe. Il soupira avant de se laisser tomber puis descendre rapidement face aux personnes présentes.
- Alors ? Vous avez préparé ce qui était nécessaire pour notre petit affrontement avec un couvin et tout ce qu'il attire ?
Il s'étira avant de pointer plusieurs lieux autours où l'on pouvait voir des lanternes de papier avec à présent une petite lumière vertes.
- Qu'est-ce ?
- Elles attireront les fantômes mais ça n'empêchera pas qu'ils viennent. Ça va juste les calmer pour la plupart. Mais, faudra que l'on parle de ce que j'ai pu avoir en discutant avec les gens ici. Si Ace veut une liste … J'ai de quoi lui fournir beaucoup de cibles. Ou à Rouge. J'hésite encore en fait.
La femme souriait à côté. il ne voulait vraiment pas savoir ce que le père ajoutait en plus à Ace. Non. il ne voulait pas savoir ce que Roger avait donné comme traits en plus de ceux déjà existant et qui pourraient lui donner des cauchemars. Rouge lui en donnait déjà assez maintenant qu'elle avait besoin de s'occuper d'idiots.
- Tout dépend si tu préfères qu'ils soient accueillis par une bête sauvage ou un mort, Yoi.
- Le chaton a déjà dit qu'il voulait modifier son surnom par "Incendiaire de Rivia et Perchefreux", nota avec un sombre amusement Thatch.
- Je croyais qu'il était établi que j'étais le seul à pouvoir me permettre de l'appeler ainsi.
Il secoua la tête. Il a vraiment l'impression de voir le combat familial pour le coup. Et Thatch était suicidaire. Tout le monde semble le savoir ici-bas.
- Il m'entend pas, il n'en saura rien. Et tu ne vendrais pas ton frère pour si peu, pas vrai mon ananas d'amour ?
- D'ailleurs, j'ai un message pour toi, Mandos. Ace me fait dire que si tu le désignes encore une fois par Dh'oine, il te brûlera de l'intérieur pour que tu enregistres qu'il n'en est plus un depuis très longtemps. Ses mots, pas les miens, Yoi.
Il rougit en rabattant sa capuche sur la tête. Il ne le faisait pas exprès. Géralt lui avait fais le même commentaire à l'époque.
- Je vais essayer de m'en rappeler. Mais je promets rien. On va dire qu'il me fait assez paniquer avec ses tendances et je lâche le premier juron qui passe dans mon esprit. Il a néanmoins interdiction de tenter de me coller au barbecue parce que cela lui chante.
- Pour ça, il faut qu'il force la serrure de la chaîne, parce que je vais pas lui refiler la clef pour ça. C'est pas que tu l'insultes qui dérange, c'est juste que tu vises à côté et qu'en faisant ça, c'est refuser de reconnaître ce qu'il a vécu qui lui a pris son humanité, Yoi. Mais assez parler, Géralt arrive.
Il soupira. Il irait présenter ses excuses en rentrant. Hermione à raison de dire que parfois, il avait deux pied gauche niveau social. Mais, pour lui, ceux que l'on traitait de mutants étaient parfois ceux qui avaient le plus d'humanité. Comme dit Géralt, les monstres ne sont pas toujours les plus laids. Et il était parfaitement d'accord avec.
Géralt arriva avec le Baron derrière lui. Il ne regrettait pas d'avoir frappé et encore moins d'avoir laissé Rouge extérioriser sa colère. Et vu l'expression dans sa direction, le baron cherchait le fantôme. Dommage, il ne la verra pas.
Le baron reprit le peu de courage qu'il avait pour l'instant et leur indiqua de le suivre. Il regarda les spectres ou fantômes présents rejoindre les lanternes plus loin, fixant celle-ci. Rouge pouvait aussi être attirée par mais il y avait une mission qu'elle s'était donnée.
- Suivez-moi, c'est un peu plus loin.
Il grimaça en voyant qu'ils descendaient dans la basse ville. Il garderait sa lame avec lui pour l'instant, même si l'homme avait mis au pire endroit le corps. Mais, seulement pour l'instant, après, pas de quartiers. Et il se fichait si Ace avait demandé en premier de faire tous bruler. Géralt décida de couper le silence en s'adressant au baron.
- Vous avez songé à un nom pour le couvin ?
- Non, pourquoi on aurait...
Que mère magie lui donne la patience nécessaire à ce stade-là. Et il sentait étrangement qu'il n'était pas le seul. Il regarda du coin de l'œil libre les pirates. Bien. Peut être qu'il y aurait du hachis de baron cette nuit. Géralt resta néanmoins de marbre, bien lui en fasse. Il ne parlait même pas de Rouge à côté. Celle-ci lui demanda que si le baron ne trouvait pas de nom, elle le ferait. Il signa discrètement que lui aussi. Il pouvait bien trouver un nom pour une enfant qui n'avait pas eu la chance de connaitre la vie.
- Grave erreur, le nom est un sceau puissant.
Il évita de flanquer un nouveau coup de pied à l'arrière train du baron en voyant le lieu. L'enfant avait été enterré directement dans des ruines entre les ronces et la poussière. L'homme aurait dû l'enterrer dans le jardin fleuris. Il n'eut qu'un rictus en entendant Thatch sur le côté qui grinça avec sarcasme.
- Charmant comme endroit.
- C'est fini, oui ! C'est bon, je sais que j'ai tout fait de travers !
- À ce stade-là, c'est plus de travers. C'est cassé et brisé. Grinça-t-il.
Il sentit alors la présence autant que Rouge. Celle-ci regarda autours, cherchant. Il regarda de même, essayant de sentir l'âme appelant. Il y avait définitivement un couvin. Et celui-ci pleurait. Son âme pleurait. Oh Merlin qu'il se sentait torturé de sentir sans rien pouvoir faire pour l'âme. Il ne pouvait que garder pour lui ce qu'il sentait. Il ne pourrait pas l'expliquer aux autres pour l'instant. Ce qu'avait dit Marco lui restait un peu dans l'esprit.
Rouge lui pointa alors quelque chose et il regarda dans une direction. Il y avait quelque chose. Il entendit alors Thatch dire quelque chose qui le fit se retourner. Il regarda le phénix et fut surpris de voir une larme.
- L'oiseau dans mon crâne chante à en pleurer.
Il avança alors vers une direction. Le couvin était bien sorti. Et il sentait où il se trouvait. Il se pencha alors et écarta alors plusieurs feuilles. Il regarda alors la chose qui prit alors une autre forme à ses yeux. C'était un nourrisson, de grands yeux effrayés, une petite touffe noire sur le haut du crane. Elle le regarda et pencha la tête sur le côté. Rouge était à côté de lui et il était sûr de l'entendre roucouler à la petite chose qui n'avait pas eu la chance de naitre que déjà la mort l'attendait. Il parla alors d'une voix assez douce, comme lorsqu'il parlait avec les enfants terrifiés qu'il récupérait dans les villages en ruines par la bataille. Des enfants qui avaient vu l'horreur et qui avait peur.
- Bonjour toi. On se cache des vilains ? Je te comprends.
Il sourit à l'enfant avant de tourner les yeux à présent trop sombre, trop en colère vers le baron. Il savait qu'actuellement, il était le spectre et non plus le guérisseur. Il était le juge des morts, le maitre de la mort. Plus le petit elfe qui arpentait les royaumes du nord.
- Approchez, Baron, et voyez votre crime pour assumer pour une putain de fois vos responsabilités. Prenez la dans vos bras. Elle a assez souffert par votre faute alors, faites-en sorte qu'elle ne souffre plus jamais.
Le baron recula de terreur mais percuta Thatch se trouvant juste derrière. Géralt encouragea l'homme à faire ce qu'il venait de lui demander.
- Faites ce qu'il dit.
- Mais s'il se fâche ! Il peut nous bouffer le cul en moins d'd'eux ! protesta le baron.
Il pourrait faire pire avec Rouge. Il ferait même pire avec Rouge. Mais Marco parla avant. Et c'était peut-être le mieux.
- D'une, c'est une elle. De deux, soyez humain et assumez votre putain de sperme, espèce de porc. Alors, vous allez la prendre dans vos bras et lui demander pardon avant que je me fâche, Yoi.
- Vous pouvez aussi continuer à crier si vous voulez l'exciter et lui faire peur. Pour l'instant, il est calme. En grande partie parce que Mandos et Dame Rouge sont là.
Il caressa de son côté doucement la tête du couvin qui roucoula malgré la rage qui le prenait. Il regarda à nouveau le Baron sombrement, lui demandant gentiment du regard d'obéir. Celui-ci gémit avant de faire plusieurs pas en avant lentement.
- Foutre dieu… Qu'est-ce que ça donne quand il s'énerve pour de bon ?
- Il vous saute à la gorge et vous saigne à mort. Restez concentré et prévenez-moi s'il s'agite. Je peux le calmer avec mes signes, mais je préfère laisser une mère tenter avant de traumatiser un peu plus cet enfant.
Rouge était là et souriante à la demande silencieuse.
- Et qu'on ne vienne pas dire que les sorceleurs n'ont pas de cœur après ça, soupira Thatch.
Il se redressa, voyant le couvin le fixer, inquiet. Enfin, il voyait l'âme inquiète. Elle était inquiète qu'elle soit encore torturée par l'homme.
- Allez-y, prenez-la dans vos bras.
Le baron les regarda tour à tour avant d'enfin prendre du courage et se saisir de l'enfant maudit. Rouge croisa les bras, fusillant du regard l'homme, le sommant de faire la moindre erreur et elle s'occupait de son cas. Marco se tourna vers Géralt, demandant avec espoir vain en essuyant ses larmes.
- Le squelette change beaucoup avec la malédiction ?
- Pas à ma connaissance, pourquoi ?
- Parce qu'elle aurait été une fillette ravissante, Yoi.
- Retournons à la forteresse, il est temps qu'elle aille dormir, encouragea le vampire. Cela fait longtemps que les petites filles devraient être au lit.
- … Marco. Elle est très jolie déjà. Une adorable petite fille.
il posa la main sur l'épaule du Phénix et se ficha de la légère brulure qu'il ressentit juste le temps qu'il montra l'enfant comme lui le voyait. Marco put voir juste un instant ce que lui voyait. Le nombre d'esprit qui était présent là et Rouge qui flottait. Il ne pourrait que les voir un instant mais pas les entendre ni leur parler. Juste les voir un instant.
- Tu as raison, Mandos, elle est clairement ravissante. C'est le bébé le plus beau du monde, Yoi.
Il retira sa main et approcha de la petite fille qui leva le bras vers lui. Il ne put se retenir de sourire, tendant alors les doigts. La langue du couvin toucha celle-ci. C'était un peu étrange mais il s'en fichait. Et les lanternes semblaient assez bien faire leur office.
- Ça ira, vieux frère ? se renseigna Thatch.
- Ouais. L'oiseau a pris ça de plein fouet. Mais ça va mieux.
Il était assez content que cela ait aidé Marco. Cependant, un autre souci se profilait. Il nota plusieurs des lanternes commencer à vaciller dans la nuit. Les spectres devenaient de plus en plus agressifs en sentant le couvin. Ils devraient se dépêcher.
Et le baron ne menait pas large avec la colère du couvin commençant à s'agiter. Ce qui l'inquiétait était surtout les spectres. Il appréciait d'avoir fait construire sa dague en argent en fait. Mais, voir Rouge enfoncer son poing dans la tête d'un des spectres lorsque celui-ci arriva trop près et que d'autres ne purent intercepter plus tôt. Et elle le faisait en souriant et s'inquiétant seulement pour la petite fille. Celle-ci avait peur. il s'approcha, frottant doucement la tête avant de s'attaquer à un autre spectre. Le couvin était peut être une sorte d'attire spectre, mais il en était un aussi. Et mettre deux aimants spectre cote à cote n'était pas une très bonne idée.
- Marco, Je vais un peu les éloigner. Certains vont me suivre. Thatch ? Suivez-moi. J'apprécierais l'aide si ils deviennent trop nombreux.
Il posa les mains au sol, évitant la lame et changea. Il appréciait Cernunos, surtout pour emmener assez rapidement des spectres un peu plus loin. Il regarda le vampire en lui faisant un signe alors que certains spectres s'intéressaient plus à lui qu'au couvin. Il se prépara à prendre un peu de distance en espérant que le vampire le suive.
Il sentit alors un poids violent lui atterrir sur le dos, le faisant s'écraser au sol. Son corps reprit son apparence normale à cause du choc. Il tourna la tête vers le vampire qui était à présent assis sur son dos. Il eut une envie de tuer un vampire de plusieurs façons différentes. Marco frappa un des spectres en se tournant vers le cuistot avec agacement.
- Ce n'est pas le moment pour tes conneries, Thatch !
- Mais c'est…
- Je veux rien savoir !
Il revint vers le vampire, toujours à deux doigts de le tuer.
- … Dans suivez … Où est ce que vous avez entendu, me sauter sur le dos ?
- Tu parlais pas assez fort avec tout ce bruit ! Et puis merde !
Le vampire le saisit pour partir en courant. Il allait définitivement le tuer, maintenant transporter comme un sac à patate sur l'épaule du vampire. Il agita sa baguette et plusieurs des spectres se mirent à leur poursuite. Rouge savait ce qu'elle avait à faire pour la suite.
- Dépose moi avant que je ne te change en quelque chose.
Mais Thatch ne l'écouta même pas. Il lança un nouveau sort contre l'une des lames de spectres. Il avait prévu un piège pour les spectres mais Thatch ne s'y dirigeait absolument pas.
- Pars sur la Gauche ! Vers le vieux puit !
- Je suis occupé !
- Obéis ou tu finis en civet !
Thatch ricana en lui donnant une tape amicale dans le dos, pile sur le bleu qu'il avait à présent.
- C'est pas un gamin qui va m'apprendre à …
- Soit. J'en ai marre que vous me preniez pour un gamin parce que j'ai une vingtaine ou une quarantaine d'années de moins que vous …
Il remonta jusqu'à la cour du baron avec un air très amusé. Il avait piégé les spectres et il semblerait que Géralt, Marco et le Baron aient réussi. Il rentra dans la cour et vit Rouge aussi. Elle semblait être assez contente qu'on lui ait permis de frapper quelques petits trucs pour évacuer la colère. Il plaignait les morts qui avaient subi son courroux.
Il sentit un apaisement depuis un moment. Il savait à présent que le couvin avait été enterré. Il pouvait sentir l'âme bien présente, curieuse à nouveau et chantant un nom. Il ne le comprenait pas encore le babillage d'enfant. Mais elle venait d'avoir ce qui lui avait été refusé dans la vie : un nom.
Il arriva alors sur une scène qui le fit sourire. Rouge tenait la toute petite dans ses bras. Les deux rayonnaient avec une légère lueur. Il sentit très clairement le fin voile entre la mort et la vie ici. Ce qui le fit encore plus sourire. Il avança face à la femme ainsi qu'à l'enfant avec un sourire.
- Maintenant, tu n'as plus peur, n'est-ce pas, wedd ?
La petite lui offrit un sourire, mettant son pied dans sa bouche en riant légèrement et s'accrochant aux cheveux de rouge qui roucoulait en serrant l'esprit enfin apaisé contre elle. Marco n'était plus là et il ne restait que Géralt.
- Eh bien, Géralt, où est Marco ?
- Retourné au camp. Et les spectres ?
- J'avais installé un second piège. Ils se sont dissipés au moment même où vous aviez terminé.
Il se laissa tomber à côté du sorceleur qui avait pris une position de méditation. Il nota l'absence du baron aussi. Il rabaissa sa capuche.
- Je vais rester un peu.
Il s'installa en méditation, sentant alors Rouge s'assoir à côté de lui avec la petite. Il regarda celle-ci agiter ses mains vers lui en souriant et babillant. Elle voulait se présenter à lui. il regarda la femme à la chevelure blond vénitien. Celle-ci comprit sa question silencieuse.
- Elle s'appelle Déa.
Il sourit avant de sentir une tension dans son dos et grimacer. Thatch n'y était pas allé de main morte avec son dos. Il avait surement un bleu dessus. Lui sauter sur le dos. Il n'avait pas réfléchi ou quoi ? Il avait beau pouvoir se transformer en cerf, il n'avait rien d'une monture à part pour Marco qui avait les os d'un oiseau, Anaïs, qui était une enfant. À la limite, Ace, sur une petite distance à cause du poids de l'armure et des armes. Ou Shiva. Mais le reste, c'était être stupide.
Géralt releva la tête en cours de la méditation en sentant quelque chose tapotant contre lui. Assez pour faire sortir une sorte de reniflement de surprise du sorceleur. Il ouvrit lui-même l'œil et eut un sourire vicieux. Il faut dire qu'un lapin se trouvait à présent face au sorceleur, essayant de lui attirer l'attention. Particularité du lapin, il était roux avec une cicatrice au coin de l'œil.
- Mandos … est-ce ?
- Yep.
- Je veux savoir ?
- Mal au dos et marre qu'on me traite de gosse. J'ai décidé d'agir en tant que tel. Voilà le résultat d'un qui préfère aller dans un coin alors que je lui indique clairement d'aller dans l'autre.
- N'est-ce pas … expéditif ?
Il soupira en regardant le lapin le fixer avec les pattes se joignants l'une contre l'autre, comme pour supplier.
- Je te rends ton apparence. Tu oublies l'évènement de la pensine, là où tu as vu mes souvenirs. Et j'accepte de te donner accès à plusieurs outils dans ma tente. Mais, tu oublies ma protection si ça tourne mal.
Les oreilles en arrières semblaient tenter de menacer. Et voir la patte devenir noire indiquait parfaitement la volonté de le frapper.
- Tu sais que je suis le seul ici qui peut rendre ton apparence ?
Il offrit un sourire alors que le lapin semblait déprimer et présenter la patte pour accepter le marcher. Il attrapa la patte en question en la serrant.
- C'est un plaisir de faire affaire avec toi. Si tu vas dans ma tente, c'est le coffre rouge dans la salle principale. Chaque potion ou objets ont une étiquette pour savoir ce qu'ils font, leur temps d'agissement et de déclenchements.
Le vampire prit la place du lapin. Il boudait. Et lui-même souriait avant de revenir en méditation.
- Géralt. tu te tais sur cette affaire. Et toi aussi Mandos !
- T'inquiète. Je ne dirais rien.
Géralt se contenta de refermer les yeux à nouveau alors que Thatch repartit surement vers le camp ou oublier son début de journée comme un lapin de garenne. Il devra vérifier ses arrières pendant un temps peut être. Ou bien, accepter ce qu'il recevra et passer par-dessus. Et quant à la transformation. C'était un coup de poker.
- Je peux avouer quelque chose, loup blanc ? … Je n'étais même pas sûr de pouvoir le retransformer. Déjà, le transformer.
Il tira ses membres douloureux avant de revenir à sa méditation tranquillement alors que Rouge veillait au grain. Il sentait le petit esprit tourner autour de lui et s'installer sur son épaule pour jouer. Elle n'avait pas connu la vie. Elle commençait malgré tout à le faire. Espérons simplement que la suite ne lui apporte pas plus de douleur.
Cependant, sa méditation et celle de Géralt furent interrompu par un cri dans l'air. Il cligna des yeux et se tourna vers le sorceleur qui le regardait tout aussi surpris.
- C'est moi … Ou c'était …
- Portgas ? Ça m'en a tout l'air.
Alors, pour la chanson et ceux qui sont curieux de savoir laquelle c'est, vous pouvez la trouver sous le titre : Mna Na H-Eireann. Vieille musique magnifique.
