Bonjour à tous !

Tout d'abord, désolé pour le retard. Je sais qu'il vient de s'écouler deux semaines sans la moindre publication, mais pour faire simple, je n'ai pas eu d'inspiration durant ce laps de temps et il a été très difficile de terminer ce chapitre d'une manière satisfaisante. J'aurais pu comme certain publier une petite note informative histoire de vous tenir informé de l'avancée de l'écriture, mais c'est le genre de chose que je n'aime pas trop faire.

Bon après je dois également avouer avoir bien profité des derniers dimanches écoulés, entre fêtes d'anniversaire, repas de famille et sorties... Merci la réouverture des bars ^^.

Sur une note plus joyeuse donc, voilà le chapitre 96 fraîchement terminé (hier soir pour être plus précis). J'ai déjà commencé à écrire le suivant, et en relisant celui-là avant publication, je viens de me rendre compte de deux erreurs/oublis qui n'apparaissent pas dans le 97... Comme quoi, c'est pas si mal de se relire ^^.

Je répondrai aux commentaires ce soir, après... Un repas d'anniversaire (j'enchaîne je sais), d'où la raison pour laquelle je publie aussi tôt.

Plmn : Merci pour ton commentaire ! Vu que tu as enchainé les trois chapitres à la suite, je pense que tu connais la réponse à cette question x)

Aussidagility : Merci pour ton commentaire ! Peut-être que oui, peut-être que ce sont aussi les renforts de Dumbledore...

Sur ce, bonne lecture !


Aussi étonnant que cela puisse paraître, le plan du professeur Dumbledore semblait fonctionner à merveille jusqu'à maintenant. Du moins, du peu que pouvait en connaître Matthew. L'ancien directeur de Poudlard ne lui avait donné que les détails les plus larges du dispositif qu'il souhaitait mettre en place, les grandes lignes directives qui devaient, à terme, mettre fin au règne de terreur que le seigneur des ténèbres n'avait pas encore eu le temps de mettre définitivement en place et qui bien évidemment l'impliquaient. Pour le reste, cela restait un mystère qui devrait sous peu être éclairci lorsqu'il se trouverait face à face avec Voldemort lui-même.

Matthew s'étonnait qu'un stratagème aussi simple ait pu fonctionner, et par moment, il s'interrogeait sur l'intelligence réelle ou supposée du seigneur des ténèbres pour être tombé si facilement dans le piège que lui tendait le vieil homme qui se trouvait à ses côtés. En effet, comment le simple fait de se montrer furtivement à la vue des curieux, une copie du diadème en main, traversant l'orée de la forêt interdite en disparaissant derrière un arbre pour réapparaître un peu plus loin sans jamais en sortir, avait pu remonter jusqu'aux oreilles de Voldemort? Bien que les racontars pouvaient vite circuler, il demeurait ébahi par cette tournure.

Ce furent d'abord les membres de la sécurité de l'école qui vinrent les premiers fouiller les environs à sa recherche, persuadés de lui mettre la main dessus et de l'amener jusqu'à la directrice dont on disait qu'elle gardait une rancune tenace à son encontre. Vinrent ensuite les aurors eux-mêmes, alertés par les habitants de Pré-au-lard sur les manigances du personnel de Poudlard et les rumeurs d'un jeune homme circulant au cœur de la forêt interdite avec un diadème en main. Une chasse à l'homme s'était alors engagée pour le retrouver, et il mentirait s'il disait que se cacher sous sa cape d'invisibilité à longueur de journée et regarder ces pauvres âmes s'évertuer en vain à lui mettre la main dessus n'avait pas été amusant.

Mais au personnel de Poudlard, aux membres du ministère et aux quelques curieux voulant eux aussi leur part du butin, avaient succédé une autre catégorie d'individus beaucoup plus menaçants, vêtus d'habits sombres et le visage caché par un masque blanc à tête de mort. Sa prudence avait redoublé depuis le moment où ces sinistres personnes fouillaient à leur tour la forêt interdite, n'hésitant pas à employer des moyens beaucoup plus brutaux et violents pour se frayer un chemin à travers l'épaisse forêt dans laquelle il voulait donner le sentiment de se terrer. Parfois, Dumbledore le contraignait à enlever brièvement sa cape à proximité d'un mangemort, à se montrer à la vue de cette menace puis à fuir à toute jambe, le diadème encore en main en se persuadant que son assaillant le suivait. Le risque était grand qu'il se fasse attraper, mais cela semblait satisfaire le vieil homme pour qui il était primordial que Voldemort soit persuadé qu'il possédait véritablement l'un de ses horcruxes.

Imaginer détenir un morceau de l'âme de son plus grand ennemi était quelque chose auquel il n'arrivait pas encore à se faire, et avoir été d'une certaine façon si proche de Voldemort sans s'en rendre compte un constat qu'il avalait difficilement. La savoir actuellement dans la poche de Dumbledore, caché à côté de lui derrière une énorme racine d'arbre à surveiller la clairière devant eux le mettait profondément mal à l'aise, mais selon son compagnon de circonstance, il était essentiel qu'elle soit avec eux pour le moment.

- Je crois que quelqu'un approche…, murmura le vieil homme en lui indiquant une direction plus loin.

Plissant légèrement les yeux, Matthew eut la confirmation de la présence d'une autre personne lorsqu'une forme encapuchonnée se fraya un chemin entre deux arbres multi-centenaires. La personne s'approchait d'eux sans le savoir, la baguette brandie devant elle tandis qu'il éclairait son chemin à travers le brouillard omniprésent qui s'installait durablement au cœur de la forêt interdite. Il faisait encore jour, mais les rayons du soleil ne parvenait pas à percer le feuillage des hautes cimes qui s'élevaient au dessus de leur tête. L'atmosphère ambiante était franchement déconcertante, froide et angoissante, et des cris d'animaux ou de créatures dans le lointain brisaient par moment le silence qui plongeait la forêt dans une sinistre ambiance.

Le mangemort se rapprochait toujours plus près d'eux, fouillait machinalement derrière une racine qui aurait pu servir d'abri, soulevait des feuillages, se redressait et se mettait en position de combat dès qu'il entendait une brindille craquer, une motte de terre remuer ou le froissement d'une feuille sur le sol humide et boueux qu'il foulait de ses pieds. Lui non plus ne devait pas être particulièrement rassuré, mais contrairement à lui, Matthew avait au moins l'avantage de porter en toute occasion sa cape d'invisibilité.

- C'est le premier que l'on croise depuis un moment maintenant, chuchota Matthew tandis que le mangemort remuait avec son pied le moindre petit amas de feuilles.

- C'est vrai, concéda Dumbledore.

- Qu'est-ce que l'on fait maintenant? Demanda t-il. On va l'attaquer? L'obliger à nous dire où se cache Voldemort? Le contraindre à nous montrer le chemin? Êtes-vous seulement certain que Voldemort est là?

- Pour répondre à ta dernière question, nous en aurons la certitude lorsque nous l'aurons sous les yeux, affirma le vieil homme. Si il s'avère qu'il ne se trouvait pas ici, alors nous continuerons demain, et le jour d'après…

- Et la réponse à ma première question? Argua nerveusement Matthew. On ne va quand même pas attendre ici jusqu'à ce que Voldemort vienne de lui-même !

- Non, lui confirma l'autre. Nous allons le suivre. Durant cette semaine, j'ai eu le temps d'analyser la manière dont fonctionnaient les mangemorts. En règle générale, ils sont en duo afin de se protéger mutuellement. Celui-ci doit être plus puissant que les autres pour se permettre une inspection en solitaire. Chacun surveille et inspecte une parcelle qui lui est prédéfinie, puis repart en direction des profondeurs de la forêt, là où la personne qui les dirige se sait à l'abri des regards indiscrets. Avec un peu de chance, nous pourrions trouver là-bas une sorte de quartier général, un terrain d'opération à partir duquel tout est planifié. Notre espoir réside maintenant dans l'éventualité où Voldemort supervise lui-même ces recherches.

- Vous comptez donc uniquement sur la chance et le hasard, nota t-il avant de rouler des yeux. Vaste programme…

L'ironie dont il faisait preuve parvenait mal à masquer l'appréhension qu'il ressentait au fond de lui à l'idée de se retrouver nez à nez avec Voldemort, mais le moment semblait inéluctable à en croire Dumbledore. Celui-ci d'ailleurs ne daigna pas lui répondre, et dans l'incapacité de pouvoir le voir, Matthew devait se contenter de l'imaginer observer encore et toujours ce mangemort.

Le temps continuait à défiler, et même s'il était difficile de le déterminer en levant les yeux vers la cime touffue des grands arbres autour d'eux, la nuit commençait à approcher. De temps à autre, leur cible s'approchait de leur position sans jamais l'atteindre, et son cœur battait la chamade à l'idée de devoir s'écarter de son passage si l'idée lui prenait de finalement fouiller la racine derrière laquelle ils se cachaient. Mais l'homme continuait à inspecter les lieux sans savoir qu'il était observé. Dix minutes passèrent ainsi, puis soudainement, le mangemort s'éloigna à grandes enjambées vers la direction opposée à la leur.

- Allons-y, ordonna Dumbledore.

Aussitôt les feuilles mortes craquelèrent à proximité, et sans repère, Matthew ne devait que se fier à ce bruit pour continuer à avancer également.

- Admettons que vous ayez raison et que nous tombions sur Voldemort, que fait-on ensuite? Chuchota t-il alors qu'ils tentaient de se frayer un chemin entre deux troncs particulièrement épais.

- Je te le dirai en temps voulu, répondit platement le vieil homme.

- Mais encore?

Sa question resta encore une fois lettre morte, et la mine maussade, il continua sa route à travers la forêt interdite. Au loin, il pouvait voir la silhouette du mangemort se détacher par instant de la végétation ambiante, sa cape noire virevoltant sous l'effet d'un vent s'insinuant entre les écorces des arbres alentours. Le froid commençait aussi à le gagner, un froid d'hiver avant l'heure qui lui gelait le bout des doigts pendant qu'il s'accrochait à sa cape d'invisibilité. Plus il s'enfonçait dans la forêt interdite, et plus il avait l'impression qu'un souffle glacial l'enveloppait progressivement, comme les vagues d'une mer de plus en plus froide à mesure qu'il approchait des pôles. De la buée finissait par sortir de sa bouche chaque fois qu'il expirait, ses jambes devenaient plus douloureuses à mesure qu'il marchait, et il en venait à regretter de ne pas s'être vêtu plus chaudement pour cette expédition. Leur périple les conduisait toujours plus loin dans les profondeurs de la forêt, mais hormis l'homme qu'ils suivaient, personne d'autre n'avait été aperçu, pas l'ombre d'une créature n'avait été observé, pas le plus petit cri ou son poussé par la bouche du plus petit animal entendu.

La forêt était terriblement silencieuse.

- Est-ce normal ce silence? Ne put-il s'empêcher de demander alors qu'il observait les environs d'un air nerveux.

- Je pensais qu'après avoir sillonné de long en large cette forêt, tu te serais habitué au calme qui y règne, nota distraitement Dumbledore. Nous tournerons à droite à la prochaine souche, ajouta t-il.

- Contrairement à ce que vous pouvez penser, je n'ai que très rarement été me promener ici, objecta Matthew. Si vous deviez faire ce reproche à quelqu'un, il fallait le faire aux jumeaux Weasley.

- En effet, lui confirma t-il avec une petite note amusée dans la voix.

Mais soudain le crissement des feuilles s'arrêta, et Matthew ne le remarqua que trop tard lorsqu'il heurta la forme invisible de l'ancien directeur de Poudlard.

- Mes excuses Matthew, j'aurais dû te prévenir, lui lança t-il simplement. Je me demande…

- Oui? Marmonna t-il tout en se massant le front.

- Peut-être que je me trompe, mais notre marche semble nous conduire de l'autre côte du village de pré-au-lard, lui indiqua Dumbledore. Nous avons fait tout le tour depuis les environs de la cabane hurlante vers la route qui mène à Glasgow… Nous devrions d'ailleurs bientôt tomber sur ce sentier…

Et en effet, à peine quelques minutes supplémentaires de marche les conduisit à une route coupant à travers la forêt comme une vilaine cicatrice. Celle-ci était déserte, silencieuse et n'était qu'un autre obstacle que le mangemort traversa sans s'en préoccuper pour s'enfoncer à nouveau dans la forêt. Matthew ne le perdait pas de vue, mais il craignait par moment que ses pas ne l'alerte et qu'un duel n'ait lieu sans être parvenu à atteindre leur objectif final. Dumbledore lui demeurait impassible, du moins de ce qu'il pouvait en juger de son comportement ; Il était assez difficile de pouvoir le déterminer chez quelqu'un qui restait continuellement invisible, mais il préférait se fier à son jugement que se laisser entraîner dans des réflexions sur les agissements possibles de l'homme qui l'accompagnait dans cette aventure.

Leur cible disparut une fois encore derrière un arbre, mais cette fois-ci quelque chose de différent des précédentes fois se passait. Des éclats de voix, mais également des grognements pouvaient être entendus à quelques mètres d'eux, et prudemment, tous les deux s'approchèrent de la zone où semblait se trouver une importante présence humaine.

- Je pense que c'est le moment…, marmonna Dumbledore tandis qu'il faisait disparaître son sortilège de désillusion.

Il sortit alors sa baguette magique, la leva à mi-hauteur avant d'effectuer des gestes compliqués avec elle. Rien ne se passait, pas même la plus petite sensation d'inconfort ou la moindre contrariété qui aurait pu lui donner l'impression qu'il se passait quoi que ce soit d'anormal. Mais Dumbledore continuait à agiter sa baguette dans différentes directions, les yeux fermés et marmonnant des formules incompréhensibles dans sa longue barbe. Puis, il tendit son autre main, attendit comme cela quelques secondes avant qu'une soudaine gerbe de flammes n'apparaisse et que Fumseck ne se pose dessus.

- J'ai besoin de toi mon vieil ami, souffla le vieil homme en sortant une feuille de parchemin.

Avec son index, il passa doucement sur la surface de la feuille, et des mots commençaient à s'y inscrire à mesure qu'il la parcourait. Matthew tentait de voir par dessus son épaule ce qu'il écrivait, mais Dumbledore se gardait bien de le lui permettre. La silhouette en partie voûtée, il masquait ainsi sa lettre au regard curieux de son jeune élève, sans jamais lui laisser l'opportunité de pouvoir y lire un seul mot.

- Apporte lui ceci, dit-il une fois qu'il eut terminé et roulé soigneusement le parchemin. Je remplirai ma part pour lui, j'ose espérer qu'il en fera autant le moment venu.

Et sur ces paroles énigmatiques, il salua d'un geste de la tête le phœnix qui disparut à nouveau dans une discrète explosion de flammes. D'un geste de la main il intima alors à Matthew l'ordre de le suivre, et tous les deux, marchant accroupis, s'approchaient enfin de la zone où s'était engouffré le mangemort. La tension et l'angoisse du jeune homme redoublaient de vigueur à chaque pas effectué, et atteignirent leur paroxysme lorsque, cachés derrière le tronc d'un arbre, ils eurent sous les yeux un spectacle qui lui donna froid dans le dos.

Les mangemorts étaient effectivement là, nombreux, vêtus tous d'une longue cape sombre et d'un masque qui empêchait de pouvoir les reconnaître, mais à distance suffisante d'un autre groupe, beaucoup plus compacte et qui occupait la majeure partie de la clairière dans laquelle tout ce petit monde s'était donné rendez-vous.

- Des zombies ! Siffla nerveusement Matthew en sentant l'envie de fuir le plus vite possible le prendre à présent.

- Des inféris, objecta Dumbledore.

La masse grognante et trébuchante des cadavres marchait en cercle sans véritable but. L'odeur de leur chair putréfiée atteignit bientôt leurs narines, et Matthew se boucha immédiatement le nez de dégoût. Peut-être était-ce pour cette raison d'ailleurs que les disciples du seigneur des ténèbres gardaient une certaine distance avec eux? Ou alors tout simplement craignaient-ils d'être dévorés. La clairière dans laquelle tous s'étaient donnés rendez-vous avait été déboisée par leur soin, et un amoncellement de troncs déracinés, de buissons coupés sans précaution et de gravats en tout genre l'entouraient comme une barrière naturelle pouvant résister à d'hypothétiques assauts venus des profondeurs de la forêt. La lune éclairait l'endroit de sa lumière vive, mais une multitude de baguettes étaient également allumées et dressées vers le ciel dans une tentative laborieuse pour avoir un bon aperçu de leur environnement. Seul manquait encore à l'appel le chef de toute cette troupe, du moins de ce qu'il pouvait en juger depuis sa cachette, mais Matthew avait le sentiment qu'il ne mettrait pas longtemps avant de voir de ses propres yeux celui qui tourmentait son pays depuis plus d'un an.

- Ils sont beaucoup trop nombreux pour nous, nota t-il en essayant de compter les mangemorts qui s'affairaient autour d'eux. Si vous vouliez une confrontation avec Voldemort, il fallait également envisager qu'il ne serait pas seul.

- Mais nous ne le serons pas non plus, lui affirma avec certitude Dumbledore.

Matthew arqua un sourcil face à cette annonce, mais le vieux directeur ne lui en dit pas davantage.

- Si Voldemort tient véritablement à son horcruxe, alors il viendra, continua t-il en observant à la dérobée les petits groupes de mangemorts qui continuaient à se regrouper dans la clairière. Dans le cas inverse, la présence de ces inféris et de ces mangemorts en grand nombre suffit à penser qu'il pourrait bientôt perdre patience et lancer une attaque de grande envergure contre Pré-au-lard, ou contre Poudlard elle-même dans le seul but de nous obliger à venir à sa rencontre et lui rendre sa partie d'âme…

L'idée même qu'une armée de zombies puisse prendre d'assaut l'école de magie fit déglutir nerveusement Matthew, et même si peu de gens trouvaient grâce à ses yeux entre les murs de Poudlard, il ne s'imaginait pas les abandonner à leur triste sort et aux mâchoires putrides de ces êtres sans vie.

Une soudaine agitation parcourut les rangs des mangemorts lorsque d'autres silhouettes émergèrent de la forêt, et aussitôt le silence se fit. La grande majorité des fidèles de Voldemort s'inclinaient à l'arrivée de leur maître, la tête basse et le genou à terre alors que les inféris eux-mêmes semblaient plus calmes qu'auparavant, leurs yeux morts également orientés en direction de l'homme qui les contrôlait.

- Comme je l'avais prédis, marmonna avec une satisfaction évidente Dumbledore.

L'un des mangemorts s'approcha de celui qui devait probablement être son maître, et s'inclinant de nouveau, il s'adressa à lui d'une voix cependant trop basse pour comprendre la teneur de leur conversation. Celle-ci ne devait toutefois pas satisfaire Voldemort, car l'instant d'après, le même mangemort se roulait par terre en poussant des hurlements de douleur, le corps pris de violentes secousses.

- On dirait bien qu'un serviteur n'a pas rempli la fonction qu'on lui a attribué, nota avec une pointe d'ironie Matthew.

- Voldemort éprouve une grande satisfaction à torturer ses fidèles à la moindre petite contrariété, l'informa Dumbledore. Tu serais étonné de découvrir que la plus petite marque d'impolitesse à son égard vaut à celui qui l'aurait commis ce genre de sanction.

- Cela ne m'étonne guère… Oh !

Au même moment, Fumseck refit soudainement son apparition à proximité d'eux. Gracieusement, il se posait sur le sol humide de la forêt, et déployant ses ailes, il tendait à Dumbledore sa patte contre laquelle était soigneusement attaché une petite note que l'ancien directeur de Poudlard se dépêcha de récupérer et de lire. Un sourire se dessina brièvement sur ses lèves à mesure que ses yeux dansaient sur les lignes inscrites, puis il rangea le papier dans sa poche, adressa un signe de tête de remerciement à son phœnix avant de sortir à nouveau sa baguette.

- Prépare toi, ordonna t-il simplement à Matthew pendant que Fumseck disparaissait de nouveau.

- Quoi? Souffla t-il d'effroi. Vous avez vraiment l'intention de les attaquer ?!

- Non, le corrigea t-il sans le regarder. Nous allons plutôt nous approcher et faire acte de présence auprès de nos invités.

- êtes-vous devenu fou ?! Eructa Matthew. Nous allons nous faire tuer !

- Matthew, tu m'avais fait la promesse d'obéir à la moindre de mes directives et de respecter les ordres que je te donnerai en temps voulu, lui rappela Dumbledore. Le moment est venu de respecter ta parole.

- Pas si cela signifie de me faire tuer bêtement ! Objecta t-il en reculant de quelques pas.

- Pensais-tu vraiment que cette sortie serait une promenade de santé? Maugréa le vieil homme d'un ton plus froid qu'auparavant. Nous parlons du seigneur des ténèbres qui terrorise notre pays depuis des années, d'un homme capable d'en tuer un autre sans le moindre scrupule ni la moindre hésitation, un homme prêt à toutes les bassesses possibles pour parvenir à ses objectifs et qui élimine quiconque se trouve en travers de sa route, alors oui Matthew, croyais-tu vraiment que nous resterions caché derrière cet arbre à attendre qu'une solution sans risque s'offre à nous? N'as-tu pas suffisamment réfléchi ces derniers jours à ton absence manifeste de motivation et de travail dans la lutte que nous menons contre Voldemort? C'est le moment de prouver à tous que le Matthew Potter d'autrefois, le téméraire, le brave jeune homme qui n'hésitait pas à faire face au moindre danger, est toujours là ce soir.

Dumbledore avait décidément les mots pour le faire douter, pour lui renvoyer en pleine figure toutes les incertitudes qui pouvaient sommeiller en lui et les regrets qu'il pouvait avoir sur des décisions et situations passées. Peut-être était-il trop crédule, trop facilement manipulable ou parvenait-on aisément à sonder son esprit et comprendre les tourments qui pouvaient l'agiter, mais en cette soirée, il avait de nouveau l'impression de n'être qu'une marionnette entre les mains d'un vieil homme qui jouait si habilement avec sa vie.

Vaincu, il enleva lentement sa cape d'invisibilité qu'il glissa sous sa chemise, souffla lourdement pour se donner courage, puis après un hochement de tête vers Dumbledore, fouilla quelques secondes dans sa poche avant d'en ressortir sa baguette magique.

Il espérait en tout cas que cela en vaudrait le coup, et surtout qu'il en ressortirait indemne à la fin de cette nuit de pleine lune.

- Sonorus, marmonna alors Dumbledore en pointant sa propre baguette vers sa gorge. Bonsoir Tom.

Si Voldemort et ses sbires étaient plongés dans une profonde discussion quelques secondes plus tôt, un silence mortel s'était subitement abattu sur toute la clairière. Les silhouettes encapuchonnées regardaient dans toutes les directions, leurs baguettes brandies alors qu'ils tentaient de découvrir la source d'où provenait la voix qu'ils venaient d'entendre.

- Plutôt risqué de ta part de venir ici, reprit Dumbledore du même ton plein d'assurance. Je ne te pensais pas capable de sortir de ta cachette à moins qu'une raison urgente t'ait obligé à le faire… N'est-ce pas, Tom?

- Que me vaut le déplaisir de ta visite, Albus? Lui demanda d'une voix doucereuse le seigneur des ténèbres. Les rumeurs affirmaient que tu te cachais quelque part dans les grandes plaines américaines ou dans les provinces canadiennes auprès des autochtones… Devons-nous en conclure que le climat local te sied mieux?

- J'aurais tout le loisir d'en apprendre davantage sur les iroquois et les inuits lorsque ta petite rébellion sera terminée, répliqua le vieil homme. En attendant, je sais que tu es là pour une bonne raison, et cette raison n'est autre que l'objet que je possède actuellement et que tu souhaites récupérer.

- Et que veux-tu en échange? Proposa Voldemort. Que pourrais-je offrir au tout puissant Albus Dumbledore en échange de cet objet?

Tout en parlant, Matthew remarqua que plusieurs mangemorts commençaient à s'éloigner de la clairière probablement sur ordre de leur maître pour tenter de dénicher celui qui le faisait chanter. La panique le gagnait petit à petit, mais à côté de lui, Dumbledore demeurait toujours si tranquille que ça en devenait presque troublant.

- Tu n'as malheureusement rien qui puisse me satisfaire, et les quelques idées que je pourrais avoir en tête seront probablement refusées, argua t-il avec franchise.

- Dois-je donc comprendre par là que tu ne me rendras ce diadème que par la force? L'interrogea le seigneur des ténèbres d'un ton amusée. Devrais-je te l'arracher des mains moi-même pour que tu acceptes de me rendre ce qui m'appartient?

- Essaie donc, et je le détruirai sur l'instant, affirma Dumbledore. Tu ne voudrais pas que cela arrive, n'est-ce pas Tom?

Un moment de flottement passa durant lequel leur ennemi garda le silence, probablement occupé à peser le pour et le contre des décisions qu'il devrait tôt ou tard prendre pour récupérer son horcruxe. Les mangemorts eux continuaient à fouiller la zone à leur recherche, et Matthew pouvait en voir plusieurs s'approcher dangereusement de leur cachette.

- Je me demandais… Si par malheur il arrivait quelque chose à celui-ci, combien pourrait-il t'en rester? Reprit Dumbledore. Cela ferait cinq horcruxes détruits… Ton âme pourrait-elle résister à l'anéantissement de ce diadème, ou cela signerait-il ta propre destruction?

- Approche donc si tu l'oses, l'invita alors le seigneur des ténèbres. Je n'ai pas pour habitude de m'adresser à quelqu'un lorsque celui-ci préfère se cacher comme un rat. Nous pourrons alors discuter face à face des conditions qui t'arrangeraient pour que nous puissions repartir chacun de notre côté sans faire de mal à l'autre.

- J'émets quelques réserves quant à tes dernières affirmations, lui avoua t-il avec bonhomie. Je doute que je puisse repartir de cette forêt en un seul morceau si d'aventure je me présentais à toi. Cependant tu as raison : Je préfère également te regarder d'homme à homme pour poursuivre cette discussion.

Et sans attendre, Dumbledore se releva de sa position, droit comme un I, et embrassait de son regard l'entièreté de la clairière. Contrairement à ce qu'il s'était imaginé, Matthew ne vit ni n'entendit le moindre sortilège fondre sur lui, comme si aucun mangemort ne prenait le risque d'affronter personnellement le seul homme capable de lutter férocement avec leur maître. Lui pour sa part pensait à juste titre qu'il n'avait pas encore besoin d'annoncer sa présence, aussi se garda t-il d'imiter le geste de son compagnon.

- Voilà qui est mieux, commenta avec plaisir Voldemort. Cela ne te sied guère de jouer à ce petit jeu, en particulier lorsque ton interlocuteur n'est nul autre que le sorcier le plus puissant de tous les temps. Maintenant revenons-en à notre affaire…

- Mais il n'y a rien à dire à ce sujet, répliqua Dumbledore tout en sortant de sa poche le diadème de Serdaigle qu'il tenait du bout des doigts devant lui pour en offrir un bon aperçu à son interlocuteur. J'ai ton horcruxe, j'ai les moyens donc de te faire chanter, et quoi que tu puisses faire pour le récupérer, cela entraînera de très lourdes conséquences pour lui.

- Alors que veux-tu de moi? Argua t-il plus froidement. Tu ne te serais pas donné la peine de venir jusqu'ici avec ce diadème si tu n'avais pas une idée derrière la tête… Tu aurais pu continuer à me laisser chercher inutilement après pendant des semaines, mais tu as préféré venir à ma rencontre… J'avoue ne pas comprendre le sens de ta démarche.

Puis marchant lentement dans sa direction, il ajouta :

- Peut-être souhaiterais-tu que j'abandonne mes plans pour parvenir au pouvoir, soulever les nôtres contre la domination de ces sales moldus et établir des pourparlers de paix avec le ministère de la magie? Énonça t-il en souriant. Tu désires peut-être un dédommagement financier pour les dégâts causés à ton quartier général, pour les familles des gens que j'aurais tué ou dont j'aurais commandité le meurtre? Allons plus loin encore, et envisageons que je me rende immédiatement au ministère pour avouer être l'auteur du meurtre de Cornelius Fudge… Tu serais lavé de tout soupçon, réhabilité dans tes fonctions et probablement blanchi de toutes les accusations portées à ton encontre depuis quelques temps. Oui Albus, les possibilités sont immenses, mais vois-tu… Il y a bien un chose que je déteste par dessus tout, au-delà même de ma haine envers les moldus…

Le seigneur des ténèbres arrêta alors sa marche, pointa sa baguette magique vers leur position, et adressa à Dumbledore le sourire le plus glacial dont il était capable :

- Que l'on me fasse chanter. Allez-y !

De multiples éclats de lumière embrasèrent soudainement la forêt tout autour d'eux, et Matthew eut juste le temps de baisser la tête avant qu'un sortilège ne vienne mourir à l'endroit où celle-ci se trouvait auparavant. L'arbre derrière lequel il se cachait fut frappé par de multiples projectiles, et des débris de bois commençaient déjà à tomber sur lui avant qu'une main ne se saisisse soudainement de son épaule et ne l'empoigne fermement. Il n'eut pas même le loisir de se débattre, d'essayer de s'extraire de cette emprise qu'il se sentit soudainement soulevé du sol, comme aspiré dans un tourbillon de fumée et précipité à une vitesse prodigieuse dans les airs. La spirale de vapeur qui l'entourait continuait de tourner autour de lui alors qu'il voyait des formes vagues passer furtivement dans son champ de vision, des couleurs vives fondre sur lui sans le toucher et l'impression constante d'être pris dans un tube lui compressant la poitrine et lui soulevant le cœur à de nombreuses reprises.

Puis tout aussi soudainement que la sensation était arrivée, le sol ferme se rappela à son bon souvenir lorsqu'il le heurta brutalement. La douleur dans son épaule était telle qu'il pouvait sentir ses yeux se mouiller de larmes et sa mâchoire se serrer, mais déjà la même main qu'auparavant se saisissait à nouveau de lui et le relevait sur ses jambes sans plus de cérémonie. De ce qu'il pouvait encore en juger, il se trouvait encore dans la forêt interdite, mais les arbres étaient beaucoup moins nombreux, moins denses et sujets davantage au vent nocturne qui s'engouffrait entre les troncs. Plus loin, il pouvait voir que l'orée de la forêt était proche, et des lumières à l'horizon annonçait la proximité d'un village.

- Qu'est-ce que…, bredouilla t-il avant que Dumbledore ne l'enjoigne à courir.

Leur destination était justement ce village, mais la distance était bien grande et il se sentait déjà épuisé au bout d'une minute à peine de course effrénée. La respiration haletante, la sueur coulant librement sur son front, il tentait tant bien que mal de suivre les traces du vieux directeur, mais son pied se prenait fréquemment dans les racines qu'il essayait d'enjamber. Le dernier arbre franchi, il se précipita droit devant lui sans jamais regarder en arrière de crainte de ce qu'il pourrait bien y voir, mais soudainement le directeur s'arrêta encore, leva sa baguette et tira vers le ciel une gerbe d'étincelles d'un rouge flamboyant qui explosèrent lorsqu'elles se trouvèrent bien au-delà de la cime des plus grands arbres.

- Vous êtes fou ! Pesta t-il entre deux respirations. Ils vont savoir où nous sommes !

Et comme il le craignait, plusieurs volutes de fumées d'un noir d'encre s'approchaient d'eux, zigzaguant entre les troncs avant de se poser à une distance respectable d'eux. Les silhouettes encapuchonnées devenaient à chaque seconde de plus en plus nombreuses, et Matthew craignaient que bientôt les inféris ne viennent compléter le tableau d'horreur qui était en train de naître sous ses yeux. Quelques instants plus tard, Voldemort lui-même fit sa réapparition, et malgré la capuche lui masquant le visage, Matthew était persuadé que les deux yeux brillant d'une lueur démoniaque s'étaient fixés sur lui.

- Potter, ricana t-il en faisant quelques pas vers eux. Quelle agréable surprise… Je ne m'attendais pas à ce qu'Albus amène avec lui de la compagnie…

- Laisse le tranquille Tom, ce n'est qu'un enfant, répliqua Dumbledore d'un ton glacial.

- Oh, alors nous touchons une corde sensible…, dit-il avec une satisfaction malsaine. Tu as mon diadème, mais que dirais-tu si je te prenais ton élève favori sur le champ? Nous pourrions ensuite envisager un échange de bon compromis? Quelle erreur as-tu fait là d'amener cet enfant parmi nous.

Malgré lui, les sourcils de Matthew se froncèrent à mesure qu'il s'entendait dire qu'il n'était qu'un enfant. Ce n'était pas faute d'avoir seize ans tout de même !

- Si vous tentez quoi que ce soit contre moi, je le détruirais moi-même, argua t-il furieusement.

- Oh oh, voyez-vous ça ! Tu fais preuve de davantage de courage que cet imbécile de Drago Malefoy dis-moi…, lui lança Voldemort. Lui se serait déjà souillé sur place s'il s'était trouvé dans la même situation que toi.

Quelques rires se firent entendre dans les rangs des mangemorts, mais la grosse majorité d'entre eux continuait à les mettre en joue de leurs baguettes.

- À présent il se terre comme le misérable insecte qu'il est de peur de subir son châtiment, reprit le seigneur des ténèbres. Lui et sa mère paieront lorsque je leur mettrai la main dessus. Il a échoué dans la tâche que je lui confiais, mais ce soir, sa faute sera réparée, et en prime, j'aurai l'extrême plaisir de me débarrasser de deux gêneurs…

à présent les rangs de mangemorts s'approchaient dangereusement d'eux et n'attendaient plus que les ordres de Voldemort pour se jeter sur eux. Alarmé, Matthew regardait autour de lui à la recherche de la moindre petite ouverture, de la plus petite solution possible pouvant le sortir de ce guêpier qui tardait à venir. Son regard oscillait aussi vers celui de Dumbledore, debout à ses côtés et qui persistait à sourire bêtement à Voldemort sans paraître le moins du monde épouvanté par la tournure des événements.

«Il est vraiment devenu fou!» pensait-il en songeant que rien ne pourrait les sauver désormais.

Mais tout aussi soudainement que cette pensée lui traversa l'esprit, un curieux son se faisait également entendre par dessus les grognements des inféris qui s'amassaient à leur tour. Un son rythmé, comme des tambours sur lesquels on frapperait, semblait provenait de la vallée qui surplombait l'endroit où tous se trouvaient. Le son devenait de plus en plus fort à mesure que les secondes s'écoulaient, et sous les mines déconcertés de tous, des petites lumières commençaient à apparaître à l'horizon, émanant de torches que l'on portait à distance égale l'une de l'autre. Bientôt, toute une ligne de formes sombres défilait sous leurs yeux pendant que les tambours continuaient à jouer à un rythme soutenu.

- Qu'est-ce que…, bredouillait Voldemort d'un air interloqué.

Le sourire de Dumbledore lui s'agrandit davantage, et fermant les yeux, il s'adressa à Matthew d'une voix particulièrement calme et confiante :

- Les renforts sont arrivés.


A/N : Chapitre terminé. La fin du chapitre fait très... arrivée des rohirrims sur les champs du pelennor. Je l'avoue, et surtout je l'assume, parce que j'adore cette scène !

Le plan de Dumbledore fait assez cheap, simpliste et on peut être surpris que Voldemort tombe si facilement dedans, mais comme je l'avais déjà expliqué dans un précédent chapitre, à mesure que ses morceaux d'âme sont détruits, le seigneur des ténèbres perd en clairvoyance, en prudence et en jugement. Il devient davantage instable, moins réfléchi et tombe plus facilement dans le panneau. Maintenant reste à savoir qui sont ces nouveaux arrivants (même si on peut deviner de qui il s'agit), et surtout ce qu'il va se passer ensuite ^^.

Sur ce, à... Hm... La semaine prochaine? Je l'espère en tout cas.