Bonjour à tout le monde et bonne lecture !
« Oh, les ennuis arrivent. » dit Rattler avec un large sourire.
Il patientait près de l'ascenseur au Niveau Deux, lorsque Harry et Patmol en sortirent.
« Comment ça va, Harry ? »
« Bien, merci. » répondit Harry avec un sourire hésitant.
« Bonjour. » dit Patmol en baillant.
« Bonjour Black, dit Rattler en souriant de plus belle. Qu'est-ce que tu viens faire là aujourd'hui ? De l'archivage ? »
La dernière question était accompagnée d'une expression qui était à la fois compatissante et désolée.
« Espérons que ce soit plus intéressant que ça, répondit Patmol d'un air contrit, avant de se mettre à sourire. J'espérais bien une arrestation ou deux, et peut-être découvrir un complot ou empêcher un meurtre … Mais ouais, je suppose qu'il faudra faire avec un peu de paperasse. »
Rattler éclata de rire.
« J'ai des affaires à régler ce matin, dit Rattler en ajustant sa mallette. Mais si tu es trop occupé à sauver le Ministère pour garder un œil sur le jeune Potter cet après-midi, n'hésite pas à me le dire. »
Rattler adressa un large sourire à Harry.
« Je crois que tu me dois une revanche à la Bataille Explosive. »
Harry ricana.
« Et je gagnerais cette fois, ajouta Rattler. Que comptes-tu faire ce matin ? Tu as sûrement mieux à faire que de suivre ce gars-là ! »
Il désigna Patmol de la main en posant sa dernière question.
« Arthur Weasley emmène ses deux plus jeunes avec lui, expliqua Patmol. Ils s'occuperont ensemble. Je crois que le collègue d'Arthur est absent aujourd'hui, ils pourront se mettre à son bureau. »
« Tout à fait juste. » souffla un sorcier aux cheveux blancs, tandis qu'il passait près d'eux et entrait dans l'ascenseur.
« Bonjour Perkins. » lança joyeusement Patmol, tandis que Perkins appuyait sur un bouton.
Rattler jeta également un œil à Perkins et murmura un mot que Harry n'était pas autorisé à prononcer à l'école.
« Tenez la porte, s'il vous plaît, Perkins ? lança Rattler, avant de se retourner vers Harry et Patmol. J'ai bien peur de devoir y aller, mais mon bureau sera ouvert cet après-midi. »
Il s'empressa d'entrer dans l'ascenseur, qui était maintenu ouvert par un vieux sorcier aux cheveux blancs hirsutes. Tandis que les portes se fermaient, Rattler leur adressa un signe de main, tout en sortant quelque chose de doré de sa robe.
« Il est en forme ce matin, constata Patmol, avant de faire signe à Harry. Par ici, gamin. »
Harry le suivit dans un labyrinthe étroit de couloirs, regardant curieusement autour de lui tandis qu'il marchait. Cela s'avéra ne pas être la meilleure des idées, car à chaque fois qu'il posait les yeux sur un box, un Auror au visage sévère lui rendait son regard de manière méfiante. Harry décida finalement de garder ses yeux fixés sur le dos de Patmol.
Patmol s'arrêta dans un coin du Bureau des Aurors que Harry reconnaissait vaguement il se souvenait des toilettes, parce qu'il les avait utilisé quand il était dans le bureau de Bones, ainsi que l'enchaînement des portes des bureaux. Celui de Bones bien sûr, celui de Rattler, puis celui de Scrimgeour, un peu plus près des différents box. Patmol se dirigea vers la porte légèrement ouverte de Scrimgeour et y frappa quelques coups.
Il y eu un bang et un juron prononcé à l'intérieur – Patmol sortit sa baguette dans la seconde et Harry glissa sa main dans sa poche, prêt à attraper la sienne si besoin.
« Entrez ! » s'écria Scrimgeour.
« Tout va bien, Monsieur ? » demanda prudemment Patmol, en ouvrant la porte.
Scrimgeour était assis à son bureau – lequel était abîmé et fumait légèrement – et lorsqu'ils entrèrent, il rangea à toute vitesse un morceau de parchemin dans un tiroir.
« Tout va bien, merci Black, répondit sèchement Scrimgeour. Range ça. »
Patmol replaça sa baguette dans sa robe et Harry sortit la main de sa poche.
« Bonjour Potter. »
« Bonjour Monsieur. » répondit Harry.
« Que s'est-il passé ? » demanda Patmol, en montrant le bureau.
« Oh, ça ? demanda Scrimgeour en se tordant les doigts. Rien. »
Harry pouvait dire d'après les lèvres pincées de Patmol qu'il ne le croyait pas, mais avant qu'il ne puisse dire quoi que ce soit, Scrimgeour avait croisé ses mains et repris la parole.
« Bien, j'ai plusieurs choses en tête pour toi aujourd'hui ... »
« Oui ? » demanda Patmol après un instant d'hésitation.
Scrimgeour commença à détailler le programme de la journée pour Patmol et Harry n'entendit que quelque chose à propos d'un cours et de l'avis de Patmol avant d'être distrait par le bureau. Il était plus petit que celui de Bones, mais de loin, plus intéressant. Bones avait une grande bibliothèque, tandis que Scrimgeour en avait une plus petite, à moitié remplie de livres, à moitié d'étranges objets qui semblaient un peu menaçants. Le portrait d'un vieil homme trônait dans le coin, au-dessus d'un objet décoratif qui ressemblait à un cadran solaire. Le bureau de Scrimgeour était recouvert de tas de parchemins et d'une collection de plantes en pot que Harry ne reconnaissait pas.
Une d'elles frémit lorsqu'il la regarda et il s'approcha, curieux. Patmol et Scrimgeour étaient trop absorbés par leur conversation pour le remarquer et Harry sortit sa baguette pour la toucher – il savait qu'il ne valait mieux pas le faire avec ses mains. Les deux adultes lui adressèrent à peine un regard lorsque la plante tenta d'attraper sa baguette et qu'il la retira brusquement.
« Désolé. » murmura-t-il.
Scrimgeour agita la main, Patmol lui ébouriffa les cheveux et Harry baissa les yeux, honteux. Son regard tomba sur une lourde enveloppe sur le bureau. Elle était jaunie – apparemment, elle s'était trouvée très proche de ce qui avait brûlé le bureau – et il y avait une marque étrange dessus, à l'endroit où aurait pu se trouver un timbre moldu. Deux clés qui se croisaient, à l'intérieur d'un cercle fait d'un serpent-
Scrimgeour remarqua le regard de Harry et s'éclaircit la gorge. Harry recula d'un pas et Scrimgeour dissimula l'enveloppe sous une pile de parchemins. Patmol les observèrent l'un après l'autre, l'air confus et un peu inquiet.
« Donc, continua Scrimgeour en adressant un regard sévère en direction de Harry, malgré que ses mots soient directement adressés à Patmol. Tu comprends ce que tu dois faire aujourd'hui ? »
« Oui, Monsieur. » répondit Patmol sur un ton hésitant.
« Excellent. Alors, vas-y. »
Patmol et Harry échangèrent un regard et se dirigèrent vers la porte, mais la voix de Scrimgeour les arrêta.
« Un mot, s'il te plaît, Potter. »
Ils se figèrent tous les deux.
« Pas toi, Black. Attends gentiment dehors. »
« Mais- »
« Dans le passé, Potter s'est débrouillé pour survivre sans toi. »
Les yeux de Scrimgeour se plissèrent. Jusque là, Harry pensait qu'il pouvait faire confiance à Scrimgeour. A cet instant, cependant, il n'en était plus si sûr.
« Je suis certain qu'il peut continuer sur cette voie-là. »
Patmol serra la mâchoire.
« Il y a un problème ? »
« En fait, oui, répondit Patmol. En tant que responsable légal, j'ai tous les droits de savoir- »
« Il y a des choses dont nous devons parler, lui et moi, dit Scrimgeour. En privé. Tu dois me croire quand je dis qu'il n'y a rien d'inapproprié- »
« Il y a un truc, vous êtes étrange ce matin, lança directement Patmol. Je ne sais pas ce qu'il se passe- »
« Non, et ce ne sont pas tes affaires. » répondit sèchement Scrimgeour.
« Vous voyez ? dit Patmol. Et vous voulez que je vous crois- »
« Oui, Black, fais-moi confiance, comme je t'ai fait confiance quand je me suis porté garant pour toi en mai dernier. » s'écria Scrimgeour.
Patmol sembla perdre une partie de son assurance. Il adressa un regard à Harry – un regard qui lui indiquait qu'il pouvait faire un scandale si Harry se sentait inquiet, mais qu'il allait obtempérer dans le cas contraire. Harry se mordit la lèvre et hocha la tête. Patmol, l'air méfiant, quitta la pièce.
« Je serais juste dehors. » dit Patmol, autant pour rassurer Harry que pour avertir Scrimgeour.
Scrimgeour ferma la porte derrière Patmol d'un coup de baguette et murmura un sort pour probablement empêcher le son de sortir du bureau.
« Tu as vu le symbole, n'est-ce pas ? » dit Scrimgeour.
Harry se demanda s'il devait mentir, mais suspectait Scrimgeour, qui était un Auror aguerri, de le voir tout de suite.
« Un serpent, dit-il doucement. Avec deux clés croisées. »
« C'est bien ce que je me disais. » soupira Scrimgeour.
Il fixa durement ses mains, qui étaient croisées sur son bureau, avant de relever les yeux sur Harry.
« Quelqu'un – ou plutôt un groupe – a essayé de me tuer ce matin. »
Harry n'était pas sûr de savoir que répondre, alors il resta silencieux.
« Je mène l'enquête, ou du moins je le ferais quand nous aurons terminé ici, mais je dois te demander de rester discret sur cette affaire. »
« Mais- Si quelqu'un essaye de vous tuer, vous ne devriez pas- »
« Potter, je suis le responsable des Aurors, et ce depuis de nombreuses années. S'il te plaît, ne crois pas pouvoir m'expliquer comment faire mon travail. »
Harry rougit et baissa les yeux sur ses baskets.
« Je garde ça secret, reprit Scrimgeour. Je ne veux pas inquiéter les gens pour rien- »
« Et si ce n'est pas- si ce n'est pas rien, Monsieur ? » osa demander Harry.
« Alors j'alerterais les gens concernés en temps voulu. »
Harry resta silencieux pendant un long moment, s'attendant à ce que Scrimgeour lui dise de sortir.
« Alors pourquoi vous me le dites ? »
« Tu as vu le symbole des Serpent Sworn, dit Scrimgeour. Je dois m'assurer que tu ne courras pas tout raconter à ton parrain et que tu ne réagiras pas de manière excessive. »
« Il ne dirait rien à personne, répondit Harry, sans savoir en quoi le dire à Patmol serait une mauvaise chose. Peut-être qu'il pourrait aider- »
« Je crois que Black prendrait cette affaire de manière un peu trop personnelle, les relations de ce groupe, ses principes … Je ne sais pas jusqu'à quel point il a été impliqué dans la guerre, mais je sais qu'il l'était, et maintenant que tu fais parti de la communauté sorcière et qu'il se sent responsable de toi … Non, ce groupe, les Serpent Sworn, n'est pas quelque chose que Black laisserait passer, pas s'il savait qu'ils étaient de retour. »
La guerre ? Et Patmol qui voudrait me protéger de cette chose, pour laquelle je pourrais réagir de manière excessive … ? Harry sentit sa colonne vertébrale se glacer, comme si ses pensées arrivaient à une conclusion angoissante.
« Êtes-vous- Vous voulez dire que ces Serpent Sworn- qu'ils sont liés à Voldemort ? » demanda Harry.
Le visage de Scrimgeour frémit lorsqu'il prononça le nom, mais à part ça, il resta impassible.
« Je n'ai rien dit de cela. » répondit sèchement Scrimgeour, mais Harry savait qu'il avait raison.
« Mais si c'est le cas- Si c'est Voldemort- »
Scrimgeour frémit à nouveau.
« -alors on ne devrait pas faire quelque chose ? » demanda Harry, avec une angoisse grandissante.
« Je gère la situation. Je demande à ce que tu me crois sur le moment et la façon dont je vais agir. » dit Scrimgeour.
« C'était la guerre la dernière fois, dit Harry. Il a tué mes parents ! S'il y a quelque chose qui se passe, Monsieur, alors ne devrions-nous pas- »
« Nous ne ferons rien. Les Serpent Sworn ne sont rien que je ne puisse gérer seul. Tu es certes le garçon-qui-a-survécu, mais tu es aussi un garçon et tu n'as aucune place dans cette- »
Scrimgeour se tut, l'air agité, comme s'il ne savait comment nommer cette situation et cela inquiéta Harry. Il avait toujours pensé que Scrimgeour était raisonnablement compétent, mais il n'en était plus si sûr.
« Tu vas rester en dehors de ça et plus important encore, tu ne diras rien de ce que tu as vu ici aujourd'hui et de ce dont nous avons parlé. Suis-je clair ? »
Harry ne répondit pas.
« Potter, je ne peux pas t'autoriser à sortir si je n'ai pas ta parole. »
« Très bien. » murmura Harry, sans croiser le regard de Scrimgeour.
« Pardon ? »
« J'ai dit très bien ! s'écria Harry en croisant les doigts derrière son dos. Vous avez ma parole. »
« Ta parole sur quoi ? » insista Scrimgeour.
« Ma parole, répondit Harry d'une voix glaciale, reconnaissant de l'entraînement que lui avait fourni Kreattur en termes de failles dans les règles ou les promesses. Que je ne ferais rien d'exagéré- »
Harry était presque sûr qu'informer immédiatement Patmol et Lunard ne serait pas considéré comme exagéré, particulièrement si ça concernait Voldemort.
« -et que je garderais secret tout ce que j'ai entendu aujourd'hui. »
Pour autant, il n'avait pas promis qu'il garderait le secret tout seul. Harry lutta pour ne pas laisser apparaître sa satisfaction.
Apparemment satisfait, Scrimgeour acquiesça et gratta distraitement la brûlure sur son bureau. Ensuite, il leva les yeux sur Harry et sourit, ressemblant à nouveau brusquement au Scrimgeour que Harry avait côtoyé dans les cellules et au tribunal, plutôt que celui avec qui il venait de passer les derniers instants.
« Merci beaucoup, Potter. »
Il avait l'air franchement satisfait de lui-même.
« Je peux y aller ? »
Scrimgeour agita la main, lui donnant la permission – il venait de sortir son dispositif de communication de sa poche et murmurait quelque chose dedans – et Harry quitta rapidement le bureau, refermant la porte derrière lui.
« Au nom de Merlin, qu'est-ce que c'était que ça ? » demanda Patmol.
Harry balaya les alentours du regard – les couloirs étaient bien plus animés que lorsque lui et Patmol étaient entrés dans le bureau.
« J'ai besoin de te parler. » dit doucement Harry.
Ils entendirent du mouvement dans le bureau de Scrimgeour et s'éloignèrent jusqu'au croisement du couloir. Quelques instants plus tard, il sortit, mais ne regarda pas dans leur direction.
« Quelque part d'autre. » murmura Harry en regardant Scrimgeour se diriger vers les ascenseurs.
Patmol acquiesça et éloigna Harry du bureau de Scrimgeour. Ils furent stoppés plusieurs fois par des Aurors ou des apprentis – Harry reconnut Wellington et Yaxley, ainsi que Robards – qui voulaient les saluer – et quelques minutes plus tard, ils finirent enfin à se trouver un coin tranquille. Ils s'arrêtèrent près d'un placard de la maintenance, devant lequel étaient étrangement rassemblés plusieurs personnes. Par chance, ils n'accordèrent aucune attention à Harry ou Patmol ou en tout cas, ils ne s'approchèrent pas.
« Bon, dit Patmol en guettant ces gens. Je t'écoute. »
« Il y avait une envel- »
« Sirius ! Harry ! »
Tonks débarqua de nulle part, nerveuse, et Harry s'arrêta net. Il aimait bien Tonks et lui faisait confiance, mais il pensait qu'il valait mieux commencer par informer Patmol. Ensuite, Patmol déciderait qui devrait ou ne devrait pas être mis au courant.
« Salut ! » dit-elle quand elle les atteignit.
« Dora. » dit Patmol.
Il adressa un signe de tête à Bones, qui était arrivée en même temps que Tonks, mais qui continua à marcher. Elle se dirigeait vers l'une des personnes près du placard. Patmol retourna son attention sur Dora.
« Tu pourrais nous donner une min- »
Harry vit ses narines frémir.
« Est-ce que tout va bien ? »
« Je crois. » répondit Tonks, sans avoir l'air très sûre.
« Quoi ? »
« Et bien, Scrimgeour est en train de parler à Remus. » dit Tonks, avec un drôle d'air sur le visage.
« Remus ? demanda Patmol, perplexe. Lunard ? Avec Scrimgeour ? »
« Tu connais d'autres Remus ? » demanda Tonks en levant les yeux au ciel.
« Qu'est-ce qu'il fait au Ministère déjà ? » demanda sèchement Patmol.
« On a mangé un petit-déjeuner à la cantine de l'Atrium, dit Tonks. Scrimgeour est sorti de l'ascenseur quand on se disait au revoir et a demandé à parler à Remus- »
« A propos de quoi ? »
« Aucune idée, répondit Tonks, l'air contrarié. Scrimgeour m'a dit que je ferais mieux d'aller en cours ou je risquais d'être en retard et j'ai bien senti qu'il valait mieux ne pas répondre ... »
Elle agita les mains.
« Je n'avais pas vraiment le choix. » dit-elle, sur la défensive.
Patmol avait l'air troublé.
« Je- »
« Très bien, tout le monde. » appela Robards, apparaissant hors d'un box sur la gauche de Harry.
McKinnon se trouvait près de lui. Elle adressa un signe de tête nerveux en direction de Harry et de Patmol et un sourire amical à Tonks. Autour d'eux, les gens commençaient à bouger, Tonks parmi eux. Elle échangea un regard sombre et un signe de main à Patmol et s'en alla rejoindre McKinnon et Wellington. Yaxley et Prewett se trouvaient à quelques pas d'eux, plongés dans leur conversation.
« Black, dit Robards en approchant. Scrimgeour m'a dit que tu observais aujourd'hui- »
« Ouais, répondit Patmol, en regardant Harry. Il veut mon opinion ou quelque chose comme ça. »
Patmol eut l'air confus pendant un instant, puis inquiet.
« Je pourrais juste avoir un moment avec Harry- »
« Il ne descend pas avec nous, n'est-ce pas ? demanda Robards. On va parler des Impardonnables, tu sais, pas vraiment approprié- »
« Non, Arthur Weasley est d'accord pour le surveiller. » dit Patmol.
« Oh, bien, répondit Robards avant de se tourner et de se mettre à crier. Weasley ! »
Quelques secondes plus tard, M. Weasley sortit la tête d'un bureau en bas du hall et agita la main, hésitant. Robards lui fit signe de se rapprocher.
« Je crois que vous vous occupez de Potter ? »
M. Weasley regarda Robards avec un air étrange et sourit à Patmol d'un air perplexe, qui lui répondit avec le même sourire.
« Je peux juste- » commença Patmol.
« Robards, Black ? »
Scrimgeour était de retour et Harry se rapprocha automatiquement de Patmol, la mâchoire serrée. Scrimgeour leur jeta un coup d'œil, avant de regarder M. Weasley, qui avait l'air confus.
« Le cours a commencé … Il y a un problème ? »
« Non, Monsieur, répondit brusquement Robards. On y va, Black. »
Patmol lança un regard significatif à Harry et celui-ci pencha légèrement la tête – Patmol devait y aller ou Scrimgeour allait se méfier … Si ce n'était pas déjà le cas.
« Sois sage avec Arthur, gamin, dit Patmol. On se voit au déjeuner. »
« Salut. » dit Harry, tandis que Patmol suivait Robards.
Scrimgeour arqua un sourcil en regardant Harry, avant de suivre les autres dans le placard.
« On ne s'ennuie jamais ici, hein ? » lança M. Weasley en posant une main sur l'épaule de Harry.
« Apparemment non. » marmonna Harry, troublé.
Quelque chose se tramait. Scrimgeour et les Serpent Sworn étaient au cœur de tout ça … Et si tout le monde semblait déterminé à garder un œil sur Patmol – comme Scrimgeour ou Robards – alors Harry allait s'en charger lui-même et raconterait à Patmol tout ce qu'il pourrait quand ils seraient en sécurité et seuls à la maison.
« On va voir Ron ? demanda joyeusement Arthur en montrant le couloir. Il attend dans mon bureau. »
« Bien sûr, dit Harry, se sentant mieux en entendant parler de Ron. Et Ginny ? »
Un air triste passa sur le visage d'Arthur et il ajusta ses lunettes.
« Elle n'est pas venue aujourd'hui, j'en ai peur. » répondit Arthur en ouvrant la porte.
Ron, qui faisait tourner sa chaise, leva les yeux et sourit largement.
« Salut Harry ! »
Harry lui rendit un sourire éclatant. Alors, Ron se tourna vers son père.
« Qui ? »
« Ginny. » dit M. Weasley.
La même expression triste passa sur le visage de Ron. M. Weasley s'assit à son bureau et commença à ouvrir des lettres. Harry s'approcha et se hissa sur le bord du bureau dont Ron était proche.
« Elle voulait venir, explique Ron à Harry. Mais elle s'est dit que c'était plus important de rester à la maison. »
Il s'interrompit, l'air pincé.
« Pas que tu ne sois pas important, je veux dire, juste que- »
Ron s'arrêta à nouveau et passa une main dans ses cheveux, agité.
« Bordel- »
M. Weasley le réprimanda doucement pour son langage.
« -c'est pas ce que je voulais dire. C'est- notre voisine – la mère de l'amie de Ginny – est morte la semaine dernière. »
Ron fixa le bureau en face de lui et Harry resta silencieux, par peur de l'offenser.
« Elle- Ginny s'occupe d'elle. Mais elle voulait te voir aussi. » ajouta Ron.
« Tu lui diras merci, dit Harry, et Ron acquiesça. Mais je pense qu'elle a bien fait de rester à la maison. Elle est sûrement plus utile là-bas qu'ici. »
Ron se gratta distraitement le bras, avant de froncer les sourcils.
« Qu'est-ce qu'il y a ? » demanda Harry.
« Fred et George – mes frères – ont envoyé un courrier ensorcelé à la maison, grogna Ron. On se gratte tous depuis – enfin, sauf Ginny, parce qu'ils lui ont dit comment arrêter ça. »
« Tu as essayé Finite ? » demanda Harry.
« Maman a essayé, dit Ron. J'essaye de la convaincre de leur envoyer une Beuglante- »
Les sourcils de Harry se levèrent.
« -mais elle ne l'a pas encore fait, alors on se gratte tous encore. »
« Patmol saura peut-être comment aider, proposa Harry. Il est doué pour ce genre de choses. Je pourrais lui demander ce midi si tu veux ? »
« Merci, répondit Ron. C'est soit ça, soit attendre que ça m'énerve assez pour m'en débarrasser grâce à la magie accidentelle. »
Harry sourit largement.
« … tout pour nous, je pense. » dit Robards, tandis que Blackburn et Hemsley baissaient leur baguette.
Dora, qui s'était transformée pour ressembler à une sorte de fleur, et l'un des apprentis – qui venait d'avouer des choses embarrassantes que Sirius aurait préféré ignorer – s'affaissèrent tous les deux.
« Alors ? » demanda Scrimgeour, qui était resté près de Sirius tout le long.
« Rien n'a vraiment changé. » dit Sirius en haussant les épaules.
« Mais ce n'est pas pire ? »
« Euh non. » répondit Sirius, fronçant les sourcils.
Scrimgeour hocha la tête et prit congé.
Il voulait que je sois là, pendant trois heures, juste pour ça ? se demanda Sirius, avant de grogner. Il ne s'était pas montré très attentif. Au contraire, il avait passé son temps à se tracasser par rapport à ce que Harry avait voulu lui dire.
« Tu n'as rien fait. » dit Marlène sur un ton presque amusé.
Cependant, ses yeux étaient méfiants et son sourire était faible.
« C'est- peu importe. Tu t'es bien débrouillé. » fit remarquer Sirius.
« Merci. » dit-elle lentement.
Dora se hâta pour les rejoindre, l'air plus humaine maintenant qu'elle avait été libéré de l'Imperium.
« C'était bizarre, non ? dit-elle, l'air agité. Je veux dire, je savais que je n'étais pas une fleur, mais en même temps, je ne le savais pas vraiment, vous voyez ? »
« C'est un peu comme ça, lui dit Sirius en grimaçant. Mais c'est la première étape – être capable de faire une différence entre leurs instructions et ses propres pensées. »
« Le combattre est la partie la plus difficile. » ajouta Marlène.
« Tu n'as pas l'air d'avoir eu beaucoup de problèmes. » dit Dora en lui adressant un regard curieux.
Marlène haussa les épaules.
« Je pense que je suis juste têtue. »
« Juste un peu. » dit Sirius en éclatant de rire.
Marlène n'eut pas l'air offensé par le commentaire, mais aucun rire ou même sourire ne passa sur ses lèvres. Dora les observa l'un après l'autre, mal à l'aise.
« Je pense que je vais aller retrouver Gawain. » dit Marlène, après un moment.
« D'accord, répondit rapidement Dora. On se voit demain alors. »
« Ça m'a fait plaisir de te voir. » ajouta Sirius.
Il reçut un étrange sourire en retour, ainsi qu'un haussement d'épaules. Dora eut l'air de vouloir dire quelque chose, mais finit par se retenir.
« On va manger ? » demanda-t-elle à la place.
Sirius acquiesça et ils rejoignirent tous deux le reste de la troupe qui remontait jusqu'au Bureau des Aurors.
« Juste une seconde, dit Sirius, alors qu'ils sortaient du placard. Je vais chercher Harry et- »
Dora gémit en rentrant dans le dos d'une autre apprentie et Sirius se débrouilla pour la rattraper avant qu'elle ne tombe vraiment.
« -Serpent Sworn n'est pas quelque chose que tu peux garder secret, Rufus ! » dit Amélia.
Sirius ne pouvait voir que l'arrière de sa tête et de sa robe depuis le coin de couloir. Elle ne parlait pas fort, mais tous les apprentis dans le coin s'étaient arrêtés et étaient silencieux, alors sa voix résonnait dans le couloir.
« Et encore moins s'ils essayent de te tuer ! Tu es trop important pour ce service pour les laisser ne serait-ce qu'essayer- »
« Je gère. » dit Scrimgeour, irrité.
« Non, tu ne gères pas. Et tu ne prends pas la chose au sérieux, ce qui est exactement le pire des dangers. Mieux vaut que nous réagissions trop- »
« Apparemment. » marmonna Scrimgeour.
« -et que nous nous occupions de ça avant que ça ne devienne vraiment un problème – pour d'autres personnes que toi – plutôt que de laisser ça traîner et s'envenimer. Tu es peut-être le chef du Bureau des Aurors, mais avec l'aide de Thomas, moi, je suis la responsable du Département de Justice Magique et je vois ça comme une menace importante même si toi non- »
« Tu t'es déjà occupée de ce genre d'affaires avant et c'est pour ça que tu réagis de cette façon. C'est personnel pour toi et c'est exactement pour ça que je ne voulais pas- »
« Si on ne s'en occupe pas, ça pourrait très bien devenir personnel pour chacun d'entre nous, s'exclama Amélia. Tu as deux jours pour t'en occuper ou j'y mettrais les pieds et je le ferais à ta place. »
Sirius entendit ses chaussures s'éloigner – des talons apparemment. Scrimgeour n'ajouta rien et ne fit pas demi-tour – il s'en allait visiblement dans la même direction qu'Amélia – ce qui était heureux. Aussitôt que la conversation s'était interrompue, la trentaine de personnes présentes et attentives se mit à parler avec agitation.
« C'est quoi, les Serpent Sworn ? » demanda un homme.
« Par Merlin, qu'est-il arrivé pour que ce soit personnel pour Bones ? » demanda un autre homme.
Sirius et Dora échangèrent un regard.
« Je pense que je dois trouver Fol-Oeil. » dit-elle avec hésitation.
« Bonne idée. Je vais chercher Harry. »
Sirius pensait qu'il avait maintenant compris ce que Harry avait voulu lui dire.
« On se voit au dîner ? »
« Non, Maman veut que je rentre à la maison ce soir, dit Dora en haussant les épaules. Vous serez juste tous les trois. »
Elle avait l'air aussi troublé que Sirius lorsqu'elle s'en alla trouver son mentor – tout en trébuchant sur ses propres pieds.
Harry se trouvait, par chance, à l'endroit exact où il était censé être. Sirius n'avait pas réellement pensé qu'il serait parti, mais avec Harry, c'était souvent dur d'en être certain. Le bureau d'Arthur était libre, mais aucun des garçons ne semblait s'en inquiéter. Ils étaient assis au bureau de Perkins, écrivant sur des morceaux de parchemins.
« Alors, j'ai dit à Charlie- Bonjour M. Black. » dit Ron en le repérant avant Harry.
Sirius lui lança un regard interloqué. M. Black était un nom étrange. Harry le salua aussi, mais ses yeux n'avaient pas bougé de son dessin.
« Salut. Où est- »
« Papa est juste parti aux toilettes. »
Sirius s'approcha du bureau, tandis que Ron finissait ce qu'il était en train de dire à Harry avant d'être interrompu et les deux garçons se mirent à rire. Le bureau était recouvert de jeux de pendu, de morpions. Sirius fut amusé de voir que Ron avait abandonné un dessin d'une sorte de cercle avec des bras et des jambes. Sirius avait vu le dessin de Ginny, qui représentait un dragon, et bien qu'elle était plutôt douée, il semblait que Ron n'avait pas hérité des mêmes compétences en dessin.
Harry dessinait un symbole étrange et bien que ce soit pas de l'art, ce n'était pas non plus quelque chose qu'il avait inventé lui-même. Il y avait plusieurs versions barrées à côté. C'était un serpent – Sirius n'était pas sûr de l'espèce, parce que Harry n'était pas si bon en dessin – qui formait une cercle, au milieu duquel se trouvaient deux clés.
« C'est quoi ? » lui demanda Sirius à voix basse.
Mais après avoir entendu Amélia et Scrimgeour, il pensait le savoir.
Serpent Sworn, écrivit Harry en jetant un œil à Ron pour s'assurer qu'il ne regardait pas. Ron était en train d'ajouter un visage à son dessin. Harry souffla ensuite sur le parchemin, avant de le plier doucement et de le placer dans sa poche.
« Tu as faim ? » demanda Sirius, le cœur battant.
« Affamé. » dit Harry, avant de jeter un coup d'œil gêné en direction de Ron.
« Dora ne vient plus – il s'est passé quelque chose. »
La main de Harry frémit en direction de la poche où il avait rangé le parchemin et Sirius pencha la tête.
« Est-ce que toi et ton père voulez nous rejoindre ? » demanda Sirius à Ron.
Le visage de Harry s'éclaira à nouveau.
« Vous rejoindre ? » demanda Arthur en entrant dans le bureau.
« Pour déjeuner. » répondit Harry en souriant.
Pendant un instant, Arthur eut l'air troublé avant de glisser la main dans sa poche. Sirius n'était pas sûr de savoir pourquoi, avant de réaliser qu'Arthur était en train de compter les pièces qui s'y trouvaient.
« C'est moi qui invite. » lança Sirius.
Arthur hésita en regardant Ron, qui avait l'air mal à l'aise, et Harry, qui semblait plein d'espoir.
« Pour te remercier de t'être occupé de Harry. »
« Ce n'est pas- On ne peut pas te laisser payer- »
« Bien sûr que vous pouvez. » répondit Sirius avec un sourire.
Ron arborait maintenant la même expression enthousiaste que Harry et Arthur avait l'air partagé. Scrimgeour ne lui avait rien donné à faire cet après-midi, alors Sirius avait prévu de rentrer à la maison dès que possible. Lui et Harry avaient beaucoup à discuter. Mais ils devaient manger d'abord et il voulait vraiment remercier Arthur et Ron pour avoir tenu compagnie à Harry – il se demanda où se trouvait Ginny aujourd'hui – et il pensait que leur payer le repas était une bonne façon de faire ça. Ce qui l'ennuyait en revanche, c'était de passer plus de temps au Ministère, du moins tant qu'il ne savait pas ce qu'il s'y passait. Et puisqu'il avait Harry avec lui, il était réticent à l'idée de rester dans un endroit potentiellement dangereux.
« Allez, dit Sirius. Je connais un bon restaurant moldu pas très loin. »
Les yeux d'Arthur se mirent à briller à la mention des moldus et Sirius sut qu'il l'avait convaincu.
