Écrit par HateWeasel

325. Punition Du Duo d'Abrutis.

Une fois de plus, les événements d'aujourd'hui se déroulent à la luxurieuse Warwick Academy. Cet établissement privée détient le record de la meilleure éducation achetable sans être une faculté. Il y a un terrain de rugby, de football, de baseball, une piscine intérieur, un centre de technologie, ainsi que l'auditorium scolaire le plus important de tout le Royaume-Uni (à l'exception de Weston School pour les garçons). En effet, pratiquement tout ce que les élèves peuvent vouloir pour se divertir se trouve ici, mais rien de tout cela ne nous intéresse aujourd'hui. Aujourd'hui, nous nous penchons sur la bibliothèque de Warwick Academy.

La bibliothèque était haute de deux étages, et aussi imposante en largeur qu'en longueur. Au premier étage, il y avait des livres en tout genre, à l'instar du deuxième. Tout livre écrit dans un Anglais considéré comme « approprié » pour des élèves étaient ici, et étonnamment, il arrivait vraiment aux élèves de les feuilleter. Certains d'entre eux pouvaient être bénévole à la bibliothèque, et gagner un peu d'argent en gérant l'accueil, cependant, d'autres n'étaient pas dans ce cas là.

Ces élèves là faisaient partie des moins appréciés de Warwick, étant donné qu'ils n'étaient pas là pour se divertir, mais pour être punis. Voyez-vous, parfois, lorsque des actions disciplinaires devaient être prises, les élèves étaient envoyés ici pour ranger les livres et les remettre dans les étagères durant leur colle. Contrairement aux bénévoles, ils ne recevaient aucune récompense pour leur travail, et devaient rester deux heures entières une fois que les cours étaient tous terminés. S'ils ne venaient pas, ils recevaient la même sanction. Heureusement, en tant qu'habitué, il était habile, et il réussissait à finir en un temps record.

Alois faisait des allers-retours en colle depuis le début de sa carrière scolaire à Warwick, mais pour sa défense, il s'était calmé depuis l'année dernière, et il n'avait pas approché les étagères pendant un bon moment. Notre menace blonde favorite avait moins menacée, et il commençait à se débarrasser de son statut de « délinquant ». Aujourd'hui, cependant, cela avait changé lorsqu'un certain fils de politicien et lui s'étaient attirés des ennuis.

Naturellement, le blond était agacé par la tournure des événements, étant donné son nouveau passif, mais on ne changeait pas le passé. Il ne pouvait pas remonter le temps et empêcher Daniel et lui de parler bruyamment de sujet « inappropriés » durant les cours. Il n'était pas docteur. Ainsi, il faisait son travail, mettant les livres sur les étagères, comme demandé, tout en ignorant les « habitués » des heures de colle qui l'énervaient.

Durant sa première année, ces élèves le narguaient et le harcelaient souvent, mais à présent, ils avaient retenu leur leçon. Il était « la menace blonde », l'une des personnes les plus terrifiantes de toute l'école. La seule autre qui pouvait lui arriver à la cheville sur cet aspect là était Ciel Phantomhive, à qui personne n'osait ne serait-ce que donner un « surnom ». La rumeur disait que le bleuté avait détruit un élève d'un seul regard lorsqu'il l'avait traité de « pirate ». Ledit élève avait rejoint Tamworth une semaine plus tard. Ces deux « Diables de Warwick » sortaient également ensemble, alors si l'on s'en prenait à l'un, l'autre allait forcément s'en mêler.

Le blond se tenait sur une petite échelle contre l'une des grandes étagères de la bibliothèque, mettant des livres en hauteur. Lorsque personne ne regardait, il se servait de sa queue pour attraper quelques livres en plus du chariot afin de ne pas avoir à redescendre. Avec son sens, être prudent était plus simple ; il sentait le Westley approcher seul, alors il ne s'inquiéta pas, étant donné que ce dernier connaissait son secret, mais il ne s'attendait pas à ce que le fils de politicien arrive aussi vite avec son propre chariot rempli de livres.

Daniel tourna à l'angle, et heurta directement l'échelle d'Alois, lui faisant perdre l'équilibre et le forçant à se tenir à l'étagère devant lui afin de se stabiliser et de retenir l'échelle.

Des livres tombèrent des étagères alors que le blond agita les pieds afin de se remettre droit. Une fois cela fait, il regarda en bas et vit les dégâts. Les deux chariots étaient renversés, mélangeant les livres qui avaient été rangés, la plupart étant ceux de Daniel puisque Alois avait presque terminé, cependant, les livres de l'étagère avait été ajouté à l'équation. Le blond regarda l'autre garçon, qui le regardait en retour sur l'étagère depuis sa place au sol, la collision l'ayant envoyé sur son arrière-train. Il rit nerveusement, mais Alois n'était pas amusé.

- Mais qu'est-ce que tu fous ?! demanda le blond en chuchotant.

L'autre garçon essaya de ramasser les livres au sol alors que la menace descendait.

- J'essayais d'en finir plus vite, répondit simplement Daniel tandis qu'Alois le rejoignit pour ramasser les livres. Je ne savais pas que tu étais là… Désolé…

- T'inquiète, va, répondit le Macken en soupirant.

Il se disait que cela ne tuerait pas le bleuté de l'attendre un peu plus longtemps, mais il n'aimait pas pour autant faire attendre son bien-aimé, surtout lorsqu'il devait se dépêcher de rentrer pour voir Luka et Revy. Ces deux-là ne s'entendaient pas trop.

- De toute façon il faut les trier et finir de ranger.

- Ou on pourrait juste se barrer, suggéra Daniel.

- Tu sais qui nous surveille ? répondit le Macken avec une question, et l'autre garçon haussa les épaules.

- Monsieur Irons ? répondit-il.

- Exactement. Il va te démonter.

- C'est pas faux, répondit le Westley, remettant des livres sur l'étagère.

La plupart du temps, il les mit dans le bon ordre alphabétique selon l'auteur, mais il lui arrivait de les ranger au hasard dès qu'il prenait un livre. Lorsqu'il n'y eut plus de place sur l'étagère, le blond et lui se mirent à remettre les livres sur les chariots, et c'est alors que Daniel eut une idée.

- Eh, pourquoi est-ce qu'on les mettrait pas tous sur un chariot, et on se met à deux pour les ranger ? demanda-t-il. Ça ira plus vite !

- Tu as raison ! Mais tu sais ce qui serait encore plus rapide ? répondit Alois.

- Quoi ? demanda Daniel.

- Mettre tous les livres sur un chariot, puis je prends celui qui est vide, je te laisse l'autre, et je rentre chez moi, plaisanta le blond, ce qui lui valut un coup sur le bras. Ok, ok, on va faire comme tu dis.

Et ils le firent ; ils chargèrent les livres, et les transportèrent dans la bibliothèque avant de les mettre là où ils devaient être rangés, racontant des blagues tout du long. De toute évidence, cette punition ne leur avait rien appris puisqu'ils continuaient a faire preuve du même humour salace qui leur avait attiré des ennuis au départ. Ils faisaient des blagues sur la relation de Ciel et de la menace blonde, et sur Kristopherson. Ils riaient de tous les aspects « sale » qu'il pouvait y avoir chez un être humain, et même ceux considérés comme anormaux.

- Tu as entendu parler du mec qui a deux bites ? demanda le Westley, choquant presque la menace blonde.

Alois rit et secoua la tête.

- Tu te fous de ma gueule ! dit le garçon entre deux rires alors qu'il mettait des livres sur une étagère. C'est vraiment possible ?

- Je te jure ! insista Daniel. Il y a même des photos et tout !

- Tu as regardé les dick-pics d'un autre mec ? demanda Alois d'un ton suggestif, levant un sourcil.

- Eh, quand tu entends un truc pareil, gay ou hétéro, tu deviens curieux, répondit l'autre garçon. C'est un peu comme pour « comparer la taille ».

- Sauf que là tu compares le nombre de bites ? demanda Alois.

- Ouaip. Ça ne m'a pas rendu plus curieux, insista l'autre garçon. Rien de gay là-dedans.

- Je sais pas, mec. Regarder le petit zizi des autres est un peu gay, répondit le blond.

- « petit zizi » ? répéta Daniel. Sérieusement ?

- Sérieusement, pour être sérieux, dit le Macken. Et qu'est-ce qu'en pense sa copine ?

- En fait, il a une copine et un copain, apparemment, et les deux n'ont aucun problème avec ça.

- D'accord, là je suis sûr que tu me fais marcher, dit Alois.

- C'est vrai ! insista Daniel. C'était sur huffingtonpost ! Mais tu imagines ? Les trois en train de le faire pendant qu'un d'eux a deux teub ?

- Je ne préfère pas, répondit le démon. C'est trop pour moi.

- Tu es un démon, et tu baise avec Satan. Comment ça c'est « trop » pour toi ?

- Ciel n'est pas aussi « aventureux », et Ciel n'a pas deux bites.

- Comment est-ce que je le saurais ? demanda Daniel. Vous les démons, vous pourriez avoir des tentacules, ou une merde comme ça, que je sache !

- Je t'en prie, dis-m'en plus sur ton obsession pour les bites, Dan, dit Alois en se retournant tout en souriant narquoisement à l'autre garçon avant d'être frappé au bras.

- Je ne suis pas gay ! dit le Westley, poussant le chariot alors qu'ils marchaient le long des murs d'étagères. J'ai une copine, je te rappelle !

- Vous vous êtes embrassés ? demanda le blond.

- Non, pas encore, dit Daniel.

- Câlinés ?

- Non…

- Eu un rendez-vous ?

- Bah, pas vraiment…

- Tenus les mains ?

- Je ne suis pas gay ! insista Daniel, arrêtant à nouveau le chariot. J'aime les filles ! Tu ne vas pas me convertir, peu importe à quel point tu essayes !

- Pourquoi est-ce que je voudrais faire ça ? Ciel est plus mignon, répondit le blond, affichant un grand sourire face au froncement de sourcil embarrassé de l'autre garçon.

Il s'approcha et prit les quelques derniers livres avant de les ranger, ravi de sa victoire.

Étrangement, il connaissait une personne qui semblait beaucoup plus apprécier le brun que sa petite amie. Ironiquement, il s'agissait du petit frère d'Anastasia, Kristopherson. Effectivement, presque tous les Sept savaient que le faux-blond amateur de rose avait des sentiments pour le Westley. Alois savait, Ciel savait, et Audrey savait, mais dur de dire si les deux derniers membres savaient aussi. Il se pourrait que Travis sache, mais Preston été du genre à ne pas voir ces choses-là. Aucun d'entre eux n'osaient en parler, cependant. Non seulement ils pourraient ruiner l'amitié de Kristopherson et Daniel, mais aussi leur propre amitié avec le faux-blond, étant donné que le Miles n'était pas du genre à pardonner ce genre de choses. Cela ne valait pas la peine, et les choses devraient s'arranger toutes seules. Les deux garçons tourneraient probablement la page et formeraient leurs propres relations, ou, si les suspicions de la menace blonde se confirmaient, quelque chose d'autre pourrait se produire. Mais il semblait être le seul à penser ainsi. Les autres aimaient juste en faire des blagues de cul.

S'attarder sur un sujet sérieux pendant trop longtemps autour de Daniel Westley, cependant, était presque impossible. Lorsque Alois se retourna, le garçon était assis sur le chariot, l'utilisant comme une chaise. Une idée lui vint en tête. Le blond marcha nonchalamment derrière le chariot, et mit ses mains sur la barre. Avec grand sourire espiègle, il mit son plan en action.

- POUR NARNIAAA~ ! cria-t-il, et il se mit à courir, poussant le chariot devant lui.

Le pauvre Daniel se tint comme s'il craignait pour sa vie avant de se réajuster afin d'être assis dans une position plus sûre.

- En avant toute ! cria Daniel alors qu'il était poussé dans la bibliothèque.

Le duo d'abrutis était en roue libre. Ils heurtèrent des objets, faillirent passer sur des voyous, et firent tomber des choses. Daniel se tenait aussi fermement que possible alors que la menace blonde le poussa vers le bas sur la rampe handicapée et accidentellement contre un autre chariot, faisant voler le Westley hors du chariot, et lui-même. Ils restèrent au sol un moment avec leurs bleus avant d'éclater de rire. Alois et Daniel étaient presque en larmes lorsque quelqu'un vint pour enquêter sur le vacarme.

Horrifiés, les garçons levèrent les yeux vers l'homme. Il était grand et mince, avec un visage anguleux ainsi qu'une grimace permanente. Il portait un costume marron avec une cravate verte qui était assortie à sa chevelure rousse. De toutes les personnes qui auraient pu venir, il avait fallu que ce soit Monsieur Irons, l'homme qui se trouvait être en train de surveiller les heures de colle ce jour-là. Monsieur Irons avait l'air en colère, comme s'il allait exploser à tout instant ; mais il ne le fit pas. A la place, il prit une profonde inspiration et se calma, prenant un moment pour se frotter les tempes.

- Monsieur Trancy… Monsieur Westley… commença-t-il avec un soupir, sa voix solennelle étrangement calme, … dites-moi, que diable était ce bruit que je viens d'entendre ?

- Euh… on s'est rencontré par hasard ? dit Daniel dans une médiocre tentative pour mentir.

Monsieur Irons soupira à nouveau.

- Ah bon ? demanda l'homme. Alors comment Trancy et vous avez-vous fini par terre, et vos jambes sur ce chariot renversé ?

Les deux garçons se regardèrent, espérant que chacun ait une réponse. Rien. Monsieur Irons se pencha au niveau des garçons avant de reprendre la parole.

- J'attends de vous revoir demain aussi.