Écrit par HateWeasel
327. Tranquillité A Warwick.
Warwick Academy, l'exemple parfait de ce que l'éducation devrait être. Un environnement sûr pour les enfants de la haute société où ils peuvent apprendre tout ce qui leur permettra de mener le monde vers un avenir meilleur. Warwick, contrairement à son affreuse consœur, Tamworth, possède l'un des environnement les plus sûr, les plus propre, et le meilleur où travailler, si l'on oublie un ou deux incidents ici et là. Ces deux événements étaient à l'origine d'une élève, cependant, qui malheureusement, n'était plus de ce monde. Depuis, le taux de harcèlement à Warwick avait chuté, poussant les quelques voyous à se remettre dans le droit chemin. En effet, la nouvelle Warwick Academy était sûre, et il n'y avait pas vraiment de quoi s'inquiéter…
… Jusqu'à aujourd'hui, bien sûr.
Voyez-vous, durant ces dernières semaines, une poignée d'élèves étaient tombés malades à Warwick, et ils avaient dû soit être renvoyé chez eux ou y rester. Cela ne sortait absolument pas de l'ordinaire. C'était une banalité du quotidien. Ce qui dérangeait les élèves restants, cependant, était le fait qu'aucun d'entre eux ne revenaient. Leurs amis essayaient de les contacter, mais, personne n'avait reçu de réponse. Parfois, ils réussissaient à joindre les parents sur le fixe, mais les seules explications qu'ils obtenaient étaient une insistance sur l'état de santé toujours instable de leurs enfants. Alors, si cela arrivait depuis plusieurs semaines, pourquoi était-ce différent aujourd'hui ? Eh bien, parce qu'aujourd'hui était le jour où les élèves de Warwick découvraient pourquoi.
C'était un jour ordinaire à Warwick. Il était midi, et les élèves déjeunaient au réfectoire ou à l'extérieur, une chose populaire à faire. Les Sept Sensationnels étaient assis à leur place habituelle, faisant des pitreries comme toujours, parmi la foule d'adolescents, tous et toutes ne se doutant pas de ce qui allait se produire. Tous, sauf un. Ce « un » finit par devenir « deux », puis une centaine. Ce « un » était évidemment le grand perspicace Ciel Phantomhive.
Ciel avait l'habitude d'ignorer toutes les conversations avec les Sept qui devenaient trop stupides, ou inutilement suggestive. Il intervenait de temps à autres, surtout si le sujet portait sur lui ou son petit ami, mais il y avait de nombreuses fois où il se contentait de songer à des choses et d'autres, comme il le faisait souvent. Il pensait surtout au travail, ou à la famille et aux affaires domestiques, mais il arrivait qu'il ne fasse qu'observer la foule comme l'on observerait des poissons dans un aquarium. C'était une habitude qu'il avait développée durant ses premières années d'écoles publique, lorsqu'il n'avait pas vraiment « d'amis ».
Il vit quelques uns des garçons de l'équipe de rugby se bagarrer, et il vit Anastasia avec ses amies et Lawrence. Il vit Samantha, la sœur de Daniel, avec son amie, Geraldine, la petite sœur d'Oliver. C'était une sorte de tradition chez les Midford que d'envoyer leurs enfants à Weston, mais étant donné qu'il s'agissait d'une école pour garçon, Geraldine ne pouvait pas la fréquenter. Ciel se rappela que les filles Midford n'avaient jamais été envoyé étudier avant le début des années 1900. Invraisemblable. Juste quelques années après sa « mort ». Oh, comme il avait pris cette habitude depuis. D'une certaine manière, cela dit, c'était assez relaxant. Du moins, jusqu'à ce qu'il remarque quelque chose d'assez particulier.
Ciel ne s'embêtait pas à ignorer la blague grossière qui était faite, ou les taquineries et nargues lancées par les autres garçons alors que quelque chose n'allait pas. C'était un garçon, à quelques mètres seulement d'où les Sept étaient assis, qui avait l'air malade. Non, « malade » n'était pas exact. Ce garçon avait un comporte de zombie.
Ses mouvements étaient raides, il avait le regard vide, sa peau souffrant d'une sérieuse pâleur. Il avait l'air d'avoir perdu pas mal de poids, à en juger par la manière dont son uniforme le seyait. Il n'avait pas l'air en bonne santé, et les autres à côté de lui le remarquaient également, mais ils n'en faisaient rien. Le pauvre garçon avait des sueurs froides, et il se mit à tousser. Il ne s'agissait pas d'une toux légère, de ses poumons, non. On aurait dit que quelque chose était coincé dans sa gorge. La curiosité l'emporta sur Ciel, et il dût demander.
- Eh, qui est-ce ? demanda-t-il au groupe, interrompant une discussion sans doute passionnante à propos de seins.
Alois avait déjà remarqué le garçon, étant donné qu'il avait suivi le regard du bleuté en constatant le silence de ce dernier, mais il haussa les épaules, n'ayant pas la réponse. Les autres garçons regardèrent à leur tour, mais ils ne le reconnurent pas. Tous sauf un.
- Jeremiah Sanders, répondit Audrey, connaissant presque tout sur tous ceux qui étaient « quelqu'un » dans l'enceinte de Warwick. Ses parents font eux aussi de la politique. Je crois qu'ils candidataient contre le père de Dan, d'ailleurs. Il est malade depuis quelques temps. On dirait que ça ne s'arrange pas.
- Clairement… dit Alois inconsciemment, fixant le garçon.
Quelque chose n'allait pas. Vraiment pas. Pourquoi le laissait-on venir à l'école s'il était aussi malade ? Quelque chose n'allait pas ; vraiment pas.
- Toi aussi tu sens que quelque d'horrible va arriver ? demanda-t-il, se penchant afin de chuchoter dans l'oreille du bleuté.
Ciel acquiesça.
- Mon sixième sens sent quelque chose, chuchota le bleuté en retour.
- Des idées ?
- Aucune.
- Eh, c'est pour quoi les messes basses, vous deux ? demanda Kristopherson, fronçant les sourcils.
Impossible qu'il ne remarque pas la conversation des garçons après avoir entendu parler « d'élève-zombie ».
- Il y a un problème, pas vrai ?
- Trop tôt pour être sûr, dit le bleuté. Ce pourrait être le cas, ou ce pourrait être une fausse alerte.
- C'est quoi le problème avec les zombies, récemment ? demanda Preston. D'abord il y a cette histoire avec ce « Revy », et maintenant ça ?
- Il n'y a qu'une seule explication, dit Audrey, relevant les yeux de son jeu avec un air grave. Une apocalypse zombie.
- Oh, je t'en prie. Ne sois pas ridicule, lança le Phantomhive. Les zombies sont trop faciles à tuer pour causer une apocalypse.
- « Au nom de Dieu, toutes âmes des morts-vivants devront être condamnées à la damnation éternelle », cita le dieu de la Mort, récitant une prière standard de H.E.L.L.S.I.N.G.
Elle n'était que rarement utilisée de nos jours, mais cela fit de tout de même ricaner Ciel.
- « Amen », dit le bleuté, finissant la citation.
Son moment d'amusement ne dura pas. Le garçon en face d'eux se mit soudainement à avoir une crise de toux, tremblant, et étant traversé de spasmes, qui le poussèrent à tomber à genoux. Ciel et Alois se levèrent instantanément, leurs yeux ne quittant jamais la scène, tandis que leurs amis observaient. Couvrant sa bouche, le garçon du nom de « Jeremiah » toussa, toussa, toussa, et toussa encore, se tenant la poitrine et l'estomac de sa main libre. La toux devint violente, et des élèves se mirent à regarder, certains partant ; un ou deux pour prévenir un professeur. Tout d'un coup, du sang se mit à couler entre les doigts de Jeremiah et le long de son menton, salissant son uniforme. Encore, encore, et encore, sans arrêt, jusqu'à ce que finalement, il arrête de se couvrir la bouche et se penche, mettant ses mains au sol afin de ne pas s'écrouler.
Il arrêta enfin de tousser lorsqu'il se mit à vomir du sang à la place. Le duo de démon ne perdit pas de temps à se précipiter vers le garçon, poussant les autres élèves sur le côté afin d'arriver plus vite. Quelque chose n'allait décidément pas ; vraiment, vraiment pas. Avec la quantité de sang qu'il vomissait, il allait mourir dans quelques minutes. Il n'y avait rien qu'ils puissent faire. Ils ne pouvaient pas couvrir sa bouche et le forcer à le ravaler. Cela causerait un empoisonnement au sang, ou il ne ferait que ressortir par son nez.
Lorsqu'ils atteignirent le garçon, Ciel et Alois n'avait pas la moindre idée de quoi faire. Il n'y avait rien qu'ils pouvaient faire. Ils ne savaient pas ce qui provoquait cela, et ils ne savaient certainement pas comment y mettre un terme. Même s'ils le savaient, pourrait-il se remettre du traumatisme ? Probablement pas. Il mourrait. Ils pouvaient seulement attendre, et observer le garçon les regarder d'un air implorant, se servant d'eux comme intermédiaire pour obtenir de l'aide alors que sa voix n'était plus.
C'était douloureux à voir, mais ce n'était rien comparé à l'agonie que le garçon traversait. S'il n'y avait pas eu de foule, les garçons auraient pu lui épargner cette souffrance. Le pauvre Jeremiah tendit une main, et attrapa la jambe de la menace blonde. Cette scène était familière.
Non, n'y pense pas. C'était du passé, c'est le présent. C'était tout ce qui comptait. Néanmoins, Alois voulait réconforter le garçon en souffrance d'une manière ou d'une autre, mais il n'y avait rien qu'il puisse faire à part mentir au garçon, en lui disant que « tout irait bien ».
Il sentait la main du garçon sur sa cheville. Elle était glacée. Le garçon était presque partit, maintenant, et Alois évitait son regard. Le blond ne supportait pas de regarder ses yeux. Mais, il s'accroupit et retira la main du garçon de sa cheville pour la tenir. Il se fichait qu'elle soit recouverte de sang et Dieu sait quoi d'autre, et le bleuté semblait éprouver la même chose alors qu'il les rejoint. C'était tout ce que le duo de démons pouvait faire pour ce garçon à l'heure qu'il était, alors que ces yeux devenaient vitreux.
Le temps que Monsieur Irons et quelques autres enseignants arrivent, il était déjà trop tard. Jeremiah n'était plus. Ils purent seulement évacuer les lieux, et appeler une ambulance.
- Que s'est-il passé ? demanda Monsieur Irons au bleuté, sa voix sincèrement chagrinée.
Il faisait les cent pas, se maudissant de toute évidence de ne pas être arrivé plus tôt. Cela n'avait pas d'importance. La mort de ce garçon n'était pas de sa faute. Ciel, étant l'enquêteur qu'il était, attendit que les autres élèves partent avant de se mettre au travail.
- C'est ce que je vais découvrir, répondit-il en commençant l'autopsie.
Il ne s'embêta pas à mettre de gants, ses mains déjà ensanglantées.
D'abord, Ciel commença par retourner le garçon sur son dos, s'assurant qu'il soit bien plat contre le sol plutôt que dans la position fœtale dans laquelle il était mort. Il devait agir vite avant que la rigidité cadavérique n'agisse et ne complique les choses. Puis, il fouilla les poches du garçon et son sac à la recherche de quoi que ce soit sortant de l'ordinaire. Ce qu'il trouva était très étrange.
Un sac en plastique rempli de poudre noire, un briquet, une pipe, ainsi qu'une lame de rasoir. De toute évidence, cela devait être le résultat d'une addiction à la drogue, mais quel genre de drogue faisait vomir du sang ? Dur à dire ; cette poudre noire dans le sac ne ressemblait pas à un quelconque narcotique connu du bleuté. Cela ressemblait à de la poudre à canon, et il n'était même pas sûr de savoir comment elle se consommait, si on la consommait. Il décida de la mettre de côté pour l'instant, et de l'envoyer à Scotland Yard plus tard pour une véritable analyse.
Ensuite, il se mit à examiner le corps en lui-même, s'excusant mentalement avant de le faire. Il laisserait l'équipe d'autopsie déshabiller le garçon, mais il retrousserait les manches ainsi que le pantalon du garçon au cas où. Il n'y avait rien sur ses jambes ou ses pieds, mais il trouva quelque chose de particulier sur ses bras. Rectification : pas ses bras, mais ses mains ; le bleuté n'eut même pas à relever les manches du garçon.
Au milieu de chaque paume se trouvait un grand point noir. Au début, le Phantomhive pensa qu'ils étaient dessinés, mais en y regardant de plus près, il n'y avait pas d'encre. C'était de la chair, et la peau où se trouvait le point semblait être étrangère. On aurait presque dit une cloque. Qu'est-ce que ça pouvait bien être ?
Tandis qu'il examinait Jeremiah, la menace blonde continuait à fouiller le sac à dos du garçon, découvrant un agenda. Il était plutôt vide, mais il pourrait être utile. Alois l'ouvrit, jetant un œil aux dates récentes, et il ne trouva rien d'intéressant. Une ou deux dates de rendu pour un devoir, un rendez-vous chez le dentiste, rien sortant de l'ordinaire jusqu'à ce que- une minute…
- Eh, Ciel ? appela le blond, attirant l'attention du bleuté un instant.
- Oui ? répondit le Phantomhive, se relevant pour aller vers son partenaire.
- Regarde ça, dit Alois, pointant du doigt une date spécifique dans l'agenda.
C'était il y a seulement quelques jours, mais le texte était très étrange.
« Acheter Black Annis à John 16h30 derrière bibliothèque »
- Qu'est-ce que ça veut dire ? demanda le blond, regardant le bleuté, avant de voir que l'autre garçon secouait la tête tout en haussant les épaules.
- Je ne sais pas, dit-il. A en juger par la pipe, je suppose que cela pourrait faire référence à ce qu'est cette poudre noire.
- On dirait le nom d'un CD de heavy metal, répondit Alois. Mais, je doute qu'il ait dû acheter ça derrière une bibliothèque, alors ton hypothèse pourrait être correcte. Est-ce qu'on devrait demander à Audrey de faire une petite recherche pour nous ?
- C'était exactement ce à quoi je pensais, répondit Ciel, le bruit des sirènes au loin. Nous devrions probablement partir avant d'avoir à expliquer pourquoi nous restons à côté d'un cadavre.
- Bonne idée.
