Écrit par HateWeasel

362. Ce que tu ne feras pas, ce que tu feras.

Lorsque Ciel se réveilla ce matin-là, il ne comprit pas où il se trouvait. Ce n'était de toute évidence pas sa chambre, mais en se rappelant des événements de la veille, il comprit. La menace blonde et lui avaient pris une chambre d'hôtel pour la nuit après avoir décidé qu'ils ne pouvaient pas attendre de rentrer chez eux pour être intimes. Un ricanement s'échappa des lèvres du Phantomhive alors qu'il joua mécaniquement avec les mèches blondes du garçon blotti contre lui. Et dire que ce garçon qui se collait actuellement au bleuté par affection et qui profitait de sa chaleur corporelle avait réalisé une performance notable il y a seulement quelques heures.

Ciel n'avait même pas eu le temps de fermer la porte de la chambre, que le blond avait déjà mis ses bras autour de sa taille, embrassant son cou tout en chuchotant dans son oreille. Le pauvre bleuté avait, à juste titre, eut du mal à verrouiller la porte sous ce genre de distraction. Il avait presque oublié que lorsqu'on lui demandait de prouver quelque chose, Jim Macken ne faisait jamais les choses à moitié. En un instant, le garçon maladroit dont les plans et tentatives foireuses étrangement attendrissantes pour gagner une forme d'approbation, avait disparu, et à sa place se trouvait le type de personne qu'il s'était donné pour objectif de devenir ; cool, puissante, mais surtout, séductrice. Bien que le Phantomhive ait eu très envie de reprendre le dessus et d'exercer son autorité sur ce genre de personne, une partie de lui voulait juste en voir plus.

Il était incroyablement embarrassé en s'en rappelant à présent. Ciel regarda ce même garçon qui lui faisait tellement perdre la tête qu'il en oubliait sa fierté, voyant le visage paisiblement endormi du blond alors qu'il se tenait au bleuté durant son sommeil. Des idées sur la manière dont il aimerait réciproquer les actions du Macken traversèrent l'esprit de Ciel, mais pour l'heure, être allongé ici avec lui dans ses bras lui suffisait amplement. Il était, en effet, rare qu'ils agissent aussi tendrement l'un envers l'autre, alors il était secrètement déterminé à ce que cela dure.

Les meurtres étaient amusants, l'espionnage palpitant, les enlèvements excitants, mais malgré tout cela, des moments de paix étaient tout aussi agréables, et particulièrement cet étrange impression chaleureuse que le blond faisait à Ciel. Aussi faible que cela le rendait, cette sensation lui donnait envie de connaître ce genre de moments encore et encore.

Lorsqu'il était plus jeune, il aurait définitivement vu cela comme une "faiblesse", mais maintenant, il était simplement étonné de constater à quel point cette conclusion était bête et puérile. Cela semblait peut-être être une logique humaine sage pour nulle autre que le garçon humain de treize ans qu'il avait été, mais à présent, il avait tendance à voir toute cette histoire de "haine" et de "vengeance" comme un gros caprice. Son bien-aimé était plutôt d'accord, même vis-à-vis de lui-même. Le temps guérit presque tout, et arrêter de haïr une fois la mission terminée est la bonne manière de trouver quelque chose de nouveau.

Quel imbécile il avait été. Maintenant, Ciel était simplement content de ne plus se fier à des notions aussi enfantines. Il avait oublié qu'il y avait des gens qui le chérissaient, et il n'avait pas réussi à se rendre compte que sa poursuite égoïste d'une vengeance inutile les blesserait, et ne résoudrait rien. Qu'avait-il dit alors qu'il était sur le point de se faire dévorer la toute première fois ?

"Sois aussi brutal que tu le souhaites. Marque la douleur en moi. C'est la preuve que ma vie a valu la peine d'être vécu."

Ridicule ! Il n'aurait pas vécu assez longtemps pour cela ! Se morfondre dans la douleur et le chagrin comme un porc se vautrant dans sa propre crasse ; écœurant ! Le courage ne consiste pas à foncer les yeux bandés tout en ignorant la peur. Il faut la surpasser. Vaincre l'adversité ne se fait pas en ne se concentrant que sur la souffrance tput en évitant le reste. C'est continuer à aller de l'avant malgré cela ! Ciel en avait conscience à présent. Il avait eu une longue vie et avait vu beaucoup de choses. Il avait eu un impact significatif sur la vie des autres, et sur le monde lui-même en général, avec ses exploits. Il avait souffert, mais il avait trouvé le bonheur, toutefois. Jamais n'avait-il oublié les événements de ce jour, et il ne les oublierait jamais.

On ne peut pas être véritablement fort en se contentant "d'oublier". Il faut avoir du courage même dans les heures les plus sombres, et aller jusqu'au bout malgré les obstacles. Il faut être capable de trouver la lumière dans les ténèbres et avancer. Rester haineux, blessé, et chagriné est faible. C'est abandonner. Abandonner est ce qui tue les gens, et ce qui l'aurait tué ce jour-là. Ceux qui sont forts ne restent pas là à s'apitoyer sur leur horrible situation. Ils se relèvent et voient le mal avant de se battre pour y mettre un terme. Chercher son bonheur ou celui des autres n'est pas faire preuve de faiblesse. Ciel n'avait été qu'un enfant, et il n'avait pas compris cela. Il avait été brisé, pourtant le temps l'avait aidé à se réparer. Il l'avait aidé à se tenir sur ses propres pieds sans compter sur la force des autres.

Avoir des "pions" s'occupant du sale boulot, ce n'est pas de la force. Se cacher dans les ombres est une nécessité dans son domaine, mais pas pour tout. Ciel marche vers l'avant, qu'il fasse nuit ou jour, la tête haute. C'est une preuve de sa force. Son pouvoir ne vient pas des autres, mais de lui-même, et il s'en sert comme bon lui semble ! Ses capacités ne protègent pas que lui, son cœur, et sa fierté, et elles sont si vastes que cela peut également s'appliquer aux autres.

La vie n'est pas une simple partie d'échecs où tous servent un roi. La vie demande à aller de l'avant, à poursuivre le bonheur peu importe d'où l'on part. Voilà le pouvoir de Ciel Phantomhive. Son pouvoir fait cela pour lui, et pour ceux qu'il garde près de lui. Ils ne sont pas ses pions. Ils sont bien trop précieux pour cela. Son pouvoir ne protège pas seulement lui, mais tous ceux dans son "royaume". Voilà le devoir d'un roi ! Si la vie est injuste, alors qu'il en soit ainsi. Cela n'empêchera pas les plus forts d'essayer de vivre. Ciel savait cela maintenant, et il ne changerait pas de si tôt.

Il avait du mal à croire à la simplicité d'esprit dont il faisait preuve il y a cent ans. Il était naïf, et pressé, croyant que la vengeance pourrait d'une manière ou d'une autre accomplir quelque chose. Il n'avait même pas pris la peine de réfléchir à comment s'y prendre ! Il avait tout laissé à Sebastian, finissant par être emporté dans la tentative de meurtre de quelqu'un qui était parfaitement innocent des crimes dont le bleuté l'avait accusé sans considération. Cette même personne qu'il avait essayé de tuer était celle qui dormait dans ses bras maintenant. Jim Macken était le véritable nom du garçon, et celui pour qui le Phantomhive avait fini par avoir de l'affection.

Le bleuté caressa les boucles claires du blond alors qu'il songeait à, probablement, tout sous le soleil. Il fut surpris lorsque ses actions firent bouger le blond qui ferma d'autant plus les yeux avant de les ouvrir et de les poser sur le bleuté pour la première fois de la journée.

- Salut, dit-il avec un sourire, écartant le sommeil de ses yeux en les frottant. Comment vas-tu ?

- Plutôt bien, au vu de la nuit que j'ai passé, répondit Ciel.

- Oh, ne fais pas comme si tu n'avais pas adoré, répondit Alois. Je suis juste surpris que tu m'ais rendu la pareille. Est-ce que j'ai touché ton ego ?

- Pas vraiment. Je me suis juste emporté, voilà tout, clarifia le bleuté alors que l'autre garçon s'assit et s'étira. J'aurais pu ne rien faire, mais je n'ai pas pu résister.

- Me voir agir de manière "virile" ça t'excite ? demanda le Macken, levant un sourcil. Comme c'est iiiiiintéressaaaaant~!

- Ce n'est pas la "virilité". C'est "l'assurance".

- Alors mon "assurance" t'excite, hein ? Et à quelle fréquence est-ce que ça arrive ?

- Je préfère ne pas répondre, répondit Ciel en s'asseyant à son tour.

Il étira les bras, contractant les muscles en grognant, faisant apparaître un sourire sur le visage du blond.

- Ça ressemble beaucoup au bruit que tu as fait hier, songea la menace. Mais plus mou.

- La ferme... répondit le Phantomhive, retirant les couvertures qui le recouvraient avant de mettre les jambes sur le côté du lit.

Il resta assis ainsi un instant, fixant le sol tout en essayant de deviner quels vêtements étaient les siens. Les joues du bleuté étaient légèrement roses à cause des mots de son bien-aimé, mais il sourit tendrement en sentant le garçon faufiler ses bras autour de son cou pour l'enlacer de derrière.

- Aaw~! Quelqu'un est embarrassé~! chantonna le blond et le Phantomhive leva les yeux au ciel.

- Qu'importe... dit Ciel. Nous devrions nous dépêcher de nous habiller, ajouta-t-il pour tenter de changer de sujet. Luka et Sebastian nous attendent.

Ce fut à cet instant que le sourire du Macken s'effaça.

- Merde ! Que doit penser Luka alors qu'on est pas rentrés ?! demanda-t-il, enlevant ses bras du bleuté pour passer ses mains dans ses propres cheveux. Il doit probablement se demander où on est !

- Ne t'inquiète pas. J'ai prévenu Sebastian sur le chemin jusqu'ici hier soir. Je lui ai dis que le travail nous appelait, et que nous ne rentrerions pas avant aujourd'hui.

- Bien joué, monsieur ! dit Alois. Nous devons faire de nos parties de jambes en l'air une priorité.

- D'accord, d'accord, répondit le Phantomhive avant de se lever et de ramasser les vêtements.

Il prit ce qui lui appartenait et jeta les affaires de son partenaire au garçon en question. Ciel marqua une pause un instant, cependant, en remarquant qu'il y avait une paire d'yeux bleus glacés fixés sur sa silhouette nue.

- Es-tu obligé de fixer à chaque fois ? demanda-t-il, recevant un hochement de tête et un sourire de la part de la menace.

- Ouaip. En plus, tu me fixes, œil pour œil, dent pour dent, répondit simplement Alois.

- Ce n'est pas vrai... contesta Ciel, et un rougissement apparut sur son visage lorsqu'il se retourna et vit que le blond n'était plus caché sous les couvertures, mais qu'il était assis au bord du lit là où il se trouvait lui-même plus tôt.

- Eh, mes yeux sont ici, dit le démon blond en pointant son visage du doigt, ramenant l'autre garçon à la réalité. C'est tellement mignon que tu sois encore embarrassé en me voyant nu.

- Eh bien... Qui ne le serait pas? dit l'autre garçon, mettant son cache-œil avant son boxer.

- Moi, dit Alois en sortant du lit pour commencer à s'habiller lui aussi.

Lorsqu'il se retourna pour jeter un dernier regard au bleuté, il fit la moue en voyant que le garçon était maintenant totalement habillé.

- Pas de bisou pour dire bonjour, et maintenant pas de bonbon pour les yeux ? Tu es méchant ! Après tout ce que j'ai fais pour toi !

En réponse, le bleuté leva son œil visible au ciel face au besoin dramatique de son bien-aimé. Soupirant légèrement, il marcha vers le blond et prit le menton de ce dernier entre son pouce et son index. Alois se laissa joyeusement faire alors que le Phantomhive rapprocha leurs visages pour un baiser. Ses mains prirent le dos du bleuté, rapprochant le garçon, lâchant le bouton de son pantalon qui tomba légèrement. L'autre garçon ricana pendant le baiser et se remit à jouer d'une main avec les boucles blondes tandis que Ciel et son bien-aimé exploraient chacun la bouche de l'autre.

Il était beaucoup trop tôt dans la journée pour un tel baiser, mais les deux garçons ne pouvaient pas s'en empêcher. C'était dans ce genre de moments qu'Alois appréciait grandement le fait qu'il n'ait plus à se pencher en avant afin d'être intime avec le démon bleu ; et pour Ciel, le fait qu'il n'ait plus à se mettre sur la pointe des pieds. Cela améliorait la facilité avec laquelle ils s'y prenaient, ce qui par conséquent, aidait leur concentration et leur endurance.

Finalement, les garçons se séparèrent, leurs nez continuant à se toucher. Alois déposa un dernier petit baiser sur le côté de la bouche du Phantomhive, ce qui incita le bleuté à mettre une mèche du garçon derrière son oreille. Ciel bougea la tête de manière à ce qu'elle soit du côté du blond, son souffle chatouillant l'autre garçon. Avec un sourire narquois, il chuchota au blond.

- Tu étais génial hier, dit-il, content de lui en sentant le frisson de son bien-aimé ; la sensation de la soudaine chaleur dans la joue du blond contre la sienne.

Lorsqu'il relâcha le garçon, il fut accueilli par un sourire embarrassé ainsi qu'un visage rouge.

- E-Euh, tu veux dire... Le rendez-vous, ou... ? demanda Alois en réponse.

- Tout, répondit Ciel, se retournant afin de reprendre sa préparation, laissant son partenaire songer à cela.

Il n'arrivait pas à savoir si le garçon était nerveux, exalté, ou les deux, mais cela lui faisait plaisir quoi qu'il en soit.

Il se baissa et prit son manteau, trouvant son téléphone portable par terre, en-dessous. Prenant l'appareil, il écarquilla l'œil. "Un nouveau message", y avait-il écrit. L'envoyeur ?

"Hellsing".

Immédiatement, il composa le numéro. Mettant le téléphone à son oreille, il ouvrit la conversation avec la Hellsing. Une horrible manière de débuter sa matinée après une soirée charmante.

- Il était temps que vous répondiez, dit la femme, ne s'embêtant pas avec les salutations.

- J'étais occupé, Hellsing, répondit Ciel. Qu'y a-t-il ?

Il entendit la femme pouffer à l'autre bout du fil, ce qui l'agaça grandement.

- Je n'en doute pas, dit-elle, forçant le garçon à redouter ce qu'elle savait contre son gré. Je voulais vous féliciter pour votre aide dans notre recherche de candidats pour le remplacement de Sir Islands.

- Je ne faisais que sauver l'un de mes imbéciles d'amis, répondit le Phantomhive. S'il n'avait pas été impliqué, je n'aurais probablement pas intervenu.

- Quelle bonté de votre part, de vous importuner autant du peuple, dit Sir Integra d'un ton hautain. Qu'y avait-il de si important pour que vous hésitiez ?

- Un rendez-vous, dit simplement le bleuté, et le blond le regarda, surpris.

Il était quelque peu confus par le fait que l'autre garçon admette une chose pareille aussi nonchalamment, surtout à Sir Hellsing. J'ai une vie sociale, Hellsing, ainsi que d'autres obligations.

- Et vous les mettez au-dessus de vos obligations pour le public ? demanda la femme.

- Si la police faisait vraiment son travail, je ne serai pas obligé, répliqua Ciel.

Sa rivale de l'autre côté du fil marqua une pause, laissant l'information passer avant de formuler une réponse.

- Je comprends, dit-elle, surprenant le Phantomhive. Il est important pour vous de maintenir ces relations. Toutefois, vous devez répondre aux appels quand on vous le demande, quoi qu'il en soit. Lorsque l'on a besoin de vous, vous êtes celui qui peut faire le travail. Rien ne changera cela.

- Même lorsque c'est un travail qu'un humain peut faire ?

- Oui. C'est la mission que l'on vous a donnée. Vous devez l'honorer.

- Cela ressemble davantage à une punition, dit comme ça, dit bleuté.

- C'est le cas, répondit Sir Hellsing. En renonçant à votre humanité, même sans y être consentent, vous devez être contrôlé par les instructions de la Table Ronde. L'autre alternative est la mort, ainsi que la mort de tous ceux sous vos ordres.

Ciel marqua une pause afin de jeter un œil à Alois.

- Je sais que c'est injuste. La vie l'est toujours, reprit la femme. Vous, cependant, savez à quel point tout cela est vrai plus que n'importe qui. Votre liberté n'est pas une option.

- Car je ne suis pas humain ? demanda Ciel, serrant le poing.

- Car vous n'êtes pas humain, répondit Integra, ce qui ressemblait à de la tristesse dans sa voix. Ces dernières années, ceci dit, vos progrès ont fait reconsidérer cela à la Table Ronde. Vous nous faites remettre en question ce qu'être "humain" signifie.

- Même vous ?

- Non, dit la femme. Je ne doute jamais.

- De quoi voulez-vous vraiment me parler, au juste ? demanda finalement Ciel. Vous ne vouliez certainement pas simplement papoter.

- Comme vous avez vu juste. Je vais aller droit au but, alors, répondit Integra. Nous voulons que Jim et vous vous présentiez au nouveau membre des Douze durant une séance cet après-midi.

Elle entendit un soupir exaspéré s'échapper des lèvres du bleuté avant qu'il réponde.

- Très bien, nous y serons, répondit le garçon. L'endroit habituel ?

- Oui, dit la femme. Et, il y a une dernière chose...

- Quoi ? demanda le bleuté, tout simplement irrité maintenant.

- Sir Islands est allé à l'hôpital cette nuit, dit sa rivale, piquant son intérêt. Le Conseil aimerait que vous lui rendiez visite bientôt.

- C'est-à-dire ?

- Le plus tôt possible.

- Je vois... répondit Ciel, comprenant ce que cela impliquait.

Sir Islands était un vieil homme ; un nonagénaire, en fait. Il était incroyable que l'homme ait réussi à rester actif, et lucide pendant aussi longtemps.

Bien que Ciel et Sir Islands ne s'appréciaient pas particulièrement, pas du tout, en réalité, le démon eut tout de même une forme de tristesse dans son cœur. Ce n'était pas la première fois que quelqu'un d'important dans la vie du bleuté décédait, et ce ne serait certainement pas la dernière fois. Ciel marqua une pause afin d'encaisser la nouvelle.

Combien de morts au juste verrait-il dans sa vie ? Combien de deuil ferait-il ? Cette idée le terrifiait plus que jamais, avec l'effondrement de ses barrières défensives face aux "étrangers".

- Je comprends, dit-il. Je le ferai dès que possible.

- Nous apprécierons grandement, répondit Integra. N'oubliez pas la séance de cet après-midi.

- Je m'en souviendrai.

Et ainsi, l'appel se termina.

Il laissa son bras tomber le long de son corps, le téléphone toujours en main, et fixa droit devant lui. L'immortalité lui avait donnée tellement d'opportunités, mais à quel prix ? Il avait vu tellement de choses, et il y avait certainement encore plus à voir. Il avait fait face à tant d'obstacles et de défis, mais il y en aurait certainement bien plus encore à l'avenir. Les démons étaient limités par la volonté de la Table Ronde, un pouvoir changeant sans cesse qui était si fragile, que le renverser serait un jeu d'enfant. Pourtant, ses compagnons et lui étaient d'une manière ou d'une autre à la merci de ces humains ; ces faibles, pathétiques, humains mortels. Ils étaient tout de même puissants, cependant.

Ciel savait juste en observant de ses propres yeux à quel point ces humains étaient puissants. Les gens de H.E.L.L.S.I.N.G avaient tué des démons comme lui pour la science. Ils pouvaient lui retirer son immortalité avec facilité, ainsi que celles des autres dans leur foyer.

Le Phantomhive était terrifié à l'idée d'exister pour toujours et voir ceux autour de lui mourir, et en même temps, de ne pas exister du tout. Rien d'autre ne lui faisait plus peur, cependant, que la simple idée de perdre à nouveau ceux qui lui étaient important. Il fut sorti de sa transe par la menace blonde, sentant une paire de bras s'enrouler autour de sa taille, et un menton sur son épaule.

- Ça va ? demanda le Macken d'un ton inquiet.

Le bleuté marqua une pause avant de parler.

- Sir Islands est mourant, dit-il.

- Oh... répondit la menace.

- La Table Ronde veut que nous lui rendions visite, et que nous participions à une réunion cet après-midi, ajouta le garçon. Ils veulent que nous nous présentions à Monsieur Westley.

- Génial, dit Alois. Encore du "les démons ne sont pas réels", hein ? Ce sera sans doute intéressant, cela dit, vu qu'on connaît son fils.

Il sourit en disant cela, mais arrêta lorsqu'il ne reçut qu'un petit "Mm-hm" de la part de l'autre garçon. Le blond inclina la tête, la posant contre l'autre garçon, le laissant réfléchir.

- Jim ? dit enfin Ciel, et l'autre garçon fut immédiatement à l'écoute.

- Oui ?

- Promets-moi... que tu resteras à mes côtés, dit-il solennellement, passant ses bras derrière la tête du blond.

Alois embrassa son cou et dit :

- Je le promets.