..
Ethan s'esclaffe et balance sa manette en direction d'Edward au moment où celui-ci percute sa voiture. "Prends ça," crie-t-il, alors que le buggy jaune d'Edward s'enfonce dans la terre. "Boom !"
"C'était un coup de chance !" répond Edward en faisant semblant de souffler.
"Je ne sais pas," répond Emily de sa place sur le canapé. "Tu es vraiment mauvais à ce jeu."
Edward grogne et tend la manette. "Pourquoi ne me montrerais-tu pas comment on fait, petite demoiselle ?"
Emily lève le menton, descend du canapé et s'assoit à côté de son frère. "Allons-y, Ethan."
"Tu réalises que tes yeux sont rivés sur lui," dit Rose en se glissant à côté de moi. "Même si je comprends tout à fait pourquoi."
Je sors de ma stupeur mignonne et lui accorde toute mon attention. "Qu'est-ce qu'il y a ensuite ?"
"Le jambon est arrosé, les pommes de terre sont en train de cuire, les haricots sont dans la mijoteuse, les épis de maïs sont presque prêts, les œufs sont à la diable et les petits pains sont prêts à être enfournés. Je dirais que tout est sous contrôle."
"J'ai un super truc pour le maïs," dis-je en me souvenant de la petite astuce d'Alice. "Va me chercher le plus grand saladier que tu as."
Au moment où elle se retourne, un chahut éclate dans le salon et nous nous arrêtons toutes les deux pour regarder fixement. Les enfants sont enjoués et heureux, s'amusant d'Edward presque autant que moi.
"Bon sang, Bella," dit Rose en se tournant vers moi. "Il est clair qu'il faut vraiment le garder."
"Je sais." Je soupire et j'imagine qu'il y a des cœurs qui pulsent dans mes globes oculaires. "Je vais vraiment l'épouser un jour."
Ses yeux se remplissent de larmes mais elle les chasse et mon cœur se brise. "J'apporterai la neige, pour que tu saches que je suis là."
"Rose."
Je me précipite dans ses bras ouverts, les larmes coulent déjà. Je me souviens que les enfants sont dans la pièce voisine, alors j'empêche les sanglots de m'envahir complètement mais c'est sacrément difficile. Mon cœur se brise devant l'injustice de la situation. Ma sœur belle et aimante va laisser ses enfants sans mère et il n'y a rien que l'on puisse faire pour l'en empêcher.
Il n'y a aucune chance que cela fasse partie d'un grand plan.
"Chuuuut," murmure-t-elle en passant sa main dans mes cheveux. "Tout va bien se passer."
"Comment peux-tu dire ça ?" je lève la tête, incapable de comprendre.
"Il faut que j'y croie," répond-elle en jetant un coup d'œil vers les joyeux bambins. "Sinon, je passerais le reste de mon temps recroquevillée en boule à pleurer à chaudes larmes."
"Ça craint vraiment," gémis-je avec force. Si elle pouvait être aussi forte, je n'allais pas la tirer vers le bas. "Je t'aime, Rose. Je t'aime tellement." Je la prends dans mes bras et la serre une dernière fois avant de laisser tomber le sujet.
"Je t'aime aussi." Elle redresse sa jupe. "Maintenant, où est ce saladier ?"
"Oh mon Dieu," dis-je en courant vers la cuisinière. Je retire le maïs bouillant et le verse dans la passoire.
"Voilà." Elle pose le saladier sur le comptoir à côté de moi.
Je souris en jetant le maïs égoutté dedans puis je le couvre de sel et de poivre avant d'ajouter une grosse motte de beurre. Elle me regarde attentivement pendant que je ferme le couvercle et que je le secoue comme une photo polaroïd.
"Ne tape pas sur le maïs ou quoi que ce soit d'autre," dit-elle avec un grognement.
"Il se peut qu'il soit un peu bizarre. " J'ouvre le couvercle. "Mais il est enrobé de toutes les bonnes choses dont un épi de maïs a besoin pour être savoureux."
"Emmett va adorer ça." Il est dans le garage, en train de faire la vidange de sa voiture.
"Oh, je sais…" dis-je en riant. "Fais-lui savoir que ça marche aussi bien sur du maïs grillé."
Le rire des enfants attire à nouveau notre regard. "Il est tellement doué avec eux," dit Rose en me poussant l'épaule avec la sienne. "Quelle est la probabilité que tu abandonnes ton métier de médecin pour tomber enceinte tout de suite ?"
J'aboie un rire si fort qu'Edward me jette un coup d'œil. "J'aimerais dire que non mais s'il me regarde de la bonne façon qui sait ? C'est possible."
Rose grogne. "Ouais, tu l'as dans la peau."
"Oui tellement."
"Il ne lui reste plus qu'à passer le test de papa."
"Ne me le rappelle pas." Je pose le maïs sur le comptoir et vais vérifier les pommes de terre. "A quelle heure est-il censé arriver, d'ailleurs ?"
Au moment où elle ouvre la bouche, la sonnette retentit.
