Bonjour à tous et joyeux noel ! On attendait tous les cadeaux de noel et voilà, juste sous le sapin, un chapitre de l'Underground ! Si ce n'est pas merveilleux ! Je veux donc que l'on fasse une ovation à Mai pour son formidable travail de correction !
Donc, à présent, il est temps de passer aux commentaires :
Aelita Yoru : Oui, Marco donnerait cher pour venger les gosses, mais il a deux bébés, une compagne hyperactive et un adolescent à gérer.
Mizu Fullbuster : Oui, avoir Cerbin en guest fut un plaisir. / Ombrage en a encore beaucoup en réserve, crois-le, elle n'en a pas encore finie, qu'on prenne en compte les retours de bâtons ou pas.
: ...alors, le prend pas mal, mais tu es partie tellement loin que je ne comprends pas comment tu t'y es prit.
Misstykata : Faut remercier Sam pour ce surnom.
Sur ce, je vous souhaite de très bonnes fêtes et à bientôt !
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Le premier jour des vacances de Pâques, autrement dit, le vingt-sept mars, Hermione, comme à son habitude, avait passé une bonne partie de la journée à établir un programme de révisions pour tout le groupe d'étude. Ils l'avaient laissée faire : c'était plus facile que de discuter avec elle et d'ailleurs, son tableau pouvait se révéler utile. Et cela permettait de ne pas penser au bras de fer politique entre Fudge et la ICW qui prenaient presque leur école comme un champ de bataille. Bien heureusement, Harry s'était bien entraîné aux Portails, lui permettant de rentrer discrètement tous les week-ends à la maison. Et monopoliser Remus pour l'aider avec son travail scolaire.
Après tout, il ne restait plus que six semaines avant leurs examens. Alors, si ça pouvait d'un côté calmer Hermione et de l'autre, lui permettre d'avoir des bonnes notes et voir les jumeaux, ça lui allait.
- J'ai déjà incorporé les séances du Club dans les emplois du temps, annonça Hermione cet infâme jour de mars.
Du bout de sa baguette magique, elle tapota les petits carrés du tableau de Drago pour que chaque matière brille d'une couleur différente, avant de le lui donner. Blaise et Théo se penchèrent par-dessus le bras de leur ami qui eut un sourire de coin en voyant qu'il n'avait plus qu'une soirée de libre.
- Oh joie. Je suis heureux d'avoir démissionné de mon poste d'Attrapeur, dit-il narquoisement. Pourquoi je suis tombé amoureux de toi, déjà ?
- Je ne sais pas, à toi de me le dire, lui répondit Hermione avec un sourire malicieux en tendant son emploi du temps à Padma.
- Pst, Harry.
Le jeune mafieux se pencha vers Neville qui s'était penché sur lui.
- La prochaine fois que tu rentres, y'a moyen que je puisse te suivre pour réviser avec le professeur Lupin ?
Drago donna un petit coup de pied à Harry sous la table pour avoir l'attention de son camarade à qui il adressa un regard entendu. Aussi, quand ils sortirent de la bibliothèque, le mafieux entraîna ses deux amis au détour d'un couloir et ouvrit un portail quand ils furent seuls.
- Faut que tu nous apprennes ce tour, lui pointa Neville en le traversant.
Drago passa en suivant et Harry ferma la marche.
De l'autre côté, c'était sa chambre à Londres.
- C'est moi ! annonça le jeune en retirant sa robe.
Avec les deux autres, il descendit au salon où Marco leva un sourcil en les voyant débarquer alors qu'il lisait le journal avec Mangetsu à côté de lui sur le canapé. Ace sortit à cet instant de la cuisine avec deux tasses de café et resta aussi surprise que son compagnon.
- On vient réviser, explicita Neville. Navré pour l'intrusion.
- Eh bien, on aura du monde pour le dîner, yoi, nota Marco en revenant à sa lecture.
- Tu m'aideras à faire à manger, chaton. Et la prochaine fois, ne laisse pas les filles derrière.
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Même si cette solution était utile pour rendre plus supportable la vie dans ce château au milieu de nulle part, elle n'était pas des plus discrètes. Surtout quand le D. était vu comme l'ennemi numéro deux par le ministère (le numéro un étant Dumbledore). Donc, il devait s'assurer d'être vu pour qu'on ne se demande pas où il était. Avec les seules vacances de l'année où tout le monde décidait de rester au château, c'était agaçant. Sans compter que le D. était nerveux. Tout le monde l'avait noté, il s'était clairement renfermé. À mesure que passait Pâques et que le temps devenait plus clair et plus chaud, le jeune mafieux se refermait clairement, cherchant presque à mettre de la distance entre lui et les autres. Le pourquoi semblait lié à Thatch mais on n'en savait pas plus.
Le D. était seul à la bibliothèque, révisant son tableau d'équivalence des ingrédients, les écouteurs de Fred et George dans les oreilles, quand son Haki l'avertit de quelqu'un en approche. Il les retira et se retourna.
Ginevra Weasley, ébouriffée par le vent, l'avait rejoint à la table de la bibliothèque où il s'était assis. C'était un lundi soir, assez tard. Hermione était retournée dans la tour de Gryffondor pour réviser les runes anciennes et Neville lui avait emprunté sa cape d'invisibilité pour aller revoir l'astronomie sans ennui en regardant les étoiles depuis la tour dédiée.
- Konbanwa, salua froidement Harry en rassemblant ses livres. Y'avait pas un entraînement ce soir, pour le Quidditch ?
Après tout, ils avaient planifié une séance du Club pour le lendemain pour cette même raison.
- C'est terminé, répondit Ginny. Ron a dû emmener Jack Sloper à l'infirmerie.
- Pourquoi ?
- On ne sait pas très bien mais on pense qu'il s'est donné un coup avec sa propre batte.
- Woow… pas doué le type.
La rousse poussa un profond soupir pour confirmer le point.
- En tout cas, il y a un paquet qui est arrivé, il vient de passer les nouveaux contrôles d'Ombrage.
Elle posa sur la table une boîte enveloppée de papier kraft. De toute évidence, le colis avait été ouvert puis refermé sans aucun soin. Un mot griffonné à l'encre rouge indiquait : « Inspecté et autorisé par la Grande Inquisitrice de Poudlard. »
- Ce sont des œufs de Pâques qu'a envoyés maman, dit Ginny. Il y en a un pour toi… Tiens, le voilà.
Elle lui tendit un bel œuf en chocolat, décoré de petits Vifs d'or glacés, et qui contenait, d'après les indications de l'emballage, un sachet de Fizwizbiz. Harry contempla l'œuf pendant un moment puis regarda la demoiselle, sans prendre la friandise.
- Pourquoi ?
- Pourquoi quoi ?
- Pourquoi est-ce qu'elle m'envoie un œuf en chocolat ?
- Parce qu'elle t'aime bien… ?
Le D. eut un reniflement narquois et hissa ses livres sur son bras sans jamais prendre l'œuf.
- Tu la remercieras, mais dit lui qu'un D. ça n'oublie pas et que c'est pas une sucrerie qui changera les choses. Elle a manqué de respect à ma mère, c'est pas du chocolat qui changera les faits.
- Je m'en doutais. C'est Ron qui sera content.
Elle poursuivit Harry alors qu'il quittait la bibliothèque.
- Ron a dit que tu étais un naturel sur un balai, pourquoi tu n'as jamais essayé de jouer au Quidditch ?
- Parce que le peu d'intérêt que j'aurais pu avoir pour ce sport a été tué dans l'œuf avec plusieurs tentatives de meurtre ?
Il s'arrêta sur le seuil pour regarder la rousse.
- Ou alors parce que j'ai bien trop à faire et que le Quidditch n'est pas dans mes priorités ? Bonne soirée Weasley.
Et il remonta les marches. Il salua Izou et Haruta en pleine partie de jeu Mahjong et leur donna le mot de passe pour rejoindre la salle commune.
- Yuki vient de partir, elle a laissé ça pour toi, annonça Hermione en montrant le paquet habituel de son courrier.
Le D. posa ses livres à côté des bouquins de son amie et ouvrit le paquet qui avait passé la fouille inquisitoriale. Pour maintenir les apparences, les paquets continuaient à être envoyés, même s'il avait désormais la possibilité d'aller les récupérer directement chez lui. Autant ne pas attirer l'attention en changeant les habitudes. Ombrage voulait toujours prouver à tout le monde qu'il avait un don d'ubiquité non-déclaré. En grommelant, il nota qu'on avait mis un bazar monstre dans ses devoirs moldus à faire, mais peu importe, on n'avait pas touché à son paquet de Schokobon.
Il s'assit dans le fauteuil en face de son amie et examina l'emballage. Le plastique avait été collé pour être refermé après une première ouverture. Les bonnes vieilles méthodes. Aucun sorcier n'aurait vu la différence.
- T'en veux ? demanda Harry en ouvrant le paquet.
Hermione jeta un œil à ce que proposait son ami et tendit une main pour en recevoir quelques-uns.
- Merci, souffla-t-elle en retournant à ses runes.
Harry jeta un œil dans le paquet et en tira discrètement un papier qu'il cacha entre lui et la table pour le lire. Il reconnut l'écriture de son oncle. Et il ferma les yeux.
C'était ce qu'il redoutait. Pire que tout, il avait une date.
Sans explication, il alla voir les jumeaux sous le regard curieux d'Hermione et leur chuchota quelque chose, avant de revenir à sa table, ramasser ses affaires et monter se coucher sans un mot.
Le compte à rebours était lancé.
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Vers la fin des vacances, comme pour souligner l'importance des examens qui les attendaient, une pile de brochures, de prospectus et d'annonces concernant les diverses carrières de la sorcellerie apparurent sur les tables de la salle commune de Gryffondor, en même temps qu'une note sur le tableau d'affichage :
CONSEIL D'ORIENTATION
Tous les élèves de cinquième année sont convoqués à un bref entretien avec le directeur ou la directrice de leur maison, au cours de la première semaine du troisième trimestre, afin d'examiner leurs perspectives de carrière. L'horaire de ces rendez-vous individuels est indiqué ci-dessous.
Harry consulta la liste et vit qu'il était attendu dans le bureau du professeur McGonagall le lundi à deux heures et demi, ce qui signifiait qu'il pouvait s'asseoir sur sa période de libre. Les élèves de cinquième année passèrent presque tout le dernier week-end des vacances de Pâques à lire dans les documents mis à leur disposition les informations fournies sur les possibilités de carrière.
Hermione était absorbée dans la lecture d'un prospectus rose et orange vif intitulé : vous avez toujours été tenté par les relations publiques avec les moldus ?
- Apparemment, on n'a pas besoin de beaucoup de qualifications pour nouer des liens avec les Moldus. Tout ce qu'ils demandent c'est une BUSE en étude des Moldus. « Ce qui compte surtout, c'est l'enthousiasme, la patience et le sens de la fête ! »commenta Hermione.
Harry ne faisait même pas semblant de s'intéresser aux brochures, sa nervosité était à son paroxysme, ça se voyait.
- Je comprends pas pourquoi je prends la peine de regarder tout ça quand je sais déjà ce que je veux faire, soupira Neville en jetant un prospectus de Ste Mangouste sur la table.
- Au fait, Harry, le message dans les chocolats, c'était de qui ? demanda Hermione en baissant la voix.
Aucune réponse du mafieux.
- Tu sais que si quelque chose ne va pas, tu peux nous le dire, pointa Neville.
- Shiterru.
Mais ce n'est pas pour autant qu'il leur dit ce qui le tracassait. De toute façon, il savait très bien que si Izou et Haruta ne s'étaient pas trompés, tout le monde le saurait très rapidement.
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Harry se leva très tôt le lendemain matin, la respiration saccadée, une sueur froide lui glaçant la peau, faisant doucement chuinter sa goutte sur sa poitrine. Il passa ses mains sur son visage, essayant de chasser les résidus de son cauchemar. Il se rappelait d'une arcade de pierre, dans une étrange salle. Une arche recouverte d'un voile opaque qui bougeait et murmurait doucement, avec une impression étrange qu'il avait déjà senti chez Mandos, mais avec une aura moins amicale. Puis, l'horreur l'avait saisi en voyant comme au ralenti Marco traverser le voile qui recouvrait l'arche, comme s'il avait été projeté en arrière. Il avait entendu sa mère et son oncle hurler sans les voir alors qu'il voulait partir à la poursuite de l'homme, refusant de croire une voix lui disant qu'il était mort.
Se disant que rester allongé ne changerait rien aux choses, Harry se leva sans bruit et s'approcha de la fenêtre, à côté du lit de Neville. Au-dehors, la matinée était resplendissante, le ciel d'un bleu clair, légèrement brumeux, opalescent.
Quelque chose attira alors son attention : un mouvement en lisière de la Forêt interdite. Il plissa les yeux pour se protéger du soleil et aperçut Hagrid qui émergeait d'entre les arbres. Il semblait boiter. Harry le vit s'avancer d'un pas chancelant vers sa cabane dans laquelle il disparut bientôt. Il n'en sortit plus mais, quelques minutes plus tard, de la fumée s'éleva de la cheminée. Il n'était donc pas blessé au point de ne plus pouvoir allumer un feu, c'était bon à savoir.
Le jeune se détourna de la fenêtre, se dirigea vers sa grosse valise et commença à prendre ses affaires pour passer à la salle de bain. Une fois habillé, il n'hésita pas et ouvrit directement un Portail pour l'appartement. Il sortit de sa chambre, sa robe de sorcier sur l'épaule et marcha doucement pour rejoindre le salon. Pas besoin de Haki pour savoir où trouver sa mère. Son oreille suffisait puisqu'il entendait la guitare sur le balcon.
Quand il pénétra dans le salon, sa mère cessa de jouer et déposa son instrument contre la rambarde en fer forgé avant de se lever. Avant de pouvoir demander ce qu'il se passait pour que son fils soit là en semaine alors que ce n'était pas prévu, le jeune s'était déjà lancé pour l'enlacer. Comprenant que quelque chose n'allait pas, elle lui rendit l'étreinte en silence. Sans un mot, elle lui caressa les cheveux, le gardant tout contre elle, profitant du petit jour sur la Tamise. Elle fit glisser une main et sentit l'adolescent se détendre sous sa paume.
- Tu veux en parler ? C'est au sujet de Thatch ? se renseigna sa mère.
L'adolescent secoua la tête.
- Je peux rester comme ça un instant ? Après, je retourne à Poudlard ?
- D'accord.
- Ça restera entre nous, ne ? J'ai pas envie que Marco pense que je suis une chiffe-molle.
Ace leva les yeux vers son fiancé qui les regardait faire depuis le hall avec un café. Le blond secoua la tête avec un sourire attendri et monta doucement les marches sans qu'elles ne craquent sous ses pas.
- Ce sera notre secret, chaton, dit la mère en passant ses doigts dans les cheveux de son fils.
- Merci.
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Harry pénétra dans le bureau de McGonagall à l'heure prévue pour son rendez-vous d'orientation.
- Pile à l'heure, nota la femme.
En même temps, Harry entendit quelqu'un renifler dans un coin. Il se retourna.
Le professeur Ombrage était assise là, son bloc-notes sur les genoux, des dentelles autour du cou et un horrible petit sourire suffisant sur le visage. Elle n'aurait pas le même sourire si l'un des gars de la ICW avait été là aujourd'hui.
- Asseyez-vous, Portgas, dit le professeur McGonagall d'un ton sec.
Ses mains tremblaient légèrement tandis qu'elle rassemblait les nombreuses brochures qui s'étalaient sur son bureau. Oula, elle n'avait pas l'air bien, ce bras de fer au milieu duquel ils se trouvaient tous devait vraiment être éprouvant pour ses nerfs.
Harry s'assit en tournant le dos à Ombrage et s'efforça de rester indifférent au grattement de sa plume qui courait sur son bloc-notes.
- Bien. Portgas, cet entretien a pour objet de parler des idées de carrière que vous pourriez avoir et de vous aider à choisir les matières que vous devriez continuer à étudier en sixième et septième année, expliqua le professeur McGonagall. Avez-vous déjà pensé à ce que vous aimeriez faire lorsque vous aurez quitté Poudlard ?
- Quitter le pays, déjà, répondit Harry en essayant d'ignorer le grattement de la plume d'Ombrage dans son dos.
- Je m'en doute parfaitement. Une destination particulière en tête ?
- Le monde est vaste et ne demande qu'à être découvert. Je vais voyager un peu au gré de mes envies.
- Mhmh. Et vous allez payer tout ça comment ?
- Mercenariat.
McGonagall leva un sourcil.
- Mercenariat ? répéta-t-elle.
- Hmhm. C'est comme ça que maman a commencé avant de se retrouver à la tête d'une boîte de protection. Quand j'en aurais fini de faire le globe-trotteur, je m'installerai dans un joli petit archipel pour monter ma propre boîte.
- Vous choisissez volontairement de ne pas le nommer, n'est-ce pas ?
- Pour que les anglais viennent toquer à ma porte pour me parler de devoirs et de responsabilités que j'ai envers une nation qui a pourri sept années de ma vie ? C'est pas contre vous, professeur, mais entre Dumbledore et le ministère…
- Vous avez un souci avec le ministère, jeune homme ? demanda Ombrage avec une voix sucrée.
- Il vous faudra d'excellentes notes pour cela, coupa le professeur McGonagall afin que cela ne vire pas au conflit. Une entreprise ne se monte pas facilement sans les compétences adaptées. Vous resterez entre les deux mondes comme jusqu'à présent, entre la magie et les moldus, ou vous allez renoncer à l'un d'eux ?
- Pour l'instant, je vais rester entre les deux, ça me va très bien. Si je dois renoncer dans le futur à un des mondes, il est fort probable que ce soit celui de la magie.
- Certain, Mr Portgas ?
- Oui, professeur.
Elle le regarda longuement et Harry le soutint. Outre quelques rencontres, notamment son oncle, ses amis, Sirius et Remus, il regrettait toujours autant son entrée à Poudlard.
- C'est quelque chose qui se fait de moins en moins chez les sorciers, les lois ne favorisant pas vraiment cette branche de métier, lui dit McGonagall. Je ne dis pas par-là que c'est illégal, mais seulement qu'en Angleterre, du moins, vous ne gagnerez pas énormément du côté sorcier, et vous aurez peu de clients.
- Je suis un garçon plein de ressources, vous le savez, professeur. Et je n'ai pas peur de la difficulté.
À cet instant, le professeur Ombrage laissa échapper un infime toussotement comme si elle s'efforçait d'émettre le son le plus bas possible. Le professeur McGonagall l'ignora.
- J'imagine que vous voulez savoir quelles matières il vous faudra choisir ? poursuivit-elle en parlant un peu plus fort qu'auparavant.
- Oui, répondit Harry. Défense contre les forces du Mal, je suppose ?
- Naturellement, répondit le professeur McGonagall d'un ton cassant. Je vous conseillerais également…
Le professeur Ombrage émit un autre toussotement, un peu plus audible, cette fois. Le professeur McGonagall ferma les yeux un instant puis les rouvrit et poursuivit comme si de rien n'était.
- Je vous conseillerais également la métamorphose, elle vous sera utile, puisque même les Aurors en font souvent usage dans leurs professions. Et je dois tout de suite vous avertir, Portgas, que je n'accepte dans mes classes d'ASPIC que des élèves qui ont obtenu au moins la mention « Effort Exceptionnel » à leur Brevet Universel de Sorcellerie Élémentaire. Bien heureusement pour vous, vous avez largement le niveau. Comment avance votre projet personnel ?
Elle voulait savoir où il en était de sa transformation animagus. Lui dire et se voir forcer de se faire enregistrer ou mentir ? Bon allez, autant être honnête, il lui devait bien.
- Il s'est concrétisé, confirma finalement le garçon. Et Cerbin m'a laissé entendre deux trois trucs qui pourraient me pousser un peu plus loin.
- Mes félicitations, Portgas. Vous savez ce qu'il vous reste à faire, n'est-ce pas ? Ne suivez pas le mauvais exemple de votre père biologique et restez loin des mauvaises idées de votre alter-ego.
- Hai, sensei.
Pas moyen. Mandos lui avait donné trop d'idées volontairement ou non. Il se concentrait sur les ombres et après, il pousserait sur la magie sans baguette et chercherait un possible second animagus.
McGonagall n'avait pas l'air dupe, mais laissa couler, ne pouvant s'attarder dessus à cause d'Ombrage.
- Vous devriez également poursuivre les sortilèges, toujours utiles, et les potions. Les poisons et les antidotes peuvent être nécessaires à connaître dans ces branches de métiers, sans parler des potions médicales. Et il faut savoir que le professeur Rogue refuse catégoriquement de prendre des élèves qui n'ont pas reçu la mention « Optimal » à leur BUSE, aussi…
Le professeur Ombrage laissa échapper un toussotement plus prononcé.
- Puis-je vous proposer un sirop pour la toux, Dolores ? dit sèchement le professeur McGonagall sans accorder un regard à Ombrage.
- Oh non, merci beaucoup, répondit celle-ci avec ce petit rire minaudant que Harry détestait tant. Je voulais simplement savoir si je pouvais me permettre une toute petite remarque, Minerva ?
- Oh, j'imagine que vous allez vous la permettre, en effet, répliqua le professeur McGonagall les dents serrées.
- Je me demandais si Mr Portgas a véritablement le tempérament nécessaire pour devenir un mercenaire ? dit le professeur Ombrage d'une voix doucereuse.
- Voyez-vous ça ? répondit le professeur McGonagall d'un air hautain avant de poursuivre comme s'il n'y avait eu aucune interruption. Eh bien, Portgas, si vous êtes sérieux dans votre ambition, je vous conseillerais de vous assurer de garder, si ce n'est monter, votre niveau en métamorphose et en potions. Je vois que le professeur Flitwick vous a donné en moyenne des notes qui oscillent entre un « Optimal » et « Effort Exceptionnel » au cours des deux dernières années. Par conséquent, votre travail en sortilèges est au bon niveau pour ce que vous souhaitez faire. Vu que vous souhaitez aussi travailler dans le domaine moldu… normalement, je devrais vous dire qu'il vous faudrait un « Effort Exceptionnel » dans l'étude des moldus, matière que vous n'avez pas pris, mais soyons honnête, comme tous les né-moldus, vous avez déjà le savoir nécessaire, sans avoir besoin de ces classes. Et pour son système de mercenariat, je pense que votre mère peut facilement vous mettre le pied à l'étrier.
Harry hocha la tête. Il avait, l'hiver dernier, parlé avec sa famille de ses projets. Et même Marco disait que si des places centrales du Gouvernement se situaient toutes à proximité de Shabaody, c'était une zone parfaite. La Red Line poserait problème, s'il voulait faire des affaires dans le Shin Sekai, mais on lui avait fortement recommandé de faire ses armes et son expérience à Shaboady, avant de migrer plus loin. Ils étaient peut-être des pirates, mais ils avaient une très bonne expérience et connaissance des zones importantes du monde illégale de la Grand Line.
- Quant à la défense contre les forces du Mal, vos notes sont en général élevées. Le professeur Lupin, notamment, pensait que vous… vous êtes sûre que vous ne voulez pas de sirop pour la toux, Dolores ?
- Oh non, inutile, merci, Minerva, minauda le professeur Ombrage qui venait de tousser beaucoup plus fort. Je me disais simplement que vous n'aviez peut-être pas sous les yeux les dernières notes de Harry en défense contre les forces du Mal. Je suis pourtant sûre de vous avoir mis un mot à ce sujet.
Pas taper, Harry, pas taper.
- Ah, vous voulez dire cette chose ? répliqua le professeur McGonagall d'un ton dégoûté.
Elle sortit du classeur de Harry une feuille de parchemin rose, y jeta un coup d'œil en haussant légèrement les sourcils puis la remit dans le classeur sans aucun commentaire. Le D. avala ses lèvres pour ne pas rire. Pour le coup, son agacement venait de s'envoler par la fenêtre avec cette simple réaction.
- Oui, comme je vous le disais, Portgas, le professeur Lupin pensait que vous faisiez preuve d'une indéniable aptitude en cette matière. De ce fait, pour votre projet…
- Avez-vous compris le contenu de mon petit mot, Minerva ? demanda le professeur Ombrage d'un ton mielleux, en oubliant cette fois de tousser.
- Bien sûr que j'ai compris, répliqua l'écossaise, les dents si serrées que sa voix sembla un peu étouffée.
Elle allait se faire mal aux dents à les serrer ainsi.
- Dans ce cas, quelque chose m'échappe… J'ai bien peur de ne pas saisir pourquoi vous donnez à Mr Portgas de faux espoirs sur…
- De faux espoirs ? répéta le professeur McGonagall en refusant toujours de regarder Ombrage. Il a obtenu des notes élevées dans tous ses examens de défense contre les forces du Mal, sans parler que son dossier intéresse la ICW…
- Je suis profondément navrée d'avoir à vous contredire, Minerva, mais si vous lisez bien mon petit mot, vous verrez que les résultats de Harry dans ma classe ont été très médiocres et s'il intéresse la ICW, c'est que leurs standards, autant que leurs employés et leurs méthodes, se laissent à désirer.
Harry se massa le nez et jeta un regard compatissant à sa directrice de maison. Qu'est-ce que ça pouvait lui foutre, bordel ? Il avait dit qu'il voulait quitter le pays ! Ce n'est pas comme si la vieille mégère devait se sentir menacée.
- J'aurais dû me montrer plus explicite, dit le professeur McGonagall en se tournant enfin vers Ombrage pour la regarder droit dans les yeux. Il a obtenu des notes élevées aux examens de défense contre les forces du Mal chaque fois qu'il a eu affaire à un professeur compétent. Et je doute qu'une femme comme vous soit apte à juger une institution visant au maintien de la paix et du secret dans l'entièreté du monde magie.
Le brun arrangea sa position pour que le crapaud ne puisse pas voir ses mains et se mit à applaudir silencieusement. Elle venait de clouer le bec à Ombrage. McGonagall lui jeta un regard d'avertissement, mais elle avait un maigre sourire aux lèvres.
Celui de Gamabrage s'effaça aussi soudainement qu'une ampoule qui grille. Elle s'enfonça dans son fauteuil, tourna une page de son bloc-notes et se mit à écrire très vite, ses yeux globuleux pivotant de gauche à droite. Minerva, les narines pincées, les yeux flamboyants, reporta son attention sur l'adolescent.
- Des questions, Portgas ?
Vu qu'il ne savait pas quand il pourrait s'installer à Shabaody, autant se renseigner sur le fonctionnement du mercenariat sorcier…
- Oui, j'en ai une. J'ai l'habitude du côté moldu du boulot de mercenaire, mais pas sorcier. Il y a un bureau, une agence à contacter pour se faire enregistrer ? Je présume que ça change pour tous les pays, mais au moins, j'aurai une idée d'où et quoi chercher.
- Si vous aviez eu l'intention de rester en Grande-Bretagne, il aurait fallu vous adressez au Bureau des Aurors, ce sont eux qui gèrent cela...
- Vous vous apercevrez également que le ministère consulte les dossiers avant d'embaucher, coupa Ombrage d'une voix glaciale. Les casiers judiciaires, notamment.
- Cependant, pour vous faciliter les choses, avec la situation actuelle, je pense qu'il serait bon de vous adresser directement à la ICW, afin qu'ils puissent vous permettre de faire vos armes dans un autre pays anglophone, comme les Etats Unis ou l'Australie. Voir le Japon, puisque cela semble être votre rêve de vous installer là-bas. L'organisation vous donnera les détails aussi pour que votre statut puisse être reconnu au niveau international et les détails à respecter pour que vous puissiez exercer en toute légalité dans n'importe quel pays, continua McGonagall en l'ignorant.
- Ce qui signifie que ce garçon a autant de chances de devenir mercenaire que Dumbledore de revenir dans cette école.
- Il a donc de très bonnes chances, assura le professeur McGonagall.
- Portgas a un casier judiciaire, dit Ombrage d'une voix sonore.
- Portgas a été reconnu innocent, répliqua la directrice de maison d'une voix encore plus forte.
Le professeur Ombrage se leva. Elle était si petite qu'on ne remarquait pas très bien la différence mais ses minauderies avaient laissé place à une franche fureur qui donnait à son large visage flasque une expression étrangement sinistre.
- Portgas ne sera jamais accepté comme mercenaire !
Le professeur McGonagall se leva à son tour, ce qui était beaucoup plus impressionnant. Elle domina de toute sa hauteur le professeur Ombrage, le menton levé d'un air hautain et quand elle parla, son accent écossais n'en ressortit que mieux.
Harry regarda les deux femmes comme s'il suivait un match. C'était mieux qu'un combat de l'Undertaker ou de John Cena ! L'Ecossaise avait plus de panache que ses catcheurs favoris ! S'il avait sut, il aurait prévu le pop-corn.
- Portgas, dit la lionne d'une voix claironnante, je vous aiderai à devenir un mercenaire, même si c'est la dernière chose que je dois faire dans ma vie ! Même s'il faut pour cela que je vous inscrive moi-même auprès du Ministère de la Magie Japonais pour que vous puissiez commencer là-bas, si la ICW ne le fait pas !
- Aucun ministre de la Magie n'emploiera jamais Harry Portgas ! dit Ombrage d'une voix tonitruante de fureur.
- Harry D. Portgas, Dolorès, rectifia Minerva avant que le concerné ne puisse parler. Et il l'a dit lui-même qu'il avait l'intention de quitter le pays, alors, de quoi avez-vous peur ?
Ombrage ne répondit rien.
- Portgas, voilà qui conclut notre entretien d'orientation. Restez à la fin du prochain cours, je vous dirais les démarches à suivre pour votre projet personnel.
- Bien, sensei.
Harry balança son sac sur son épaule et se hâta de sortir du bureau sans oser regarder Ombrage qui continua d'échanger avec le professeur McGonagall des cris qu'on entendait jusqu'au bout du couloir.
Lorsqu'elle arriva dans la classe de défense contre les forces du Mal, le professeur Ombrage avait encore la respiration précipitée, comme si elle venait de courir.
- Qu'est-ce qu'il lui arrive ? murmura Hermione dès qu'ils eurent ouvert leurs livres au faux chapitre trente-quatre. Ombrage a déjà l'air d'une humeur massacrante…
- Portgas n'a aucune chance de devenir mercenaire. Si elle savait...
Hermione roula des yeux et se plongea dans son livre, alors que le D. se mettait à lire dans son faux manuel scolaire La couleur tombée du ciel qu'il appréciait particulièrement, un écouteur dans l'oreille.
À intervalles réguliers, le professeur Ombrage lançait des regards noirs à Harry qui gardait la tête baissée sur son livre pour lire. Il imaginait la réaction du professeur McGonagall si elle apprenait ses vrais projets d'avenir. Prendre le contrôle de la mafia. Oh, les profs avaient fini par comprendre le genre de milieu dans lequel il évoluait, et certains devaient même se doutait de ce qu'était vraiment sa mère pour les moldus. McGonagall était trop intelligente pour ne pas faire partie du nombre, pourtant, elle l'avait encouragée.
Pourquoi donc ?
En quittant la salle, Harry était toujours pensif. Il avait parcouru la moitié du couloir lorsqu'il entendit au loin des clameurs caractéristiques. Des cris, des hurlements retentissaient quelque part au-dessus d'eux. Les élèves qui sortaient des cours tout autour de lui se figeaient sur place et levaient les yeux vers le plafond, l'air effrayé…
Ombrage se rua hors de sa classe aussi vite que le lui permettaient ses courtes jambes. Sortant sa baguette magique, elle courut dans la direction opposée.
Ce devait être le « coup de main » des jumeaux que son oncle avait demandé.
C'était le moment.
- Neville, garde mon sac, demanda d'une voix si basse le D. qu'on l'entendit à peine au-delà du brouhaha.
Neville reçut le sac et la robe de son ami qui fonça à toutes jambes dans les couloirs, poussant les élèves sur sa route jusqu'à atteindre un escalier désert. Là, le loup prit la place de l'étudiant et fila ventre à terre à toutes pattes au travers les couloirs déserts.
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Lentement, Harry descendit les marches de l'escalier de marbre jusqu'au hall d'entrée pour voir ce qu'il s'était passé. Là, il vit une foule qui devait rassembler la quasi-totalité des élèves de l'école.
La scène rappelait le soir où Trelawney avait été renvoyée. Les élèves formaient un grand cercle le long des murs. Certains d'entre eux étaient couverts d'une substance qui ressemblait à s'y méprendre à de l'Empestine. Les enseignants et les fantômes étaient également présents, faisant que Harry se faufila entre les corps pour rejoindre son oncle qui essayait vaillamment de ne pas rire. Bien visibles dans la foule, on reconnaissait les membres de la Brigade Inquisitoriale qui affichaient un air satisfait. Peeves voletait au-dessus des têtes en regardant fixement Fred et George.
Debout au milieu du cercle, tous deux avaient l'expression caractéristique de quelqu'un qu'on vient de prendre la main dans le sac.
- Bien ! dit Ombrage d'un air triomphant.
Harry s'aperçut qu'elle se tenait devant lui, quelques marches plus bas. Cette fois encore, elle contemplait sa proie avec délectation. Il s'éloigna d'elle pour rejoindre Izou qui était lui aussi présent dans un des tableaux à proximité. Il lui offrit un sourire rassurant et sympathique, auquel l'adolescent ne répondit pas, avant de revenir au drama du jour.
- Alors, vous trouvez amusant de transformer un couloir de l'école en marécage, n'est-ce pas ? demanda le crapaud.
- Très amusant, oui, répondit Fred qui leva le regard vers elle sans manifester le moindre signe de frayeur.
Rusard joua des coudes pour s'approcher d'Ombrage. Il pleurait presque de bonheur.
- J'ai le formulaire, madame la directrice, dit-il d'une voix rauque en brandissant un morceau de parchemin. J'ai le formulaire et les fouets sont prêts… Oh, s'il vous plaît, donnez-moi l'autorisation de le faire tout de suite…
- Très bien, Argus, dit Ombrage. Vous deux, ajouta-t-elle en regardant Fred et George, vous allez voir ce qui arrive dans mon école aux canailles de votre espèce.
- Eh bien, moi, je crois qu'on ne va rien voir du tout, répliqua Fred.
Il se tourna vers son frère jumeau.
- George, je pense que nous n'avons plus l'âge de faire des études à plein temps.
- Oui, c'est bien ce qu'il me semblait, répondit George d'un ton léger.
- Le moment est venu d'exercer nos talents dans le monde réel, tu ne crois pas ?
- Sans aucun doute.
Et avant que le professeur Ombrage ait pu dire un mot, ils levèrent leurs baguettes et s'écrièrent d'une même voix :
- Accio balais !
Harry entendit un grand bruit quelque part dans le château. Il jeta un coup d'œil sur sa gauche et se baissa immédiatement. Les balais de Fred et de George, l'un traînant toujours derrière lui la lourde chaîne et le piton de fer auquel Ombrage les avait attachés, fonçaient dans le couloir en direction de leurs propriétaires légitimes. Ils virèrent sur leur gauche, plongèrent le long de l'escalier (manquant d'assommer Harry) et s'arrêtèrent net devant les jumeaux, la chaîne cliquetant bruyamment sur les dalles du sol.
- Au plaisir de ne plus vous revoir, dit Fred au professeur Ombrage en passant une jambe par-dessus le manche de son balai.
- Oui, ne vous donnez pas la peine de prendre de nos nouvelles, Gamabrage, ajouta George qui enfourcha également le sien.
Fred jeta un regard circulaire aux élèves rassemblés en une foule attentive et silencieuse.
- Si quelqu'un a envie d'acheter un Marécage Portable semblable à celui dont nous avons fait la démonstration là-haut, rendez-vous au 93, Chemin de Traverse, chez Weasley, Farces pour sorciers facétieux, dit-il d'une voix sonore. Nos nouveaux locaux !
- Réduction spéciale pour les élèves de Poudlard qui jurent d'utiliser nos produits pour se débarrasser de cette vieille grenouille rose gerbante, ajouta George en montrant du doigt le professeur Ombrage.
- ARRÊTEZ-LES ! hurla Ombrage d'une voix suraiguë.
Même pas en rêve.
La brigade inquisitoriale n'eut pas le temps de faire un pas qu'une pluie de sorts les frappèrent dans le dos de la part des membres du Club qui étaient cachés par la foule. Fred et George décollèrent d'un coup de pied et firent un bond de cinq mètres dans les airs, le piton de fer se balançant dangereusement sous leurs balais. Fred se retourna vers l'esprit frappeur qui voletait à sa hauteur au-dessus de la foule.
- Rends la vie infernale à cette vieille folle, Peeves, lança-t-il.
Et Peeves, que Harry n'avait encore jamais vu obéir à l'ordre d'un élève, ôta de sa tête son chapeau en forme de cloche et se mit au garde-à-vous devant les jumeaux qui firent demi-tour sous les applaudissements nourris de la foule avant de s'élancer au-dehors dans le ciel étincelant du crépuscule.
- C'est ce que j'appelle faire une sortie, commenta Izou en applaudissant, clairement impressionné.
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Ace avait un bébé de trois mois dans les bras quand elle descendit les marches de Gringott. Elle s'avança dans le Chemin de Traverse, avant de s'arrêter devant l'explosion de couleurs et de sons qu'était la boutique des jumeaux. Elle la regarda, se tourna vers sa fille dans ses bras, puis de nouveau la boutique.
- On va leur dire bonjour ? demanda la mère. Ou on rentre retrouver papa et ton frère ?
Le bébé se contenta de lever une main que la D. embrassa.
- Allons-y, petit poussin. Après ce qu'ils ont fait pour ton parrain, c'est la moindre des choses.
Et elle poussa la porte, arrangeant le bonnet sur le crâne de sa fille au passage. Pas que ça soit vraiment utile avec la chaleur qu'elle produisait, mais au moins, ça atténuait les sons bien assez pour qu'elle ne panique pas.
Elle déambula dans les présentoirs et arriva tout au bout pour voir les jumeaux discutant avec des clients. L'un d'eux, Fred, finit par conclure une vente avec la personne avec qui il discutait et se retourna vers la nouvelle venue.
- Ce chapeau aussi flamboyant qu'immanquable, ce ne peut être que notre partenaire commercial ! Mademoiselle Portgas ! salua joyeusement le jeune homme dans son horrible robe de sorcier mauve.
- Doucement sur l'exubérance. Même si elle a pas froid aux yeux, faut pas pousser, recommanda Ace avec un geste de la main pour dire de baisser le son.
George se détourna pour la saluer avant de retourner à ce qu'il disait, laissant son jumeau se chargeait de leur invité.
- Oh ! Mais voyez-vous ça ! Aurions-nous là une future blagueuse ? demanda Fred en s'approchant.
- Une boule d'énergie, ça c'est certain. Pour ce qui est des blagues…
Elle arrangea le bébé dans son bras pour que Fred puisse bien voir la fillette, écartant les morceaux de la couverture légère dans laquelle elle faisait sa sortie.
- Papa dit quoi ? Papa dit qu'on doit pas corrompre la petite Red Line dès le biberon, minauda Ace en parlant à sa fille qui la fixait avec des grands yeux. Mais on s'en fiche, pas vrai ? Si on veut faire des blagues, on en f'ra plein. On embauchera tonton et tatie pour ça !
Lina eut un petit cri ravi.
- L'idée l'emballe, sourit le roux. Heureusement que vous avez investi chez nous, elle pourra se fournir gratuitement ce qu'il faut pour rendre son papa à moitié fou.
Ace eut un rire silencieux à l'idée.
- Et mais c'est que tu as de jolis yeux en plus ! nota le Weasley en voyant les perles cendrées de la fillette décorées d'un anneau émeraude sur le bord extérieur. Comment elle s'appelle ?
- Lina. Son jumeau, Red, est moins… boule d'énergie. Comme son père.
- Le feu et la glace ?
- Exactement. Dis bonjour, ma princesse.
- George ! appela Fred.
Le jumeau vint rejoindre Fred et sourit en voyant le bébé.
- C'est la bonne idée, ça, former la future génération dès le biberon ! approuva George.
- Et cette petite Lina a quel âge ? demanda Fred.
- Trois petits mois. Elle et Red m'ont donné du fil à retordre.
- D'où le pourquoi Harry a disparu courant février, comprit George. Il a voulu voir son frère et sa sœur.
Ace se contenta de bercer doucement sa fille qui agitait vaguement les bras vers les jumeaux qui lui firent des grimaces. Vu les petits cris ravis de la fillette, elle devait adorer.
- Sinon, que nous vaut le plaisir de ta présence ? demanda George. Outre une balade pour la petite chipie.
- Je voulais vous remercier pour mon frère, de l'avoir aidé, par votre diversion, à fuir le château. Même si cela a été au coût de votre éducation, chose qu'on ne se pardonnera certainement pas, vous avez rendu un fier service à notre famille.
- Frère ? répéta George.
- Attend, c'est pas le professeur Newgate qui a retrouvé sa sœur sur Londres, y'a quatre ans ? se fit confirmer Fred.
- Ma chère Ace, tu ne serais pas en train de nous dire que c'est toi la mystérieuse frangine ?
- Thatch ne l'est peut-être pas par le sang, mais il reste mon frère, assura Ace avec un sourire.
- Mais alors, Harrykins, c'est son neveu !
- C'est pour ça qu'ils sont si proches ! comprit George.
- Et ça explique pourquoi il est tombé de sa chaise le jour de la répartition de Harry, renchérit Fred.
- Et personne ne l'a réalisé ?
- La bande est au courant, bien entendu, assura Ace. Vu toute la panique qu'il y a autour des loup-garous, on a dû mettre Bones dans la confidence, sans parler de Tonks.
- C'est pour ça que Harry a insisté pour qu'elle reprenne contact le soir qu'il a passé chez Sirius…
- Ils se sont remis ensemble, mais le vieux barbu ne le sait pas, annonça la D.
Elle regarda sa fille avec un triste sourire.
- La famille qu'on forme, là où le sang n'y est pas forcément, est ce qu'il a de plus important pour nous. On reste soudés, quoi qu'il en coûte. Je serais prête à mourir pour chacun d'eux et je sais que trop bien à quel point la réciproque est vraie. Retirer Harry de notre famille serait le meilleur moyen de nous inciter à mettre le pays à feu et à sang.
George eut un sifflement pendant que Fred reniflait narquoisement.
- Il sait dans quoi il a mis les pieds le papa de cette jolie fille ? demanda-t-il en jouant doucement avec la petite menotte de la fillette.
- Marco ? Bien heureusement, c'est l'aîné de la bande. Vous laissez pas abuser si vous le croisez. Il a beau avoir l'air sympa, nonchalant et à moitié endormi, s'il y en a bien un qu'il ne faut pas se mettre à dos, c'est bien lui. Un blaireau au cœur de lion, au cerveau d'aigle mais à l'esprit de serpent.
- Parfait pour se marier à un Portgas, conclut George.
Ace éclata de rire en secouant la tête.
- Ace, honnêtement, y'a pas de quoi te faire des cheveux blancs pour notre éducation. On a ce rêve depuis qu'on est gosse, l'école, ce n'était pas pour nous, lui dit Fred.
- Aujourd'hui, on est là où on voulait être et ça n'a aucun prix. Tu nous as permis d'avoir cette opportunité, Ace, alors si on a aidé ta famille au passage, c'est l'essentiel, reprit George.
- Et puis, on pouvait pas rester les bras croisés quand notre prof favori nous demandait de l'aide.
- Vous êtes des amours, les garçons. Attendez...
La mère de famille fouilla un instant ses poches et remercia Fred quand il se proposa de lui tenir Lina. Ainsi libérée, elle put sortir son portefeuille de sa poche et l'ouvrir pour en tirer une carte.
- Vous avez une plume que je peux vous emprunter ?
George alla lui prendre une plume dans les rayonnages et la lui transmit.
- Auto-encreuse, lui dit le vendeur.
S'appuyant sur le cuir de son portefeuille, Ace nota rapidement l'adresse de son bar, avant de la donner à George avec la plume.
- Vous savez dans quoi vous mettez les pieds en allant boire un verre là-bas, mais je pense que pour des jeunes comme vous, ça sera plus sympathique que le Chaudron Baveur, leur dit-elle en rangeant son bien. Je suis encore en congé maternité, donc, vous risquez pas de m'y voir avant la fin de l'année scolaire. Mais quand vous aurez envie de boire un verre, passez en soirée, à partir de cinq, six heures. Vous verrez que les moldus savent s'amuser. Et vous deux, vous n'aurez jamais besoin de payer. Avant de protester, sachez que d'une, je gagne bien plus que vous l'imaginez dans notre petit accord, et de deux, vous avez rendu service à ma famille. Et c'est ce qu'il y a de plus important à mes yeux.
Les jumeaux se regardèrent, puis George prit la carte.
- Bon bah très bien. On manquera pas de passer.
- Je vais rentrer avant que le papa poule perde le peu de cheveux qu'il lui reste. Sans parler qu'il a un rendez-vous très important et donc, que je dois le remplacer pour faire le gardiennage d'enfant.
Elle reprit sa fille avec délicatesse et salua les jumeaux qui lui décernèrent encore une fois des félicitations. Les deux jeunes la raccompagnèrent à la porte et lui dirent au revoir à elle et sa fille. Juste en suivant, Bill débarqua.
- C'est Portgas qui vient de partir ? demanda-t-il.
- Tout à fait, mon cher frère, lui assura Fred.
- Elle est venue nous voir avec sa fille, lui répondit George.
- Et il se pourrait qu'elle nous ait donné une adresse pour changer du Chaudron Baveur.
- On est déjà averti, mais pour un verre, qu'est-ce que ça coûte ?
- Un verre justement, Forge.
Bill secoua la tête et passa un bras autour des épaules de ses frères.
- Je suis en pause, vous me montrez vos merveilles ?
