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Hello, et bienvenue sur ce nouveau chapitre qui arrive plus vite que dernièrement. Il faut dire que je suis plutôt satisfaite de moi : j'ai beaucoup écrit pendant ma semaine de vacances (plus de 25 000 mots) ! Cela faisait un petit moment que j'étais bloquée après le chapitre 15, pour clore la partie I de cette histoire ; alors je me suis demandée « Qu'est-ce qui me motiverait le plus ? », et la réponse est venue : commencer à écrire la Partie II (sur ce qu'il se passe pour Severus et Sirius à partir de l'évasion de celui-ci d'Azkaban). Je m'y suis donc attelée et j'y ai pris un immense plaisir ! De plus, ça me donne à présent davantage de visibilité pour la suite :
- la Partie I durera jusqu'au chapitre 17 ;
- et avec la Partie II, en tout, on devrait être sur 30 chapitres environ (au départ j'avais estimé 20, puis ça semblait aller plutôt vers 25, et maintenant 30... A voir si je pousserai encore plus loin ou pas ^^ Mais je pense que mon estimation est plutôt bonne à présent).
Il me tarde de vous partager tout ça !
Mais, déjà, je vous laisse découvrir ce neuvième chapitre. Bonne lecture ~
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Partie I
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Chapitre 9
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Sirius était bien décidé à laisser la salle d'étude et ce qu'il venait de s'y passer derrière lui. C'est donc comme si de rien n'était qu'il pénétra dans son dortoir et rejoignit les autres maraudeurs pour se plonger corps et âme dans la préparation de leur nouvelle farce. Il ne penserait surtout pas à Snape, aux goût des lèvres de Snape, à la chaleur de son corps contre le sien, et surtout pas à la manière dont celui-ci l'avait rembarré. Tout ça était complètement futile ; seuls ses amis comptaient réellement.
Une fois de retour auprès d'eux, Sirius se plongea corps et âme dans la blague qu'ils allaient enfin pouvoir mettre en place contre les serpentards après des mois d'attente. Le travail sur les sortilèges à lier aux laxatifs prit aux Maraudeurs toute la soirée ainsi qu'une bonne partie de la nuit. A la fin de cette intense session de travail, Remus semblait être le plus près de maîtriser le premier sort ; mais le second était clairement plus complexe et aucun d'eux ne s'était approché du succès jusque là. Alors, le lendemain, bien que James fut occupé à rejoindre Lily assez rapidement, les trois autres continuèrent à s'exercer.
Au cours de la journée du dimanche Remus réussit finalement à maîtriser totalement le premier sort. Sirius quant à lui, voyant les progrès de Remus, décida de se concentrer exclusivement sur le second sortilège. Cela lui prit tout son espace mental et toute son énergie.
Il ne leur en voulut pas lorsque, dans le courant de l'après-midi, les deux autres lui demandèrent s'ils pouvaient le laisser s'entraîner tandis qu'ils allaient rejoindre leurs petites-amies respectives. Sirius acquiesça et redoubla d'efforts vis-à-vis de ce fichu second sort tout le reste la journée, se servant de cette occupation comme d'un bouclier contre les pensées à propos d'un certain serpentard et d'une certaine salle d'étude qui semblaient vouloir sortir du tiroir mental dans lequel Sirius avait pourtant décider de les enfermer à double tour.
Néanmoins, une fois le soir arrivé il n'avait toujours pas réussi à maîtriser le sortilège à la perfection, l'incantation autant que les mouvements de baguette étant particulièrement complexes ; par conséquent ce fut avec une mine déconfite qu'il accueillit ses amis. James ne se laissa pas débiner pour autant.
« C'est pas grave, assura-t-il à Sirius. Y a pas d'urgence, on a toute la semaine et même plus si besoin pour continuer à s'entraîner. »
Sirius s'autorisa finalement une pause et accepta l'invitation de ses amis pour aller reprendre des forces lors du dîner dans la Grande Salle.
Ils s'assirent tous ensemble devant le repas qui les attendait et Sirius dévora les plats les uns après les autres. Une fois son estomac rempli, il laissa son regard errer sur le reste de la salle, pensif, jusqu'à ce que ses yeux finissent par se poser sur la table des serpentards.
Bien sûr son regard ne manqua pas de tomber sur Snape. Il se rendit compte que c'était la première occasion de le revoir : en effet la veille au soir les maraudeurs s'étaient montés des sandwichs des cuisines, bien trop occupés pour perdre du temps en allant manger dans la Grande Salle ; ce matin Sirius s'était levé trop tard pour le petit déjeuner, et il s'était à nouveau fait monter des sandwichs durant la suite de ses travaux pratiques ce midi... Snape avait-il remarqué son absence aux derniers repas ? S'était-il demandé pourquoi Sirius n'était pas là ?
Le gryffondor se fustigea mentalement. Il n'en avait rien à faire. Que Snape ait remarqué ou non son absence n'avait strictement aucune importance. Pourquoi est-ce que cela compterait ? Ce qu'il s'était passé entre eux ne changeait rien. Rien du tout.
Il verrouilla toutes ces pensées dans un nouveau tiroir de son esprit sur-le-champ, puis fit en sorte de le maintenir hermétiquement fermé pendant tout le reste de la semaine.
Ladite semaine passa relativement vite. Les cours occupèrent une bonne partie du temps, ce qui en laissa assez peu pour la préparation de la farce des Maraudeurs – ceux-ci s'exerçaient tout de même sur le deuxième sort chaque soir, mais davantage de temps aurait été bienvenu pour leur faciliter la tâche.
Le temps leur manqua cruellement à partir du jeudi, qui était un soir de pleine lune. Remus partit avant que la nuit tombe en direction du Saule Cogneur en compagnie de madame Pomfresh ; puis une fois que celle-ci fut rentrée au château, les trois autres rejoignirent leur loup-garou préféré.
Le lendemain fut compliqué pour chacun d'entre eux, puisqu'au final aucun n'avait eu la possibilité de dormir cette nuit-là ; mais bien sûr, le pire était pour Remus. Outre la douloureuse transformation et la nuit blanche, depuis que la guerre grondait au-dehors, les attaques de loups-garous ayant rejoint les rangs de Voldemort se faisaient plus nombreuses ; Dumbledore avait alors demandé à Remus d'essayer le plus possible de se rendre en cours, même si une pleine lune tombait en semaine, afin d'éviter d'éveiller des soupçons à son égard.
Le vendredi fut donc particulièrement fastidieux, et le samedi fut accueilli avec un grand soulagement par tous les maraudeurs qui dormirent jusqu'à midi – sauf Remus, qui dormit littéralement toute la journée.
Sirius fit encore semblant de n'en avoir rien à faire lorsqu'en début d'après-midi James et Peter lui demandèrent s'il pouvait rester au dortoir pendant qu'ils allaient passer, de nouveau, un peu de temps avec leurs copines respectives. Il répondit même que ça ne le dérangeait pas et qu'il en profiterait pour travailler sur le second sortilège tout l'après-midi.
Sirius, au fond – même si cela lui faisait mal de le reconnaître – se sentait tout de même un peu abandonné. Il repensa avec nostalgie aux lendemains de pleine lune où les maraudeurs veillaient ensemble sur Remus, à l'époque où les filles ne les intéressaient pas encore et que seules les farces comptaient vraiment... Mais voilà que James, Peter, et même Remus – lorsqu'il était en forme – allaient courir derrière de jeunes demoiselles, poussés par leurs hormones. Oh, bien sûr, Sirius aussi s'était pris à ce jeu-là pendant un temps. Cependant actuellement il n'y avait plus aucune jeune demoiselle qui l'intéressait.
D'association en association, son esprit divagua jusqu'à penser à sa dernière « conquête », si l'on pouvait qualifier Snape ainsi...
Le regard de Sirius dériva vers le réveil posé sur sa table de chevet, constatant que l'heure du rendez-vous habituel qu'il avait eu avec Snape ces dernières semaines approchait. Il essaya de s'en détourner... Mais sans succès.
Il se demanda si... Peut-être... Si, à tout hasard, Snape aurait eu envie de retourner étudier dans la salle d'étude. Était-il là à attendre, consciemment ou non, que Sirius vienne le rejoindre... ?
Lorsque l'heure fatidique sonna, Sirius ne put contenir plus longtemps ses interrogations. Il avait besoin de réponses, de vérifier... Alors il sauta sur ses jambes, s'assura que Remus dormait toujours à poings fermés, puis se glissa silencieusement hors du dortoir.
Il partit en direction de la salle d'études, essayant d'ignorer ses palpitations cardiaques qui se faisaient plus frénétiques tandis qu'il approchait. Une fois devant la porte, il hésita, ne sachant trop à quoi s'attendre. Allait-il voir Snape, penché sur ses parchemins comme d'habitude... ?
Sirius ferma les yeux, prit une inspiration, et actionna la poignée.
Il déchanta très vite.
Plusieurs étudiants occupaient la salle, certains étant attablés avec plusieurs livres ouverts devant eux, tandis que deux autres étaient assis côte à côte dans le canapé près de la cheminée.
Sirius repartit précipitamment : il sentit une bouffée d'émotions tumultueuses lui monter aux joues, brûlant son œsophage au passage.
Snape n'était pas là.
Il n'était pas venu.
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Allongé sur son lit, Severus regardait le plafond fixement, perdu dans ses pensées.
Bien sûr, il savait quel jour on était. Bien sûr, il avait vu l'heure défiler. Et évidemment, il se souvenait de ce qu'il s'était passé pile une semaine plus tôt à ce même moment.
Le serpentard laissa échapper un claquement de langue agacé. Pourquoi y pensait-il seulement ? Il avait été très clair lorsqu'il avait répondu à Black qu'ils ne se verraient pas ce samedi-ci. Qu'il n'y avait aucun intérêt à ce qu'ils se revoient à présent que leur devoir commun de potions était terminé. Parce que c'était le cas, n'est-ce pas ?
Severus se donna une baffe mentale. Bien sûr que c'était le cas, il n'avait pas à tourner ça en question. Il n'y avait aucun intérêt, strictement aucun, à revoir Black et son horripilante manie de s'approcher un peu trop près de lui.
Une image s'imposa soudainement à son esprit : le gryffondor l'embrassant... demandant l'accès à sa bouche avec sa langue...
Nouvelle baffe mentale.
Bien sûr Black, ce fou-furieux, lui avait implicitement proposé de remettre ça. Mais lui, Severus, n'allait certainement pas s'abaisser à son niveau. Ils avaient été pris de folie passagère, avaient fait ce qu'ils avaient fait, et voilà, tout ça était terminé à présent. Si Black n'avait pas les capacités nécessaires pour retrouver sa lucidité, au moins Severus en était-il toujours capable.
Non, se répéta-t-il mentalement. Il n'y avait aucun intérêt à ce qu'ils se revoient.
Et non, il ne se rendrait pas jusqu'à la salle d'études pour vérifier si Black y était présent ou non.
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Sirius était remonté en trombes dans son dortoir. Il avait néanmoins fait attention, en entrant, à ne pas réveiller Remus puis il s'était jeté sur son lit à baldaquin, avait lancé un sort d'insonorisation, avant de donner un coup rageur dans son oreiller.
Foutu Snape. Foutue salle d'études. Et foutu lui-même. Pourquoi avait-il eu besoin d'aller vérifier ? C'était stupide, totalement stupide. Il ne pouvait pas avoir envie à ce point de revoir Snape, n'est-ce pas ?
Sirius chercha désespérément de quoi le détourner de ces pensées et sentiments difficilement supportables, et repensa à leur projet contre les serpentards. Il décida de s'y mettre de tout son cœur. Il mit toute sa force, toute sa rage, et toute sa magie dans l'accomplissement du dernier sortilège.
Deux heures plus tard, il exulta de joie. Il était épuisé mais, enfin, il avait réussi : le sortilège fonctionnait !
Sirius entendit bouger à côté de lui et il se fit la remarque que son sort d'insonorisation avait peut-être dû commencer à baisser en intensité. Effectivement, il entendit Remus se lever et bientôt il vit sa tête – les yeux encore embrumés de sommeil, mais clairement plus en forme – passer au travers des rideaux entourant son lit.
« Qu'est-ce que c'est que ce foutoir ? » demanda Remus, amusé.
Sirius s'apprêtait à répondre lorsque les deux maraudeurs manquants rentrèrent à ce moment-là dans le dortoir. Tous se figèrent en voyant le très large sourire de Sirius.
« Ça veut dire ce que je crois que ça veut dire ? » demanda James, excité.
Sirius répondit d'un hochement de tête.
« Messieurs, annonça-t-il solennellement. Les Maraudeurs sont prêts à frapper. »
Ils devaient se dépêcher : il ne restait à peine qu'une demi-heure avant l'heure du dîner, les elfes avaient donc presque fini de préparer le repas aux cuisines...
Les Maraudeurs enchantèrent d'abord les laxatifs dans leur dortoir, associant les deux sortilèges qui permettraient de déclencher l'action des médicaments à chaque insulte raciste qu'ils avaient listée. Puis il se rendirent jusqu'au portrait dissimulant les cuisines. Remus s'y posta pour monter la garde, Peter se transforma en rat et courut dans les cuisines pour les mettre sans dessus-dessous sous les yeux affolés des elfes de Poudlard, faisant diversion pendant que Sirius et James, sous la cape d'invisibilité, dispersaient la poudre laxative ensorcelée dans les assiettes qui seraient envoyées magiquement à la table des serpentards.
Une fois leur méfait accompli, prenant des airs innocents, ils se rendirent tranquillement dans la Grande Salle pour manger. Ils passèrent le repas dans un calme trompeur, concentrés sur la table des vert-et-argent, guettant une réaction.
Bien sûr le regard de Sirius ne put s'empêcher de se poser sur Snape, mangeant son repas avec insouciance. Le gryffondor détourna le regard lorsqu'il sentit une envie de vengeance monter en lui. Il fit tout se possible pour refréner ce sentiment – il n'y avait aucune rancœur à avoir contre Snape, puisque leur moment d'égarement de la semaine passée ne signifiait absolument rien – toutefois il ne put empêcher ses yeux de dériver vers le serpentard à plusieurs reprises. Heureusement cela passa inaperçu auprès des autres Maraudeurs, puisque eux aussi regardaient la table des vert-et-argent à une fréquence inhabituelle du fait de l'anticipation de la blague à venir.
Le repas se passa normalement, les plats défilant sur les tables les uns après les autres sous les bruits des conversations. Bientôt de plus en plus d'élèves commencèrent à quitter la Grande Salle, le repas touchant à sa fin. Sirius se tourna vers les autres Maraudeurs et pour y lire la même déception dans leurs regards : il n'y avait apparemment eu aucune occasion pendant le dîner permettant à leur farce de se déclencher.
Mais c'est alors que le moment tant attendu arriva enfin. Un serpentard de cinquième année, plongé dans une conversation avec l'un de ses camarades, ne vit pas un petit poufsouffle de première année qui franchissait les grandes portes en même temps que lui. Ils se bousculèrent.
« Regarde où tu vas, Sang-de-Bourbe ! »
Le petit poufsouffle né-moldu se recroquevilla sur lui-même avant de partir en vitesse. Les quatre gryffondors, quant à eux, attendirent avidement la suite du spectacle maintenant qu'un mot-clé avait enfin été prononcé.
Au départ, il ne sembla rien se passer de particulier : le serpentard reprit sa discussion sereinement. Mais soudain il s'arrêta de parler, porta une main à son ventre et fit une drôle de grimace. Son interlocuteur sembla intrigué par le comportement de son camarade, néanmoins celui-ci n'eut le temps de lui fournir quelque explication : il partit subitement en courant, fort probablement en direction des toilettes les plus proches.
Les maraudeurs se regardèrent tous avec un sourire triomphant.
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Les jours suivants avaient été pleins de signes qui ne trompaient pas : nombre de serpentards quittaient précipitamment les couloirs, étaient absents en cours, et l'hypothèse d'une épidémie de gastro commença même à émerger. Néanmoins, au bout de deux jours, quelques vert-et-argent semblaient avoir remarqué le lien entre l'étrange diarrhée aiguë de leurs camarades et les jurons qu'ils avaient prononcé juste avant ces moments fatidiques...
Ce fut une semaine assez calme certes du fait des absences de certains serpentards, mais aussi parce que ceux-ci semblaient s'être résignés, au bout de quelques temps, à bannir toute insulte de leur vocabulaire. Cela interpella les autres étudiants qui n'étaient plus habitués à tant de tranquillité depuis longtemps. Les maraudeurs rayonnaient, connaissant pertinemment la cause de cet arrêt des hostilités verbales.
Néanmoins, le sourire de Sirius disparut rapidement. Car même si, les premiers temps, guetter les signes émanant des serpentards l'avait un peu occupé – et non, il n'avait pas été préoccupé de chercher particulièrement le signe qu'un certain serpentard au grand nez ait pu être pris dans les filets de leur farce – une fois qu'ils avaient été sûrs que leur blague avait fonctionné, Sirius s'était soudain senti vide. Il n'y avait plus de plan à élaborer, ni de sortilège sur lequel travailler avec acharnement, plus de Snape à voir – ni pour occuper ses pensées puisqu'il avait tout mis en œuvre pour l'en bannir...
Ses yeux se posaient sur l'autre étudiant invariablement lorsqu'il le croisait lors de leurs cours communs. Cependant à chaque fois Sirius faisait l'effort de détourner le regard et de se concentrer de toute ses forces sur autre chose, n'importe quoi qui ne vienne pas raviver des émotions qu'il sentait instables. Il aurait aimé pouvoir se concentrer sur les autres Maraudeurs par exemple – aller voler avec James sur le terrain de Quidditch, faire une partie d'échec avec Remus ou Peter – mais à présent que la blague était accomplie les trois autres étaient retournés à leurs occupations amoureuses.
Alors oui, il y avait les cours pour occuper ses journées, mais en-dehors de ces temps-là il se retrouvait souvent seul, confronté à lui-même. Sirius aurait pu occuper son esprit avec les révisions pour les ASPIC, mais la motivation n'était pas au rendez-vous. Car après tout, à quoi cela servait-il de réviser pour des examens s'il ne pouvait pas continuer ses études par la suite ? Ses anciennes préoccupations revinrent de plus belle, le percutant de plein fouet.
Cela jouait sur son humeur, il le savait. Dès qu'il était en compagnie des autres maraudeurs, ainsi que face à ses professeurs, il continuait à faire tout son possible pour ne rien laisser paraître. Mais très vite ses vieux démons le rattrapaient et assombrissaient son moral. Cela impactait aussi son sommeil, ce qui impactait d'autant plus son humeur... Sirius avait l'impression d'être coincé dans un satané cercle vicieux.
Sûrement n'arrivait-il pas à jouer son rôle de Sirius-qui-va-bien à la perfection puisque James et Remus lui firent quelques remarques – Peter ne semblait pas oser mais n'en pensait sûrement pas moins – et même si Sirius les avait balayées à chaque fois en prétendant que tout allait bien, il savait que ses amis n'étaient pas dupes. Éventuellement, il aurait pu leur parler, mais... il n'aurait même pas su quoi dire, même pas su par quoi commencer.
A la fin de la semaine il était assis dans la Grande Salle à la table des gryffondors, écoutant vaguement les autres Maraudeurs qui discutaient discrètement du fait que l'effet de leur farce était probablement terminé à présent mais que les serpentards ne semblaient toujours pas oser proférer leurs insultes habituelles pour autant – lorsque, tout-à-coup, l'attention de tous les élèves fut attirée vers la table des professeurs.
Là, Albus Dumbledore venait de se lever et il réclama l'attention de chacun.
« Chers étudiants, chères étudiantes, clama-t-il tandis que le silence se faisait autour de lui. J'espère que vous n'êtes pas encore trop fatigués par la digestion de ce succulent repas, car je souhaite vous partager une nouvelle pour laquelle je requiers toute votre attention. »
Un souvenir flotta quelque part dans l'esprit de Sirius : celui de MacGonagall lui disant que le directeur avait un projet en tête. S'agissait-il de cela ?
« J'ai l'honneur de vous annoncer, reprit le directeur, qu'en accord avec le Ministère de la Magie, Poudlard aura le plaisir de mettre en place cette année – et, espérons-le, les années suivantes – une bourse d'études pour certains étudiants de septième année. »
Quelques murmures intrigués se firent entendre et Sirius releva la tête.
« Cette bourse d'étude sera donnée à l'élève de chaque maison qui aura eu les meilleurs résultats aux ASPIC, ceci afin de financer l'inscription dans des études supérieures après Poudlard. Si vous êtes intéressés, je vous invite à vous rapprocher de vos directeurs et directrices de maisons pour connaître les détails de la procédure. »
Le brouhaha revint peu à peu dans la Grande Salle.
« Une bourse d'étude pour celui qui aura les meilleurs résultats aux ASPIC ? Je peux déjà faire une croix dessus, déplora Peter.
- Arrête Pete, tu n'es pas si mauvais que ça, t'es surtout un grand anxieux, pointa James. Mais c'est vrai que même si tu voulais te lancer dans la course aux gallions...»
Peter secoua la tête, s'avouant vaincu d'avance.
« ...Je vois au moins deux concurrents de taille.
- Et on peut savoir quels sont les heureux élus d'après toi ? demanda Sirius.
- Lily évidemment, répondit James. Et toi.»
Sirius leva un sourcil. Il ne s'attendait pas à ce que son meilleur ami le désigne.
« Et pas Remus ?
- Tout le monde sait que l'astrologie et l'arithmancie ce n'est vraiment pas mon truc, répondit le concerné en toute humilité.
- Oui mais, pour le reste...
- Ça ne compte pas vraiment, répliqua Remus. Il faut avoir les meilleurs résultats aux ASPIC dans leur globalité. Je peux peut-être avoir des Optimal dans les autres matières, mais dans ces deux-là c'est foutu.
- Tandis que toi... » insista James à nouveau.
Sirius se mit à réfléchir. C'est vrai qu'il avait toujours eu des facilités, qu'il n'avait cependant que peu exploitées puisque, pendant longtemps, il avait passé davantage de temps à préparer des blagues et à éviter des retenues qu'à étudier. Mais, s'il se tenait à carreaux et se donnait vraiment à fond... Cette bourse d'études pourrait être une solution à l'un de ses problèmes. Cela méritait peut-être qu'il fasse quelques efforts.
Toutefois, Sirius se rabroua.
« Ouais, mais il reste toujours Evans, répliqua-t-il.
- Vous êtes des têtes tous les deux. En vrai, il n'y a qu'une seule matière où Lily te surpasse, répondit James très justement. Potions. »
Sirius se remit à réfléchir à toute vitesse. C'était vrai, à l'époque où il fournissait encore un peu de travail pour ses devoirs – lors des BUSES par exemple, qu'il avait tout de même prises un peu au sérieux – lui et Evans étaient souvent arrivés à égalité... Sauf en potions. Sirius ne se débrouillait pas mal, mais Lily avait tout de même un niveau plus élevé, il était obligé de le reconnaître. Mais s'il arrivait à l'égaler dans cette matière, alors il avait ses chances.
Égaler Evans en potions... Ce n'était pas une mince affaire. De toute leur année, la seule autre personne à avoir un niveau équivalent était...
Les yeux de Sirius s'arrondirent soudain comme des soucoupes.
...Snape !
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On retrouve les interactions Sirius/Severus au chapitre suivant puisque, comme vous vous en doutez, Sirius ne va pas lâcher de si tôt sa nouvelle lubie...
J'aimerais continuer à poster au moins un chapitre par mois (deux si possible... à voir), donc je vous dis à bientôt !
Et bien sûr, encore et toujours un grand merci aux personnes qui laissent des reviews ; puis au passage je vous souhaite une bonne année 2024 ~
