Merci à Naheiah, Kana-chan01, Neiflheim, Luna dans les Etoiles et Lizzia0901 pour les reviews.
Je suis en pleine phase d'écriture frénétique, voici donc la suite plus tôt que prévue.
Même si j'appréhende votre réaction en lisant ce chapitre…
Bonne lecture !
DISCLAIMER : Le Hobbit ne m'appartient pas, tout est à Tolkien sauf les personnages de Niphredil, Clara et Naurendil, ils sont sortis tout droit de mon imagination.
Chapitre 7 :
Adieu, ma rose de l'hiver
Niphredil déposa Bilbon près de l'entrée des ruines.
"Allez-y", dit la jeune fille.
"Quoi ? Mais, et vous… ? On est tout près !"
"Je sais, mais je veux vérifier l'arrière, là où les nains n'ont pas encore été. Avec mes pouvoirs, je peux retarder l'arrivée de l'armée de Bolg. Vous aurez ainsi du temps pour tous repartir en bas. Allez, Bilbon !" dit la jeune fille.
Acquiesçant, le Hobbit se mit à gravir les escaliers menant aux tours.
Niphredil le regarda s'éloigner en soupirant. En fait, elle n'avait pas tout dit à Bilbon. Certes, elle comptait ériger une grande barrière de glace pour arrêter l'armée de Bolg, mais surtout… elle ne voulait pas croiser Thorïn.
Elle avait trop peur de sa réaction si jamais elle se retrouvait face à lui.
La jeune fille s'envola vers le grand lac débouchant sur une immense chute d'eau gelée. Arrivée sur le rivage, elle s'arrêta.
Le vent soufflait fort ici. Des nuages entiers de flocons de neige flottaient, ballotés par les turbulences.
Soudain, Niphredil s'arrêta. Elle porta la main à son cœur en grimaçant. Elle avait une étrange sensation… Une sensation de froid et douleur qui lui était familière. La douleur… La douleur quand quelqu'un que l'on aime meurt ! En tant que médium capable de communiquer avec les fantômes, la jeune fille connaissait cette sensation.
Oh non ! Qui… ?
Elle se retourna et vit un nain près d'elle. Il regardait autour de lui avec l'air perdu.
"Oh non… Fili ?" dit la jeune fille, la voix brisée.
Le nain blond leva ses yeux vers elle et parut soulagé en la voyant.
"Niphredil… ? Où est-ce que je… ? Comment ?"
La jeune fille tendit doucement la main vers lui. Fili regarda ses mains puis leva la tête avec l'air inquiet.
"Je ne sens plus le froid…" dit-il.
Kili apparut bientôt près de lui. Il semblait en état de choc. Niphredil tomba à genoux en gémissant.
"Non ! Non, pas vous deux… Pas vous deux ! Nooooon !" gémit la jeune fille.
Comprenant à sa réaction ce qui leur arrivait, les deux nains la regardèrent avec tristesse. La mémoire leur revenait peu à peu, et avec elle l'horreur de la vérité : ils étaient morts.
Ils n'eurent pas le temps de lui demander pourquoi elle pouvait les voir et les entendre, car ils levèrent la tête et prirent l'air alarmé.
"ATTENTION !" crièrent-ils en chœur, avant de disparaître.
Niphredil se retourna et roula sur le côté, esquivant l'épée d'un Orque. La jeune fille saisit Ash et le décapita d'un coup. Mais déjà d'autres arrivaient sur le lac.
Furieuse, Niphredil se mit à les combattre sans réfléchir. Les mouvements de la jeune fille étaient gracieux et mortels. Parfaitement à l'aise sur la glace, le vent froid et la neige multipliaient ses forces. Son épée luisait d'une puissante lumière bleue. Chaque fois qu'une épée d'Orque la touchait, elle se changeait en glace, puis le bras qui la tenait gelait sur le coup.
Les Orques touchés au ventre ou aux bras étaient eux-mêmes gelés, lentement, provoquant une lente agonie. Niphredil les tuait tous en frappant, taillant, coupant dans le tas.
Soudain, elle vit Thorïn tomber depuis une esplanade rocheuse donnant sur les ruines et glisser vers elle.
"À MORT !" cria Azog en fonçant sur lui.
Niphredil tendit la main vers lui. Un pic de glace se planta dans l'épaule de l'Orque, le faisant reculer.
Thorïn en profita pour se redresser et affronter d'autres Orques qui arrivaient à la rescousse d'Azog. Certains ne purent aller loin, car Legolas, au sommet d'une tour derrière Thorïn, tirait des flèches sur les Orques.
L'elfe dut pourtant vite abandonner, car derrière lui, il pouvait entendre Tauriel qui avait besoin d'aide.
Niphredil l'aperçut aussi, qui dégringolait une falaise avec l'air mal en point. Et Bolg s'approchait d'elle !
La jeune fille voulut l'aider, quand elle vit un autre Orque, avec un œil blanc, frapper Thorïn au visage et le faire glisser vers le bord de la chute d'eau gelée.
Déployant ses ailes, la jeune fille vola jusqu'à lui. Elle l'arrêta dans la glissade en l'attrapant par son gilet. Le nain leva les yeux vers elle. Tous deux restèrent figés un instant.
Puis, lentement, Niphredil tendit la main vers lui. Thorïn regarda un moment sa main… avant de la saisir pour se redresser.
L'Orque fondit sur eux. Niphredil souleva le nain dans les airs et le fit tournoyer. Thorïn trancha net la tête du monstre, quand un autre apparut, armé d'une arbalète. Niphredil replia d'instinct ses ailes et tomba au sol avec le nain.
Tous deux reprirent le combat à même le sol. Niphredil se retrouva aux prises avec un orque énorme, armé de deux lances.
La jeune fille fit la grimace. La lance était dure à parer avec une épée, même magique. Thorïn affrontait lui-même un Orque avec un œil blanc, armé d'une lourde masse hérissée de pics. Et son adversaire semblait déterminé à le pousser vers le bord.
Niphredil esquiva un coup de lance au niveau du ventre. L'Orque ne la laissa pas se redresser, il tenta un autre coup au niveau de la tête.
La jeune fille se baissa. L'Orque en profita pour la frapper dans le dos avec sa lance.
Niphredil tomba au sol en hurlant de douleur. Le fer de l'arme s'était planté net dans sa colonne vertébrale ! Serrant les poings, elle décida de tenter le tout pour le tout. Elle frappa la glace du plat de ses mains en invoquant sa magie. La glace recouvrant le lac répondit aussitôt à sa demande. Des pics de glace se formèrent, montant droit vers le haut et ils empalèrent net l'Orque.
Elle se redressa et vit que Thorïn était acculé au bord. Allongé sur le dos, son adversaire se préparait à le tuer ! Niphredil voulut se redresser pour l'aider, mais la douleur dans son dos l'en empêcha. Elle se dépêcha de poser les mains sur ses plaies. De la glace apparut dessus, stoppant net l'hémorragie.
Elle leva la tête et vit soudain l'Orque tomber dans le vide. Thorïn eut le temps de lui arracher l'épée plantée dans son ventre : Orcrist !
Le nain jeta un bref regard en bas, regardant le fils de Thranduil tuer Bolg en le faisant tomber dans le vide avec les débris d'une tour suspendue au-dessus du vide.
Le nain courut près de la jeune fille.
"Vous êtes blessée…" dit-il.
"Je survivrai… Thorïn ! Vos neveux, ils…"
"Je sais. Mais il faut vous emmener loin d'ici et vous soigner, si vous ne voulez pas les rejoindre !" siffla Thorïn.
Soudain, un grognement attira leur attention en direction de la rive. Azog se tenait à quelques mètres d'eux.
"Thorïn…" dit Niphredil.
"Restez ici. Je m'en occupe", dit le nain.
La jeune fille voulut lui dire que non, c'était de la folie. Elle voulait l'aider, mais elle avait mal, et sa magie s'épuisait, trop occupée à soigner ses blessures.
Lentement, Thorïn s'approcha d'Azog. Soudain, un cor d'Orque retentit. L'armée de Bolg apparut derrière lui. L'Orque eut un sourire méchant.
Niphredil secoua la tête. Non ! Elle ne permettrait pas ça ! Ce serait peut-être son dernier geste avant de mourir, mais au moins elle aurait agi en amie envers Thorïn jusqu'au bout !
Se mettant à genoux, la jeune fille inspira lentement, comme Elrond le lui avait appris.
Inspirer…
Expirer…
"Ta magie de l'hiver est le reflet de ton âme", avait dit le dragon blanc.
Niphredil porta les mains à son cœur. Le vent glacial qui soufflait sur le lac sembla soudain se concentrer vers la jeune fille. Thorïn et Azog se tournèrent vers elle.
La neige flottait en tourbillons autour de la jeune fille. Elle semblait même se fondre avec sa chevelure blanche.
Niphredil redressa la tête. Son visage était recouvert de belles écailles argentées, ses yeux étaient bleu translucide et ses pupilles fendues.
Ouvrant grand les bras, Niphredil créa des filaments de cristaux de glace qui flottèrent au-dessus d'elle, formant un immense dragon blanc. Celui-ci se dressa haut dans le ciel, puis ouvrit grand la gueule.
Une gigantesque vague de vent polaire jaillit de sa gueule et fendit l'air, fonçant droit sur l'armée qui arrivait derrière Azog.
Ce dernier regarda avec horreur la vague de froid frapper tout le bataillon et les changer en statues de glace, les tuant sur le coup.
Niphredil frappa dans ses mains. Toutes les statues d'Orques glacés explosèrent en morceaux de chair congelée, qui tombèrent au sol.
Fou de rage, Azog se tourna vers la jeune fille. À bout de forces, celle-ci tomba au sol et perdit connaissance. Elle se sentit sombrer dans l'obscurité.
L'Orque Pâle voulut se jeter sur elle pour la tuer, mais Thorïn bloqua son épée avec Orcrist.
Le combat entre les deux ennemis commença.
XxXxXxXxXxXxX
Un cri d'aigle réveilla la jeune fille.
Un aigle ?
Niphredil ouvrit les yeux et vit les oiseaux géants qui volaient dans le ciel, faisant tomber des Orques prisonniers dans leurs serres, tandis que d'autres faisaient tomber des ours envoyés par Beorn pour combattre l'ennemi.
La jeune fille se redressa et mit quelques secondes à se souvenir de ce qui s'était passé.
Sa blessure avait guéri, elle ne ressentait même plus la douleur.
Elle était toujours sur le lac gelé. Il régnait un tel silence, à présent…
Elle regarda autour d'elle et vit, plus loin, le cadavre d'Azog. Lentement, elle s'approcha de lui. Pas de doute, il était mort. L'épée de Thorïn était plantée dans son ventre.
En le voyant mort, la jeune fille ressentit un étrange choc.
C'était lui qui avait détruit son ancienne vie sur Terre.
C'était lui qui lui avait fait boire du sang de dragon.
C'était lui qui avait scellé son destin sur Arda.
Et maintenant, il était mort.
Ce qui signifiait que Thorïn avait gagné !
La jeune fille le chercha du regard. Lorsqu'elle le vit allongé plus loin, près des escaliers des ruines, elle prit peur.
"Thorïn !"
La jeune fille atterrit dans une glissade près de lui et le regarda. Le nain avait encore les yeux ouverts et respirait difficilement. Du sang maculait son visage, il avait une balafre à la tempe. Et Niphredil vit qu'il avait une horrible plaie au ventre qui lui faisait perdre beaucoup de sang.
La jeune fille invoqua aussitôt son pouvoir et fit apparaître une couche de glace sur la blessure pour stopper l'hémorragie.
"Niphredil…" murmura le nain.
"Chut ! Ne bougez pas ! Je vais vous soigner, ça va aller…"
Mais soudain, Niphredil ne put créer plus de magie. Elle sentit la soif assécher sa gorge.
Oh non ! Pas maintenant ! Pas maintenant…
"Allez, bon sang !" cria Niphredil en agitant frénétiquement les doigts.
Thorïn prit doucement sa main dans la sienne.
"Je suis désolé pour… pour ce que j'ai fait…" dit le nain.
Niphredil regarda Thorïn. Il la fixait avec l'air triste, presque effrayé. Il avait conscience qu'il allait mourir, et il ne voulait pas partir sans avoir au moins obtenu le pardon de son amie.
"Je suis désolée aussi", dit Niphredil.
Thorïn fut pris d'un éclat de rire qui se changea en une toux douloureuse. Il cracha du sang. Niphredil fit la grimace. Il n'allait pas tenir longtemps. La glace lui donnerait un peu de répit, il perdait moins vite du sang. Mais l'hémorragie persistait en lui. La magie ne parvenait pas à le soigner.
"Vous n'avez pas à être désolée… Vous avez toujours été là… Sans vous, jamais nous n'aurions été aussi loin… Je n'aurais jamais retrouvé mon royaume…"
"Thorïn, je vous en prie, ne parlez pas ! Des renforts vont arriver, alors économisez vos forces. S'il vous plaît !" supplia Niphredil.
"Inutile… Je sais que je vais mourir… Mais je voulais vous parler… une dernière fois… Ma belle magicienne de glace… ! Depuis que je vous ai vue dans cette superbe robe rouge… à Lacville… le soir de la fête… Vous étiez si belle… comme une rose qui résistait aux frimas de l'hiver…"
Lentement, il tendit la main et caressa la joue de la jeune fille, y laissant une trace sanglante. Mais Niphredil était trop choquée pour en tenir compte.
"C'est pour cela que j'ai ressenti une telle rage en apprenant votre secret… Mon cœur était brisé ! Je me suis abandonné au Mal du Dragon pour oublier… Mais même alors, votre visage revenait me hanter…"
Une nouvelle quinte de toux interrompit le nain. Niphredil ne sut quoi répondre à cela. Elle retrouva ses esprits en entendant Bilbon arriver près d'eux.
"Bilbon !" dit Thorïn.
"Ne bougez pas. Restez tranquille", dit le Hobbit.
"Je n'arrive pas à le soigner. Il a une hémorragie interne ! Où est Gandalf ?" dit Niphredil, affolée.
Bilbon porta la main à sa bouche pour retenir un cri. La blessure de Thorïn était grave ! La glace qui recouvrait sa plaie était rouge et commençait à fondre.
"Je suis content de vous voir. Je veux vous quitter en ami", dit le nain.
"Non. Vous n'irez nulle part, Thorïn. Vous allez vivre", dit Bilbon avec fermeté.
"Je regrette mes paroles et mes actes. Vous avez agi en véritable ami, comme Niphredil. Pardonnez-moi… tous les deux. J'étais aveugle. Je suis désolé… de vous avoir infligé ces épreuves", dit le nain.
"Non ! Non, non, non, non, je me réjouis d'avoir enduré ces épreuves, Thorïn. Toutes, sans exception ! Un Sacquet n'en mérite vraiment pas tant", dit Bilbon.
Thorïn se tourna vers lui et sourit.
"Adieu… Maître Cambrioleur. Retournez à vos livres. Et à votre fauteuil. Plantez vos arbres. Regardez-les grandir. Si davantage de gens préféraient leur chez-soi à l'or… le monde serait bien plus joyeux…"
Puis il se tourna vers Niphredil. Lentement, avec un ultime effort, il tendit l'index vers la joue de la jeune fille. Une larme se posa dessus et se changea en une perle de glace. Le nain la mit dans son poing, qu'il posa ensuite contre son cœur.
"Un diamant… plus beau… que l'Arkenstone… ! J'emporte ce joyau… avec moi… dans l'au-delà… ma belle rose de l'hiver…" dit le nain avec un faible sourire.
Malgré ses larmes, Niphredil se força à sourire. Doucement, elle prit le visage du nain entre ses mains.
"Merci pour tout, Thorïn Écu-de-Chêne, Grand Roi sous la Montagne", dit-elle.
Puis elle se pencha et déposa un baiser au coin des lèvres du nain. Thorïn ferma doucement les yeux, savourant le contact des lèvres douces et fraîches de Niphredil.
Lorsque la jeune fille se redressa, elle sentit à nouveau la morsure froide dans son cœur. Elle se redressa lentement et vit le fantôme de Thorïn, debout près de son corps désormais sans vie, avant de disparaître.
Bilbon ne vit rien. Il secoua le corps de son ami, le suppliant de rester, de tenir bon, de regarder les aigles qui arrivaient dans le ciel.
Niphredil prit le Hobbit dans ses bras et le serra fort contre elle.
Les deux amis sanglotèrent ensemble un moment, pleurant la perte de leur ami.
