Note de l'auteur :
Tout d'abord, je vous souhaite une très bonne année 2020 ! J'espère que cette nouvelle année vous sera très favorable !
Ensuite, j'aimerai partager avec vous une review que j'ai reçu ainsi que la réponse que j'ai écrite :
felicity skye 2
"l histoire est nul . on ne connaît pas le fils conducteur.
les événements ne sont pas expliquer on as l'impression que les chapitres ne se suivent pas"
Voici ma réponse :
"Très cher felicity skye 2,
J'ai pris note de tes impressions mais aussi et surtout de tes énormes fautes d'orthographe, de grammaire et de conjugaison.
Sache que si on ne voit pas le fil conducteur, c'est parce qu'on est qu'au début de l'histoire. Les événements ne sont pas expliqués tout de suite parce qu'ils le sont au fil de l'histoire. Oh, et si tu as l'impression que les chapitres ne se suivent pas, cela doit être parce que les scènes se concentrent sur des personnages différents à différents moments.
Sauf rares exceptions, les intrigues de mes fictions prennent du temps à se mettre en place et ne se devinent pas dès la troisième ligne. J'essaie de travailler l'intrigue et les personnages, de les faire réagir et de les faire parler de manière cohérente. Si ma manière d'écrire ne te convient pas, c'est ton droit et je t'invite à ne pas cliquer sur le lien quand je publie l'une de mes fictions.
Je me permets de te conseiller de revoir ton français dans son ensemble ainsi que de commencer à publier tes propres écrits si tu ne veux pas que les auteurs dont tu commentes les fictions te considèrent comme un gosse qui trouve marrant de critiquer alors qu'il n'a jamais ouvert un livre de sa vie.
A bon entendeur …
Crystal of Shadow"
Je n'ai rien contre les critiques négatives, mais ça … Pour moi, c'est une personne qui déteste se plonger avec délice dans des livres qui font plus de deux cents pages et qui voient le monde en noir et blanc. Cette personne ne connait pas le tact et ne sait clairement pas mettre les formes pour exprimer son avis. Un auteur débutant qui reçoit ça peut littéralement perdre confiance en lui et c'est peut-être un futur talent qui sera perdu pour la communauté. Malheureusement pour felicity, j'écris des fanfictions depuis des années et depuis autant de temps, j'ai affiné mon style d'écriture pour que de tels commentaires ne m'atteignent pas.
Pour celles et ceux qui s'aventurent sur mes histoires et qui n'adhèrent pas - et plus largement dès qu'un lecteur tombe sur une fic qu'il n'apprécie pas - ce que je demande, si vous prenez la peine de laisser une review, c'est d'expliquer les points qui vous ont gêné ou vos désaccords par rapport à l'intrigue en termes clairs, précis et courts. Ce n'est que de cette manière qu'un auteur peut améliorer son travail.
J'avoue que quand j'ai lu ce commentaire, j'ai bondi après avoir grincé des dents devant l'orthographe. Qu'un auteur sur le site depuis un certain temps me dise ça, ok, je me serais remis en question, mais quand je me suis aperçu que felicity se contentait de mettre des fics en favori, son commentaire ne m'a même pas semblé digne d'intérêt.
Bref, désolé pour ce coup de gueule mais parfois, certains d'entre vous ne se rendent pas compte que ce que vous lisez, ce sont des heures et des heures de travail et en retour, nous les auteurs, on demande un minimum de respect, même si ça n'a pas plu.
Maintenant, je vous laisse à votre lecture et encore bonne année 2020 !
Gros bizoux
Crystal of Shadow
1) Quand le Survivant passe de pion à joueur
Les vacances approchaient et Harry était de moins en moins serein. Depuis Samain, il était de plus en plus … excité, à défaut d'un autre terme. Le soir venu, après ses devoirs, il passait au moins deux heures à voler et à faire des figures de plus en plus sportives et compliquées pour se changer les idées. Hermione, Neville et Severus étaient inquiets mais Harry les avait rassurés tant bien que mal. Même Dumbledore l'avait approché pour s'enquérir de ce regain de vitalité.
-Pourquoi tu ne m'as pas appelé pour aller voler ? se plaignit Ron quand il vit Harry revenir avec son balai sur l'épaule
-Je voulais avoir la paix, répondit Harry en ne s'arrêtant pas.
Ne voulant pas discuter, Harry traversa la salle commune, grimpa les escaliers pour aller dans son dortoir et rangea son balai dans sa malle ultra sécurisée. Il avait découvert en deuxième année que le roux se permettait de fouiller dans les affaires de ses camarades. Le brun s'était renseigné et les jumeaux avaient avoué du bout des lèvres que leur petit frère avait l'habitude de le faire à la maison. Harry prit une tenue de rechange et ses affaires de toilette puis verrouilla sa malle pour se rendre dans la salle de bain qu'il protégea soigneusement. Depuis tout petit, ce lieu était synonyme de sécurité, car aucun membre de sa famille ne se permettait d'entrer quand il y était. Il avait très vite compris que c'était pour ne pas se retrouver face aux résultats de leur « éducation » car les traces de maltraitance ne pouvaient pas passer pour des cicatrices quelconques. Une fois à Poudlard, l'un des premiers sorts qu'il avait appris était celui de verrouillage pour que ses nouveaux camarades n'entrent pas dans son havre de paix. Cela l'avait d'ailleurs bien aidé quand Ron Weasley s'était fait plus insistant.
Enfermé dans la salle de bain, Harry enchanta le bas de la porte pour qu'on croie depuis l'extérieur que la lumière était allumée de son côté puis éteint toutes les lumières. Depuis son anniversaire, il voyait de mieux en mieux la nuit jusqu'à devenir nyctalope. D'ailleurs, il était plus détendu dans l'obscurité la plus totale, comme maintenant. En fait, il se sentait dans son élément.
Sans se cogner dans les meubles, il ôta ses vêtements et se glissa sou le jet d'eau. Le savon glissa dans sa main puis sur son corps. Là aussi, il avait noté qu'il réagissait mal à ce qui n'était pas naturel. Quand il avait fait ses courses à Londres avant la rentrée scolaire, poussé par un instinct primaire, il s'était débarrassé de toutes ses vêtements en synthétique ainsi que de ses fournitures issues des animaux pour les remplacer pour du végétal. Il s'était interrogé sur cette intolérance pendant un moment mais les grimoires que lui avait remis Severus lui avaient donné la réponse.
Notre sens du toucher est plus affûté que celui des Humains. En effet, nous pouvons sentir les émotions liées à la création d'un objet, l'un des premiers stades de la psychométrie. Nous évitons donc tous les objets issus des créatures magiques, des moldus et des animaux, surtout quand la mort ou l'extraction des parties utilisées se sont faits dans la violence. Nous nous tournons vers les matières végétales au maximum. Cette faculté nous permet également d'être plus sensible à la magie ce qui fait que nous ne sommes pas à l'aise avec certaines matières magiques, plus particulièrement sorcières car elles peuvent être détournées de la Magie par leur cupidité. Nous privilégions donc des matières écologiques moldues, vélanes ou elfiques, plus respectueuses de l'environnement et de la Magie …
Harry avait été surpris mais en même temps rassuré que cette nouvelle capacité faisait partie intégrante de sa nouvelle nature. Quand Severus lui avait remis les grimoires confiés par les gobelins, il avait été surpris d'être le seul à pouvoir les lire. Comme pour le fourchelangue, il devait se concentrer pour voir la différence. Il avait été tenté de traduire pour son professeur mais l'introduction lui avait fait renoncer à cette idée. Dedans, il était expliqué en toute lettre que sa nouvelle espèce était en quelque sorte au sommet de la chaîne alimentaire et l'une des plus grandes craintes des sorciers. Ce qui l'avait étonné, c'était que dans aucun des livres, il n'était indiqué le nom de sa race mais il pouvait oublier cette petite contrariété en échange d'informations sur ce qu'il traversait.
-Dobby ? appela Harry
-Le seigneur Harry m'a appelé ? apparut Dobby
Une autre chose qui avait changé était la façon dont le traitait son ami Dobby, l'elfe de maison. Quand il avait fait appel à lui après son anniversaire, Dobby était passé d'un admirateur inconditionnel à un serviteur dévoué. La différence était tellement énorme qu'Harry avait dû lui faire promettre de ne surtout pas changer de comportement en présence d'autres personnes.
-Pourrais-tu t'occuper de mes vêtements une fois que j'aurais fini, s'il te plait ? demanda Harry
-Avec plaisir, seigneur Harry, s'inclina Dobby.
Alors qu'il se changeait pour la nuit, le brun se souvenait que l'elfe de maison était d'une aide considérable depuis qu'il avait pris contact avec les gobelins. Dobby s'était mis entièrement à son service en se liant magiquement à lui. Depuis, il était d'une fidélité à toute épreuve, gardant ses secrets malgré les nombreuses demandes de Dumbledore qui tentait sans succès d'obtenir des informations de toutes les sources possibles. Quand il était à l'école, les principales tâches de l'elfe de maison étaient de traiter son linge – le nettoyage de ses vêtements par magie avait le don de lui filer des boutons, littéralement – mais aussi lui préparer ses repas sans que qui que ce soit ne se doute que son régime alimentaire avait changé du tout au tout – oui, passer d'un repas au total par jour, ce qu'il avait réussi à cacher au monde sorcier pendant cinq ans à trois repas équilibrés par jour, avec une tendance à la viande rouge saignante, ça ne passait pas non plus inaperçu – ce qui n'était pas aisé. Quand il serait à square Grimmaurd, Dobby lui avait d'ailleurs promis de s'expliquer avec Kreattur, l'elfe de maison de la famille Black, pour qu'il ne trahisse pas sa nouvelle nature à qui que ce soit.
Harry rangea soigneusement ses affaires dans sa malle alors que Ron entra enfin dans le dortoir. Seamus, Dean et Neville étaient déjà dans la chambre, attendant la salle de bain pour se préparer à leur tour pour la nuit. Tous les trois avaient compris le besoin d'intimité du brun pour sa toilette et après l'avoir chambré quelques temps, ils l'avaient classé comme une habitude tenace. Seul Ron restait borné et le lui reprochait. Rien que pour rire, le brun lui demandait s'il voulait tenir sa queue pendant qu'il pissait ou le voir se branler. A chaque fois, le roux s'enfuyait de gêne en courant, sous les hurlements de rire de ses amis.
Harry se glissa dans son lit, activant ses nombreuses protections, puis commença ses exercices de méditation, l'une de ses méthodes pour s'endormir. Il se sentit partir tranquillement.
-Bonsoir Harrison.
-Nolan, soupira Harry. Moi qui pensais dormir tranquillement cette nuit. Vous savez que c'est reposant de ne plus regarder en direct les massacres de Voldemort ?
-Je ne peux que l'imaginer, sourit Nolan.
Depuis Samain, les rêves d'Harry étaient visités par un mâle, si beau qu'il s'était senti – et vu – bander dans son rêve, amenant un sourire railleur sur les lèvres de son interlocuteur. D'instinct, Harry avait compris que Nolan faisait partie de la même race que lui et très vite, il était apparu comme un guide. Quasiment toutes les nuits, ils se retrouvaient et discutaient.
-Une question me trotte dans la tête, fit Nolan. Tu me fais confiance. Pourquoi ?
Harry sourit.
-Simple, répondit Harry. Ma magie apprécie la tienne mais je sais également que si tu me trahis, je n'aurais aucun scrupule à te tuer. Et ça, tu le sais. Nous avons le même sang, n'oublie pas.
-Comment le sais-tu ? demanda Nolan, choqué
-Même si ma magie et moi nous nous transformons, j'ai toujours eu confiance en elle, sans limite, expliqua Harry.
-Je peux t'expliquer… fit Nolan.
-Pas pour le moment, refusa Harry. Cela fait partie des choses qui ne sont pas prioritaires, j'imagine. Je peux attendre un peu avant de savoir.
-Tu es sûr ? hésita Nolan
-Ne t'inquiète pas, sourit Harry.
Nolan inspira profondément.
-Tu as de nouvelles questions ? demanda Nolan
-Notre lien avec la Magie, réfléchit Harry. Tu as dit qu'il était différent que celui des Humains.
-C'est exact, confirma Nolan. Nous sommes beaucoup plus sensibles à Ses humeurs.
-En d'autres termes ? demanda Harry
-Nous sommes beaucoup plus sujets à la colère les jours d'orages par exemple, déclara Nolan. Agités lors des tempêtes. Plus à l'aise la nuit tombée. Ce genre de choses.
-Je comprends … fit Harry.
-En parlant de ça, autant te prévenir, les jours de conjecture magique, notre magie a tendance à devenir folle, dit Nolan.
-Je n'ai rien senti à Samain, s'étonna Harry.
-Tu as fait une crise de magie, rappela en souriant Nolan. Crise qui t'a permis de faire sauter les barrières autour de ton esprit et qui m'a permis d'enfin te contacter.
-Vu comme ça, rit Harry. Donc ?
-Je ne parle pas des fêtes sorcières, corrigea Nolan. Je parle des solstices et des équinoxes. Ce sont des phénomènes naturels que notre peuple vénère. Tu verras qu'à ces dates, tu seras survolté. Je te conseille de rester seul. Tu seras très soupe au lait, pour être gentil.
-J'aurais encore plus envie de les tuer ? railla Harry. Je n'ai pas très envie d'être accusé de meurtre.
-Il est simple de le maquiller, tu sais, rétorqua Nolan. Blague à part, isole-toi pendant au moins vingt-quatre heures ces jours-là. Trouve un moyen, impérativement.
-Je garde ce conseil en tête, fit Harry.
-Je vais te laisser dormir, sourit Nolan. Que la Magie te protège, enfant.
-Merci, bailla Harry. Que la Magie perdure et reprenne Sa place.
La dernière chose dont Harry se souvenait avant de plonger véritablement dans le sommeil fut le sourire tendre de Nolan.
§§§§§
Ragnok sourit en lisant la lettre qu'il venait de recevoir d'Harry Potter. Il s'empressa d'emballer un objet qu'il accrocha à la patte d'un Corbeau d'Ombre, un messager gobelin spécialisé pour la correspondance sensible entre la banque et les sorciers. Si tout se passait bien, le jeune homme allait recevoir l'objet après le couvre-feu et l'appeler aux alentours de minuit.
-Pourquoi ne pas m'avoir confié cet objet depuis le début ? demanda Harry en guise d'introduction à l'heure prévue
-Vos questions ne demandaient pas de réponses urgentes, expliqua Ragnok. Et vous êtes prié de le rendre à votre prochaine visite.
-Bien entendu, sourit Harry. J'imagine que ce sont des miroirs à double sens ? J'en ai eu un entre les mains et ça y ressemble beaucoup.
-Pour faire simple, c'est la version gobeline, confirma Ragnok. Comme les sorciers ne connaissent pas leur existence, ils n'ont pas pensé à protéger leurs demeures de ce mode de communication.
-Pour une fois, je loue leur stupidité, fit Harry. Si nous passions au sujet qui nous intéresse ?
-C'est pour cela que nous nous parlons, ricana Ragnok. Si je lis bien votre lettre, vous souhaitez récupérer la demeure ancestrale des Black à Londres ?
-Sans que l'Ordre du Phénix ne se doute de quoi que ce soit, confirma Harry.
-J'ai cru comprendre qu'un point vous posait problème, fit Ragnok.
-Le manoir est sous fidelitas, révéla Harry.
-C'est embêtant, concéda Ragnok. L'idéal serait de convaincre le gardien du secret de libérer l'information pour que nous installions un nouveau gardien.
-J'ai hâte de vous voir tenter de convaincre Dumbledore de laisser échapper le manoir ancestral des Black, ricana Harry.
-Curieusement, je ne suis même pas étonné de toutes les difficultés qui vous entourent, sourit Ragnok.
-Personnellement, je suis en train de finir de croire que dans une autre vie, j'ai dû commettre un crime assez horrible pour le payer encore aujourd'hui, fit Harry.
-Les voies de Mère Magie sont impénétrables, déclara Ragnok.
-C'est bien trop proche du proverbe « Les voies de Dieu sont impénétrables », fronça des sourcils Harry. Ne me dites pas que les gobelins ont côtoyé des religieux moldus ?
-Il se pourrait, sourit Ragnok. Vous êtes sûr que vous voulez savoir ?
-Vous avez raison, ça peut attendre, abandonna Harry. Donc, vous ne savez pas comment les éjecter de la maison sans que Dumbledore ne se doute que j'en sais plus que je ne devrais ?
-C'est pour cela que je voulais vous parler de vive voix, si on peut le dire, fit Ragnok. Que pouvez-vous me dire sur le manoir Black ?
-Pas grand-chose, avoua Harry. D'après ce que j'ai compris, elle avait été laissée à l'abandon depuis la mort des parents de mon parrain. Je suppose que c'est Sirius qui l'a ouverte quand j'ai révélé le retour de Voldemort.
-Quand était-ce ? demanda Ragnok
-A la fin de ma quatrième année, il y a un peu plus d'un an, calcula Harry.
-Que pouvez-vous me dire d'autre ? demanda Ragnok
-Molly Weasley nous a enrôlés pour nettoyer la maison qui était dans un état lamentable, grogna Harry. Quand j'en suis parti, elle n'avait toujours pas réussi.
-Il n'y avait pas des elfes de maison pour vous aider ? s'étonna Ragnok
-Kreattur n'est pas ce qu'on appelle un personnage serviable, railla Harry. Dès qu'il ouvrait la bouche, il insultait toutes les personnes qui passaient.
-Même votre parrain ? s'étonna Ragnok
-Même lui, confirma Harry.
-Nous connaissons ceux qu'on appelle elfes de maison, déclara Ragnok. Ils n'ont pas de comportements irrespectueux sauf si la situation l'exige.
-Il copiait simplement l'attitude du portrait de sa maitresse, haussa des épaules Harry.
-Un tableau ? releva Ragnok
-Oui, celui de Walburga Black, répondit Harry. Elle n'était tendre avec personne, même avec Sirius.
-J'ai une bonne et une mauvaise nouvelle, annonça gravement Ragnok. Je commence par laquelle ?
-La bonne ? fit Harry
-Il se peut que je connaisse un moyen pour que vous puissiez récupérer votre héritage, déclara Ragnok. Il me faudra toutefois effectuer quelques recherches pour ne pas faire d'erreurs.
-Et la mauvaise ? demanda Harry
-Le tableau de lady Black ainsi que son elfe de maison ont été manipulés, annonça Ragnok.
-Je le sais pour Kreattur, fit Harry. Je pense qu'il m'a volontairement menti quand j'ai demandé où était Sirius le soir de la bataille du ministère. Il m'a dit qu'il était sorti du manoir alors qu'il y était en sécurité.
-Non, vous ne comprenez pas, secoua la tête Ragnok. En tant que directeur de la banque, je reçois des rapports réguliers des gestionnaires des comptes concernant les locataires des coffres. Le clan Black est une famille très importante de ce pays. Walburga Black était la fille d'Irma Crabbe et malgré la personnalité du dernier lord Crabbe, assez simplette si on veut être gentil, les femmes de cette famille sont très rusées. La famille Black a des antécédents de folie réguliers qui peuvent s'expliquer par la consanguinité. Mais ni Walburga, ni Orion et ni Regulus n'avaient de magie instable, qui va de paire avec des symptômes d'instabilité psychique.
-Si je vous suis bien, Bellatrix devait avoir une magie instable ? fit Harry. Ce n'est pas l'impression qu'elle donne.
-C'est parce que les sorts qu'elle lance ne demandent pas spécialement beaucoup de magie, expliqua Ragnok. Le doloris, dont elle se sert le plus souvent, demande surtout un puissant sentiment de haine pour fonctionner. Beaucoup de sorciers pensent que la magie dite « noire » demande beaucoup de puissance alors qu'en fait, elle demande surtout de très fortes émotions. Là est la différence.
-Vu comme ça, concéda Harry. Où voulez-vous en venir ?
-Un tableau sorcier est vulgairement une copie de l'esprit de la personne au moment où il est peint, reprit Ragnok. Or, si j'ai bien compris, le tableau de Walburga Black est une véritable mégère alors que Walburga Black était la retenue personnifiée. Elle n'avait jamais un mot plus haut que l'autre et montrait son désaccord avec des mots parfaitement choisis. Elle ne criait que dans l'intimité de sa maison et uniquement quand il n'y avait que la famille proche.
-Ce n'est pas du tout comme cela que le tableau agit, constata Harry.
-Ce qui me fait penser qu'on a dû l'ensorceler pour qu'il agisse différemment, déclara Ragnok.
-Mais, et pour Kreattur ? demanda Harry
-Les elfes de maison n'obéissent qu'à des êtres vivants, déclara Ragnok. Jamais à un tableau. Ce qui me fait penser que lui aussi a été ensorcelé. Mais ce qui m'inquiète, c'est justement qu'il ait été ensorcelé.
-Pourquoi ? s'étonna Harry
-Les elfes de maison ne sont normalement pas affectés par les sorts qui touchent à l'esprit, révéla Ragnok. Ceux qui ont un impact physique, oui, mais pas l'esprit. Toutefois, comme ils se nourrissent de la magie des sorciers qu'ils servent, ils peuvent être influencés par leur état d'esprit.
-J'ai peur de comprendre, souffla Harry.
-Il faut que le sorcier dont il se nourrit soit faible psychiquement pour que l'elfe de maison qui lui est rattaché soit sensible aux sorts qui touchent l'esprit, déclara Ragnok.
-Kreattur montrait l'état d'esprit réel de Sirius ? sursauta Harry
-Oui, confirma Ragnok.
-Donc, Sirius n'a pas été soigné durant tout le temps qu'il a été enfermé au manoir Black, comprit Harry.
-C'est possible, répondit Ragnok.
A travers le miroir, Ragnok voyait le regard du jeune homme s'assombrir, signe que sa future nature prenait le dessus. Même s'ils étaient à plusieurs centaines de kilomètres de distance, le gobelin frissonna.
-Là où je veux en venir, se racla la gorge Ragnok, c'est que si l'elfe de maison de la famille Black a pu être ensorcelé, il n'y a qu'un pas pour que Sirius Black l'ait été aussi, ou au moins ait été trop faible psychiquement pour que les protections du manoir le reconnaissent comme le futur lord Black.
-Je croyais qu'il avait été renié à ses seize ans ? s'étonna Harry
-Les conséquences d'un reniement sont extrêmes, fit Ragnok. Si ça avait été le cas, il n'aurait pas pu entrer à Hogwarts.
-C'est pourtant ce que Dumbledore a dit, fit Harry.
-N'étant pas Sang Pur, il ne sait pas ce qu'est un reniement, renifla Ragnok. Non, Sirius Black a simplement été déchu de son titre d'héritier.
-Mais, et la tapisserie familiale ? demanda Harry. Son nom n'y figure plus !
-Tous les Sang Pur savent que seule les tapisseries originelles sont valables, sourit Ragnok. L'une d'entre elles se trouve à Gringotts, l'autre à la Demeure de la famille, à l'extérieur de Londres. Walburga Black pouvait faire ce qu'elle voulait avec la tapisserie que vous avez vue, tant qu'elle ne donnait pas le mot de passe pour mettre à jour la tapisserie.
-Je croyais que le manoir de Londres était le manoir ancestral de la famille ? s'étonna Harry
-Exact, confirma Ragnok. Mais ce n'est pas là où les secrets de famille sont gardés. Chaque famille Sang Pur a deux manoirs ancestraux, une résidence d'été dans l'arrière-pays, une résidence d'hiver à Londres. La Demeure est le dernier refuge de la famille en cas d'attaque. Mais là où je veux en venir, c'est que si Sirius était assez faible pour qu'on puisse manipuler l'elfe de maison rattaché à sa famille, alors les protections rattachées à sa famille n'ont pas dû s'enclencher, ce qui veut dire qu'en ce moment, le manoir Black n'est qu'une maison sorcière et non un manoir ancestral.
-Ça change quelque chose ? demanda Harry
-Ça change tout, vous voulez dire, fit Ragnok. Si vous vous présentez simplement comme l'héritier Black, vous pourrez mettre tout le manoir sous la protection de la magie du clan Black.
-Comment ? demanda Harry
-J'aimerai savoir ce que protège le fidelitas, demanda Ragnok.
-Le QG de l'Ordre du Phénix … Une minute ! Je ne suis pas censé pouvoir vous le dire, non ? s'étonna Harry
-C'est bien ce que je pensais, sourit Ragnok. Dumbledore ne peut pas mettre sous fidelitas le manoir Black parce que c'est une maison Sang Pur. S'il était l'héritier Black ou le lord Black, ça aurait été possible mais dans le cas qui nous intéresse, il ne pouvait effectuer le rituel que sur l'adresse du manoir Black.
-Sirius n'aurait pas pu jeter le fidelitas ? demanda Harry
-Pas en étant aussi instable et totalement inconscient de ses actes, déclara Ragnok. Une protection Sang Pur empêche que le représentant d'une famille n'agisse sur le patrimoine de la famille dans ces conditions. Elle interdit également qu'il effectue de puissants rituels qui ne soient pas pour son bénéfice et celui de la famille.
-Donc ? fit Harry
-Vous pouvez mettre le manoir Black sous fidelitas, annonça Ragnok.
Harry réfléchit et son visage s'éclaira.
-Est-ce qu'il est possible de séparer le QG de l'Ordre du manoir Black ? demanda Harry
-Qu'avez-vous exactement en tête ? demanda Ragnok
-Je voudrais cantonner l'Ordre dans une partie du manoir et leur interdire le reste de la maison, expliqua Harry.
-Je n'ai jamais pensé à cette solution, fit Ragnok. En théorie, cela devrait être possible mais je préfère consulter des enchanteurs spécialisés dans la protection des maisons sorcières pour vous répondre. Mais effectivement, c'est une idée ingénieuse. Comme Dumbledore n'est pas Sang Pur, il ne sait pas comment réagit une maison ancestrale et il ne pourra accuser personne. A la rigueur, il pourrait nous mettre cela sur le dos.
-Tout ce que je veux, c'est que Dumbledore soit très embêté, ricana Harry.
-Vous n'êtes pas le seul, sourit Ragnok. Dès que possible, je vais contacter des enchanteurs qui travaillent pour la banque. Est-ce qu'il y a un moyen que vous puissiez vous échapper peut-être une heure avant que vous ne vous rendiez au manoir Black ?
-Normalement non, secoua la tête Harry. Mais comme je pense qu'on va m'y cloîtrer, je peux demander qu'on se rende sur le Chemin de Traverse pour faire les courses de Noël à la descente du train.
-Je vous laisse gérer cela, hocha de la tête Ragnok.
-Pendant que nous parlons, j'ai appris qu'il y avait du mouvement du côté du cottage de Godric's Hollow, annonça Harry.
-Le terrain a été réquisitionné par le président du Magenmagot après la mort de vos parents, rappela Ragnok. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle vous n'avez pas voulu la restaurer en même temps que les autres demeures Potter. Mais pour tout travaux, votre avis doit être demandé, comme pour les dernières fois. Je crains qu'on ait oublié que malgré les événements qui s'y sont déroulés, cela reste une propriété privée.
-Les sorciers anglais ont toujours eu du mal avec les possessions d'autrui, renifla Harry. Vous pouvez y faire quelque chose ?
-Je peux enclencher une procédure maintenant que vous avez atteint seize ans, réfléchit Ragnok. Mais je crains que Dumbledore ne soit beaucoup plus nerveux si je la mets en route. Et vous serez encore plus surveillé.
-Cela change de d'habitude ? ricana Harry
-Certes, concéda Ragnok. Mais je sais que s'il s'est autant battu pour mettre la main sur votre patrimoine, il ne va pas du tout aimer ne plus avoir la main dessus.
-Ce n'est pas comme si la vie n'était pas injuste, ricana Harry.
