Note de l'auteur :
Bonjour à toutes et à tous !
J'espère que vous vous portez bien en cette période particulière. Nos habitudes ont toutes été radicalement changées et je pense, pour le meilleur comme pour le pire.
J'aimerai tout d'abord remercier toutes les personnes qui suivent semaine après semaine mes publications. Même si je n'ai pas le temps de répondre à vos commentaires, je vous en remercie. Cela fait chaud au coeur de savoir que ce qu'on écrit est apprécié par ses lecteurs. Encore merci et je croise les doigts pour continuer à vous captiver aussi longtemps que possible.
Par ailleurs, je vous annonce prochainement la publication d'une courte fiction à l'époque des Maraudeurs. Elle est entièrement écrite et quasiment corrigée mais je dois me décider si je la publie d'un bloc de 15 000 mots ou si je la découpe en plusieurs parties. Vous serez de toutes les façons très vite au courant.
Je vous souhaite une très bonne lecture et je vous dis à bientôt !
Gros bisous
Crystal of Shadow
Manipuler les foules
Garrick Ollivander ferma boutique. Les temps étaient sombres et il ne faisait pas bon de traîner dehors après la nuit tombée. Garrick savait également que ce n'était qu'une question de temps avant que Voldemort ne vienne le chercher. En effet, il était au courant de l'acte de haute magie qu'il y avait eu entre Voldemort et Harry Potter et la première explication qu'Albus Dumbledore avait avancée était que les deux items avaient un noyau provenant de la même créature.
Le fabriquant de baguette ne se leurrait pas. Si le directeur d'Hogwarts avait émis cette hypothèse, c'était parce qu'il avait pu tirer cette information de l'esprit juvénile du Survivant, qui l'avait apprise quand il lui avait vendu sa baguette.
Mais Garrick savait que celui qui avait reçu la baguette jumelle du jeune garçon n'était nullement le monstre qui terrorisait les campagnes anglaises.
L'échoppe était bardée de sorts de protections qui n'avaient rien à envier à Gringotts. Parmi lesdites protections, certains capteurs permettaient au fabriquant de faire le plein de ragots. Grâce à cela, comme les gobelins, il pouvait établir la liste exacte des mangemorts ou, de manière plus triviale, des criminels sorciers. Pour le nombre de fois où Voldemort avait attaqué le Chemin de Traverse et était passé devant sa boutique, il pouvait affirmer que le détenteur actuel de la baguette avec l'une des plumes de Fawkes n'était pas son véritable propriétaire.
Le phénomène qui avait eu lieu lors de la renaissance de Voldemort n'était pas inconnu de Garrick Ollivander. Il avait vécu de nombreuses années et il s'agissait de la dernière paire de baguettes avec des noyaux provenant de la même créature qu'il avait confectionnée. Avant cela, il en avait fait trois autres paires mais le destin de leurs propriétaires avait été tellement tragique qu'il avait préféré ne plus recommencer l'expérience. Non pas parce qu'ils étaient opposés mais plutôt parce qu'ils pouvaient faire de grandes choses ensemble. L'avant-dernier duo – qui s'était marié cela dit en passant – s'était d'abord exilé en France avant de combattre aux côtés du marquis de La Fayette en Amérique pour finir par s'y installer, non sans devenir les maîtres de duel et de défense les plus célèbres du pays, notamment parce qu'ils étaient les premiers sorciers occidentaux à avoir réussi à nouer des liens amicaux avec les shamans amérindiens et à les défendre lors de la conquête de l'ouest où ils avaient été tués.
Garrick se secoua. Oui, il savait ce qui s'était passé entre les baguettes de Voldemort et d'Harry Potter. Mais d'autres personnes se doutaient qu'il possédait cette information. Depuis cet événement, il avait échappé à de nombreuses tentatives de kidnapping. Il les avait toutes faites échouer et comme Voldemort était officiellement de retour, ce dernier n'avait plus lieu de se cacher et donc, prendrait sans doute moins de précautions.
Soudain, la magie se fit plus oppressante. Aux aguets, Garrick rangea tout son stock et son matériel dans des malles ensorcelées. Il les rapetissa pour les mettre dans sa poche avant de se rendre dans ses quartiers. Il ne possédait que le strict minimum, se sachant en danger depuis un an. Enfin, alors qu'il sentait que les barrières ployaient sous la pression, il activa la cheminée avant de retirer les protections qui lui vaudraient sûrement beaucoup de problèmes si on parvenait à les identifier puis fit couler une goutte de sang dans les flammes vertes.
Une dizaine de minutes plus tard, la boutique vola en éclats.
§§§§§
Tiens donc …
Draco terminait sa ronde mais ce n'était pas pour autant qu'il était soulagé. A raison puisqu'au moment où il allait rentrer dans les cachots, un mouvement le fit se cacher dans un renfoncement. Rapidement, il se lança quelques sorts pour ne pas se faire repérer. Plusieurs silhouettes passèrent sous son nez en direction des étages et le blond attendit qu'il n'y ait plus aucun bruit avant de sortir de sa cachette.
-C'est quoi ce bordel ?! murmura Draco
-Ça ? Des mangemorts sûrement en sortie pédagogique, répondit une voix bien connue.
Draco ne sursautait même plus à force. Depuis la première fois où il l'avait retrouvé à la tour d'astronomie, Harry rejoignait le blond à chaque fois qu'il avait une ronde nocturne. Parfois, ils discutaient, parfois non. De rivaux pendant leur première année, ils étaient devenus des amis proches à leur sixième.
Draco vit Harry s'approcher de lui de ce pas qu'il trouvait totalement envoûtant avant de froncer des sourcils.
-Je suis sous sortilège de désillusion, fit Draco. Alors comment ça se fait que tu puisses me voir ?
-Tu oublies mes supers pouvoirs, ricana Harry.
Draco leva les yeux au ciel alors qu'il annulait ses sorts. Tout au long de leurs discussions, il avait tenté de tirer les vers du nez de son ami. A défaut d'un autre nom, par autodérision, Harry avait surnommé ses nouvelles capacités ses supers pouvoirs.
-Est-ce que tu sais qui ils sont ? demanda Draco
-J'ai reconnu Greyback, grimaça Harry. Peut-être les frères Lestrange. Je ne connais pas les autres.
-Tu penses qu'on doit faire quoi maintenant ? demanda Draco
-Ils se dirigeaient vers le bureau de Dumbledore, haussa des épaules Harry. Bien que ça puisse être un plaisir de le voir en mauvaise position, sa mort n'arrangerait personne. Comme nous ne sommes pas censés être hors de notre lit en ce moment …
-Qu'est-ce que tu proposes ? soupira Draco
-On va voir Severus, déclara Harry.
-De toute façon, qu'est-ce qu'on aurait pu faire d'autre ? fit Draco
Les deux jeunes hommes se dirigèrent rapidement vers les cachots et révélèrent ce dont ils avaient été témoins au professeur de défense. Ce dernier se mit à remplir une bourse avec quelques potions de soins les plus utiles.
-Tant qu'il n'appellera pas au secours, je ne pourrais pas l'aider, fit Severus. Mais ça ne devrait pas tarder.
-Et pourquoi tu ne ferais pas semblant de tomber sur eux ? demanda Draco
-On ne sait pas pourquoi ils sont ici, souligna Severus. D'ailleurs, à ce propos …
Il fit basculer un tableau et fit couler son sang sur une pierre encastrée. L'instant suivant, une vague de magie les traversa.
-Normalement, toutes les maisons sont verrouillées, déclara Severus. Espérons qu'il n'y ait pas d'autres élèves hors de leurs lits.
-Les possibilités des directeurs de maison sont stupéfiants, complimenta Harry.
-Ce n'est rien, sourit Severus. Mais revenons à notre problème. En activant les protections des maisons, les autres directeurs vont se rendre vers le bureau du directeur. Je vais les rejoindre. Vous, vous restez ici. Si je vois une seule mèche de vos cheveux là-bas, je vous promets que vous allez amèrement le regretter.
Pour toute réponse, il eut deux sourires insolents. Pestant dans sa barbe, Severus les enferma dans ses appartements. Quand la porte se fut refermée, Draco bondit sur ses jambes et essaya de sortir.
-Il nous a enfermés ! découvrit Draco
Le blond se retourna et nota qu'Harry s'était installé confortablement dans un fauteuil.
-Tu ne veux pas aider Severus ? cracha Draco, énervé
-Non.
Le blond se figea, surpris.
-Mais … pourquoi ? demanda Draco
-Parce que c'est ce qu'on attendra de moi, haussa des épaules Harry. Enfin, du Harry naïf et Gryffondor. J'ai d'autres projets.
-Lesquels ? demanda Draco
-Les faire paniquer, sourit machiavéliquement Harry. Ils veulent un héros sans peur et sans reproche ? Dommage pour eux, il est en train de frotter des chaudrons dans les cachots.
-Et comment Severus va marcher dans ta combine ? railla Draco
-Legilimencie, sourit Harry. J'ai toujours fait en sorte qu'on ne sache rien de mes sorties nocturnes, jusqu'à aujourd'hui. Curieuse coïncidence, tu ne trouves pas.
-A t'entendre, Dumbledore serait de mèche avec les mangemorts, fronça des sourcils Draco.
-Est-ce que ce serait si inconcevable ? demanda Harry
-Ça expliquerait comment les mangemorts ont pu entrer dans l'école aujourd'hui, dut en concéder Draco. Mais après, ça reste une grave accusation.
-Tu n'as pas tous les éléments, sourit Harry. Sinon, tu remarquerais que le doute est plus que permis. Mais bref, ce n'est pas le moment d'en parler. Une partie de cartes ?
§§§§§
-Le seigneur Eutar souhaiterait avoir un entretien avec vous, s'inclina le domestique.
Nolan grimaça. Il n'appréciait guère les membres du conseil et seul Xosa avait eu grâce à ses yeux, Eutar étant la personne qu'il supportait le moins. Alors qu'il pleurait la mort de ses parents et la disparition de sa sœur Shanleigh, il avait osé utiliser le conseil pour récupérer sa tutelle. Malheureusement pour lui, les RoseSang n'étaient pas des personnages lambda et ses projets avaient échoué.
-Que Kali et Celeb restent discrets, ordonna Nolan. Introduisez-le dans le petit salon rouge.
Le domestique s'en alla prestement. Nolan termina ce qu'il était en train de faire et n'alla dans le salon qu'une demi-heure plus tard.
-J'ai failli attendre, grinça Eutar, excédé.
-Comme j'aurais pu vous refuser l'accès à ma maison puisque la bienséance veut qu'on ne présente pas chez les gens à une heure aussi tardive, contra Nolan. Rappelez-vous où vous vous trouvez et votre place !
Eutar serra les dents. Il était peut-être chef du conseil, il serait toujours en termes d'importance moins que certains chefs de famille, dont celui des RoseSang.
-Que voulez-vous ? attaqua Nolan. Et avant que vous ne me repreniez sur mes manières, je vous signale que vous êtes le premier à les avoir bafouées. Donc, allons droit au but.
-Je suis à la recherche du seigneur Xosa, marmonna Eutar.
-Aux dernières nouvelles, il s'est rendu chez lui, répondit Nolan. Qu'est-ce qui vous fait penser qu'il est ici ?
Eutar garda ses lèvres hermétiquement closes. Nolan se retint de sourire. Il n'allait pas avouer qu'il se doutait que le chef du conseil avait dû faire appel à un shaman renégat pour traquer le membre du conseil et que les traces l'avaient mené directement au domaine des RoseSang. Nolan n'allait pas révéler non plus que Kali et lui avaient senti qu'on avait voulu entrer de force sur le domaine. Non, ce serait dévoiler beaucoup trop de secrets.
-Il m'avait dit qu'il comptait vous rendre visite, déclara finalement Eutar.
-Je ne vous savais pas aussi proches, nota Nolan.
En réalité, si Xosa pouvait éviter Eutar, il ne s'en priverait pas et ce n'était un secret pour personne.
-Il nous arrivait de discuter, avoua du bout des lèvres Eutar.
-Non, il n'est pas passé, répondit Nolan. Un problème ?
-Des détails dont je voudrais discuter avec lui, marmonna Eutar.
-Bien, fit Nolan. Puisque vous avez eu la réponse à votre question, je vous souhaite une bonne fin de journée.
Le visage indigné d'Eutar fut un délice à contempler.
-Souvenez-vous, rappela Nolan. C'est vous qui avez jeté les bonnes manières aux orties. Ne vous en prenez qu'à vous-même !
Avec fermeté, le chef du conseil fut conduit aux frontières du domaine.
-Il a laissé des espions, déclara la voix de Kali.
-Détruis-les, ordonna Nolan en s'approchant de la fenêtre pour observer le départ de son hôte indésirable.
-Avec plaisir, gronda Kali. Je vais retrouver cet indélicat.
-Non, refusa Nolan. Charge-toi d'augmenter les protections au maximum.
-Que crains-tu ? s'inquiéta Kali
-Que ça dégénère, murmura Nolan. Je ne veux pas prendre de risques.
Ce qu'il ne voulait pas dire, c'était qu'il comptait bien inviter son neveu dans son domaine et il ne voulait pas qu'on ne l'apprenne sa présence avant qu'il ne soit trop tard pour ses ennemis. D'ailleurs, il allait devoir révéler ce secret à la fratrie Velvet. Celeb lui faisait des appels du pied depuis assez longtemps pour qu'il cède. De toute façon, il aura besoin d'eux pour entraîner le fils de Shanleigh. Il prenait bien son changement de nature mais appréhender ses nouveaux pouvoirs ne serait pas simple.
Nolan entendit parfaitement Kali quitter la pièce pour vaquer à ses occupations. Mais une voix enfantine le surprit.
-Tu ne vas pas me livrer ?
-Ce serait vraiment assez bizarre après t'avoir sauvé, Io, sourit Nolan.
L'enfant se percha sur le canapé et reprit son écriture sur son carnet. Qui aurait pu penser que le bambin d'à peine soixante lunes n'était autre qu'Io Xosa, le membre perdu du conseil? Nolan l'avait découvert aux frontières de son domaine, au bord de la mort. Il l'avait soigné du mieux qu'il avait pu mais il avait bien compris qu'on allait chercher son invité pour s'assurer qu'il était bien mort. L'idée de le rajeunir lui était venue quand il avait parlé du nouveau souverain faë. Le sort n'était pas permanent et visiblement, Io appréciait ce retour en enfance. Pour remercier Nolan, ce dernier consignait dans un carnet tout ce qu'il avait entendu d'étrange au conseil, y compris les derniers projets qui lui avaient valu d'être abattu à vue.
-Tu as la dent dure contre Eutar, nota Io. Est-ce parce qu'il a voulu récupérer ta tutelle ?
-En partie, soupira Nolan.
Tous les deux avaient décidé de passer au tutoiement et aux prénoms après les soins.
-Quoi d'autre ? demanda Io
-J'ai certains doutes quant à la gestion de l'enquête concernant la mort de ma famille, révéla Nolan.
-Tu penses qu'il l'a saboté ? demanda Io
-Oui, répondit Nolan.
En vérité, ce n'était pas tout à fait cela. Il avait toujours cru que ses parents et sa sœur avaient été tués puis leurs corps brûlés interdisant toute identification. Certains sorts propres aux RoseSang avaient pu déterminer les corps de ses parents mais rien n'avait été absolu pour Shanleigh. Alors quand il avait découvert l'existence d'Harry, il avait compris qu'on avait voulu lui faire croire à la mort de sa sœur qu'on avait caché dans la dimension des humains. Comme les RoseSang étaient une famille plus qu'importante dans leur monde, c'était le chef du conseil qui avait lancé l'enquête.
-Il a voulu me tuer, gronda Io.
-Visiblement, tu ne convenais pas pour ses plans, haussa des épaules Nolan. Tu as de la famille ?
-Non, secoua la tête Io. Je suis seul au monde.
-Je compte pour du beurre ? sourit Nolan
-Ce n'est pas ce que je voulais dire, balbutia Io, gêné.
-J'ai compris, ne t'inquiète pas, sourit Nolan. Tu as une dette de vie envers moi mais nous ne sommes pas assez proches pour nous considérer comme amis.
Nolan regarda distraitement dehors.
-Je ne voulais pas aborder le sujet avant mais il va me falloir une réponse assez rapidement, déclara Nolan. Maintenant que tu connais une partie de la sombre personnalité d'Eutar, que comptes-tu faire ?
-Mon sens du devoir veut que je t'aide, fit Io. Mais honnêtement, je ne vois pas comment. Mis à part mon témoignage.
-Avec ça, tu en fais beaucoup, confirma Nolan. Mais tôt ou tard, il faudra que tu te positionnes.
-Je sais, soupira Io. Mais je n'ai pas beaucoup de poids. Je te rappelle que j'ai été introduit par Eutar, celui-là même qui est en train de conduire notre peuple à sa chute !
-Tu prêches un convaincu, assura Nolan. Mais ça ne me dit toujours pas ta réponse.
-Je ne sais pas quoi dire … souffla Io.
-J'aimerai ta réponse avant le début de la prochaine lune d'obsidienne, demanda Nolan.
-Très bien, fit Io.
L'enfant sauta sur ses pieds, réajusta sa tenue et récupéra ses affaires.
-Merci pour tout, Nolan, sourit Io. Tu m'as sauvé la vie.
Pour toute réponse, Nolan lui rendit son sourire.
§§§§§
-Potter !
Harry, qui traversait le hall pour se rendre en cours, fut surpris de se faire interpeller de manière aussi cavalière. Il tourna son regard vers la voix et reconnut Rufus Scrimgeour, le ministre de la Magie, qui avançait vers lui. Neville, à ses côtés, laissa échapper un grognement.
-Je ne le sens pas, prévint Neville.
-Tu n'es pas le seul, murmura Harry. Bonjour monsieur.
-Comment allez-vous depuis notre dernière lettre ? sourit Rufus
Harry plissa le regard. La formulation sous-entendait qu'ils entretenaient une correspondance régulière alors que ce n'était pas du tout le cas.
-Depuis le début de l'année scolaire, bien, sourit affablement Harry.
Autant remettre les choses à leur place, rien que pour voir la déstabilisation du sorcier.
-Que puis-je pour vous, monsieur ? reprit Harry
-Je repensais à la conversation que nous avions eue … fit Rufus.
-Sur le dernier sujet que nous avons abordé lors de notre entrevue ? demanda Harry
-Oui, répondit Rufus.
-Monsieur le ministre, c'est une surprise de vous voir ici, intervint une voix derrière eux.
Le directeur de l'école, Albus Dumbledore, et son adjointe Minerva McGonagall, s'approchèrent d'eux alors que les élèves se rassemblaient autour d'eux.
-Peut-on vous aider ? fit Minerva. Nous ne vous attendions pas …
Rufus accepta parfaitement le reproche sous-jacent.
-Je sais que je débarque sans prévenir mais j'ai profité d'un trou dans mon emploi du temps pour venir discuter …, s'excusa Rufus.
-Utilisez mon bureau, proposa immédiatement Albus.
-Merci, professeur, sourit Rufus. Je vous suis. Potter, nous y allons ?
-Oh, si vous voulez discuter avec le professeur Dumbledore, je ne vois pas en quoi je pourrais vous l'interdire, sourit Harry. Pour ma part, je suis attendu en cours. Bonne journée à vous.
Sans attendre de réponse, Harry fila, suivi de très près de Neville.
-Tu étais censé aller discuter avec le ministre, fit Neville.
-Ah bon ? demanda ingénument Harry. Je n'ai pas eu l'impression que la question avait été posée. Encore moins d'y avoir même répondu positivement.
-Tu ne vas pas te faire des amis, ricana Neville.
-Il est temps qu'ils le comprennent, sourit Harry.
Ils entrèrent dans leur salle de cours.
§§§§§
Severus avait attendu que Draco sorte du domaine des Serpentards pour que tous les deux quittent l'école. Le professeur avait eu du mal à convaincre l'infirmière qu'il était parfaitement guéri à la suite de l'attaque des mangemorts une semaine plus tôt mais heureusement, les blessures que les quatre directeurs de maison avaient récoltées n'avaient pas été graves.
Ce jour-là, il était hors de question que le maître de potions reste à l'école. Ce dernier avait déjà fait en sorte de reporter ses cours du jour, avait prévenu ses collègues comme le directeur plusieurs mois auparavant qu'il ne serait pas là, enfin bref, que ce n'était pas le jour pour le faire chier. Si Dumbledore avait fait le lien avec l'anniversaire de l'Héritier Malfoy, mieux, avec son dix-septième anniversaire, il ne pourrait rien faire pour l'empêcher de s'y rendre sans excuse en béton.
De toutes les façons, pour parer à toute éventualité, Severus avait prié Draco de bouger son cul de son lit avant cinq heures du matin, merci beaucoup.
Tous les deux quittèrent donc le domaine en ce matin de cinq juin bien avant l'aube et utilisèrent plusieurs fois les cheminées du réseau avant de se rendre à la maison Black où Narcissa et Draco – et Lucius accessoirement – vivaient. La blonde vint leur ouvrir elle-même et leur pria d'entrer rapidement.
-Où se trouve Lucius ? demanda Severus
-Au sous-sol, répondit Narcissa. J'ai drogué sa nourriture pour qu'il ne se réveille pas de la journée.
-Pas plus ? vérifia Severus
-Non, confirma Narcissa.
-Pourquoi ? s'étonna Severus
-Je dois être sûre que notre plan a fonctionné, répondit Narcissa. De plus, je ne préfère pas mélanger la potion de sommeil avec la goutte du mort-vivant.
-Pourquoi tu veux utiliser ce poison ?! sursauta Severus
-Pour empêcher Lucius de rejoindre Voldemort dans tous les cas, grimaça Narcissa. Dès qu'il apprendra ce que nous sommes sur le point de faire, tout retombera sur Lucius et n'en déplaise à certains, j'aime mon mari !
Severus hocha la tête et prit le sac que lui tendait son amie. Le jeune sorcier, en bon héritier Sang Pur, ne montrait pas son angoisse pour ce que lui réservait les prochaines heures. Tous les trois se dirigèrent vers la cheminée et jetèrent la poudre pour se rendre au corps de garde du château Malfoy. Narcissa et Severus se placèrent hors des protections du château tandis que Draco se tenait fièrement devant les grilles. Franchement, il s'entailla la paume de la main à l'aide d'une lame sorcière totalement vierge et la plaqua contre la serrure du portail.
-Mon nom est Draco Lucius Malfoy-Black et je viens récupérer ce qui m'est dû ! tonna Draco
Le portail s'illumina brièvement avant que les grilles ne grincent et ne s'ouvrent assez pour laisser passer à peine une personne, comme une invitation à entrer. Pourtant, le blond ne fit pas un pas. A la place, il banda soigneusement sa main avec un morceau de tissu imbibé de potion de cicatrisation avant de fixer de nouveau les frontières du domaine.
-Narcissa Druella Black-Malfoy et Severus Seth Tobias Snape-Prince, par les liens du sang et de la magie, seront à mes côtés en ce jour, déclara Draco. Je serais garant de leurs actes et des secrets qu'ils découvriront en ces lieux.
Les grilles clignotèrent et ensemble, Narcissa et Severus s'avancèrent et laissèrent Draco entailler à leur tour leur paume avec la lame nettoyée pour qu'ils puissent la poser sur la grille. Cette dernière s'illumina et s'ouvrit pour les laisser passer tous les trois.
-Que Mère Magie nous protège et nous garde, souffla Draco.
Et ils entrèrent.
§§§§§
Les discussions entre Nolan et Harry étaient toujours régulières malgré les événements qui se déroulaient dans leurs vies respectives.
-Qu'est-ce qui va se passer au prochain solstice ? demanda Harry
-Je ne sais pas, avoua Nolan. Tu as déjoué tous les pronostics et si on devait se fier à toutes tes transformations, tu aurais dû devenir l'un des nôtres depuis l'équinoxe de printemps. Donc je ne préfère pas me prononcer.
-J'aurais la surprise, fit Harry. Comme si je n'en avais pas l'habitude …
-Ne boude pas, sourit Nolan. Bon, nous allons devoir aborder des sujets sérieux. Ton anniversaire approche et tu dois faire des choix.
Nolan préférait passer sous silence que pour cela, il faudrait qu'il survive à son dix-septième anniversaire. C'était extrêmement rare mais ça pouvait arriver. Pas la peine de l'inquiéter.
-Quels choix ? demanda Harry
-Déjà, autant te le dire tout de suite, tu devras rester plusieurs lunes pour maîtriser tes nouvelles capacités, prévint Nolan. Il serait plus sûr qu'à ce moment-là, tu quittes la dimension des humains.
-Combien de temps ? demanda Harry
-Cela ne dépendra que de tes progrès, hésita Nolan. Je serais intransigeant sur un point, tu devras maîtriser les bases avant tout autre chose. Même si tu dois rater la rentrée des classes et une partie de ta scolarité, si d'aventure tu veux la poursuivre.
-On verra en temps voulu, haussa des épaules Harry.
-J'ai déjà en tête deux professeurs, en plus de moi-même, continua Nolan. Kali s'occupera de la partie magie, Celeb la partie physique. Je me chargerai de faire le lien entre les deux. Il se pourrait que tu aies encore un autre professeur mais je préfère ne pas le programmer.
-Ensuite ? demanda Harry
-Tu as des « devoirs » déposés sur tes épaules alors que tu n'avais que quelques lunes, renifla Nolan. Si tel est ton souhait, je ne t'empêcherai jamais de venir en aide aux humains.
-Aurais-je ton soutien ? demanda Harry
-Non, répondit Nolan. Tu sais parfaitement pourquoi.
Harry eut un petit sourire, penaud. Depuis que Nolan avait pris contact avec lui, il avait compris que ce n'était pas la guerre de son nouveau peuple et donc, qu'il n'avait pas à intervenir. Si on suivait cette ligne, ce n'était pas sa guerre ! Mais la prophétie existait et il se devait de s'y soumettre. Enfin … jusqu'à ce qu'il en comprenne tous les tenants et aboutissants.
-Est-ce que je pourrais emmener des amis avec moi ? demanda Harry
-Si tu n'as pas trouvé de mention de notre peuple dans les livres humains jusqu'à ce que les gobelins ne te donnent ces grimoires par le biais de ce sorcier, c'est pour une bonne raison, pointa Nolan. Jusqu'à ce que tu te maitrises parfaitement, de toute façon, aucun humain ne devra te voir.
-Ce qui pourrait prendre beaucoup de temps, fit remarquer Harry.
-Je ne suis pas inquiet sur ce sujet, sourit Nolan. Si on doit se fier à la vitesse de tes transformations, tu pourrais réserver bien des surprises.
-Soit, fit Harry. Est-ce que je pourrais au moins leur écrire ?
-Pour cela, il faudrait que nous trouvions un moyen sûr, réfléchit Nolan. Jusqu'ici, je ne me suis jamais penché sur le sujet puisque je n'avais aucun intérêt dans la dimension des humains.
-Après ton entraînement, je devrais y retourner, rappela Harry. Autant y réfléchir dès maintenant.
-Tu as raison, sourit Nolan. Kali sera ravie de le faire.
-Ce n'est pas la première fois que tu mentionnes ce nom, releva Harry. Qui est-ce ?
-Kali est une shaman, l'équivalent de mage dans ta dimension, répondit Nolan. Celeb, son frère et mon meilleur ami, est le chef de ma garde personnelle. C'est un mercenaire, un soldat, si tu préfères.
-Mais pas un guerrier ? demanda Harry
-Où as-tu entendu ce terme ? sursauta Nolan
-C'était dans l'un des livres des gobelins, répondit Harry.
-Si ce que je pense se réalise, tu vas le savoir très bientôt … sourit Nolan.
