Le barrage est rompu
Pétunia se leva calmement, sentant tous les regards se poser sur elle. Elle leva ses mains à hauteur de poitrine pour que ses gestes ne prêtent pas à confusion puis retira fermement sa bague de mariage. Elle la déposa sur la table sous le nez d'un Vernon Dursley rougeaud et furieux avant de se tourner vers le juge et l'avocat adverse pour les remercier du temps qu'ils avaient pris pour instruire leur affaire. Elle fixa quelques instants son désormais ex-mari avant de préférer se taire pour ne pas paraître désagréable.
-Maître, nous y allons ? fit Pétunia
-Avec plaisir, sourit Matthew Lawrence.
Tous les deux quittèrent le tribunal et prirent la voiture qui les attendait pour être conduits dans l'étude de l'avocat. Une fois qu'ils furent installés, Matthew la parole.
-Vous êtes définitivement divorcée de Vernon Dursley, félicita Matthew. Que comptez-vous faire ?
-Harry a mis à ma disposition une maison dans laquelle je suis installée, sourit Pétunia. Je vais refaire ma vie en créant mon entreprise de retouches de vêtements. Je compte engager Johann pour qu'elle puisse vivre avec Luka.
L'avocat fronça des sourcils. Harry lui avait demandé de suivre attentivement ce qui se passait avec cette jeune fille et malheureusement, après le départ de Pétunia, elle était restée chez les Dursley où elle était devenue l'esclave des deux hommes. D'ailleurs, ses contacts l'avaient pressé de contacter les autorités car la mère et l'enfant étaient vraiment en danger.
-En parlant d'eux, comptez-vous leur rendre visite ? demanda Matthew
-Malheureusement pour Vernon, Dudley reste mon fils et donc Luka est mon petit-fils, renifla Pétunia. Contrairement à ce qu'ils peuvent penser, j'ai des liens avec Johann et Luka, surtout depuis que sa famille ne veut plus entendre parler d'elle.
L'avocat retint son sourire. Finalement, il n'aurait même pas besoin de faire part à la moldue des conclusions de ses observations. De plus, il y avait de très grandes chances pour que l'enfant soit magique donc il serait vraiment mieux de l'écarter de ce foyer qui deviendrait très vite violent.
-Vous m'aviez parlé de vacances, sourit Matthew. Où comptez-vous aller ?
-Minorque, répondit Pétunia. Je ne savais pas qu'Harry avait autant de maisons à disposition.
-C'est un lord sorcier, rappela Matthew. Les Potter existent depuis des siècles et ont eu le temps de faire fortune.
Pétunia hocha de la tête. A cause du sort qui contrôlait ses faits et gestes, elle n'avait jamais pu se renseigner sur la personne que sa petite sœur avait épousée. Maintenant qu'elle était libre, elle s'était rendu compte que si Harry avait été déposé sous le porche de sa maison et qu'elle n'avait pas été prévenue de l'ascendance exacte de son neveu, cela devait être en partie pour qu'il ne connaisse pas son véritable poids politique et financier.
La discussion se poursuivit sur les détails du divorce.
§§§§§
Sirius Orion Black ne pouvait pas y croire. Et pourtant …
Cela faisait plusieurs mois qu'il suivait le programme préconisé par Angus Boer et Dimitri Vater. Il avait repris des forces, réapprit à aimer la nourriture puis avait véritablement apprivoisé sa magie. Dimitri avait profité du fait qu'il n'ait plus tenu de baguette depuis des lustres pour l'initier à la magie sans baguette. En tant que sang pur, ça aurait dû n'être qu'une formalité mais Gellert Grindelwald avait attaqué beaucoup de familles sang pur possédant des dons rares, ce qui avait poussé lesdites familles à ne pas éduquer ses héritiers à ces capacités pour ne pas attirer des jalousies dangereuses. Certains d'entre eux ont même été diabolisés par les bons soins d'Albus Dumbledore, notamment le don de fourchelang.
Enfin bref …
Quand Sirius avait maitrisé les bases de la magie sans baguette, Dimitri avait mené le sorcier à la demande de ce dernier vers l'un des fabricants de baguettes les plus célèbres au monde, Stanislas Gregorovitch. Bourru à la limite de l'antipathie, le fabricant n'avait mis que trois heures avant de lui confectionner une baguette sur mesure qui refuserait catégoriquement les sorts de contrôle du ministère de la Magie britannique. Sirius ne s'était jamais autant senti en phase avec sa baguette, même avec la première qu'il a eue. Dimitri avait alors engagé un précepteur qui lui avait revoir tout le programme scolaire.
C'était à ce moment-là que Sirius avait compris l'impact de Dumbledore sur la Grande Bretagne sorcière. En effet, alors qu'il était soulagé d'arriver à la fin du programme des ASPIC, son précepteur et Dimitri lui avaient indiqué qu'il était seulement arrivé à celui des BUSE, plus exactement à la moitié du programme de cinquième année. L'ancien évadé avait alors compris que le niveau de son pays était bien trop bas pour que ce ne soit pas accidentel. Des élèves de septième année du monde entier pouvaient en remontrer sans problème aux aurors de Grande Bretagne ! Lui-même pouvait aisément se faire botter le derrière par l'un d'entre eux ! Pas étonnant que les sangs purs semblent bien plus intelligents que les autres élèves puisque les standards de leurs familles étaient plus hauts que ceux de l'école mais toujours en dessous de ceux du reste du monde. Trahi au plus profond de son être, il avait décidé de montrer ce qu'il savait faire et de rattraper son retard monstrueux. C'était devant cette belle preuve de motivation et de conviction qu'Angus Boer était revenu et avait décidé d'utiliser son art.
Pour cela, il avait fait venir l'une de ses assistantes, une Cubaine nommée Esperanza qui, après avoir suivi sa famille aux Etats-Unis, avait dû devenir strip-teaseuse pour subvenir aux besoins de sa famille. L'un des « protecteurs » de sa famille – qui lui avait trouvé son fameux travail – avait bien remarqué que la jeune fille réussissait miraculeusement à attirer et à garder l'attention des hommes qui la regardaient. Angus passait par là lorsque la jeune fille avait fait exposer sa magie quand le « protecteur » avait voulu la prostituer contre son gré. Mourante, Angus l'avait soignée puis l'avait convaincu de le suivre pour développer son don. En moins de trois ans, elle était devenue l'un des maîtres Rouge les plus emblématiques aux côtés d'Angus qui en avait profité pour lui faire entamer des études pour devenir psychologue spécialisée dans les couples – en d'autres termes, elle était devenue sexologue.
Le rôle d'Esperanza avait été simple : éveiller sexuellement Sirius. Lui qui se prenait pour un grand tombeur, il était allé se rhabiller face à la femme d'une trentaine d'années. Elle lui avait appris la véritable signification de la sensualité, de la séduction et surtout, de la sexualité. Pendant tout le mois où Esperanza s'était occupé de Sirius, il n'y avait jamais eu de pénétration ou d'échanges de faveurs sexuelles. Il y avait eu des contacts intimes, il ne fallait pas se leurrer, mais la femme avait éveillé tous les sens de Sirius. Angus s'en était frotté les mains car très vite, la magie du sorcier avait réagi à cette stimulation et de manière très puissante. Sirius s'était vu réagir sous la caresse d'une plume, du cuir, de la cire chaude ou encore de l'huile parfumée. Le passage vers des pratiques moins conventionnelles s'était fait presque naturellement mais Esperanza s'était contentée du bondage et de quelques dérivés comme les menottes ou encore les foulards. Les massages érotiques avaient également été une révélation pour Sirius qui avait fini par s'amuser plus profondément avec une jeune femme de la connaissance de Dimitri qui avait été partante pour une nouvelle expérience sexuelle sous la houlette d'Esperanza et d'Angus qui dirigeraient le couple éphémère. Mais ce jour-là, ce n'était ni Danica ni Esperanza qui était à ses côtés.
Mais Angus, lui aussi en sueur à la suite de leurs activités sexuelles.
Lors de l'une des séances d'Esperanza, Sirius avait eu les yeux bandés et ne devait qu'apprécier le massage que lui faisait la jeune femme. Mais au moment où elle lui avait enlevé le bandeau, il avait découvert que c'était Angus qui avait frôlé ses zones érogènes. Il avait piqué une crise jusqu'à ce que la maîtresse Rouge ne lui rappelle que le plaisir restait le plaisir, peu importait que ce soit un homme ou une femme qui le lui donne. Son caractère curieux reprenant le dessus, il avait fini par accepter les mains d'Angus sur lui. Il avait exploré son homosexualité et avait fini par concéder être bisexuel. Il continuait à fréquenter Danica mais il passait de plus en plus de soirées avec Angus.
C'était le cas ce soir-là.
-Pourquoi tu ne me pénètres pas ? demanda Sirius à bout de souffle
-Je ne pense pas que tu aies découvert les vertus insoupçonnées de ta prostate par la volonté de Merlin, ricana Angus, fatigué.
Sirius rougit. En effet, le maître Rouge lui avait découvrir les sex-toys sur sa personne et il ne comptait plus le nombre de fois où il en avait explosé de plaisir. Il avait également appris que les mains pouvaient également délivrer des caresses beaucoup plus intimes et encore plus stimulantes et jouissives.
-Quand même, souffla Sirius en s'appuyant sur son coude.
-Tu es vierge, Sirius, rappela Angus en faisant venir par magie deux verres d'une boisson fraîche.
-Euh non, fit Sirius. Vu le nombre de fois où j'ai fait hurler Danica …
-Tu sais parfaitement ce que je veux dire, fit Angus. Je serais ton premier, Sirius, et je veux que tu sois complètement à l'aise …
-Vu ce qu'on fait, je pense que je ne peux être qu'à l'aise avec le fait de prendre du plaisir avec un homme, coupa Sirius.
-Est-ce que tu penses que tu es assez préparé pour te prendre une queue dans le cul ? coupa Angus
-Que de vulgarité, ricana Sirius.
-Mais la question est là, insista Angus. Es-tu prêt pour une telle relation sexuelle ?
Sirius comprit qu'Angus voulait que sa première fois se passe dans les meilleures conditions possibles.
-Je pense, hésita Sirius.
-Tant que tu ne seras pas certain, je n'irais pas plus loin, trancha Angus. En plus, je compte utiliser la perte de ta virginité pour faire sauter tes consignes mentales.
Sirius se redressa, inquiet.
-Je ne veux pas me marier ! s'écria Sirius
-Mais quel abruti, soupira Angus en s'asseyant. Je sais qu'en Occident, la virginité est utilisée pour sceller des liens indestructibles. Mais il ne s'agit que de l'un des rituels possibles pour cette occasion et ça, les sorciers d'Europe l'oublient volontiers, tellement ils ont peur de la magie Rouge.
-Donc, on ne va pas se marier ? fit Sirius en demandant confirmation
-Non, on ne va pas se marier, assura Angus.
-Ouf, soupira Sirius. Mais qu'est-ce qu'on va faire alors ?
-Je n'ai pas encore choisi, avoua Angus en se levant.
Il passa dans la salle de bain pour se soulager et se rafraîchir avant de retourner dans la chambre que Sirius avait aérée après s'être nettoyé par magie. Ils s'assirent dans deux fauteuils face à face, se fichant de leur nudité respective.
-J'ai vu avec Dimitri plusieurs rituels de magie Rouge qui pourraient convenir, déclara Angus. Mais ils ont certains effets secondaires qui pourraient te porter préjudice. Je suis en train d'en créer spécialement pour toi mais il n'est pas encore au point.
-Ça sera dangereux ? s'inquiéta Sirius
-La vie n'aurait pas cette saveur s'il n'y avait pas de danger, répliqua Angus. Mais de toute façon, nous ferons le maximum pour que le risque soit le plus réduit possible.
-Qu'est-ce qui se passera ensuite ? murmura Sirius
-Je ne sais pas, avoua Angus sur le même ton. Mais je suis certain d'une chose. Quand tu partiras d'ici, ce ne sera pas en tant qu'évadé qui se cachera du monde mais en tant que lord qui se dressera contre lui.
§§§§§
Ginny regardait avec suspicion le journal qui était posé sur la table basse.
Avec Luna, elles avaient trouvé l'ouvrage dans une pièce que venait de déserter des élèves plus jeunes. Sans aucune hésitation, Luna s'en était emparée et elles s'étaient réfugiées dans une salle abandonnée pour être tranquille.
La rousse n'était pas sereine. Lors de sa première année, elle avait été prise sous la coupe d'un journal ensorcelé pour qu'elle obéisse à son créateur. Sans la présence d'esprit d'Hermione, Luna, Harry et Neville, elle serait morte dans les profondeurs de l'école.
Donc ce journal ne lui inspirait pas du tout confiance.
-Mais il est sûr, intervint Luna.
Toute personne extérieure à leur bande était facilement surprise par les paroles sans queue ni tête de la blonde. Mais depuis le temps, ses amis avaient appris qu'en plus de son don de voyance, elle était empathe dans une moindre mesure et donc, pouvait ressentir les émotions les plus fortes des personnes autour d'elle.
Ici, la méfiance qui ressortait par tous les pores de la peau de Ginny.
-Je n'y crois pas, balança Ginny.
-Il est magique, je ne te le cache pas, soupira Luna. Mais plus au niveau des protections qu'il possède.
Ginny croisa les bras, faisant comprendre qu'elle n'avait toujours pas confiance.
-Et si c'était une ruse ? marmonna Ginny
-Tu n'as pas confiance en mon don ? sourit Luna
-J'aurais toujours confiance en toi, assura Ginny. Mais pas en ce qui nous entoure. Y compris ce journal.
-Même si je te dis qu'il est passé dans les mains de la majorité des élèves ? révéla Luna
-Raison de plus, se buta Ginny.
Luna soupira. Ginny n'avait pas tort, on ne pouvait pas toucher sans précaution un artefact magique dont on ne savait rien, même si sa magie clamait qu'il était une bonne chose. Vaincue, Luna emballa l'objet et entraîna la rousse vers les cachots, plus exactement les appartements de Severus Snape. Ginny renonça à demander à la blonde de quelle manière elle avait pu obtenir le mot de passe de ces lieux et lui emboîta le pas. Elles s'installèrent en attendant le propriétaire des lieux et firent venir un service de thé.
Une heure plus tard, le maître de potions débarqua telle une tornade dans ses appartements. Il avait senti l'intrusion et il avait craint que Dumbledore ait réussi à passer les protections. Mais quand il découvrit les deux sorcières, il se détendit.
Avant de les fusiller du regard.
-Par quel hasard funeste avez-vous pu entrer ici ? siffla Severus
Pour toute réponse, Luna déposa le journal sur la table. Severus le fixa une longue minute, immobile.
-Où l'avez-vous trouvé ? articula Severus
-Dans une salle de classe, avoua Ginny. Les élèves venaient de l'abandonner. Vous savez ce que c'est ?
Sans un mot, Severus brandit sa baguette et lança une flopée de sortilèges à la vitesse de la lumière. Les deux jeunes filles écarquillèrent des yeux car il était rare que les adultes qu'ils connaissaient montrent l'étendue de leurs compétences.
-Cela devait être écrit qu'il devait tomber entre vos mains, marmonna Severus qui continuait à lancer des sorts.
Le maître de potions dut se mettre à réfléchir très vite. Dumbledore ne tarderait pas à localiser le journal et à le récupérer. Avec les protections des maisons de nouveau activées, cela pourrait lui donner quelques heures supplémentaires, encore autant s'il le faisait circuler dans les quartiers des autres directeurs. Ainsi il pourrait gagner au moins deux jours. Mais avec Dumbledore sur les dents …
-Mesdemoiselles, arrangez-vous pour rassembler les Dragons dans les plus brefs délais, ordonna Severus. Faites en sorte qu'on ne vous cherche pas pendant un long moment.
Les deux jeunes filles se regardèrent, la même idée leur ayant traversé la tête.
-Vous avez besoin de combien de temps ? demanda Ginny
-Le temps de lire ce journal, répondit Severus.
-On pourrait s'arranger, certifia Luna.
-Ce truc est vraiment sûr ? demanda Ginny avec répugnance
Severus se souvint que la jeune rousse avait été possédée par un journal dès sa première année scolaire. Sans la présence d'esprit de ses camarades Gryffondors et Serdaigles, elle serait morte à l'heure qu'il est.
-Les protections que j'ai pu détecter sont toutes pour la préservation de cet ouvrage, déclara Severus. Il est sans risques, dans la mesure où un artefact aussi chargé magiquement peut l'être.
-Pourquoi devons-nous le lire ? demanda Luna
-Ce journal est sûrement l'une des plus grandes preuves de la duplicité de Dumbledore, révéla Severus en désignant l'objet. Il circule depuis les vacances de fin d'année parmi les élèves et d'après ce que j'ai compris, il révèle les véritables convictions de Salazar Serpentard. Le directeur est à sa recherche et ce n'est sûrement pas pour le présenter au monde entier. Les autres directeurs et moi-même étions à sa recherche pour en prendre connaissance. Malheureusement, vous et moi n'avons que très peu de temps avant que le directeur n'arrive à le tracer. Je pourrais nous garantir au maximum vingt-quatre heures, à peine plus. D'où ma demande.
-On voit les autres immédiatement, déclara Luna. Vous le gardez en attendant ?
-Oui, répondit Severus.
Les jeunes filles bondirent sur leurs pieds et filèrent rapidement.
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Après la libération de Lucius, Tom avait décidé de regarder la situation dans son ensemble. Et c'était avec tristesse qu'il avait compris qu'il y avait une autre personne qu'il fallait arracher des griffes du mouvement mangemort.
Bellatrix Black.
De la fratrie, la cadette avait toujours été sa préférée. La dernière fois qu'il l'avait vu libre de ses pensées, elle était en train d'essayer de tomber enceinte. Le passage de Bella à l'ennemi avait été un coup particulièrement dur à supporter, surtout qu'il s'en était rendu compte que peu de temps avant la disparition de Voldemort.
Dès son retour, il avait suivi les faits d'armes reprochés à sa douce Bellatrix. L'attaque des Longbottom avait été effroyable mais Tom avait tout de suite compris qu'il ne s'agissait pas de son œuvre. En effet, la famille Black n'avait jamais caché leurs connaissances en magie dite noire. Bellatrix, en élève assidue, avait des sorts favoris qu'elle réussissait à la perfection et un impardonnable n'allait sûrement pas en faire partie, trop peu subtile pour elle. Ses actes de torture étaient tellement terrifiants qu'elle passait pour le croquemitaine pour les enfants sorciers. Depuis sa libération d'Azkaban, son nom faisait trembler bon nombre de personnes alors qu'elle n'était vue nulle part.
Heureusement, grâce à la magie du sang, Narcissa pouvait aisément retrouver sa sœur. Cette dernière, depuis le retour de Tom, vérifiait régulièrement sa position, plus encore depuis qu'elle avait été libérée d'Azkaban. La blonde n'aurait aucun mal à lui donner l'information, lui n'avait qu'à organiser son extradition vers l'Amérique du Sud pour lui ôter la marque.
Mais Tom était sur ses gardes. Depuis que le fils de Narcissa était apparu à la tête du clan Malfoy alors qu'il n'y avait jamais eu d'annonce de la mort de Lucius, leurs ennemis devaient se méfier, surtout l'imposteur à la tête des mangemorts. Il n'existait que très peu de moyens de récupérer la tête d'un clan alors que l'ancien tenant du titre était toujours vivant et visiblement peu volontaire à le céder et seuls les Sang Pur les connaissaient, d'après la blonde. Si Bellatrix venait à disparaître, il se pouvait qu'on comprenne trop tôt que le plan des mangemorts avait été découvert.
Il ne pouvait que lui tendre un piège.
Or, d'après Lucius, quand les attaques étaient lancées, ceux qui portaient la marque était enfermée dans un endroit pendant que d'autres faisaient le sale boulot.
Soudain, une idée loufoque lui traversa la tête. Et si, par le biais d'une lettre anonyme, il indiquait cette cache à Amelia Bones ? Lucius lui avait indiqué qu'il y avait des guetteurs pour les surveiller et pendant ce beau bordel, il pourrait récupérer Bellatrix, comme ce qu'il avait fait avec Sirius. Dumbledore saurait que c'était lui mais il était hors de question de la laisser entre les mains de ce monstre …
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Vernon Dursley était la risée de Little Whinging.
Tout d'abord, il n'avait pas fallu longtemps avant qu'on apprenne que sa fierté, Dudley, avait été renvoyé de son école d'élite. Ses problèmes dans son entreprise par la suite n'avaient pas arrangé sa réputation et ça s'était aggravé quand sa femme et son neveu avaient quitté la maison quand il avait été renvoyé à son tour. Avec la plainte de l'un de ses anciens employés, sans oublier son divorce, Vernon Dursley était devenu quelqu'un à éviter en ville. Pourtant, d'après son avocat, il aurait dû obtenir tout ce qu'il demandait, y compris la tutelle de son neveu Harry Potter, ce qui lui aurait valu une entrée d'argent assez conséquente. Mais comme seule Pétunia avait signé les documents pour la tutelle, Vernon n'avait aucun droit sur le brun, surtout que ce dernier s'était ouvertement prononcé en faveur de sa tante s'il devait choisir son nouveau foyer.
Dans son malheur, Vernon avait su remplacer efficacement son bon à rien de neveu. Il se souvenait parfaitement de sa prostituée favorite qui lui laissait faire ce qu'il voulait. Il avait initié son fils à ses pratiques et Dudley appréciait maintenant les relations sexuelles rudes. Quand ils avaient baisé les deux sœurs … Oh, elles avaient fait semblant de ne pas vouloir puis de ne pas aimer ce qu'ils leur faisaient mais c'était définitivement l'une des meilleures baises de toute sa vie. Il ne s'attendait pas à ce que la gamine revienne avec un gosse, persuadée que son fils assumerait ses responsabilités. Père et fils ne voulaient pas croire une prostituée qui voulait mettre la paternité de son bâtard sur leur dos mais Vernon avait arrêté Dudley à temps, arguant qu'ils n'avaient plus personne pour les servir. La gamine de quatorze ans s'épuisait littéralement à la tâche pour les servir. Comme pour Harry, il ne la frappait pas aux endroits qu'on pourrait voir et il ne touchait pas non plus à l'enfant.
Mais alors qu'il rentrait au 4 Privet Drive, Dudley, qui n'avait pas réussi à se réinscrire dans une autre école, lui avait annoncé que la gamine n'était plus là et son mioche non plus avec leurs affaires. Sachant qu'il lui avait confisqué tout ce qui pourrait lui permettre de se déplacer – dont les papiers d'identité de son enfant et les siens – Vernon savait qu'elle n'était pas loin. Malgré sa déchéance, son fils et lui étaient encore craints et personne n'oserait s'opposer à lui si on ne voulait pas des ennuis physiques.
Quelques coups de fils plus tard, Vernon ordonna à son fils de se dépêcher car la gamine avait été repérée dans un motel de l'autre côté de la ville, près de la route principale. Il n'eut même pas besoin de descendre de voiture puisqu'il vit la silhouette de la jeune fille qui tenait sûrement son bébé dans les bras monter dans une grosse voiture. Furieux de la voir s'échapper, l'homme accéléra pour lui foncer dedans, s'il ne pouvait pas l'avoir à son service, personne ne devait savoir ce qu'il lui avait fait subir. Les deux voitures se heurtèrent violemment.
Puis elles explosèrent.
