Ouragan
-Bonjour, sourit le jeune elfe.
Nva leva la tête. Celui qui se dressait devant lui était différent des autres elfes noirs qu'il avait pu côtoyer. Mais il n'arrivait pas à comprendre comment.
-Bonjour, hésita Nva.
L'elfe posa un genou à terre pour se mettre à sa hauteur.
-Je m'appelle Harry, sourit l'elfe. Comment tu t'appelles ?
-Nva, répondit l'enfant faë.
-Enchanté de te rencontrer, sourit Harry.
-Qu'est-ce que vous faites chez tante Yana ? attaqua Nva
-Je suis venu aider un … parent, avoua Harry. L'une de ses plus proches amies et sa famille étaient en danger et il voulait leur apporter son aide.
Harry jeta un coup d'œil à travers la fenêtre, où les combats faisaient rage. Il sentait l'énergie de Ric se déployer un peu plus loin et s'il se fiait à ce qu'il ressentait, il n'allait pas tarder à faire un carnage des troupes du conseil elfe.
-Qu'allez-vous faire de moi ? demanda Nva. Demander une rançon ou vous « amuser » ?
-Qui a osé te dire ça ? gronda Harry
Nva indiqua simplement l'elfe noir qui venait d'être mis hors d'état de nuire.
Harry serra les dents. Dès qu'il connaîtrait le nom de son supérieur, il se ferait un plaisir de lui faire passer l'idée de « s'amuser » avec des enfants.
-Je dois te mettre en sécurité, révéla Harry. Pour le moment, Yana, Crestell et Milena sont en train de se défendre pour empêcher les troupes d'entrer dans la maison.
Les trois femmes n'avaient pas la retenue de Ric et n'avaient aucun scrupule à massacrer les troupes ennemies. Aussi, elles n'avaient pas la puissance et l'expérience du guerrier.
-Qu'est-ce qui me dit que vous me dites la vérité ? se méfia Nva
Harry sourit. L'enfant lui rappelait lui au même âge.
-Rien, confirma Harry. Mais je peux te mener à ta famille. Je te le promets sur ma magie.
Un filet de lumière alla de l'elfe noir au faë. L'enfant fut impressionné.
-Suis-le, poussa Bethany, l'esprit de sa mère.
-D'accord, fit Nva.
-Merci, sourit Harry. Puis-je te prendre dans mes bras ? Ainsi, nous irions plus vite.
Nva hocha la tête et il se retrouva le nez plongé dans le coup de l'aîné.
-Je voudrais que tu ne regardes pas, demanda Harry. Autour de nous, il y aura des choses horribles et tu en as déjà entendu trop pour ton âge. Peux-tu faire en sorte de ne pas ouvrir les yeux jusqu'à ce qu'on arrive ?
Enveloppé dans cette aura chaude, Nva ne put qu'hocher la tête. Harry vérifia que l'enfant était bien calé avant de s'élancer.
Eutar avait fait le siège de la Rose de Sang pendant une semaine avant de se rendre compte que personne ne comprenait ses actes. Ça avait été avec une mauvaise volonté incroyable, d'après Celeb, qu'il avait ordonné la retraite de ses troupes. Mais pour autant, il n'avait pas lâché l'affaire. Devant son échec pour arrêter Ric Agni, Eutar avait sorti de son chapeau une menace imminente contre le futur souverain faë et avait fait marcher les troupes du conseil vers le royaume voisin.
En fait, d'après Milena, il venait d'apprendre que l'enfant avait disparu de la surveillance pas si discrète que cela de Chotan.
Ric avait juste eu le temps de récupérer Harry chez les gobelins avant de rejoindre la frontière, où se trouvait son intendante, sa famille et la famille royale faë. Son ancêtre l'avait mis au parfum et moins de deux heures plus tard, ils étaient attaqués. Harry avait combattu à leurs côtés jusqu'à ce qu'il s'aperçoive qu'un soldat s'était infiltré dans la bâtisse dont ils interdisaient l'entrée. Une courte pensée vers Ric, il s'était chargé de l'indélicat pour se retrouver nez à nez avec le jeune souverain.
-Tiens donc … fit une voix.
Harry se jeta sans sommation de l'autre côté de la pièce. A raison puisque l'instant suivant, l'endroit où il se trouvait explosait. Nva, qui avait reconnu la voix, rompit sa promesse et jeta un regard noir vers l'inconnu.
-Il me semblait vous avoir dit que je n'avais pas besoin de votre « protection », seigneur Chotan, cracha Nva. Vous êtes sur un domaine royal et je ne vous y ai pas invité !
-Mon Prince … tenta d'amadouer ledit Chotan.
-Il suffit ! se redressa Nva. Quittez mon royaume sur le champ avant que je ne fasse appel aux miens pour venger l'outrage dont vous êtes l'auteur.
Pendant un instant, Harry resta bouche bée. Le gosse n'avait même pas six ans et il parlait encore plus sèchement que Draco Malfoy !
-La ferme sale mioche ! gronda Chotan, excédé. Si au moins, tu t'étais tenu tranquille, tout se serait déroulé comme prévu et j'aurais pu m'amuser …
Harry vit rouge, comprenant à qui Nva devait être donné. Délicatement, il déposa l'enfant au sol et traça autour de lui des protections pour qu'il ne soit pas blessé par le combat à venir.
Car il ne comptait pas laisser cet elfe noir continuer à nuire.
-Nva ? appela Harry. S'il te plait, ne regarde pas et n'écoute pas. Je t'emmène à ta famille tout de suite après.
-Parce que tu crois que tu vas pouvoir me battre ? ricana Chotan. Ce gosse va venir avec moi et va enfin servir à ce à quoi il est destiné !
Harry se tourna et offrit un sourire rassurant à l'enfant.
-Tu peux faire ça pour moi ? demanda Harry
-Oui, répondit Nva d'une petite voix.
-Alors fais-le, ordonna Harry. Je fais vite.
Le brun attendit que le faë s'asseye à terre en se couvrant les yeux et les oreilles, entouré de ses protections, avant de reporter son attention sur son adversaire.
-Les shamans m'ont bardé de protections et m'ont donné pleins de choses pour vaincre mes ennemis, assura Chotan. Renonce avant que je ne doive te tuer.
Harry eut un sourire railleur. Haut placé – puisqu'il pouvait se payer des protections de shamans – ni mercenaire, ni shaman contre un guerrier ?
Ric allait adorer son cadeau.
§§§§§
Garrick Ollivander était au-delà de la fureur.
Son commerce était détruit – mais ce n'était pas comme si ça le peinait, s'il avait signé ce contrat d'exclusivité avec les sorciers, c'était pour suivre un but bien précis – il était recherché à la fois par les mangemorts – pour expliquer ce qui s'était passé lorsque les baguettes de Voldemort et d'Harry Potter s'étaient affrontées – par l'Ordre du Phénix – pour le protéger des méchants alors que Garrick savait que c'était pour que leur chef adoré ait la réponse à la même question que se posait son adversaire – et par le ministère – comment avait-il osé disparaître alors qu'il devait servir le peuple sorcier qui oubliait allègrement qu'il n'était pas le seul au monde à maîtriser la magie ? – son protégé avait découvert qu'il s'était fait manipulé depuis des années – ou n'allait pas tarder à comprendre à quel point, Severus n'avait jamais été long à la détente – et maintenant, ça !
Le maître fabricant se retint de tout saccager autour de lui. Son nouvel invité lui en voudrait terriblement de le faire passer de vie à trépas sans même une chance de se défendre …
-Tu as l'air particulièrement heureux, railla une voix bien connue.
Garrick fusilla du regard le nouvel arrivant.
-Je me passerai de tes commentaires, aboya Garrick.
-Je t'aime moi aussi, ricana Ragnok. Que se passe-t-il ?
-Regarde à côté, grogna Garrick.
Le gobelin obtempéra et s'étouffa.
-Il n'était pas en prison ? s'indigna Ragnok
-Je l'ai ramené chez moi, grogna Garrick. J'avais besoin de réponses et ce n'était pas en prison que j'aurais pu les avoir.
-Pourquoi ? serra les dents Ragnok
-On s'est fait rouler, grinça Garrick.
La colère du gobelin cessa de l'aveugler pour examiner la situation sous un nouvel angle.
Gellert Grindelwald était endormi dans la chambre d'à côté. Celui qui s'était rendu coupable de nombreux génocides à travers l'Europe « pour le plus grand Bien ». Qui avait ordonné l'exécution d'expériences effroyables au nom de la science, aussi bien du côté moldu que du côté sorcier et magique. On l'avait condamné à la prison à vie.
Mais jamais il n'avait révélé pourquoi il avait fait tout ça.
-Explique-toi, demanda Ragnok.
-J'ai Grindelwald dans le collimateur depuis un moment, révéla Garrick, un verre d'alcool dans les mains. Mais mes soupçons sont revenus en force après quelques éléments qui me sont arrivés ces derniers temps. J'ai voulu vérifier certains points et je suis tombé de haut.
-C'est-à-dire ? fronça des sourcils Ragnok
-Je t'épargne les détails mais il s'avère que Grindelwald n'est pas responsable de ce dont il l'a accusé, grogna Garrick.
-Tu plaisantes ? écarquilla des yeux Ragnok
-Si seulement, souffla Garrick. Je viens de l'examiner et il s'avère que son esprit a été manipulé depuis des années.
-Qu'en as-tu conclu ? demanda Ragnok
-Que nous nous sommes trompés d'ennemi pendant la Seconde Guerre Mondiale moldue, déclara Garrick. Visiblement, c'est Dumbledore qui est à l'origine de tout ce bordel en Europe.
-Et tu me disais qu'il pourrait ne pas être à l'origine de l'attaque contre les miens ? ricana Ragnok
Garrick soupira. Oui, les gobelins avaient des ennemis, même parmi les leurs, mais en Grande Bretagne, il ne fallait pas se leurrer, le premier était Albus Dumbledore.
-Que comptes-tu faire ? demanda le gobelin
-Je ne sais pas trop, avoua Garrick. D'un côté, j'ai envie de le faire mourir officiellement, le libérer de l'emprise malsaine de Dumbledore et lui permettre de revivre une nouvelle vie, mais d'un autre, même s'il était manipulé, il a quelques crimes à son actif et il doit les payer.
Ragnok hocha la tête.
-Je peux te proposer l'hospitalité des grottes le temps qu'on se débarrasse de Dumbledore, fit Ragnok.
-J'aurais plutôt besoin de tes maîtres Tisserands, fit Garrick. J'ai senti plusieurs liens qu'il faudrait couper sans défaire.
-Quels genres de lien ? s'étonna Ragnok
-Tu ne tu n'es jamais étonné de voir ce vieux fou aussi puissant ? ricana Garrick. En fait, il vole la magie de Grindelwald, entre autres je pense.
-Reprends depuis le début, ordonna Ragnok.
Garrick sourit à son ami avant de lui révéler tout ce qu'il avait découvert, notamment une malédiction qui lui était totalement inconnue.
§§§§§
Le bal du printemps était une réussite.
Les directeurs de maison étaient fiers de ce que leurs élèves avaient fait. Au moins, ça avait tempéré la fureur qui s'était emparée d'Albus Dumbledore quand il avait découvert les sujets traités par certains élèves, notamment Hermione Granger et Draco Malfoy.
Pomona Sprout, Minerva McGonagall, Filius Flitwick et Severus Snape se promenaient dans la salle où les élèves s'amusaient. Personne, et surtout pas le directeur, ne devait se douter qu'ils fausseraient compagnie à l'assemblée pour mener un dangereux rituel. L'école les avait déjà prévenus qu'un autre rituel était en préparation et d'après les éléments qu'ils avaient pu récolter, ce n'était nullement pour en renforcer les protections.
Vers vingt-trois heures, les directeurs de maison notèrent la disparition de leur supérieur. Chacun lança un signal particulier avant de quitter la salle pour qu'un golem – gracieuseté de Filius Flitwick – les remplace. Après s'être assurés que tous les habitants du château moins le directeur étaient dans la Grande Salle, ils la scellèrent puis se rendirent dans les cachots.
Grâce à Ginny Weasley et Luna Lovegood, ils avaient enfin pu prendre connaissance du journal de Salazar Serpentard, ou plus exactement d'un de ses journaux intimes, qui commençait peu après l'ouverture de l'école jusqu'à ce qu'il quitte l'école. Les informations qu'ils avaient récoltées avaient été particulièrement édifiantes mais leur avait permis de comprendre ce qui se passait exactement sur leur lieu de travail. Ils avaient pu ajuster leurs projets en conséquence mais pour autant, ils ne pouvaient pas retenir un frisson glacé quand leur regard se posait sur leur supérieur hiérarchique.
Le journal leur avait indiqué, comme Severus le pensait, l'emplacement des salles d'invocation de l'école. Le Fondateur les utilisait régulièrement pour mettre au point les potions de guerre, en partenariat avec Godric Gryffondor essentiellement, avec qui il semblait particulièrement proche.
Autant pour la soi-disant bagarre entre les deux Fondateurs …
Ils se mirent rapidement en place. Le cercle runique d'alerte luisait déjà, alertant les professeurs qu'un autre rituel était sur le point de commencer. Sur les indications de Sélène Sinistra, ils commencèrent à incanter à l'instant même du début de l'équinoxe de printemps.
Et la Magie rugit de bonheur.
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Nolan hésitait franchement entre la fierté et la colère.
Comme tout le peuple elfe noir, il avait appris la bataille qui avait eu lieu sur les terres faë menée par les troupes du conseil elfe. Beaucoup se demandaient pourquoi une telle action, surtout qu'ils étaient en paix avec les faë, mais rien n'avait fuité. Nolan avait à disposition beaucoup plus d'informations, puisque Ric et Harry avaient été sur place. Il avait donc appris qu'Eutar avait mené une bataille pour récupérer le nouveau souverain faë qui était en vacances près de la frontière. Heureusement que l'intendante du Domaine Incandescent était déjà sur place, rendant visite à sa fille, ou sinon, l'enfant en question serait enfermé dans une quelconque geôle à la merci de Chotan, l'un des chiens d'Eutar et pédophile à ses heures perdues.
En parlant de lui …
Harry l'avait vaincu en combat singulier, ce n'était pas le problème, mais Ric avait trouvé « amusant » de le ramener à la Rose de Sang pour l'interroger. Certes, ça aiderait Fin d'affronter ce bourreau d'enfants mais lui, il n'avait rien demandé.
-Allons, tu te montes la tête pour rien, souffla une voix dans le creux de son oreille.
Nolan se laissa aller dans l'étreinte de Celeb. Pendant le siège de la Rose de Sang, il avait dû descendre plusieurs fois sur le champ de bataille pour bien faire comprendre que le domaine devant lequel leurs adversaires campaient ne serait jamais le leur. Les quelques shamans présents l'avaient sérieusement blessé mais heureusement que Kali et Nolan avaient été présents pour le soigner.
-Ils ont amené ce traître chez moi ! cracha Nolan
-Ne pourrais-tu pas te concentrer sur les prouesses d'Harry ? pointa Celeb. Certes, Chotan n'est pas à la hauteur d'un guerrier mais il se défend contre un mercenaire. Ton protégé l'a vaincu sans aucune aide et sans dévoiler toutes ses véritables capacités.
Nolan soupira. Oui, Harry pouvait vraiment prétendre à être un elfe noir à part entière. La bataille qui avait eu lieu le prouvait aisément et si Ric le confirmait, cela voudrait également dire que le plus jeune avait atteint le même niveau qu'un guerrier qui avait terminé sa formation après sa transformation.
Mais sérieusement, Chotan ….
-Laisse ton animosité de côté et pense rationnellement, poussa Celeb. Chotan crie sur tous les toits qu'il est proche d'Eutar. Quand aurons-nous la chance d'obtenir des informations sur ses plans ?
-Jamais, soupira Nolan. J'ai horreur quand tu as raison.
-C'est pour cela que tu m'aimes, sourit Celeb. En attendant que Ric ait fini de sauter sur son compagnon, si on en faisait de même ? Tu es tout tendu …
-Je t'avais connu plus subtile que ça, rit Nolan avant de s'emparer de ses lèvres.
-Je conseille ta chambre, fit Celeb. Tu sais parfaitement qu'Harry va être une véritable vierge effarouchée s'il tombe encore sur nous …
Seul un éclat de rire lui répondit.
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Franck Longbottom avait une grave décision à prendre. Que sa mère soit présente ou non, dès qu'il avait été assez en forme, il avait soigneusement interrogé sa « femme ». Apprendre en premier lieu que si elle avait accepté de l'épouser, c'était uniquement pour être utile à son mentor Albus Dumbledore avait été un coup dur, mais cela lui avait permis de mettre de côté tous les sentiments qu'il avait pour elle pour mieux lui arracher ses secrets et ceux qu'elle connaissait.
Contrairement à ce qu'on aurait pu penser, Alice Longbottom née Collins était tout à fait consciente de ce que cherchait le directeur de Poudlard. Quand Franck n'avait pas caché son attirance pour la jeune femme durant ses dernières années d'école, le vieux sorcier avait trouvé là un moyen pour mettre la main sur l'un des clans les plus influents du pays. Alice avait été séduite par l'héritier mais très vite, elle avait compris que ce n'était pas ce qu'elle cherchait chez un homme. Même s'il lui avait rapidement fait confiance, la future madame Longbottom avait compris qu'elle n'aurait un droit de regard sur les affaires de la famille uniquement quand elle saurait appliquer ce que Franck lui aurait enseigné. Ce dernier avait bien remarqué que son épouse réclamait sans cesse une procuration sur les coffres familiaux ainsi que sur ses différents postes à responsabilité mais d'une part, sa mère Augusta s'y était toujours opposé et d'autre part, cela lui semblait suspect.
C'était à ce moment-là que ses soupçons s'étaient fondés.
Franck avait noté des mouvements incohérents de sa femme par rapport à leur compte commun, des sommes folles dont il ne connaissait pas la destination. Par acquis de conscience, il avait vérifié le sien propre pour découvrir les mêmes envolées, idem pour certains coffres familiaux. Pour contrer cette fuite de capitaux, il avait mis en place un montage financier qui le faisait devenir virtuellement un sang pur sans argent. Il avait soigneusement caché sa « mauvaise fortune » à sa femme pour voir ce qu'elle ferait. Et ça n'avait pas manqué.
Outre l'argent qu'Alice volait aux Longbottom, la jeune femme avait tenté de s'approprier leur patrimoine immobilier, prétextant préparer l'avenir de leurs enfants. Au cours des interrogatoires, Franck apprit que sa mort et celle de sa mère étaient programmées à brève échéance, pour que Neville puisse être éduqué sous la tutelle d'Albus Dumbledore qui aurait pu avoir également la mainmise sur le clan Longbottom. Son fils était également le plan de secours « Survivant » au cas où Harry Potter aurait fait défaut.
Mais l'une des informations les plus importantes qu'Alice avait révélé était en rapport avec la prophétie qui désignait Harry Potter comme étant celui qui devrait vaincre Voldemort.
Qui était une prophétie créée de toute pièce.
Cela avait surpris Franck mais pas totalement étonné. Quand on prenait le temps d'y réfléchir, elle était truffée d'incohérences, à commencer par le fait qu'aucun membre du couple Potter ou du sien n'avait entendu la voyante leur révéler la prophétie. De plus, Harry Potter a été « protégé » alors que Neville, qui pouvait aussi correspondre à cette « prophétie », n'avait eu droit à rien.
Heureusement, d'après les souvenirs d'Alice, Dumbledore ne savait pas qu'elle avait entendu cette information. Elle l'avait soigneusement gardée pour pouvoir l'utiliser au bon moment.
Visiblement, le bon moment était arrivé. Même s'il n'était pas en sa faveur …
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Muriel Weasley avait déboulé dans le bureau de son neveu Arthur pour qu'il déjeune avec elle. Elle avait opté pour un petit restaurant qui ne payait pas de mine dans le quartier sorcier mais qui faisait une cuisine plus savoureuse que le Chaudron Baveur pour un prix inférieur. Les deux roux s'installèrent et passèrent commande avant de discuter.
-Ce n'est pas que ton invitation ne me fait pas plaisir mais qu'est-ce qui se passe qui ne pouvait pas attendre qu'on en discute chez toi ou chez moi ? demanda Arthur
-J'ai quelques questions au sujet de tes enfants, sourit Muriel.
-Je t'écoute, fit Arthur.
-Ton aîné, William, est-il engagé ? demanda Muriel
-Il fréquente une Française qui travaille à Gringotts, répondit Arthur. Fleur Delacour.
-Une vélane ? sursauta Muriel. Et Molly n'a pas hurlé ?
Très peu le savait mais Molly Weasley n'était pas exactement pour fréquenter les autres races magiques.
-Elle n'est pas au courant, grimaça Arthur. Bill avait pensé à le lui annoncer mais il savait que si elle réussissait à surmonter son dégoût des autres créatures magiques, elle exigerait que le mariage ait lieu immédiatement et se tienne au Terrier.
-Aux dernières nouvelles, ce n'est ni la Demeure de la famille Weasley et encore moins celle de la famille Prewett, fronça de sourcils Muriel. Pourquoi ?
-Une certitude, haussa des épaules Arthur. De toute façon, ils s'aiment mais ils ne veulent pas se marier en pleine guerre. Encore moins d'avoir d'enfants puisque ce sera la deuxième exigence de Molly.
-Soit, souffla Muriel. Charles ?
-Il est bien en Roumanie, sourit Arthur. Il est actuellement avec un jeune homme depuis … un an si je me souviens bien. Et avant que tu ne le demandes, Molly n'est pas non plus au courant.
Muriel sourit. Oui, Molly cumulait les défauts.
-Percy ne s'est pas encore remis de sa rupture avec Penelope Clearwater, avoua Arthur. Ils étaient ensemble pourtant depuis trois ans et elle l'a quitté sans explication. Enfin si, elle lui a dit qu'il serait temps que Molly coupe le cordon avec lui.
-Pourquoi est-ce qu'elle a dit ça ? s'étonna Muriel
-Molly a toujours estimé que Penelope n'était pas digne de notre famille, grimaça Arthur. Pour elle, elle cumule tous les défauts puisqu'elle est née de moldue et n'appartient pas à Gryffondor.
Muriel renifla. Des raisons des plus stupides à ses yeux. Cela ne l'étonnerait pas que Molly soit allé voir cette jeune femme pour lui cracher ses quatre vérités.
-Les jumeaux papillonnent comme Charlie avant, continua Arthur. Ils ne s'arrêtent pas sur le sexe et encore moins sur la race. Personne ne les a encore intéressés. Ron … il reste obsédé par la petite Hermione Granger, quand bien même elle lui a déclaré qu'il ne l'intéressait pas.
-Et Ginevra ? demanda Muriel
-C'est étrange, avoua Arthur. Molly est persuadée qu'elle est sur le point d'être fiancée avec Harry Potter alors que Ginny m'assure que c'est de l'histoire ancienne. Pourquoi toutes ses questions ?
-J'ai une proposition pour Ginevra mais il ne faut pas qu'elle soit engagée dans quoi que ce soit d'autre, répondit Muriel.
-Laquelle ? demanda Arthur. Je suis étonné de ne pas être au courant.
-Disons que j'ai intercepté le courrier pour faire moi-même toutes les vérifications nécessaires, avoua Muriel.
Arthur fronça des sourcils.
-Tu penses vraiment que Molly aurait pu se mettre en travers d'une chose aussi importante ? fit Arthur
-Si ce n'est pas un mariage grandiose avec Harry Potter, oui, confirma Muriel.
Arthur ne pouvait lui donner tort. Lui-même ne comprenait pas cette obsession.
-Je t'écoute, fit Arthur.
-D'après le professeur McGonagall, Ginevra est très douée en métamorphoses, assez pour qu'elle en parle avec certains de ses collègues, annonça Muriel. L'un d'entre eux est très intéressé par son profil et si les tests que McGonagall lui fait passer sont bons, il accepte de la prendre en apprentissage.
-C'est merveilleux ! fit Arthur. Où est le problème ?
-Ce maître veut la prendre en apprentissage dès la fin de l'année scolaire, révéla Muriel. Cela voudra dire qu'elle ne fera pas sa dernière année ici. Il refuse également qu'elle passe ses ASPIC en Grande Bretagne.
-Où se trouve ce maître ? fronça des sourcils Arthur
-En Italie, répondit Muriel.
-Molly n'acceptera jamais, décréta Arthur.
-Molly n'acceptera rien à part un mariage grandiose entre Ginevra et Harry Potter pour pouvoir vivre une vie de sang pur, s'irrita Muriel. Peu importe les envies de sa fille ou les volontés du jeune Potter.
Arthur ne pouvait que le concéder.
-Si tu m'en parles, c'est que tu as fait toutes les vérifications et que tu comptes laisser Ginny y aller, comprit Arthur. Qu'est-ce que je viens faire là ?
-Je vais d'abord demander à Ginevra si elle est d'accord, déclara Muriel. Si tu es là, c'est pour que tu sois au courant et que ta femme ne vienne pas me casser les oreilles parce qu'elle n'était pas au courant.
-Donc à la rentrée scolaire prochaine, ma fille ne sera plus ici, résuma Arthur.
-Voire avant, pronostiqua Muriel. Il est temps qu'elle vole de ses propres ailes. Ta femme a bien trop interféré dans l'avenir de tes enfants.
Arthur prit un air sombre. Oui, sous ses airs de mère aimante, Molly n'en était pas vraiment une. Le sorcier l'avait découvert après leur mariage précipité mais la matrone était très autoritaire, à un tel point que ses enfants devaient lui obéir au doigt et à l'œil. Dès qu'ils avaient pu gagner Poudlard et découvert le monde autrement que par le regard de leur mère, ils s'étaient tous rebellés à plus ou moins grande échelle. Même Ginny, qui au lieu d'entrer dans le lit d'Harry Potter, avait su devenir l'une de ses plus proches amies. Seul Ron était resté dans ses jupes, pour ainsi dire.
-J'accepte toute décision que tu prendras pour Ginevra Weasley, s'inclina Arthur, insufflant la magie familiale dans ses paroles.
