La colère des dieux

Laze observa l'entrainement depuis une fenêtre de la Rose de Sang. Depuis qu'il avait été libéré, il n'avait fait que deux choses : se refaire une santé et dormir.

Enfin, trois. Se faire sauter par Ric.

A ses yeux, il était assez étonnant que son compagnon lui soit resté fidèle pendant plus de mille ans. Le sorcier savait qu'ils étaient âmes-sœurs mais il ne pensait pas que ça irait jusque-là.

Une fois chacun assouvi de l'autre, Laze s'était fait un devoir de rattraper tout ce qu'il avait manqué, y compris dans la dimension des elfes noirs. Heureusement que la menace des familles de guerriers avait empêché Eutar et ses sbires de détruire le peuple elfe mais vu leurs dernières actions, ils n'allaient pas tarder à l'être si rien n'était fait.

Concernant la dimension des humains, il avait été ravi d'apprendre que Ric avait laissé traîner son dernier journal dans l'école. Son compagnon lui avait raconté en substance ce qui s'y était passé et il n'était pas loin de marcher sur Dumbledore et lui faire payer le fait d'avoir autant dénaturé son message et le but de cette école. Il ne pouvait imaginer le nombre d'enfants qui avaient dû souffrir de cette mauvaise interprétation de ses buts et de ceux des autres Fondateurs.

Quand il avait repris assez de force, Laze avait décidé d'observer son futur élève, Harry Potter. Ce dernier n'était pas au bout de ses surprises. Il s'était douté qu'il était un membre de la famille de Ric mais pas les détails.

Flash-Back

Quelques jours après sa libération, Laze, Ric, Nolan et Harry s'étaient réunis dans un petit salon. Par mesure de précaution, Ric avait soigneusement protégé les lieux pour que personne ne puisse les entendre. Pas qu'il n'ait pas confiance en les jumeaux Solna et Velvet mais les principaux concernés devaient avoir le choix de confier leurs secrets ou non.

Une fois tout le monde rassemblés, Ric prit la parole.

-Je pense qu'il est temps que vous sachiez tous les deux certaines choses, souffla Ric. Harry, ta magie sent que nous sommes de la même famille, exact ?

-Oui, confirma Harry. Maintenant, je sais que vous êtes mon ancêtre, puisque les gobelins m'ont dit que j'étais le descendant des Gryffondors.

-Oui et non, corrigea Ric. En vérité, contrairement à Laze, je n'ai pas eu d'enfants dans le monde des humains. J'ai adopté par la magie celui qui est devenu le premier Potter. Par ton père, donc, tu as une partie de ma magie elfe noir.

-Mais nous avons un lien de sang, fronça des sourcils Harry.

-C'est vrai, confirma Ric. Par ta mère.

-Je n'y comprends plus rien, geint Harry.

Nolan prit la parole.

-Ric et moi avons un lien de sang, révéla Nolan. Je n'étais pas au courant jusqu'à ce que tu arrives.

-Arrêtez de tourner autour du pot, fit Harry. Je suis assez grand pour encaisser tout ce que vous me direz.

Ric et Nolan soupirèrent.

-Les gobelins t'ont expliqué ce qu'ils ont pensé quand tes parents t'ont amené à la banque ? demanda Ric

-Ils pensaient que les gênes d'elfe noir étaient dans la lignée de maman et que comme elle avait de la magie, ça a réveillé cet héritage, se rappela Harry. Mais comme je suis l'impossible, au lieu d'attendre plusieurs générations, les gènes étaient actifs avec moi.

-C'est la raison la plus plausible, concéda Ric. Mais ce n'est pas la vérité.

-Comment ça ? fronça des sourcils Harry

-En fait, je l'ai découvert peu avant que je ne prenne contact avec toi, fit Nolan. Tu fais partie de ma famille proche, Harry. Tu es mon neveu, par ta mère.

-Ma mère n'a qu'une sœur, assura Harry.

-Non, j'étais son seul frère, insista Nolan.

-Maman était une sorcière née de moldus … hésita Harry.

-Non, c'était une elfe noire, soupira Nolan. Celeb ou Fin ont dû te raconter ce qui s'est passé avec ma famille, non ?

Harry hocha la tête. Les premiers temps de son arrivée, il avait demandé pourquoi Nolan n'avait pas de famille. Les deux elfes lui avaient alors raconté le massacre de sa famille.

-Il s'avère que ma magie a pu identifier les cadavres de mes parents mais j'étais bien trop bouleversé pour noter que ma petite sœur Shanleigh n'était pas présente, avoua Nolan.

-Mais … c'était il y a trois cents lunes ! s'exclama Harry. Lily Evans est née il y a environ deux cents lunes et elle est morte il y a cent lunes !

-Il est possible que la magie de Shanleigh ait stoppé sa croissance jusqu'à qu'elle estime qu'il est temps qu'elle grandisse, haussa des épaules Ric. C'est l'hypothèse la plus plausible. Quant au fait qu'elle soit passée pour une sorcière, je ne vois que deux solutions. Soit sa magie n'était plus assez forte pour s'exprimer, soit on a volontairement caché ses gênes. Et je pencherai sur cette idée.

-Pourquoi ? demanda Harry

-Lorsque je t'ai examiné chez les gobelins, j'ai noté que tes gênes n'auraient pas dû s'exprimer si ce crétin de Voldemort ne t'avait pas attaqué, grogna Ric. Ça a poussé ta magie à te protéger et donc, à faire sauter plusieurs brides, y compris celle sur ta véritable nature.

La magie du plus jeune commença à enfler, furieuse.

-J'ai donc souffert pour rien dans cette famille de dégénérés ! siffla Harry

-Ce n'est pas le moment, claqua Ric. Oui, tu as vécu dans une famille qui n'avait aucun lien de sang mais tu pourras laisser éclater ta colère plus tard, compris ?

Harry se renfrogna.

-Je vais raccourcir, fit Ric. Peu après la disparition de Laze, j'ai appris que j'attendais notre premier enfant. J'ai donc élevé ma fille Luba toute seule et j'ai veillé sur sa descendance, dont Nolan est le dernier. Avec toi.

-Luba la guerrière ? sursauta Harry

-La première femme guerrière, sourit nostalgiquement Ric.

-Pour résumer, tu es le descendant de Ric par le sang par ta mère et par la magie par ton père, fit Laze. Tu es également mon héritier.

-Par droit de conquête ? demanda Harry. Parce que j'ai vaincu Voldemort.

-Non, secoua la tête Laze. Ce dénommé Voldemort n'a jamais été mon descendant. J'ai vérifié avec quelques gouttes de ton sang, la lignée de mon fils s'est fondue dans celle de l'héritier de Ric il y a quatre siècles.

-De quel droit alors il s'est proclamé héritier ? demanda Harry, abasourdi

-D'après les éléments que m'a ramené Ric, la famille Gaunt, dont est issue la mère de Tom Marvolo Riddle, que tu connais sous le nom de Voldemort, s'est toujours vantée être mes descendants, déclara Laze. En vérité, les Gaunt ont deux branches et celle à laquelle appartient Voldemort descend de mon cousin Seth.

-Mais … le fourchelangue ? demanda Harry

-C'est une capacité elfe dont j'ai fait cadeau à Laze mais également à sa sœur Selena, sourit douloureusement Ric. La seule manière pour un sorcier de l'avoir est que l'un de ses parents l'ait.

-En sachant que Selena et moi ne supportions pas Seth … gronda Laze.

-Seth a violé Selena peu après sa disparition, éclaira Ric. Un enfant a été conçu mais Selena l'a renié après que Seth le lui a volé. Malheureusement, ce don est quand même passé dans une autre lignée.

Tous grimacèrent. Certains étaient prêts à tout pour un peu de pouvoir …

-Je serais l'héritier de deux Fondateurs ? comprit Harry

-Et le propriétaire légal de Poudlard, ajouta Ric. A l'époque, les femmes n'avaient que peu de biens, si ce n'est intellectuels. Il n'y avait que Laze et moi qui pouvions acheter les terres. Si on écoutait les mœurs de l'époque, les noms de Rowena et d'Helga n'auraient jamais dû apparaître. Une hérésie !

Fin Flash-Back

Après les différentes révélations, Harry s'était admirablement contenu en ne détruisant qu'une seule salle d'invocation. Pendant qu'il digérait ce nouveau rebondissement dans sa vie, Laze avait été mandaté par son compagnon pour entraîner leur descendant en magie sorcière car même si le brun était devenu elfe noir à son anniversaire, le créateur de sa lignée paternelle était un sorcier et donc, il pouvait en maîtriser sa magie.

Mais si Ric tenait à ce que Laze entraîne Harry, c'était pour que ces deux-là n'interfèrent pas avec les recherches qu'allaient poursuivre Nolan et lui. En effet, le plus jeune avait soulevé un point important, c'était le trou entre la disparition de Shanleigh et la naissance de Lily Evans, comme le fait qu'elle se soit retrouvée dans la dimension des Humains. Ric savait déjà où chercher car il avait déjà une piste : il avait noté des magies semblables sur Harry et dans Poudlard et il comptait bien pousser ses investigations. Il comptait également aller au fond des choses concernant l'enlèvement de Laze et l'implication d'Eutar.

Laze se déplia souplement et ouvrit la fenêtre.

-Nous allons commencer, déclara Laze en fourchelangue.

Dans les jardins, Harry leva la tête vers la voix et hocha la tête.

Il était temps qu'il s'entraîne réellement pour mettre hors d'état de nuire Voldemort.

§§§§§

-Lâche-moi, siffla Hermione.

-Tu vas me suivre, gronda Ron.

-Je ne vais pas me répéter, articula Hermione. Sinon, tu vas le regretter amèrement.

Pour toute réponse, le roux resserra son étreinte.

Malheureusement pour lui, Théo se faufila derrière lui et appuya sur un nerf qui le figea, ce qui permit à la brune de se dégager. Elle fut tentée de le frapper dans les couilles pour lui rappeler où était sa place mais se retint. Elle n'avait pas envie de se faire mettre en retenue pour avoir attaqué un « camarade », déjà que l'intervention de Théo n'allait pas faire que des heureux.

-Laisse-le là, demanda Hermione. Il n'en vaut pas la peine.

Théo obéit et s'écarta du roux. Il eut un reniflement dédaigneux avant de présenter son bras à la jeune femme qui accepta. Le duo s'éloigna, laissant donc le roux fulminer.

Ronald Weasley avait recommencé à harceler Hermione quand il avait appris qu'elle faisait équipe avec Draco Malfoy. La sorcière se retenait à grande peine de lui en coller une, d'autant plus qu'il s'amusait à dire à toutes les personnes qui voulaient l'écouter qu'elle était sous la coupe de Draco Malfoy. Certes, ça n'aggravait pas la réputation du blond mais celle d'Hermione en prenait un coup. Enfin … si elle tenait compte des abrutis qui peuplaient cette école. Mais Ronald commençait à lui ressortir par les yeux, surtout qu'il semblait croire qu'ils allaient finir ensemble.

-Tu vas te venger, comprit Théo.

-Moi, madame Ronald Weasley ? siffla entre ses dents Hermione. Dans une autre vie !

-Que comptes-tu faire ? demanda Théo

-Je vais mettre mon plan à exécution, sourit machiavéliquement Hermione.

Théo leva simplement un sourcil.

-Tu ne vas pas tarder à savoir, fit Hermione.

Ils retrouvèrent les Dragons et leurs Dames puis Hermione se plongea dans ses notes avec un ricanement machiavélique.

-Vous avez détraqué Hermione ? demanda Astoria

-Pire, sourit Neville. Elle a dû laisser tomber le masque.

Le jeune homme regarda le calendrier. Mars se terminait et bientôt, tous auraient la tête dans les révisions. Sous pression, Hermione allait se montrer infernale et visiblement, Ron allait en faire les frais contre son gré. Et personne ne l'en protègera. Depuis qu'il était majeur, le roux se sentait pousser des ailes, notamment vis-à-vis d'Hermione, dont le béguin persistant n'avait échappé à personne dans l'école. Mais pour sa dernière année, il semblait bien qu'il voulait concrétiser cette histoire, l'avis de la principale concernée semblant accessoire. Mais ladite concernée n'avait pas l'intention de se laisser faire.

Cela faisait un moment que la brune s'interrogeait sur les actes de son prétendant encombrant. Elle se souvenait encore de l'année dernière, à la même époque, où Ginny lui avait demandé de ne pas s'insurger sur le fait que Ron l'ait personnellement invité pour ses dix-sept ans. Depuis, ça lui était sorti de la tête, mais comme il revenait à la charge avec sa cour lourdingue, elle voulait se pencher dessus.

Pansy, Daphnée, Luna, Ginny et Astoria avaient pu répondre à ses questions quelques semaines plus tôt. Lors de l'une de leurs soirées entre filles, elle avait posé la question sur ce point précis et le moins qu'elle pouvait dire, c'était qu'elle était tombée de haut. Apprendre que toute demande en mariage qui avait lieu le jour de la majorité d'un membre du futur couple équivalait à un serment magique l'avait choqué. D'après Pansy, il s'agissait d'une vieille pratique qui n'était plus utilisée car elle était à l'avantage total de celui qui faisait sa demande or, entre grandes familles sangs purs, c'était impensable de ne pas pouvoir négocier un contrat de mariage. Ce qui avait étonné les sœurs Greengrass, c'était l'utilisation de cette coutume magique par le roux. En effet, et Ginny le leur avait confirmé, Molly Weasley n'était pas une franche adepte des us et coutumes sangs purs et n'avait enseigné que le strict minimum à ses enfants, remanié à sa sauce bien entendu. Ce n'était qu'en entrant en contact avec des enfants parfaitement éduqués que la fratrie Weasley se rendait compte du handicap avec lequel il partait. La rousse avait rappelé à Hermione la raison pour laquelle Ron tenait tant à l'épouser. La brune avait un brillant avenir qui se déroulait devant elle et nul doute qu'en restant l'une des meilleures amies du Survivant, les propositions les plus intéressantes pleuvraient sur elle. Comme Ron n'avait jamais brillé autrement que par son petit talent aux échecs – il se défendait mais au lieu de progresser, il préférait écraser les plus faibles sur le plateau de jeu – sa gloutonnerie et ses manières effroyables à table, il ne pouvait pas prétendre à pouvoir entretenir une famille à court terme. Or, c'était ce qui était demandé à l'homme dans un couple sorcier. En épousant une née de moldus, il n'avait donc pas besoin de se soumettre à cette règle. De plus, s'il avait eu la dominance dans leur couple, Hermione aurait sûrement dû ramener l'argent du ménage tandis que Ron se goinfrerait toute la journée. Sans oublier qu'il s'attendrait à ce qu'elle devienne sorcière au foyer dès qu'elle mettrait son premier enfant au monde, à l'image de Molly Weasley …

Depuis qu'elle avait eu cette fameuse discussion – et que le comportement de Ron s'était aggravé à son encontre – Hermione préparait une vengeance aux petits oignons. Contrairement à ce que le reste du monde pensait, elle était très loin d'être gentille comme la bonne Gryffondor qu'elle devait être d'après Albus Dumbledore. Non, elle était bien plus roublarde et savait réfléchir avant de foncer dans le tas. A ses yeux, un Gryffondor n'était pas courageux au point de foncer droit dans le mur si ça pouvait sauver le monde, ce que Dumbledore avait voulu faire avec Harry. Non, pour Hermione, un bon Gryffondor a du culot à revendre pour faire ce qu'il veut.

Et elle allait le prouver.

Elle comptait bien profiter de sa dernière année pour rappeler à certains qu'elle ne serait jamais la petite poupée née de moldus avide de connaissance mais surtout, de reconnaissance de la part du monde sorcier. Non, c'était une lionne qui avait bien l'intention de tracer sa route sans lécher le cul de qui que ce soit. Elle allait commencer avec Ron en rejetant publiquement toutes ses demandes et en écrasant impitoyablement tous ses rêves farfelus pondus par son esprit étriqué. Son plan n'était à la base qu'une idée comme ça, trop cruelle pour être exécutée, mais visiblement, il lui fallait au moins ça pour se détacher fermement des plans du directeur qui voulait la voir unie durablement avec le roux.

C'était une chose dont les Dragons se doutaient mais jamais ils n'avaient eu la preuve flagrante, contrairement à Hermione. En effet, sous le couvert du secret, Gemne, sa gestionnaire de coffre, lui avait révélé l'existence d'un contrat de mariage entre Ronald Weasley et elle. Elle travaillait activement sur la raison de la présence de la signature de sa cliente sur le document alors qu'elle n'était même pas au courant mais de toute façon, elle lui avait fourni plusieurs manières de refuser voire de briser ce contrat illégal.

En attendant, il fallait faire comprendre au roux qu'elle n'avait nullement l'intention de lier son destin à un boulet pareil. Elle avait décidé de commencer soft en magouillant avec Draco pour sortir avec lui jusqu'à la fin de l'année scolaire. Ça ferait les gorges chaudes de tous les élèves et de plus, ça aiderait Draco pour se débarrasser de toutes les greluches qui s'accrochaient à lui depuis qu'il était devenu le nouveau lord Malfoy. Dans le même temps, elle ferait étouffer de jalousie toutes les filles en prenant enfin soin d'elle, à la hauteur d'un Malfoy, les mauvaises langues pourraient dire.

Elle travaillait actuellement sur le dernier point qu'elle voulait mettre en place et pour cela, elle devait en discuter avec Franck Longbottom, le père de Neville. Protégée de la famille, celle-ci avait un droit de regard sur toutes les actions qu'elle entreprendrait. Or, elle voulait rendre public sa candidature acceptée chez les langues de plomb.

En Australie.

En règle générale, les langues de plomb ne recrutaient jamais d'élèves encore scolarisés. Mais il était encore plus rare qu'ils le fassent dans les autres pays. Après la « disparition » d'Harry durant l'été suivant leur sixième année, elle avait envoyé de nombreux curriculum vitae via la poste moldue à des propositions d'embauche, toutes hors de Grande Bretagne. Beaucoup avaient accepté immédiatement, se fiant à ses connections avec le Survivant britannique, mais elle avait préféré attendre les réponses des organismes les plus prestigieux. Les Australiens étaient réputés pour être parmi les trois meilleurs au monde concernant leurs recherches sur les magies oubliées ou mal connues. Avec le prestige, elle symboliserait ce que les moldus appelaient la fuite des cerveaux et montrerait que la nouvelle génération n'avait aucune envie de rester dans un pays rétrograde et si ethno centré. Si elle menait la voie, nul doute que les Dragons suivraient et avec eux, le reste de leur génération.

-Draco ? appela Hermione. Il est temps de faire crever de jalousie toute l'école.

-Tu as mis au point la façon dont on se mettra ensemble ? demanda simplement Draco sous les regards surpris des Dragons

-Laissons-les se faire des films … ricana Hermione.

§§§§§

Tom ouvrit sa montre à gousset qu'il avait senti vibrer dans sa poche. Avec un simple mot de passe sifflé en fourchelangue, les aiguilles firent place à un simple message.

Attaque en cours.

Le sorcier sourit en refermant l'artefact. Les attaques de Voldemort continuaient à faire rage et Tom savait que Dumbledore voulait les mettre sur son dos. Le vieux sorcier avait cru l'avoir tué dans les Balkans mais avec sa présence actuelle à l'ambassade française sorcière en Hongrie, il allait hurler de rage, encore plus en comprenant qu'il avait un alibi en béton pour l'attaque qui était en train de se dérouler. Pendant que Dumbledore tentait de détruire sa réputation, Tom la fortifiait dans le reste du monde. Thomas Gaunt-Riddle était ainsi un maître émérite d'enchantements dont les articles étaient réputés dans le monde entier. A ses heures perdues, il était un chasseur d'artefacts apprécié dans son domaine.

Avec la fin de l'année scolaire, Tom se doutait que Dumbledore allait faire en sorte de renforcer son pouvoir sur les sorciers de Grande Bretagne. Il n'avait toujours pas réussi à remettre la main sur Harry Potter, même s'il avait réussi à retourner la population contre le jeune homme. Ceux qui étaient le plus en danger restaient ses amis restés à l'école, les Dragons et leurs Dames s'il avait bien compris. Il ne s'en faisait pas trop pour Luna Lovegood et Neville Longbottom, ni pour Draco Malfoy, Théo Nott ou encore Blaise Zabini. Il avait quelques doutes pour Pansy Parkinson, Daphnée et Astoria Greengrass. Les seules personnes pour lesquelles il s'inquiétait vraiment était les deux Gryffondors, Hermione Granger et Ginny Weasley. Respectivement née de moldus et appartenant à une famille clairement soumise à Dumbledore, elles avaient les mains liées pour faire ce qu'elles voulaient. De ce qu'il voyait, il ne s'inquiétait pas spécialement pour la jeune Granger mais le cas de la petite Weasley l'intriguait. Molly Weasley était connue pour ses opinions tranchées sans oublier sa complète adoration pour Albus Dumbledore. Il n'était pas complètement délirant de penser qu'elle avait des projets précis pour sa fille, peu importait ce que cette dernière voulait. Mais là aussi, il sentait qu'elle avait prévu le coup.

Le cas de Severus était plein de mystères. Après en avoir discuté avec Narcissa et Lucius, il en avait avisé Garrick Ollivander, qui l'avait mis en contact avec Severus, pour lui faire part de ses soupçons. Abondant en son sens, il avait convoqué le maître de potions une dizaine de jours plus tôt et depuis, ce dernier s'était refermé comme une huitre.

Bref, pour Tom, il était temps de lancer l'offensive. Et cela commençait maintenant.

-Maître Gaunt, sourit l'ambassadeur en s'approchant de Tom. Mon collègue ici présent est très intéressé par votre thèse sur la répartition des courants de Magie dans le monde et plus particulièrement en Grande Bretagne. Sur quoi repose votre idée comme quoi il y aurait un lieu précis dans cet archipel qui récupère illégalement la magie ?

Tom eut un sourire. Dumbledore criait sur tous les toits que son pays se portait tout à fait bien alors que deux guerres l'avaient ravagé à moins de quinze ans d'intervalle, sans oublier la négation des droits des autres races magiques autre que sorcière présentes sur le territoire. Or, sa thèse prouvait qu'il y avait quelque chose de pas net en Grande Bretagne et elle se répandait à travers le monde à la vitesse de la lumière.

-Eh bien voilà …

§§§§§

Garrick sentit sa véritable nature remonter dangereusement à la surface mais il la réprima impitoyablement. Il avait poursuivi ses interrogatoires sur Gellert Grindelwald et plus il avançait, plus la fureur le gagnait. Il avait certes très vite appris que le sorcier qui avait mis l'Europe à feu et à sang n'était pas totalement responsable de ses actes mais ce qu'il avait trouvé maintenant le rendait hors de lui. Replongeant son hôte involontaire dans un coma bienfaiteur, il entreprit de se calmer en se rendant dans sa salle d'entraînement pour se dépenser, aussi bien physiquement que magiquement. Un bain de glace achevant de le détendre plus tard, il se dirigea ensuite vers un grand miroir à pied sur lequel il versa une potion. L'image se brouilla et le maître fabricant dut attendre de longues minutes avant qu'une silhouette ne s'approche.

-Seigneur Ollivander, s'inclina la silhouette.

-J'ai besoin de contacter le maître des lieux, déclara Garrick. C'est très urgent.

-Je vais le prévenir immédiatement, fit la silhouette.

Moins de dix minutes plus tard, une autre silhouette entra dans le champ d'action du miroir.

-Salut Garrick ! fit la silhouette. Justement, je comptais t'appeler pour te mettre au courant …

-On bavardera plus tard, coupa Garrick. Nous avons un énorme problème.

-Lequel ? demanda la silhouette

-Il existe un passage que nous ne connaissons pas, annonça Garrick. Visiblement, il a exigé des sacrifices de sang assez importants de chaque côté de la brèche. Les protections doivent en valoir le détour.

-Pardon ? sursauta la silhouette

-Et ce n'est pas le pire, ajouta Garrick. Quelqu'un a brisé le tabou et tu ne vas pas aimer comment et pourquoi.

La silhouette entra en pleine lumière, permettant à Garrick de le détailler plus précisément. Elle n'avait guère changé depuis la première fois où il avait rencontré son interlocuteur face à face et ça n'avait pas été pour une discussion pleinement civilisée.

-Je suis tout ouïe, mon cher Garrick, invita froidement Ric Agni.