La vérité, ça fait mal, hein ?

-Eh, Harry !

Pour sa défense, ledit Harry ne se crispa pas en entendant cette voix qui l'agaçait plus qu'autre chose. Mais il avait bien l'intention d'expédier la conversation le plus vite possible.

-Smith, salua le moins sèchement possible Harry. Que me vaut le déplaisir ? Je suis attendu donc sois bref.

Zacharias Smith opta pour oublier le ton inamical.

-Depuis ton retour, tu n'es pas venu me voir, déclara Zacharias d'un ton charmeur.

-En quel honneur ? rétorqua froidement Harry. Tu ne représentes et tu n'as jamais rien représenté pour moi.

-Je suis ton petit-ami ! rappela Zacharias en levant la voix

L'ouïe aiguisée d'Harry nota un rassemblement d'élèves dans le couloir suivant. Oh, il voulait un spectacle ? Il allait être servi.

-Oh, vraiment ? railla Harry. Tu m'apprends quelque chose. Pourquoi toi parmi tous les autres ?

-Je suis le meilleur parti ! bomba le torse Zacharias

-Si tu pars dans cette direction, pourquoi est-ce que je ne serais pas sorti avec Draco ?

-Malfoy est un mangemort ! cracha Zacharias

-Avec un corps aussi délicieux et vierge de toute marque ? sourit Harry avec un air gourmand. J'en doute.

Avec l'initiation à la sexualité de Kali et de Melia, Harry avait appris à cacher sa timidité face à ce sujet. Après, il fallait l'avouer, Draco était très séduisant …

-Comment … ? s'étouffa Zacharias. Tu m'as trompé !

-Pour cela, il faudrait qu'un jour, on ait été un couple, pointa Harry. Or, ça n'a jamais été le cas, qu'importe ce que tu racontes à tout le monde.

Ce fut avec plaisir qu'Harry regarda Zacharias s'étouffer de rage.

-Je ne savais pas que tu tenais tellement à être associé à un lâche qui abandonne le peuple sorcier ? remarqua Harry en faisant référence à ce que les journaux écrivaient sur lui depuis la rentrée scolaire

D'ailleurs, il allait devoir leur rappeler quelques petits points …

-Tu as juste voulu faire une pause pour te préparer à vaincre Voldemort, assura Zacharias.

-J'aimerai te dire que tu as raison … mais ce n'est pas le cas, asséna Harry. Je suis parti parce que le monde sorcier a prouvé qu'il n'avait pas besoin d'aide pour être mené à sa destruction.

Un silence perturbant envahit le couloir et ceux adjacents.

-Qu'est-ce … qu'est-ce que tu dis ? balbutia Zacharias

-Oh, simplement la vérité, haussa des épaules Harry. Ce pays montre tous les jours qu'il ne veut pas évoluer. Il veut être une nation totalement sorcière alors que la magie a été donné à tous les êtres magiques. Si la Grande Bretagne regardait autre chose que son nombril, elle s'apercevrait qu'elle est le seul pays à croire que cette ineptie est possible. Je ne veux pas participer à ce spectacle d'hypocrisie.

-Mais tu es le Survivant ! protesta Zacharias

-Peut-être, haussa des épaules Harry. Mais ça ne veut pas dire que c'est à moi de vaincre un sorcier que ce pays a contribué à créer par son inaction, ses préjugés et surtout, son immobilisme. Il est temps que les adultes prennent enfin leurs responsabilités au lieu de les laisser à des adolescents qu'ils ne veulent même pas entraîner.

Harry tourna le dos à cet abruti qui lui collait les basques depuis trop longtemps et poursuivit son chemin. Mais il s'arrêta quelques pas plus loin.

-Oh, une dernière chose, fit Harry en se retournant et en le fixant droit dans les yeux. On me surnomme le Survivant, l'Elu ou autre ineptie qui devrait me forcer à aller me battre à la place de ces adultes bien-pensants. Mais je suis d'abord et avant tout lord Harry Potter et l'héritier Black, pas une quelconque marionnette avec laquelle vous pourriez jouer à votre guise. Je suis le seul à décider de mon destin avec Magia, pas un peuple qui préfère se reposer sur des enfants sans qu'ils aient leur mot à dire.

Il tourna des talons et laissa les élèves en état de choc. Nul doute que son message sera sur toutes les lèvres très rapidement.

§§§§§

Astoria sourit en entendant les chuchotements qui tournaient autour de la discussion qu'avaient eu Harry et Zacharias Smith. Les élèves avaient été choqués par les propos tenus par le Survivant et bien entendu, ils avaient loupé le point le plus important dans son discours : Harry n'avait plus l'intention de se faire manipuler pour le plus grand Bien.

La jeune fille regagna rapidement la salle commune des Serpentards et s'installa pour faire ses devoir. Depuis qu'ils étaient revenus et surtout, que Daphnée était devenue lady Greengrass, la dynamique de la maison avait bien changé. Puisque les « Héritiers d'Argent » avaient récupéré leurs titres sans que leurs pères n'aient pu s'y opposer et surtout, sans se soumettre ni à Voldemort, ni à Dumbledore, les vert et argent avaient de quoi réfléchir. Les jeunes filles de la maison la regardaient d'un air calculateur parce que Daphnée, en récupérant son titre, avait récupéré sa tutelle et annulé les « fiançailles » avec le fils Dawlish avec grand plaisir. Elle sortait enfin avec Blaise sans que sa « famille » ne s'insurge d'une « mésalliance ». En clair, leur bande faisait leur vie sans que les camps de la guerre ne leur imposent leur point de vue.

-Comment tu as fait ? fit une voix dans son dos

Astoria haussa un sourcil en voyant Helena Loren, camarade de son année, prendre place face à elle.

-Cela dépend de quoi tu parles, Loren, fit Astoria.

-Tu as pu annuler une alliance désastreuse initiée par ton père, Greengrass, répondit Helena. Tu sors avec le garçon sur lequel tu craques depuis des années sans que ta famille ne s'insurge.

-Rien n'aurait été possible sans Daphnée, pointa Astoria. C'est elle que tu devrais voir pour connaître ses secrets.

-Ce n'est pas faux, concéda Helena. Mais toi, tous ces changements … comment tu les prends ?

Astoria se redressa et posa sa plume, réfléchissant sérieusement à la question. Depuis cet été, Daphnée avait repris le titre des Greengrass et après avoir récupéré sa tutelle, elle avait annulé son contrat de mariage et enfin, elle avait cassé celui de ses parents et renié leur père, notamment pour son adhésion au mouvement mangemort. Certes, leur mère avait dû se réfugier à l'étranger pour ne pas se faire harceler par les « collègues » de son ancien époux, quand elles n'étaient pas à Poudlard, elles passaient leurs vacances dans un refuge magique, mais elle avait obtenu les plus formidables des amis, presque une nouvelle famille.

-Plutôt bien, avoua Astoria. C'est vrai, il y a des hauts et des bas, rien n'est parfait, mais au moins, nous avons fait nos choix sans être liés à ceux de nos parents et surtout, nous essayons de ne pas être aveuglés par les soi-disant actes de chaque camp. Nous sommes libres, Loren. Libres de faire ce que nous voulons et ne pas se conformer à ce qu'on attend de nous parce que nous sommes passés par Serpentard. Voldemort veut que nous le suivions parce qu'il déclare être le descendant de Serpentard sans même nous fournir de preuves concrètes, mis à part le don de fourchelangue qui, contrairement à ce qu'il l'affirme, peut apparaître aléatoirement en chaque sorcier. Dumbledore pense que nous sommes seulement bons à lécher les bottes d'un sorcier mégalomane et à faire de la magie noire alors que tous les sangs purs savent que la Magie est Une et que la distinction entre magie « blanche » et magie « noire » n'existe que pour le ministère et le directeur. Aucun des deux ne veut nous voir comme des sorciers libres de faire nos propres choix. Alors nous l'avons pris et tant pis si ça ne leur plait pas.

-Tu as la chance d'avoir pu t'affranchir de tes parents mangemorts, pointa Helena. Comment ?

-En prouvant qu'ils mènent leurs clans à l'annihilation ? sourit mystérieusement Astoria

Helena garda le silence, songeuse. Les moyens de déclarer les chefs de famille inaptes étaient des secrets très bien gardés mais chacun connaissait les grands absolus. Daphnée, Draco et Théo avaient dû avoir de très solides preuves pour pouvoir utiliser cet argument précis … et gagner.

-Sans approcher les domaines ? demanda Helena

-A toi de le deviner, sourit Astoria.

Ayant matière à réfléchir, Helena se leva et inclina la tête en signe de respect avant de se retirer. Tous avaient noté l'entretien et savaient surtout qu'Helena Loren ne montrait pas son respect à n'importe qui. Le bruit de fond revint doucement et Astoria se replongea dans ses devoirs.

Mais elle leva les yeux et rencontra ceux de Théo Nott qui avait lancé autour d'eux une bulle de silence.

-Qu'est-ce qui se passe pour que les Serpentards se réveillent enfin ? souffla doucement Astoria

-J'imagine qu'ils pensaient que le fait que nous ayons repris nos titres n'étaient qu'un coup de bluff, haussa des épaules Théo.

-Mais pourquoi maintenant ? s'étonna Astoria

-Parce qu'Harry a repris son propre titre sans que Dumbledore n'ait pu avoir son mot à dire, répondit Théo. Depuis qu'il a mis les pieds dans le monde sorcier, on s'attend à ce qu'il obéisse au doigt et à l'œil au directeur. Or, depuis la célébration de Beltaine, Harry a défait une bonne partie de ce qu'il a fait en son nom ce qui commence à faire réfléchir les chefs de clan. Il a bousculé l'ordre établi en dehors de ces murs aussi bien que nous en fréquentant ouvertement les Gryffondors. Combiné avec notre propre situation, ils sont en train de comprendre que la roue est en train de tourner et pas en faveur des camps officiels.

Astoria hocha la tête. Maintenant que leur leader était de retour, les gens allaient enfin réfléchir par eux-mêmes.

Mais trop tard.

§§§§§

Ric avait fait un saut dans la dimension des elfes pour récupérer plus d'éléments sur les enfants kidnappés durant le mandat d'Eutaryn. Maintenant qu'il savait que Tom Gaunt était le descendant de l'un d'entre eux, il fallait plus de détails pour pouvoir identifier les éventuels descendants. Il en avait profité pour voir ce que le conseil des guildes avait pu arracher comme informations à son ancien fiancé grâce au véritaserum.

Visiblement, s'il se fiait à la tension qui habitait les elfes présents, ce qu'il avait déjà avoué ne plaisait à personne.

Il avisa Kali dans un coin et la rejoignit. Nolan était également présent.

-On commence la fête sans moi ? plaisanta Ric

-Ric, soupira Nolan.

-Des détails ? demanda Ric en s'adressant à Kali

-Seigneur Agni, s'inclina Kali. Le sénateur Eutar … euh …

-Continue à l'appeler Eutar, pressa Ric.

-Monseigneur, fit Kali. Eutar a avoué avoir récupéré des enfants pour qu'ils le servent exclusivement. Deux d'entre eux ont eu leurs pouvoirs définitivement bridés pour devenir esclaves sexuels.

-Elles n'étaient pas destinées à devenir courtisanes, comprit Ric.

-Ils, corrigea Nolan. Il y avait une femelle et un mâle.

-En plus ?! C'est une blague ?! s'étouffa Ric.

Ric pesta dans sa barbe. Les elfes noirs étaient destinés à faire des métiers en accord avec leur magie. Forcer quelqu'un à faire autre chose pourrait le tuer, au mieux. Mais les esclaves, plus particulièrement sexuels, étaient des aberrations qui dégouteraient tous les elfes noirs sans exception. Soumettre un autre sans son accord était un Outrage à la Magie mais c'était encore pire quand on le coupait de sa magie et qu'on les obligeait à devenir courtisan, des elfes spécialisés dans le sexe. Les courtisans étaient extrêmement protégés car ils étaient les « mères porteuses » du peuple elfe, les seuls à mettre au monde des enfants qui pouvaient être adoptés par ceux qui ne pouvaient pas ou plus en avoir car ils ne pouvaient pas transmettre leur patrimoine génétique. Par cette capacité, ils étaient extrêmement proches de la Magie et forcer quelqu'un à en devenir un était un crime impardonnable.

-Où sont-ils ? demanda Ric

-Lyam, le mâle, et Leah, la femelle, étaient jumeaux et avaient été kidnappés il y a deux mille cent lunes, révéla Kali. Ils sont morts il y a quinze lunes environ. La Geisha est allée récupérer les corps et les premières conclusions disent qu'ils sont tous les deux morts en couches en tant que parents porteurs.

Ric se mit à inspirer longuement avant d'exploser. S'ils étaient morts en couches, alors les nécromanciens allaient avoir pas mal de boulot pour les rendre en paix à la Magie, surtout s'ils n'étaient pas destinés à être parents porteurs.

-On sait pourquoi ? demanda Ric

-Le Guerrier Ultime, répondit Kali.

-C'est en lien avec les jumeaux Sol… Arcana ? sursauta Ric

-Semblerait, fit Nolan. On n'a pas tous les détails.

-Quoi d'autre ? demanda Ric

-Le Vishnu n'est pas serein, avoua Nolan.

-Pourquoi ? s'étonna Ric

Le chef de la guilde des guerriers était toujours connu pour être le calme personnifié, une exception parmi les elfes noirs, peuple sanguin par excellence. C'était d'ailleurs l'une des raisons pour laquelle Ric avait toujours refusé la tête de la guilde.

-Il n'a pas voulu me le dire, avoua Nolan. Tu devrais aller le voir.

-J'y vais, souffla Ric.

Il laissa le guerrier et la shaman derrière lui et se rendit dans le bureau du Vishnu.

-Un problème, Camus ? demanda Ric

-Tu tombes bien, Ric, sourit Camus. Installe-toi, je t'en prie.

Ce n'était pas la première fois que les Vishnu successifs faisaient appel à Ric pour quelques conseils concernant des cas particuliers de la guilde des guerriers. Le seigneur du Domaine Incandescent était donc un visiteur régulier.

-Nolan dit qu'il y a quelque chose qui te préoccupe, commenta Ric.

-Nous connaissons le nombre exact des elfes kidnappés par Eutaryn, soupira Camus.

-Ils sont douze, oui je sais, fit Ric. Mais encore ?

-Seuls six ont pu être envoyés dans la dimension des humains, révéla Camus. Une paire de jumelles, une enchanteresse et une guérisseuse, quelques lunes après la naissance de Luba, une barde il y a trois cent soixante lunes suivie d'une guerrière il y a trois cents lunes.

-Que des filles ? s'étonna Ric

-Je l'ai noté aussi, fit Camus. On a aussi vérifié par où elles sont parties, le passage s'est désagrégé au dernier passage.

Ric hocha la tête. Garrick et lui avaient vérifié le passage côté dimension des humains grâce aux informations récoltées auprès de Gellert Grindelwald et ils avaient découvert qu'il était effectivement impossible à emprunter.

-Où est le problème ? s'inquiéta Ric

-C'est la guerrière, soupira Camus. Nous savons tous les deux ce qui se passe quand l'un des nôtres n'est pas pris en charge assez tôt.

Ric comprit aisément à quoi il faisait référence. Le compagnon de Luba avait eu une petite cousine qui s'était révélé être une guerrière en devenir. Ses parents avaient refusé une destinée aussi dangereuse à leurs yeux, ils avaient caché la fillette pendant des lunes jusqu'à ce qu'elle fasse une crise et n'en meure, tuant ses parents sur le coup. Ce n'était pas la première fois que les parents s'opposaient aux guildes mais la première où elles arrivaient trop tard pour sauver l'enfant. Les procédures étaient alors devenues plus pointues ce qui avait permis aux guildes de coiffer au poteau Eutaryn et ses sbires et de limiter drastiquement le nombre d'enfants kidnappés.

-Tu n'as pas à t'en faire, soupira Ric après quelques instants de réflexion. Je sais qui est la guerrière et ce qu'elle est devenue.

-Ah bon ? sursauta Camus. Je t'écoute.

-Il s'agirait de Shanleigh RoseSang, révéla Ric. Elle est morte dans la dimension des humains il y a un peu près cent lunes.

-Shanleigh RoseSang ?! s'étouffa Camus. Je la croyais morte avec ses parents !

-Tout le monde le pensait jusqu'à ce que la grotte de la famille indique à Nolan RoseSang qu'il y avait un membre de la famille encore vivant et en train d'entamer sa transformation, ricana Ric. Renseignements pris, il s'avérait qu'il s'agissait du fils de Shanleigh.

-Le guerrier inconnu qui vous a aidé chez les faë et au Domaine Incandescent ? comprit Camus

-Exact, sourit follement Ric. Il est bon, non ?

-Laisse-moi le tester avant, sourit Camus. Et pour les trois autres ?

-J'ai pu retrouver un descendant de la guérisseuse, avoua Ric.

Peu après l'emprisonnement d'Eutaryn, sachant que Shanleigh faisait partie des enfants kidnappés, Ric avait pris les échantillons de magie des concernés pour pouvoir les comparer. Il avait ainsi pu déterminer l'ascendance de Tom Gaunt. Les gobelins pourraient aisément l'aider pour retrouver les autres descendants.

-Je n'ai pas d'autre éléments pour les deux autres, reprit Ric. J'aimerai que ces éléments restent … secrets.

-Je ne dirais rien pour le moment, promit Camus. Mais j'aurais une question. Tout ce bordel est dû au fait que tu aies trouvé ton compagnon d'âme et que tu aies dû briser tes fiançailles ?

-En partie, réfléchit Ric. Les Eutaryn font partie des familles qui ont refusé de se mêler aux humains et qui ont le plus grand mépris pour eux. Je faisais partie de l'une des familles les prestigieuses de toute notre nation et une union avec nous est ce que chaque famille recherche ardemment, encore aujourd'hui. Se faire souffler le gros lot par un simple humain a dû lui faire péter les plombs. Heureusement que Laze n'était pas un sans pouvoir …

-Il n'y a pas que ça, soupçonna Camus.

-Sûrement, haussa des épaules Ric. Je ne comprends pas pourquoi les familles de guerriers étaient systématiquement attaquées voire éradiquées pour certaines.

-Pas que les familles de guerriers, corrigea Camus. Les Sages ont aussi été pris pour cible.

-Les Arcana, comprit Ric. Maintenant, il s'agit comprendre pourquoi il a fait tout cela.

-Je m'en occupe, assura Camus. Qu'est-ce que je peux faire d'autre ?

-Vois avec Nolan pour remettre la nation sur pied, sourit Ric. Concernant les relations avec les faë, passe par Milena et sa fille Yana. Après … Nolan peut me contacter s'il y a un problème.

-Tu repars en vadrouille dans la dimension des humains ? ricana Camus

-Maintenant que les choses se calment ici, le chaos de cette dimension m'attire vraiment, sourit Ric. Allez, je te laisse, j'ai quelques petits trucs à faire avant d'y retourner.

§§§§§

Hermione et Draco s'étaient isolés pour l'un de leurs rendez-vous en tant que « couple ». Bien entendu, ils avaient opté pour la salle sur demande où ils pouvaient contrôler leur environnement et contrairement à ce que les couples habituels faisaient dès qu'ils étaient seuls, eux faisaient leurs devoirs ou discutaient.

Mais alors qu'Hermione expliquait un principe de leurs cours, Draco l'observait attentivement.

-Tu es malade, coupa Draco.

-Vraiment ? railla Hermione

Mais le blond avait noté la très légère hésitation de la brune.

-Tu peux faire illusion devant les autres élèves mais pas à nous, décréta Draco.

-Draco … soupira Hermione. Tu t'imagines des choses.

-Soit, renifla Draco. Mais sache que je ne trahirais pas ton secret, ni les autres.

Pendant que Draco se replongeait dans la rédaction de son devoir, Hermione prit un moment pour réfléchir. Les effets de son empoisonnement étaient de plus en plus graves et il lui était de plus en plus difficile de le cacher. La cérémonie de Beltaine avait amené un sursis bienvenu mais comme la bande était particulièrement surveillée par Dumbledore ou elle n'était jamais seule, elle ne pouvait pas brasser les potions dont elle avait besoin. Oh, elle pouvait se les procurer mais cela voudrait dire mettre d'autres personnes au courant de son état de santé. Or, en Grande Bretagne, la seule personne qui l'était était Jeremiah Prince et s'il l'aidait, il ne faudrait pas longtemps pour que cela revienne aux oreilles de Severus Snape. Elle attendait donc avec impatience sa sortie de Poudlard pour se rendre en secret en France pour vérifier son état de santé.

Mais en attendant ce moment béni, il lui faudrait donner le change avec plus de rigueur. Et ça allait de plus en plus difficile avec son affaiblissement …

Hermione soupira intérieurement. Voilà d'où venait les doutes de ses amis, cela faisait un moment qu'elle était limitée magiquement parlant alors qu'elle n'avait jamais montré de réelles faiblesses dans son apprentissage de la magie. Il allait falloir qu'elle fasse désormais plus attention.

-Pendant que j'y pense, est-ce que Weasley continue à emmerder ton monde ? demanda Draco

-Disons que ma baguette sortie en tout temps et en tout lieu lui a fait comprendre qu'il doit avoir une raison valable pour me déranger, déclara Hermione. Mais il s'est calmé, même si je sens son regard à chaque fois que je suis à tes côtés.

-Donc, je ne rêvais pas, marmonna Draco.

-Mais pourquoi il a jeté son dévolu sur moi ? demanda Hermione

-Mis à part tes résultats stupéfiants, ton intelligence ou encore ta beauté ? pointa malicieusement Draco. Tu es ce que tout sorcier peut attendre de sa compagne. Celui qui aura la chance de te remporter pourra être très fier.

Hermione retint comme elle le pouvait l'éclair de tristesse qui la traversa de part en part. Elle n'aurait sans doute pas le temps de découvrir son homme idéal …

La brune se secoua.

-On verra, haussa des épaules Hermione.

Elle vérifia qu'elle avait terminé tous ses devoirs, ou au moins bien avancés, avant de tout ranger.

-Bien, maintenant, il va falloir que je révise un peu l'étiquette, soupira Hermione. Tu veux bien m'aider ?

-Avec plaisir, s'inclina Draco. On commence par la danse ?

Hermione éclata de rire.

§§§§§

Dumbledore était en train de rêver que sa gentille petite marionnette revenait en rampant vers lui lorsqu'il se retrouva dans la Grande Salle de Poudlard. Cela lui rappela désagréablement une autre scène qu'il avait rêvé presqu'un an plus tôt. Où son trône en tant que maître de la Grande Bretagne sorcière était occupé par un autre que lui.

-Bonsoir Albus, salua Lily Evans.

-Lily, ma chère … commença Albus.

-Epargnez-moi votre comédie, j'ai toujours pu voir à travers elle, vous vous en souvenez ? coupa Lily avec un air radieux

Albus abandonna donc son air de papy gâteau.

-Est-ce que je dois te subir jusqu'à dans mes rêves ? siffla Albus

-J'aurais tellement aimé hanter jusqu'à votre vie et vos cauchemars, assura Lily. Mais nous ne pouvons pas tout avoir dans notre vie et dans notre mort, vous devez le savoir, n'est-ce pas ?

-Qu'est-ce que tu veux ? grogna Albus

-Vous narguer, avoua sans ambages Lily. Et vérifier que vous avez bien pris mes menaces au sérieux. Mais vous êtes au-dessus de tout le monde …

-Je suis le grand manitou de la Grande Bretagne ! tonna Albus

-Profitez bien de vos postes et de vos titres que vous détenez encore, sourit Lily. Et ne venez surtout pas dire que vous n'avez pas été prévenu. Votre fin approche.

-Personne ne se dressera contre moi ! assura Albus

-Si vous le dites, haussa des épaules Lily.

Excédé, Albus lui lança un sort de mort mais il la traversa comme si elle n'existait pas et elle éclata de rire.

Et il se réveilla, trempé de sueur et glacé jusqu'à l'os, le rire le poursuivant dans la réalité.

-Je vais te détruire, jura Albus. Et ta descendance aussi. Je le jure sur ma magie.