Golden Boy … ou véritable Héros

-Au nom de la loi, nous vous arrêtons pour être un mangemort ! Mettez vos mains bien en vue !

Un léger sourire ironique aux lèvres, Lucius Malfoy obéit bien sagement. Les aurors présents dans le hall du ministère l'avaient repéré quand il était arrivé par l'une des grandes cheminées et avaient décidé de procéder à son arrestation immédiatement au lieu de le mener discrètement dans le bureau des aurors.

Alors que l'un d'entre eux lui passait des menottes magiques et lui énonçait ses droits, l'ancien ministre de la magie en personne déboula et apostropha le blond.

-Mangemort ! Vous m'avez manipulé pour que je fasse que ce que vous voulez ! cracha Cornelius

-Je n'ai fait que soutenir vos décisions, comme le ferait n'importe quel conseiller, ricana presque Lucius. Quant à votre accusation de mangemort, je n'en suis pas un.

-Vous portez la marque ! assura Cornelius

Et il lui arracha la manche.

Mais aucune marque n'apparaissait sur son bras.

Choqué, Cornelius balbutia.

-Mais … mais …

-Qu'est-ce qui se passe ici ?! tonna une voix bien reconnaissable

La foule se fendit pour laisser passer Amelia Bones, la directrice de la justice magique.

-Pourquoi ce sorcier menotté est encore en plein milieu du ministère ? gronda Amelia. Il aurait dû être dans nos locaux depuis un moment !

-Madame la directrice … s'avança un auror.

-Silence ! claqua Amelia. Vous me répondrez quand je voudrais la réponse. Fudge, visiblement vos manières n'ont toujours pas changés et vous maltraitez les prisonniers.

-C'est un mangemort ! cracha Cornelius

-Il est clair que non puisqu'il n'a pas la marque, pointa Amelia en avisant le bras vierge. Monsieur Malfoy. Toutes mes excuses mais j'ai été retenue. Si vous voulez bien me suivre …

-Bien sûr, répondit Lucius. Mais les menottes ?

-Je crains que vous ne deviez les garder pour le moment, s'excusa Amelia.

-Soit, soupira Lucius. Allons-y, voulez-vous ?

Sous le regard interdit de l'assemblée, encadré d'Amelia Bones et de ses Aurors, Lucius Malfoy fut mené au bureau des aurors.

Vierge de toute marque des ténèbres.

§§§§§

La rumeur s'était répandue comme une trainée de poudre et trois jours après l'arrestation de Lucius, l'information était sur toutes les lèvres des élèves.

Ce n'était pas pour autant que Dumbledore s'en réjouissait.

A cause de la bêtise de Fudge, tout le monde savait que l'ancien lord ne portait plus la marque des ténèbres. Cela ne voulait dire qu'une seule chose, que Tom avait réussi à le contrer sur ce point.

Ses contacts avaient tenté d'en savoir plus mais Amelia Bones gardait Lucius Malfoy au creux de sa main. Draco, en tant que lord Malfoy, avait dû se rendre au ministère et pendant quelques instants, il avait été tenté de refuser qu'il quitte l'école mais il s'était rendu compte que c'était se créer des ennuis pour rien.

Cela ne l'arrangerait pas le moins du monde. Si on apprenait qu'on pouvait retirer la marque des ténèbres, alors il aurait moins de chair à canon pour servir « Voldemort ».

Cela se rajoutait au fait qu'il n'avait toujours pas mis la main sur Potter qui semblait se faire un malin plaisir à l'éviter alors qu'il était le directeur de cette école. Il s'était d'ailleurs pris la tête avec Snape qui refusait de lui organiser un entretien avec son apprenti.

Donc … aux grands maux les grands moyens.

§§§§§

Laze entra dans la Chambre des Secrets et se mit à fouiller correctement les lieux. C'était là qu'il avait caché ses biens les plus précieux quand ils ne se trouvaient ni dans la maison qu'il habitait avec Ric ni à Gringotts. Il y avait placé de nombreux grimoires qu'il faisait étudier à ses élèves les plus avancés mais également toute ce qu'il avait pu récolter à l'époque concernant la magie fourchelang.

C'était d'ailleurs pour cela qu'il se trouvait à Poudlard.

La manière dont la marque des ténèbres pouvait être retirée l'intriguait. Grâce aux souvenirs de Thomas Gaunt, ses soupçons avaient été confirmés mais quand Harry lui avait transmis ceux de Lucius Malfoy, il avait pu mettre le doigt sur ce qui le gênait.

Celui qui manipulait les mangemorts était assez doué pour contrôler à distance autant de personnes mais pas assez subtile pour modifier radicalement le souvenir où Voldemort donne la marque à ses esclaves.

Après plusieurs heures de recherches, Laze était sûr et certain d'une chose : avec la bonne combinaison, un sorcier lambda pourrait défaire cette marque. Toutefois, et c'était un point qu'il faudrait qu'il vérifie avec Garrick, la procédure de base était en vogue à l'époque où les elfes sillonnaient encore la dimension des Humains. L'hypothèse la plus plausible était qu'un elfe ait fourni cette connaissance précise à celui qui se faisait passer pour Voldemort. S'il remplissait les blancs, qu'Eutaryn aurait fourni le rituel à Dumbledore en même temps qu'il lui a confié Shanleigh RoseSang.

-Tu t'en sors ?

Laze réclama un baiser à Ric avant de répondre.

-La marque des ténèbres est une véritable prise de tête, soupira Laze. Mais j'avais raison, c'est une technique elfe utilisable par les sorciers qui a disparu à peu près au même moment où les elfes noirs ont cessé de venir ici.

-Alors pourquoi des fourchelang liés magiquement à Voldemort ? s'étonna Ric

-Des runes d'appartenance, répondit Laze. Des fourchelang peuvent défaire la marque. Et comme les seuls qu'il connaisse sont Tom Gaunt et Harry …

-Je comprends pour Gaunt, fronça des sourcils Ric. Mais pourquoi Harry ? Les Potter portent des gènes de lamia mais cet héritage est gardé secret car ils vivent dans l'un des seuls pays au monde qui les exécutent uniquement par prévention. C'est un secret de famille qu'il serait fou de dévoiler à Dumbledore qui n'a aucun lien magique avec le clan, ce que nous avons pu vérifier. Alors comment est-ce qu'il a pu le savoir ?

-Harry n'était pas désigné en tant que fourchelang, sourit un peu Laze.

-Tu as pourtant parlé de rune d'appartenance, fit Ric, perdu.

-C'est vrai, confirma Laze. Deux runes d'appartenance pour être exact. Une pour le fourchelang, une autre spécifique pour un elfe noir. La combinaison des deux conditions assure le retrait de la marque, je pense. Et la raison pour laquelle Gaunt a pu avoir de tels résultats pour la retirer. La question, maintenant, est la raison de cette deuxième rune d'appartenance.

-Je pense que c'est un péché d'orgueil, déclara Ric en se frottant le menton. Je pense qu'il a cru qu'il aurait toujours le contrôle sur Harry et donc, qu'il ne pourrait jamais s'allier à celui qui aurait tué ses parents, surtout s'il l'a désigné comme étant Thomas Gaunt.

-C'est compréhensible, concéda Laze. Avec cette information, qu'est-ce qu'on fait ?

-Pour le moment, rien, soupira Ric. Mais je pense que ça pourra nous servir très bientôt.

§§§§§

La fameuse réunion de la bande avait finalement eu lieu début juin.

En tant qu'héritier des propriétaires légaux de l'école – les gobelins le lui avaient confirmé – il avait été très facile pour Harry de conduire ses amis dans les parties de l'école qui échappaient totalement à « l'omniscience » de Dumbledore. Tous furent subjugués par l'Observatoire imaginé par Helga Poufsouffle pour l'étude des étoiles.

-Je n'ose te demander comment tu connais cette salle, souffla Astoria.

-Si je te dévoilais tous mes secrets, ricana Harry. Installons-nous, voulez-vous ?

Canapés et fauteuils furent rapidement pris d'assaut tandis que l'elfe noir les observait. Draco, Blaise, Théo, Pansy, Daphnée, Astoria, Luna, Ginny, Neville et Hermione souriaient et blaguaient gentiment. Le brun avait déjà noté qu'ils ne se cachaient plus pour se fréquenter ouvertement et ça lui faisait plaisir car ainsi, ils tenaient tête à Dumbledore.

Le brun s'intégra naturellement à la conversation mais très vite, puisqu'ils n'avaient pas tellement de temps pour être totalement libre de leurs faits et gestes, ils allèrent dans le vif du sujet.

-Je pense que tu es au courant que les attaques de Voldemort se sont intensifiées depuis ton retour, fit Théo. Le « peuple » gronde, parce que tu ne fais rien pour t'entraîner sous la houlette de Dumbledore.

-Qu'ils prennent déjà les armes pour se défendre quand eux-mêmes quand ils se font attaquer au lieu de rester les bras ballants, renifla Harry. Sinon, je n'ai aucun compte à leur rendre. En revanche, eux et leur conscience …

-On s'en doute, sourit Luna. Pourquoi personne ne savait que tu es en apprentissage avec Snape ?

-Je penche sur un filtre sur le courrier des élèves, haussa des épaules Harry.

-Ce qui serait une atteinte aux libertés des élèves, fit Hermione. Mais comme nous parlons du grand Albus Dumbledore …

-Chacun doit s'incliner devant son plus grand Bien, termina Ginny.

Tandis que chacun allait de son commentaire, Harry observa la rousse. Il avait appris par les jumeaux qu'elle avait été emprisonnée chez sa mère et froidement torturée pour expliquer ses fréquentes disparitions durant les vacances mais également pourquoi elle semblait abandonner le grand projet de sa vie, celui d'épouser Harry. Heureusement, la bande avait su donner rapidement l'alerte et Fred et Georges avaient pu la récupérer pour qu'elle puisse trouver refuge chez son chef de famille. Elle était visiblement totalement remise mais ce n'était pas pour autant qu'elle allait réintégrer l'école dans les prochains jours puisque Muriel avait officiellement annoncé son retrait définitif de Poudlard.

-Nous avons d'autres points à régler, fit Blaise. Il faut qu'on réussisse à totalement décrédibiliser Dumbledore avant de partir.

-Et de lui porter un coup fatal cet été, ajouta Neville.

-Personnellement, je pense qu'il faudrait lui retirer Poudlard le plus vite, songea Pansy. C'est la seule école du pays et c'est là que les sorciers lambda y apprennent l'essentiel de leur savoir. Sans Dumbledore, il y aura moins de préjugés et d'idées fausses inculquées dès le berceau.

-Ça mérite qu'on s'y penche, concéda Hermione. D'après monsieur Gaunt, l'aura de Dumbledore s'est beaucoup ternie à l'international depuis qu'il s'amuse à pointer ce qui va mal dans le pays. Le fait que plusieurs lords aient pu reprendre leurs titres alors qu'ils étaient encore scolarisés est également un coup dur pour sa réputation.

-En quoi ? s'étonna Ginny

-Nous exerçons ouvertement nos responsabilités, répondit Neville. Les rares lords scolarisés sous Dumbledore ne faisaient rien de ce que nous faisons, à croire qu'ils ne savaient même pas ce que signifiaient le titre qu'ils portaient.

-En fait, quand on y a regardé de plus près, on s'est aperçu qu'ils confiaient leurs charges directement à Dumbledore, ce qui est une ineptie totale aux yeux des Sang Pur, fit Pansy.

-Bref, balaya Théo. Que pouvons-nous faire ?

Tous se tournèrent vers Harry, leur leader.

-L'idéal serait d'agir qu'une fois qu'aucun de nous ne sera sous sa responsabilité, fit Harry. Ensuite, je le pousserai à la faute.

-Tu n'es pas seul, rappela Neville.

-Je sais, assura Harry. Mais je connais mes limites et c'est triste à dire, j'ai moins à perdre que vous.

Les autres ne purent que le concéder.

-Tu as déjà un plan en tête, comprit Hermione.

-Continuer à rendre fou Dumbledore, ricana Harry.

§§§§§

Nolan perdit son calme et celui qui en était à l'origine était en train de s'étouffer lentement sous les regards apeurés de ses congénères qui s'étaient tus brusquement.

Ne jamais énerver un guerrier, ce n'était pas si compliqué à retenir, non ?

-Eutar est coupable de nombreux crimes contre notre peuple, articula Nolan. Certes, il avait de bonnes idées mais toutes avaient des conséquences néfastes dans son propre profit. Notre boulot, aujourd'hui, c'est de faire en sorte de reconstruire notre société sans détruire ce qui fait notre identité. Ce n'est pas difficile à comprendre, si ?

Il relâche l'emprise qu'il avait sur son adversaire qui hoqueta au sol.

-Nous sommes réunis ici parce que nous devons déterminer par quoi nous devons commencer pour démanteler l'œuvre malsaine d'Eutar, martela Nolan.

La plupart des elfes noirs hochèrent la tête.

-Nous allons commencer par restaurer le conseil des guildes, annonça Nolan. Depuis qu'il a été dissous, nous avons noté de nombreux renégats et encore plus d'accidents sans l'encadrement des guildes qui ne pouvaient pas coordonner leurs forces pour identifier les plus à même à avoir besoin de leur aide. Nous allons également suspendre le conseil des elfes noirs pour examiner tout ce qu'il a fait depuis qu'Eutar en était à la tête.

-Mais sans le conseil, nous n'aurons plus le contrôle sur le peuple ! s'exclama une voix

Nolan n'hésita pas à le fusiller du regard.

-Le rôle du conseil n'était pas de « garder le contrôle » sur le peuple elfe mais d'œuvrer pour qu'il vive en paix, grinça Nolan. Si notre peuple a placé sa confiance dans le conseil, ce n'est pas pour être manipulé pour servir la cause d'un seul ! Nous obéissons à la Magie, souvenez-vous en !

Beaucoup – essentiellement des elfes qui ne s'étaient jamais opposés à la politique d'Eutar parce qu'ils y trouvaient leur compte – baissèrent la tête devant cette vérité.

-Maintenant que cette mise au point est faite, nous allons donc avancer, décréta Nolan.

Les discussions étant devenues plus calmes, Nolan se permit de se perdre dans ses pensées. Rassembler l'Aéropage après le fiasco d'Eutar n'avait pas été facile, notamment parce que ce dernier avait fait en sorte de réduire au silence certaines familles voire les avaient soumises à lui pour les plus faibles. D'ailleurs, les héritiers de certaines d'entre elles avaient disparu et les guildes utilisaient leurs ressources pour les retrouver et leur rendre leur place. Tous n'avaient pas assisté aux confessions d'Eutar mais ceux qui ne l'étaient pas avaient rapidement été mis au courant. Le renversement du gouvernement d'Eutar s'était passé sans heurts car ce dernier ne s'était pas préoccupé de tenter de convaincre le peuple elfe qui assistait uniquement aux conséquences de ses décisions. En fait, si Ric n'avait pas réussi à récupérer Laze, la révolte aurait couvé encore longtemps et Eutar ne se serait pas précipité pour reprendre le contrôle.

Beaucoup avaient demandé l'identité de l'elfe qui avait affronté en premier les troupes d'Eutar mais Nolan avait gardé le silence. Harry restait l'un des elfes noirs les plus puissants, autant par son ascendance que par son lien avec la Magie donc il n'était pas dans son intérêt de le jeter dans la politique elfe. De plus, il devait régler ses affaires dans la dimension des humains donc lui rajouter des responsabilités ne lui ferait pas de bien.

Entendant son nom être prononcé, Nolan se reconcentra sur la réunion.

§§§§§

La dernière sortie à Pré-au-Lard de l'année était attendue par beaucoup d'élèves malgré la menace de Voldemort. Mis à part Ginny – qui était retournée chez Muriel après leur petite soirée à Poudlard – et Harry, la bande était assez impatiente de se retrouver dans le village sorcier pour se détendre avant de mettre en place leurs plans pour mettre hors d'état de nuire aussi bien Voldemort que Dumbledore. Ce fut donc sans surprise qu'Hermione, Luna, Astoria, Daphnée, Millicent, Neville, Draco, Blaise et Théo se rendirent ensemble aux portes du château. Ils espéraient bien y voir Harry mais ce dernier était pris par ses responsabilités et une sortie n'était pas prévue au programme.

Contrairement à l'attaque de Voldemort.

Les mangemorts avaient débarqué peu avant le déjeuner, alors que les élèves se pressaient vers les Trois Balais, seul lieu du village où on pouvait manger pour pas trop cher. Rosemerta, la tenancière, avait très vite brandi sa baguette pour renforcer ses barrières de protection et avait mandé son cuisinier de contacter l'école pour procéder à une évacuation d'urgence. La panique avait alors monté d'un cran quand ce dernier était revenu pour annoncer que l'école ne répondait pas.

Les élèves étaient donc coincés dans le village, à la merci des mangemorts.

-Combien on parie que Dumbledore veut forcer Harry à se montrer comme le héros qui va défaire Voldemort ? grogna Daphnée

-Manque de chance, Harry a bien précisé qu'il ne serait pas là aujourd'hui, renifla Théo.

La bande était également aux Trois Balais et avait entendu la mauvaise nouvelle. Ils avaient compris qu'ils allaient devoir protéger les plus jeunes tandis que la plupart des adultes allaient tranquillement se cacher attendre qu'un autre prenne leur responsabilité.

Neville fouilla son sac. Il avait une idée et la transmit aux autres. Les mangemorts n'avaient aucun respect pour les nouvelles générations ? Alors ils n'allaient pas leur répondre de manière conventionnelle. Mais ils se doutaient qu'après cela, Fred et Georges devraient se cacher pour qu'ils ne puissent pas donner les secrets de leurs inventions.

Deux par deux, les adolescents s'éparpillèrent dans le village en repérant les rassemblements de mangemorts. Très vite, ils furent la cible des blagues particulièrement difficiles à se débarrasser. Bien évidemment, les jumeaux Weasley avaient fait en sorte qu'ils soient les seuls à pouvoir arrêter leurs inventions mais c'était toujours drôle de voir leurs adversaires essayer de sortir d'un marécage, copie améliorée d'un projet qu'ils avaient eu l'intention d'utiliser contre Dolores Ombrage quelques années plus tôt.

Il ne fallut pas beaucoup de temps pour que les mangemorts qui n'avaient pas été touchés par les blagues récupèrent un maximum des leurs et disparaissent, non sans faire de dégâts. Comme d'habitude, les aurors arrivèrent bien après leur départ et les médicomages eurent à déplorer de nombreux élèves torturés par le sort du doloris notamment, des blessures sérieuses pour les rares professeurs qui s'étaient battus pour protéger les élèves.

-Vous allez bien ? se précipita Harry

-T'inquiète, sourit Hermione.

Dès qu'il avait appris pour l'attaque, le brun s'était précipité au village pour rejoindre ses amis. Mais au fur et à mesure qu'on le reconnaissait, la foule grondait à cause de son absence pour les défendre. L'elfe noir s'en agaça très vite, même s'il savait qu'un jour ou l'autre, on allait le lui reprocher en face. Mais ce fut quand un journaliste pointa le bout de son nez pour lui demander de but en blanc pourquoi il n'avait pas pris les armes pour s'opposer aux mangemorts que la moutarde lui monta au nez.

-S'il y a des élèves et des adultes, qui doit se battre contre les mangemorts s'ils attaquent ? demanda Harry en se retenant de se pincer l'arête du nez

Au fur et à mesure de sa scolarité, il s'était déjà aperçu de la stupidité – pour ne pas dire de la connerie – des sorciers britanniques mais maintenant qu'il était elfe noir à part entière, il se rendait compte à quel point ils pouvaient être dénués de bon sens, s'il ne se fiait qu'au cirque du Survivant.

-Euh … les adultes, répondit le journaliste.

-J'ai quel âge ? demanda Harry

-Dix-sept ans, répondit le journaliste.

-Si je n'avais pas quitté Poudlard, je serais encore un élève, n'est-ce pas ? demanda Harry

-Oui, fit le journaliste, perdu.

-Alors pourquoi est-ce que vous êtes en train de demander à un adolescent de prendre une responsabilité d'adulte ? grinça Harry

Le journaliste ouvrit la bouche … pour finir par la refermer, honteux. Dans les faits, Harry Potter était à peine majeur et ses seuls faits d'armes avaient été de survivre à des attaques de Voldemort. Ce n'était clairement pas à lui de se battre contre les mangemorts. Les sorciers autour d'eux qui avaient écouté la conversation baissèrent la tête, tout aussi honteux. Effectivement, ils étaient en train de demander à un enfant de se battre pour eux. Mais ils avaient écouté Dumbledore qui avait fortement sous-entendu que le brun serait ravi de le faire pour sauver le monde.

Que c'était son rôle.

Alors qu'il n'était qu'un enfant. Un enfant qui ne devrait pas prendre les armes à la place d'adultes.

-Si vous avez fini de me reprocher de ne pas avoir protégé les élèves alors que c'est le directeur de l'école qui est responsable d'eux … siffla Harry.

L'elfe noir entraîna ses amis un peu plus loin pour discuter un peu plus à leur aise.

-Quelque chose cloche, fit Harry. Il n'y avait aucun intérêt pour Voldemort d'attaquer aujourd'hui, surtout que je ne me suis pas caché ne pas venir.

-Tu as raison, fit Draco. On va fouiner du côté du vieux fou pour savoir s'il n'était pas au courant.

-Tu devrais y aller, fit soudain Hermione. Les aurors arrivent par ici.

-D'accord, fit Harry.

Il embrassa les filles et salua les garçons avant de transplaner vers le manoir qu'il partageait avec Ric et Laze qui avaient été prévenus de l'attaque par les alarmes de l'école qu'ils avaient réactivées.

§§§§§

Alors que l'attaque de Pré-au-Lard était encore dans tous les esprits, quelques jours plus tard, tous les journaux, moldus comme sorciers, annonçaient un autre massacre d'un village entier.

Voldemort avait l'habitude de lancer des attaques sur de petits villages moldus où il tuait tous les habitants sous l'excuse qu'ils étaient des moldus. Les mangemorts s'en donnaient à cœur joie concernant les tortures diverses et variées, notamment les viols, les actes de barbarie ou encore les meurtres sous le coup de l'imperium.

Mais pas cette fois.

Tous les habitants avaient été rassemblés sur la plus grande place du village dans leurs plus beaux habits puis placés selon un cercle d'invocation. Tous les adultes avaient eu les veines tranchées au bord du cercle et tous les moldus non pubères, au centre, avaient été égorgés et leurs cœurs arrachés alors qu'ils agonisaient avant que les organes ne soient brûlés.

Les médicomages et les aurors, dépêchés sur place après que le pic de magie ait été détecté, en avaient vomi d'horreur en découvrant la scène et les langues de plomb appelés en renfort n'avaient pas pu résister non plus. Mais heureusement, ils avaient repris leur sang-froid et leur professionnalisme assez rapidement et avaient fait leur travail. Très vite, le schéma d'un rituel apparut mais aucun qu'ils ne connaissaient en apparence. Curieusement, ils écartèrent très vite les rituels dit de magie « noire » - le département des Mystères n'avait clairement pas adhéré à la mode de cataloguer sans distinction tout ce qui demandait un peu plus d'énergie magique ou un peu de sang comme étant de la magie « noire » - pour se concentrer sur d'autres origines qui n'étaient pas sorcières.

Les archives du département des Mystères étaient immenses mais comme toutes les archives de la communauté sorcière britannique, elles avaient été à moindre mesure victimes du courant persistant qui voulait que les sorciers étaient supérieurs à toutes les races magiques. Le directeur du département, mis en place par Albus Dumbledore, avait été rapidement limogé mais avait eu le temps de faire quelques dégâts. Les langues de plomb sur l'affaire espéraient simplement que les réponses qu'ils cherchaient n'étaient pas dans les archives détruites.

Leurs contacts – réduits à cause de la politique xénophobe de la Grande Bretagne sorcière pendant ce dernier siècle – avec les communautés vampiriques et vélanes notamment leur avaient appris que le massacre rappelait fortement un rituel en vigueur d'une race qui avait aujourd'hui disparue. Malheureusement, ils n'avaient aucune autre information sur le sujet. Les langues de plomb avaient alors contacté les gobelins qui leur avait confirmé les informations qu'ils venaient de recevoir.

Grâce à son titre de lord Potter, Harry gardait un œil vigilant sur ce massacre hors norme. A la demande de Ric, il avait réussi à récupérer les détails et le jeune elfe savait que ses aïeuls avaient peut-être une piste qu'ils cherchaient à confirmer.

Mais quand il rentra ce jour-là à la maison et découvrit leurs visages blêmes, il sut qu'il y avait eu une avancée majeure.

-Qu'est-ce qui se passe ? demanda Harry

-Le massacre est les conséquences d'un rituel elfique, annonça Laze. Nous en sommes désormais certains.

-Corrigez-moi si je me trompe mais les seuls elfes qui se trouvent dans cette dimension sont Ric et moi, non ? fronça des sourcils Harry

-C'est ce que je pensais aussi, confirma Ric. Mais ce n'est plus le cas.

-Comment ça ? s'étonna Harry

-Eutar s'est enfui de sa prison, annonça Nolan en sortant de l'ombre. Et maintenant, nous savons qu'il est ici.