Attention mention de crise d'anxiété
Correctrice : Clina
Personnage : Dragon Shiryû , Andromède Shun
Mention de : Phoenix Ikki, Pégase Seiya, Cygne Hyoga, Saori Kido, Shunrei, Bastet (le chat de Shun)
Ship : aucun
Type d'écrit : réconfort et amitié
Arc temporel : après Hadès, quelques années plus tard même
Lieu : Tokyo, Japon (appartement de Shun)
Autre : suite des OS sur le futur mariage de Shiryu et Shunrei
Nombre de mots : 2113
Titre : Réconfort
Passer du temps avec Shun n'était plus dans les habitudes de Shiryu. Bien sûr Andromède était un ami d'enfance, un frère d'armes avec qui il avait combattu plus d'une fois. Ils n'avaient jamais été en duo. Shiryu se souvenait avoir accompagné Seiya sur certains combats, et Hyoga aussi. Mais il avait rarement été en compagnie de Shun sans qu'un des autres ne soit aussi présent. Pourtant il appréciait son cadet. Andromède était de nature calme et amicale. Il était serviable et il offrait volontiers son réconfort à tout à chacun. Le Dragon appréciait vraiment sa présence et leur amitié. Il lui était aussi reconnaissant de l'aide qu'il apportait à Shunrei pour leur futur mariage. De plus, il savait qu'il s'entendait bien avec sa fiancée. Ce qui au vu de leur caractère respectif n'était pas très compliqué. Ils étaient assez similaires. Et si on en croyait la sagesse populaire : qui se ressemble, s'assemble, non ? Shiryu savait à quel point cette amitié comptait pour la jeune femme. Tout comme il était content que Shunrei soit proche d'Ikki. Alors oui, être avec Shun dans son appartement pour partager un thé n'était pas une corvée, ni un moment embarrassant. C'était même censé être un moment relaxant après les festivités liées à ses fiançailles avec Shunrei. Shiryu avait la conversation facile, et son ami aussi.
Sauf que si Shiryu pouvait gérer un Shun enthousiaste, il n'avait aucune idée de comment aider un Shun en pleurs.
Et honnêtement, il se demandait quoi faire. Il ne l'avait vraiment pas vu arriver. Certes Andromède avait toujours été de nature hypersensible, et il n'avait en général aucune honte à montrer ses émotions. Shiryu ne savait pas combien de fois il avait vu le visage pâle couvert de larmes durant les Guerres Saintes. Andromède pleurait sur la mort de ses adversaires, sur l'injustice des combats, sur la douleur du monde… Il ne pleurait pas sur lui-même. Et le Dragon ne savait pas quelle phrase anodine il avait bien pu prononcer pour provoquer la crise de larmes. Son regard dévia sur la table basse du salon couverte de livres de cours et de cahiers. Il y en avait aussi sur le divan d'ailleurs. De toute évidence Shun se perdait dans ses études. Shiryu n'était pas certain que ce soit une manière d'oublier ou d'occuper son esprit. Le plus jeune avait toujours fait preuve de dévotion dans leur combat, et il voulait donner le meilleur de lui-même. Cela devait s'appliquer à ses études. La fatigue liée à la longue nuit de fête ajoutée à cela expliquait parfaitement que ses nerfs craquent un peu. Shun devait se mettre une telle pression sur les épaules. En plus il avait accepté d'aider à préparer le mariage en parallèle. Et dans ce besoin de rendre les autres fier de lui, il avait sûrement mis ses nerfs à rude épreuve. Shiryu savait vaguement par Hyoga que Shun avait passé des examens ces derniers jours.
Donc il savait que Shun avait juste craqué face à un surplus de travail. Maintenant rester à trouver comment réconforter Andromède.
Et pour le coup, il aurait aimé qu'un des trois autres soit présent avec lui. Parce qu'eux savaient gérer Shun quand il pleurait. Eux savaient quoi dire ou faire pour apaiser leur ami avec quelques mots. Shiryu n'avait jamais eu à le faire malgré leur longue amitié. Le Dragon avait toujours laissé quelqu'un d'autre s'occuper de Shun dans ce genre de moment. Par contre, il savait comment réconforter les autres. Il savait qu'une main sur l'épaule de Seiya l'aidait quand il perdait espoir. Quelques mots bien choisis de sa part aidaient Hyoga et Ikki à faire la part des choses et à se calmer. Mais quant à Andromède, Shiryu ne savait pas ce qui pourrait l'aider en cet instant. Le cerveau du Dragon cherchait une idée, parce que de toute évidence Shun n'arrivait pas a se reprendre tout seul. Et il entendait déjà le flot d'excuses qu'Andromède lui servirait après coup, quand il aurait repris sa respiration. D'ailleurs cette dernière lui semblait trop rapide. Qu'auraient fait les autres ? Ikki aurait sûrement ouvert les bras, parce que son frère serait venu se blottir directement contre lui. Le Phoenix aurait eu quelques caresses apaisantes dans son dos et quelques mots bourrus pour le rebooster. Seiya aurait probablement tapoté son épaule et cherché quelque chose d'amusant à raconter pour ramener un sourire sur les lèvres d'Andromède. Même Hyoga et sa supposée froideur aurait eu une solution. Il avait une affinité particulière avec Shun, et se serait sûrement montré affectif en geste à défaut d'être doué en parole.
Voilà le point commun : ses amis auraient utilisé les gestes affectueux et réconfortants. Parce que Shun était tactile comme personne. Et qu'il cherchait toujours un vague contact physique avec ses proches surtout en cas de coup au moral ou pour les encourager.
C'était donc la solution. Shiryu inspira. Il n'était pas spécialement tactile. Mais si Andromède ne se calmait pas, ils ne pourraient jamais parler de ce qui n'allait pas. Et voir Shun les joues souillées de larmes, la respiration laborieuse et le regard triste et perdu n'était pas un spectacle plaisant pour lui. Le Dragon avança lentement de manière à ne pas surprendre le plus jeune. Il passa un bras autour de ses épaules et l'attira contre son torse. Il lui tapota un peu le haut du dos. Andromède était plus petit que lui, constata-t-il avec une légère surprise. Malgré les années écoulées, et le fait qu'il ait maintenant dix-sept ans, il restait le plus petit en taille du groupe. Shiryu le conserva dans son étreinte amicale et réconfortante de longues minutes.
« Quoi qu'il se passe, ça va aller Shun. Tu n'es pas seul. Tu nous as. », déclara-t-il d'une voix qu'il espérait chaleureuse et réconfortante. En tout cas, il était d'un calme total. Ce qui contrebalançait avec l'état émotionnel chaotique d'Andromède.
« Je… Je suis … désolé... », marmonna Shun entre deux sanglots.
Le Dragon constata que les tremblements d'Andromède s'espaçaient lentement. Les pleurs se tarissaient, ainsi que les larmes. Lentement Shun reprenait le contrôle de ses nerfs. Il s'éloigna un peu de Shiryu. Ce dernier le libéra de son étreinte protectrice et consolatrice. Andromède passa une main sur ses joues humides et il les essuya. Il baissa un peu la tête pour observer ses pieds. Il se sentait un peu honteux d'avoir fondu en larmes juste pour une question de politesse banale. Mais il n'avait rien pu faire. Ses nerfs avaient craqué. Et la crise d'anxiété s'était emparée de lui comme un raz-de-mer déferlant sur une plage. Il n'avait pas su l'endiguer. Mais il s'en voulait un peu. Oh pas que Shiryu le jugerait. Ils se connaissaient trop bien. Mais pour une fois qu'ils passaient du temps ensemble… Shun ouvrit la bouche pour parler, mais le Dragon le devança.
« Et si on se faisait un thé. Ou plutôt je prépare le thé, et toi tu nous fais une petite place sur le divan et la table basse. », proposa calmement Shiryu. Il avait conscience que son côté très posé et serein ne pouvait qu'aider Shun en ce moment.
« D'accord », répondit lentement le plus jeune.
Et Andromède se dirigea vers le salon. Il referma ses livres et il en fit une pile sur la bibliothèque. Il referma aussi les cahiers d'exercices. Puis il s'attaqua à ses notes éparpillées sur le sofa, qu'il remit rapidement en ordre et glissa dans un classeur. Il rangea le tout dans le coin bibliothèque. Pendant ce temps-là, Shiryu avait mis l'eau à chauffer et trouvé un thé relaxant dans la collection de tisanes de Shun. Il gardait un œil attentif sur son ami, mais la crise semblait être passée. Les doigts d'Andromède ne tremblaient plus. Le Dragon prépara deux tasses. Il sursauta légèrement quand quelque chose se frotta à ses jambes. Il baissa les yeux sur la boule de poils grise, qui fila ensuite dans la partie salon. Shun venait de s'asseoir sur le divan. La pièce avait retrouvé son ordre habituel. Et le chat, puisque s'en était un, sauta sur les genoux de son maître. Shiryu vit un fin sourire se dessiner sur les lèvres d'Andromède, qui caressa le chat ronronnant.
« Je ne savais que tu avais un chat. », commenta Shiryu en amenant les deux tasses et en s'asseyant près de son ami.
« Un cadeau de Nii-san. On a été l'adopter dans un refuge. Je l'ai appelé Bastet comme la déesse égyptienne. », expliqua Shun en prenant la tasse offerte avec un sourire reconnaissant. « Je suis désolé pour… », il hésita peu sûr de comment poursuivre.
« Ce n'est rien. Je pense juste que tu te mets trop de pression tout seul, Shun. Et parfois quand on est fatigué et stressé, on finit par craquer. Je ne savais pas que tu faisais des crises d'anxiété. », le regard scrutateur du Dragon ne jugeait pas son ami. Mais Shiryu comprenait mieux pourquoi Seiya forçait si souvent Shun à sortir de chez lui. Si personne ne venait le secouer, il y avait des chances qu'il resta enfermé à étudier sans réelle pause. Encore heureux qu'il avait un chat d'ailleurs. Andromède fixa sa tasse fumante avec un léger air coupable.
« Je… je veux juste réussir mes examens. Et aider Shunrei à préparer votre mariage. Je veux juste… », la voix faible de Shun tremblait encore un peu.
« Nous rendre fier ? Prouver que tu sais faire quelque chose par toi-même ? Ne pas faire perdre son temps et son argent à Saori ? », termina le Dragon presque certain d'avoir misé juste. Le regard émeraude, qui l'observait, confirma son idée. Quand il pensait que Shun se mettait vraiment la pression tout seul… « Alors je suis certain que ces évaluations que tu as passées récemment, tu les as réussies. Et si ce n'est pas le cas, tu peux les repasser ses examens, non ? Ensuite, je doute que Saori ait mis une date limite pour tes cours particuliers ou même qu'elle exige des résultats rapides. Quant au mariage, on n'a pas encore fixé la date. Et Shunrei comprendra si tu ne peux pas l'aider pour tout. » Shiryu posa une main réconfortante sur l'épaule de Shun. Il sentit la tension qui tendait les muscles de son ami. « Et je pense sincèrement que te laisser étudier après une nuit blanche à faire la fête est une mauvaise idée. Tu dois essayer de te détendre un peu, là. »
« Comment tu fais pour toujours avoir raison ? », questionna Andromède avant de boire une gorgée de son thé.
« C'est un don naturel, que mon maître a pris la peine de développer. Tout comme tu as cette intelligence instinctive quant aux émotions des autres. », répliqua avec un léger sourire le Dragon. Shun avait besoin de positiviter en ce moment et d'une pause plus longue qu'un simple thé.
« Si tu le dis… », répliqua doucement Shun avec un sourire amical. Il avait toujours les yeux un peu rougis, mais sa respiration était normale. Il avait repris des couleurs et retrouvé son calme légendaire. Cela étant, Shiryu pensait qu'il fallait mieux le distraire encore un peu.
« Bon puisque je suis là et qu'on peut passer un peu de temps ensemble, y a-t-il un endroit que tu apprécies en ville ? », demanda doucement le Dragon.
« Pourquoi ? », fût la seule réponse d'un Andromède un peu confus aux sourcils froncés.
« Ma foi, je ne vais pas te laisser seul et hors de question que tu étudies aujourd'hui. Tu as besoin d'une pause. Et de sortir un peu t'aérer. Donc allons dans un endroit que tu apprécies, profitons-en pour manger un bout dehors. Ce sera l'occasion de parler aussi. Je ne me rappelle plus trop quand était la dernière fois qu'on a passé du temps ensemble ? », élabora Shiryu. « On devrait passer plus de temps à deux non ? Tu pourrais venir à Rozan nous visiter aussi. »
Il était peut-être temps de renouer le lien qu'ils avaient autrefois lors des Guerres Saintes. Cette amitié qui s'était un peu déliée avec les années, parce que Shiryu vivait en Chine et que Shun se perdait dans ses études. Ils se rencontraient parfois lors des réunions communes. Mais finalement ils savaient encore peu de choses de la vie actuelle de l'autre. Mais ils avaient l'occasion de renouer leur lien et d'avancer. Finalement, Andromède se fendit d'un joli sourire amical comme autrefois, ce fameux sourire qui les réconfortait et leur rendait espoir bien souvent. Shun acquiesça lentement à l'idée. Ce n'était pas une mauvaise idée.
« Il y a un joli parc que j'aime bien. Et pas loin un petit restaurant. », proposa doucement Shun. Au moins il avait accepté l'idée de lâcher ses cours et de sortir un peu.
Merci d'avoir lu.
