Bon mercredi à tous et à toutes !
Voici une petite fanfiction mignonne malgré tout sur Bill Weasley et Fleur Delacour.
Bien sûr, les personnages ne m'appartiennent pas. C'est une époque après Guerre et je ne fais pas vraiment mention de la magie, alors sûrement un peu UA
Bonne lecture,
Jess-la-Lune
J'ai les épaules beaucoup plus hautes que celles de Fleur, mais sa tête se glisse à la perfection entre ma clavicule et mon cou. De sa baguette, elle laisse sortir le Piano Concerto No. 2 en C mineur et ses doigts caressent mon dos. J'ai une boucle rousse qui tombe sur mes sourcils, froncés par la réflexion. Il est près de vingt-deux heures, je la raccompagne chez elle. La rue est sombre et silencieuse. Le même parcours tous les jours de ce voyage-là.
On arrive à la demeure des Delacour. J'y suis rarement rentré. Un instant de malaise calme. Je ne sais jamais quoi dire, je sais que Fleur pleurera en me quittant. Je finis par ouvrir mes bras et elle s'y réfugie. Sa tête repose contre mon torse. Elle est bien. Mettant fin à l'étreinte, Fleur sourit. Je replace une mèche derrière son oreille et pose un baiser sur son front. Elle tremble et je voudrais lui servir de repaire.
…
Mes mains la soulèvent sans difficulté pour la poser sur mes genoux. Ma poigne douce sur ses reins lorsqu'on s'embrasse me fait du bien. Quand j'ose un effleurement ou une caresse, je m'assure toujours qu'elle le souhaite.
Mes lèvres charnues sur mon visage barbu s'imbriquent entre celles de Fleur. Couché dans les feuilles rouges, orange et brunes, je me confonds sûrement au tapis d'automne. Le fou rire de ma petite amie me donne envie de l'embrasser, de la chatouiller jusqu'à ce qu'elle demande grâce. Il est rare, son rire, comme si elle craignait de démontrer sa joie. Je voudrais l'enfermer dans une bouteille pour lui faire écouter lorsqu'elle broie du noir, mais plus rien ne peut la retenir. Je n'en ai pas le droit. Je ne peux l'emprisonner et l'obliger à vivre, à être heureuse. Elle prend le temps de réapprendre à aimer, à s'aimer et le chemin s'ouvre devant elle. Elle s'y engage, malgré les courbes, les sorties de route et les obstacles. Je suis là, à chaque étape, une main tendue lorsque son monde se noircit des fantômes du passé.
Quand elle se relève, elle accourt dans une direction.
— J'entends la chute.
On s'assied et on écoute le débit bruyant de la chute. La tête de Fleur est posée sur mon épaule, mais j'ai la sensation qu'elle est à des années-lumière de nous. Qu'elle réfléchit au passé qui se mêle à notre présent pour mieux changer le futur.
Fleur est incapable d'enfiler son manteau. J'ose la toucher pour l'aider, mais elle se braque. Malgré tout, je glisse ses bras à travers les manches. Respire, respire. J'espère qu'elle copie son souffle au mien pour retrouver sa respiration. Les larmes ne cessent de couler. Elle a des chutes dans les yeux et je la trouve belle dans sa vulnérabilité. Je la serre contre moi jusqu'à ce qu'elle apprenne à respirer à nouveau.
Je mordille ma lèvre et observe Fleur.
— Il faut que tu m'expliques.
Assise sur un rocher, Fleur secoue la tête. Alors, je me contente de caresser son dos, de la serrer contre mon torse, de caresser ses mèches blondes.
— Je suis là, mon lys.
La crise finit par se calmer après une demi-heure de spasmes violents et imprévisibles. Ses yeux de ciel me regardent. Je l'embrasse sur le front. Fleur esquisse un sourire penaud. Elle s'excuse. À demi-mot, elle m'explique sa relation tumultueuse avec son premier petit ami. Je l'aimerai comme il ne l'a jamais fait. Comme il aurait dû le faire. Je vais réparer son cœur brisé. Un éclat de rire à la fois, une douceur à la fois.
Elle est bien plus qu'une jolie fille, qu'un bibelot avec lequel certaines personnes se pavanent.
Elle est Fleur. Le calme pendant la tempête, la tempête pendant le calme. Tout et son contraire à la fois.
Elle est Fleur. Plus qu'un cliché, qu'un corps joli, mais qui sonne creux, qui sonne faux.
Certains me disent que je dois l'aimer pour son côté Vélane, pour les airs de fausse femme qu'elle se donne pour faire bonne figure. Ce qu'ils ne savent pas, c'est que je la vois telle qu'elle est. Je vois sa vulnérabilité, sa tristesse, je vois tout ce qu'elle cache derrière ses allures de flamme forte. Je la vois quand elle vacille, quand plus rien n'a de sens à ses yeux, quand son regard bleuté change de teinte.
Je l'aime et c'est bien la seule chose dont je n'oserai jamais douter.
