— Tu es un sorcier Harry

— Pour de vraie !?

Harry avait 6 ans lorsque son père adoptif lui avait dit qu'il était un sorcier. Le matin même il venait de faire son premier acte de magie accidentel et avait passé la journée à tenter d'expliquer que ce n'était pas de sa faute s'il s'était retrouvé sur le toit de l'école. La maîtresse ne l'avait pas cru, l'avait sévèrement grondé et avait dit qu'elle allait en parler à ses parents.

Plus tard, il avait essayé de se confier à son cousin Dudley Dursley (qui affichait bruyamment sa joie que les cours aient été interrompus le temps que les pompiers le fassent redescendre). Mais il l'avait traité de menteur. Cela n'aurait pas dû le surprendre. Après tout lui-même avait du mal à y croire. Malgré tout son cousin était son meilleur ami et son incrédulité l'avait peiné.

En apparence tout opposait les deux enfants. Dudley était aussi gros qu'Harry était maigre. Malgré sa bonne volonté et tous ses efforts, Dudley peinait dans toutes les matières alors qu'Harry était premier de sa classe sans fournir le moindre effort. Harry ne supportait pas de rester en place et adorait le sport, alors que son cousin préférait les activités plus calme comme la lecture ou les jeux vidéo. Cependant eu fil du temps, malgré leurs différences les deux garçons élevés ensemble depuis leur plus jeune âge étaient devenus aussi proches que des frères jumeaux. En effet depuis la mort de ses parents Harry vivait chez son cousin.

Harry insistât mais Dudley ne le cru pas d'avantage et essaya de changer de sujet ou de jouer à un jeu. Cela mit Harry en colère. Il traita son cousin de gros qui pue et partit en courant à l'autre bout de la cour de récrée.

C'était la première fois qu'Harry se fâchait aussi sérieusement avec son cousin. Tout ça s'était de la faute à la bande à Pierre se dit Harry. S'il ne lui avait pas couru après rien de tout ceci ne serait arrivé. Il ne savait pas comment ni pourquoi il s'était retrouvé sur le toit, mais instinctivement il sentait que les deux évènements étaient liés. C'est comme si son souhait de s'éloigner le plus possible avait été exaucé. La famille d'Harry n'était pas très croyante mais en bonne famille anglaise conservatrice, ils allaient à la messe pour les grandes occasions comme pâque ou noël et des bribes de religion chrétienne avait fini par parvenir au jeune Harry. Il se demandait si dieux n'avait pas entendu ses prières.

Et puis la bande à Pierre faisait un bon bouc émissaire pour le ressentiment qu'il accumulait depuis ce matin. Ils n'arrêtaient pas de les embêter lui et son cousin. Dudley par qu'il était gros et Harry, car il était le premier de la classe. Il était donc plus facile de les détester un peu plus, que de réfléchir à ce qu'il venait de dire à son cousin et à comment s'excuser.

Le soir lorsque son père Vernon Dursley, vient les chercher à l'école, conformément à sa promesse, la maîtresse l'intercepta et lui demanda de venir dans son bureau. Harry et Dursley avait été laissé dans la cour de recréer, mais les deux enfants étaient trop fâchés pour jouer ensemble. Harry n'avait donc d'autre distraction que de s'angoisser sur ce que la maîtresse racontait à son père. C'était vraiment trop injuste se dit Harry. Lui il avait rien fait et tout le monde le rejetait.

Une fois que son père sortit du bureau de la maîtresse il allât chercher ses deux enfants et les ramena à la maison. D'habitude durant le trajet il leur demandait de leur raconter leur journée et le voyage était plutôt joyeux. Mais là le voyage fut marqué par le silence. Pensif chez Vernon, inquiet chez Harry et rancunier chez Dudley.

Une fois bien à l'abri derrière les épais murs de sa maison son père déclara qu'il devait parler de ce qui s'était passé aujourd'hui. Harry commença immédiatement à clamer son innocence à grand coup de cri et de phrase incohérente, tandis que son cousin essayait discrètement de s'enfuir vers sa chambre et sa chère console.

Mais à la grande surprise des deux enfants, Vernon annonça qu'il croyait Harry et qu'il avait quelque chose à leur dire à tous les deux. Il leur annonça qu'il existait un monde parallèle au nôtre où vivaient les sorciers. Les parents d'Harry étaient également des sorciers et apparemment Harry en était un aussi. Grace à la candeur de l'enfance, ils crurent immédiatement leur père et oublièrent immédiatement leurs ressentiments pour déverser sur le pauvre Vernon un déluge de question auquel il était bien en peine de répondre. Il finit par leur dire d'attendre le retour de leur mère qui en savait plus que lui sur le monde sorcier.

Les enfants se réfugièrent dans la chambre de Dudley (qui était la plus grande), pour parler avec passion des bêtises qu'il allait pouvoir faire avec les nouveaux pouvoir d'Harry. Harry voulut à tout prix savoir s'il pouvait voler et sauta régulièrement sur le lit ou du haut de l'armoire de son cousin pour vérifier son hypothèse. Tandis que Dudley planifiait de sortir la nuit en cachette des parents pour lutter contre le crime et sauver le monde d'un savant fou comme dans les comics que ses parents lui achetaient régulièrement.

Ce soir-là Harry se réveilla et sortit de sa chambre. C'est quelque chose qu'Harry faisait pratiquement tous les soirs, d'aussi longtemps qu'il s'en souvienne. Au milieu de la nuit il se réveillait et sortait de sa chambre. Devant ses parents il prétextait une envie d'aller aux toilettes. Mais la vérité c'est que chaque nuit, il ressentait un sentiment d'enfermement que seul une balade de 5 minute dans les couloirs parvenait à calmer.

En passant devant la chambre de ses parents, il entendit des bruits de conversation. Curieux il tendit l'oreille :

— Tu es sûr qu'il est comme eux. Si ça se trouve il a juste menti. Demanda Pétunia avec espoir

— Ma chérie. Comment veux-tu qu'il ait fait ça tout seul. Et puis ce n'est pas le premier incident bizarre. Tu te souviens lorsqu'il était plus jeune et que tu lui as (…)

— Je ne veux plus jamais en reparler.

Devant la soudaine hargne de sa femme, Vernon décida de changer d'angle d'attaque. De toute façon lui aussi préférait oublier la première année qu'Harry avait passée chez eux

— Ma chérie, moi aussi j'ai été déçu en l'apprenant. J'avais l'espoir qu'en l'élevant correctement sa bizarrerie finirait par disparaitre. Ça me dégoûte tout autant que toi. Mais se voiler la face n'y changera rien. Ce n'est pas un humain comme nous.

Harry arrêtât d'écouter et rentra dans sa chambre silencieusement.

Les semaines passèrent et petit à petit Harry oublia qu'il était un sorcier. Ou plutôt cela devient juste quelque chose de banal auquel il ne prêtât plus attention.

Sur l'insistance de Dudley, pendant les premiers jours qui suivirent la révélation, il essaya régulièrement mais sans succès de maîtriser ses pouvoirs ou de provoquer un autre incident. Mais comme souvent à cet âge, il se lassa vite et passa à autre chose. D'autant plus que ses parents venaient de l'inscrire au club de foot local et qu'il devint vite obsédé par ce sport. Cette passion soudaine pour le sport entraîna de grande félicitation de la part de Vernon qui y voyait un signe qu'il deviendrait peut-être une enfant normale (et en plus c'etait son sport favori).

Au grand étonnement de sa tante, il n'éprouvait pas particulièrement de curiosité pour le monde sorcier ou pour ses parents biologiques.

Au contraire de Dudley qui trouvait dans l'existence de ce monde la réalisation de ses rêves les plus fous et ne se lassait pas de demander des détails à sa mère. Les nombreuses questions de son fils auquel elle n'avait pas la réponse lui fit d'autant plus regretter de s'être brouillé avec sa sœur. La passion de son fils pour le monde magique lui rapellait celle qui l'avait elle-même saisie quelque année plus tôt.

Depuis aussi longtemps qu'elle se souvenait ses parents avaient favorisé Lily au détriment de Pétunia. Notamment sa mère qui sur son lit de mort s'était excusé de n'avoir jamais réussi à l'aimer. Bien sûr elles n'avaient jamais été maltraitées. Sa vie n'est pas une fanfiction d'adolescent. Mais ne pas recevoir de marque d'affection alors que sa sœur en était couverte avait laissé des traces.

Et pourtant Pétunia avait essayé très fort de se faire aimer de ses parents. Elle faisait tout pour être la plus parfaite possible. Elle refrénait toutes ses envies et adoptait le comportement d'une petite fille modèle. Elle faisait de son mieux mais ce n'était jamais suffisant, tous les regards se tournaient systématiquement sur son indomptable sœur. Même celui de ce beau garçon au regard ténébreux qui vivait dans les quartiers pauvres situé de l'autre côté de la rivière.

Cela faisait des semaines que pétunia le voyait les espionner. Au début sa présence l'avait intrigué. Puis elle l'avait fait fantasmer. Elle le pensait épris de sa personne et rêvait la nuit de leur premier baisé (et d'autre chose plus osé que ses parents auraient jugé bien trop choquante pour les évoquer devant une jeune fille de son âge).

Mais au bout d'un moment elle se lassa de ce petit jeu et commençait à trouver ça plus dérangeant qu'excitant (sérieusement ne faites jamais ça c'est cringe et pas romantique du tout). Cependant le pire était que le jour où cet idiot avait fini par se déclarer, il s'est avéré que c'était un énième admirateur de Lily. Lily qui en plus était encore trop jeune pour apprécier les attentions des garçons. De toute façon, même quand elle en aura l'âge, sa sœur si parfaite n'appréciera que très peu les très nombreuses attentions qu'elle recevra (il faut dire que beaucoup venaient d'homme bien plus âgé qu'elle)

Lily lui laissa une chance de s'expliquer mais Pétunia connaissait sa sœur et savait qu'elle se retenait à grande peine de lui donner un échantillon de son célèbre tempérament enflammé. Et c'est là qu'il prononçât les mots qui changèrent à jamais la destinée de pétunia :

« — tu es une sorcière Lily »

Après une période d'incrédulité Pétunia se passionna pour ce monde magique. Elle espérait secrètement recevoir une lettre de Poudlard l'été suivant et pouvoir partir dans un monde merveilleux loin de cette famille où elle n'était pas heureuse. Bien sur ses espoirs furent déçus mais ce n'est pas cela qui fut le plus douloureux pour elle. Le pire a été la réaction de ses parents lorsque quelques années plus tard, Lily finit par recevoir sa lettre.

A partir de ce jour Pétunia devient totalement invisible à leurs yeux. Avant par ses bons résultats et son comportement exemplaire, Pétunia arrivait parfois à s'attirer un compliment de ses parents (surtout après que Lily ai fait une énième bêtise). Mais à partir de ce jour ils furent complètement indifférents à sa présence. A partir de ce moment, les seuls mots que sa mère lui adressèrent furent pour lui dirent à quel point c'était dommage qu'elle ne soit pas comme son incroyable sœur.

Avant Lily et elle n'était pas très proche, mais elle s'appréciait et jouait souvent ensemble. A partir de ce jour elles se détestèrent. Pétunia ne savait pas exactement qui avait commencé la guerre entre eux (avec du recul elle avouait que c'était probablement elle), mais c'était clairement Lily qui l'avait gagné.

Lily ne pouvait pas utiliser la magie en dehors de l'école, mais grâce à Severus elle eut à sa disposition toutes sorte de potion pour faire de la vie de Pétunia un enfer durant les vacances scolaires qu'elle choisissait systématiquement de passer chez elles. Et cela va sans dire, ses parents prenaient toujours son parti en disant que ce n'était que d'innocente blague. Qu'elle manquait d'humour et devrait arrêter de se plaindre pour des broutilles au lieu de profiter du peu de temps où cette brave Lily leur faisait l'honneur de sa présence. Pétunia finit par ne plus avoir d'autre choix que de s'écraser devant sa sœur et de satisfaire le moindre de ses caprices. Elle passa ainsi toutes les prochaines vacances scolaires dans la peur et les faux semblant. Heureusement à partir du moment où Pétunia changea d'attitude, Lily se désintéressa progressivement d'elle.

Des années plus tard Pétunia appris la mort de sa sœur en lisant la lettre qui accompagnait le jeune Harry. Sa première réaction avait été la colère. De quel droit cet Albus Dumbledore lui imposaient de prendre en charge l'enfant de sa sœur. Elle avait quand même son mot à dire. Bordel on parle d'élever un enfant, pas d'arroser une plante. Il ne leur serait pas venu à l'idée qu'elle n'avait peut-être pas le temps, les moyen ou même l'envie d'élever un enfant de plus.

Surtout un enfant sorcier. Elle ne se souvenait que trop bien de ce qu'elle avait subi enfant à cause de la nature de Lily et ne voulait pour rien au monde infliger cela à son jeune fils.

Juste après son mariage avec ce Potter, les partisans de Voldemort avaient tué son père et avait écrit sur les murs avec son sang que c'est ce qui arriverait à tous les sangs de bourbe qui ne savait pas rester à leur place. Pour une fois qu'elle rencontrait des gens qui n'étaient pas en pâmoison devant sa sœur, il fallait qu'ils soient encore plus dingues qu'elle. Albus disait dans sa lettre que la guerre était finie, mais que les partisans de ce Voldemort en avant encore après son fils et qu'il fallait le protéger.

Sa famille serait encore en danger à cause de sa sœur, mais du moment que le rejeton de sa sœur aurait une protection supplémentaire grâce au lien du sang, tout allait bien. Après tout nous ne sommes que des moldus. Ce n'est pas comme si nos vies avaient autant d'importance que celle d'un sorcier.

Mais ne vous inquiétez pas vous aurez une protection magique infaillible écrivait-il. Aussi infaillible que celle que Lily avait fourni à son père ? Aussi infaillible que celle que ce Potter avait fourni à Lily ? À ce moment-là Pétunia se rappela d'une phrase que Severus avait prononcé lors d'une dispute avec Lily (auquel elle avait assisté bien malgré elle) : « la magie noire sera toujours plus puissante que la magie blanche. Dumbledore ne peut offrir aucune protection efficace contre le seigneur des ténèbres ».

Si Severus avait raison (et à son grand regret elle admettait que ça avait toujours été le cas), sa famille était maintenant en danger sans que cela ne change quoi que ce soit pour son neveu.

En plus l'enfant avait sans doute d'autre parent du côté de son père. Sa sœur lui avait brièvement confié (avec sa modestie habituelle) que son mari était apparenté à toutes les familles les plus riche et noble d'Angleterre, alors qu'elle devait se contenter d'un vulgaire fabricant de perceuse (elle ne l'avait pas dit comme ça, mais c'est comme ça qu'elle l'avait ressenti). Pourquoi ne pas leur confier à eux ? N'importe qui serait plus compétent qu'elle pour l'élever et le protéger. Surtout que contrairement à ce que prétendait Albus dans sa lettre, elle doutait que ce soit la volonté de sa sœur (et quand bien même ça n'en faisait pas un bon choix).

Puis elle se rendit compte que sa sœur était morte et qu'elle n'aurait plus jamais aucune chance de se réconcilier avec elle. Puis que l'enfant allait bientôt se réveiller et demander où étaient ses parents ? Qui était ses inconnus et cet endroit étrange où les balais ne volent pas ? Elle poussa un dernier soupir et se leva résigné à assumer son rôle. Comme d'habitude elle ferait de son mieux mais ce ne serait pas suffisant. Au minimum elle se promit de tout faire pour que son précieux Dudley n'ait pas à souffrir de la situation.

Durant l'année qui suivit la vie suivit son court jusqu'à ce qu'elle soit abordée par un inconnu aux yeux verts. Après leur rencontre étrange, bien que l'inconnue n'ait prononcé aucun mot, elle se rendit compte comme par magie, qu'elle était en train de répéter avec Harry, le schéma qu'elle avait connu plus jeune.

Non en y repensant elle le traitait bien plus durement que sa mère ne l'avait jamais fait. Et elle entraînait son mari et Dudley avec elle. Elle eut soudain pitié de l'enfant. Il était comme elle. Contrairement à Dudley qui la sollicitait tout le temps et passer son temps à jouer, Harry faisait tout pour ne pas la déranger et lui plaire. Il lui avait même proposé de l'aider dans les tâches ménagères. Cette révélation lui fit soudain éprouver une bouffée d'affection mêlé de pitié et de culpabilité pour Harry.

A partir de maintenant elle se jura de tout faire pour traiter ses deux enfants équitablement. Comme d'habitude elle ferait de son mieux mais ce ne serait pas suffisant.