Chapitre 6 - Les actes

Chuck a pris l'habitude de voir Blair tous les deux jours. Il lui raconte les potins, ses investissements, les transformations, son déménagement car il ne supportait plus d'habiter dans cette maison conjugale devenue vide. Il l'aide en sortant des séances de rééducation. Ils plaisantent beaucoup. Leur fils n'est pas beaucoup venu. Blair pense qu'ils se rattraperont quand elle sortira de l'hôpital.

Plus les relations s'améliorent entre eux, plus elles se détériorent avec Virginia. Chuck rentre tard quand il va à l'hôpital. Ces jours-là, il ne voit pas ses enfants car ils sont déjà couchés.

Les petits réclament leur père. Virginia leur explique, en mentant, que leur père travaille tard certains soirs. Qu'ils le verraient le matin. ''S'il ne dort pas pendant qu'elle prépare Alex et Mat pour aller à l'école.'' pense-t-elle.

Chuck ne parle plus à Virginia. Il ne la touche plus non plus. Ils sont comme deux étrangers. Virginia ne dit rien, elle attend qu'il lui parle.

Quinze jours passent. Virginia apprend qu'elle est enceinte. Elle est ravie, ce bébé était attendu. Elle n'en parle pas à Chuck car au vu de son comportement, elle se demande - enfin elle se doute - de ce qu'il se passe dans la chambre 342. Elle achète néanmoins un tout petit nœud papillon bleu ciel et un petit nœud rose.

Elle fait une échographie confirmant qu'elle est bien enceinte. Elle confectionne un petit paquet cadeau en ajoutant une photo de l'échographie et a l'intention de l'offrir à Chuck. Il sera heureux.

Mais avant de lui annoncer la bonne nouvelle, elle est bien déterminée à savoir ce qu'il se passe entre Chuck et Blair.

Elle embauche donc une détective femme qui est, paraît-il, incorruptible - il vaut mieux prendre ses précautions avec Chuck -. Elle suit Chuck à l'hôpital déguisée en infirmière. Une semaine après, la détective lui confirme que Chuck vient bien voir Blair tous les deux jours qu'il a une liaison avec elle.

La détective a un rendez-vous fixé dans un café éloigné de l'UES où elle donne à Virginia toute une série de photos où elle peut les voir s'embrasser, l'enlacer. Sur un des clichés, Virginia peut voir Chuck soulever Blair dans ses bras, dans un couloir de l'hôpital, ils se regardaient dans un éclat de rire et des yeux brillants de bonheur.

Virginia est effondrée. Elle s'en doutait, mais de les voir… ça lui tord l'estomac. Elle est prête à s'écrouler. Elle commence à respirer fort. Virginia craint une crise d'angoisse. Cynthia, lui demande si elle veut qu'elle la ramène chez elle. Virginia accepte. Elle tente de réguler son souffle mais c'est de plus en plus dur.

Arrivées à la maison, Virginia a du mal à marcher jusqu'au canapé, elle sert convulsivement son enveloppe. Cynthia s'en va. Elle ne doit pas être vue et encore moins avoir des contacts physiques avec l'entourage de Chuck, ce qui pourraient nuire à son anonymat.

Dorota lui demande ce qu'elle a. Réunissant ses dernières forces, elle dit à Dorota : « Demandez à Chuck d'aller chercher les enfants à l'école. Je ne peux pas. » Voyant Virginia peinée pour respirer, Dorota appelle une ambulance afin qu'elle soit emmenée à l'hôpital. Pendant ce temps-là Virginia peine à arriver à sa chambre pour cacher la précieuse enveloppe.

Virginia très inquiète et stressée répète à Dorota : « Dites à Chuck d'aller chercher les enfants à l'école. Je ne veux absolument pas le voir à l'hôpital, je refuserais qu'il rentre dans la chambre.»

« Bien Mme Virginia, ce sera fait. » Répond Dorota.

L'ambulance arrive, elle est tout de suite mise sous oxygène. Elle est transportée à l'hôpital.

Dorota appelle Chuck. « Oui Dorota ? Que se passe-t-il ? » Demande-t-il inquiet car si Dorota appelle, c'est qu'il se passe quelque chose. Elle n'appelle jamais.

« M. Chuck commença Dorota inquiète. C'est Mme Virginia qui m'a demandé de vous dire d'aller chercher les enfants à l'école car elle ne pourra pas y aller. »

« Et pourquoi ne me le demande-elle pas elle-même ? » Demande-t-il curieux.

« Je suis les ordres, elle m'a demandé de vous dire ça. »

« Qu'est-ce que vous ne me dites pas, Dorota ? Je vous connais. Je sens que vous êtes embarrassée. »

Silence

« D'accord M. Chuck. Mme Virginia est à l'hôpital »

« QUOI ? »

« Et vous ne pouviez pas me le dire plutôt ? » Dit-il hors de lui.

« Où est-elle ? » Dit-il très énervé.

« Elle ne veut pas que vous veniez à l'hôpital. Elle m'a dit de vous dire qu'elle vous refuserait l'entrée de sa chambre. Elle a eu une très grosse crise d'angoisse. J'ai appelé l'ambulance. »

« Que ce passe-t-il M. Chuck ? J'ai l'impression de revivre les années avec Blair. Qu'avez-vous fait ?»

A l'annonce de ce prénom, Chuck pense avoir compris. ''Putain… Blair. Non elle ne peut pas le savoir… Bon sang… Faîtes qu'elle ne sache rien.''

« Je n'ai rien fait, Dorota » Ment-il.

« Ha oui ? Alors pourquoi Mme Virginia m'a demandé de transférer toutes ses affaires dans une chambre d'amis ? »

Chuck sert sa mâchoire, ferme les yeux, sa bouche n'est qu'un filet « Elle sait… »

« Dans quel hôpital est-elle? » Demande-t-il plus calmement à Dorota.

« Elle est au Presbyterian Hospital »

Arrivé à l'accueil de l'hôpital, il demande à voir sa femme. « Chuck Bass. Avez-vous admis Mme Bass, ma femme, il y a quelques heures ? »

« Oui répond la secrétaire mais elle ne veut pas vous voir »

« Savez-vous qui je suis ? »

« Oui M. Bass. Je suis les ordres, vous pouvez voir son médecin. »

« Dr Brandy, bonjour M. Bass. »

« Bonjour Docteur. Je veux voir ma femme. »

« Ecoutez M. Bass, je ne sais pas ce qu'il se passe car elle n'a rien dit sinon qu'elle ne veut pas vous voir.

Elle a eu une très grosse crise d'angoisse certainement due à un choc psychologique. Nous lui avons injecté un calmant léger. Ses constantes sont bonnes. Elle va bien, elle dort. Je comprends que vous vouliez la voir, mais pour l'instant ma priorité est ma patiente. Elle a besoin de calme et il serait inopportun d'ajouter du stress à son stress. Je vous propose de venir la voir demain matin. »

Quelques heures plus tard, Virginia se réveille. Elle veut partir pour retrouver ses enfants. Elle appelle une infirmière pour lui signifier qu'elle veut rentrer chez elle. Elle lui refuse la sortie car le médecin n'a pas donné son accord. Surtout qu'il voudrait qu'elle soit sous surveillance médicale pour la nuit.

« Je veux rentrer pour m'occuper de mes enfants. Ils sont petits, ils vont s'inquiéter et ne vont pas comprendre que je ne suis pas là. » Dit-elle à l'infirmière.

« Appelez le Dr brandy. »

« Dr, il faut que je rentre » Dit-elle en pleurant.

« Mme Bass, vous avez eu une sérieuse crise d'angoisse. Il serait plus sage que vous restiez là cette nuit pour une surveillance et vous rentrerez demain matin. »

« D'accord » Dit-elle tête basse, vaincue.

« Votre mari est venu, je lui ai proposé de revenir demain matin. »

Elle ne répond pas. Une fois le médecin sorti, elle appelle Dorota.

« Dorota ? C'est Virginia. Comment vont les enfants ? J'espère qu'ils ne s'inquiètent pas trop. »

« Bonsoir Mme Virginia. Les enfants vont bien. Je leur dis que vous vous étiez tordu le pied et que vous restiez à l'hôpital pour la nuit. Ils m'ont crue et ils sont calmes. M. Chuck est là avec eux, voulez-vous lui parler ? » Chuchote Dorota.

« Non, non. En revanche je voudrai parler à mes enfants. »

« Oui bien-sûr Mme Virginia. Les enfants ! Appela Dorota, c'est maman, elle veut vous parler »

Chuck leva la tête précipitamment.

« Elle ne veut pas vous parler. » Chuchote Dorota pour ne pas inquiéter les enfants.

Chuck s'approche néanmoins du téléphone et attend que la conversation se termine avec les enfants pour prendre le combiné.

« Virginia ? »

Clic. Elle raccroche.

Chuck soupire. ''Bon je règlerai le problème demain matin'' Pense-t-il.

Dès 8 h Chuck est devant l'accueil à attendre sa femme. Elle arrive à 8h45 continue à marcher comme si elle ne voyait pas son mari, passe devant lui.

« Virginia, pouvons-nous parler ? » Demanda Chuck.

« Non certainement pas. Et encore moins ici. Va à ton bureau, je n'ai pas envie de te voir.»

Pour ne pas lui causer de stress, il cède, en ne parlant pas. Quelque part, cela l'arrange car il sait que la conversation sera très désagréable.

Il l'accompagne néanmoins à leur maison. Un silence pesant règne dans la limousine. Elle rentre chez elle pour être accueillie très chaleureusement par ses enfants qui lui ont tant manqués hier soir. Chuck regarde cette effusion de tendresse de part et d'autre. Il réfléchit qu'il est en train de foutre en l'air cette quiétude qui existe dans cette maison depuis six ans. Sa famille va partir en morceaux à cause de lui.

Tête basse, songeur, il repart à son bureau.

Il n'a pas beaucoup travaillé ce jour-ci, il pense à ce qu'il a fait. Les remords le rongent. Mais ce qui est fait, est fait. Il ne peut pas revenir en arrière.

Virginia a profité de sa soirée et de sa nuit à l'hôpital, pour réfléchir et prendre une décision. Elle sera radicale et irrémédiable.

Il rentre. Elle ne dit rien pour ne pas inquiéter les enfants. Ils mangent tous les cinq. Elle couche les enfants. Chuck les embrasse et va, comme à son habitude dans le bureau pour consulter ses mails privés.

L'enveloppe contenant les photos ainsi que le petit cadeau dans la main, Virginia se dirige vers le bureau de Chuck. Elle frappe à la porte et rentre. Il la regarde et sourit. ''Elle a envie de le frapper, de lui arracher la tête et même de le castrer '' devant son petit sourire innocent mais elle choisit de serrer les dents.

Elle n'a jamais été violente physiquement, elle préfère manier les mots avec dextérité, ils font beaucoup plus de mal.

« Chuck il faut que je te parle, puisque tu ne me parles plus depuis un mois » Entame-t-elle avec sarcasme.

Chuck accuse le coup et attend la suite avec un petit pincement. ''Elle a donné le LA''. Pense-t-il.

Il lève les yeux vers elle. «J'ai essayé de te parler depuis hier soir. Mais si tu es prête ce soir, je t'écoute. »

Il essaie de montrer une certainement indifférence, mais à l'intérieur, son cœur fait des bonds.

Elle lui tend le petit cadeau. Il l'ouvre et comme prévu, il est ravi. Il a un grand sourire en la regardant. Il ne voit pas le visage sévère de Virginia.

« C'est merveilleux » Dit-il enthousiaste. Il se lève pour l'enlacer, mais elle recule.

« Oui, dit-elle C'ETAIT merveilleux avant que je ne sache ça. »

Elle étale doucement les clichés sur son bureau. Il change tout de suite de tête, les yeux écarquillés, il garde la bouche ouverte stupéfait. Regarde Virginia, regarde les photos, il n'en revient pas.

« Tu m'as fait suivre » Dit-il choqué.

« C'est tout ce qui te vient à l'esprit quand je te montre ces photos de toi et Blair en train de vous embrasser ? Oui je t'ai fait suivre car tu ne me parles plus et tu ne me touches plus ''bizarrement'' depuis qu'elle est réveillée. Me prends-tu pour une imbécile parce que je ne fais pas partie de votre petit cercle de l'UES ? Pas de chance, j'ai un cerveau et il fonctionne très bien. »

« Non, je ne te prends pas pour une imbécile, bien-sûr que non. » Arrive-t-il à souffler.

Après un moment de silence, elle poursuit : « J'ai pris rendez-vous pour me faire avorter, j'ai rendez-vous lundi prochain dans le même hôpital que ta maîtresse. J'ai trouvé cela plus facile pour toi. J'ai choisi le lundi car c'est un de tes jours de visite. N'est-ce pas ? Et puis je préfère te le dire, cela t'évitera d'embaucher ton détective Mick pour me suivre et que tu arrives soudainement pour m'empêcher d'avorter. » Dit-elle en mentant froidement et avec un sourire ironique.

Chuck voudrait bien dire un mot mais elle poursuit autoritairement : « Je n'ai pas fini ! Tu t'es tu depuis un mois, tu peux attendre une minute de plus. Je demande le divorce. Je vais dormir dans la chambre d'amis le temps de trouver un logement décent pour mes enfants et moi. »

« Dorota a déjà mis toutes mes affaires dedans. Ce n'est pas la peine de me dire que tu es ''désolé'' car je ne vois aucune peine dans ton comportement ou peut-être que tu es peiné que je le sache. Et ne te fatigue pas pour me demander de changer d'avis, c'est irrévocable. Je te laisse le champ libre avec ta maitresse. Ha oui, j'oubliais, je ne te demande rien pour le divorce. Je n'en veux pas de ton fric. Je n'étais pas avec toi pour ça. »

Elle le regarde de haut en bas : « Bonsoir. »

Elle sort du bureau pour aller dans sa chambre mais elle est vite rattrapée par Chuck qui lui attrape le bras et exige un droit de réponse. « Laisse-moi. » Dit-elle, « nous n'avons plus rien à nous dire. »

« Si et tu vas m'écouter. » Dit Chuck déterminé, la regardant droit dans les yeux.

Voyant sa détermination, elle n'insiste pas. « Pas dans le couloir, les enfants dorment. Allons dans ma chambre. »

Une fois la porte fermée Virginia demande : « Bon, qu'est-ce que tu pourrais avoir à me dire de si urgent ? Et au bout d'un mois ? » Dit-elle ironiquement.

« Je ne veux pas que tu avortes, ce n'est pas possible et je ne veux pas divorcer. »

« Tu ne VEUX pas que j'avorte, tu ne VEUX pas divorcer. Te demandes-tu ce que JE VEUX ? Tu pourras demander à ta maîtresse qu'elle fasse un petit frère à Alex. Mais fais attention d'après ce que tu m'as dit et ce que j'ai lu, c'est une championne des tests de paternité… On se demande bien pourquoi … Dit-elle ironiquement.

''Tiens ça me donne une idée''. Pense-t-elle.

Elle poursuit : « Mais ce n'est pas mon problème. Pour le reste, c'est mon corps et j'en fais ce que JE VEUX. Quant au divorce ce sera facile à obtenir. N'est-ce pas ?

Il ne relève pas le sarcasme et l'ironie de Virginia. Il a pris l'habitude des mots durs de Virginia, malgré que certains soient dévastateurs.

« Je t'en prie, ne te fait pas avorter, nous allons trouver une solution. » Pleure Chuck.

« Il n'y a pas de solution. Il fallait y réfléchir avant. Ou est-ce que je me suis mariée avec un idiot qui ne réfléchit pas sur ses actes avant d'agir ? Non je ne pense pas que tu sois un idiot sinon tu ne serais plus PDG d'une entreprise de cette envergure depuis si longtemps.

Je pense que tu ne m'aimes plus ou peut-être que tu ne m'as jamais vraiment aimée en tout cas pas comme Blair. Alors je vous laisse le champ libre. Je ne peux pas lutter contre l'amour que tu portes à une autre femme. Nous n'y pouvons rien. Donc je me retire. Mais ne crois surtout pas que je vais me retirer en douceur. Vous avez sorti votre Bulldozer, vous écrasez tout le monde sur votre passage comme si vous étiez au lycée et ne pensant qu'à vous. »

Elle poursuit en crachant tout ce qu'elle pense. « Deux égocentriques, comme vous l'avez toujours été sans songer qu'il y a des enfants, maintenant. Moi aussi je vais sortir mon bulldozer. Tu vas voir ce qu'une petite de l'Ohio peut faire. »

Elle continue : « Toi, je ne te reconnais plus. Tu n'es plus le mari que j'ai épousé et à qui j'ai donné des enfants. Tu blesses sans cesse mes enfants, tu ne t'en rends même pas compte. Ils pleurent, ils te réclament et je suis obligée de leur mentir pour te couvrir alors que tu couches avec elle. Tu t'es joué de moi, tu t'es servi de moi. Tu as détruit ma famille Maintenant qu'elle est réveillée nous ne comptons plus. »

« Vous allez le payer tous les deux, vous allez le payer très cher. Ne serait-ce que pour mes enfants ! Sors de ma chambre, j'ai besoin d'être seule. »

« C'est hors de question ! » Réplique Chuck. « Tu craches ton venin, et je n'aurai pas de droit de réponse ? » Il était hors de lui.

Il continue : « Je voudrais juste te dire que tu te trompes. Je n'ai pas couché avec elle. Nous nous sommes embrassés mais c'est tout. Je t'aime, je t'aime vraiment. J'ai dérapé et je me suis laissé emportant par mes vingt ans. J'ai fait une erreur…

Virginia a tenté de l'interrompre « Tu…

« Non laisse-moi finir. Je t'ai laissée parler, maintenant c'est à mon tour. »

« D'accord vas-y »

« Je t'aime et j'aime mes enfants plus que tout. Tu le sais. Je ne reverrai plus Blair, mais je t'en supplie, n'avorte pas. Je ne veux pas te perdre. »

« Je fais ''une erreur'' quand je me trompe de route. Quand ''l'erreur'' dure plus d'un mois, ce n'est plus une erreur. C'est fait sciemment. Si tu n'as pas couché avec elle, malgré mes doutes, c'est encore pire car tu ne me touches plus depuis d'un mois ce qui signifie que tu es attaché à elle psychiquement, ce qui est très révélateur car ce n'est même pas une histoire de sexe. Merci pour cet aveu. » Réplique Virginia.

Virginia continue avec sarcasme : « Tu me dis que tu étais transporté à tes vingt ans, Maintenant tu es réveillé ? Alors Mc Fly, ta DeLorean t'a ramené en 2020 ?

Tu as oublié un paramètre d'importance : je n'ai plus confiance en toi. Qu'est l'amour sans confiance ? »

« Tu te rappelles de ce que tu m'avais dit il n'y a pas si longtemps ? : ''Je ne détruirai pas ma famille. Je t'aime et j'aime mes enfants. Nous avons décidé d'avoir un troisième enfant, je ne laisserai personne détruire cela.'' Que c'était beau. » Dit-elle ironiquement. « j'y ai cru comme une idiote que je suis. »

Elle ne s'arrête plus : « J'ai une question simple : et si c'était l'inverse, comment aurais-tu réagi ? Imagine-moi dans les bras de mon ex-mari, qui m'embrasse et m'enlace ? »

Silence.

« Tu ne réponds pas là-dessus, bien-sûr. »

« Personnellement j'ai toujours un proverbe en tête : « ne fais pas ce que tu n'aimerais pas que l'on te fasse. » Simple et facile à comprendre et à mettre en place. C'est sûr que pour un égocentrique comme toi, c'est du petit chinois. »

« J'ai une petite histoire à te raconter : Depuis que je suis avec toi, je ne regarde aucun homme. Même si je me fais draguer ou s'ils me regardent, je ne les vois pas. Tu sais pourquoi ? Parce que pour moi, ils n'existent pas. Je ne vois que toi. Parce que je suis amoureuse de toi. Et si toi tu arrives à voir Blair, c'est que tu n'es pas ou plus amoureux de moi. »

« Je ne vois pas les autres femmes non plus. Tu te trompes. Mais Blair a été mon âme sœur depuis que nous sommes enfants. Nous avons une relation spéciale ensemble. Je sais que cela n'est pas une excuse. Tu sais que notre séparation a été brutale et qu'elle n'a pas été voulue. Je, je crois que c'est la raison pour laquelle j'ai dérapé. Mais je t'aime vraiment. Tout le monde te dira que je ne me serai jamais marié sans sentiment. Cela me paraîtrait aberrant. J'ai eu des centaines et des centaines de filles dans mon lit. Excuse-moi de te le dire comme ça mais je serai incapable d'en faire le compte. Si je t'ai choisie c'est que j'avais des sentiments forts. Crois-moi. »

« D'accord je te crois. Mais en attendant, je n'ai plus confiance en toi. Je ne pourrai jamais vivre sous la crainte d'être trompée sitôt que tu quittes ton travail ou que tu pars en déplacement. Je deviendrai dingue. Je ne peux pas vivre sous un stress permanent. Ce serait invivable pour les enfants et pour moi. Non, je préfère que nous nous séparions. Comme je te l'ai dit, je ne te demande rien, sinon une pension alimentaire pour les enfants. C'est tout. »

Virginia a les larmes aux yeux.

« Bonne nuit Chuck. » Dit-elle en fermant la porte derrière Chuck.

« Bonne nuit. »

Elle s'écroule sur son lit. Elle pleure pendant des heures.

Chuck quitte sa chambre, accablé. Il va dans la cuisine, récupère la bouteille de scotch, un verre et va dans sa chambre. Il s'écroule par terre le dos au mur et pleure. Il a l'impression de revenir douze ans en arrière quand il foirait régulièrement avec Blair.

« Ça ne va jamais finir ? » Se dit-il en pleure.

« Putain ! Je ne veux pas la perdre. Je ne veux pas perdre le bébé ! »

Il n'a jamais vu Virginia comme cela, aussi vindicative. Il ne la jamais vue dans cette situation car il ne lui en avait jamais donné l'occasion en six ans de mariage et huit ans qu'ils se connaissent. Calme et déterminée. Elle ne crie pas, ne s'énerve pas et dit les choses froidement, c'est encore plus flippant que lorsque Blair, piquait des crises, le frappait, hurlait. En fait, cela fait plus mal.