Chapitre 15 - La convalescence

Virginia sort au bout de quinze jours d'hospitalisation. Elle va bien mais a encore besoin de repos et ne pourra pas reprendre le travail avant au moins un mois. Elle a besoin également de Dorota à plein temps pour s'occuper des enfants pour les emmener et bien souvent les ramener de l'école quand elle ne peut pas le faire car elle est trop essoufflée.

Chuck récupère toujours ses enfants une semaine sur deux ce qui permet à Virginia de se reposer plus facilement. Il lui a proposé de garder les enfants avec lui, mais elle a catégoriquement refusé.

Maintenant, elle est en phase de reprendre bientôt le travail. Elle est ravie.

En fin d'après-midi, Virginia entend frapper. C'est Chuck. Légèrement inquiète et soupçonneuse de sa venue car cette semaine elle a les enfants, donc il n'a aucune raison de venir.

Elle lui ouvre.

Les enfants entendant frapper, ils accourent. Même si elle avait voulu refermer la porte au nez de Chuck, c'était trop tard.

« Papaaaa ! » Crient Jeffrey et Mat qui sautent dans les bras de leur père.

Virginia lève les yeux au ciel. La manigance est trop grosse.

« Oui ? » Demande-t-elle ironique à Chuck.

« Je viens voir si tu vas bien et si tu n'as besoin de rien. »

« Tu n'as pas trouvé mieux, comme prétexte ? »

Il sourit : « Non et je n'ai pas besoin de prétexte pour m'inquiéter pour ma femme. »

« Ouais… Admettons.»

« Je vais bien. Je reprends le travail dans une semaine. »

« Papa, tu manges avec nous ce soir ? » Demande Mat.

« Non papa ne peut pas, il doit rentrer.» Répond Virginia.

« Allez maman. Laisse papa manger avec nous. Ça nous ferait plaisir. »

« Ho oui répondent Alex et Jeffrey »

Chuck a un sourire narquois à l'adresse de Virginia.

Elle capitule.

Chuck profite de ce moment pour jouer à la console avec Alex et Mat. Biens-sûr devant la dextérité des enfants, il perd.

Il propose une soirée pizza. Les enfants sont ravis. Jeffrey est petit il aura son propre repas mais goûtera pour la première fois à un morceau de la margherita de son père, assis sur ses genoux. Il a beaucoup aimé.

Les enfants se douchent, Virginia douche Jeffrey, le met en pyjama. Quand Mat demande à sa mère : « Papa, peut-il dormir là ? »

Chuck appuyé sur le chambranle de porte attend sa réponse tout sourire.

Virginia s'adresse à Chuck : « C'est toi qu'il lui a demandé de dire ça ? »

Chuck offusqué : » Ha non , ce n'est pas moi, c'est son idée. »

« Non ce n'est pas papa, c'est moi. »

« Non papa doit rentrer, tu sais bien qu'il n'habite pas ici. »

Mat cherche une parade : « Jeffrey ! Alex ! Venez voir ! Ça vous dirait que papa dorme là cette nuit ? »

« C'est une véritable conspiration !» En conclut Virginia. « De toute façon il n'y a pas de lit. » Dit Virginia, espérant conclure ce chapitre.

Chuck suit la conversation du quatuor, les bras croisés mais n'intervient pas. Il s'amuse à écouter les revendications des uns et des autres, en tant qu'observateur.

« Ho oui ce serait bien » Renchérissent Alex et Jeffrey.

« Cette fois-ci c'est non ! » Dit fermement Virginia.

« Allez maman, je dors avec Alex et papa dort dans son lit.»

Jeffrey va dans les bras de son père et dit : «Je veux mon papa.»

« Jeffrey, tu vas dormir, tu ne verras pas ton papa. »

« Si répond Mat, il nous verra au petit-déjeuner. Nous pourrons prendre le petit-déjeuner avec papa. »

« Toi, évidemment ça t'arrange, tu ne dis rien.» Dit Virginia dépité à l'adresse de Chuck.

Chuck lève les mains : « Moi je ne dis rien j'attends le verdict. »

Mat tire la robe de sa mère: « Alors maman, c'est oui ? »

« D'accord, mais je vous préviens, ça ne se produira qu'une fois. Il est aussi têtu que son père, celui-là. »

« Je prends cela comme un compliment et ça aide, des fois. De toute façon je suis là aussi pour que nous parlions. » Répond Chuck.

« Je ne cèderai pas la prochaine fois. » Dit Virginia à l'adresse des enfants.

« Ouais ! » Dit Mat content de lui.

« Tu veux parler de quoi ? »

« De nous. »

« De nous ? Mais il n'y a pas de ''nous''.»

« Justement, il serait temps d'en parler. Ça fait plusieurs mois que nous sommes séparés. Tu sais que je t'aime, tu me manques. Ces soirées, comme ce soir, me manquent. Je sais que j'ai fait le con mais ne saborde pas notre vie pour autant. Si je regardais les filles comme tu le penses, il y a longtemps que je serai en couple ou au moins avec une fille dans mon lit quand je le veux. Mais le truc est que je ne veux pas et je ne peux pas car je pense tout le temps à toi et aux enfants. Je t'en prie laisse-nous une chance. »

Virginia n'a pas eu le temps de répondre, que Mat est revenu tout excité, pour chercher son père : « Papa ! Viens voir ton lit ! » Il traîne son père par la main, vers la chambre d'Alex. « Regarde, tu vas dormir là ! »

« Ho c'est une belle chambre. » Lui dit Chuck.

« Mat va au lit et pas de bêtise tous les deux dans le lit. Je ne veux pas entendre de rire, pas de chahut. Vous dormez. Il y a école demain matin.» Dit Virginia sévèrement.

Virginia er Chuck vont embrasser leurs enfants avant de dormir. Jeffrey réclame une histoire racontée par son père.

Chuck Regarde Virginia en souriant : « Oui c'est notre petit rituel.»

« Bon je vais me coucher aussi, je suis encore en convalescence et je suis fatiguée. Si tu veux regarder un film, ils sont là. » Dit Virginia en montrant du doigt, l'endroit.

« Bonsoir Chuck. »

« Bonsoir ma belle. »

''Et ben, ce n'est pas gagné…'' Pense Chuck, démoralisé.

Chuck a dû mal à se concentrer devant le film. Il finit par aller se coucher il regarde ses messages, ses mails sur son téléphone portable ainsi que quelques sites de bourses. Il éteint son portable se met sur le côté et cherche son sommeil.

De son côté Virginia est chamboulée. Elle repense, remâche les paroles de Chuck. Elle tourne et vire dans son lit. Elle ne trouve pas le sommeil non plus. Elle prend la décision d'aller retrouver Chuck dans la chambre d'Alex afin de répondre à ce qu'il lui a dit tout à l'heure.

Elle rentre doucement dans la chambre veut se faufiler dans le lit quand elle voit le téléphone sur la table de chevet. L'occasion est trop belle, elle veut vérifier ses messages.

Elle subtilise son téléphone et file dans la salle de bain. Elle consulte l'historique de toute la correspondance avec Blair.

Elle constate que les derniers messages datent de plusieurs semaines. ''C'est déjà ça.'' Le contenu est plus ou moins sans équivoque : sexuel. Pas trop de déclaration d'amour provenant de Chuck, en revanche beaucoup d'attente de la part de Blair. ''Je suis maso de lire ça'' Pense-t-elle.

Elle retourne dans la chambre, pose le téléphone sur la table de chevet et se faufile dans le lit. Chuck est de dos. Elle se met derrière lui et l'entoure de son bras gauche, passe son bras en dessous de celui de Chuck pour atteindre sa poitrine. Il réagit en voulant se retourner.

« Ne bouge pas, s'il te plaît. » Lui murmure-t-elle.

Elle le serre contre elle. Il pose sa main contre la sienne. Il obtempère. Il attend, inquiet, les yeux fermés dans le silence.

Elle chuchote à son oreille pour ne pas alerter les enfants : « Tes mots m'ont beaucoup touchée, tout à l'heure. J'ai des sentiments ambivalents envers toi. J'ai envie de t'arracher la tête pour ce que tu as fait à notre famille et en même temps j'ai envie t'embrasser comme une folle car je t'aime moi aussi. Tu sais qui a sabordé notre couple. Comme je te l'ai dit l'amour n'est rien sans confiance. »

Je viens de subtiliser ton portable pour regarder l'historique des messages que vous vous êtes envoyés avec Blair. »

« Je sais, je t'ai laissée faire. »

Elle accuse le coup.

« Ce n'est pas normal. Je ne devrais pas faire ça. Je ne devrais même pas y penser. »

« Tu as besoin de temps. »

« Je ne sais pas si du temps suffira, je ne crois pas. Il y a tellement de souffrance encore en moi. Je pense qu'il vaut mieux que nous nous arrêtions là. »

Elle sort du lit, mais n'a pas le temps de sortir entièrement du lit que Chuck lui attrape la main et se lève également. « Où vas-tu ? Reste là. »

« Je vais dans ma chambre. Je ne voudrais pas que les enfants nous voient. Ils pourraient être chamboulés. Je crois qu'ils l'ont été assez comme ça depuis quelques temps. »

« Attends, ne pars pas. Laisse-nous du temps.» Il la prend dans ses bras : « Ne me laisse pas.»

« C'est toi qui nous as laissés. »

Il la regarde dans les yeux : « Je sais. Je veux réparer mes erreurs. S'il te plaît, laisse-moi réparer notre couple. Je t'aime et je sais que tu m'aimes. Rien n'est perdu. Je te propose de m'accorder qu'une seule chance une semaine dans les Hamptons. Pour nous retrouver tous les deux. Sans les enfants, sans personne pour nous parasiter, pour vraiment discuter de tout. Ça passe ou ça casse. Qu'en penses-tu ?»

Elle le regarde : « L'idée est intéressante. Mais pas pour l'instant, je ne suis pas à cent pour cent de mes capacités et j'ai encore des rendez-vous avec des médecins. »

« Bien-sûr, tu as raison. Tu me diras quand tu seras prête. » Il la serre dans ses bras « Merci. Je t'aime tant. Je ne sais pas ce qu'il m'a pris. » et l'embrasse dans les cheveux.

Chuck souffle. Il a droit un sursis. Tout n'est peut-être pas fini. ''Elle m'aime, tout n'est pas perdu' 'Pense-t-il.

Du côté de Virginia c'est un peu le même constat. Elle aimerait tant être avec lui. Il lui manque tellement. Mais elle a toujours l'image qui lui trotte dans la tête de Chuck avec sa Queen Bitch et cette image ne la quitte pas.

Chuck a dû mal à s'endormir car il a une question qui le taraude.

Il frappe à la chambre de Virginia.

« Entre » Elle sait que c'est Chuck car les enfants ne frappent pas, ils entrent.

Elle est sur le côté. Elle est de dos. « Hey ? ça va ? »

Elle essaie de contenir ses larmes : « Que veux-tu Chuck ? »

Il s'approche du lit de façon à être face à elle. Il s'accroupit. Il voit les larmes tombées toutes seules des yeux de Virginia. Ils se regardent dans les yeux.

« Ne pleure pas ma belle. » Lui dit-il doucement en essuyant ses yeux avec ses pouces.

«Je n'aime pas te voir pleurer, ça m'accable. »

« Excuse-moi de te peiner.»

Chuck soupire : « Tu ne m'épargneras rien. »

« Que veux-tu ? »

Il réfléchit en regardant droit dans ses yeux si tristes et se demande si c'est le moment de poser cette question. Mais il a besoin de savoir.

« Je voudrais savoir si tu as jeté ton alliance. »

Elle réfléchit à son tour : « Non »

« Merci. » Dit-il soulagé.

Pour couper court à cet entrevue, Virginia répond : « Bonne nuit Chuck. »

Il l'embrasse dans les cheveux. « Je t'aime. »

Il rejoint sa chambre. Il s'endort triste de voir sa femme si peinée mais il a le cœur un peu plus léger et plein d'espoir pour leur avenir.

Chuck prend le petit déjeuner avec les enfants, ils sont ravis de voir leur père. Une fois fini, Chuck dit « au revoir » à Jeffrey et il emmène Alex et Mat à l'école. Il dit « au revoir » à Virginia tout en mimant le signe d'un prochain appel.

Elle hoche la tête.

Une fois les enfants à l'école, il téléphone à un conseiller conjugal très discret et habitué aux membres de la société de l'UES , que lui a recommandé Nate. Il obtient un rendez-vous le lendemain.

Il retourne à son bureau.

Quelques jours après, les policiers reçoivent les résultats d'ADN resté sur les mégots trouvés dans l'appartement. Ils appartiennent à un certain Harry Jackson bien connu de leur service. Il avoue rapidement, pour une promesse de remise de peine qu'il a été payé pour ce meurtre. Il avoue également que cela devait être fait vite fait. D'où la précipitation et le tir manqué. Il dit que c'est une Audrey Butler qu'il la payée 50 000 $ en espèces.

Chuck et Virginia sont convoqués au commissariat pour leur révéler les suites de l'enquête. Quand Chuck entend le nom Audrey Butler. Ça fail ''tilt'' dans sa tête. Il fait rapidement le rapprochement avec Blair, férue des films des années 30/50. Elle l'a tellement saturé jusqu'à l'écœurement de ces films.

Désappointé il est obligé de dire que le commanditaire est sans nul doute, Blair Waldorf. Il explique à l'enquêteur son intuition. : « Je pense savoir qui c'est. » Continuez M. Bass, l'encourage l'enquêteur.

Chuck le regarde et explique son raisonnement. : « Melle Waldorf voue un véritable culte pour les films d'Audrey Hepburn et adore ''Autant en emporte le vent '' Je le sais car j'ai dû voir ces films des dizaines de fois. Je pense que Audrey fait référence à Audrey Hepburn et Butler fait référence à Rhett Butler, le rôle de Clark Gable dans ''Autant en emporte le vent''. Interrogez Melle Waldorf et je pense que vous aurez vos réponses. «

L'enquêteur est dubitatif, mais ne peut pas écarter cette piste sans preuves irréfutables. L'extradition est en cours.