Chapitre 16 - Inquiétudes

L'avion de Blair atterrit à New York au début de l'après-midi. Menottes aux poignets, elle est encadrée par deux policiers et emmenée directement au commissariat. Elle sera amenée dès 16h cet après-midi. La presse s'en fait les choux gras.

Chuck arrive chez le conseiller conjugal. Il s'installe dans la salle d'attente. Il est reçu par un homme de premier abord souriant et jovial. Il plaît à Chuck.

Il s'assoit, demande à l'homme une confidentialité totale de cet entretien. Pour l'homme, cela va sans dire.

Chuck commence à raconter en résumé ce qu'il se passe avec Virginia, sa regrettable liaison avec Blair. Il explique qu'il connaît Blair depuis enfance. Qu'il s'est laissé emporter par ses souvenirs. Qu'il aime sa femme, et voudrait la récupérer. Elle lui a dit qu'elle l'aime aussi mais elle n'arrive pas à lui pardonner.

Non elle ne sait pas qu'il consulte un conseiller conjugal.

« Vous allez me sembler ridicule mais je ne sais pas comment reconquérir ma femme, car elle a un sacré caractère. Cela fait plusieurs mois que nous sommes séparés et je ne sais pas comment la faire ''plier'' pourrais-je dire. Entendez-moi bien il n'est pas question de soumission mais vraiment de faire renaître notre flamme. Ce n'est pas des cadeaux somptueux de magnifiques voyages improvisés qui vont l'appâter. Le résultat pourrait même être à l'inverse car elle pourrait penser que je l'achète. En conséquence, je suis désemparé.»

« M. Bass, j'entends bien, lui dit le praticien. Il est dommage que votre épouse ne soit pas là. Néanmoins je peux vous donner quelques idées pour reconquérir votre épouse d'après ce que vous me dîtes, elle n'est pas attirée par le superficiel et l'apparat. Il serait peut-être intéressant pour vous deux, de vous retrouver seuls pour pouvoir discuter »

« J'ai pensé l'emmener quelques jours avec moi dans les Hamptons. Elle a accepté. »

« Bien, c'est une très bonne idée. Le principal est qu'il n'y ait aucune interférence. Pas de téléphone, rien. Rien que vous deux. »

Chuck hoche la tête.

« Je pense que la solution est de la rassurer., de lui montrer qu'elle est la personne qui compte le plus pour vous. Soyez attentif, soyez attentionné, chaleureux, doux en un mot : aimant. Elle a besoin de vous, seulement de vous. Pas de l'étalage de votre richesse. Si vraiment elle vous aime, comme vous me l'avez dit, elle reviendra vers vous sans hésiter. »

Chuck se lève et sert la main de l'homme en souriant. « Merci. Au revoir. »

« Au revoir M. Bass et bonne chance » Sourit-il.

Chuck sort de chez le médecin, ragaillardit.

Chuck regarde son téléphone et constate que Virginia l'a appelé, n'ayant pu répondre car il était chez le conseiller conjugal, l'appel a été dirigée vers sa boîte vocale. Elle est très inquiète et paniquée : « Chuck ! Blair est de retour à New York ! Je viens de la voir à la télévision. Elle a été extradée. Si tu tiens encore un peu à moi, ne t'approche pas d'elle ! Je veux qu'elle soit persona non grata chez Bass Industries, au Palace et l'Empire. Rappelle-moi ! »

Chuck la rappelle après avoir envoyé quelques coups de fil . « Hey, ne t'inquiète plus, ma belle, c'est fait. J'ai appelé les réceptionnistes. Ils ne la laisseront pas passer, malgré que je doute qu'elle cherche à me voir. Calme-toi. Je t'entends respirer fort. Calme-toi. »

Chuck s'inquiète car son emballement risque de déclencher une crise d'angoisse.

« Où es-tu ? »

« Je suis à la maison »

« J'arrive »

Il sonne à la porte. « Qui est-là ? » Entend-il.

« C'est moi »

Elle ouvre.

Il la prend dans ses bras pour la calmer. Elle le sert fort, elle tremble, elle s'effondre en larmes.

« Calme-toi, dit-il doucement, je suis là. Respire doucement. »

Il lui caresse le dos et attend qu'elle se calme.

« Voilà, respire doucement. Ça va aller. »

« Je veux que tu demandes une injonction d'éloignement. Moi j'en ai une. » Dit Virginia affolée.

« D'accord, j'irai voir la police, demain. »

« Les enfants, il faut faire attention aux enfants. » Dit-elle tremblotante.

« Ecoute, si cela peut te rassurer, je vais embaucher des gardes du corps, pour toi et les enfants. Mais tu sais, dans sa situation, ce n'est pas dans son intérêt de s'approcher de notre famille. »

« Peut-être, mais elle est cinglée, jalouse et méprisée. Nous ne savons pas de quoi elle est capable. Elle n'a peut-être plus rien à perdre. C'est une folle, après tout. Je suis d'accord pour des gardes du corps. »

Il la lâche pour passer quelques coups de fils.

« Il y aura deux gardes du corps à ton service dès demain matin. Un pour les enfants, un pour toi. »

« C'est rapide »

« J'ai mes sources »

« Et des bras comme des tentacules de pieuvre » essaie-t-elle de plaisanter.

« Ouais, comme une pieuvre » Sourit-il.

« Ça va mieux ? » Lui demande-t-il en la regardant dans les yeux.

« Oui ça va, merci. Excuse-moi d'avoir paniqué. Toute cette histoire me rend dingue. »

« Tu n'as pas à t'excuser, je comprends. Tu viens de recevoir une balle qui a failli te tuer. Il n'y a rien d'irrationnel dans ton comportement. »

« Ca fait toujours chaud au cœur de savoir que je peux compter sur toi. »

« Tout pour toi mon amour. Bien-sûr que tu peux compter sur moi. »

Elle le regarde, touchée mais ne répond pas.

« Pars avant que les enfants rentrent. Merci encore. »

Il l'embrasse sur la joue. « Au revoir, ma belle. »

« Au revoir Chuck.»

Virginia est encore sous le choc. Elle va s'allonger un peu avant l'arrivée des enfants.

Elle envoie un SMS à Chuck : Une semaine de détente dans les Hamptons me ferait le plus grand bien….

Chuck lui répond : Ton jour sera le mien.

Blair est interrogée pendant des heures. Elle est maline et certainement maligne. Mais les policiers sont de fins limiers et ne tardent pas à la confondre. La fatigue, le décalage horaire ont eu raison d'elle. Elle avoue. C'est terminé pour elle. Elle ira en prison. Elle y sera transférée dès demain matin et pour un bon moment. Pour l'instant elle reste en cellule au commissariat.

L'enquêteur téléphone à Virginia et ensuite à Chuck pour leur annoncer la bonne nouvelle. Mais pour Chuck ce n'est pas une bonne nouvelle. Il aurait préféré se tromper. Car voir son amie d'enfance, son premier amour qu'il a tant aimé, tomber dans la déchéance et finir en prison, Non il ne retire aucune satisfaction de cette situation. Il est anéanti et au bord des larmes. Il ne comprend pas comment elle en est arrivée là.

Il appelle l'enquêteur. : » Bonsoir M. Norton, Chuck Bass. Je sais que je n'ai pas l'autorité pour voir Melle Waldorf, mais j'aimerais la voir pour comprendre. Je la connais depuis que je suis enfant. »

L'enquêteur l'interrompt « M. Bass, vous savez que vous ne pouvez pas la voir, c'est interdit par le règlement. »

« Je sais mais vous me connaissez et j'en aurais que pour dix minutes pas plus. Je vous le promets. »

L'enquêteur réfléchit. : « Je vous donne 5 minutes. »

« Merci M. Norton. »

Arrivé devant Blair derrière les barreaux, il la regarde longuement dans le silence. Elle est assise la tête baissée.

Puis il lui demande doucement : «Qu'est-ce qu'il t'a pris ? »

Elle éclate en sanglots. : « Je ne sais pas.»

Le flot de larmes ne s'arrête pas. « La jalousie, cette putain de volonté d'avoir toujours le dernier mot. Je ne sais pas comment je vais vivre en prison. Chuck ! Ne m'abandonne pas !»

« Je n'aurai jamais pensé dire cela un jour, mais tu as tiré sur ma femme, Blair ! Tu as failli la tuer ! La mère de mes enfants ! Je suis désolé mais je ne peux pas te pardonner ça. Et maintenant, je pleure la perte de mon amie d'enfance. Mon âme sœur, ma complice de toujours, mon premier amour, Dieu sait comme je t'ai aimée. Je t'ai tout pardonné : tes tromperies, tes cachotteries, des avalanches de mensonges. Je ne dis pas que j'étais un saint, non plus. Mais ça… je ne pourrais jamais te pardonner. Adieu Blair. Prends soin de toi. »

« Chuck ! Chuck ! Non Chuck ! Reste ! Je t'en supplie, reste ! Je t'aime ! » Crie Blair en voyant Chuck s'éloigner.

Chuck ferme les yeux et sert la mâchoire, des larmes coulent de ses yeux en entendant Blair crier mais ne fait pas marche arrière, il ne se retourne pas, il continue sa marche vers l'extérieur du commissariat. Arrivé dehors, il se donne quelques minutes pour fumer une cigarette et reprendre le contrôle de ses pulsations.

Il téléphone à Nate pour lui raconter l'histoire. Nate lui propose de venir chez lui. Il a très bien compris que Chuck était anéanti. Une soirée entre amis ne lui sera que salutaire.

Noël approche à grands pas. Chuck se demande comment se passerait cette fête sans sa femme. Les enfants ont besoin de leurs parents.

Il téléphone à Virginia. « C'est bientôt Noël, Lily propose une réunion familiale chez elle pour l'occasion. Nous ferais-tu le plaisir de ta présence ? »

« Non » répond Virginia.

« Pourquoi ''non'' ? » demande Chuck.

« Parce que je ne peux pas. »

« Pourquoi ne pourrais-tu pas ? »

Un silence suit cette question.

Il est suspicieux. « Serais-tu invitée ailleurs ? »

« Arrête avec ton interrogatoire. Je garde les enfants avec moi pour Noël. » Elle raccroche.

Chuck la rappelle mais elle ne répond pas. Il veut savoir ce qu'il se passe. Il part chez Virginia.

Arrivé chez elle, il reprend sa discussion : « Pourquoi ne veux-tu pas venir chez Lily à Noël ? »

Elle baisse les yeux : « Parce que. »

« Parce que quoi ? Ho ! C'est moi, tu peux tout me dire ! » La secoue-t-il en la regardant dans les yeux.

« Je ne peux pas te le dire car tu ne comprendrais pas. »

« Pourquoi je ne comprendrais pas ? »

« Ne cherche pas à m'humilier plus. »

« Qu'est-ce que tu racontes. Tu sais bien que tu peux me parler et que cela restera entre nous. »

Elle le regarde frustrée : « Parce que je n'ai pas d'argent pour payer des cadeaux à tout le monde. »

Chuck ne s'attendait pas à une telle déclaration. Il resta soufflé. Il n'a pas l'habitude que son entourage se soucie du coût des cadeaux.

« Hey, tu n'es pas obligée d'acheter des cadeaux à tout le monde. »

« Bien-sûr que si ! Tu me vois, invitée, et arriver les mains vides ? C'est impensable. Je ne viendrai pas. »

Chuck sait qu'elle ne dérogera jamais à cette convenance.

« Je te comprends, alors nous pourrions passer Noël à la maison, tous les cinq. » Propose Chuck.

« C'est hors de question ! » S'insurge Virginia.

« Pourquoi ? »

« Pourquoi ? » Demande Virginia énervée. « Parce que ta pouffiasse a souillé ma maison. Elle a violé mon intimité ! Jamais je ne retournerai là-bas ! »

Chuck lève les yeux au ciel. Il comprend qu'il aura encore un autre problème subrepticement à régler. Il ne relève pas. Il verra ça, plus tard.

Virginia renchérit : « J'ai une idée qui pourrait te plaire : Passons Noël tous les cinq dans les Hamptons, ensuite nous ramenons les enfants chez ma mère pour une semaine et nous aurions notre semaine seuls, entre Noël et jour de l'An. De cette façon, les enfants étant en vacances scolaires, ne manqueraient pas l'école et nous, nous pourrions avoir notre discussion. Si ma mère ne peut pas les garder pour une raison X, nous pourrions demander à Lily de les garder pour la semaine. Qu'en penses-tu ?» Demande-t-elle tout sourire.

Chuck la regarde un grand sourire aux lèvres, il a les yeux pétillants de bonheur. Il ne peut pas refuser : « J'accepte ton idée avec grand plaisir. »

Il sourit et l'embrasse dans les cheveux. « Génial. Je vais organiser notre Noël. Appelle ta mère pour lui demander si elle peut garder nos trois garnements pendant une semaine. »

Elle sourit : « Je sais qu'elle sera ravie. »

Rose la mère de Virginia accepte avec grand plaisir de garder les enfants jusqu'au 02 janvier.

Les valises sont prêtes, la petite famille enfin réunie monte dans la limousine et part pour les Hamptons pour passer le réveillon de Noël et les quelques jours le précédent.