Chapitre 18 - La mise au point

26 décembre 2020

Il est tard lorsqu'ils arrivent à la propriété, ils occuperont chacun une chambre. Ils déballent leurs affaires et prennent un encas.

« Tu vas bien ? » Demande Chuck.

« Oui ça va, mais je suis fatiguée. Je sais que tu voudrais que l'on parle, mais je ne crois pas tenir très longtemps réveillée. Il y a eu beaucoup d'émotions aujourd'hui, Je suis fatiguée physiquement et émotionnellement. Si tu veux vraiment te soulager ce soir, car une question te taraude, je t'écoute. Mais je ne tiendrai pas une longue conversation émotionnelle.»

Chuck la regarde et lui pose une question simple et globale : « Je veux vraiment retrouver ma famille. Je t'aime, tu me manques, les enfants me manquent. Tu le sais. Je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour y parvenir. Et toi, as-tu vraiment envie que nous nous en sortions ? »

Virginia le regarde réfléchit à ce qu'elle va lui dire. : « Je suis là. J'ai accepté de rester une semaine avec toi pour discuter et mettre tout à plat. Ce qui signifie que je pense qu'il y a peut-être quelque chose à sauver. Mais je ne veux pas de fioriture, de mensonge, de manipulation ou de sournoiserie. Si je me rends compte que tu me fais un coup bas, je m'en irais sur le champ et ce sera définitif. »

« Il n'y aura pas de coup bas. Je n'en ai pas l'intention. Je sais que ce n'est pas dans mon intérêt. Et de ton côté tu t'engages à ne pas utiliser l'ironie et surtout le sarcasme. »

« Alors nous sommes d'accord. As-tu autre chose à me demander avant que j'aille me coucher ? » Demande Virginia.

« Non tu as répondu à la question la plus importante pour moi. Je vais te laisser te reposer. » Dit-il en souriant.

« D'accord, je vais me coucher alors. Bonne nuit Chuck. »

« Bonne nuit Virginia. »

27 décembre 2020

Chuck ouvre un œil vers son téléphone portable, il est 8h15. Un grand silence règne dans la maison. Il pense que Virginia est dans la cuisine en train de déjeuner. Il se lève, se douche et s'habille relativement décontracté. Il se dirige vers la cuisine, ne la trouve pas. Il déjeune et commence à s'inquiéter de ne pas la voir car il sait qu'elle se réveille de bonne heure.

Il prépare un déjeuner pour Virginia et l'amène sur un plateau, dans sa chambre. Il ouvre doucement la porte et constate qu'elle dort. Il la regarde dormir paisiblement. Qu'elle est belle, elle a l'air détendu, sereine.

Elle sent une présence et sursaute à sa vue.

« Salut, que fais-tu là ? » dit-elle en se frottant les yeux.

« Salut ma belle, je t'amène le déjeuner. »

« Pourquoi, quelle heure est-il ? »

« Il est 10h. »

« 10h ? Je n'ai jamais dormi aussi tard. »

« Ça, c'est l'effet Chuck Bass. Tu as bien dormi car tu me sentais auprès de toi. » Dit-il avec son petit sourire narquois.

Elle n'a pas pu s'empêcher de rire : « Quelle suffisance ! »

« Je n'aime pas déjeuner au lit car des miettes peuvent tomber dedans et c'est très désagréable. »

« Tant mieux, s'il y a des miettes, tu dormiras dans mon lit.» Il sourit.

« Dit donc Chuck Bass, vous êtes en forme ce matin.» Dit-elle amusée. Bon je vais manger dans le lit, puisque tu as été assez gentil pour me l'amener. »

« Je te laisse te préparer, à tout à l'heure. »

Elle aussi est habillée assez décontractée. Il la regarde, lui sourit. : « Est-ce qu'une promenade au bord de la mer te plairait ? »

« Oui ce serait une très bonne idée » Elle met son manteau et son écharpe et sort avec Chuck et rejoignent la limousine qui les emmènera au bord de la mer.

Ils sortent de la limousine, Virginia prend le bras de Chuck et commencent à marcher tranquillement en silence. Appréciant tous le deux ce calme avec seulement le bruit des ressacs.

Virginia entame la conversation. : « Alors, qu'est-ce qu'il t'a pris ? »

Il lève les yeux au ciel. « Par quoi je vais commencer, c'est tellement complexe. »

« Par le début ? »

« Je suis allée la voir bien trop souvent. De la voir m'a replongé dix ans en arrière. Par conséquent, j'ai fini par confondre mon passé en mon présent. J'ai fini par oublier mon présent. Je sais que je ne te parlais plus, que je ne te touchais plus. »

« Tu veux dire que je n'existais plus ? Les enfants n'existaient plus ?»

« Je ne peux pas dire ça… Ça ne va pas te plaire.»

« Vas-y, il faut crever l'abcès » Dit-elle nerveuse.

« Je crois que pendant un court moment vous étiez passés au second plan.»

Virginia halète, elle lui lâche le bras.

« Non attends ! Ce que je veux dire c'est que j'étais replongé dans mon passé. Je ne cherche pas d'excuse, je cherche moi-même à m'expliquer mon comportement. Je n'ai trouvé que cette réponse plausible. Je me suis ''réveillé'' J'ai vite compris que cette relation ne mènerait à rien. »

« Pourquoi ? »

« Parce qu'une fois sortie de ma léthargie, je me suis souvenu que Blair, c'est manipulations, mensonges, cachotteries, tromperies, menaces psychologiques, etc… Bref tout son côté sombre qui a bien failli avoir raison de moi. Notre relation n'était que des montagnes russes émotionnelles. Elle me rendait dingue, je buvais énormément. Elle me détruisait. »

« Tu t'es quand même marié avec elle. »

« Oui mais grâce à toi, je sais ce qu'est le véritable amour. Un amour sain et équilibré.»

« N'est-ce pas parce que je lui aie fait avouer que tu n'étais pas le père d'Alex, que cela t'a réveillé ? »

« Je reconnais que cela m'a bien aidé à me rappeler son côté sombre. »

« Et si je ne te l'avais pas dit, serais-tu encore avec elle ? »

« Non car avec elle comme je te l'ai dit, ce n'était que manigances, jeux d'égo stupides. J'ai évolué, je suis père de famille. Je suis sorti de tout cela et je n'ai vraiment pas envie de replonger dans cet univers déstabilisant et destructeur.

Depuis huit ans, j'ai une vie équilibrée avec une femme aimante et que j'aime. Tu m'as montré autre chose de la vie. Et c'est quelque chose que chaque homme de cette terre voudrait connaître. Je n'ai pas envie de perdre ce que j'aie acquis. »

« C'est un beau discours, mais tu as détruit cet équilibre. N'est-ce pas contradictoire ? Est-ce que tu voudrais me faire croire que tu as été assez bête, toi PDG d'une société de plus d'un milliard de dollars dès tes dix-huit ans, serait sans cervelle pour fréquenter une personne toxique ? Non je n'arrive pas à croire cela. Ce n'est pas possible, il y a autre chose que tu me caches. Je peux t'aider, si tu le veux je pense que tu es retombé amoureux d'elle. »

Il la regarde brusquement dans les yeux. La vérité brutale de Virginia percute Chuck. : « Amoureux est un grand mot, je dirais, pour être franc, que je… je sais que ça va te faire souffrir. »

Elle sait parfaitement ce qu'il va dire, les larmes commencent à lui monter aux yeux.

« …Je recommençais à avoir des sentiments pour elle. Je suis peiné d'avoir à te dire ça. Tu ne le mérites pas. »

« Ça fait mal, très mal. Mais cela prouve, ce que je savais déjà pourquoi tu ne me touchais plus. »

Elle le savait depuis longtemps, mais de l'entendre la lourdement perturbée.

« C'est fini maintenant. Je connais mes priorités. C'est toi ma priorité.» Dit-il pour essayer de calmer la discussion qui prenait une tournure inquiétante.

«Pouvons-nous rentrer ? » Demande Virginia, bouleversée et au bord des larmes.

« J'avais pensé t'emmener au restaurant, en ville ce midi. »

« Je ne pense pas être de bonne compagnie pour l'instant. Je préfèrerais rentrer. »

La promenade s'est terminée dans le silence et dans une ambiance lourde. Le retour en voiture était aussi pesant.

Elle est rentrée directement dans sa chambre pour pleurer tranquillement.

Chuck est abattu, il sait pourquoi elle est dans la chambre. Il est affligé et ne sait pas quoi faire. La laisser ou aller la voir pour la consoler ? Il décide d'aller la voir. Il ne supporte plus de la voir pleurer à cause de lui.

Il ouvre doucement la porte, pour la voir coucher sur le côté. Elle pleure en silence. Il s'avance vers elle, s'assoit sur le bord du lit, la tire vers lui et la prend dans ses bras. Il la serre, elle finit par le serrer dans ses bras également.

Il lui chuchote dans l'oreille : « Pardon, pardon.»

« Le pardon est facile pour toi, tu as eu des centaines de femmes. Des magouilles, des mensonges et autres tromperies à pardonner toute ta vie. Tu peux prendre du recul. Mais pas moi. Tu es mon premier et je n'ai pas eu l'habitude de gérer ce genre de situation. »

« En fait, j'ai un aveu à te faire. J'ai eu beaucoup de filles de passage. Je n'ai eu que deux femmes réellement dans ma vie : Blair et toi. C'est vrai qu'avec elle j'ai pris souvent sur moi pour sauver notre couple. Je n'étais pas un saint non plus. En conséquence, nous étions toujours en train de nous pardonner mutuellement pour des vacheries que nous nous faisions. »

« Tu m'envoies un message ? »

« C'est l'idée. » Dit-il en la regardant en souriant.

« Ouais, je ne t'ai pas épargné. Je te demande pardon pour le cadre. C'était très violent. »

« Oui c'est un euphémisme. C'était à la hauteur de ta douleur. »

« Je voulais que tu souffres autant que moi je souffrais. »

« Je peux te dire que tu as atteint ton but, haut la main. »

« Nous pouvons aller manger ? » Propose Chuck.

« Je me change et j'arrive. » Sourit Virginia.

Chuck souffle de soulagement.

Après le repas, ils se sont promenés en ville. Virginia a regardé quelques vitrines de magasins. Chuck sait très bien pourquoi elle ne rentre pas pour se faire plaisir.

« Veux-tu rentrer ? »

Elle le regarde, gênée : « non »

Il tente malgré qu'il connaisse la réponse : « Je peux te faire plaisir. Un mari est là pour ça aussi et ne crois pas que je t'achète. Oui je te connais, je sais à quoi tu penses. »

Elle le regarde hésitante.

Elle lui sourit : « D'accord. Je reconnais que tu as un très bon goût vestimentaire, tu pourrais m'aider à choisir. »

Il sourit, étonné qu'elle accepte qu'il lui achète une robe. Il lui choisit quelques robes dont une robe longue vert émeraude, dos nu qui relève la couleur de ses yeux verts.

Il profite qu'elle soit dans la cabine d'essayage pour lui acheter une robe bleu électrique qu'elle était tentée d'acheter.

Elle sort de la cabine d'essayage. : « Qu'en penses-tu ? » Demande-t-elle en souriant.

Il la regarde subjugué en souriant : « Tu es magnifique. Tourne-toi »

« N'en profite pas pour me mater. »

Il rit : « Je vais me gêner. Tu es sublime.»

La fin de journée est un peu plus légère. Ils rentrent, Chuck lui donne le sac qui contient la robe bleue très élégante qui arrive aux genoux, sans bretelles et froissée un peu à la taille. Elle est étonnée en ouvrant le sac. Elle va dans sa chambre pour l'essayer et lui montrer.

« Alors ? »

Il est sans voix. : «Elle a été faite pour toi. Elle a été cousue sur toi. Tu es vraiment très belle. Es-tu sûre d'avoir accouchée deux fois ? »

« Merci » Répond-elle en souriant.

Elle retourne se changer. Ils dînent et passent la soirée à regarder un film comique, assis dans le canapé à distance raisonnable. A la fin du film, chacun retourne dans sa chambre.

28 décembre 2020

Après le déjeuner, Chuck propose à Virginia de faire du cheval. « Oui, j'adorerais, malgré qu'il y ait un moment que je ne suis pas montée sur Allia, ma jument préférée. » Dit-elle enthousiaste.

Il sourit : « Je ne pense pas qu'elle t'ait oubliée. »

« J'espère. »

« Nous pourrions passer la journée avec les chevaux. La cuisinière nous a prévu un Pick Nick. »

« C'est merveilleux, dit-elle enchantée. Je vois que tu as tout prévu pour cette semaine. »

« Effectivement, j'ai fait ce que je pouvais pour que nous passions une bonne semaine. »

« Je ne voudrai pas mettre un pavé dans la mare, mais crois-tu que nous ayons fait le tour de nos problèmes ? »

« Je crois, oui. Penses-tu que nous ayons raté une composante ? Nous allons passer notre journée et si tu penses à quelque chose qui n'a pas été soulevée, tu m'en parles.»

« D'accord, ça me va. Parce que tu comprends bien qu'il est hors de question de laisser quelque chose derrière nous. C'est valable pour toi. »

« Est-ce que j'ose comprendre ce que tu me dis ? »

Virginia le regarde mais ne répond pas à sa question. « Si tu as des reproches à me faire…elle roule des yeux, ne te gêne pas. »

« Franchement je suis très mal placé pour t'accabler. »

« Tu as le droit d'avoir un ressentiment. »

« On n'en reparlera ce soir. »

« Comme tu veux. »

Ils ont passé une très bonne journée à parler de choses et d'autres sans aborder les sujets qui fâchent.

Ils sont fatigués, les fesses endolories pas la selle. Ils sont contents de rentrer, dîner rapidement. Après la visio quotidienne avec leurs enfants, ils s'embrassent sur la joue puis vont prendre une douche et vont au lit. Leur discussion attendra le lendemain.

Une soirée seule est pas mal pour faire le point de ces quelques jours. Elle se glisse dans les draps et consulte ses mails et messages. Chuck a la même démarche.

Ils finissent par s'endormir chacun de leur côté.

29 décembre 2020

Virginia se lève tard. La journée d'hier a été fatigante physiquement. Chuck a choisi de la laisser dormir. Il lui laisse un petit mot sur sa table de chevet disant :

Je laisse dormir la Belle au Bois Dormant.

Je suis parti faire un petit tour. Je reviens avant midi.

Chuck

Il rentre à 11h30. Chuck avec un air renfrogné qui inquiète un peu Virginia. ''Sa petite virée en solitaire l'a fait réfléchie, semble-t-il. '' Pense-t-elle.

Elle s'avance néanmoins vers lui dit tout sourire : « J'ai réservé pour 13h dans un restaurant sympathique. »

« D'accord mais je croyais que nous allions discuter » Dit-il avec un ton un peu sévère.

Virginia se sent mal à l'aise. : « Y a-t-il quelque chose qui ne va pas ? »

« Non pas du tout, mais nous devions discuter hier, mais nous étions fatigués. »

« Hé bien, allons-nous asseoir et discutons. Nous avons le temps. Et nous pourrons toujours discuter au restaurant, puis toute l'après-midi s'il le faut. »

« D'accord, vient t'asseoir à côté de moi, sur le canapé. »

Elle s'assoit et attend. Elle sent qu'il a pas mal de choses restées sur le cœur.

« Si nous voulons aller de l'avant il faut que tu arrêtes de me culpabiliser. Ressasser le passé ne nous aidera pas.»

Virginia hoche de la tête.

« Je sais ce que j'ai fait. Je sais que je t'ai fait énormément de mal et certainement encore plus que je n'aurais pu imaginer.»

Virginia le regarde, surprise.

Elle ne peut se retenir. : » Est-ce à dire que tu doutes de mon amour pour toi ?

« Non mais je n'aurai jamais pensé que tu puisses m'aimer à ce point. »

Virginia est en colère et riposte : « Je ne te l'ai pas prouvé depuis huit ans ? Tu es mon premier amour, je t'ai tout donné ! » martèle-t-elle. « Cela ne prouve rien pour toi ? »

Il la regarde confus, car visiblement, ils ne se comprennent pas. : « Si bien-sûr, mais je n'aurai jamais pu penser que tu réagirais aussi férocement. »

« C'était à la hauteur de mon chagrin. » Avoue-t-elle.

« Oui je sais. » Essaie-t-il de l'apaiser en voulant lui caresser le bras mais elle le repousse.

Elle attend la suite car il a visiblement encore des choses à dire.

Chuck la regarde dans les yeux et se lance : « Toi aussi tu m'as fait énormément de mal en avortant. Je sais pourquoi tu l'as fait, mais tu ne m'as pas laissé la moindre chance de revenir vers toi et de me faire pardonner pour quelques baisers inadaptés, j'en conviens. J'étais anéanti quand tu m'as apporté ce cadre maudit. A ce moment-là, j'ai recommencé à avoir des sentiments pour elle mais je n'avais pas encore couché avec elle car je ne voulais pas te tromper. Tu peux me regarder, c'est vrai. »

« J'ai couché avec elle par colère et vengeance car malgré tout ce qu'elle m'avait fait, je la trouvais moins cruelle que toi. »

« Pour moi c'était réellement fini entre nous, j'étais à deux doigts de t'accorder le divorce jusqu'à notre rencontre chez Lily où tout a capoté. »

« Cette période a été très violente pour moi d'apprendre qu'Alex n'était pas fils. Puis il y a eu les photos dans la presse qui m'ont fait très peu de tort. La goutte d'eau a été l'envoi d'une photo au conseil d'administration. »

« Ce que je veux t'expliquer, c'est que je ne te blâme plus pour ce que tu m'as fait, j'aimerais que tu ne me blâmes plus pour ce que j'ai fait. »

Virginia comprend Chuck, elle réfléchit à ce qu'elle va lui répondre, toujours en le regardant dans les yeux. : « Tu laisses entendre que c'est de ma faute si tu as couché avec elle. Soit. Malgré que ce soit ton choix. Mais de toute façon tu ne me parlais plus et tu ne me touchais plus. Tu me trompais déjà avec elle psychiquement même si ce n'était pas encore physiquement ou sexuellement, ce qui est encore pire. C'est ce qui m'a mise hors de moi. C'était évident que tu avais des sentiments pour elle. »

« Tu as été anéanti par mon avortement, moi aussi. Dis-toi bien que je ne l'aie pas fait de gaieté de cœur. Je le voulais ce bébé, tout autant que toi. Mais après ce que tu as fait, je voulais vraiment divorcer, et je ne me voyais pas élever un bébé, seule. Je ne voulais pas que mon bébé naisse dans une famille dysfonctionnelle à peine venu au monde. Il a déjà deux ou même trois enfants déboussolés.»

«J'ai choisi de vendre des photos à la presse, par manque de moyens financiers. Ce n'était pas toi qui étais visé mais elle. Je suis sûre qu'elles t'ont fait remonter ta cote de playboy. » Chuck la regarde, il relève ses sourcils, il n'est pas content. « J'espère que tu plaisantes.»

« Non je l'ai réellement pensé. » Répond Virginia.

« Concernant le cadre et le mail au CA, je me suis excusée. J'étais dans une rage que tu ne peux même pas imaginer. J'étais aveuglée par la colère pour ce que tu nous faisais. Les enfants qui pleuraient parce qu'ils ne te voyaient pas. J'étais obligée de leur mentir alors que tu allais voir ta maîtresse à l'hôpital. Je te couvrais. Je crois que le fait de te couvrir, a été la pire chose que j'aie vécue. Tu n'as pas vu tout cela. Tu ne te rends pas compte du calvaire que je vivais à la maison. »

Chuck accuse le coup. Il passe ses mains dans les cheveux et ferme les yeux. Non, il ne pouvait pas penser à tout cela. Il n'en avait pas la moindre idée.

«Mais je le répète j'ai quand même été beaucoup trop loin. »

«Je suis bien punie par ces photos que j'ai prises à ton bureau. Elles me tourmentent tous les soirs et même les nuits. Mais c'est entièrement de ma faute car mon privé m'avait téléphoné pour m'avertir que Blair entrait chez Bass Industries. Je me doutais de ce que je verrai. J'ai choisi de venir pour vous surprendre dans le bureau. Je n'ai pas été déçue… »

« Ta venue n'était donc pas une coïncidence ? » Demande Chuck, perplexe.

« Non.» Virginia secoue la tête.

« Est-ce que je peux t'inviter au restaurant ? Il est bientôt l'heure. » Demande Virginia

Chuck sourit. : « Oui tu peux. »

Ils se dirigent vers la limousine. Une fois assise, Virginia reprend sur un ton un peu amusé. : « Tu sais, j'ai bien failli mettre la photo sur Time Square.»

« Quoi ? » Répond Chuck étonné.

Elle rit : « Je voulais qu'elle y soit 24h sur un écran géant, mais c'était beaucoup trop cher. »

Chuck secoue la tête en passant sa main sur les yeux, il est dépité.

« Puis tu m'as menacée, j'ai fait marche arrière et j'ai même tout arrêté. »

« M'aurais-tu enlevé les enfants, si j'avais continué ? » Demande-t-elle curieuse.

Il sourit : « Non, je n'aurai jamais fait ça. »

« Salopard, tu m'as bien eue » Dit-elle en lui mettant une claque sur le bras.

« Il fallait bien que je trouve un moyen pour t'arrêter. »

« Ça a marché. Tiens, nous sommes arrivés. »

« C'est toi qui m'invites ? »

« Oui. Il n'y a pas de raison que ce soit toi qui paies tout. Je n'ai rien payé depuis que nous sommes ici. Tu sais que je n'aime pas me faire entretenir. »

Chuck lève les yeux au ciel pour le ridicule de la situation, mais ne répond pas, il la connaît.

Le repas était excellent. Ils ont parlé de choses et d'autres. Ils ont surtout écarté les conversations stressantes. Ils avaient besoin de reposer leur esprit. Ils ont choisi de passé l'après-midi à se promener au bord de la mer et de profiter du calme.

Une fois rentrés, ils se sont tous les deux affalés dans le canapé. Ils ont regardé un film. Virginia s'endormait. Chuck lui a mis une petite couverture sur elle. Elle n'est pas une grosse dormeuse et Chuck pense qu'elle a besoin de repos à cause du stress accumulé depuis leur séparation. Il espère qu'elle va arrêter ces médicaments qu'il a trouvés chez elle.

Il la réveille quelques temps après pour dîner. Ils mangent tranquillement quand Chuck lui pose la question : « Est-ce que tu prends toujours tes médicaments ? »

Virginia est interloqué ''Comment le sait-il ?'' Pense-t-elle. : « Qui t'as parlé de ça ? » Demande-t-elle.

« Je les ai trouvés quand je suis allé chez toi pour prendre tes affaires de toilettes et des vêtements lorsque tu étais hospitalisée. Je n'ai pas fouillé. »

Son explication convainc Virginia. : « J'ai diminué un peu la dose. J'en prends un jour sur deux. J'espère les arrêter bientôt. »

« Prends-tu un cachet pour dormir ? »

« Pas tout le temps, pourquoi ? »

« Ca expliquerait pourquoi tu te réveilles tard car je sais que tu n'es pas une grosse dormeuse. »

« Oui c'est certainement la raison. »

Ils ont eu leurs enfants en visio. C'était toujours un moment de pur bonheur pour eux de pouvoir parler avec eux.

Après le dîner, ils ont joué à un jeu de société. Ils ont ri. Ils étaient détendus tous les deux.

Ils se sont fait la bise pour se souhaiter bonne nuit et sont partis chacun dans leur chambre respective.

30 Décembre 2020 – Classé M -

La nuit a été mouvementée pour Virginia. Ce que lui a dit Chuck a tournoyé dans sa tête. Elle a fini par s'endormir avec un somnifère.

Chuck a bien dormi. Il a dit ce qu'il avait sur le cœur, et cela lui a fait du bien.

Comme tous les matins ou presque ils prennent leur petit déjeuner ensemble.

Virginia entame la conversation : « As-tu prévu quelque chose pour demain soir ? »

« J'ai simplement prévu de manger ici un bon repas très amélioré, préparé par un traiteur de renom des Hamptons. »

« Ha ! Parce que moi, j'ai réservé dans un restaurant dîner dansant très select. »

Il la regarde.

« Quoi ! Tu crois que je n'ai pas assez d'argent pour nous payer ce repas ? » Dit-elle irritée.

«Non, qu'est-ce que tu vas penser ? dit-il tout de suite mais je pensais rester là tous les deux. »

« Si c'est que tu préfères, je peux annuler le dîner dansant. »

« C'est comme tu veux. »

« Tu n'as pas l'air emballé par mon idée. »

« Si c'est une bonne idée. »

« Tu es sûr, ne te force pas. Je n'apprécierais pas que tu le fasses contre ton gré. »

« Non, non je suis d'accord. »

« Parfait, car j'avais envie de danser » Dit-elle en souriant.

Il sourit. « Je vais me promener dans le parc, je reviens. »

Il l'embrasse et sort.

Pendant ce temps-là Virginia en profite pour nager dans la piscine chauffée. Au bout de quelques longueurs, elle gonfle une bouée en forme de mini transat et s'allonge dessus et se laisse bercer par l'eau. Elle ferme les yeux et apprécie le silence.

Chuck la cherche partout dans la maison. L'appelle, elle ne répond pas. Bien-sûr, elle ne l'entend pas. Puis il a l'idée d'aller à la piscine. Il sourit en la voyant sur son transat, les yeux fermés. Elle est magnifique dans son bikini bleu. Il peut admirer son corps tout à loisir, puisqu'elle ne le voit pas.

Il ne retourne pas se changer pour mettre un maillot de bain. Il se déshabille, il reste en boxer et tout doucement, il rentre dans l'eau et par derrière, il fait chavirer le transat avec Virginia dedans qui pousse un cri de surprise.

Il éclate de rire. Elle nage le plus vite qu'elle le peut pour le rattraper dans l'eau. Mais lui s'échappe. Elle finit par le rattraper en lui plongeant la tête sous l'eau et appuie assez fort pour le maintenir sous l'eau. Mais il est plus fort qu'elle, il la soulève pour la jeter dans l'eau. Elle revient à la charge pour lui faire payer.

Elle fait du sous l'eau et attrape ses jambes pour le faire basculer. Ça marche ! Mais pas longtemps, car il attrape ses bras et la bloque en les mettant derrière le dos de Virginia, le long de la paroi.

Elle est bloquée, il est trop fort elle se détend.

« Alors, dit-il, tu capitule ? »

Elle ne répond rien car elle a une idée machiavélique. Non, elle n'a pas dit son dernier mot elle met ses pieds de chaque côté de Chuck le long de la paroi et elle fait une chose qu'il ne s'attendait pas du tout : elle l'embrasse sur la bouche et reste collée à sa bouche.

Chuck est tellement surpris qu'il relâche sa prise.

Elle en profite pour se propulser en arrière avec ses pieds.

Elle est très contente d'elle : « Je t'ai eu ! » Elle éclate de rire.

Lui, ne rit plus. Il lui demande en s'approchant d'elle, confus « C'était quoi ça ? »

« Nous jouions » Lui dit-elle.

« C'est un jeu, pour toi de m'embrasser ? »

« Non. Excuse-moi. Je ne pensais pas que tu le prendrais comme cela. »

Chuck était furieux, il s'éloigne pour sortir de la piscine. Elle le rattrape par le bras.

« Ce n'est pas un jeu pour moi non plus. Viens là. »

Elle le prend dans ses bras, le serre et l'embrasse sur la bouche. Il se laisse faire et finit par répondre à son baiser qui devient tendre. Les langues s'affolent dans leurs bouches avides qui avaient tant attendues depuis plus de six mois. Ils se caressent le dos.

Elle halète : « Chuck » Elle croise ses jambes sur sa taille et lui caresse sa poitrine et il ne tarde pas à lui enlever le haut de son maillot de bain.

« Tu m'as tellement manqué » Lui dit-il.

« Toi aussi tu m'as manqué, j'ai tellement besoin de toi. Je t'aime tellement. »

Elle halète encore plus fort. Elle veut retirer le boxer de Chuck. Il l'arrête avec la main. « Arrête, je n'ai pas de préservatif là. »

« D'accord. »

Elle s'arrête net. Elle se détache de lui, remonte au bord de la piscine pour mettre son haut de maillot de bain.

« J'ai pourtant pris une photo sur laquelle tu n'avais pas de préservatif, cela n'avait pas l'air de te déranger. Mais je comprends, après tout, je ne suis que ta femme, je ne suis pas Blair. » Dit-elle avec ironie, les larmes aux yeux. Elle s'en va prendre une douche.

Chuck ne s'attendait encore pas à une sortie pareille. ''Je n'en loupe pas une'' Pense-t-il. « Mais non, ne le prends pas comme ça. » Essaie-t-il pour se défendre.

« Ha ouais, et comment dois-je le prendre ? » Lui demande-t-elle en le toisant.

« Si je n'étais pas arrivée dans ton bureau, il se pourrait qu'elle soit enceinte à l'heure actuelle. Mais moi, ho mon Dieu non ! Pas d'enfant !»

« Je te rappelle que tu t'es fait avorter, il y a six mois. Tu veux un enfant maintenant ? » Lui rétorque Chuck.

« Et elle, elle voulait un enfant ? » Dit-elle en colère. Ne sachant pas quoi répondre de plus, elle file droit dans sa chambre.

Il la suit. Il ne peut pas laisser ça comme cela, alors qu'ils sont justement là pour s'expliquer. Tout allait bien et maintenant tout est remis en question.

Il rentre dans sa chambre, elle est allongée sur le côté. Il fait le tour du lit pour la regarder. Il s'assoit au bord du lit et l'oblige à se mettre sur le dos pour discuter plus facilement.

« Si tu veux un enfant, je suis d'accord. Je t'en fais un tout de suite. Mais nous n'avons même pas parlé de nous remettre ensemble et tu voudrais que je te fasse un bébé ! Tu n'exagères pas un peu là ? »

« C'est sûr, vu comme ça… » Concède-t-elle.

« Est-ce que tu veux que nous nous remettions ensemble ? » Demande-t-il.

« Oui, je le veux. Bien-sûr que je le veux. »

« Et toi ? »

« Moi ? Evidemment, j'attends cela depuis des mois. »

« Tu es sûr que tu ne veux pas revenir avec moi, que pour les enfants ? »

« Bien-sûr que non. » Il la prend dans ses bras. Elle l'enlace aussi. Ils s'embrassent avec douceur et amour. Il commence à la caresser.

Elle halète « Chuuuck, serre moi fort, j'ai tant besoin de toi. »

Il accède à ses désirs.

« Tu m'as manqué » Lui chuchote-t-il dans l'oreille.

« Toi aussi tu m'as manqué. »

Ils n'ont pas grand-chose sur eux, le déshabillage est vite fait.

Ils savent ce qu'aiment l'un et l'autre. Elle lui caresse doucement le pénis mais elle a besoin de lui en elle, tout de suite. Elle le guide vers son centre.

« Regarde-moi » lui dit-elle en ouvrant la bouche et écarquillant les yeux quand il la pénètre. « Hmmm. » Elle finit par se cambrer et avoir la tête en arrière.

« Ne bouge pas, ne bouge pas. » Il ne bouge plus et elle tient les hanches de Chuck pour faire des cercles. Elle en tremble. L'orgasme lui provoque un cri. Puis Chuck comprend qu'il peut prendre le relais. Il a attendu qu'elle ait un autre orgasme pour avoir le sien. Puis, il s'est écroulé sur elle.

« C'était incroyable. Reste, dit-elle, reste. Je ne veux pas que tu t'en ailles. »

« D'accord. Toi aussi tu as été incroyable. »

Ils se serrent l'un contre l'autre comme si leur vie en dépendait.

La première fois a été si rapide que le besoin et l'envie de l'un et de l'autre étaient toujours là. Ils ne tardent pas refaire l'amour, mais plus tranquillement.

La nuit promet d'être blanche…