Bonjour/Bonsoir !
Bienvenue sur cette très modeste fanfiction qui n'a vraiment pas d'autre but que d'être divertissante. J'estime qu'elle sera assez courte, une dizaine de chapitres au maximum. Quant au rythme de publication, je pense pouvoir tenir un chapitre par semaine ! Le rating est "M" pour le langage et le contenu des futurs chapitres héhéhé. Il n'y a aucun trigger warning sauf si la présence de deux bozos dont le crâne est absolument vide vous dérange haha !
N'hésitez surtout pas à me faire part de votre opinion, je serais trop heureuse de vous lire !
Sur ce, bonne lecture et à la semaine prochaine !
Prologue
Tout allait mal pour Harry Potter.
Non seulement son bureau, une partie de son plancher et le bord de la fenêtre croulaient sous une tonne de paperasse mais, en plus, son chef lui avait signifié qu'il ne s'en occupait pas assez vite. Si on avait expliqué à Harry qu'être Auror consistait en environ vingt pour cent de courses-poursuites et quatre-vingts pour cent de rédaction de rapports ennuyeux à mourir, peut-être aurait-il opté pour une autre carrière.
Ou, alors,peut-être aurait-il opté pour ne pas revenir à la vie quand il avait eu l'occasion de grimper dans le foutu train.
Il lâcha un long soupir et attrapa un dossier.
En plus, la fausse fenêtre était complètement détraquée et les paysages d'ordinaires bucoliques sur lesquels elle prétendait s'ouvrir étaient, ce matin-là, apocalyptiques. Contempler un morne désert où gisaient divers crânes d'origines inconnues ne mettait définitivement pas en joie. Bref, sa matinée ne pouvait pas être pire.
Quelqu'un toqua et, sans attendre de réponse, pénétra dans la pièce. Harry leva lentement la tête, prêt à expliquer d'une façon peu polie ce qu'il pensait de ce comportement. Elle resta coincée dans sa gorge, son explication, parce que la personne qui se tenait dans le cadre de la porte, le visage pincé dans une expression solennelle, n'était autre que Drago Malefoy.
Oh non. Oh non, c'était désormais catégorique : cette matinée était la pire de sa vie.
— Bonjour Potter, le salua Malefoy.
Il étira ses lèvres dans une espèce de grimace qui, Harry le supposait, devait faire office de sourire.
— Malefoy, répondit-il.
Sa stratégie tenait en autant de mots : plus il était sec, plus la probabilité que l'autre se barre vite était élevée.
— J'ai une grande nouvelle à t'annoncer. Toi et moi, il fit un geste pour se désigner lui puis Harry, toi et moi on va faire équipe.
Pas la peine d'être Dumbledore pour comprendre qu'il faisait allusion au tournoi de carte qui se déroulerait le mois suivant. Harry participait toujours avec Ron et ils se classaient systématiquement dans les vingt premiers. Un score plus qu'honorable. Malefoy et Nott, eux, finissaient toujours après.
Pourquoi diable Malefoy s'était-il mis en tête qu'Harry voudrait participer avec lui ? Ils ne s'adressaient jamais la parole, merde, ils en étaient à un stade où ils se fusillaient du regard à chaque fois qu'ils se croisaient. C'était absurde, complètement idiot et Harry avait d'autres chats à fouetter (et de rapports à rédiger) que de ne serait-ce qu'envisager un truc aussi stupide.
— Est-ce que tu fais un AVC Malefoy ? demanda-t-il d'un ton plaisant.
— Un quoi ?
Malefoy ne s'arrêta pas longtemps pour considérer la remarque d'Harry. Il produisit un parchemin qu'il déplia avec enthousiasme. De son bureau, Harry ne voyait pas ce qu'il y était inscrit.
— J'ai étudié les trois derniers tournois. Et je suis parvenu à la conclusion que si je veux gagner… je dois faire équipe avec toi.
— Comment ça, tu as étudié les trois derniers tournois ?
Malefoy fit grand cas de lever les yeux au ciel. Il rangea ensuite le parchemin dans une poche de sa robe :
— Oui, j'ai revu tous les matchs, je les ai comparés, j'ai fait des statistiques et, comme je viens de le dire, la probabilité qu'on gagne le tournoi si on fait équipe est très élevée.
— Comment as-tu pu revoir les matchs ?
C'était de la folie. Harry devait être dans un cauchemar très réaliste. Sinon, impossible d'expliquer la présence de Malefoy, l'engueulade de son chef et la pile babelesque sur son bureau.
— Merlin, tu ne lis pas l'Almanach ? Ils répertorient tous les matchs du tournoi, c'est… une pratique standard.
Harry n'en savait rien, Harry n'y connaissait rien, il savait juste que c'était un jeu marrant pour lequel il n'était pas trop mauvais et qu'il avait du plaisir à y participer avec Ron.
— Non ?
Malefoy haussa des sourcils d'une façon parfaitement méprisante et Harry sentit sa mâchoire se serrer. Oui, c'était forcément un cauchemar ou alors une blague. Malefoy ne pouvait pas être sérieux avec cette idée.
— Tu sais, Potter - Harry, réflexion faite, je trouve vraiment que c'est un plan parfait.
Drago s'appuya avec une nonchalance feinte contre sa bibliothèque. Le meuble oscilla, la plante favorite d'Harry tomba et son pot se brisa contre le sol.
— Pardon !
— C'est pas grave, répondit Harry qui n'en revenait toujours pas que ce soit sa vie, ça. Cet échange absurde entre deux adultes qui avaient manifestement abandonné un certain nombre de neurones aux pieds de leur adolescence.
Drago répara le pot avant de le replacer sur le meuble.
— Admets au moins qu'il a du mérite.
Harry plissa des yeux. Ils y gagnaient une victoire potentielle, du moins selon ce que prétendait Drago. Ils gagnaient aussi à ne pas passer la soirée à se lancer des regards assassins puisqu'ils seraient dans la même équipe.
En revanche, Harry y voyait un assez gros bémol. Parce que faire équipe avec Drago, ça voulait dire ne pas pouvoir le battre à plat de couture. Et maintenant qu'il n'y avait plus de Quidditch dans leur vie, battre Drago au tournoi de carte annuel du Ministère, c'était le seul petit plaisir de sa vie.
Correction : Harry avait d'autre petits plaisirs dans la vie, il n'était pas tombé si bas, mais c'était un de ses plaisirs quand même.
— Je vais y réfléchir.
Il n'allait pas le faire, il allait juste laisser Malefoy mariner pendant trois jours avant de lui annoncer qu'il ne ferait certainement pas équipe avec lui. Ça aussi, c'était un des petits plaisirs de sa vie.
— J'aimerais nous inscrire tout de suite, rétorqua Drago qui sortit du même geste la feuille d'inscription.
Le bougre, pensa Harry avec humeur, il avait tout prévu. Et n'était-ce pas caractéristique ? Malefoy n'était-il pas exactement le genre de personne persuadée que tout leur tombait toujours dans la main ?
— Alors je refuse.
— Votre réponse a été jugée irrecevable par l'autorité en charge du dossier. Merci de la reconsidérer.
— Fous le camp de mon bureau, Malefoy.
— Bien entendu, dès que j'aurai ta signature.
Qu'une entité divine intervienne au plus vite, pensa Harry, parce que sinon, il était sûr qu'ils finiraient par y venir (encore) aux mains.
Il avait réussi à faire décamper Malefoy de son bureau sans signer la foutue feuille d'inscription. C'était une victoire parce que le reste de sa journée avait anéanti tout espoir qu'il s'agisse d'un cauchemar. Non, c'était bel et bien la réalité et Malefoy était apparemment prêt à enterrer la hache de guerre pour… un jeu de carte.
Un jeu de carte intéressant, c'était vrai, mais un jeu de carte quand même. Avait-il besoin de l'argent du premier prix ? Est-ce que la famille Malefoy était à ce point déchue pour que Drago soit prêt à faire équipe avec lui pour cent Gallions ?
C'était des questions sur lesquelles Harry n'avait pas l'intention de s'attarder. Il était de retour chez lui, venait de se faire à manger et il allait passer le reste de la soirée à… à… à s'amuser. Oui, voilà, il allait lire un livre ! Quelle excellente idée !
Il en prit un au hasard dans sa maigre bibliothèque et s'assit confortablement sur l'unique fauteuil de son appartement.
Il n'avait pas vraiment le cœur à le meubler - il n'avait pas vraiment le cœur à grand-chose, en ce moment.
Bon sang, il aurait mieux fait de proposer à Ron ou à Hermione… ou les deux, de boire un verre avec lui. Il se trouverait bien moins triste dans un appartement trop petit, mal insonorisé et maussade.
Stop, Harry, se morigéna-t-il : tout allait très bien dans sa vie, il adorait son job, il adorait sa vie, le célibat c'était parfait pour lui, il était super épanoui, super heureux et on toqua contre la porte de son appartement.
Impossible de manquer le son, son fauteuil (et donc son salon) était à un mètre de la porte. Hallelujah, pensa-t-il en se redressant, c'était sûrement Ron qui venait lui rendre une petite visite histoire de prendre de ses nouvelles. Il pourrait lui raconter la conversation complètement folle qu'il avait eue avec Malefoy et ils pourraient se moquer de lui pendant une bonne quarantaine de minutes (Harry était très doué pour estimer le temps de moquerie qu'il pouvait tirer de Malefoy).
— J'arrive ! Déclara-t-il donc en jetant un regard critique à son appartement.
Il n'y avait rien qui inquiéterait Ron. Mais rien que ne le rassurerait non plus. Il se demanda ce à quoi ressemblait son ancien appartement, celui dans lequel vivait encore Ginny. Bon dieu, cerveau, arrête ! Pensa-t-il avec colère.
Tout allait très bien dans sa vie, merci pour lui.
Il ouvrit la porte avec entrain, un début de "Salut Ron !" sur les lèvres.
— Rebonjour Harry !
Harry refusa la moindre pensée. Il se contenta de refermer la porte sèchement. Hors de question qu'il doive gérer Malefoy pour la seconde fois en une journée. Impossible cependant de fermer la porte, parce l'autre homme s'y appuyait de tout son poids.
— Harry ! Il faut qu'on discute ! s'exclama-t-il
Qu'allaient penser ses voisins ? Et comment diable Malefoy avait-il appris où il vivait ? Est-ce que c'était de notoriété publique ?
— Dégage de chez moi Malefoy !
Trop tard, une moitié horizontale de Drago était déjà dans son appartement. Il ne parviendrait pas à refermer la porte, c'était un fait.
— Potter, il faut qu'on discute ! Qu'on re-discute, je veux dire. J'ai beaucoup réfléchi à notre conversation et je pense m'être fait mal comprendre.
— Il n'y avait rien à mal comprendre ! s'exclama Harry qui, scandalisé, lâcha la porte pour souligner par de grands gestes outrés à quel point l'autre homme était malvenu.
Mauvaise idée, car Malefoy saisit aussitôt l'occasion pour entrer dans son appartement. Drago Malefoy dans son appartement… ça tenait du délire. Il épousseta sa robe et jeta un regard critique autour de lui.
Harry savait quelle vue il avait. Son salon - un bordel infâme - sa cuisine - il n'avait pas encore fait la vaisselle - et une porte entrouverte qui menait à sa chambre. Son pyjama était par terre et empêchait que la ladite porte ne se ferme complètement.
Réflexion faite, peut-être que Ron aurait douté de la faculté d'Harry à vivre seul ou alors de l'état de son bien être psychologique.
— C'est… comme ça que tu vis ? demanda Malefoy et le dégoût dans son ton était palpable.
Mince alors, Harry avait à nouveau envie de l'étrangler.
— Tu es venu pour me faire ce genre de réflexion ? Parce que ce serait dommage que tu formes un avis avant que je ne te fasse visiter la totalité de mon domaine, rétorqua Harry en croisant des bras.
Drago leva une main pacifique. Enfin Harry supposait que c'était comme ça qu'elle devait être perçue.
— Non, je ne suis pas venu pour ça. Je suis venu pour te parler de notre projet. J'ai bien réfléchi. Je conçois que, de ton point de vue, j'ai tout à gagner et toi… toi tu sacrifies un moment « agréable » (il avait vraiment fait des guillemets de ses doigts) avec Weasley. C'est un sacrifice. Mais tu ne saisis pas !
Il produisit à nouveau le parchemin qu'il lui avait montré pour la première fois le matin même. Harry pouvait enfin distinguer ce qui y était écrit… ou plutôt dessiné. Des schémas complexes auxquels, autant se l'avouer tout de suite, il ne comprenait absolument rien.
— C'est quoi ça ?
— Ce sont tes coups, ceux de Weasley, les miens et ceux de Nott. Et c'est remarquable, non ?
Il désigna un rond et reprit :
— Je pense sincèrement que si on s'allie, personne ne pourra nous arrêter parce qu'on joue de la même manière. C'est comme s'il y avait une… une connexion entre nous !
Harry retint l'envie assez pressante de déchirer son parchemin qui, de toute manière, ne faisait strictement aucun sens.
— Tire-toi de chez moi Malefoy, et si t'as vraiment besoin de 100 Gallions, je peux te faire un chèque.
Malefoy soupira.
— Tu n'as donc aucune ambition, Potter ? Est-ce que tu ne comprends pas qu'à nous deux, il est possible qu'on domine non pas l'Angleterre mais…. Le monde ?
La même question que le matin s'infiltra dans l'esprit d'Harry. Malefoy était-il victime d'un AVC ? Allait-il s'effondrer chez lui un parchemin complètement délirant dans la poche de sa robe ? Merlin la gazette toucherait le jackpot si elle apprenait que Malefoy se rendait chez Harry Potter, le soir, pour lui faire des propositions complètement ahurissantes.
— Malefoy, c'est hors de question, je me moque de ce jeu, je me moque de la compétition, je veux juste passer du temps avec mon meilleur ami. Bonne soirée.
Il lui désigna la porte d'une main levée.
— Je ne voulais pas en arriver là, se lamenta faussement Drago alors qu'il faisait quelques pas dans l'appartement d'Harry, vraiment je ne voulais pas en arriver là mais…
Il se laissa tomber avec une élégance surprenante sur le fauteuil qu'Harry avait occupé quelques minutes plus tôt.
— Mais… reprit-il, est-ce que tu étais au courant qu'Hermione était considérée pour une promotion ?
— Pardon ?
Harry savait, évidemment qu'il savait, son amie ne parlait que de ça et merde c'était une promotion extrêmement importante est-ce que Malefoy était sérieusement en train de lui faire du chantage pour qu'il accepte de jouer aux cartes avec lui ?
— Hermione Granger, ton amie de longue date, est considérée pour une promotion très importante, lui répondit Malefoy en articulant chacun de ses mots comme si Harry était un être totalement dénué d'intelligence. Je n'avais pas l'intention de m'en mêler mais… il est clair que si tu acceptes de jouer avec moi…je pourrais glisser un mot en sa faveur.
Mon dieu que c'était petit et mesquin ! Le plus scandaleux, c'était qu'Harry était forcé de se rendre à l'évidence : Malefoy était vraiment venu chez lui en personne pour lui faire du chantage. Oh, il ferait mieux de le mettre dehors manu militari. Mais la menace sous-jacente était claire, si Harry ne marchait pas, Hermione ne serait plus considérée.
C'était une soirée, ce foutu tournoi de cartes. Une soirée. Qu'il pouvait parfaitement passer avec Malefoy ! Ce n'était pas si grave, ils avaient bien passé quelques soirées en retenues à l'époque de Poudlard. Il pouvait y survivre. Non, il allait y survivre et Hermione aurait sa promotion.
— D'accord, Malefoy. Je marche. Mais t'es une putain d'ordure.
— Une putain d'ordure sur le point de gagner le tournoi de carte du Ministère, Potter ! Donc pas une ordure de bas étage, je te prie.
Les dés étaient jetés - ou plutôt les cartes jouées.
Malefoy, un sourire triomphal aux lèvres, lui tendit la feuille d'inscription qu'Harry signa avec amertume. C'était fait. Il n'arrivait pas à y croire mais c'était fait. Ils allaient jouer ensemble.
Ron n'allait jamais y croire.
J'espère que ce petit prologue vous a plu ! N'hésitez surtout pas à me faire part de vos avis / critiques / opinions sur le sens de la vie, j'ADORE CA !
