Dédicace : Pour Crystal, en espérant que tu apprécies.
Correctrice : Clina
Personnages : Hilda de Polaris, Mime de Benetnash
Mention de : Freya de Polaris, Fenrir d'Alioth, Syd de Mizar, Bud d'Alcor, Phoenix Ikki , Andromède Shun, Siegfried de Dubhe, Hagen de Merak
Ship : aucun
Type d'écrit : amitié
Arc temporel : Après la résurrection de tout le monde, quelques années après la fin de l'animé.
Lieu : La maison d'enfance de Mime
Nombre de mots : 2030
Titre : Mélodie de l'âme
Le son mélancolique de la harpe se répercutait sur les murs de la maison vide. Il lui avait fallu du temps pour revenir ici. Même après son retour à la vie, il n'avait pas été aisé pour Mime de se pardonner. Certes le Phoenix lui avait ouvert les yeux et lui avait permis de comprendre qu'il se cachait derrière des mensonges pour accepter ce qu'il avait fait. Il ne savait pas s'il pourrait un jour accepter la réalité et raviver ses souvenirs tels qu'ils étaient, et non pas ceux pervertis, qu'il s'était inventé pour justifier sa colère. Mais les choses étaient différentes aujourd'hui. Il avait perdu face à Ikki alors qu'il avait su mettre Andromède à genoux. Ce retour à la vie, il ne savait pas s'il le méritait. Il en doutait. Mais il avait décidé de faire de son mieux, pour rendre fier son père adoptif, pour prouver qu'il était digne d'être un Guerrier Divin. Il tentait cette fois-ci de se lier aux autres Guerriers, pour connaître cette fameuse amitié fraternelle qui unissait les Saints d'Athéna. Il s'entendait bien avec Bud d'ailleurs. C'était peut-être plus facile avec lui qu'avec les autres pour le moment. Et puis il continuait de jouer et de chanter pour sa Souveraine. Elle leur avait présenté des excuses à tous à leur réveil, après leur avoir expliqué le pourquoi de leur retour à la vie. La reine Hilda avait retrouvé sa bienveillance et sa douceur naturelle.
Mime ferma les yeux et il continua de jouer de la harpe. Il dédiait cette mélodie à son père adoptif. Il espérait que depuis le Vahalla il était fier de ce qu'il était devenu et qu'il lui avait pardonné. Le harpiste ne réagit pas vraiment quand quelqu'un poussa la porte de la maison. La présence s'avança silencieusement dans la pièce principale. Elle n'était pas envahissante. Et le Guerrier de Eta savait qui venait de le rejoindre. Mais elle ne dit rien. Et il prit le temps de finir son requiem. C'était un moment important pour lui. Quand il pinça la corde pour sa dernière note, il eut un léger sourire. Elle résonna longuement dans le froid silencieux de la maison. Lentement Mime ouvrit les yeux et il tourna la tête vers la jeune femme. Elle portait un long manteau de couleur bleue au-dessus d'une robe d'amazone. Les yeux rosés regardèrent vers la porte. Il s'étonnait qu'elle soit venue seule. Ou bien elle avait ordonné qu'on l'attende dehors.
« Je me doutais que je te trouverais ici. » La voix douce d'Hilda brisa le silence religieux des lieux. « J'espère ne pas te déranger. »
La Souveraine s'approcha de Mime. Elle n'avait pas encore retiré ses gants. Elle lui offrit un beau sourire. Il sentait sa bienveillance et toute sa gentillesse à travers son Cosmos étrangement chaud. Hilda pouvait être la Souveraine d'une terre nordique qui vivait quasiment toute l'année sous la neige, prier pour que les glaces ne fondent pas, son Cosmos n'avait rien de froid. Sauf quand elle avait été possédée, se fit comme réflexion le Guerrier de Eta. Non au contraire, son énergie était douce, chaude et agréable. Il y avait toujours une impression de bonté qui émanait d'elle. Elle réconfortait tous ceux qu'elle rencontrait de la même manière. Hilda était profondément bienveillante et lumineuse. Et au fond c'était agréable d'apprendre à la connaître. Pour lui, elle avait toujours avant tout été la Souveraine d'Asgard et la Grande Prêtresse d'Odin. Il ne pouvait pas se vanter de la connaître aussi bien que Siegfried, Syd et Hagen, même s'il avait pu hanter la cour asgardienne.
« Non ma Reine. », répondit poliment Mime en se mettant debout. « Je vais faire du feu. Vous devez avoir froid. »
Hilda ouvrit la bouche pour décliner la proposition. Elle supportait très bien le froid. Mais elle se fit la réflexion que ce ne serait pas poli de décliner ce genre d'attention. Après tout, elle s'était invitée ici d'elle-même. Ô elle avait un but : celui de pouvoir parler seul à seul avec le harpiste. Elle sentait encore parfois sa mélancolie et une certaine forme de remords en lui. De plus, elle s'était promise de mieux les connaître tous et de se lier d'amitié avec eux. Elle désirait leur respect, pas à cause de la couronne posée sur sa tête, mais parce qu'elle leur aurait prouvé qu'elle était digne de confiance. Alors elle accepta d'un mouvement de la tête la proposition bienveillante de son Guerrier. Après tout, il ne faisait que prendre soin d'elle. Hilda désigna un fauteuil face au feu et face à celui de Mime pour demander muettement l'autorisation de s'asseoir. Le Guerrier de Eta accepta de la tête. Puis il s'activa. Il ne fallut que quelques minutes pour qu'un feu accueillant et chaud brûlât dans l'âtre. Hilda enleva ses gants et elle présenta ses mains aux flammes. Elle soupira de bien-être. Du coin de l'œil, elle vit Mime s'installer à nouveau dans son siège.
« Que me vaut l'honneur de votre visite, Reine Hilda ? », questionna finalement Mime de sa voix relativement douce et basse.
Il l'observa avec curiosité et attention. Et sa question était légitime. Jamais Hilda n'était venue le visiter ici. Elle les avait d'abord toujours côtoyés au palais royal. Enfant et adolescente, elle sortait assez peu du domaine royal, de son château de pierre et de ses bois. Elle en connaissait certains plus que d'autres parce qu'ils avaient toujours appartenu à la Haute Noblesse d'Asgard, qu'ils avaient grandi à la cour avec elle. Elle ne connaissait pas du tout Fenrir, Thor et Bud. Pour Mime c'était différent. Il était de la cour asgardienne sans y vivre vraiment. Son père était un grand guerrier, souvent venu au palais. Et le harpiste l'avait parfois accompagné. Hilda en gardait le souvenir subjugué de ses dons de musicien et chanteur. Elle n'avait pas été surprise de savoir quelle armure divine lui avait été attribuée par leurs Divinités. Cela semblait si logique. Mais elle voulait devenir meilleure, mériter leur respect et leur fidélité et réussir à créer un esprit fraternel entre eux et elle. Alors elle avait décidé d'aller vers eux, dans des endroits où finalement on l'attendait le moins, parce qu'elle n'y avait jamais été.
« Je suis venue te visiter », répondit Hilda avec un sourire très doux. « Je me suis dit qu'ici ce serait plus simple pour discuter un peu. »
C'est-à-dire, sans oreilles indiscrètes et curieuses, et sans qu'elle ne soit surprotégée par Siegfried. Parfois elle aimerait leur dire qu'elle ne se brisera pas si facilement. Mais elle savait qu'ils avaient tous en tête sa possession. Alors pour le moment elle acceptait cet état de chose sagement et silencieusement. Ils devaient tous guérir de leurs blessures liées à cette guerre contre le Sanctuaire d'Athéna, qui n'aurait jamais dû avoir lieu. Cette bataille imposée par une autre Déité, qui les avait tous manipulés, les avait tous changés. Hilda ne pouvait qu'espérer que ce serait en mieux. Les yeux bleus de la Souveraine d'Asgard se tournèrent vers le feu et elle observa le jeu des flammes qui dévorait lentement les bûches sèches. Le crépitement du bois dans l'âtre brisait le silence cotonneux. Mime ne semblait pas savoir comment entretenir la conversation. Et Hilda comprenait pourquoi. Elle était pour lui sa Souveraine et la Grande Prêtresse d'Odin.
« Puis-je te demander un service ? », questionna doucement Hilda. Elle voulait offrir un plus grand rôle à Mime, l'aider à s'intégrer au mieux. Et elle avait été contente de constater que Bud et lui commençaient lentement à devenir amis.
« Tout ce que vous voulez, Majesté », répondit rapidement le harpiste avec un regard curieux. Pourquoi lui demandait-elle un service ? Mime n'était pas certain d'avoir les compétences pour lui être utile en dehors du combat.
« Même sans savoir ce que je peux désirer te demander ? », le taquina-t-elle avec un léger sourire et un petit clin d'œil amical.
« Vous avez ma confiance. », répliqua rapidement le Guerrier Divin. Il papillonna des yeux, mais il ne détourna pas le regard.
« Soit. J'espère que tu ne seras pas déçu », murmura Hilda. « Vois-tu j'aimerais que les soirées au palais, que nous partageons tous ensemble, soient plus festives. Il faudrait de la musique. Mais nos hymnes traditionnels sont un peu… Hum on va dire mornes et sérieux. J'aimerais quelque chose de plus joyeux, entraînant et rythmé. Penses-tu que tu pourrais nous composer cela ? »
« Moi ? » Mime avait maintenant les yeux écarquillés et la surprise perçait sa voix mélodieuse. Il ne s'y attendait pas vraiment, même s'il avait la réputation d'être un bon musicien et qu'il avait eu l'honneur de jouer pour elle auparavant.
« Bien sûr. Tu es un excellent musicien. Je pense que tu pourrais nous composer quelque chose de très beau. », expliqua Hilda. Elle espérait qu'il accepterait. Cela leur permettrait de passer du temps ensemble, d'apprendre à se connaître. « Il n'y a aucun délai, ni aucune obligation. Je sais que tu donnes des cours de musique à Bud... » Hilda fit silence en voyant la grimace douloureuse de Mime. Devait-elle comprendre que le Tigre Blanc n'avait aucun don artistique ?
« Ah désolé Madame. », murmura doucement Mime avec un léger sourire désolé. « Je ne sais pas si je suis un mauvais enseignant ou si Bud n'a aucun… comment dire… don pour la musique, ni d'ailleurs l'oreille musicale… Voilà. Ce n'est vraiment pas son point fort. » Il cherchait à minimiser les non performances artistiques de son frère d'armes. Il ne voulait pas paraître présomptueux ou trop dénigrant non plus. Le rire clair d'Hilda le surprit.
« Ayant eu l'immense chance de l'entendre jouer, je compatis sincèrement. Bud doit avoir beaucoup de qualités, mais l'art n'en fait pas partie. », expliqua la jeune femme avec un sourire. « Et je pense qu'il le sait très bien, non ? »
« Effectivement. Il a abdiqué. », confirma le harpiste avec un hochement positif de la tête.
« Bien. Je pense que tout le monde lui en sera reconnaissant. », approuva Hilda. Elle observa à nouveau le feu dans la cheminée. La pièce s'était réchauffée rapidement. « Donc, acceptes-tu ma proposition ? Je ne veux pas me montrer pressante, tu peux prendre le temps d'y réfléchir bien sûr. »
Le silence reprit ses droits pendant quelques minutes. Mime considéra sérieusement la demande de sa Souveraine. Il avait plus l'habitude de jouer des partitions que d'en composer. Même s'il était très intuitif en musique. Cela étant, il n'y avait ni délai, ni obligation. Hilda voulait lui donner une occupation ou peut-être voulait-elle le valoriser. Le Guerrier de Eta avait toujours été un esthète et un harpiste. Son père le voyait comme un futur Guerrier Divin, ce qui avait créé entre eux quelques tensions. Alors Mime comprenait qu'Hilda lui offrait un moyen de se valoriser aussi par la musique. Il pouvait accepter. Il était certain qu'il pouvait répondre à cette requête. Il serait très honoré de composer pour sa reine et son pays. Et ce ne serait guère une obligation.
« Pourrais-je vous demander une faveur ? », demanda respectueusement Mime sans vraiment oser la regarder. Il mordilla légèrement sa lèvre inférieure.
« Bien sûr. », répondit Hilda avec douceur.
« J'accepte bien volontiers de composer pour vous. Mais j'aimerais que vous participiez ainsi que la Princesse Freya. Je sais pour vous avoir entendu, que vous savez jouer de la musique et chanter. C'est plus agréable de créer à plusieurs que seul. », explicita lentement le harpiste. « Bien sûr si cela ne vous manque pas de respect, et que vous avez le temps... »
« Tu as une grande confiance en mes dons artistiques. Mais j'accepte volontiers de t'aider. », répondit Hilda avec un léger sourire. Elle observa à nouveau son Guerrier. Il semblait plus apaisé. « Rentreras-tu avec moi au palais ? », demanda-t-elle. Mime la regarda avec un sourire poli et amical. Et il acquiesça de la tête. Ils restèrent encore un moment face au feu à discuter des arts à Asgard, avant de décider de rentrer. Mieux valait être revenu au palais avant la nuit.
Merci d'avoir lu.