Correctrice : Clina
Personnages : Hilda de Polaris, Siegfried de Dubhe
Mention de : Freya de Polaris, Guerriers Divins
Ship : Hilda x Siegfried
Type d'écrit : romance
Arc temporel : Après la résurrection de tout le monde, quelques années après la fin de l'animé.
Lieu : Le palais d'Asgard
Nombre de mots : 2331
Titre : Confession amoureuse
Hilda avait conscience que dans les traditions asgardiennes, c'était à Siegfried de se déclarer après avoir de préférence obtenu l'approbation du chef de famille en général le père, le grand-père ou l'oncle. C'était ainsi qu'on procédait quand on tombait amoureux et qu'on espérait pouvoir courtiser sa belle. Et Hilda avait toujours autant que possible respecté, avec beaucoup de dévotion et de volonté, les traditions de son peuple. Sauf que cette fois-ci il y avait quelques petits problèmes. Premièrement, il n'y avait plus de représentant masculin dans sa famille. D'ailleurs elle était la cheffe de famille, puisque l'aînée et la Souveraine. Ensuite elle était Reine d'Asgard. Cela faisait que se déclarer à elle n'était ni simple de prime abord, ni d'ailleurs réellement possible. Alors certes si elle avait épousé un étranger, la question ne se serait pas posée. D'ailleurs il n'était pas encore question de mariage. Et enfin venait le respect et la dévotion de Siegfried envers sa personne. Ce besoin de prouver son allégeance et son respect qui avait peu à peu remplacé la facilité de leur premier émoi amoureux. Ils ne s'étaient jamais déclarés plus jeune. Elle avait imaginé que cela viendrait plus tard.
Siegfried était depuis toujours là pour elle, à la réconforter et la soutenir. Il partageait ses moments de jeux quand ils étaient enfants. Il était son cavalier au bal du palais. Il était son protecteur si elle s'aventurait hors du château pour vadrouiller sur les terres royales ou plus loin. De plus, il s'était entraîné dans le même esprit que son ancêtre héroïque, devenant sans grande surprise un Guerrier Divin. Elle l'admirait et elle l'aimait, avec la simplicité de l'enfance et de l'adolescence. Puis elle avait perdu ses parents. Et la couronne d'Asgard avait été posée sur sa fragile tête d'adolescente. Elle était devenue une Souveraine, une femme admirée et quasiment intouchable. Bien sûr rien ne la forçait à rester célibataire et vierge comme la déesse Athéna pour ce qu'elle avait compris. Mais pour Siegfried elle était devenue avant tout sa Souveraine. Et si elle pouvait toujours voir l'éclat d'affection dans son regard, il lui portait avant tout un amour courtois et platonique. Et elle avait compris qu'il ne se déclarerait point. Mais à l'époque, elle avait imaginé que cela viendrait après quelques années, quand ils seraient adultes. Elle devrait bien se marier un jour, et peut-être, si elle était chanceuse, avoir des enfants à qui léguer sa couronne.
Hilda n'avait pas envisagé d'être possédée, de réveiller les Armures Divines et d'envoyer ses Guerriers Divins à la mort. Sur le moment, possédée par l'anneau, elle n'avait de toute manière pas réagi à leur perte. Ce n'est qu'après, qu'elle avait ressenti ce vide abyssal en elle. Hilda s'en était voulue, la culpabilité la rongeant chaque nuit, quand seule dans son lit froid elle laissait ses larmes couler librement. Elle faisait des cauchemars de leur mort. Et le regret s'était ajouté à la culpabilité. Elle aurait dû parler avec Siegfried. Elle aurait dû lui dire qu'elle était elle aussi amoureuse. S'ils avaient été en couple, peut-être n'aurait-il pas obéi aveuglément, peut-être aurait-il osé se lever contre ses désirs de guerre… Mais elle ne pouvait changer le passé. Elle l'avait perdu. Elle avait essayé d'apprendre à vivre sans lui, sans eux. Puis un jour Athéna lui avait fait le merveilleux présent de lui rendre ses Guerriers Divins. Ils étaient tous revenus à la vie. Et Hilda s'était jurée de rattraper ses erreurs, de gagner leur respect et leur dévotion pour celle qu'elle était vraiment. Elle désirait renouer son amitié d'enfance avec Alberic. Elle voulait mieux connaître les autres. Et elle ne voulait plus attendre que Siegfried ose braver les convenances.
Alors s'il ne venait pas de lui-même confesser ses sentiments, elle le ferait elle ! Elle l'avait perdu une fois. Elle ne voulait pas le revivre sans avoir eu la chance de goûter à leur amour. Elle ne savait pas si elle méritait son affection, mais elle voyait bien ses regards en coin. Et elle y lisait toujours autant d'intérêt et d'amour teinté d'un peu d'instinct de protection et peut-être parfois d'inquiétude. Elle se demandait si Siegfried remarquait lui aussi ses regards à elle, débordant d'affection et d'amour, d'admiration et de fierté aussi pour lui. Elle avait besoin de lui dans sa vie, et plus que comme un ami s'il pouvait l'accepter. La jeune femme secoua la tête. Elle avait attendu, n'osant pas trop le bousculer au départ. Le retour à la vie n'avait pas été simple pour eux. Elle le comprenait. Mais après des semaines à patienter, elle avait compris quelque chose. Le respect et la dévotion de Siegfried faisait qu'il n'oserait jamais se déclarer. C'était donc elle, qui aujourd'hui, briserait la fine barrière qui les retenait de vivre officiellement leur amour. Et cela lui demandait plus de courage qu'on ne pouvait l'imaginer d'oser se déclarer ainsi à son ami d'enfance. D'ailleurs Hilda sentait ses mains trembler légèrement.
La jeune femme prit une profonde inspiration avant de pénétrer dans la pièce. Le feu brûlait agréablement dans la cheminée, réchauffant la vaste salle. Siegfried y était, seul assis face à l'âtre avec un livre. Elle approcha avec un léger sourire. Elle pouvait sentir la légère rougeur qui colorait ses joues. Malgré sa détermination et son désir d'avouer ses sentiments à son ami d'enfance, elle était un peu anxieuse. Mais elle savait qu'elle devait faire preuve de courage, et prendre ce risque de dévoiler ce que son cœur ressentait pour lui depuis si longtemps. Et le reste dépendrait de lui autant que d'elle. Mais elle espérait une belle histoire qui durerait éternellement. Elle avait prié les Dieux pour qu'ils bénissent leur peut-être futur couple et qu'ils lui insufflent du courage. Elle afficha un sourire doux et tendre, celui qui en général ne quittait jamais ses lèvres rosées. Elle s'arrêta près de son fauteuil. Elle ne doutait pas qu'il l'avait vue pénétrer dans la pièce. Siegfried avait cette capacité de toujours savoir où elle était et de la couver du regard.
« Siegfried, aurais-tu un moment à m'accorder ? », demanda-t-elle poliment. Elle ne désirait pas non plus s'imposer.
« J'ai toujours du temps pour vous, ma Reine », répondit très poliment le Dragon en levant ses yeux clairs pour regarder sa Souveraine.
Hilda pouvait sentir son cœur battre rapidement dans sa cage thoracique. Elle avait l'impression qu'il était un oiseau paniqué qui désirait s'échapper de sa cage. Elle mordilla nerveusement sa lèvre inférieure. De ses mains tremblantes, elle lissa sa longue robe claire. Sa respiration aussi était un peu plus rapide. Et elle était maintenant certaine de rougir ouvertement sous le regard, pourtant doux et protecteur, de son compagnon. Hilda observa un moment le feu qui rongeait lentement les bûches. Elle pouvait toujours faire demi-tour et aller se cacher dans sa chambre. Ou bien elle pouvait parler d'autre chose. Le silence s'étira entre eux. Elle distingua du coin de l'œil le froncement de sourcil de Siegfried. Il attendait patiemment qu'elle parle. Et il devait se demander pourquoi elle ne disait rien, alors qu'elle avait toujours facilement communiqué avec lui depuis l'enfance. Hilda inspira et elle soupira.
« Excuse-moi, ce n'est pas aussi simple que je l'avais imaginé. », murmura-t-elle en secouant légèrement la tête. Siegfried se contenta de hocher de la tête comme pour l'encourager. « C'est amusant, j'avais prévu dans ma tête plein de manières d'en parler. Et là, je ne trouve rien à dire… »
« Je comprends. », déclara Siegfried avec un sourire tendre et encourageant. Il ferma le livre qu'il lisait pour se concentrer sur sa Reine. Il aurait aimé pouvoir l'aider, mais il ignorait de quoi elle désirait parler. Lentement le Dragon se mit debout à son tour. Hilda ferma ses beaux yeux bleu clair et elle se laissa un moment porter par l'ambiance simple, la chaleur du feu et du regard de son ami. Elle pouvait le faire.
« Je… », Hilda fronça les sourcils et elle prit sur elle. Elle était la reine d'Asgard et la Grande Prêtresse d'Odin. Elle avait survécu à une guerre et elle protégeait le monde de la fonte des banquises et glaciers. Elle pouvait déclarer son amour à Siegfried. Elle était plus forte et courageuse que son appréhension. Dominant son stress du moment, Hilda ouvrit les yeux et elle afficha un air déterminé. « Je connais tes sentiments pour moi. Et j'ose imaginer qu'ils n'ont guère changé depuis notre adolescence. Sache qu'ils sont amplement et totalement partagés, et que j'espère plus que de l'amitié entre nous. » Elle fit une pause pour inspirer. « J'ai conscience d'aller contre les convenances, mais je t'ai déjà perdu une fois. Et je ne veux pas revivre cela. Je ne veux pas perdre cette seconde chance. Alors je pense… En fait, je t'autorise à me courtiser. De manière officielle je veux dire. »
Voilà c'était dit. Ce n'était pas aussi romantique qu'elle l'avait désiré. Cela faisait trop officiel, pas assez amoureux. Mais elle était anxieuse. Elle n'entendait plus vraiment les bruits l'entourant. Seuls les battements frénétiques de son cœur affolé lui parvenaient encore. Et elle n'osait pas relever le regard pour observer celui qu'elle aimait. Elle redoutait d'être repoussée même poliment. Elle avait réellement le feu aux joues, elle, qui était généralement si pâle de peau. Et le silence ne semblait pas prendre fin. Hilda n'osait plus bouger. Elle sentait ses mains trembler un peu plus. Elle les joignit donc face à elle dans l'espoir de dominer son tract du moment. Elle ignorait depuis combien de minutes elle attendait une réponse. Le temps s'était suspendu entre eux, dans un silence total.
Doucement comme la caresse d'une plume sur sa peau, les doigts de Siegfried glissèrent sous son menton pour relever légèrement sa tête. Leurs yeux clairs se rencontrèrent. Elle pouvait lire toute l'affection qu'il lui portait et son adoration aussi. Elle était étonnée qu'il ait ce genre de geste affectueux envers elle. Elle ne se souvenait plus de la dernière fois où leurs doigts s'étaient frôlés. Elle eut un sourire tendre pour le Dragon qui lui rendit. Les doigts glissèrent à nouveau et ils caressèrent cette fois-ci la peau douce et chaude de sa joue. Le moment avait quelque chose de précieux et d'unique. Sans réfléchir, Hilda fit un pas vers lui pour se rapprocher. Elle aurait aimé se blottir entre ses bras puissants, mais elle n'était pas certaine d'en avoir le droit pour le moment. Il n'avait toujours pas répondu à son étrange déclaration d'amour. Le regard d'Hilda accrocha celui de Siegfried. Il lui offrit un sourire amoureux.
« Je suis désolée. », murmura-t-elle en mordillant sa lèvre inférieure.
« Pourquoi ? », questionna-t-il avec une pointe d'étonnement dans la voix et un léger froncement de sourcils.
« J'avais pensé à plusieurs manières de t'avouer mes sentiments. Et tu mérites tellement mieux que cette pâle et pauvre déclaration. », souffla Hilda. Sa main remonta pour recouvrir celle du Guerrier qui était toujours sur sa joue. « Je voulais quelque chose de romantique et de parfait pour toi. Je te dois tellement. Tu as toujours été là pour moi, tu m'as toujours aimée. Je le sais. Tu es mort pour moi. Tu mérites ce qu'il y a de mieux. »
« C'était parfait. », murmurants Siegfried en serrant doucement ses doigts. Il tourna la tête pour embrasser sa paume de main. « Et je partage tes sentiments. Je t'aime aussi. », confessa le Dragon en posant son front contre celui de sa Reine et son amour.
Hilda sentit ses joues rougir un peu plus. Son cœur s'était un peu apaisé. Sa respiration aussi était plus sereine. Elle ferma les yeux et elle savoura le moment. Elle était bien aussi proche de lui. Instinctivement elle fit un pas de plus et elle vint se blottir contre son torse puissant et musclé. Les bras de Siegfried l'entourèrent délicatement. Hilda eut un sourire tendre. Le stress de sa déclaration diminuait rapidement. La chaleur et la force qui émanaient du Dragon avaient un pouvoir apaisant sur son âme et son esprit. Elle soupira de bien-être. Il ne l'avait pas repoussée. Il acceptait son amour et il le partageait. Ils pouvaient se courtiser et vivre leur amour. C'était plus qu'elle n'aurait pu espérer il n'y avait pas encore si longtemps que cela… Être amoureuse était un sentiment merveilleux qui nourrissait sa force et sa détermination. Elle espérait qu'ils auraient un avenir commun heureux et qu'ils pourraient profiter de cette seconde chance.
« Puis-je t'embrasser ? », demanda poliment et respectueusement Siegfried.
Hilda nota qu'il la tutoyait maintenant. Cela lui arracha un autre sourire. Elle releva la tête pour le regarder avec tout l'amour qu'elle lui portait dans ses yeux bleu clair. Hilda bougea une main pour venir à son tour caresser la joue du Dragon. Et elle se mit sur la pointe des pieds pour voler un baiser à son amoureux. Elle eut un autre sourire quand Siegfried se pencha légèrement vers elle. Il l'enserra un peu plus fortement contre lui. Leur baiser fut tendre et chaste, mais ils y mirent tout leur amour. C'était une autre manière de s'avouer leur sentiment et de le partager. Et c'était quelque chose qu'elle voulait revivre à l'infini. Quand le baiser prit fin, Hilda se blottit à nouveau contre son Guerrier. Elle était bien là, entre ses bras. Une de mains de Siegfried caressa avec douceur son dos. Il embrassa le haut de son crâne. Ils restèrent dans les bras l'un de l'autre un long moment dans un silence complet.
« Ai-je le droit de prévoir une déclaration d'amour à mon tour ? », demanda finalement Siegfried. Maintenant que sa Souveraine avait fait le premier pas, il s'autorisait à rêver qu'il pouvait se déclarer et la surprendre à son tour. Hilda bougea pour l'observer.
« Je serais heureuse d'en entendre une venant de ta part. », murmura-t-elle avec douceur.
« Très bien. Alors je vais te préparer une jolie surprise. », assura-t-il en replaçant une des longues mèches de cheveux derrière l'oreille d'Hilda. « Je te promets quelque chose de romantique. Laisse-moi juste le temps de préparer cela. » Hilda eut un léger rire et elle acquiesça de la tête. Elle était heureuse et elle pouvait envisager sereinement l'avenir avec lui à ses côtés.
