Correctrice : Clina
Personnages : Siegfried de Dubhe, Fenrir d'Alioth
Mention de : Hilda de Polaris, Freya de Polaris, Syd de Mizar Alberich de Megrez Thor de Phecda, Mime de Benetnash
Ship : aucun
Type d'écrit : amitié
Arc temporel : Après la résurrection de tout le monde, quelques années après la fin de l'animé.
Lieu : Le palais d'Asgard, appartement de Fenrir
Autre : Suite de l'OS n°12, Renard arctique
Nombre de mots : 2299
Titre : Renardeau et louveteau
Trouver Fenrir ces derniers jours était plus aisé pour Siegfried. Si le Loup du Nord n'était pas dans le sillage des deux princesses, il était dans sa chambre ou dans une des cuisines peu usitée du palais. Il prenait soin de sa petite renarde arctique. Fenrir prenait à cœur de bien s'occuper de la petite boule de poils. Le Dragon eut un sourire en se remémorant le moment où ils avaient été demander l'aide de leur Souveraine. Le Guerrier d'Epsilon était à moitié caché derrière lui, portant avec précaution la petite renarde. La reine Hilda avait été bienveillante et accueillante comme elle l'était toujours, étant par nature très douce et gentille. Elle avait même soigné la patte cassée à l'aide de son Cosmos de Prêtresse. Et elle avait aussi encouragé Fenrir à apprivoiser l'animal et à la garder à l'intérieur du palais pour qu'elle soit au chaud. C'était plus confortable que les écuries après tout. Si le Loup du Nord avait été étonné d'obtenir le droit de garder sa nouvelle amie, Siegfried n'avait pas été surpris. Il connaissait la reine Hilda depuis l'enfance et il savait à quel point elle aimait la nature. Elle avait toujours eu une affinité particulière avec les animaux. Alors qu'elle accepte si facilement la présence d'un renardeau n'était pas étonnant. Et la joie enfantine de Fenrir faisait plaisir à voir.
D'ailleurs la scène fit à nouveau naître un sourire sur les lèvres de Siegfried, alors qu'il y repensait. Il avait découvert une partie de la personnalité de Fenrir qu'il ne connaissait pas, qui dépassait l'image d'Enfant Sauvage toujours en mode défensif qu'il présentait habituellement aux autres. Le Dragon se doutait que le Loup du Nord était plus que l'image qu'il renvoyait aux autres Guerriers Divins. Il commençait aussi à comprendre les difficultés d'insertion de son frère d'armes. Depuis la découverte de la petite Renarde, il avait eu l'occasion de parler à nouveau avec Syd. Ce dernier avait une amitié plus solide avec Fenrir qu'il ne l'aurait imaginé. Ils semblaient aisément se comprendre. Mais surtout le Tigre Blanc avait réussi avec patience à apprivoiser le Loup du Nord. Il pouvait le taquiner, lui dire ce qu'il voulait et même ébouriffer ses cheveux pour l'ennuyer sans risquer un réel coup de griffes ou un grognement menaçant. Fenrir le tolérait. Syd était le seul avec la reine Hilda et la princesse Freya à pouvoir approcher d'aussi prêt le Guerrier d'Epsilon, à être accepté dans son espace personnel. Tout comme Fenrir cherchait l'aide et l'approbation de Syd dans certaines situations. Tout comme il était même toujours dans l'ombre du Guerrier Zeta quand ils étaient tous ensemble. Siegfried, lui, espérait pouvoir créer une relation amicale avec le Guerrier d'Epsilon. Et pour cela, le Dragon devait passer plus de temps avec Fenrir. Voilà pourquoi maintenant qu'il avait un moment rien qu'à lui, il avait décidé de le partager avec son compagnon d'armes. Et il pourrait ainsi avoir des nouvelles de la santé de la renarde.
Comme en général Fenrir ne cachait pas son Cosmos, il était assez aisé pour Siegfried de le localiser dans le vaste palais d'Asgard. Et il n'était pas étonné que le Guerrier d'Epsilon soit dans ses appartements. À cette heure du jour, les autres Guerriers Divins vaquaient à leurs occupations personnelles. La reine Hilda devait être au Conseil royal. Et la princesse Freya devait prendre ses cours particuliers ou profiter d'un moment avec Hagen. Il y avait donc de fortes chances que Fenrir soit avec la renarde et aussi la petite louve. Siegfried espérait que la présence des animaux rendrait sa conversation avec Fenrir plus aisée. La petite boule de poils blanche l'appréciait, ce qui semblait lui avoir fait gagner des points dans l'estime du Loup du Nord. Le Dragon tentait vraiment de s'intégrer à l'univers de Fenrir, de le comprendre mieux pour pourvoir tisser cette amitié que leur Souveraine espérait les voir partager tous les huit. Une fois face à la porte en chêne, Siegfried inspira. Il savait qu'il devait être prudent dans le choix de ses mots et dans son attitude. Fenrir analysait consciencieusement la posture et les expressions faciales pour deviner ce que pensaient ou ressentaient les autres. Et il avait des sens plus aiguisés que la majorité des personnes que Siegfried connaissait. Rien n'échappait au Loup du Nord en général.
Siegfried toqua à la porte. Et il attendit que Fenrir lui ouvre. Il ne fallut que quelques minutes pour que la porte s'entrouvre et Fenrir passa le museau, un éclat de curiosité dans ses pupilles dorées. Il semblait étonné de trouver Siegfried sur le pas de sa porte. Le Dragon offrit un sourire poli à son compagnon d'armes. Fenrir pencha un peu la tête pour mieux le regarder. Il s'assura aussi qu'il n'y avait personne avec Siegfried. Ensuite il plissa le nez en fixant son supérieur à nouveau droit dans les yeux. Il savait que l'entraînement était fini, et Siegfried avait tenu sa promesse de ne plus lui rappeler ses absences matinales. Mais ils n'avaient pas vraiment parlé depuis que Siegfried avait découvert le renardeau caché dans les écuries. Finalement après une légère hésitation, le Loup du Nord se décala et il laissa Siegfried entrer dans ses appartements. C'était toujours un concept étrange d'avoir deux pièces pour lui. Et même si Fenrir ne dormait pas dans son lit, il avait fini par aménager son antre selon ses habitudes et ses besoins. Siegfried ferma la porte dans son dos, et il fut à peine étonné de voir le louveteau de la princesse Freya jouer avec la petite renarde sur le tapis face à la cheminée.
« Qu'est-ce que tu veux ? », demanda Fenrir qui s'était de nouveau installé sur les couvertures formant une espèce de lit face au feu. Il surveillait du regard les deux jeunes canidés.
« Je suis venu prendre des nouvelles de mon amie. », répondit Siegfried avec une légère pointe d'humour. « Je peux ? », demanda-t-il en désignant le tapis sur lequel Fenrir s'était installé. Quand il reçut un hochement positif de la tête, le Dragon vint s'asseoir en tailleur près du Loup du Nord.
« Elle va mieux. Notre Reine l'a totalement guérie, du coup elle court et saute dans tous les sens. », répondit simplement le Guerrier d'Epsilon. « Elle connaît bien son environnement maintenant. Son problème de vue n'est pas trop compliqué à gérer ici. »
« Je vois. Tant mieux si elle est guérie. », commenta Siegfried.
Il observa la petite renarde venir vers lui en remuant gentiment la queue. Il tendit la main et elle renifla ses doigts avant de chercher à glaner quelques caresses sur le haut de la tête. Siegfried eut un sourire amusé. Il caressa le haut de la tête triangulaire doucement, étonné que le poil blanc soit si soyeux et doux au toucher. Le renardeau finit par venir s'installer contre ses jambes, s'allongeant pour profiter d'une séance de caresses gratuite. Fenrir observait la scène avec un léger sourire. Il attira vers lui Aslaug, la petite louve, quand elle voulut rejoindre la renarde. Sans grand mal, il réussit à la faire s'asseoir face à lui puis à se coucher. Il flatta en récompense la tête de la louve, qui lui lécha les doigts. Siegfried haussa, surpris, les sourcils. C'était étonnant cette facilité que Fenrir avait avec les animaux en général. Mais après tout il avait surtout grandi dans la forêt au milieu d'une meute de loups sauvages. Il devait avoir appris à communiquer avec eux et comment vivre en leur compagnie. Pour ce qu'il en savait, Mime aussi avait un lien privilégié avec les animaux. Du moins avait-il compris ainsi l'anecdote sur son premier public quand enfant il apprenait à jouer de la harpe.
« Tu sembles savoir t'en faire obéir. », commenta lentement Siegfried. Il restait impressionné de cette aisance qu'avait Fenrir avec les autres prédateurs.
« Je les comprends. J'ai vécu toute ma vie avec eux. », murmura Fenrir en réponse. « C'est les Humains que je n'arrive pas à comprendre. » L'aveu n'avait rien surprenant pour Siegfried. Il le comprenait même, mais il ne voulait pas se lancer dans ce type de débat en cet instant. Il voulait une discussion apaisée avec son frère d'armes pour apprendre à mieux le connaître.
« As-tu baptisé la renarde ? », questionna Siegfried pour parler de quelque chose de plus amusant et simple, qui ne risquait pas de créer des tensions entre eux. Ce n'était pas le but après tout de sa visite.
« Non. », répondit simplement Fenrir en plissant à nouveau le museau. Ses doigts cajolaient toujours la fourrure grise et blanche de la petite louve couchée près de lui.
« Tu pourrais demander leur aide aux autres, si tu n'as pas d'idée de nom pour elle. », proposa Siegfried. « Lors de nos réunions du soir, on pourrait tous réfléchir à comment la prénommer. »
Cela voulait dire présenter la petite renarde aux autres Guerriers Divins. Et le Dragon devinait qu'aux yeux du Guerrier d'Epsilon cela signifiait faire confiance aux autres. Ce ne serait pas simple de convaincre Fenrir de s'ouvrir aux autres. Mais Siegfried pensait que l'histoire de la renarde et sa présence pourraient les aider à apprivoiser le Loup du Nord. Thor connaissait déjà son existence, vu qu'il avait aidé Fenrir à la sauver. Et le Géant l'avait assuré que les animaux étaient de manière générale un bon moyen de se lier à lui. Ce qui ne devrait pas poser de problème avec Mime et Syd selon lui. C'était vrai que le Tigre Noir errait parfois en forêt avec le Guerrier d'Epsilon. Il restait à savoir si les autres seraient partants. Les entraînements ne suffisaient pas à nouer une amitié solide entre eux. Il fallait plus que des échanges de techniques et une habitude à se soutenir pendant un combat pour former un groupe aussi soudé que celui des Saints d'Athéna qu'ils avaient combattus autrefois. Eux partageaient réellement un lien fraternel et précieux des plus solides, dans lequel ils puisaient leur force combative, leur énergie et leur motivation. C'était ce qui leur manquait et c'était ce que leur reine Hilda désirait qu'ils puissent partager.
« Tu crois qu'ils m'aideraient ? », demanda Fenrir presque timidement en lui lançant un regard en biais. Il était aussi incertain que le jour où ils avaient ramené l'animal blessé à leur Souveraine.
« Pourquoi pas ? Tu pourrais l'amener. La princesse Freya serait aux anges de la rencontrer. Et elle devrait ne pas avoir trop de mal à se faire apprécier des autres Guerriers, je crois. Elle m'a bien séduit, moi. », commenta Siegfried. Il reconnaissait qu'elle était adorable cette boule de poils blanche et qu'il avait un peu craqué dessus.
Fenrir sembla sérieusement envisager l'idée. Son regard passa de la petite louve à la petite renarde. Aslaug avait déjà ses entrées partout au palais, suivant bien souvent la princesse Freya à la trace. Elle avait d'ailleurs un très joli collier autour du cou, fait sur mesure par les artisans royaux à la demande de la jeune fille. Les autres Guerriers Divins s'étaient habitués à sa présence lors des soirées. Mais pour la renarde, encore un bébé d'une certaine manière, le Loup du Nord l'avait gardée dans sa chambre. Il sortait parfois avec elle dans le jardin privé de la reine Hilda. Mais elle n'était pas encore assez remise, ni habituée aux Humains pour se comporter comme un animal apprivoisé. Et son problème de vue la rendait un peu maladroite. Elle devait s'approprier lentement chaque pièce. De plus, Fenrir pouvait-il faire confiance à ses frères d'armes ? Certes il s'entendait très bien avec Syd et Thor. Il commençait à apprécier Siegfried, maintenant qu'il ne lui donnait plus constamment l'ordre de venir aux entraînements. Pour les autres, il connaissait surtout leur nom et leur Armure Divine, les ayant surtout côtoyés brièvement au moment de la Guerre contre le Sanctuaire d'Athéna. Le seul moyen de décider s'il pouvait leur faire confiance avec le renardeau était de les connaître un peu mieux.
« Et si je venais demain vous regarder vous entraîner ? », proposa finalement Fenrir en fixant Siegfried droit dans les yeux. Il vit passer un éclair de surprise dans le regard bleu.
« Si tu le souhaites. Bien sûr. », finit par accepter le Dragon, encore étonné de la proposition.
« D'accord. Je viens vous observer. Après je déciderais si je peux leur présenter la petite renarde. », explicita le Guerrier d'Epsilon.
« Très bien. Cela me semble être une bonne idée. », approuva le Guerrier Alpha avec un sourire poli.
C'était étonnant et une première. Et Siegfried espérait vraiment que cela se passerait bien. Après tout, Fenrir ne serait pas le seul à se contenter d'observer les autres s'entraîner sans participer. C'était plus ou moins tout ce qu'il obtenait aussi d'Alberich pour le moment. Le Guerrier Delta se pliait aux exigences de leur Souveraine et il obéissait à ses ordres, mais il gardait toujours une distance entre les autres et lui. Il n'y avait aucune confiance entre eux. Siegfried ne pouvait pas reprocher à Alberich de se sentir exclu et méfiant envers eux, ils le lui rendaient tous très bien hormis Fenrir et Mime. Le Loup du Nord parce qu'il ne semblait pas de manière générale tenir compte du passé, et qu'il pensait ses relations sociales comme un loup. Mime, le Dragon n'était pas certain de son opinion sur la question. Mais s'il réussissait à intégrer Fenrir, il aurait des chances de convaincre Alberich d'être aussi plus participatif. Cela étant, peut-être que le Guerrier d'Epsilon arriverait à quelque chose avec le Guerrier Delta. Mais pour le moment, Siegfried se contenta d'un sourire amical et de savourer sa petite victoire du jour. Il progressait avec Fenrir. Ils y arriveraient, petit à petit, à devenir amis.
