Titre: Signe du Serpentaire
Auteure: Elfelmira
Genre: Mystère, Amitié, Famille
Résumé: Fin de la deuxième année, Ginny a été enlevée dans la Chambre des Secrets. Lockhart, Ron et Harry partent à sa recherche. Or le professeur, afin de s'accaparer toute la gloire, brise les baguettes des deux amis et les emprisonne dans la Chambre. Se retrouvant au centre d'un complot, ils vont devoir apprendre à survivre, seuls ou presque. Ils vont apprendre à voir au delà des apparences et de la Magie elle-même... L'année du Serpentaire arrive...
Bashing: Dumby, Hermione, les Weasley (on les aime ceux-là) sauf les jumeaux, pour eux je pourrais jamais y arriver... Alors je sais, je fais pas mal de bashing sur ces personnes tout simplement parce que je ne suis pas très fan d'eux. Il y a une exception pour Hermione, j'adore ce personnage mais je trouve que le nombre de bashing concernant Hermione sont peu nombreux et que Ron s'en prend toujours plein la gueule. Alors j'inverse, Ron sera un gentil et si ça ne vous plaît pas…bah…pas grave !
Attention: Les événements de la première et deuxième année (sauf la fin) correspondent aux livres ou films. Les passés d'Harry et Ron seront modifiés à ma façon, donc pas de cris. Il est possible qu'il y ait de l'humour sarcastique comme je l'aime. Et enfin, pour les couples, je ne sais pas encore. Mais ce qui est sûr c'est que c'est un slash. On verra. Risque de spoil mais bon, comme tout le monde connaît Harry Potter, on s'en fou un peu…
Couple : BZ/HP, je ne sais pas encore pour Ron, j'hésite pour un RW/DM ou un RW/DG, ça reste à voir.
Alors, petite information supplémentaire, je remercie ma Beta, Cuicuit, pour m'avoir corrigée et relue. Pour l'instant pub, je vous invite à aller lire ce qu'elle a écrit sur wattpad, c'est magnifique !
Ni Harry Potter (le livre et le film) ni les personnages ne m'appartiennent, ils sont à JKR. Voilà voilà.
« Parole »
« Fourchelangue »
« langage des animaux »
OoO
Partie 1:
Chapitre 1:
Chambre des Secrets
OoO
Ils y étaient arrivés. Là, dans ce sombre couloir rempli d'ossements de petits animaux comme les rongeurs. Un endroit pour le moins effrayant. Avec un vague éclairage provenant de l'entrée, ainsi que de leurs baguettes. Le couloir, ressemblant plus à une grotte, était grossièrement taillé directement dans les murs noirs du château. Certaines pierres formaient de fines cavités plus ou moins profondes mais rendaient le lieu plus inquiétant encore. Le plafond n'était retenu que par des piliers naturels, desquels on entendait retentir le clapotis sinistre de gouttes d'eau. De là où ils se trouvaient, ils pouvaient apercevoir, ou plutôt ne pas apercevoir, le long couloir s'enfonçant dans une obscurité peu rassurante.
Ils y étaient arrivés. Après des heures de recherches et de dur labeur. Harry et Ron étaient prêts pour sortir Ginnevra de ce traquenard angoissant. Et des griffes de cet Héritier de Slytherin. Ils se concentraient sur cette pensée afin de ne pas se noyer dans la peur. Ils appartenaient à Gryffindor, alors ils s'armaient du peu de courage qui les habitait. Les garçons avaient, pour une fois, calculé un minimum leur coup: ouvrir la Chambre, se glisser le long des parois, récupérer Ginny doucement et s'enfuir. Certes, c'était un plan peu élaboré, ils en avaient conscience, mais c'était la seule chose qu'ils avaient trouvée en moins de deux heures.
Mais ce qu'ils n'avaient pas prévu, c'était de croiser le professeur Lockhart. Ce professeur, qui devait à la base partir à la recherche de Ginny, s'échappait tel un rat pour éviter de s'y rendre. Mais celui-ci avait sous estimé les deux garçons, qui l'avaient, faute de mieux, embarqué dans leur folle aventure.
Ron savait que ce n'était pas la meilleure idée qu'ils aient eue, mais en regardant ce lieu, il ne pouvait s'empêcher de penser que la présence d'un adulte, aussi stupide soit-il, était légèrement rassurante.
Enfin, le petit groupe, qui s'était arrêté pour observer l'endroit où ils avaient atterri, se mit en marche, Harry ouvrant la voie, Ron la fermant tout en menaçant Lockhart de sa baguette, le tout dans un silence qui était presque rassurant.
La marche se fit prudente dans cet espace sombre, qui ressemblait à s'y méprendre à une grotte. Ron, en levant les yeux, eut du mal à croire qu'il se trouvait en-dessous de Hogwarts. C'était complètement invraisemblable! Et pourtant...
Ron fut tiré de ses pensées quand il faillit trébucher sur une pierre traîtresse déposée sur le sol humide. Le grognement que fit Ron, tout en tentant de se rattraper à Lockhart, fit ricaner Harry, à l'avant. Le bruit se répercuta sinistrement dans les tunnels, ce qui suffit à interrompre sa moquerie. À vrai dire, le rouquin était bien trop angoissé pour se plaindre. Il ravala sa salive et fusilla successivement Harry et la pierre du regard.
Le petit groupe reprit doucement son avancée, tout en restant sur ses gardes. Même Lockhart! Ce qui était un exploit en somme, pensa Ron. Bien sûr, l'air lourd de la grotte devait jouer aussi car le garçon, pourtant naturellement bruyant, refusait de plaisanter, bien trop concentré à ne surtout pas paniquer.
Il était terrifié. Pour lui, pour Harry, pour Hermione et pour sa sœur. Sa petite sœur...elle, innocente, enlevée par cet héritier...Qu'avait-elle donc fait pour se retrouver dans cette situation plus que mortelle? Ron ne voulait pas réellement savoir. Il avait seulement en tête de prendre sa sœur, agripper son meilleur ami et presque frère, optionnellement foutre un coup de pied bien mérité à Lockhart, et prendre des vacances. De très longues vacances.
Évidemment, il s'inquiétait pour Hermione, sa meilleure amie, mais la mandragore était presque arrivée à maturité. Alors bientôt, elle serait déstatufiée, et aurait l'occasion de venir sur leur dos pour qu'ils fassent leurs devoirs. Alors il se sentait plus léger, comme s'il avait un poids un moins sur ses épaules.
Mais il espérait que sa sœur soit encore en vie. De tout son cœur. Il espérait aussi que tout se passe bien, qu'il n'y ait pas d'imprévu...bien sûr, en cas de problèmes, il était prêt à tout pour protéger Ginny et Harry.
Enfin, les deux élèves et le professeur arrivèrent dans une plus grande cavité. Pas tellement que ça, mais en comparaison avec les tunnels qu'ils venaient de quitter, c'était plus...ouvert. C'était le bon mot.
Harry se figea, faisant stopper précipitamment Lockhart derrière lui, qui faillit se prendre un rochet. Ron allait les questionner sur la raison de cet arrêt, mais son regard se dirigea vers le centre de la 'pièce'. Ses yeux s'écarquillèrent de surprise. Là, une immense peau blanche ou beige s'enroulait le long des parois. Une mue géante pour un serpent géant. Ron frissonna, le Basilic était bien vivant. Il avait pourtant espéré qu'il soit mort: malheureusement, ça ne semblait pas être le cas.
Bien plus silencieusement qu'auparavant, Harry recommença à avancer. Ron vit ou plutôt sentit clairement son professeur trembler de peur à cette vision. Il soupira en se disant que deux gamins de douze ans étaient plus courageux que cet incompétent d'une trentaine d'années. Il était certes vrai que lui-même n'était pas rassuré, mais sa sœur comptait plus que sa peur.
Alors ils traversèrent doucement la salle tout en gardant à l'œil la mue. Ron n'avait pas vraiment envie que la mue prenne soudainement vie. Il fut rassuré quand il constata que la peau était transparente et vide. Une chose de moins à se soucier, hormis le fait que le Basilic devait faire minimum vingt mètres de long et deux de haut et de diamètre. Franchement il avait tellement envie de le rencontrer et de l'inviter à prendre du thé!
Ils quittèrent finalement l'endroit et firent quelques mètres, avant que tout ne dégénère soudainement. Et dangereusement. Changeant leur destin pour toujours...
Lockhart sembla tourner de l'œil et tomba de tout son long contre Ron. Le garçon s'écroula et jura contre ces professeurs fragiles et inutiles. Il essaya de le redresser avec toute la force qu'il pouvait y mettre. Il vit Harry agripper le bras de l'homme et tirer dessus. Mais à cause de sa petite taille et de ses muscles peu développés, son aide ne changea pas grand chose.
Du fait que Ron était occupé, avachi et dans la pénombre, il ne remarqua pas les yeux à demi ouverts du professeur, pas plus que le mouvement rapide qu'il fit pour enlever sa baguette de ses doigts. Le rouquin ne se rendit compte de la supercherie que quand Lockhart se redressa d'un coup, repoussant violemment Harry, qui tomba sur ses fesses, et menaça les deux enfants de sa baguette. Ron bondit rapidement en prenant appui sur ses mains, furieux de s'être fait prendre d'une manière aussi stupide.
Il lança un regard noir au professeur avec une haine qui lui était jusqu'à lors inconnue. Il se retint de lui cracher sur le visage, ce visage au combien parfait (dixit le cher professeur). Lockhart ricana et eut un bref sourire un peu dérangé. Bon d'accord, carrément dérangé! Ron, bien qu'il sache que ce type était stupide, idiot, imbécile, débile, simplet (et autres insultes bien senties) ne put retenir un frisson face à cette expression. C'était comme si Lockhart était devenu un chasseur devant sa proie.
"Oh chers enfants..." Fit doucereusement l'homme. "Quel dommage que vous soyez aussi...naïfs. Vous avez voulu me doubler, vous en récoltez le prix!" Il éclata d'un rire fou à la limite du démoniaque et reprit. "Après tout, ne suis-je pas un ancien Ravenclaw? Vous l'auriez su si vous aviez lu mes livres! Mais non! Vous étiez tellement égocentriques que vous aviez préféré ne rien faire...pas comme Miss Granger! Elle, elle a du potentiel!"
Il pointa successivement Ron et Harry de sa baguette, prouvant ainsi au jeune rouquin que cet homme cachait plus de choses qu'il n'en laissait paraître. Ses mouvements étaient fluides et rapides, tout au contraire de ses gestes lamentablement maladroits lors de son duel l'ayant opposé à Snape. C'était un expert derrière le masque d'un abruti. Et il jouait si bien son rôle que tout le monde n'y avait vu que du feu. Ce fut Harry qui demanda au cinglé:
"E-et que voulez-vous?"
"Harry, mon cher Harry! Ce que je veux? La gloire, bien sûr! La richesse! La reconnaissance! Ah! J'aime tant cela que je vole le travail des autres, tout en les oubliettant par la suite. Ainsi je récupère tout! TOUT!"
Il est fou! Complètement! Songea Ron en le regardant avec effroi.
Il comprit que cet homme allait les oublietter, et sûrement prendre sur ses épaules les honneurs attribués au sauvetage de Ginny et à la défaite du Basilic. Oh! Comme Ron pouvait être loin du compte!
"Alors vous nous dites ça pourquoi?" Siffla Ron. "Pour nous oublietter?"
"Petit, petit Ronald Weasley" Chantonna le professeur. "Tu es loin, très loin! Non...non...vous oublietter me gênera un jour ou l'autre. Vous me gênez...surtout toi Harry! Tu prends toute ma gloire! Tout! Tu ne mérites pas de vivre! Ni même d'exister!"
Il cria ces derniers mots complètement pris par la rage, les yeux brillants de colère et la baguette fixée sur le petit brun. Celui-ci tremblotait, figé contre la paroi, les yeux grands ouverts de peur. Ron grinça des dents, face à cela. Il n'aimait pas... non, il détestait que l'on s'en prenne à son petit frère de cœur. Il se plaça devant lui, en geste de protection. Lockhart fit de grands moulinets avec sa main libre, les yeux fous, ne semblant pas s'apercevoir de la posture de Ron.
"Alors mes petits chéris, vous allez quitter ce monde...je vais vous tuer! Pouf, plus là! Morts! Et moi je pourrais dire que le Basilic, j'en ai fait mon affaire. Malheureusement Harry Potter, Ronald Weasley et Ginnevra Weasley sont morts dans la bataille et je n'ai rien pu faire...même ramener leur corps m'était impossible! Bon plan, n'est-ce pas? Il est merveilleux !"
Il fut pris de nouveau par un rire hystérique. Le sang du rouquin se glaça lorsqu'il réalisa le sens de ces paroles. Non...ce type allait les tuer. Il allait mourir. Ne plus revoir sa famille et ses amis lui semblait terrifiant. L'idée que sa petite sœur décède alors qu'il se trouvait si proche du but lui donnait l'impression de l'abandonner. Tout ça à cause de...de...ce faux imbécile. Il voulait faire quelque chose. Mais il ne pouvait pas. Le rouquin était désarmé et avait la carrure physique d'un enfant de douze ans. Contre un adulte et sorcier confirmé, toute tentative était inutile. Pour le moment la seule chose sur laquelle il était concentré c'était le petit brun derrière lui. S'il ne pouvait sauver sa sœur alors il sauverait Harry. Il se le promit sur sa magie, son âme et même les dieux s'ils existaient.
Il ne fit pas attention au fil doré et argenté qui quitta son cœur pour plonger dans celui d'Harry. Le brun, lui le vit, mais ne fit aucun commentaire, ne sachant pas ce que c'était. Mais si ce fil venait de Ron, ce n'était pas dangereux. Il avait une confiance aveugle en son grand frère attitré.
"Mais il me reste un problème..." Souffla le professeur soudainement perdu dans ses esprits. "Si je vous tue directement par Avada, ou par sortilège de torture, ma baguette enregistrera ces sorts. Donc les Aurors pourraient voir la vérité...si bien sur, ils regardent!" Il porta sa main libre sur le bas de son visage, réfléchissant. "Mmh...on va faire ça de façon indirecte, alors! Quelle sublime idée!"
Ron vit la baguette faire un mouvement, mais n'entendit pas ce que marmonnait l'homme. Par contre le bruit sourd qui retentit au-dessus d'eux le figea quelques secondes sur place. Il leva la tête pour voir le plafond devenir instable, menaçant de tomber à tout moment. Une fissure commença à se faire, puis deux, puis trois et enfin tout céda. Il y eut comme une pluie sombre tombant au ralenti devant les yeux du rouquin. Il aurait pu bouger, courir, s'échapper de ce piège, mais son regard était fixé sur la pierre qui tombait droit sur lui. Il était terrifié. Ron entendit vaguement le ricanement sourd de Lockhart qui s'était éloigné de l'éboulement et qui regardait toute la scène, qui se déroulait telle une pièce de théâtre tragique grecque.
Si le garçon ne bougeait pas et ne voyait rien d'autre que cette pierre fonçant sur lui, il sentit un poids le pousser le plus fort possible hors de sa trajectoire. Ceci le ramena à la réalité. Il savait qui l'avait poussé. Ses yeux s'ouvrirent grands d'horreur, tandis qu'un cri sortit de la barrière de ses lèvres:
"Harry!"
Le brun ne fit que sourire et chuchota une phrase qui parvint aux oreilles du rouquin malgré le bruit infernal des rochers tombant sur le sol autour.
"Je ne laisserai pas mon grand frère mourir!"
Et la pierre arriva sur Harry, le touchant à la tête de plein fouet, tandis qu'un autre fil doré et argenté partit d'Harry vers Ron. Le garçon essaya de se redresser pour aider Harry, mais d'autres pierres tombèrent et ensevelirent les deux garçons. Ron dût se rouler en boule pour éviter au maximum de se faire toucher. Il mit ses mains sur sa tête afin que rien ne la touche trop gravement. Il sentit des coupures et égratignures se former partout sur son corps. Il retint un gémissement quand un caillou s'écroula sur son pied. Mais il mit toute sa douleur de côté. Toutes ses pensées étaient dirigées vers Harry. Il ne pensait à rien d'autre. Il attendait avec impatience la fin de l'éboulement pour le sauver. La chance que le brun soit en vie était minime mais il y croyait. Il devait y croire. Il en mourrait, sinon. Déjà qu'il n'ait pas pu sauver Ginny...
Il lui fallut patienter une dizaine de minutes avant que tout ne se termine. Il ne bougea pas pendant quelques secondes, vérifiant si tout était bien fini. Quand il en fut certain (il n'y avait plus de bruits, il avait même attendu que l'écho ne se fit plus entendre), il se mit en mouvement, doucement. D'abord ses mains, puis ses jambes et enfin le reste de son corps, vérifiant mentalement si rien n'était cassé. Tout semblait aller, hormis sa jambe gauche, sûrement cassée, et les coupures. Il ouvrit ses yeux, il ne s'était pas rendu compte qu'il les avait fermés, et ne vit que du noir. Il grogna de désespoir. S'il ne voyait rien il ne pourrait rien faire. Il chercha sa baguette, même si elle était cassée, elle pourrait au moins lancer un lumos. Malheureusement Ron ne la trouva pas. Il soupira en songeant qu'il l'avait perdue dans toute cette folie.
Mais il lui fallait de la lumière. Pour survire et se dégager. Peut-être s'il essayait la magie sans baguette? Ses frères, Fred et George, en avaient parlé. Mais c'était dur, très dur, et il fallait beaucoup de concentration et méditation. Et pour couronner le tout, en général, on commençait par les informulés. Ron soupira: perdu pour perdu autant essayer. Il verrait après pour le reste.
Il referma ses yeux et prit de longues et profondes inspirations. Il chercha à se concentrer, ignorant sa douleur, son impatience et toutes pensées rebelles. C'était plus compliqué qu'il n'y paraissait. Puis il plongea au cœur de sa conscience. Une idée traîtresse lui venait de temps à autre. Il les écartait avec un coup de pied aux fesses. Ron se fit la remarque que jamais il n'avait été aussi concentré, aussi calme, sûrement l'urgence de la situation. Il en était presque fier. Soudain il ressentit un courant de bien-être jusqu'à lors inconnu parcourant tout son corps. Il fronça des sourcils, inquiet, et se jura de se renseigner plus tard sur cette vague étrange. Pour le moment il avait plus urgent. Il sut instinctivement que c'était le bon moment pour lancer le sort quand le courant atteignit le bout de ses doigts.
"Lumos" Murmura-t-il, sa voix sembla se répercuter dans le silence ambiant.
Quand il rouvrit ses yeux, il vit avec bonheur et soulagement une petite boule de lumière blanche rassurante. Elle était de petite taille et manquait de puissance, mais ça lui suffisait. Il allait lui falloir améliorer ça. Puis il tourna la tête et observa autour de lui. Ron se trouvait dans une sorte de petite grotte improvisée, des pierres à droite et à gauche, grosses et assez volumineuses, en retenaient une beaucoup plus grosse au-dessus de lui. Il avait eu de la chance. Si elle était tombée sur lui, il n'aurait pas fait long feu. Mais pour l'heure, il rechercha une ouverture assez grande pour passer et retrouver Harry.
Étrangement sa lumière sembla répondre à sa demande silencieuse. Elle se tourna pour éclairer une "entrée". Il fit un sourire triomphant. Il pouvait passer! Il commença à se traîner le long du sol, retenant un gémissement lorsque sa jambe butta contre la roche. Ron continua à avancer à la force de ses bras, agrippant une prise qu'offraient les rochers. Il utilisa sa jambe valide pour se propulser. Il avança tant bien que mal dans un couloir étroit et peu rassurant durant quelques minutes. C'était long. Juste pour faire un mètre, il lui fallait dix minutes. Soudain il se figea.
"Mais comment je vais retrouver Harry dans tout ce tas!" S'horrifia-t-il. "Harry? Harry? Réponds-moi!"
Il n'y avait aucune réponse et le garçon pria que son petit frère soit juste inconscient. Puis comme la lumière avait montré la sortie plus tôt, elle montra une pierre imposante située à sa droite à un mètre de lui. C'est là que Ron vit une touffe brune qu'il pourrait reconnaître entre mille. Harry! Ron avança le plus rapidement qu'il pouvait, remerciant mentalement la lumière. Près du rocher, il posa sa main dessus. La surface était froide et dure. Il passa ensuite sa main dans le creux et toucha doucement la chevelure du brun. Il sentit un liquide poisseux couler qu'il reconnut comme étant du sang. Le rouquin grimaça et espéra que ce n'était pas très grave. Puis il mit son index contre le cou de Harry cherchant son pouls. Il fut soulagé quand il le sentit battre faiblement: Harry était vivant!
A présent, le problème principal qui se présentait à lui était la façon dont il allait pouvoir soulever suffisamment la pierre pour sortir Harry et ensuite revenir à la surface, tout cela sans créer un deuxième éboulement. Ron soupira, c'était bien trop compliqué pour lui: il venait d'avoir treize ans! Alors qu'il plongeait dans son esprit, cherchant une quelconque solution tout en caressant doucement le front d'Harry, il ne prit pas garde à son propre sang qui coulait, gouttant sur la peau de son petit frère. Quand le sang entra en contact avec Harry, le même fil d'or et argent relia les deux garçons. On pouvait maintenant remarquer trois fils.
Enfin Ron revint à lui avec une idée. Elle n'était sûrement pas très élaborée mais c'était ce qu'il avait de mieux à proposer. Dans sa tête le rouquin imagina que sa magie pouvait l'aider s'il la suppliait. Après tout ça avait marché pour le lumos. Il y mit tout sa force, son amour, son amitié dans sa demande. Tellement que de la sueur commença à perler sur ses tempes ensanglantées. Il esquissa un vague sourire quand il remarqua que ses efforts n'étaient pas vain.
En effet le rochet se décala juste assez pour pouvoir y sortir Harry. Il remercia sa magie et attrapa le garçon inconscient par ses aisselles. Il tira centimètre par centimètre afin d'éviter d'empirer la blessure. Ron gémit quand il força sur sa jambe cassée et dût prendre une pause. Il souffla un grand coup et reprit sa démarche délicate. Au bout de cinq minutes, il avait enfin extirpé Harry de sa prison minérale. Alors il laissa sa magie reposer la pierre dans un grand fracas qui le fit grimacer. Il attendit, pour voir si le bruit n'avait rien déclenché.
Apparemment non. Il souffla de nouveau, cette fois-ci de soulagement. Avant de repartir vers la surface avec son précieux fardeau, il préféra se reposer un peu. Tenir le rocher, maintenir le lumos et tirer Harry n'était pas une mince affaire. Ron était épuisé. Il baissa son visage vers son petit frère afin d'observer s'il n'avait pas d'autres blessures. Le lumos tourbillonna autour du garçon. Harry n'avait rien. Hormis des égratignures et des vêtements déchirés et sales comme lui. Puis Ron s'intéressa à la coupure sur le cuir chevelu d'Harry. Elle était sanglante, profonde et pas très belle à voir. Il y avait un mélange de poussières et de cheveux traînant dessus ce qui n'était pas très bon pour guérir. Il y avait un risque très élevé d'infection. Même Ron, qui avait des connaissances assez...basses... en médicomagie, le savait. Malheureusement, il ne savait pas comment faire pour soigner et fermer la plaie. Il était inquiet que son ami se vide de son sang. Alors il fit la seule chose que son instinct hurlait qu'il fasse et vu que c'était aussi une action naturelle, il déchira un bout de sa chemise, à un endroit plutôt propre et appuya le tissu sur la blessure provoquant un gémissement de la part d'Harry. Ron n'arrêta pas pour autant. Il devait arrêter le sang et coaguler la plaie avant qu'il ne soit trop tard.
Pendant une dizaine de minutes, il resta dans cette position regardant de temps à autre si l'hémorragie était terminée. Enfin, quand le sang s'arrêta de couler, il se décida à trouver un moyen de sortir de là. Comme précédemment il demanda à sa magie. Et bien sûr, cela marcha, à son plus grand bonheur. Les rochers se séparèrent pour monter vers la surface, formant une espèce d'escalier. Le lumos montra le chemin. Prenant son courage à deux mains, Ron attrapa Harry et le hissa sur son dos le plus délicatement possible. Il faillit tomber quand sa jambe se déroba sous lui mais se rattrapa in extremis sur une pierre.
Il commença son ascension. C'était épuisant. Il s'accrochait désespérément aux prises se présentant à lui. Certaines fois, il eut peur de tomber quand une pierre partit rouler vers le bas. Ron laissa échapper des larmes de frustration et de douleur quand un caillou se planta dans la paume de sa main. Il n'en pouvait plus. La dépense magique et physique trop importante pour un enfant de son âge le rattrapait. Mais il tient bon. La vie d'Harry était en jeu et il refusait d'abandonner.
Ron cria de joie quand il atteint le sommet. Enfin! Il se laissa tomber sur une pierre, son dos reposant sur un roc, tout en serrant Harry dans ses bras. Il profita de cette pause pour voir les dégâts qu'avait commis cet idiot (pas si idiot) de Lockhart. Il se rendit compte que l'éboulement avait complètement bouché la sortie: il était maintenant impossible de faire marche arrière, Ron n'avait plus la force d'utiliser davantage sa magie.
Soupirant, il dirigea le lumos vers ce qu'il supposa être le couloir menant à la Chambre. Il regarda s'il pouvait descendre sans trop empirer ses blessures et celles d'Harry. Trouvant avec sa vue un chemin plutôt facile, il entreprit de s'y laisser glisser. Arrivant sur le sol, il lâcha un gémissement puis un juron, sa jambe frappant méchamment contre la pierre.
Il se redressa tant bien que mal, pris Harry dans ses bras à la manière d'une princesse, et commença à boiter vers la Chambre. Il espérait qu'il y trouve quelque chose pour se soigner et sauver Harry, et si possible sa sœur. Mais à cela, il préférait ne pas y penser. À l'heure actuelle, il était peut-être trop tard... tout ça par la faute de ce connard! S'il s'en sortait, il se promettait de ruiner sa réputation ô combien importante pour lui, de le kidnapper, de le torturer puis de le tuer à petit feu tout en riant sadiquement et en faisant une danse vaudou autour de lui.
Il remit ces plans de vengeance à plus tard: il avait plus important pour le moment. Ron marcha dans les gravas, l'humidité, les ténèbres (bien que le lumos atténua ce fait) tout en boitillant de plus en plus fort, durant une bonne quinzaine de minutes.
Le rouquin arriva enfin à la fin du couloir. De surprise, ses yeux s'ouvrirent. Face à lui, une grande porte circulaire, assez grande pour laisser passer le Basilic, en pierre noire décorée de sept serpents semblant serpenter à même la paroi. La porte était imposante. Vraiment. Elle était...pimpante...
Alors que Ron se disait qu'il était sauvé, il se rendit compte d'un détail, un léger détail un peu important quand même: comment allait-il rentrer? Il ne parlait pas fourchelangue! Et Harry n'était pas en état. Finalement Ron se laissa abattre. Il tomba sur le sol, en veillant à ne pas faire du mal à son précieux fardeau. Jusque là, la chance lui avait souri, mais tout avait un prix. Et voilà, il allait mourir là, seul, avec son ami qu'il n'avait pas pu protéger, malgré tous ses efforts.
Alors qu'il se morfondait dans ses pensées, Ron entendit le mécanisme de la porte. Levant sa tête pour fixer celle-ci, bouche bée, il vit les serpents bouger un à un, déverrouillant l'accès. Par prudence (Ron avait décidé qu'avec tous les problèmes qu'ils venaient d'avoir, c'était mieux d'être prudent, on sait jamais) il se précipita le plus qu'il pu dans l'endroit le plus sombre, une crevasse, et fit disparaître le lumos par la pensée. Il serra contre son torse le petit brun, sans quitter des yeux la porte à moitié entrouverte.
Avec un grincement sinistre, elle s'ouvrit en grand. Mais aucun Basilic n'en sortit, comme s'y attendait Ron. Non. Ni un Basilic, ni même un serpent, en fait, ne pénétra par la porte. Non, c'était un garçon. Un adolescent de 16 ou 17 ans. De là où il se cachait, Ron ne put pas bien le décrire. Il remarqua seulement ses cheveux noirs parfaitement coiffés, une robe ressemblant à l'uniforme de Hogwarts (mais il ne vit pas la maison), et une peau pâle. Il était de taille plutôt au dessus de la moyenne et semblait être noble. Du moins c'est ce qu'en déduisit le rouquin quand il vit la démarche gracieuse et souple du garçon. Celui-ci disparut bientôt de son champ de vision dans un couloir partant vers la droite (à l'opposée de là d'où ils venaient).
Quand Ron fut sûr qu'il ne reviendrait pas sur ses pas, il se redressa et courut aussi vite que sa jambe ne le lui permit et entra dans la Chambre au moment où elle commençait à se refermer. Il s'arrêta pour détailler l'endroit. C'était morbide. Ce fut la première chose qui lui vint à l'esprit. Vraiment, les Fondateurs avaient des idées bizarres, des fois. La pièce, longue et froide, avait au moins un minimum de lumière grisâtre, qui permettait de voir assez bien. On pouvait dire que tout était symétrique à la perfection. Une longue allée dallée allait jusqu'au bout de la salle, où se trouvait une statue de Salazar Slytherin – du moins, ce fut ce que supposa Ron. De chaque côté de l'allée, de minces filets d'eau, provenant probablement du lac Noir, s'enroulaient doucement le long d'une rangée de magnifiques sculptures en têtes de serpents se faisant face. Ron frissonna: pas très réjouissant, tout ça.
Et là, il la vit. Sous la statue de Salazar. Sa sœur étendue de tout son long. Ron cria, avant de se dépêcher de la retrouver. Il traversa rapidement la salle, oubliant momentanément sa douleur, et arriva devant Ginny. Il posa délicatement Harry sur le sol et le recouvrit de sa cape, avant de se tourner vers elle. Le rouquin tomba à genoux et observa sa sœur. Ses cheveux de feu formaient une auréole autour de sa tête, ses vêtements étaient sales, crasseux et déchirés par endroit. Mais aucune trace de sang. Entre ses doigts squelettiques, la jeune fille tenait un carnet noir, ouvert. Sa peau était d'une pâleur cadavérique et ses yeux étaient fermés dans un sommeil éternel. Ginnevra Weasley était morte. Seule. Dans un lieu inconnu de tous, sans sa famille et sans la moindre chance qu'elle ne soit enterrée. Elle était morte et personne ne saurait comment. Personne. Elle était dans sa solitude jusqu'à dans sa mort.
Ron posa sa tête contre le front de sa petite sœur, pleurant silencieusement. Ses larmes perlaient sur les joues de Ginny. Il lui parla. Il lui dit tout ce qu'il avait sur le cœur. Il lui révéla sa douleur, sa tristesse. Il n'avait pas été assez rapide pour elle. Il lui conta ô combien il était désolé, il lui demanda son pardon. Il embrassa son front encore et encore. Il lui rendit un dernier hommage. Un hommage qu'elle n'aurait jamais, oubliée de tous.
Dans son deuil, il ne remarque pas tout de suite les sifflements qui se rapprochaient. Il n'y prit garde que lorsqu'un un roc tomba dans l'eau, provoquant des éclaboussements. Le garçon se redressa vivement et se figea d'horreur. Le Basilic! Il l'avait oublié! Oh non! Devant lui l'immense et majestueux serpent se dressait. Il faisait une vingtaine de mètres pour trois de largeurs. Il était imposant. Ses écailles vertes et grises brillaient avec splendeur se reflétant sur les murs et l'eau. Sa gueule, énorme, et remplie de crocs aussi grands que son avant bras, était ouverte à la manière d'un sourire. Ron évita par contre son regard, n'ayant pas très envie de mourir maintenant: il se devait de protéger Harry.
D'ailleurs, il se mit tout de suite entre le serpent et le petit brun et cria:
"N'approche pas! Ou je te détruis!"
Le serpent siffla sûrement de rire aux paroles du rouquin. Il était vrai que ce qu'il venait de dire ne sonnait pas de manière très crédible. Surtout dans son état. Mais il l'avait annoncé pour se donner du courage. Il en avait besoin après tout.
"Petit, toi! Me détruire? Laisse-moi rire! Te battre? Impossible! Pas comme ça, et pas en voulant protéger ton ami. Tu es faible, petit!"
Ron resta béa pendant quelques secondes. Il venait de comprendre le Basilic. C'était impossible! Il n'était pas fourchelangue! Comment...? Il se remit vite de son choc, ce n'était pas le moment. Le basilic pouvait les attaquer n'importe quand.
"Et bien, petit? T'as perdu ta langue? La retrouveras-tu si je mange le gamin derrière toi?"
"TOUCHE À HARRY ET JE TE TUE ET TE DISSEQUE! Je le jure sur ma magie, mon sang et mon âme que si tu touches à mon petit frère, tu ne seras plus de ce monde!"
Ron n'avait pas remarqué qu'il venait de parler dans une autre langue. Par contre il vit cette fois-ci les fils dorés et argentés. Ceux-ci s'épaissirent pour entourer complètement Harry et Ron, sous le regard stupéfait de ce dernier. Ron ressentit à ce moment une puissante chaleur de bien-être remonté le long de son corps. Il ressentit également un lien, un lien puissant, indestructible le relier à Harry. Il sentit sa magie, clairement, ronronner, heureuse.
Enfin la magie qui l'entourait se fit plus fine, transparente. Une silhouette se forma, une silhouette de magie pure. La seule chose que distingua Ron, était que c'était un mi-homme mi-serpent. Cette apparition aurait dû le terrifier mais à l'inverse, elle le rassura. Elle lui semblait familière. Il entendit ces paroles:
"Par la Magie de ma mère, Médée, par celle qui m'a été confiée, je viens donner le Lien Ultime à deux âmes errantes qui m'ont appelées à leur secours contre un sacrifice. Ainsi soit-il. Lien Ultime: frères d'âmes, de sang et de magie!''
Deux fils, un d'argent, l'autre d'or, sortirent alors de la silhouette et traversèrent successivement le cœur de Ron puis celui d'Harry. Tout de suite le rouquin sentit que quelque chose disparaître de son corps et rejoindre le néant, comme une absence, il ignorait quoi pour le moment. Puis le mi-homme mi-serpent disparut comme il était apparu laissant un Ron très perturbé par les événements et un Basilic plus amusé qu'autre chose. Le rouquin n'avait pas vraiment compris ce qui venait de se passer. Non en fait il n'avait rien compris, nuance. Le garçon fut ramené à la réalité par le Basilic.
"Et bien, on vous entendait depuis mille ans, mon compagnon et moi. Ne t'inquiète pas je ne te veux aucun mal, à toi et à ton petit frère. Je t'ai juste poussé à bout pour que tu termines le rituel."
Si Ron avait été perturbé avant, maintenant il pensait qu'il se trouvait sur une autre planète en train de rêver. Cette journée avait été...pleine de surprises (horribles pour la plupart): Lockhart qui tente de les tuer, leurs blessures, la mort de sa sœur, la rencontre avec un Basilic, le fait qu'il parlait le serpent, un mec bizarre et un rituel. Qu'est-ce qui serait pire après ça?
« Et comment puis-je te faire confiance ? » Cracha Ron avec colère en serrant ses poings. « Tu es celui qui pétrifié des élèves et Hermione ! Et tu as tué Mimi ! »
« Ah oui, tiens, j'avais oublié ceux-là...une simple erreur de ma part... »
« Te joue pas de moi... » Grogna dangereusement Ron.
« Ne t'inquiète pas, petit. Pour les pétrifications, c'était pour vous attirer d'une manière ou d'une autre ici, je devais vous parler loin d'oreilles indiscrètes. » Le serpent géant ricana, fier d'une blague que seul lui a compris. « Et pour Mimi...elle devenait trop gênante...je n'avais pas le choix, je ne pouvais pas prendre de risques. »
« Tu...pourquoi l'avoir tuée ? Elle n'a rien fait ! » S'insurgea le rouquin.
« Tu vas vite découvrir que le monde n'est ni noir ni blanc... »
Avant que Ron ne puisse rétorquer, il entendit un gémissement derrière lui. Harry se réveillait! Tout de suite le garçon fut à ses côtés. S'il se réveillait, cela voulait dire qu'il était sauvé. Cela soulagea Ron et enleva un poids de ses épaules. Harry papillonna plusieurs fois des paupières. Puis bougea sa tête cherchant Ron.
"Harry, calme toi je suis là." Fit-il apaisant. "Je t'ai sauvé de l'éboulement, et nous sommes dans la Chambre avec apparemment un gentil Basilic... et nous avons fait un rituel, je crois. Un mec serpent nous a liés par la magie. Mais je n'ai pas trop compris." le renseigna Ron en souriant.
"R-ron?" Bredouilla Harry en levant la main.
"Chut, calme toi. Tu es blessé, tu as pris un méchant coup pour m'avoir sauvé. Merci d'ailleurs!"
"Ron? C-c'est normal qu'il fasse aussi noir?"
"Je...non...je crois pas. La lumière est grisâtre mais on voit assez bien." Ron fronça les sourcils, déconcerté.
Harry mit sa main devant ses yeux, pliant et dépliant ses doigts, semblant de plus en paniqué. Puis, avec sa main, il chercha le visage de Ron.
"Ron? T'es où? Je...je ne te vois pas! Je ne vois pas! Je vois du noir! Ron? J'ai les yeux ouverts? S'il te plaît dis-moi qu'ils sont fermés! Je t'en pris..."
Des larmes glissaient sur ses joues. Ron ferma les yeux avec désespoir. Pourquoi ça devait lui arriver? Pourquoi on s'acharnait autant sur Harry? Qu'avait-il fait? Doucement il posa sa main dans les cheveux du petit brun et caressa avec douceur pour le calmer.
"Non, Harry" annonça-t-il doucement "tes yeux sont ouverts."
"Je suis...non! Je ne veux pas! Pas ça! Pitié!" Pleura Harry, les larmes coulant sur ses joues. "Je ne veux pas...pas être aveugle! C'est...juste une mauvaise blague! Hein? Dis-moi que c'est une blague!"
"Désolé..." Ce fut la seule chose qu'il pu dire.
Encore une fois Ron avait échoué. Il n'avait pas réussi à le protéger. Il serra plus encore le garçon contre sa poitrine tentant de le réconforter. Le garçon avait mal pour son petit frère. Vraiment.
"Je pense que je peux faire quelque chose." Dit une voix.
Ron sursauta, Harry aussi. Le rouquin avait complètement oublié la présence de Basilic, une fois de plus. Ce qui était dur, vu la taille de ce dernier. Mais les paroles du serpent-empereur le remplirent d'espoir:
"Tu peux l'aider! Je t'en prie, aide-le! Rend-lui ses yeux !"
Harry releva la tête, surpris d'entendre du fourchelangue, et encore plus d'entendre son ami et grand frère le parler avec aisance. Mais il sentit une vague d'espoir monter en lui. Il pourrait peut-être voir de nouveau!
"Je ne pourrai lui redonner la vue, c'est impossible." Les deux garçons sentirent leur moral partir. "C'est impossible à cause du rituel, mais je peux t'aider à développer ton don, un don de voir, le sixième sens. Mais pour cela, il te faut rester ici, avec moi et mon compagnon. Pour un entraînement de quatre ans."
"Et moi? Je refuse de laisser Harry seul!" Siffla Ron.
"Vous êtes liés! Il est hors de question de vous séparer! Non, toi aussi tu vas t'entraîner. Et développer tes propres dons. Tu as toi même perdu un bout de toi que tu dois combler. Bien sur, si vous accepter je vous en dirai plus sur tout, rituel inclus. Pas tout d'un coup bien sur, ce serait trop long." Il prit un temps de silence. "Alors que décidez-vous?"
Les deux garçons n'avaient même pas besoin de parler pour connaître la réponse. Ils en avaient marre du monde sorcier hypocrite qui les abandonnait quand la situation les arrangeait, laissant des enfants s'occuper de leurs problèmes. Ils n'étaient pas prêts pour ce monde. Et ils avaient échoué dans le sauvetage de Ginny. Et puis, la traîtrise de cet incompétent ne pouvait pas venir que de lui. Il y avait quelqu'un qui tirait les ficelles, hors de question de se promener dans un endroit où ils risquaient la mort à chaque instant sans avoir pu se préparer. Et surtout ils avaient maintenant l'excuse parfaite: aux yeux du monde sorcier, du monde tout court, ils étaient morts et donc en paix. De plus, Harry ne pouvant plus jamais voir, avait besoin d'un temps d'adaptation, et Ron devait guérir, sachant de surcroît que quelque chose en lui manquait. Ils pourraient avoir les réponses à toutes leurs questions. Ils avaient besoin de cet entraînement, à la fois physique, mais aussi mental. Pour protéger leurs êtres chers. Ainsi, leur décision fut vite prise.
"Nous acceptons!"
