Titre: Signe du Serpentaire
Auteure: Elfelmira
Genre: Mystère, Amitié, Famille
Résumé: Fin de la deuxième année, Ginny a été enlevée dans la Chambre des Secrets. Lockhart, Ron et Harry partent à sa recherche. Or le professeur, afin de s'accaparer toute la gloire, brise les baguettes des deux amis et les emprisonne dans la Chambre. Se retrouvant au centre d'un complot, ils vont devoir apprendre à survivre, seuls ou presque. Ils vont apprendre à voir au delà des apparences et de la Magie elle-même... L'année du Serpentaire arrive...
Bashing: Dumby, Hermione, les Weasley (on les aime ceux-là) sauf les jumeaux, pour eux je pourrais jamais y arriver... Alors je sais, je fais pas mal de bashing sur ces personnes tout simplement parce que je ne suis pas très fan d'eux. Il y a une exception pour Hermione, j'adore ce personnage mais je trouve que le nombre de bashing concernant Hermione sont peu nombreux et que Ron s'en prend toujours plein la gueule. Alors j'inverse, Ron sera un gentil et si ça ne vous plaît pas…bah…pas grave !
Attention: Les événements de la première et deuxième année (sauf la fin) correspondent aux livres ou films. Les passés d'Harry et Ron seront modifiés à ma façon, donc pas de cris. Il est possible qu'il y ait de l'humour sarcastique comme je l'aime. Et enfin, pour les couples, je ne sais pas encore. Mais ce qui est sûr c'est que c'est un slash. On verra. Risque de spoil mais bon, comme tout le monde connaît Harry Potter, on s'en fou un peu…
Couple : BZ/HP, je ne sais pas encore pour Ron, j'hésite pour un RW/DM ou un RW/DG, ça reste à voir.
Alors, petite information supplémentaire, je remercie ma Beta, Cuicuit, pour m'avoir corrigée et relue. Pour l'instant pub, je vous invite à aller lire ce qu'elle a écrit sur wattpad, c'est magnifique !
Ni Harry Potter (le livre et le film) ni les personnages ne m'appartiennent, ils sont à JKR. Voilà voilà.
« Parole »
« Fourchelangue »
« langage des animaux »
OoO
Partie 1 :
Chapitre 3 :
Le Basilic et le Phoenix
OoO
C'était juste le lendemain de toute cette tragédie, ils n'avaient pas dormi de la nuit, veillant sur Ginny, veillant sur son corps, veillant que son âme rejoigne l'au-delà. Ron avait pleuré, avait demandé pardon de n'être pas arrivé à temps se sentant coupable, Harry faisant de son mieux pour le consoler. En fait, Les deux garçons se consolaient et rassuraient mutuellement. Harry avait du mal à s'habituer à sa nouvelle condition. Ne rien voir sauf le noir le perturbait plus qu'autre chose : il sursautait au moindre bruit, Ron devait alors le rassurer. Il espérait que la proposition du Basilic puisse l'aider à surmonter ce handicap.
De son côté, Ron avait dû rester assis et ne surtout pas bouger le temps de soigner sa jambe. Ne pouvant utiliser sa magie sans baguette, du moins sur un sort de soin et n'ayant plus de forces, il avait suivi les instructions du Basilic. Dans un premier temps, il avait maintenu sa jambe dans des bandages avec des morceaux de ses vêtements, puis le serpent avait précisé qu'il faudrait qu'il attende le matin avant qu'il ne puisse faire quoi que ce soit : une aide leur serait apportée. Alors le rouquin ne faisait aucun geste afin de limiter la douleur et à chaque fois qu'un gémissement sortait de sa bouche, Harry le serrait dans ses bras.
Ils passèrent la nuit entière à veiller attendant l'arrivée de l'être qui viendrait au matin. Plusieurs fois ils faillirent s'endormir, mais la peur et l'inquiétude les maintenaient éveillés. Le Basilic les avait laissés seuls, respectant le deuil du rouquin, s'enfermant dans les appartements de Salazar.
En effet, avant qu'il ne disparaisse, le Basilic avait insisté sur le fait qu'ils se trouvaient dans l'antichambre et que les appartements du fondateur se situaient un peu loin, cachés. On pouvait y accéder par la bouche de l'immense statue de Slytherin après avoir donné le mot de passe en fourchelangue. Bien sûr, les deux enfants avaient des questions, beaucoup de questions, mais ils devaient attendre leur mystérieux visiteur.
Ils ne savaient pas quand le matin arriverait : ici toute notion du temps était impossible. Il n'y avait que des souterrains aux alentours. Ainsi, ils sursautèrent lorsque le mécanisme de la porte des appartements de Salazar s'actionna. Le Basilic les rejoignit près du corps de la jeune Ginny. Ron vit le regard doré du serpent majestueux figé sur sa sœur. Il se demanda ce qu'il pensait, mais il le sut rapidement :
« Cela va bientôt être l'heure. Mais nous ne pouvons laisser un corps ici, je suis désolé, Ron, nous devons mettre le corps de ta sœur ailleurs. »
« Mais où ? » se lamenta le garçon, les larmes aux yeux. « Il est impossible de l'enterrer, ce n'est que de la roche partout ! »
Harry le calma en posant sa main sur son épaule, il lui fit un petit sourire se voulant rassurant.
« Ne t'inquiète pas, Ron, je suis sûr qu'il a une idée. N'est-ce pas ? »
« C'est exact. » Confirma le serpent. « Derrière cette salle, il y a un caveau. Il a été fabriqué afin de pouvoir conserver les corps. Nous pouvons y déposer ta sœur, si tel est ton souhait. »
« Très…bien… » Souffla le Ron, peu désireux de quitter Ginny.
Il caressa doucement sa chevelure de feu, se rappelant de nouveau tous les bons moments passés avec elle et sa famille. Le jour où elle lui avait volé son balais, le jour de son anniversaire et ses sourires radieux devant ses frères... Toute la nuit, il avait pensé à son ancienne vie, et maintenant, il essayait de savoir quelle avait été la réaction de sa famille, de ses amis et du reste du monde magique face à leur pseudo mort. Il espérait que sa mère ne les pleure pas trop, il ne voulait pas qu'elle s'effondre de chagrin et qu'elle ne s'en remette pas, car il s'en voudrait. Il pensait aussi à Hermione. Allait-elle bien ? Était-elle en colère qu'ils soient morts ? Elle, qui jouait un peu le rôle de maman surprotectrice. Avec tristesse, il se rendit compte que tout ça était fini, il n'aurait plus jamais de dispute envenimée avec Hermione ou Malfoy, plus les petites joies d'une vie de famille. Tout ça parce qu'on les croyait mort. Mais il avait aussi gagné quelque chose : un petit frère adorable. Il devait maintenant prendre soin de lui à cause de sa récente cécité. Il devait tourner la page : un nouveau pan de sa vie prenait forme. Mais pour cela, il devait dire adieu à sa sœur.
Alors il se pencha et embrassa le front blanc avec douceur, puis il se tourna vers le Basilic hochant la tête pour donner son accord. Son petit frère s'accrocha à lui pour le soutenir émotionnellement, sentant le choix qu'il avait fait. Puis le serpent s'approcha pour prendre la jeune fille entre ses crocs. Ron se crispa, inquiet qu'il ne mange ou n'abîme Ginny. Mais il fut prudent, la laissa pendre dans sa gueule et serpenta à travers la pièce pour disparaître dans un coin sombre. Les deux garçons attendirent sur place, ne pouvant bouger, qu'il revienne. Deux minutes plus tard, il se montra de nouveau. Puis les trois seuls êtres vivants de cette antichambre attendirent l'arrivée du dernier invité en silence. Si Ron somnola, ce ne fut pas le cas d'Harry, qui s'endormit sur son épaule.
Au bout d'une heure, un cri perçant se fit entendre et raisonna à travers la salle, provoquant un écho. Le petit brun s'éveilla en sursaut, paniqué par cette voix inconnue. Ron ne fit qu'entourer celui-ci de ses bras, observant ce qui avait provoqué ce bruit. Voyant que le Basilic ne semblait pas du tout inquiet, il se détendit un peu.
Mais sa bouche s'ouvrit à la découverte du responsable du cri. Il laissa échapper un soufflement. Il entendit vaguement Harry demander ce que c'était. Un oiseau couleur feu se posa devant lui. Il put ainsi distinguer que les plumes étaient de différentes teintes de rouges, passant du jaune sur sa tête au rouge sur le bout de ses plumes à l'extrémité de ses ailes, à l'orange sur le reste de son corps. Ses yeux perçants, brillants et intelligents étaient d'un splendide doré peu commun. Ron comprit, grâce à la description que lui avait jadis donnée Harry, qu'il se trouvait face à Fumseck, le Phénix de Dumbledore. Cela voulait-il dire que le directeur était au courant de leur survie ? Apparemment non, puisque le Basilic accueillit l'oiseau avec enthousiasme. Il devait donc être leur mystérieux visiteur. Il fut ramené à la réalité par Harry qui le secoua comme un prunier car il n'obtenait pas de réponses et s'inquiétait.
« Ne crains rien, Harry, il ne s'agit que de Fumseck. »
« L-le Phoenix de Dumbledore ? M-mais pourquoi ? » S'enquit le petit brun en penchant sa tête sur le côté.
« Je l'ignore. Tout ce que je peux te dire c'est que c'est lui que le Basilic attendait. »
« Oh… »
Ron s'adossa mieux contre le mur auquel il était appuyé pour mieux observer les deux créatures. Celles-ci parlaient entre eux bien trop bas pour que les deux garçons puissent entendre quoique ce soit. Enfin, le serpent et l'oiseau se tournèrent vers eux. Le Phénix vola jusqu'à leurs pieds en piaillant d'enthousiasme tandis que le Basilic glissa plus calmement pour s'arrêter à un mètre du-dit oiseau. Ce fut ce dernier qui commença à parler, ou plutôt à siffler.
« Donc maintenant qu'on est tous rassemblés, on va pouvoir débuter. Mais avant que vous ne nous posiez la moindre question, attendez la fin de nos explications s'il vous plaît, ça nous faciliterait la tâche. »
« Je vais commencer par me présenter, ainsi que ce cher petit serpent. » Couina le Phénix en sautillant, semblant incapable de rester sur place.
« Vous parlez Fourchelangue ! » S'écria Harry avec surprise ne pouvant y croire.
« Heureusement que j'avais dit de poser les questions à la fin… » Ronchonna le Basilic.
« Allons, allons, ce ne sont que des enfants. Normal qu'ils se questionnent. » Tempéra Fumseck en pliant son cou vers le bas avec amusement.
« P-pardon… » Souffla un Harry mortifié de s'être fait reprendre, il baissa la tête.
« Ce n'est rien, je t'assure. » Le rassura aussitôt l'oiseau immortel. « Il est tout à fait légitime de demander quand on ne comprend pas. Et pour répondre à ta question, oui je parle le Fourchelangue pour une raison que nous allons évoquer plus tard. » Le Phénix observa les deux enfants avec un pétillement dans ses yeux dorés, puis il reprit. « Bien, pour commencer mon nom n'est pas du tout Fumseck, un horrible nom, je dois dire. Celui-ci me fut donné par Dumbledore. » Les deux garçons s'étonnèrent au ton méprisant que l'oiseau prit au nom du directeur. « Je ne suis pas son familier, vous imaginez l'horreur sinon ! » Cet éclat fit glousser un serpent et étonna de nouveau les enfants. « En fait, ma présence ici est obligatoire, comme celle de l'autre tordu derrière moi. Nous ne pouvons quitter Hogwarts à cause d'une malédiction. Donc, nous sommes ici depuis mille ans, assurant la protection des enfants, moi en accompagnant les directeurs, et l'écailleux d'ici. » Le Phénix ignora les grognements du Basilic face au surnom affectueux qu'il lui avait donné. « Avant de raconter le récit de notre vie qui sera assez similaire au votre, d'ailleurs, je me présente : je suis Godric Gryffindor et le serpent est Salazar Slytherin, mon petit frère, enfermé là depuis mille ans. »
Si Ron faillit s'étouffer avec sa salive à cette annonce des plus improbables, Harry se tortilla sur lui-même, très mal à l'aise. Jamais, mais alors jamais de leur vie, ils n'auraient imaginé se retrouver face à deux Fondateurs. Encore moins ceux qui étaient considérés comme les pires ennemis du monde, un Mage Noir et un Mage Blanc. Apprendre qu'ils étaient en réalité frère s'ajoutait au choc premier. C'était à la fois un honneur mais cela rendit également leurs esprits débordants de questions. Comment se faisait-il que leur statut de frères soit inconnu de l'histoire ? Pourquoi étaient-ils encore en vie ? Comment se faisait-il que Godric Gryffindor était Fourchelangue ? Mais surtout pourquoi Slytherin était considéré comme un Dark Lord s'il était présenté comme le frère de Gryffindor ? Jamais l'histoire n'avait mentionné tout ceci. Comme si tout ceci avait été effacé volontairement de la mémoire collective. C'était à se prendre la tête ! Ron ouvrit la bouche pour intervenir mais fut interrompu par le Basilic, Salazar :
« Plus tard, les questions. Notre histoire est longue et risque de prendre plusieurs heures, mais pour l'instant il vaut mieux que ce cher Phoenix stupide soigne la jambe de Ron ! Puis qu'on rejoigne un endroit un peu plus confortable pour continuer. »
De son museau il poussa Godric, qui eut la décence de se sentir gêné de ne pas y avoir pensé plus tôt, vers le rouquin. Ron se claqua mentalement la tête en remarquant qu'il avait complètement oublié la douleur depuis l'arrivée du Phénix. L'oiseau pencha sa tête sur la jambe du garçon et laissa échapper quelques larmes qui allèrent à la rencontre de sa peau blanche. Elles traversèrent la surface pour venir soigner la blessure. Ron sentit une douce chaleur se rependre le long de sa jambe et rapidement les larmes agirent pour ne laisser plus aucune gêne. Il bougea alors pour voir si tout fonctionnait. Il sourit, heureux de retrouver une certaine mobilité quand sa jambe se déplia normalement, hormis un léger engourdissement.
Puis le Basilic se redressa et les invita à le suivre vers ses appartements. Godric vola et se posa le plus tranquillement du monde sur la tête verte de Salazar, pour son plus grand mécontentement. Il n'était pas un moyen de transport, au nom de Médée !
Ron fut sur pieds en un instant, suivi d'Harry, dont le rouquin agrippa le bras afin de le guider dans la salle, évitant ainsi qu'il ne trébuche inutilement. Il n'entendit que vaguement le mot de passe des appartements avant qu'ils ne s'engouffrent dans la bouche de la statue de Salazar.
Un couloir aux teintes vertes sombres, assez grand pour que le Basilic n'ait aucune difficulté à s'y glisser, montait en pente douce sur une trentaine de mètres avant de laisser place à une lourde porte en acier lourd, décorée à l'aide d'une fresque d'un serpent entourant affectueusement un Phoenix. Du museau, Salazar poussa la porte avant d'y entrer. Ron hésita quelques secondes, mais Harry le poussa doucement, l'incitant à avancer. Il se tourna légèrement vers lui. Le sourire qu'arborait le petit brun le rassura.
Quand les deux enfants furent à l'intérieur, la lourde porte se ferma en un claquement assez violent. Le rouquin se tourna vers la pièce et fut ébahi par ce qu'il y vit. En effet la salle était loin d'être froide comme l'antichambre, c'était bien loin de ce qu'aurait pu imaginer le garçon. Cette salle était un grand salon chaleureux et accueillant, les couleurs vertes et blanches s'harmonisaient bien avec le reste de la décoration. Des arabesques argentées encadraient la vivace cheminée de pierres blanches d'où brillait un joyeux feu. Du côté gauche, un couloir partait dans le mur, sûrement les chambres, tandis qu'en face, à la symétrique, un autre couloir descendait vers les cuisines et peut-être vers des laboratoires. Enfin cela n'était que ce que supposa Ron. Au centre, une belle table en bois de chêne meublait la pièce. Elle reposait sur un tapis d'un vert neutre mais doux. Autour, enfin plutôt à gauche, un fauteuil et un canapé, tous deux construits avec un raffinement digne des plus grandes familles, de couleurs vertes et argentées, qui semblait pour le moins des plus confortables, deux ou trois coussins avaient été déposés sur ceux-ci. À droite, un espace sans meubles permettait au Basilic de s'y installer comme le démontra ce dernier en allant s'y déposer. Le Phoenix vola sur un perchoir près de la cheminée, bien au chaud. Il y avait également, sur le mur près de l'entrée une immense bibliothèque composée de livres anciens, rares et chers. Mais ce qui retenait l'attention étaient les fresques qui ornaient les murs. Elles retraçaient la construction d'Hogwarts et des moments heureux des quatre Fondateurs. Ron était époustouflé par la beauté de cet endroit. Enfin, il décrivit avec enthousiasme le lieu à un Harry déçu de ne rien voir.
Enfin, le plus grand des deux accompagna l'autre dans le canapé pour s'y laisser choir sans la moindre grâce. Il enserra ensuite Harry dans ses bras, le calant bien confortablement contre lui. Les deux créatures avaient attendus qu'ils aient fini avant de pouvoir reprendre. Le plus intéressant allait venir.
« Je vais vous conter rapidement notre vie avant de se pencher sur ce qui nous intéresse vraiment. » Piailla le Phoenix en secouant la tête. « Nous venons tous les deux du même village, nous étions les seuls enfants et les seuls à pratiquer la Magie, nous n'étions pas frères de sang mais on se considérait comme tels. À cette époque, la magie était bien vue des Non-Magiques : ils nous vénéraient, en un certain sens, nous prenant pour des envoyés de Dieu, des Anges ou des Druides. Ben sûr, peu étaient véritablement informés au sujet de la magie. Ce fut Sal qui découvrit ce qui chamboula notre vie, à ses huit ans. »
« C'est en me promenant dans la forêt que je découvris le plus magnifique des êtres de ce monde. » Raconta le Basilic perdu dans ses pensées. « Cet être n'était pas humain, mais mi-homme mi-serpent. Il portait le nom de Serpentaire. »
Ron sursauta en se souvenant de l'apparition de la silhouette le jour précédent. Ce pouvait-il qu'il s'agisse de la même personne ? Il fit part de son interrogation aux autres.
« C'est exact, Ron, c'est la même personne. » Confirma Godric. « Durant quelques temps, Sal alla le visiter puis il m'amena quand je fus trop insistant sur son secret. Je rencontrai aussi cet être. J'en fus tout aussi ébloui que l'était Sal. Serpentaire nous apprit la Magie. Pendant deux ans ce schéma continua. Mais à nos dix ans, tout changea. Alors que l'on était en train de nous entraîner, nous aperçûmes notre village en flammes. Il était attaqué par un groupe de sorciers et tout fut détruit. Notre survie n'avait été possible que parce que nous n'étions pas présent. On rejoignit alors le Serpentaire et on le supplia de nous aider à nous venger il accepta. Il pratiqua un rituel en trois phases, le même que vous avez pratiqué de manière inconsciente. Nous obtînmes de nouveaux pouvoirs en contrepartie de sacrifices, que je vous énoncerai après. Nous nous pencherons sur le rituel, ses pouvoirs et ses sacrifices après la discussion. »
Bien sûr, d'apprendre qu'ils avaient inconsciemment fait un rituel sûrement des plus complexes avait de quoi les laisser perplexes. D'autant plus qu'il s'agissait du même rituel que celui pratiqué sur les deux Fondateurs. Mais l'inquiétude par rapport aux sacrifices balaya les questions sur le-dit rituel. Ce n'était pas du tout rassurant de savoir qu'ils avaient perdu quelque chose qui leur était propre. Harry ne put s'empêcher de songer que sa cécité était due à ça et non à la pierre tombée sur lui : au moins ça expliquait pourquoi Salazar avait parlé d'un moyen pour lui de retrouver une sorte de nouvelle vue. Mais il attendait la fin du récit avant d'obtenir des réponses : après tout, il avait tout son temps. Salazar continua :
« Pendant une dizaine d'années, il nous entraîna et nous voyageâmes à travers les contrées. Lentement, notre esprit de vengeance évolua et nous devînmes plus sages. L'idée même de vengeance nous quitta pour devenir une quête de justice. À nos 20 ans, Serpentaire nous laissa, nous disant qu'on était prêts. Alors, nous traquâmes ces mauvais sorciers, ceux-ci terrorisant la région actuellement connue comme l'Écosse. Nous les vainquîmes jusqu'au dernier et nous fûmes acclamés. Pour nous récompenser, le seigneur de la région nous offrit des terres, comprenant la Silva Spirituum, que vous connaissez sous le nom de Forêt Interdite, ainsi que le lac, cette colline et le ce qui sera plus tard le village d'Hogsmeade. »
« Ouah ! » S'exclama Ron en se tortillant puis il rougit. « Oups, pardon… »
« Pas grave » Rit Godric, reprenant juste après. « Depuis des années, Sal et moi avions un projet fou et ambitieux. En voyageant, nous avons remarqué qu'aucune école magique n'existait et l'éducation des petits sorciers se faisaient en général par oral. Nous avions donc l'intention d'en bâtir une sur la colline surplombant le lac. Le seigneur apprit notre projet, il en fut heureux et nous proposa de l'aide de sa fille et de sa meilleure amie, deux sorcières de première génération comme nous, Rowena Ravenclaw et Helga Hufflepuff. Elles-mêmes furent emballées par l'idée de l'école. Rapidement, elles devinrent nos amies. Le temps passa et l'école fut achevée et les premiers élèves arrivèrent. Ce fut un grand et magnifique succès : la première école magique du monde était née. Les autres pays nous copièrent dans les années qui suivirent à notre plus grand bonheur : beaucoup plus de sorciers pourraient apprendre à maîtriser leurs magies. Ce fut vers nos 28 ans que nous rencontrâmes ma compagne, dans mon cas, et le compagnon de Sal. »
« Les hommes peuvent enfanter ? » Releva Harry avec surprise. Il rougit et baissa sa tête devant l'attention qu'il avait apporté sur lui.
Il n'avait jamais entendu parler de ce détail assez important depuis son arrivée. Il venait juste de déduire car il était bien sûr connu que Salazar Slytherin avait des descendants. Ce qui voulait dire que les deux hommes avaient eu des enfants. Il avait honte du manque de connaissances dont il faisait preuve. Il remarquait de plus en plus que beaucoup lui faisaient défauts. Hermione avait un avantage grâce à ses livres et Ron avait vécu toute sa vie dans une maison sorcière. Lui, il était juste le dernier à tout apprendre ou à comprendre. Il était déçu de lui-même, après tout il aurait pu chercher de ses propres moyens plutôt que de se reposer sur ses propres amis. Mais ce qu'il ne comprenait pas était que son envie de lire et d'apprendre avaient disparu. Avant Hogwarts, avec les Dursley, apprendre et lire avait toujours été un moyen de s'échapper de sa triste réalité. Il avait toujours adoré ça ! Mais après sa rentrée à Hogwarts, le simple fait de s'informer davantage et plus qu'il ne fallait pour ses devoirs, le répugnait. C'était vraiment étrange. Jusque là, il n'y avait jamais vraiment fait attention, comme si cette pensée n'avait pas pu lui parvenir avant, mais maintenant, il avait l'impression d'avoir l'esprit éclairci de toutes pensées malhonnêtes.
« C'est exact. Rien n'est impossible dans le monde la Magie. Malheureusement, aujourd'hui notre culture disparaît et les nouveaux venus dans notre monde l'ignore. » Confirma avec un grand sourire Salazar. « J'ai moi-même porté nos enfants. C'est une sensation merveilleuse. Bon, l'inconvénient, c'est qu'on a des envies soudaines. » Bougonna-t-il.
« Tu m'étonnes ! » Éclata de rire le Phénix. « Qu'est-ce qu'on a pu se marrer avec Cyrielle et Salvin ! Tu nous demandais quand même des fruits de mer servis dans de la soupe de betteraves avec un mélange de pâté et de clémentines, et tout ça en même temps ! Beurk ! C'était immonde ! »
La grimace de Godric parlait d'elle-même. Cela devait être vraiment particulier pensa Ron avec amusement. Il aurait bien voulu voir ça. Harry lui chuchota la même réflexion à l'oreille, assez bas pour que le Basilic ne puisse pas entendre. Celui-ci lançait des regards mortels à son frère, lui promettant mille et une souffrances.
« Bref, nous verrons cela plus tard ! » Abrégea Salazar avec une moue imaginaire. « Donc, nous nous sommes mariés. Mon mari s'appelait Salvin Peverell et la femme de Godric était Cyrielle Flamel. »
Les deux enfants s'étouffèrent de surprise. Pardon ? Flamel ? Songea Harry, comme Nicolas et Pernelle Flamel avec la pierre philosophale ? Qu'est-ce que ça voulait dire ? Avait-elle des liens de familles avec les Flamel ? Si oui, à quel degré de la famille se trouvait-elle par rapport à Nicolas Flamel ? Par contre, il ignorait totalement qui était Salvin Peverell. Il n'avait jamais entendu le nom de cette famille auparavant. Était-elle connue ?
« Flamel ? Comme Nicolas Flamel ? » Demanda le petit brun avec une curiosité et une soif d'apprendre que ne lui connaissait pas Ron.
Jamais Harry n'avait eu l'audace de demander quoi que ce soit, comme si tout le désintéressait. Mais maintenant, le rouquin s'interrogeait si le caractère d'Harry de l'année passée et de celle-ci était son vrai lui. Il avait l'impression qu'il s'ouvrait plus, même s'il était extrêmement timide. Lui-même se posait des questions sur son propre comportement :jamais dans son enfance il n'avait pondu d'aussi grosses méchancetés sur les Slytherins. Jamais, il n'avait pensé avant que tous les Slytherins soient des Mages Noirs. Il ne comprenait pas. Il fut rappelé à la réalité par Godric qui répondait à la question d'Harry.
« Eh bien, Cyrielle est l'arrière grande tante de Nicolas Flamel. Elle a quitté la France suite à une dispute violente avec ses parents et son frère : elle ne voulait pas se marier avec un homme qu'elle détestait de tout son cœur. C'est à Londres qu'elle a rencontré Salvin Peverell, qui devint son frère de cœur. »
Évidemment, savoir que Gryffindor était apparenté aux Flamel par alliance était une sacrée surprise.
« Excusez-moi, mais je ne connais pas le nom de Peverell… est-ce une famille importante ? » Demanda timidementHarry.
Ron s'étouffa, il avait oublié que le garçon n'ayant pas vécu dans le monde magique, ne pouvait connaître cette puissante famille magique. Même lui, ayant une famille qui suivait peu les traditions, avait appris à respecter, presque à idolâtrer, les membres des Peverell.
« Eh bien, les Peverell constituent sûrement la famille la plus importante du monde magique. » Expliqua Salazar avec un ton de professeur. « Elle est à l'origine de grandes avancées magiques. Un conte lui est consacré sous le nom des Trois Frères écrit par Beedle. Je te résumerai rapidement cette légende, la plus connue du monde magique, puis je te donnerai le livre. Ces trois frères Peverell, Antioche, Cadmus et Ignotus, se seraient retrouvés devant la Mort. Celle-ci, pour leur ingéniosité pour l'avoir déjouée, offrit un cadeau à chacun d'entre eux : une baguette de sureau pour Antioche, réputée surpuissante, une pierre de résurrection à Cadmus et une cape d'invisibilité, fabriquée à partir de la propre cape de la Mort, à Ignotus. Les deux premiers moururent durant l'année suite à leurs cadeaux empoisonnés. Tandis que le dernier accueillit la Mort comme une amie à la fin de sa vie.
Il permit à sa famille de devenir extrêmement puissante et reconnue de tous et les Reliques de la Mort devinrent des mythes car, selon la légende, si les trois Reliques étaient réunies, le propriétaire serait le Maître de la Mort. Ainsi, elle obtint une puissance magique et politique des plus importantes. Tout ceci se trouve dans le livre de contes de Beedle. Maintenant, je vais te dire ce qui est dit à l'oral, de génération en génération aux familles Sangs-purs. Grâce à son sacrifice volontaire à la Mort, Ignotus apporta une bénédiction sur sa famille. En effet, la Mort adora le fait qu'il se donne à elle. Elle prit les Peverell sous son aile et il était interdit aux membres des Peverell de révéler le secret de la bénédiction. Enfin, c'est ce qui est dit.
Salvin Peverell, mon compagnon, vivait dans un manoir à Londres, héritant d'une des Reliques, la cape, étant le descendant d'Ignotus. Il ne me dit jamais son secret et je m'en fichais pas mal. Sauf, qu'aujourd'hui cette famille a disparu bien que son héritier vive encore. En effet, à une époque, les derniers Peverell directs furent assassinés par des sorciers jaloux. Vous seriez surpris par le nom des meurtriers. Vraiment. Car cette information n'est connue que par très peu de survivants.»
Harry avait compris toute l'importance des Peverell. Il se promit de plus s'informer sur elle et de chercher cet héritier. Peut-être pourrait-il ressusciter cette lignée et rétablir sa gloire passée. C'était un objectif de plus. Ça s'annonçait chargé !
« Qui a détruit les Peverell ? » S'enquit Ron avec un intérêt non feint. Il avait, après tout, toujours été fasciné par eux.
« Les Dumbledore. Les deux arrières-arrières grands parents d'Albus Dumbledore car ils étaient absolument hypnotisés par le mythe des Reliques et du pouvoir. C'étaient de grands Mages Noirs mais ils furent oubliés par les sorciers au profit de Kumaren Lalamani, un Mage Noir Hindou qui venait de se faire connaître dans son pays natal. » Expliqua d'une traite Godric.
« Dum…bledore ? » Balbutia Harry, tremblant tandis que Ron pâlissait.
Le rouquin avait du mal à croire que les Dumbledore, dite la famille blanche par excellence, avait des Mages Noirs parmi ses membres. C'était difficile à accepter. Pauvre directeur… il devait avoir honte d'eux. Mais le garçon ne comprenait pas pourquoi tous avaient oublié cette information pourtant importante, on oubliait rarement les Seigneurs des Ténèbres, surtout s'ils étaient à l'origine de la disparition des Peverell. Une idée vicieuse s'installa dans son esprit. Et si le directeur le savait ? Et s'il était comme eux ? Il ignorait d'où lui venait cette idée et pourquoi il l'avait. Il ne pouvait pas l'empêcher. Quelque chose le gênait. Mais quoi ? Ron en avait marre : il avait l'impression de devenir paranoïaque. Mais s'il avait raison de se méfier ? Après tout, de nombreuses incohérences existaient pour parfaire sa théorie. Par exemple l'attaque chez les Potter, la pierre philosophale l'année dernière ou la Chambre cette année. Soudain, ça le percuta : tout avait un rapport plus ou moins proche avec Harry. Coïncidences ? Il n'en était plus vraiment certain. D'ailleurs pourquoi, le directeur avait-il mis Harry chez ces horribles Muggles. Il avait été témoin des barreaux à la fenêtre.
Car Dumbledore avait pourtant dit qu'Harry vivait aimé, bien que ce ne fût pas réellement le cas. Mais pourquoi avoir fait ça ? Il y avait forcément une réponse logique. Tout ceci ressemblait trop à un véritable complot. Il ignorait également d'où venait cette méfiance soudaine à l'encontre de Dumbledore, lui qui aurait eu une confiance aveugle envers lui deux jours plus tôt. C'était comme si quelque chose avait balayé une brume de son cerveau. Il devrait enquêter. Même sur sa propre famille car celle-ci était proche de Dumbledore, trop proche pour être raisonnable. Il espérait se tromper sur ses doutes et que sa famille ne sache rien, il l'aimait de tout son cœur. Il espérait que ses doutes sur le vieil homme soient infondés, sinon tout son monde s'écroulerait. Mais il ne prendrait aucun risque. Il entoura les épaules tremblantes d'Harry dans un geste de protection. Oui, il enquêterait pour la survie de son petit frère, il le ferait. Même s'il s'agissait de Dumbledore et de sa famille.
« Oui, Dumbledore. » Acquiesça Godric avec gravité. « Mais là n'est pas le sujet, pas encore. Bien, reprenons. Quelques années plus tard, j'eus un enfant, Oldaric, et Salazar en eut trois, des jumeaux, Euric et Gailhart, du même âge que le mien, tandis que le dernier avait 10 ans de moins que les trois autres et se nommait Dacien. Ces trois derniers obtinrent le don de Fourchelangue, pas le mien. Tous fut parfait, vraiment. Nous étions considérés comme des héros, bien qu'on ait rechigné un peu à ce titre. Mais dans l'ombre quelqu'un devenait ambitieux. Cette année-là, mon fils et ses deux cousins, âgés de 20 ans, partirent parcourir le monde à leur tour. Seul Dacien resta ayant juste 10 petites années. Ce jour-là, Sal et moi étions dans son salon tandis Cyrielle et Salvin étaient allés faire un tour. Dacien, lui, jouait dans le jardin, quand nous entendîmes son cri de douleur.
Quand nous sortîmes, nous vîmes un magnifique serpent vert émeraude avec des écailles argents enroulé autour du bras de Dacien, ses crocs enfoncés dans sa peau. Nous les séparâmes en envoyant loin le serpent. Heureusement, la morsure n'avait pas l'air mortelle ni dangereuse. Ô combien nous nous fûmes trompés, ce fut sûrement la pire erreur de notre vie. Nous ignorions également qui était le serpent à ce moment-là, ça nous avait totalement échappé. Nous l'apprîmes bien trop tard. Je vous laisse deviner qui était le coupable et la raison. »
« Serpentaire, n'est-ce pas ? » Souffla Ron, déconcerté. Pourquoi un être qui les avait aidés les trahissait-il ? Cela n'avait aucun sens.
« Exact. » Hocha la tête, satisfait le Phénix. « Et pourquoi ? »
Devant le silence des deux enfants intrigués, il soupira, sous le ricanement du Basilic.
« La jalousie et l'arrogance. Tous simplement. Serpentaire n'est pas un mauvais être en soi, mais il est vivant et chaque être vivant commet des erreurs. Malheureusement, son action irréfléchie fut emplie de conséquences gravissimes et irréparables. En effet, quand il nous vit en héros et puissants, il ne put s'empêcher de prendre la grosse tête, pensant que tout ceci n'était que grâce à lui. » Godric fit une pause avant de reprendre. « Ce que vous devez savoir, avant de mordre le fils de Sal, il vint nous voir, réclamant notre âme, quelque chose qu'il était dans l'interdiction de demander. Toucher à l'âme est le pire crime qu'on puisse imaginer, qu'importe s'il est un dieu ou non. Donc nous avons refusé. Et ça ne lui a pas plu. C'est seulement par vengeance qu'il s'en est pris à Dacien, ignorant toute la portée de son geste. Mais nous ne savions pas encore tous les malheurs futurs car la contamination ne fut pas immédiate…elle dura sur 10 ans avant que tout n'éclate… »
Sa voix se brisa comme si la scène se rejouait devant lui. Le Basilic donna un petit coup affectueux avant de reprendre avec une voix éteinte.
« Mes deux fils et Oldaric n'étaient pas revenus, enfin plutôt ils ne firent que de très courtes visites. Seul Dacien me resta. Mais vers ses 20 ans tout changea. Pendant dix ans, le venin invisible de Serpentaire agissait, rendant mon fils inhumain. Cela commença une nuit. Avec Salvin, nous revenions de chez Godric et Cyrielle plus tôt que prévu, laissant Dacien à la maison. On était sur le sentier de notre manoir quand nous avons entendu du bruit et Salvin voulait absolument voir ce que c'était, craignant qu'il n'arrive malheur à Dacien. Nous nous sommes précipité et avons ouvert la porte.
C'était une scène d'horreur : là, des dizaines de cadavres ensanglantés et démembrés à terre avec à son centre Dacien, les yeux fous, rouges et couvert de liquide pourpre…il tenait dans ses mains sa baguette et un couteau. Il n'y avait aucun doute, c'était lui le coupable. Salvin et moi eûment du mal à le croire. Notre bébé ne pourrait faire ça ! Impossible ! Pourtant…tout portait à croire que c'était lui. » Il laissa échapper un gémissement douloureux. Cette histoire lui coûtait beaucoup, il ne l'avait racontée qu'à Godric au bout d'une centaine d'années. « Il nous vit. Je me rappelle toujours de cette phrase d'une voix si douce et innocente qu'elle me hante : « Oh ? Vous m'avez vu…quel dommage…bonne nuit… » Et avant que nous ne puissons faire quoi que ce soit, bien trop choqués pour réagir, il fut sur nous et trancha la gorge de Salvin d'un coup. Ce dernier tomba dans mes bras comme une poupée désarticulée, mort.
C'est ce qui me fit réagir, enfin. Alors que Dacien revenait vers moi pour tuer le dernier témoin de ses odieux crimes, je le contrais avec rage. J'avais du mal à croire que mon fils adoré devienne suffisamment fou pour tuer son propre père. Le combat dura la nuit entière et il était évident que j'étais plus fort, ayant plus d'expérience et de pouvoir. Mais Dacien le savait également alors il avait trouvé un moyen de me vaincre. Il m'obligea à le suivre à Hogwarts où il y avait placé un rituel de runes et de sang, connaissances que je ne possédais absolument pas et qui lui provenaient de Serpentaire. Il m'emprisonna là, me changeant en Basilic, condamné à vivre dans ce château sans pouvoir en sortir. J'avais perdu et tout le monde me croyait mort. Sauf Godric, grâce au lien qui nous unit. »
« De mon côté, nous apprîmes rapidement la pire nouvelle qui pouvait nous arriver : Dacien Slytherin avait assassiné Salvin et Salazar Slytherin et une dizaine de Sans Pouvoirs. » Continua le Phénix. « Il s'en vanta, avec emphase, même. L'avènement du premier Dark Lord de l'histoire venait de commencer. Je savais que Salazar était en vie, mais j'ignorais où. Je le savais perdu, triste et seul. La seule manière pour moi pour que je puisse le voir était de me confronter directement à Dacien. Et c'est ce que je fis. Mais je perdis également, métamorphosé en Phénix et condamné également à rester dans le château. Serpentaire était apparu dans mon dos, imposant ma reddition, pendant le combat : il n'avait pas encore compris l'horreur de son action.
Puis, n'ayant plus d'adversaires à sa hauteur, Dacien débuta son règne de terreur, provoquant massacres sur massacres, horreurs sur horreurs. Il tortura Cyrielle quand il mit la main sur elle, avant de la tuer. Il fit de même avec Helga qui avait voulu la sauver. Rowena, seule, se replia sur Hogwarts avec ses alliés peu nombreux. Nous fîmes de notre possible pour l'aider, même s'il nous était impossible de lui dire qui nous étions. De son côté, Dacien perpétra des meurtres, des viols, des tortures avec ses nouveaux fidèles, de plus en plus nombreux, car ils ne pouvaient pas voir les Non-Magiques comme leurs égaux. De plus en plus des Non-Magiques changeaient de mentalité : pour eux, les sorciers étaient devenus vaniteux et dangereux, ils devinrent méfiants : il fallait les éradiquer ».
« Tu m'étonnes, intervient Ron avec un certain désespoir, « ce n'est pas en tuant des Muggles qu'on devient apprécié par eux… En fait, je crois que la chasse aux Sorciers était presque justifiée : ils avaient juste peur. N'est-ce pas ? »
« Malheureusement… » Soupira Godric, en secouant la tête.
Il fit une pause en invoquant des boissons chaudes pour les deux enfants : du chocolat chaud. Ron se dégagea doucement de sa position pour donner une tasse à Harry avant de prendre la sienne. Il porta la boisson à ses lèvres, soufflant dessus pour la refroidir un peu. Quand le chocolat chaud arriva dans sa gorge, il s'étonna de ne rien ressentir : rien, vraiment. Que ce soit du goût ou de la chaleur. Il n'était pas sûr de comprendre. Il n'eut pas le temps de s'interroger plus longtemps, Salazar reprenait.
« C'est seulement quelques années plus tard que tout changea. Si Rowena put maintenir un certain ordre chez les sorciers réfugiés à Hogwarts et aux alentours, ce fut plus compliqué quand on s'éloignait de l'école. Entre les Sans Pouvoirs qui chassaient les nôtres et les massacres et le règne de terreur de Dacien Slytherin, beaucoup avaient peur. Mais Rowena vieillissait et commençait à avoir des faiblesses de plus en plus importantes. Elle se battit, un jour, contre Dacien pour protéger un groupe de réfugiés malchanceux. Elle parvint à le repousser et elle fut ramenée à Hogwarts pour recevoir des soins urgents. Hélas ses blessures furent mortelles.
C'est ce moment que choisirent nos fils, Oldaric, Euric et Gailhart, pour revenir de leur voyage. En apprenant les malheurs arrivés, la fureur s'empara d'eux : ils décidèrent de se venger, promettant à Rowena, sur son lit de mort, de vaincre leur frère et cousin. Nous ne pûmes qu'assister passivement aux nombreux combats, ne pouvant aider nos enfants qu'en leur proposant des idées et stratégies. Mais ces violents combats finirent par prendre fin des années plus tard sur la défaite et la mort de Dacien ainsi que celle de mes chers jumeaux… Seul Oldaric survécut… »
« Mais, » interrompit Harry avec surprise, « si les jumeaux et Dacien sont morts, ça veut dire que la lignée Slytherin s'est éteinte ! Pourtant, Voldemort descend de vous, Salazar. »
« À vrai dire mon cher petit, c'est faux. Euric et Gailhart se sont mariés et ont eu des enfants avant leur mort. Euric, l'aîné des deux, s'est mis avec une femme, Vanessa Potter, prenant ainsi son nom, refusant de porter celui de son mage noir de frère, s'appelant désormais Euric Potter. »
« P…Potter ? » Hoqueta le petit brun, Ron haleta.
« C'est exact, surprenant n'est-ce pas ? Tout le monde voit pourtant la famille Potter comme "lumineuse", ricana le Basilic avec un certain amusement sadique avant de reprendre, Gailhart, lui se maria avec Baal Gaunt, c'est de cette branche qu'est issue Voldemort, de son vrai nom Tom Riddle. Malheureusement celui-ci ne peut prétendre au titre de Lord Slytherin, étant issu de la branche secondaire, toi seul peux l'obtenir. »
Il eut un silence choqué de la part des deux jeunes. Ron sentit la crispation de son petit frère. Il se doutait que celui-ci n'était pas prêt à ce genre de révélations. Lui-même ne l'était pas. Il avait toujours critiqué les Slytherins et tout d'un coup, tous ses préjugés et son éducation étaient brisés, remplacés. Pourtant sa mère ne faisait que lui rapporter la malédiction, la méchanceté, la perversité et la tendance sadique des élèves verts et argent. Tout était ébranlé en lui. Il sursauta légèrement quand la voix du Phénix le ramena à la réalité.
« Bien, fit le Phénix, pour revenir aux lignées, mon fils garda son nom. Ce n'est que quelques générations plus tard que Loena Gryffindor prit le nom de son mari, Alix Weasley. »
Cette fois la surprise fut tellement importante que Ron cracha le chocolat qu'il avait dans sa bouche complètement stupéfait, il crut avoir mal entendu. Harry hoqueta.
« Quoi ! » Le rouquin n'avait même pas remarqué qu'il était repassé à l'anglais.
C'était clairement…inattendu. Jamais il n'aurait cru entendre ça de sa vie : après tous les Weasley étaient considérés comme traites à leur sang, en plus d'être d'une pauvreté absolue. De plus, jamais son père ou sa mère n'avaient évoqué ce lien de parenté... en fait il n'avait jamais entendu la moindre information par rapport à cela, même chez les Sangs-purs, à croire que tous l'avaient oublié.
« Alors, commença-t-il totalement perturbé, comment se fait-il que personne ne le sache ? Gryffindor est quand même un nom puissant dans le monde magique ! Et là, même les Sangs-purs semblent l'ignorer, même ma propre famille ! Comment… ? Comment est-ce possible ? »
« De la même façon que le Monde Magique a oublié le lien des Potter à mon nom, soupira Salazar, un sort inviolable a été lancé autour du nom Potter : Euric refusait que ses enfants soient violentés par des vengeurs à cause de leur oncle. Il voulait que le titre de Lord soit donné à une personne noble afin de pouvoir restaurer le nom entaché de Slytherin. Ils oublièrent finalement leur histoire et devinrent la famille lumineuse que tout le monde connaît. Pour les Gaunt, c'est différent. Ils partirent un temps aux États-Unis avant de revenir sans nier leurs origines. Ils étaient, à cause de cela, assez mal vus, et pire encore, tombèrent dans la folie et la consanguinité. »
« Ce fut la même chose pour ma lignée, reprit Godric avec un certain agacement visible, Loena était fille unique et elle était harcelée de toutes parts, à cause du pouvoir qu'elle représentait. Elle ne le supporta pas, à un tel point qu'elle décida de se laisser mourir. C'est seulement à la rencontre d'Alix Weasley qu'elle reprit sa vigueur. À son mariage, elle préféra abandonner son nom au profit de celui de Weasley cachant alors le secret par un serment, attendant quelqu'un de digne pour faire revivre le nom. Ensuite les médias et les rumeurs s'occupèrent du reste, formant une fausse histoire que tout le monde finit par croire : Dacien Slytherin devient Salazar Slytherin, mage noir, et son vainqueur fut Godric Gryffindor. Depuis lors, personne ne fut en mesure de reprendre mon nom jusqu'à toi, enfant. Il en va de même pour toi petit Harry. Vous êtes nos dignes descendants ! »
« On espère avoir bien transmis notre histoire, votre histoire. J'espère également avoir pu tout dire, et que c'était assez clair. » Soupira le Basilic en secouant paresseusement la tête. « À vrai dire, ça remonte à mille ans, la dernière fois qu'on a vraiment parlé avec des êtres vivants, ça fait du bien… »
Harry ne fit qu'hocher la tête, bien trop perdu dans ses pensées, ressassant toutes ces nouvelles pour le moins inattendues. Il était affalé contre le torse du rouquin, toujours perturbé et apeuré par la perte de sa vue, mais cette discussion avait un peu apaisé ses craintes jusqu'à même ne plus y penser, tellement tout ça avait été prenant. Mais il savait qu'il ne pouvait empêcher cette part de lui qui pleurait doucement et silencieusement. Cependant, il évitait de montrer ses états d'âmes : après tout Salazar lui avait promis des réponses. Comme sentant son trouble, Ron lui passa la main sur ses cheveux, les ébouriffants avec douceur, lui-même acquiesçant avec un simple « hum » aux deux Fondateurs. Tout avait été parfaitement clair et compréhensible de leur point de vue.
Ils avaient compris que les Sorciers étaient bourrés de préjugés croyant les histoires et récits des premiers venus : Lockhart et Dumbledore étaient de bons exemples. Maintenant, ils savaient. Ils savaient que les Slytherins n'étaient pas mauvais mais juste enfermés dans une image que tous leur collaient avec une certaine mauvaise foi. Après tous les « mauvais » venaient également d'autres maisons. Ron et Harry venaient, sans le savoir, d'évoluer sur un nouveau niveau de conscience, jusqu'à présent inconnu des Sorciers depuis des siècles : ils avaient gagné un mode de pensée sans aucun préjugé, que cela concerne les Sorciers, les Créatures Magiques ou les Muggles. Les deux enfants les considéraient à présent comme des égaux.
Le silence perdura une dizaine de minutes. Mais une question fleurissait doucement dans l'esprit d'Harry. Timidement, il demanda la voix basse :
« Eum…et…et Serpentaire ? Il…il devint quoi ? Quel est son rapport avec toute cette histoire ? Et pour mes yeux ? Vous disiez qu'il y avait un lien ? Mais je ne suis pas sûr de comprendre…Je suppose, enfin je pense, que tout ceci est connecté au rituel. »
Ron avait légèrement oublié l'existence de Serpentaire avec tout ça. Il se donna une claque mentale quand il remarqua avoir également sauté la nouvelle cécité de son petit frère. Et sa propre sensation de vide... Comment avait-il été aussi stupide ? Nan mais franchement…il s'en voulait. Comme pour se faire pardonner, le garçon cala le plus petit contre son torse. Mais le rouquin ne s'empêcha pas d'hocher la tête : tout était lié à Serpentaire et au rituel. Tout.
« C'est vrai, acquiesça le rouquin, de plus, je ne suis pas censé parler le fourchelangue ! »
« Mon petit, voyons, trilla le Phénix avec un amusement non feint, alors que Salazar laissait échapper des sifflements, signe de son engouement, j'ai pourtant dit que j'étais fourchelangue, tout comme Salazar. Mais mes enfants n'ont pas hérité de ce don, contrairement à ceux de Sal. Ce qui fait qu'une fois encore, les Sorciers ont oublié mon talent et que tous ont vu le fourchelangue comme une langue noire. Ce qui est complètement faux ! C'est juste une langue magique rare et héréditaire, mais qui peut sauter plusieurs générations avant de trouver un nouvel utilisateur. Elle est puissante et il est impossible de mentir lorsqu'on la pratique. C'est tout, mais c'est pour cela qu'elle fut considérée comme 'noire'. »
Ron était satisfait de l'explication, après tout c'était parfaitement logique. Il descendait de Godric et le don de fourchelangue avait dû sauter toutes ces générations jusqu'à lui, voilà pourquoi les Weasley n'ont jamais été considérés comme maléfiques. Cela devait être la même chose pour les Potter. Il était fier de pouvoir partager ce don avec Harry, il se sentait plus proche de lui à présent. Mais alors pourquoi ne pas avoir entendu les voix sifflantes, sûrement de Salazar, dans les couloirs ? Il fronça des sourcils à ce constat. Comme s'il lisait dans son esprit, ce qui était certainement le cas, songea Ron, le Basilic lui répondit :
« Si tu n'avais pas entendu auparavant c'est parce qu'il faut avoir un déclic, un choc ou un traumatisme, pour libérer le don enfermé en vous. Nous avons également subi ce choc à la destruction de notre village. En ce qui concerne Harry, je l'ignore, peut-être l'attaque de Voldemort, et pour toi je dirais que la mort de ta sœur a dû jouer ce rôle. »
Le garçon hocha la tête, il sentit qu'Harry paraissait aussi en accord. En songeant à toutes ces révélations, Ron comprit que les informations pouvaient changées, être falsifiées ou bien ignorées et perdues. Tant de choses rentraient en compte pour le récit de l'Histoire que ça devenait difficile d'y distinguer le vrai du faux. Déjà, il suffisait de voir l'histoire d'Hogwarts. Tout ce que Ron avait appris jusqu'à présent était faux. Qu'est-ce que les Sorciers avaient encore changé ? De plus grave ? Cela expliquait les régimes peu diplomatiques, les mesures prises à l'encontre des Créatures Magiques, le racisme contre les Muggleborns ou à l'inverse contre les Sangs-purs et bien d'autres exemples. Mais Ron était sûr qu'il existait quelque chose que tous avait oublié, de dangereux, de grave et d'important pour l'avenir du Monde Magique. Et le rouquin en avait peut-être une petite idée. D'où venaient les Sorciers ? D'où venaient les Créatures Magiques ? Ou plutôt, d'où venait la Magie ? Quelle était donc son origine ? Jamais avant, il n'avait lu ou entendu son histoire. Il devait y avoir quelque chose derrière.
« Je sais ce que vous pensez tous les deux, fit sérieusement Salazar, redressant son cou, suivant le fil de leurs pensées. Avant de vous parler de Serpentaire, laissez-moi vous conter l'origine de la Magie, l'histoire de Médée, la déesse trompée de la Magie, mère de Serpentaire… »
OoO
Bienvenue, chers petits lecteurs, à la fin de ce chapitre! C'était un plaisir de vous le faire découvrir et c'est un honneur pour moi, que vous lisiez ma très inestimable fanfiction. (Ne vous inquiètez pas, je ne compte pas avoir la grosse tête).
Tout cela pour vous dire, que le mini sondage n'est pas terminé: Draco/Ron ou Daphné/Ron (Celui qui me répond les deux, je pars en vacances sur Mars à tout jamais!). N'hésitez pas non plus à commenter et à régir ! Si quelques choses ne va pas, des critiques, des questions...je répondrais ! Cela me permet de m'améliorer !
Merci et à dans deux semaines!
