Titre: Signe du Serpentaire

Auteure: Elfelmira

Genre: Mystère, Amitié, Famille

Résumé: Fin de la deuxième année, Ginny a été enlevée dans la Chambre des Secrets. Lockhart, Ron et Harry partent à sa recherche. Or le professeur, afin de s'accaparer toute la gloire, brise les baguettes des deux amis et les emprisonne dans la Chambre. Se retrouvant au centre d'un complot, ils vont devoir apprendre à survivre, seuls ou presque. Ils vont apprendre à voir au delà des apparences et de la Magie elle-même... L'année du Serpentaire arrive...

Bashing: Dumby, Hermione, les Weasley (on les aime ceux-là) sauf les jumeaux, pour eux je pourrais jamais y arriver... Alors je sais, je fais pas mal de bashing sur ces personnes tout simplement parce que je ne suis pas très fan d'eux. Il y a une exception pour Hermione, j'adore ce personnage mais je trouve que le nombre de bashing concernant Hermione sont peu nombreux et que Ron s'en prend toujours plein la gueule. Alors j'inverse, Ron sera un gentil et si ça ne vous plaît pas…bah…pas grave !

Attention: Les événements de la première et deuxième année (sauf la fin) correspondent aux livres ou films. Les passés d'Harry et Ron seront modifiés à ma façon, donc pas de cris. Il est possible qu'il y ait de l'humour sarcastique comme je l'aime. Et enfin, pour les couples, je ne sais pas encore. Mais ce qui est sûr c'est que c'est un slash. On verra. Risque de spoil mais bon, comme tout le monde connaît Harry Potter, on s'en fou un peu…

Couple : BZ/HP, je ne sais pas encore pour Ron, j'hésite pour un RW/DM ou un RW/DG, ça reste à voir.

Alors, petite information supplémentaire, je remercie ma Beta, Cuicuit, pour m'avoir corrigée et relue. Pour l'instant pub, je vous invite à aller lire ce qu'elle a écrit sur wattpad, c'est magnifique !

Ni Harry Potter (le livre et le film) ni les personnages ne m'appartiennent, ils sont à JKR. Voilà voilà.

« Parole »

« Fourchelangue »

« langage des animaux »

Reviews :

Ilyphos : Et oui...encore une prophétie. Quand j'y pense, il y a TOUJOURS des prophéties ! C'est un peu redondant mais en vrai j'aime bien et puisque c'est mon histoire je fais ce que je veux ^^. Mais oui, Harry n'est pas au courant de la fausse prophétie pour le moment. Pas plus que nos deux fondateurs. J'imagine juste la rage d'Harry quand il va apprendre que ces parents ont été 'sacrifiés' pour une fausse prophétie. Ça va être jouissif, je le sens ! Dans le cas de Ron...je suis jalouse...MOI AUSSI JE VEUX PARLER AUX ANIMAUX MAIS MON PUTAIN DE CHAT NE ME R2POND JAMAIS ! Injustice.

Shishi-sama76 : Enfin quelqu'un qui partage mes délires foireux ! Ça fait plaisir, je me sens moins seule ! Tu es une vraie enquêtrice, sérieusement ! Tu remarques des détails presque invisibles ! Et tu fais des théories sympathiques. Alors pour te répondre, je te rassure, Tom n'est pas bloqué comme un con devant l'éboulement. Il est sorti par une sortie secrète qu'il a découverte dans ses explorations des souterrains. Ce passage va ensuite être emprunté par Ron et Harry (pour le moment ils ne sont pas prêts à sortir). Dans le cas de Ginny, c'est plus particulier. Elle est beaucoup trop jeune et bien trop influencée par sa famille pour se rendre compte des agissements de sa famille. Elle se comporte comme elle à cause de sa socialisation et ne comprend juste pas se qui est 'mal' dans tous ça. Je dirais qu'elle est une victime de plus, sacrifiée pour 'le plus grand bien'. Pour tes autres questions...je ne dirais rien, désolée, cela serait du spoil. Il faudra lire la suite ! Mais logiquement, tu auras une partie de ta réponse dans le chapitre 6. Sérieusement...un Tom/Ron ? Quelle idée de génie ! Malheureusement, je sais déjà ce que je vais faire avec Ron (je ne dirais rien^^). Mais je la garderai pour une autre histoire. Sinon...tu m'as pas du tout l'air d'apprécier Dumby...on est tellement fait pour s'entendre !

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Partie 1 :

Chapitre 5 :

Éléments et Dons

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Harry fut réveillé par une secousse. Mais tenant à son sommeil et son lit moelleux et chaud, il refusa d'ouvrir ses yeux. Il était bien trop fatigué pour le moment. Le garçon se recroquevilla contre son coussin, entourant plus férocement de ses bras fins le torse de son grand frère. Celui laissa échapper un rire devant toute la ténacité que déployait Harry pour se raccrocher au sommeil. Harry se sentait bien pour la première fois depuis...depuis toujours, en fait. Il ne se souvenait pas de l'année de bonheur passée avec ses parents et il ne pouvait pas dire que vivre avec les Dursley était le paradis. Loin de là. Un frisson lui traversa le dos et il se cala plus contre Ron. C'est vrai qu'il pouvait dire que la rentrée dans le Monde Magique et à Hogwarts était ce qui se rapprochait le plus de la joie mais...Mais depuis l'année dernière il n'était plus lui-même. Les études, pour commencer, il aimait ça, pourtant il n'avait jamais étudié plus que ce qui était demandé, se récoltant des notes moyennes. Il y avait aussi le sacrifice pour autrui, comme avec Hermione et le Troll. Il était rusé (merci à Dudley), normalement, il n'aurait jamais dû foncer tête baissée sans le moindre plan. Il en était de même avec la Pierre Philosophale.

Une pierre aussi dangereuse n'avait rien à faire dans une école. Et ces épreuves...elles étaient d'une facilité déconcertante que même des premières années avaient pu les accomplir. Logiquement, songea Harry, Ron, Hermione et lui auraient dû être punis et non félicités pour avoir enfreint les règles et mis leur vie en danger. Pourquoi Dumbledore aurait-il fait ça ? Ce n'était pas anodin. Et si c'étaient vraiment des épreuves ? S'interrogea le petit brun. Et si Dumbledore attendait qu'il accomplisse ces tâches et qu'il fasse face à Voldemort ?

Cela expliquerait aussi cette année. Après tout, quel genre de directeur ignorerait les menaces d'un Basilic ? Dumbledore était considéré comme le Sorcier le plus puissant de son époque. Il lui était impossible de ne pas reconnaître les effets de pétrification d'un Basilic. Pourquoi n'avait-il rien fait contre le harcèlement dont il était victime ? Pourquoi n'avait-il rien dit sur le fait qu'il n'était pas l'Héritier ? En tant que directeur, il aurait dû savoir que Ginny était possédée par un esprit. Harry avait l'impression que le directeur avait fait exprès de laisser au Trio le soin de s'occuper de tout le bordel. Une pensée finit par traverser son esprit. Hermione. Comment, par Médée, avait-elle fait pour se retrouver aussi rapidement avec l'information que c'était un Basilic ? Comment avait-elle mis la main sur un livre auquel personne n'avait pu accéder ? Et étrangement, elle s'était faite pétrifiée juste après avec un indice dans la main. Il était impossible que ce bout de papier n'échappe à Dumbledore. Encore une fois, ce lien était étrange.

Et si...et si Hermione n'était pas aussi innocente qu'elle ne le montrait ? Dumbledore, Harry était certain qu'il était la raison de son changement de caractère, mais pour Hermione ? C'est depuis qu'il avait rencontré Hermione, dans le train, qu'il avait perdu son envie d'apprendre. Était-elle responsable ? Si oui, Harry comprit que d'autres Sorciers devaient comploter contre lui depuis des années. D'autres traîtres.

« Tu réfléchis trop dès le matin. » La voix taquine de Ron le fit sursauter et le ramena à la réalité.

« Désolé... » Il rougit, ses yeux maintenant ouverts dans le noir. « Je me disais que je n'avais jamais été aussi bien de ma vie. »

« Harry... » Soupira Ron. Il passa une main dans ses cheveux. « Je te connais, quelque chose te préoccupe. »

Harry hésita. Il ne voulait pas être catégorisé comme paranoïaque aux yeux de son frère. Une caresse rassurante eut pour effet de le convaincre de faire part de ses doutes. Ron l'écouta avec compréhension et ne l'interrompit à aucun moment. Après un bref silence, Ron s'éclaircit la gorge.

« J'ai les mêmes doutes... » Cela rassura Harry, il n'était pas le seul à se préoccuper de ça. Ron continua. « Quand Lockhart... quand Lockhart a parlé de son petit plan, j'ai eu le sentiment que quelqu'un d'autre tirait les ficelles...quelqu'un d'assez puissant, comme Dumbledore. Et comme ma famille est proche de lui, je pense qu'ils sont dans le plan. Hermione aussi, maintenant que tu le dis. Une Sorcière de deuxième année, aussi brillante soit-elle, serait incapable de préparer du Polynectare sans aide d'un adulte confirmé et je doute que Snape ait été d'accord de l'aider. »

C'était terrifiant, songea Harry. Se rendre que notre vie est peut-être manipulée jusqu'à la fin donne un sentiment de terreur. Dumbledore et ses alliés avaient-ils prévu sa mort ? Soudainement glacé, il s'accrocha au corps chaud de Ron, des larmes aux yeux.

« Hey, hey...calme toi...chut, plus personne ne peut t'atteindre maintenant...plus personne ne peut NOUS atteindre... » Le rassura-t-il avec douceur. « Et puis maintenant, on a un gros serpent ronchon et un poulet flambant en guise de gardien. » Blagua-t-il pour détendre l'atmosphère.

Ce qui fonctionna, Harry se décrocha de lui pour s'asseoir sur le lit douillet. Toujours pas accoutumé à sa cécité, il dandinait de la tête pour chercher une quelconque lumière. Seul le noir l'entourait à sa grande frustration.

« Il est quelle heure ? » S'enquit le petit brun en essayant de sortir du lit de lui-même.

« On a dormi deux jours... »

« Deux ? » S'étonna un Harry stupéfait.

« Godric et Salazar nous ont laissé nous reposer pour reconstituer nos réserves magiques. Et il est actuellement 10 heures. Godric est passé pour nous réveiller. »

« On commence nos entraînement aujourd'hui ? » S'enthousiasma le plus jeune avec un immense sourire, oubliant toutes les préoccupations du réveil.

« Yep ! » Répondit Ron tout joyeux. « Tiens, accroche toi à mon bras, nous allons au salon.

Harry entendit Ron descendre du lit et son bras vient près de lui. Le petit brun verrouilla le sien et Ron commença à avancer. Le trajet fut court : ils avaient juste la porte à ouvrir avant de se retrouver dans le salon. Il entendit la porte grincer, puis les sifflements joyeux de Salazar se répercutèrent dans l'appartement. Selon Harry, le Basilic était tout aussi impatient qu'eux de commencer l'entraînement.

« Ah ! Mes petits, par ici, par ici ! Le petit déjeuner est prêt ! Vous avez bien dormi ? »

« La ferme l'écailleux, t'es trop bruyant dès le matin ! »

« Et toi, piaf, t'es trop grogon ! »

« C'est pas toi qui doit tenir compagnie à un vieux taré...essaye de tenir un jour sans avoir de pensées suicidaires ou une envie profonde d'assassiner des petits chatons... » Marmonna Godric de très MAUVAISE humeur.

Durant leur dispute, Harry et Ron s'étaient assis à table pour commencer leur repas. Tous les deux étaient affamés : jeûner pendant deux jours donnait envie de dévorer un ours (même si c'était maintenant une espèce protégée par la SPA).

Ron s'occupait de préparer une assiette remplie et déjà coupée avant de la placer devant Harry. Il lui indiqua que tout devait être mangé sinon il lui ferait la becquée. Harry le crut sur parole et attrapa la fourchette que lui tendait Ron. Ne sachant pas précisément où se trouvait son assiette, il tâtonna quelques secondes la table. Une fois le premier objectif atteint, il commença à manger. C'était plus difficile qu'il ne pensait. Si instinctivement il savait où se trouvait sa bouche et la fourchette, il ne savait pas coordonner ces deux informations. Résultat : de la confiture collante et du chocolat se trouvaient sur ses joues. Il avait honte, il ressemblait plus à un enfant de cinq ans apprenant à manger seul sans y parvenir. C'était vraiment insupportable. Heureusement, personne ne lui fit de remarques. Harry en était reconnaissant.

Il entendit vaguement Ron se plaindre du manque de goût et de chaleur de ce qu'il mangeait. Pauvre Ron, songea Harry, lui qui adorait manger et savourer des bons plats, le voilà à ne plus rien ressentir.

« Bon. Une fois que vous aurez fini, allez vous laver et on commence. »Godric débuta, leur dispute étant terminée. « Ron, tu vas me suivre dans la Chambre. Il y a là bas quelques souris et avec un peu de chance on croisera deux ou trois autres espèces d'animaux dans les tuyaux. Ça sera un bon début pour apprendre le langage des animaux. »

« Petit Harry, tu viens avec moi. Il faut absolument que tu développes la vision des auras pour pouvoir te déplacer et te débrouiller seul, sans l'assistance constante de quelqu'un. » Termina Salazar en tapotant le haut de la tête d'Harry.

Les deux enfants hochèrent la tête, enthousiastes. Ils étaient prêts à commencer leur apprentissage.

OoO

Harry était assis sur le tapis du salon. Selon Salazar, il lui serait plus simple de se concentrer. Il attendait actuellement le grand serpent qui était parti vérifier deux ou trois broutilles inutiles. Enfin, l'enfant entendit le glissement des écailles dures sur le sol : Salazar arrivait. Le Basilic s'avança encore un peu avant de se stopper. Le souffle chaud du serpent sur son visage lui indiqua que Salazar était devant lui.

« Alors, mon petit, nous allons commencer par la théorie. Il est important que tu saches toutes les subtilités de ce don. Si tout se passe bien, ton pouvoir devrait pleinement se réveiller dans deux ou trois jours. Mais sans cours théoriques, tu seras incapable de comprendre le monde qui t'entoure. »

Harry hocha la tête, compréhensif. Il était stupide de commencer par la pratique sans être préparé. Que ça soit dans le monde Muggle ou Sorcier, cela se passait ainsi.

« Moi-même, je n'ai pas appris seul, Serpentaire m'a enseigné ce que je devais savoir. »Salazar attendit si le garçon avait des questions. Voyant que non, il enchaîna. « Développer le pouvoir des auras pour une personne normale est extrêmement compliqué : premièrement la personne doit atteindre une maîtrise en occlumencie maximale avant de méditer pendant une heure par jour durant un an sans en rater un seul sans quoi, retour à la case départ. »

« Occlumencie ? » Questionna Harry, intrigué. Jamais, auparavant il n'avait entendu ce mot.

« L'art d'ériger des murs afin de protéger son esprit. Son contraire est la Légilimencie ou encore télépathie, l'art d'entrer dans les esprits. Ces deux ne se maîtrise qu'en compagnie d'un Maître et en heures de méditation. De ce que je sais, Severus Snape est un maître dans l'occlumencie et Dumbledore, un maître dans la légilimencie. »

Harry acquiesça. C'était assez simple à comprendre. Et puis, cela expliquait pourquoi quand il allait dans le bureau du directeur, il ressentait des picotements dans son esprit. Si c'était comme de la télépathie, il devait être possible, en plus de voir, d'effacer et modifier la mémoire. Instinctivement, Harry sut que certains souvenirs avaient disparus, après tout son esprit avait souvent été confus ces deux dernières années. Et maintenant tout lui semblait clair comme si un lavage s'était opéré. Il se promis d'en toucher un mot à Ron.

« En tant que Liseur d'auras, tu es un occlumens n'as pas à te préoccuper de ceci. »

« E-et pour Ron ? Il va devoir s'entraîner ? »

« Non. Ron n'est pas un occlumens mais il n'en a pas besoin. Parler aux animaux rend son esprit incompréhensible à quiconque d'autre que lui. Toi même tu es incapable de comprendre le mécanisme de sa mé 'un fouillant sa mémoire n'entendra que des chuchotements d'animaux et il ne percevra que des images de ces-dits animaux. Tu pourras essayer, c'est une expérience amusante et dérangeante. »

Harry secoua la tête. Même s'il ne pouvait pas comprendre le cerveau de Ron, il se refusait à vouloir entrer dans un lieu aussi intime. Cela lui semblait...juste.

« Bien. Commençons. Il te faudra donc deux ou trois jours pour pouvoir 'voir'. Durant ces deux jours, il faudra que tu médites presque non-stop. Seules les périodes de repas et de toilettes seront autorisées. Je suis désolé mais tu ne pourras pas aller dormir. Ne t'inquiète pas, cela sera le pire moment de nos quatre ans ensemble. »

Harry ravala sa salive inquiet de ne pas être capable d'y arriver. Il savait que Salazar tentait de le rassurer. Sa voix était devenue douce sur la dernière phrase. Cela encouragea le petit brun qui marmonna son accord.

« Déjà, il te faut savoir que toute aura dépend d'une couleur qu'il te faudra apprendre par cœur. Dans le pouvoir des auras, il y a deux catégories : la lecture interne et la lecture externe. Je pense que la lecture externe te parlera plus. Il s'agit de l'aura de la puissance de la personne. Certaine personne son capable de la cacher ou de la modifier mais c'est rare. Cette lecture sera celle qui te permettra de te déplacer. Elle permet de voir les contours de l'espace qui nous entoure. »

« Comment ça ? Les auras ne sont pas liés qu'aux êtres vivants ?»

« Aussi étrange que ça puisse paraître, non. Tu peux également voir les auras des objets. Saches que chaque objet a une couleur qui lui est propre, mais en général les objet prennent une teinte allant du beige au blanc. S'ils sont magiques, cela dépendra de leur puissance. Plus leur aura brille, plus l'objet est puissant. »

« Oh ! » Harry réfléchit un peu, songeant à ce que cela pouvait lui apporter. « Alors...cela m'offre une vue à 360 degré ? »

« C'est exact. Tu ne pourras jamais être pris par surprise sauf si inconvenances particulières. Cette lecture te permettra aussi d'identifier chaque espèce d'êtres vivants, plantes comprises. Tout sera question de couleurs et de la puissance de l'aura. Je te laisserai identifier par toi-même une fois que tu seras assez qualifié. Fais tout de même attention, la lecture externe peut se révéler fausse. Quand tu croises des Sorciers ou des Créatures puissantes, ne fais jamais à 100% confiance à ce que tu 'vois'.»

« C'est pas un peu...c'est pas un pouvoir surréaliste ? »Demanda avec un certain inconfort l'enfant.

« Si. C'est la raison pour laquelle presque personne n'a ce don. Ensuite, nous avons la lecture interne. Celle-ci, contrairement à l'externe, ne s'applique qu'aux êtres vivants. Et plus important encore, l'interne ne peut mentir. Avec elle, on peut 'voir' au plus profond de cet être alors qu'il cache ou modifie son aura ne servira à rien, tu verras tout de même sa vraie nature. C'est là que les couleurs prennent toute leur importance. Comme je te l'ai dit, une aura brillante montre la puissance de l'être vivant qu'importe sa couleur. Par contre, au plus une aura est noire, au plus l'être est mauvais. Et quand je dis mauvais, c'est dans le sens prêt à commettre des actes immoraux. Donc l'aura n'a rien à voir avec un être vivant tourné plutôt Noir, Gris ou Blanc. »

« Mais comment je pourrais le savoir ? Faire la différence ? Et ces catégories « Noir », « Blanc » et « Gris » ? Je pensais que la Magie était neutre. » Demanda Harry perplexe. Il fronçait les sourcils.

« Très bonne question, petit. »Le timbre de la voix de Salazar indiqua au petit brun que celui-ci était satisfait de ses interrogations. « Tu as raison, la Magie est neutre, Médée s'en est assurée. Mais la magie se découpe en trois catégories : Noire, Blanche et Grise. Ainsi chaque être vivant sera plus orienté vers les magies Noire, Blanche ou Grise. C'est déterminé dès la naissance et, attention, ce n'est pas héréditaire. Il sera donc plus facile pour un être né avec un noyau « blanc » de faire de la magie blanche. L'exception concerne la magie Grise. Un être « gris » peut utiliser aussi bien le Noir que le Blanc. »

« Mais comment savoir si un être est plus Noir que Blanc ? »

« Son noyau. A la naissance, les êtres sont sensés faire un test, celui de l'Orbe, pour connaître leur côté. Mais ce test a été interdit afin d'empêcher les Muggleborns de faire le Test de l'Orbe à leur entrée à Hogwarts. Sans surprise, c'est Dumbledore qui interdit ce test quand il est devenu directeur. Selon lui, cela serait dangereux pour les pauvres enfants innocents. En réalité, il veut garder le contrôle sur les jeunes et éviter que les catégorisés « noirs » n'entretiennent des liens avec les Sangs-purs. Par ce procédé, il les empêche d'accéder à leur plein potentiel et donc de s'émanciper. Aujourd'hui, seuls les Sangs-purs, qu'importe leur catégorie, procèdent à ce test. »

« Donc...j'en conclus que mes parents ont fait ce test ? »Recevant un 'hum' acquiescement, Harry continua. « Que suis-je ? Et Ron ? »

« Tu es Gris et Ron est Noir. Ne t'inquiète pas, il le sait déjà. »

« Oh... »

Après un court moment de silence, le Basilic reprit :

« Revenons à tes autres questions. Reconnaître l'aura interne de la catégorie de ta magie est simple. Comme je te l'ai dit, le noyau donne la connaissance de sa catégorie. Ce noyau est situé sur le cœur d'un être et ne possède, par conséquence, que trois couleurs. L'aura interne circule au sein même de ton corps entier. Un peu comme des veines en fait, donc impossible à cacher. Ses couleurs sont exactement les mêmes que pour les couleurs externes et ont la même signification. »

« Plutôt pratique à retenir alors... »

« En effet... » Siffla le serpent amusé. « Bon, maintenant que t'as la théorie, nous allons procéder à la méditation continue. »

« E-et pour les couleurs ? Tu me dis rien sur leurs significations ? » S'inquiéta Harry.

« Il te suffit juste de savoir qu'au plus une couleur est sombre, plus l'être est mauvais. Le reste te viendra d'instinct et d'expérience. »

« Je vois... »Harry pencha sa tête sur le côté, réfléchissant quelques secondes. « Une dernière chose...pourquoi dis-tu « être » depuis le début ? »

« Simplement parce que même les végétaux possèdent aussi une aura interne et un noyau. Tout comme les animaux non-magique et les Muggles. Mais ne possédant aucune magie, leur noyau sera presque inexistant, presque invisible. D'autres questions ? »

Harry secoua négativement la tête. Il savait tout ce qu'il avait besoin de savoir. Il se sentait prêt à affronter deux jours de méditation non-stop.

« Bien. Commençons ! »

OoO

Ron éternua puis renifla de manière pas vraiment élégante. Il ne l'avait pas vraiment remarqué à son arrivé, bien trop pris dans les événements inattendus qui s'étaient enchaînés, mais la Chambre était glaciale. Une brise froide traversa la salle, ondulant l'eau et caressa la peau gelée de Ron. Le garçon frissonna et s'enveloppa du mieux qu'il put dans sa cape. D'où venait ce fichu vent ? Ils étaient pourtant dans...une grotte ?...bien profonde sous l'école. Alors comment ?

La réponse s'afficha d'elle-même. Des tuyaux...immenses...c'était par eux que Salazar se promenait. Maintenant Ron se sentait stupide. C'était tellement évident que le vent puisse s'introduire par ces conduits!

Il éternua de nouveau et retint une réplique cinglante quand il entendit la trille moqueuse de Godric. Franchement, il emmerdait cet oiseau de FEU. Il avait chaud LUI et ne sentait pas le froid. Mais quelle idée irréfléchie de venir s'entraîner dans un tel lieu. Ils auraient pu rester dans le salon ! Ou encore dans les chambres ! Un endroit où il faisait chaud ! Mais il s'interdit toute attaque.

Le Phénix se posa sur le sol, prêt de l'entrée d'une des bouches tellement accueillantes des tuyaux. D'un piaillement, Godric lui indiqua de s'asseoir. Sur le sol de pierre. Gelé. Il le faisait exprès, cet oiseau de malheur ? D'aller dans les lieux les plus froid ? Non mais, là...sérieusement...il allait finir par attraper la mort. Par les fesses...pas très glorieux. Lui qui avait survécu à un professeur trop taré pour avoir un diplôme d'enseignement, à un éboulement, à une marche de supplice...il allait mourir d'un rhume ! Ridicule ! Malgré toute sa réluctance, il s'assit et gémit d'inconfort au sol dur et froid.

« Oh, arrête de te plaindre, t'as vu pire ! » Râla l'oiseau.

Parles pour toi, songea Ron, t'es fait de feu... Quand le rouquin remarqua les yeux brillants de malice, il se rendit compte que ce...piaf l'avait fait exprès. Espèce de sadique.

« Bref, on a beaucoup de chose à faire. » Godric agita des ailes, plutôt enthousiaste d'enseigner à nouveau depuis 1000 ans. Ça a dûlui manquer, pensa Ron.

« Pour commencer, il faut que tu saches que tu peux parler à tout animaux, magiques ou non, même les insectes, si tu me demandes. Les animagus, bien qu'animaux, sont des Sorciers de base. Impossible de leur parler et de les entendre. Donc cette capacité est pratique pour te permettre de repérer les espions. »

« Cool ! »

« N'est-ce pas ? C'est la meilleure capacité du monde ! » Le Phénix se calma aussitôt. « Il te faudra quelques semaines pour atteindre ta performance maximale. En effet, chaque animal possède une langue qui lui est propre, comme le fourchelangue pour les serpents par conséquent il faudra ces semaines à ton cerveau pour qu'il s'adapte à toutes ces nouvelles langues. Il te sera plus facile de comprendre les plus petits animaux que les grands. Donc notre but est de capturer une souris, un rat, une araignée ou un insecte. »

Au mot 'araignée', Ron pâlit furieusement. Pas ces créatures de l'enfer. Surtout pas elles. Après Aragog, l'Acromentula géante et parlante, sa phobie avait triplé.

« P-pitié...pas d'araignées... » Bégaya Ron sans aucun courage.

« Oh...une phobie...intéressant... »Godric semblait amusé et Ron le maudit de se moquer de son malheur. « Ne t'inquiète pas. Comme tu parles à tous les animaux, tu finiras par les aimer. C'est instinctif. J'étais moi même terrifié par les poissons, juge pas, chacun sa phobie, mais ça m'a guéri. C'est efficace. »

Le rouquin hocha la tête pas vraiment rassuré. Songeant à sa sœur, puis à Harry, Ron se reprit. Il souffla. Il ne pouvait pas abandonner juste à cause d'araignées juste parce qu'il en avait peur. Il était assez grand pour mettre sa peur de côté et se concentrer sur sa tâche. Il n'allait pas se laisser distraire, ce serait une forme d'abandon et il refusait d'abandonner. Plissant ses yeux saphirs maintenant brillants droit vers le Phénix, Ron montra sa détermination. Sa réaction sembla plaire à Godric.

« Tu connais l'occlumencie ? »Demanda l'oiseau. Voyant la réponse positive de l'enfant, il continua. « Tu n'as pas besoin de l'apprendre. »

« Hein ? Comment ? » Devant son choc, Ron était retourné à l'anglais involontairement.

« Ton don te donne une protection des plus importantes. Tu ne le remarqueras pas vraiment puisque ça te sembleras naturel mais ton cerveau est maintenant construit pour intégrer toutes les langues animales possibles. Donc ceux voulant entrer dans ton esprit ne percevrons que des sons étranges. Ils pourraient même devenir fou tellement la composition de ton cerveau est aberrante. »

Ron ouvrit sa bouche. La referma. La rouvrit.

« Ouah... » Ce fut tout ce qu'il put dire.

Avoir une défense naturelle pouvant rendre les gens fous était à la fois attractif mais aussi totalement effrayant. Il pouvait devenir coupable d'avoir poussé des gens à la maladie mentale. C'était quelque chose de...il ne savait pas...terrible. Il se rassura en pensant que seules les personnes malintentionnées entreraient dans son esprit sans son accord. Finalement le pouvoir de parler aux animaux offrait plus de possibilités qu'il ne pensait. Puis il songea à Harry. Il devait absolument apprendre l'occlumencie. Que pourrait-il lui arriver s'il ne l'apprenait pas ?

« Mon chou, tu penses trop. Si c'est d'Harry dont tu t'inquiètes, tout va bien, la lecture d'auras lui donne une occlumencie naturelle. »

Ron soupira, soulagé. Cela faisait un poids de moins sur ses épaules. Protéger son esprit était quelque chose d'important dans le monde magique. Pas seulement pour se protéger des attaques extérieures, mais aussi pour devenir animagus, il avait entendu ses frères Bill et Charlie en parler. Cela permettait également d'accéder à la magie sans baguette, avec beaucoup de chance et de temps. Ron fut ramené à la réalité par une envie profonde d'éternuer. Le bruit inattendu se répercuta dans toute la Chambre.

« Je voulais ajouter que la protection de ton esprit augmentera à chaque langue apprise. Ce qui signifie que pour le moment, tu n'as aucune protection. »

« Je comprends... »

« Ce qui veut dire : allons à la chasse aux animaux ! » S'écria Godric en s'envolant et Ron le regarda voler en cercle pendant quelques instants avant de plonger dans un tunnel.

Le rouquin se leva précipitamment et courut à sa poursuite. Aussi sûre cette pièce était-elle, elle restait néanmoins très glauque. Hors de question de rester seul surtout dans le lieu où sa sœur était morte. Il entra dans le tunnel.

OoO

Harry inspira puis expira. Il inspira à nouveau tentant de se concentrer sur sa respiration. Il essayait de ne pas écouter les sifflements légers de Salazar. Cela faisait environ deux ou trois heures, il avait perdu la notion du temps, qu'il était assis sur le tapis faisant tentative sur tentative pour vider son esprit. Ses fesses commençaient à le démanger augmentant la difficulté de concentration. Un coup sur sa tête l'écarta de ses pensées.

« Concentration ! » Siffla Salazar.

Harry soupira, dépité et frustré. A chaque fois qu'il se déconcentrait ou qu'il commençait à s'endormir, il recevait un petit coup sur son crâne, l'obligeant à se redresser. Cela en devenaient énervant. D'après Salazar, une fois qu'il aurait trouvé son 'subconscient', il perdrait toute notion de la réalité, en plus du temps. Cela semblait si facile, à l'entendre. Mais le petit brun cherchait toujours désespérément son 'subconscient'.

Il inspira, expira. Encore et encore. Il ferma les yeux pour s'obliger à rester détendu. Il inspira. Une chaleur se répandit en lui. Il expira. Sa vue lui revint. Il inspira. Il était dans un vide blanc. Il expira. Cette chaleur semblait former une forme humaine. Il inspira. Elle lui tendit une main nébuleuse. Il expira. Harry la prit avec une confiance débordante. Il inspira. La forme humaine embrassa sereinement Harry. Il expira. Harry comprit. Il inspira. Cette chaleur, c'était sa magie. Il expira. Il avait trouvé son subconscient.

Inconsciemment, il sourit, heureux. Cette chaleur, sa magie avait une étreinte maternelle, une étreinte qu'il n'avait jamais expérimentée. Harry était rassuré. Au moins, une personne, car oui, pour lui sa magie était une personne et non un outil, l'avait toujours aimé. Savoir que pendant dix ans, quelqu'un avait veillé sur lui était réconfortant.

Il se laissa aller dans l'embrassade maternelle, des larmes se formant au creux de ses yeux.

« Maman... » Souffla-t-il pris d'une soudaine émotion. « Merci... »

La forme ne répondit pas mais l'étreinte se serra davantage. Il sentit une douce caresse sur son front et entendit un vague murmure réconfortant. Harry comprit ce qu'elle voulait. Il devait la suivre. Mais le devait-il ? Ne se perdait-il pas ? C'était un risque à prendre. Il devait faire la paix avec lui-même s'il voulait pratiquer pleinement la lecture d'aura. Il décida, résolu. Il suivit sa magie dans le vide blanc.

OoO

« Tu le fais exprès ? » S'énerva pour la énième fois Godric. « Ce que je te demande est pourtant l'exercice le plus simple ! »

« Pour toi, peut-être... » Marmonna Ron, énervé en anglais. « On n'a pas tous des facilités dans l'apprentissage...et clairement, je suis un cancre... »

Il reçu un coup de bec sur son cuir chevelu. Ron envoya un regard meurtrier au Phénix. Ce dernier voletait furieusement.

« Ne te sous-estime pas ! Tu n'es pas un cancre ! »

« C'est ce que dit ma famille ! Et elle a raison, je suis incapable de travailler par moi-même. Avoir des réflexions m'est impossible. Mes parents et mes frères me le répètent bien assez souvent. Hermione me rabâche sans arrêt les oreilles que je suis un imbécile, c'est vrai ! » Cracha Ron.

Godric, choqué par l'état d'âme du garçon, ne faisait pas le moindre mouvement.

« Ce que t'a dit ta famille est faux ! » S'écria enfin l'oiseau en colère. « Tu n'es pas un incompétent ! Tu es doué mais tu n'as pas encore eu de déclic. Je le sens en toi ! Ta famille n'a aucun droit de dire ça ! C'est leur devoir de t'encourager ! Pas de te rabaisser ! Crois moi, cela s'appelle de l'abus affectif ! Et c'est une forme de maltraitance ! Alors ne me dis pas que tu es un imbécile parce que c'est faux ! »

« Alors pourquoi j'arrive pas à lui parler, à cette fichue souris ? »

Cela faisait presque une demie-journée qu'ils étaient là, lui assis sur le sol glacé de la Chambre. Après avoir demandé de l'aide à (lire « enlevé ») une pauvre souris, Ron essayait de lui dire juste un petit bonjour. En vain. Il n'y arrivait pas. Et il ne comprenait pas les petits couinements paniqués de la souris. Elle avait de quoi d'être terrifiée, coincée comme elle l'était dans les serres de Godric.

« Tu n'y arrives pas car tu t'en crois incapable. Mais tu l'es. Persuade toi ! » Lui conseilla l'oiseau maintenant beaucoup plus calme.

« Mais, j'en... » Le début de sa protestation fut coupée.

« Ne t'avise pas de finir cette phrase. »Menaça son professeur. Puis il soupira. « Écoute, mon chou, ta famille et ton amie, Hermione, n'ont pas le droit de dire ce qu'ils ont dit. Tu as des personnes qui te soutiennent et comptent sur toi. Salazar et moi...et Harry aussi. T'a-t-il déjà rabaissé ? T'a-t-il traité d'incompétent ? »

« Non...jamais...mais... »

« Tu as utilisé de la magie sans baguette pour le sauver. Crois-tu que tout le monde en est capable ? »

« Non. Rares sont les Sorciers pouvant le faire. »

« De ce principe, tu es déjà plus puissant que la plupart. Même Hermione et ta famille sont incapable de faire ce que tu as fait. Donc ne les écoute pas ! Maintenant concentre toi ! Pense à ceux qui tiennent VRAIMENT à toi ! »

Ron souffla un bon coup. Godric disait vrai. Il ne pouvait pas continuer de penser comme ça. Ce temps était révolu. Sa famille, Hermione...personne n'était là pour lui faire la moindre remontrance ou pour lui démontrer ô combien il était incompétent.

Maintenant qu'il y pensait, le comportement de sa famille lui semblait étrange. Pourquoi l'avoir traité de cette manière ? Comme s'il était un moins que rien ? Seuls Fred et George avaient voulu lui prouver qu'il n'était pas inutile. Jamais sa famille ne l'avait frappé mais les remarques à son encontre lui avaient toujours brisé le cœur. Ses repas, seul dans sa chambre, les insultes sans arrêt, le manque de cadeaux, le manque même d'affection de la part de sa mère et de son père, la supériorité de Bill, Charlie, Percy et même de Ginny...Il s'était toujours senti à part, séparé du reste de sa famille. Il plissa des sourcils. Comment avait-il fait pour oublier ces détails ? Depuis quand traitait-il sa famille de «parfaite et aimante » ? Depuis...depuis sa première année. Pourquoi ? Harry. Encore. Il écarquilla ses yeux, surpris par sa découverte. Ses parents...ses frères...sa sœur...tous...ils avaient décidé de le traiter comme un outil. Un petit outil jetable, parfait pour manipuler Harry. Il se rendit compte que s'il avait oublié dix ans de sa VRAIE vie et que si ses souvenirs avaient été modifiés, c'était à cause de Dumbledore. Seul lui était assez puissant pour changer ses souvenirs. Et la Chambre semblait avoir lavé son cerveau. Cela devait être la même chose pour Harry. Mais pourquoi sa famille avait-elle décidé de se servir de lui ? Leur fils et frère ? Toutes ces connexions qu'il ressentaient envers sa famille se brisèrent. Il avait mal. Tellement. Cette trahison était celle de trop. Une larme solitaire coula sur sa joue. Il se sentait cassé.

« Ron... » l'interpella Godric d'une voix douce. « Je t'en prie, ne te prends pas autant la tête. Ce qu'ils t'ont fait est horrible et tu pourras te venger. Mais pas maintenant, tu n'as ni la force, ni la compétence, ni même le soutien nécessaires. Tu dois apprendre et ne pas tout laisser tomber. »

« Mais pourquoi...pourquoi m'ont-ils rejeté comme un moins que rien ? » Ron avait du mal à reconnaître sa voix tellement elle semblait brisée.

« Je l'ignore...mais j'ai peut-être une hypothèse. Il faudrait la vérifier plus tard. » Ron hocha piteusement la tête. « Mais pour le moment, revenons à notre point de départ : parler à cette souris ! »

Ron soupira. Pas moyen qu'il puisse y arriver. Mais d'un autre côté, les conseils sages et les paroles rassurantes de Godric l'aidaient. C'est vrai, il avait sauvé Harry avec de la magie sans baguette, une chose que seules quelques rares personnes pouvaient effectuer. Finalement il n'était peut-être pas aussi inutile que ça. Sa famille se trompait-elle ? Une voix lui murmura doucement : « oui, ils se trompent, tu es puissant. »

Il se concentra sur la pensée d'un Harry souriant. Ses lèvres se relevèrent d'elles mêmes. Ron consentit : Harry était la seule personne au monde qui l'encourageait. Même quand il échouait lamentablement, Harry était là pour l'aider. Le petit brun était vraiment le petit frère qu'il aurait dû avoir. Non, se corrigea-t-il, Harry était maintenant son véritable frère. Les autres n'étaient plus rien pour lui. Hormis Fred et Georges, qui faisaient leur maximum pour l'intégrer à leur famille, en vain.

Ron fixa son regard saphir sur le petite souris grise aux tâches blanches qui se tortillait dans les griffes du Phoenix. Le rouquin intercepta les yeux noirs de la souris. Il ne put détourner ses yeux de ceux de la petite bête. Quelque chose, un lien sembla les connecter. Un lien fin et léger, comme une petite passerelle passa entre son cerveau et celui de l'animal. Ron sentit quelque chose l'entourer, un sentiment de bien-être. Il vit une porte mentale devant le petit esprit de la souris. Avec détermination, il ouvrit la porte.

« Bonjour... » dit-il sans lâcher la souris du regard.

La souris se figea, étonnée. Pendant un instant, Ron cru avoir de nouveau échoué. Il sourit quand une voix faible murmura un seul mot :

« Bonjour. »

OoO

Regardant Harry du coin de l'œil, Ron laissa échapper un sentiment de frustration. Cela faisait deux jours qu'Harry était assis sur le tapis dans une position de profonde méditation. Il ne se levait que pour manger rapidement et aller aux toilettes. Ils avaient à peine échangé un mot. Et c'est cela qui frustrait Ron. Et l'inquiétait. Harry avait besoin de se reposer. D'après le peu qu'il savait de sa vie avec les Dursley, il devait prendre soin de lui. Salazar l'avait rassuré, apparemment cet entraînement serait le plus dur qu'il aurait. Pour le moment le serpent faisait sa sieste et Godric avait rejoint Dumbledore en grognant.

Lui-même était satisfait de ce qu'il apprenait. Il arrivait maintenant à entretenir une entière conversation avec Solange, la petite souris. Ils s'étaient rapidement liés d'amitié et maintenant Solange passait la majorité de son temps avec lui. Contrairement à ce qu'on pouvait croire, les souris étaient intelligentes et pleines de connaissances. Elles étaient vraiment amusantes, surtout Solange. Il l'aimait beaucoup et ne regrettait absolument pas Croutard, son vieux rat stupide que son frère Percy lui avait donné. Franchement, ce cadeau lui montrait clairement la vision de sa famille : il était comme ce rat. En ce moment même, Solange grignotait joyeusement des morceaux de pain. Il lâcha le livre Muggle qu'il lisait sur la vie des souris et il passa doucement un doigt sur son dos. Elle ronronna presque ce qui le fit ricaner.

« Ron ! »

Un petit corps le percuta et il eut le sentiment que s'il n'avait pas été assis, il serait tombé. Il attrapa Harry et le serra contre lui, soulagé.

« Je vois ! Je vois à nouveau ! » Ria Harry heureux et tout sourire.

« Vraiment ? » S'enquit le rouquin à la fois intrigué et joyeux. « Je croyais que la lecture d'aura ne te permettait pas de voir. »

« Eum... » Harry rougit. « N-non, je ne vois toujours pas. J'ai juste une vision différente. Je vois tout en couleurs ! C'est super joli ! »

Ron rit devant l'enthousiasme d'Harry.

« Par contre, je ne peux plus lire de livres ou écrire... » Bougonna le petit brun.

« Ne t'inquiète pas, il existe des sortilèges pour qu'un stylo écrive à ta place et d'autres sorts pour lire à voix haute, pas vraiment intime... » Expliqua Ron ravi de pouvoir aider le plus jeune.

« Oh ! Pratique ! C'est pas grave pour lire ! Les Muggles ont réglé ce problème. Ils ont inventé une écriture pour les aveugles, le braille. Il suffit que je l'apprenne et que je trouve un sort pour le retranscrire pour les livres sorciers. »

Ron fut satisfait de la réponse. Les Muggles étaient vraiment beaucoup plus inventifs que les Sorciers. D'après Harry et Hermione, les Muggles avaient les sciences et la technologie pour palier au manque de magie. Par conséquent, ils étaient bien plus évolués qu'eux.

« T-tu veux que je lise tes couleurs ? » La voix timide d'Harry le ramena à la réalité.

« Bien sûr ! »

Avec un peu de chance, il allait comprendre pourquoi il avait été traité comme de la merde par sa famille. Même si ça le faisait souffrir, il voulait absolument savoir d'où venait cette haine.

Il observa Harry plisser ses yeux émeraudes et se concentrer sur lui. Pendant un moment, il ne se passa rien et Ron s'étonna. Harry avait-il vraiment compris comment contrôler son pouvoir ? Il savait qu'il ne devait pas douter de lui.

« C'est magnifique... » Souffla Harry stupéfié.

« Comment ça ? »

« Ton aura externe est un magnifique soleil brillant. C'est juste...splendide, réconfortant. J'ai l'impression d'être protégé. »

Ron sourit. Si c'était le sentiment qu'il donnait à Harry alors il en était heureux. Il aimait savoir que sa simple présence préservait son petit frère.

« Ton aura interne est la même que l'externe. » Indiqua le plus jeune en posant un doigt sous son menton.

C'était adorable. Ron ne dit rien sur sa pensée sachant très bien qu'Harry nierait avec force. Il sentit Solange monter le long de son bras. Elle s'était cachée dès qu'elle avait entendu Harry.

« Et mon noyau ? » Demanda Ron.

Salazar, la veille, lui avait expliqué la différence entre les auras interne et externe afin qu'il puisse comprendre Harry plus tard. Bien sûr, comme tout les Sangs-purs, même traite à son sang, il connaissait ce qu'était le noyau et il savait que ses parents pratiquaient le Test de l'Orbe. Hypocrites, sachant qu'ils faisaient partie de ceux refusant que les jeunes Muggleborns le fassent. Il savait que sa famille entière était tournée Blanche. Par contre, lui...

« Tes parents ne te l'ont pas dit ? » S'étonna Harry.

« Non. Ils ont toujours refusé quand je leur demandais. »

Harry hocha la tête avec compréhension. Il reprit son observation quelques instants. Ron se dit que son petit frère manquait de pratique. Une fois qu'il aurait de l'expérience, il pourrait effectuer ses lectures en un instant.

« Ton noyau est noir. Cela confirme ce que m'a dit Salazar. »

Ron ferma les yeux. Voilà. Il savait. Ses parents, ses frères, sa sœur, Hermione et Dumbledore le détestaient pour ça. Parce qu'il était un Sorcier Noir. Ils avaient abusé leur fils à cause de préjugés ! Ils se croyaient meilleurs parce qu'ils étaient Blancs ! La colère s'empara de lui. Une violente colère se transformant en rage. Comment avaient-ils osé ? Eux qui se disaient ouverts d'esprit étaient aussi arriérés que les Sangs-purs. Une puissante chaleur traversa son corps. Il se promit qu'il détruirait toute leur réputation. Oh oui ! Ils payeraient pour ce qu'ils ont fait. Ils avaient blessé Harry et lui...ils ne s'en sortiraient pas vivants.

« R-ron... »

La terreur dans la voix d'Harry ne le sortit pas de sa rage. Il l'entendit mais il était trop profondément ancré dans ses pensées de vengeance. Oui...il les détruirait. Il ne sentit pas la morsure que lui donna Solange. Tous ceux qui les avaient trahis allaient ressentir leur douleur. Lockhart les rejoindrait en enfer ensuite...

« RON ! »

Le sifflement puissant de Salazar le força à rouvrir les yeux. Il s'étouffa dans sa salive quand il vit ce qui l'entourait. Du feu...le salon brûlait. Que ça soient les fauteuils, les tapis ou les peintures, tout brûlait d'un feu venant de nul part. D'un feu qui était enveloppé autour de lui. Un feu qui léchait doucement ses membres d'une agréable chaleur. Il n'avait pas mal. Pas le moins du monde. Sa bouche s'ouvrit. D'où ça venait ? Puis il se rappela l'histoire des deux fondateurs : le rituel lui avait donné le pouvoir d'un élément, le feu. Était-ce donc son feu ? Visiblement. Son regard fut attiré vers un mouvement. Harry était maintenant caché derrière le long corps de Salazar. Voyant que le petit brun avait un visage terrifié, il se força à se calmer. Doucement mais sûrement les flammes convergèrent vers lui, elles entrèrent en lui comme si elles étaient une part de lui-même. Le salon était noirci et brûlé mais un simple coup de queue du Basilic suffit pour que tout revienne à la normale.

Harry sortit de sa cachette et se jeta sur Ron et se blottit contre son torse. Le rouquin ne réfléchit pas et entoura la taille fine de ses bras. Il sursauta presque quand quelque chose lui griffa la joue. Aussi étrange que cela puisse paraître, Solange était parfaitement vivante alors qu'elle se trouvait sur lui au moment de son craquage brûlant. Elle semblait plutôt mécontente, à raison.

« Ça t'apprendra à tout cramer sans prévenir. Estime toi heureux que ta magie m'ait protégée sinon je serais venue te hanter jusqu'à ta mort. »

Ron lui servit un sourire contrit. Il n'avait pas fait exprès de perdre le contrôle. La pensée de sa traîtresse de famille lui avait servi pour le faire rager. En entendant un sifflement, il lança un regard inquisiteur à Salazar.

« Il est évident que tu as débloqué ton élément. C'est assez tôt ! Une semaine après le rituel, seulement ! Tu es un petit génie. » Salazar était aux anges. « Je suis sûr que Godric va être ravi d'apprendre cela. »

Ron posa son menton sur le haut de la tête d'Harry. La suite des événements allait être chargée. Chargée et satisfaisante. Sa vengeance allait pouvoir commencer. Et il savait que le petit brun le suivrait. La partie ne fait que débuter. Un jeu où il n'y aurait qu'un seul vainqueur. Ou plutôt, deux. Eux.