Titre: Signe du Serpentaire
Auteure: Elfelmira
Genre: Mystère, Amitié, Famille
Résumé: Fin de la deuxième année, Ginny a été enlevée dans la Chambre des Secrets. Lockhart, Ron et Harry partent à sa recherche. Or le professeur, afin de s'accaparer toute la gloire, brise les baguettes des deux amis et les emprisonne dans la Chambre. Se retrouvant au centre d'un complot, ils vont devoir apprendre à survivre, seuls ou presque. Ils vont apprendre à voir au delà des apparences et de la Magie elle-même... L'année du Serpentaire arrive...
Bashing: Dumby, Hermione, les Weasley (on les aime ceux-là) sauf les jumeaux, pour eux je pourrais jamais y arriver... Alors je sais, je fais pas mal de bashing sur ces personnes tout simplement parce que je ne suis pas très fan d'eux. Il y a une exception pour Hermione, j'adore ce personnage mais je trouve que le nombre de bashing concernant Hermione sont peu nombreux et que Ron s'en prend toujours plein la gueule. Alors j'inverse, Ron sera un gentil et si ça ne vous plaît pas…bah…pas grave !
Attention: Les événements de la première et deuxième année (sauf la fin) correspondent aux livres ou films. Les passés d'Harry et Ron seront modifiés à ma façon, donc pas de cris. Il est possible qu'il y ait de l'humour sarcastique comme je l'aime. Et enfin, pour les couples, je ne sais pas encore. Mais ce qui est sûr c'est que c'est un slash. On verra. Risque de spoil mais bon, comme tout le monde connaît Harry Potter, on s'en fou un peu…
Couple : BZ/HP, je ne sais pas encore pour Ron, j'hésite pour un RW/DM ou un RW/DG, ça reste à voir.
Alors, petite information supplémentaire, je remercie ma Beta, Cuicuit, pour m'avoir corrigée et relue. Pour l'instant pub, je vous invite à aller lire ce qu'elle a écrit sur wattpad, c'est magnifique !
Ni Harry Potter (le livre et le film) ni les personnages ne m'appartiennent, ils sont à JKR. Voilà voilà.
« Parole »
« Fourchelangue »
« langage des animaux »
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Partie 1 :
Chapitre 6 :
Cher Tom
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Le petit bois était blanc de neige et le vent parcourant les branches noires était glacial. Quelques animaux aventureux sortaient le bout du nez dans l'espoir de trouver à manger. Mais la plupart hibernaient tranquillement dans leur tanière. Le soleil se levait à peine mais il ne réchauffait pas. Ses rayons frappaient doucement la neige, sans pour autant la faire fondre. Brillant d'un éclat blanc presque irréel, la neige donnait l'impression d'être d'un autre monde.
Au dessus de ce petit bois, le surplombant, un simple manoir de l'âge victorien se dressait. Il était simple, pas vraiment grand mais pas petit non plus, juste assez pour indiquer la richesse des propriétaires. Construit sur trois étages en briques colorées de noir et de blanc, il paraissait accueillant. Ses grandes fenêtres ouvraient sur l'extérieur, laissant entrer la lumière en abondance. Une tour avait été bâtie sur le côté gauche permettant de voir l'ensemble du jardin et du bois de ce manoir.
C'était dans ce manoir, en ce matin de premier janvier, que résidait un personnage d'une autorité sans précédent. Du moins c'est ce qu'il aimait penser et croire.
Tom Marvolo Riddle sauta hors de son lit. Il ne pouvait pas se permettre la grasse matinée, il avait tant de choses à faire. S'habillant en quatrième vitesse d'un riche ensemble noir et bleu aigu-marine épousant parfaitement son corps, il passa sur ses épaules un long manteau ouvert sur son torse, en velours. Il s'approcha de son bureau et attrapa une fine chaîne d'argent qu'il accrocha autour de son cou. Ce collier avait l'avantage de résister aux sorts manipulant l'esprit, merci aux Gobelins. Il enfila ensuite sa bague argent de Lord et sourit en l'admirant. Qui aurait cru qu'il serait un jour un Lord, un vrai ? Pas lui. Il devait avouer que les Gobelins étaient de parfaits alliés depuis qu'il était devenu Lord. Il s'arrêta devant son miroir et s'observa, absolument satisfait de ce qu'il voyait. Avec une modestie qui lui était inconnue, il se dit qu'il était beau, magnifique. Tom se gratifia qu'il pouvait séduire même la femme la plus vertueuse. Évidemment, il pensait cela sans prétention.
Grand, d'environ 1m90, et pâle, ses traits trahissaient son ascendance aristocratique. Ses cheveux bruns foncés tombaient élégamment sur ses épaules, légèrement ondulés, encadrant son visage fin mais masculin. Ses yeux, redevenus de ce bleu envoûtant qui le caractérisait dans sa jeunesse, perçaient critiquement son reflet, cherchant le moindre défaut. N'en trouvant aucun, Tom sourit. Il était parfait, comme toujours. Il semblait qu'il avait seulement 25 ans et non 60 ans environs. Absolument parfait.
Sans plus attendre, il sortit de sa chambre et se dirigea vers la cheminée. La poudre de cheminette dans la main, il laissa un rictus s'incruster sur ses lèvres. C'était l'heure de son grand retour.
Tom Marvolo Riddle était mort. Lord Thomas Carius Gaunt était né.
OoO
Le hall du ministère était vide. Ce qui semblait évident vu qu'on était le jour du nouvel an, à l'heure honorable de 7 heures du matin. Les personnes les plus courageuses parcouraient le hall avec un air déprimé inscrit sur le visage. Ils n'avaient pas vraiment le choix pour plusieurs raisons : le manque d'argent et l'obligation que du personnel reste étaient des facteurs de rester là. Sérieusement, qui avait envie de travailler un jour de l'an ?
Lord Gaunt, un rictus en coin, profitait de cette atmosphère de travail. Il aimait travailler. Le travail permettait d'arriver à ses fins. Donc le travail c'était la connaissance et qui dit connaissance dit pouvoir. Et puis, les Muggles disaient bien « le travail c'est la santé ». Pour une fois, Thomas était d'accord avec eux.
Mais Thomas n'était pas là pour vanter le bonheur du travail, bien qu'il songeât à faire une conférence de presse à ce sujet. Il avait à faire. Cela faisait près de 6 mois, depuis son retour en juin, qu'il préparait son plan avec l'aide des Gobelins. Jusqu'à présent, il avait préféré observer et rester invisible avant d'intervenir dans la sphère politique. Le jeune homme ne voulait en aucun cas que Dumbledore n'intervienne dans ses plans.
Pour le moment, même ses adorables et mignons petits 'amis' ignoraient son retour. Ou plutôt son VRAI retour ! Voldemort n'était qu'une pâle copie de lui-même. Cette chose n'était absolument pas lui, il ne l'avait jamais été. Si seulement il n'était pas tombé dans la manipulation et le piège de Dumbledore, il n'aurait pas été enfermé dans un journal pendant cinquante ans environ et Voldemort n'aurait jamais existé.
Il est vrai, Thomas le concédait, il n'était pas un enfant de cœur. Il n'hésiterait pas à tuer s'il pouvait en arriver à ses fins mais jamais, il dit bien jamais, il n'aurait touché à un cheveux d'un enfant ou encore de familles neutres. Ce n'était pas son souhait de tuer les Muggles, il voulait seulement la séparation entre les deux mondes. Les Muggles avaient trop peur de l'inconnu pour vivre ensemble avec les sorciers, Dumbledore était bien trop drogué pour voir les différences flagrantes de cultures. Le but de Thomas était de construire des orphelinats pour les Mugglesborns maltraités. Ces enfants étaient innocents et méritaient de connaître l'amour, quelque chose qu'il n'avait pas connu. Il voulait également rétablir les vieilles traditions magiques désapprouvées par le ministère, notamment par ce charmant directeur. Il voulait l'égalité entre les différents types de magie, qu'elles soient Noire, Grise ou Blanche. Cependant Dumbledore avait tout gâché.
Or, maintenant, son plan longtemps avorté pouvait reprendre. Et cette fois Dumbledore s'en mordrait les doigts.
Voilà la raison pour laquelle il était là, dans le hall du ministère à 7 heures du matin. Il avait rendez-vous avec le ministre Fudge. Cet imbécile lui avait donné son autorisation. Comme s'il avait besoin d'une autorisation pour rencontrer le ministre. Il était un Lord. Puissant et riche. Fudge n'était rien sauf un ministre inutile et profiteur. Mais terriblement facilement manipulable.
Avec ça, Fudge le reconnaîtrait en tant que Lord puissant et il pourrait faire son entrée dans le Magenmagot sans être harcelé par ce stupide directeur. Il était sûr que celui-ci sauterait sur lui et lui demanderait sa liaison avec Voldemort. Mais il n'était pas inquiet. Les Gobelins lui avaient créé une identité et il avait confiance en eux.
Lord Gaunt marcha d'un pas souple et assuré à travers le hall vide. Il observa avec dégoût la statue dorée et raciste. Pompeuse. Il la contourna et arriva devant le 'poste' de contrôle pour entrer officiellement dans le ministère. Un employé, visiblement pauvre vu ses vêtements de secondes mains et ses heures supplémentaires, attendait d'un œil morne un peu d'agitation. L'ennui semblait s'être emparé de tout son être, s'amusa Thomas.
Le jeune employé leva sa tête vers lui et ses yeux s'éclairèrent. Visiblement, même une singulière personne comme lui suscitait un intérêt plus élevé que la petite pile de magazines située sur le bureau.
« Bonjour, monsieur. » Le jeune s'éclaircit la gorge. « Votre nom, votre baguette et le motif de votre venu. Ne vous inquiétez pas, j'ai juste besoin de vous enregistrer, sécurité et tout ça, tout ça. Bon, niveau sécurité, c'est pas trop ça... » Il finit sa phrase dans un marmonnement.
Thomas haussa un sourcil. Cet employé n'aimait apparemment pas le ministère et trouvait son système de sécurité sans intérêt. Encore quelque chose à améliorer. Il ajouta cela à sa liste mentale.
« Lord Thomas Gaunt. J'ai rendez-vous avec le ministre Fudge. » Il fit un sourire enjôleur au jeune homme qui rougit. « Voilà ma baguette. »
L'employé attrapa avec professionnalisme le bâton entre ses doigts pour la passer dans une petite boîte. Cette boîte servait à enregistrer la signature magique de tous les visiteurs et employés du ministère.
« Pardonnez-moi, my Lord » S'excusa poliment le jeune homme. « J'ignorais que vous étiez Lord. »
Il lui rendit sa baguette et Thomas continua à sourire.
« Ne vous inquiétez pas, je ne l'ai pas mentionné avant. Passez une bonne année, jeune homme. »
Thomas sortit de sa poche une feuille qu'il donna à l'employé. Sans attendre de réponse, il partit d'une envolée de cape, qu'il avait appris de Severus (il devait avouer que c'était vraiment classe), en direction de l'ascenseur. Il entendit halètement stupéfait de l'employé. Il ne put retenir un autre sourire. Avec ce qu'il avait offert à cet homme, il l'avait maintenant dans sa poche un allié dans un des poste les plus stratégiques du ministère.
Il attendit quelques secondes avant qu'un ascenseur n'arrive. Il haussa un sourcil quand il vit qu'un homme s'y trouvait. Et bien, en voilà un qui prenait vraiment à cœur son travail. Mais Thomas paria que cet homme devait aussi faire des heures supplémentaires. Ses vêtements n'étaient pas de la meilleure qualité bien qu'ils soient soignés. Ne prêtant plus aucune attention à l'autre employé, il attendit d'arriver à son étage. Quand un 'ding' puis un 'bureau du ministre et des hauts secrétaires' retentirent, Thomas s'apprêta à sortir. Une main sur son épaule le stoppa et une voix chuchota à son oreille. C'était l'employé.
« Je sais qui vous êtes, Riddle... »
« Comment... ? » Thomas était bien trop choqué pour répliquer ou mentir.
C'était impossible qu'on puisse le reconnaître. Personne ne connaissait sa véritable apparence et personne ne savait son retour. Et les Gobelins ne se permettraient jamais de le trahir...alors comment ?
« Venez me voir après...Enki Mucha. »
L'employé mystérieux le poussa soudainement hors de l'ascenseur et disparut laissant un Thomas bouche bée. Lui qui avait l'orgueil de se considérer comme un quelqu'un difficilement surpris. Il ne comprenait pas et ça l'énervait. Il détestait être dans le flou. Il n'avait aucune chance de savoir si cet homme lui tendait un piège. Devait-il prendre le risque et le rejoindre ? Peut-être...il ne pouvait pas laisser quelqu'un connaître sa véritable identité sans être sûr de sa fiabilité. Soupirant, il se rendit compte qu'il était obligé de lui rendre 'visite'. Qu'il le veuille ou non.
Thomas se reprit, recomposa son masque en affichant un sourire charmant avant de se diriger vers le bureau du ministre. Le mystère de cet Enki Mucha attendra bien après son rendez-vous. Et avec un peu de chance, cet homme serait de son côté. N'était-il pas là pour se faire des alliés ? Son optimiste revenu, il arriva devant la porte.
L'homme renifla à la vue d'une...espèce de femme...ou était-ce un crapaud rose ? Cette chose était une insulte autant aux femmes qu'aux crapauds. Habillée d'une robe rose qui saillait sa taille...et son embompoint, d'un petit chapeau rose, de collants roses, de chaussures roses, d'un gilet rose, d'un sac rose...elle se tenait assise derrière son bureau, droite, avec un petit air de supériorité. Son maquillage, oh surprise, rose aussi, essayait en vain de dissimuler ses traits grossiers. Cette...chose (il n'avait pas d'autres mots pour la décrire) lui donnait l'envie de vomir. Comment la couleur rose pouvait-elle être à ce point gâchée ! C'était une honte aux princesses Disney (oui, il connaissait Disney)! Cette chose gâchait le rêve de tous les enfants rien qu'avec sa présence.
D'après ses renseignements des derniers mois, cette horreur était la secrétaire de Fudge du nom de Dolores Ombrage. Mais contrairement à Fudge, elle était une Lady, bien que Thomas se demanda comment quelqu'un comme elle ait pu devenir la Lady de la famille Ombrage. Leur réputation avait été détruite à cause d'elle. Cette famille était orienté plutôt Grise ou Noire et elle avait renié tout son héritage au profit du gain. D'après les Gobelins, elle aurait vendu tout ses objets anciens de sa famille contre de l'argent. Elle n'avait aucune tenue en public, mettant en avant son racisme envers les Créatures Magiques et les Muggleborns. C'était une femme stupide ne méritant le respect de personne. Cette chose n'était en rien une Lady pour Thomas, elle ne se comportait pas comme telle, mais plutôt comme une chienne. Il doutait même de la relation entre Fudge et elle. D'ailleurs c'était peut-être pour cette raison qu'elle avait pu obtenir ce poste. Intérieurement, l'homme sourit, avec un peu de chance, s'il arrivait à prouver une telle relation, il pourrait les faire démissionner et détruire leur réputation. Mais pour le moment, elle était puissante politiquement, elle avait la protection du ministre et même détestée, Thomas n'avait pas encore assez d'alliés pour la détruire.
Ombrage le regarda de haut et Thomas se retint de l'égorger. Mauvais plan. Surtout quand on venait juste de revenir officiellement. La chose, d'une voix de crécelle, supérieure et pompeuse, demanda :
« Vous venez pour... ? Êtes-vous attendu ? »
Avec un sourire forcé (hors de question d'essayer de séduire un crapaud rose) et hypocrite, il lui annonça la raison de sa visite.
« Oh, oui, oui, Lord Gaunt... » Pépia-t-elle, elle se dressa mieux pour se donner une quelconque importance. « Le ministre Fudge m'a parlé de votre venue. Il vous attend. »
Puis elle se baissa vers lui, avec un air séducteur affiché sur son visage. Elle tentait de montrer sa poitrine. Son regard affamé parcourait le corps du pauvre Thomas qui se retenait vaillamment de ne pas vomir.
« De vous à moi, je ne suis pas sûre qu'il puisse répondre à vos besoins, si vous voyez ce que je veux dire... » Chuchota-t-elle d'un ton conspirateur.
« Non, en effet... » Ce fut tout ce qu'il put dire. Il allait sincèrement se faire une douche et se purifier intégralement ce soir.
Il se jura que la première chose qu'il ferait quand il deviendrai puissant politiquement, c'était de la faire disparaître. Cela fera des vacances. Et avec un peu de chance, il gagnera des voix et du soutien. Après tout, mis à part Fudge, qui aimait ce crapaud ?
N'attendant pas, en fait il ne voulait pas savoir ou entendre la réponse, il toqua à la porte et après avoir entendu un « entrez », il entra.
Il observa son nouvel environnement. Thomas devait avouer que même si Fudge était un ministre pitoyable, il était vraiment organisé et avait du goût. Tout était parfaitement rangé à sa place : chaque dossier se trouvait sur la pile correspondant à son sujet, les livres rangés par ordre alphabétique sur les étagères, le bureau en chêne du ministre était ordonné avec précision. Une bouteille de Fire-Whisky accompagnée de plusieurs verres, ornaient la vitrine derrière le bureau. Une cheminée chauffait la pièce à sa droite. Les couleurs grises pâles et bleues claires des murs s'harmonisaient parfaitement entre elles et avec le reste des meubles de la pièce. Deux tableaux montrant Hogwarts habillaient les deux parties du mur de chaque côté de la cheminée. Les fauteuils semblaient confortables. Thomas devait reconnaître que c'était plutôt agréable comme lieu.
Son regard se fixa ensuite sur l'homme de 60 ans assis dans le fauteuil derrière le bureau. Pas très grand, ses mains posées sur son ventre pas très...avantageux, il avait un visage ridé, plutôt sympathique (ou idiot selon Thomas) avec un front dégarni. Il portait un ensemble vert foncé, son chapeau melon et son manteau étaient posés à côté de lui.
L'homme se leva en souriant à sa vue. Il lui tendit la main. Thomas hésita à la prendre mais songea que cela était préférable de la lui serrer. Cela évitera toute tension future.
« Bienvenu, Lord Gaunt ! C'est un plaisir de faire votre connaissance ! »
« Moi de même, ministre Fudge ! » Répondit-il mielleusement.
Il mentait mais qu'importe, il ne le saurait jamais. Fudge l'invita à s'asseoir et Thomas refusa l'alcool que lui proposa son hôte. Il ignorait d'où venait ce whisky et il était hors de question de risquer de boire une potion. Le ministre se servit et sirota pendant un instant son verre avant de se concentrer sur son invité. Thomas se retint de lui envoyer un sort. Il détestait être ignoré.
« Je dois vous exprimer mon étonnement, Lord Gaunt. » Commença-t-il. « Quand j'ai reçu votre lettre, j'ai vraiment cru à une blague. »
« Comment ça ? » Fit mine de s'étonner Thomas.
« Et bien, les Gaunt ont tous été assassinés par Vous-Savez-Qui pendant la guerre. Apparemment, le Dark Lord ne voulait pas avoir affaire avec d'autres héritiers de Slytherin et s'est débarrassé de cette lignée pure et puissante. »
Thomas se retint de rire. Puissante ? Oh non, la consanguinité avait complètement détruit la ligné, magiquement comme physiquement (mentalement aussi). Cette famille autrefois puissante, riche et fière avait dépensé tout son or pour se retrouver presque à la rue en deux générations. Heureusement que les Gobelins avaient été là et avaient évité la catastrophe de la déchéance de la famille. Ils avaient interdit l'accès aux voûtes principales et avaient caché les objets importants, ne leur laissant que la plus petite voûte et de quoi subsister. Ainsi la famille s'était crue ruinée. Et les Gobelins attendaient dans l'ombre un hériter digne de la famille Gaunt, et donc de la famille Slytherin.
Si Voldemort n'avait pas tué les derniers et tarés, Gaunt lui-même l'aurait fait. Ils avaient discrédité la famille aux yeux des autres familles et seule Mérope Gaunt, sa mère qu'il avait fini par apprendre à aimer, avait essayé de restaurer leur fierté malgré son manque de magie. Ils n'avaient eu que ce qu'ils méritaient.
Tout ça pour dire que Fudge essayait juste de le brosser dans le sens du poil. Il n'y avait aucune chance qu'il ignore la déchéance des Gaunt. C'était bien parti, le ministre avait compris que Thomas était puissant et riche et il voulait faire une 'alliance'.
« La branche anglaise a été décimée mais pas la branche américaine. Nous sommes la vraie lignée des Gaunt. » Expliqua Thomas, satisfait de l'histoire inventée avec son intendant Hipkook. « Pendant la colonisation de l'Amérique, le frère aîné de la famille se décida à partir et il fut rapidement oublié. Le croyant mort, son frère prit sa place de Lord. Mais en réalité, il allait parfaitement bien et fonda la branche Gaunt aux États-Unis, la branche principale. Mais maintenant je suis le dernier de la branche principale et j'ai décidé de revenir dans la terre natale de mes ancêtres. »
« Je suis navré d'apprendre la mort de votre famille... »
« Ne vous en faite pas ministre Fudge, ils sont morts quand j'étais plus jeune et leurs amis m'ont élevé. J'ai eu une belle enfance. » Thomas sourit rêveusement faisant semblant d'être dans un souvenir heureux.
« Je suis ravi de l'entendre, my Lord. »
« Donc, je suis venu vous voir pour vous informer que la lignée Gaunt reprend son siège au sein du Magenmagot. Vous êtes le premier informé, ministre Fudge, je vous prie de faire preuve de discrétion et que vous m'apportiez votre soutien. »
« Vous pouvez compter sur moi, my Lord. Je serai heureux de vous soutenir lors de la prochaine séance du Magenmagot. Mais puis-je demander pourquoi avez-vous besoin de mon soutien ? »
« Je crains ce Dumbledore. »
« Dumbledore ? » Grogna Fudge.
« Oui. D'après les renseignements que j'ai recueillis, il était plutôt contre ma famille, la disant maléfique car provenant de Salazar Slytherin. »
« Êtes-vous maléfique ? »
« Le Test de l'Orbe m'indique que je suis plutôt noir, mais je n'ai rien contre les Créatures Magiques ou les Muggleborns. Après tout, aux États-Unis, on est plutôt ouverts d'esprit. »
Fudge frissonna à l'insulte cachée mais hocha la tête, compréhensif.
« Ne vous en faites pas, j'empêcherai Dumbledore de vous discréditer. Votre famille descend d'un fondateur, certes Dark Lord, mais il n'a aucun droit sur vous. De plus, je suis sûr que les familles sombres et grises et même certaines blanches vont être ravies du retour des Gaunt. »
Inclinant la tête, Thomas indiqua son accord. Ils se serrèrent la main concluant l'alliance et Thomas se leva.
« Je suis navré mais des affaires importantes m'attendent et je pense que vous êtes vous-même bien occupé. Je dois vous quitter mais nous nous reverrons au prochain Magenmagot. J'ai des idées qui apporteront des améliorations à notre monde. J'ai été enchanté de faire votre connaissance. »
« De même, my Lord. » Fudge sourit. « Bonne chance pour vous imposer à Dumbledore, il est puissant et terriblement intelligent. Méfiez-vous de lui. » Conseilla-t-il.
Thomas hocha positivement la tête avant de quitter le bureau de Fudge après avoir fait un dernier salut. Il évita soigneusement Ombrage, enfin plutôt il évita de frissonner de dégoût tandis qu'elle le relookait. Brrr...
Il soupira quand il fut dans l'ascenseur. Il avait réussi à avoir le soutien et la sympathie de Fudge. La première étape de son plan avait parfaitement bien marché. Maintenant, il allait devoir affronter l'inconnu. Cet homme, Enki Mucha, était sa prochaine étape.
OoO
Arrivé devant une simple porte en métal grise, Thomas vérifia qu'il était bien à sa destination.
Enki Mucha
Voilà ce qui était écrit sur le petit panneau de la porte. Satisfait qu'il n'ait pas besoin de vagabonder plus longtemps dans le ministère pour trouver son mystérieux interlocuteur, il toqua. La porte se déverrouilla dans un 'clac'. Comprenant l'invitation, Thomas entra. Fermant doucement la porte comme s'il avait peur que le bruit ameute une foule inexistante d'employés, il prit connaissance du lieu où il se trouvait. Il cligna des yeux. Une fois. Deux fois. Trois fois.
Thomas était surpris. Jamais il n'aurait cru que quelqu'un puisse posséder un bureau aussi...vide et sans âme. Des murs gris avec aucune possession personnelle encadraient la petite pièce. Un bureau en bois avec quelques stylos et feuilles et deux chaises simples étaient les seuls éléments physiques du bureau. Ce devait être un peu dérangeant de travailler dans un tel lieu. Pour Thomas, de telles conditions étaient inhumaines. Lui qui aimait son petit confort...
Ses yeux bleus rencontrèrent ceux chocolats de Mucha. Il s'autorisa à inspecter cet homme. Assis sur sa chaise, il avait une main posée sous son menton et souriait, trouvant tout l'enjeu de la situation amusante. Thomas ne fit que renifler. Pour l'instant, il était préférable de ne pas lâcher le moindre commentaire, il pouvait le trahir. Mucha avait des cheveux blonds vénitiens, parfaitement coiffés et soignés tombant sur ses yeux chocolats plissés. Il était beau, d'une beauté juvénile, pas celle qui pouvait faire chavirer les cœurs. Son visage montrait qu'il était jeune, sûrement 25 ans. Il avait un physique qui pouvait facilement s'oublier. Comment un homme de 25 ans pouvait-il le connaître ? Ils ne s'étaient jamais connus. Et il se serait souvenu d'un nom comme Mucha. Il n'était pas un Sangs-pur, ou alors d'une famille peu connue. Peut-être était-il un Sang-mêlé ou un Muggleborn. La seule chose que Thomas pouvait affirmer était qu'il n'était pas très riche, bien qu'il semble accorder une importance à son apparence.
Thomas était impatient de connaître cet homme. Sans vraiment attendre l'invitation, il s'assit sur l'autre chaise avec un mouvement de la tête.
« Comment savez-vous qui je suis ? » Demanda abruptement Thomas.
Autant aller droit au but. Il n'était pas là pour des politesses. Mucha laissa échapper un rire.
« Comme je le pensais, vous êtes direct ! »
« Répondez ! » Ordonna le Gaunt, commençant à perdre patience.
Il détestait qu'on se moque de lui. Et cet homme venait juste de passer outre sa question.
« Doucement... » Mucha leva ses mains dans un signe d'apaisement. « Je ne vais pas vous trahir ou quoi que soit d'autre. Je voulais vous rencontrer. »
« Comment vous croire ? »
L'homme leva son index et sourit. De sa main gauche, il sortit sa baguette. Thomas se tendit prêt à prendre la sienne pour se défendre au moindre faux mouvement. Il venait de revenir. Hors de question qu'il reparte sans n'avoir rien accompli.
« Moi, Enki Naël Mucha, jure sur mon sang, ma vie et ma magie que je ne trahirai pas Tom Marvolo Riddle, maintenant connu comme Thomas Carius Gaunt, je ne livrerai aucune informations. Je jure que j'apporterai mon aide pour sa cause car je crois en ses croyances. Ainsi soit-il. »
Un faisceau de magie blanc partit du corps de Mucha pour entrer dans son corps. Choqué, Thomas ne put qu'ouvrir la bouche bêtement. Cet homme ne faisait que le surprendre à chaque fois qu'il le voyait. Il était la seule personne à pouvoir se vanter d'avoir cloué le bec de l'ancien Dark Lord. Thomas ne s'était pas attendu à ce que Mucha aille aussi loin pour prouver sa confiance. Il aurait pu juste...faire un contrat magique. Mais non, il avait fait un serment sur sa propre vie et s'il trahissait sa 'voix', il mourrait dans d'atroces souffrances.
Mais une chose fit sourire Thomas. Mucha avait juré de le suivre et d'être son allié. Il était son premier véritable allié. Un allié auquel il pouvait confier sa vie. Mais avant de lui confier sa vie, il préférait le connaître et comprendre la raison qui l'avait poussé à faire un tel serment. Notamment à lui.
« Très bien... » Fit-il, calmé. « Je vous crois. Mais ça n'explique pas le fait de comment vous pouvez me connaître. »
« Simple, je suis un voyant. » Annonça Mucha comme si c'était l'évidence même.
Thomas s'étouffa dans sa salive. Pas vraiment gracieux pour un homme aussi parfait que lui. Mais il fallait le comprendre : il n'y avait que très peu de véritables voyants. En Angleterre, seuls les Lovegood étaient véritablement voyants. Enfin, c'est ce qu'il croyait jusqu'à maintenant. La majorité des voyants quittaient leur pays d'origine pour étudier en Grèce à Delphes auprès de la Pythie. C'était là-bas qu'il y avait la seule école de voyance du monde.
Il devait aussi avouer qu'il n'aimait pas vraiment les voyants, tout ça à cause d'une satanée prophétie qu'il savait maintenant fausse. Comment son autre lui avait-il pu croire que cette hippie engagée par Dumbledore pouvait faire de véritables prophéties ? Mais même fausse, il n'aimait pas l'idée que quelqu'un puisse connaître et diriger son futur.
Mais il ne pouvait pas dire non à un voyant qui lui proposait une alliance sans contrepartie. Avoir un voyant dans son camp était une bénédiction pour ses plans.
« Pour éviter de changer trop le futur, je n'interviendrai que si c'est nécessaire. Je garderai donc une majorité d'informations et si je dois en partager, je ne le ferai qu'avec vous et vous seul. » Prévint Mucha en tapotant de son index le bureau.
« Je comprends et ça me rassure. Compter sur quelqu'un qui peut m'empêcher de faire des catastrophes me rassure. » Mucha hocha la tête avec un sourire. « J'aimerais bien savoir qui vous êtes. Quelle est votre famille et d'où venez-vous ? Comment un voyant a-t-il pu passer inaperçu dans notre gouvernement ? »
« Ma famille est une famille Muggle anglaise plutôt pauvre. Je suis né avec le don de voyance et de magie. Mes parents m'ont tout de suite accepté, me considérant comme leur petit miracle. J'ai reçu ma lettre pour Delphes à mes 8 ans, là-bas les études commencent plus tôt, et je ne suis revenu qu'à mes 20 ans. »
« Et votre famille ? »
« Ma famille m'a suivi en Grèce pendant toute la période de mes études. Mais ils ont préféré rester à Delphes où la vie est bien plus agréable. Lors de mes 20 ans j'ai reçu une vision qui m'a montré que mon destin m'attendait en Angleterre. Je savais que je devais me cacher parmi la masse des Sorciers et progresser au sein du ministère afin de chercher le plus d'informations contre eux. Comme les Sorciers anglais ne m'ont jamais enregistré comme Sorcier et voyant, j'ai facilement pu mentir en leur disant que j'avais déménagé dans un autre pays et j'ai intégré les rangs du ministère. Je n'avais plus qu'une chose à faire : attendre mon heure. Et i mois, en juin, j'ai 'vu' votre arrivé et j'ai su que c'était vous que je devais soutenir. Cela fait 6 mois que je me prépare pour vous rencontrer. Et maintenant vous voilà ! On va pouvoir travailler sur la progression du futur ! »
Thomas fut satisfait de sa réponse et de son histoire.
« Puis-je tout de même savoir pourquoi vous allier à moi ? » S'enquit Thomas avant qu'il ne précise rapidement. « En dehors de la vision, je veux dire, il doit bien y avoir une raison pour me faire un serment. »
Cette fois Mucha hésita à répondre. Il dû comprendre que cela ne mènerait à nul part car il expliqua :
« Il y a deux raisons. La première vient de la vision. Quelque chose, ma magie je pense, me pousse à venir vers vous. »
Thomas plissa ses yeux mais ne dit rien, se contentant d'hocher la tête. Il n'était pas la personne la plus qualifiée pour comprendre la magie. Il n'était pas un spécialiste comme les Langues-de-plombs (ou autres). Donc si la magie agissait de cette façon, c'est que cela devait être fait. Pour lui c'était aussi simple que ça.
« La seconde raison est plus...personnelle. » Ajouta Mucha en se frottant les avants-bras.
« Personnelle ? C'est à dire ? »
« Ce monde...depuis que je suis entré dans le Monde Magique rien ne me semble juste. Tout semble faux, hypocrite. La politique des Sorciers est risible. Surtout dans certain pays comme l'Angleterre et depuis les cinquantaines dernières années la Russie ou l'URSS. »
« Quel type de politique ? »
« Je me doute que vous devez le savoir et le comprendre. Et à mon avis, vous avez pour but de changer cette politique. Le Monde Magique, surtout Sorcier, est raciste à un point qu'elle me rappelle la politique d'Hitler envers les Juifs ou encore le totalitarisme du communisme. Le monde Sorcier est une dictature. Un seul journal censuré par le ministère, le Chicaneur ne compte pas, il est considéré comme une revue fantastique. Une seule école avec une éducation contrôlée, la Magie Noire interdite par exemple. Des baguettes tracées chez les jeunes, comme pour les surveiller à longueur de journée. Mais surtout, il n'y a qu'un parti, pas de concurrence, et aucune démocratie. Le peuple ne vote pas pour choisir leur dirigeant, seul le Magenmagot le fait.
Je peux aussi parler du programme politique de ce parti et du ministre. Les Muggleborns ne sont que partiellement acceptés, les Sangs-purs respectant les traditions ancestrales sont de moins en moins nombreux et sont discriminés par les autres, les Sangs-mêlés sont perdus entre deux mondes et rien n'est fait pour les intégrer. Le ministère, j'inclus Dumbledore, font leur possible pour contrôler tout ce petit monde dissident. Ils ont l'approbation et le soutien de 90% du Magenmagot, donc des Sangs-purs qui ont rejeté les traditions. Ils essayent de repousser la concurrence, les 10% restants. Ceux-ci sont trop peu nombreux pour vraiment s'imposer. La majorité sont des Sangs-purs venant de Slytherin, considérés comme le mal absolu, ce qui est stupide. Ils arrivent à rester hors d'atteinte pour le moment grâce à leur richesse, comme pour les Malfoy, Nott ou Parkinson.
Le ministère contrôle facilement les Muggleborns car ils viennent d'entrer dans un nouveau monde qui n'est pas le leur. Perdus, ils se tournent pour la plupart vers ceux qui autorisent leur culture : Noël remplaçant Yule, par exemple. A cause de ça, les traditionalistes les détestent et inversement. De plus, le Test de l'Orbe interdit, ils ne peuvent apprendre la magie qui peut les rendre puissants. Avec ça, ils restent dans la ligne. Un contrôle absolu !
Mais maintenant, je pourrais parler des Créatures Magiques. Ce sont elles qui souffrent le plus du racisme. Pour les Créatures animales vivant dans des réserves, toute interaction avec l'extérieur est punissable de mort, comme les Centaures, ou bien elles sont chassées car jugées trop dangereuses, les Dragons pour ne citer qu'eux. Pour les Créatures humanoïde, comme les Loups-garous ou les Vampires, elles ont l'interdiction de travailler ou d'avoir des possessions.
Un des paradoxes de cette politique concerne les Vampires. Pour vivre, ils sont obligés de boire du sang. Contrairement à la croyance populaire, ils ne tuent pas quand ils boivent hormis s'ils sont assoiffés. Ils ne prennent que ce qu'ils ont besoin. Maintenant avec ces stupides lois, s'ils boivent du sang, ils sont tués car c'est un crime. Leur donner du sang volontairement est également interdit. Ainsi soit ils se conforment à la loi, s'assoiffent et perdent la tête et se font tuer, soit ils deviennent des hors-la-loi et chassent en se cachant. Toute cette situation est absurde en elle-même !
Et maintenant venons-en aux Sorciers qui deviennent magiquement puissants ou qui deviennent indépendants et n'ont pas encore la protection des 10 % de Sangs-purs traditionalistes. Le ministère s'en débarrasse. Soit en les assassinant puis en les faisant passer pour des accidents soit ils sont appelé Dark Lord. Dans ces cas là, ils sont envoyé à Azkaban ou ils disparaissent. Je pense sincèrement que c'est ce qui est arrivé à Harry Potter et à Ronald Weasley. Vous voyez ce que je veux dire ? »
Thomas hocha la tête doucement. Il réfléchissait à ce qu'avait dit Mucha. Tout ce qu'il avait mentionné était vrai, malheureusement. Le ministère faisait tout pour rester au pouvoir et être vénéré, il suffisait de lire les articles propagandistes de Rita Skeeter ! Ce monde était pourri et Thomas le savait. C'était pour cette raison qu'il était là. Il allait s'allier aux traditionalistes, se faisant passer pour l'américain qu'il était sensé être, il allait passer des lois contre toutes ces discriminations.
Il finit sur la dernière réflexion de Mucha. Il était vrai que les morts de Potter et du plus jeune garçon Weasley étaient extrêmement suspectes. Mais personne n'avait rien dit, bien trop heureux que le véritable Survivant, Neville Longbottom, soit en vie. Tout le monde avait accepté la parole divine de Dumbledore et de Lockhart sans aucune question. Tout le monde sauf les traditionalistes. Ils avaient tenté de pointer les quelques problèmes résidents dans l'histoire, comme par exemple : que faisait un putain de Basilic dans une école ?!
Mais personne n'avait questionné Dumbledore. Après tout, le divin Dumbledore était à Hogwarts, il était là pour protéger les enfants. Évidemment les quelques cas de pétrification étaient restées sous silence. En 6 mois Harry Potter avait été oublié, car maintenant inutile. Ronald Weasley n'avait plus vraiment été mentionné. Par contre Ginnevra Weasley avait été pleurée nationalement. Une pauvre innocente enfant victime d'un terrible Dark Lord. De ce fait, les Weasley avaient reçu une compensation, c'est à dire richesse et pouvoir, et siégeaient maintenant au Magenmagot. Lord Arthur Weasley et son héritier William s'étaient rangés avec Dumbledore.
Tout cela semblait complètement suspect pour Thomas. Pourquoi faire disparaître deux enfants ? Ginnevra ne comptait pas, car vu comment elle avait était acclamée, elle ne semblait qu'être une victime involontaire de tout ce complot. Pour Thomas, ces enfants, Potter et Weasley, commençaient à échapper d'une manière ou d'une autre à l'emprise de Dumbledore et ils avaient été supprimés. Peut-être en savaient-ils trop ? Ou que leurs magies respectives étaient bien trop puissantes ? Ces hypothèses resteraient pour toujours sans réponses.
Thomas savait très bien que la puissance magique était considérée comme dangereuse par Dumbledore. C'était pour lui comme de la concurrence à ses plans. Voilà pourquoi Thomas était devenu Voldemort. Créé de toute pièce par ce Directeur, il n'avait été qu'un pion gênant sur son échiquier.
« Je déteste cette politique. Et depuis 5 ans, je les espionne et je prends des notes. Tout me dégoûte. » Mucha renifla, son nez était retroussé. « Je présume que vous voulez tout changer et je VEUX vous aider. C'est la seule raison pour laquelle je suis encore en Angleterre. Sinon je serais resté en Grèce avec ma famille. Mais je ne peux pas abandonner les Créatures Magiques et autres à de terribles fins. »
« Je comprends et je partage votre avis. Je veux détruire cette politique et tout restaurer. J'y arriverai malgré toutes les difficultés qui m'attendent. »
« Je sais. » Mucha sourit. « Il faudra faire vite. Je sens la magie disparaître pour une raison qui m'échappe. »
« Je peux également le sentir...ce n'est pas flagrant mais de temps en temps je sens un frétillements dans mon noyau magique. »
La première fois que ça lui était arrivé, cinq mois plus tôt, il avait paniqué croyant qu'il allait devenir un Cracmol. Avec du recul, il avait compris ce que c'était : la Magie disparaissait lentement. Si ce monde continuait de vivre de cette façon, dans 50 ans il n'y aurait plus de magie.
« Si je puis demander une question personnelle, quelle est la couleur de votre noyau ? » S'intéressa Mucha. « J'ai ma petite idée mais je préfère vérifier. »
« Noire. Et vous ? Vous êtes un Muggleborn mais vous connaissez le Test de l'Orbe donc je suppose que vous savez votre couleur. »
« C'est exact. En rentrant à l'École de Voyance, ils nous font passer le Test. Je suis catégorisé Blanc. »
« Intéressant... » Rit Thomas, voyant toute les possibilités s'offrant à lui. « Je parie que ça vous ouvre des voies vers certains postes, monsieur Mucha. »
« Vous pariez bien. » S'amusa Mucha. « Demain, je demanderai un transfert pour mieux espionner : je ne voulais pas le faire tant que je ne vous avais pas parlé. »
Il eut un moment de silence où les deux hommes souriaient de manière complice. Cette discussion forgea des liens inébranlables. Tout les deux étaient donc détendus.
« Parlez-moi de vous, maintenant. » Mucha brisa le silence, sa voix était remplie de curiosité. « Comment quelqu'un d'aussi dur mais juste a pu devenir ce monstre qu'est Voldemort ? »
« Dumbledore. Tout est de sa faute. » Cracha Thomas ce nom haïssable avec haine.
Vu le regard chocolat brillant de colère de Mucha, il ne semblait pas non plus apprécier le vieil homme.
« Je suis un Sang-mêlé à Slytherin possédant un noyau noir et je suis brillant. C'est tout ce qui lui a fallu pour me haïr. »
« Qu'a-t-il fait ? »
« La raison pour laquelle je suis aussi dur est que j'ai vécu dans un orphelinat sans connaître la magie. J'étais...abusé et j'ai appris à me défendre. C'est pour ça que je n'aime pas les Muggles ni les préjugés. Et c'est aussi pour ça que je veux construire des orphelinats pour les enfants magiques abusés et orphelins. »
« Parfaitement logique. C'est quelque chose qui manque. »
« A mon entrée dans le Monde Magique, j'ai rapidement monté les échelons de la hiérarchie de Slytherin. Mon ascendance avec Salazar Slytherin a beaucoup aidé. Je me suis fait beaucoup d'amis fidèles, les premiers que j'avais. Si Dumbledore essaya de me faire virer, il n'y arriva pas. Il voulait se débarrasser de moi : j'étais plus puissant que lui et il refusait ça. C'est l'année suivant ma graduation, quand j'ai eu 18 ans, que je me suis fait avoir... »
Thomas soupira...il détestait se rappeler à quel point il avait été pris au piège facilement. Il s'en voulait et à cause de son erreur, beaucoup d'innocents avaient souffert.
« Dumbledore m'a tendu un piège. Un piège pourtant repérable mais je suis tombé dedans. Je voulais retrouver un objet appartenant à ma famille qui se trouvait chez Dumbledore. J'étais beaucoup trop confiant en mon pouvoir. Mais j'avais oublié une chose : je manquais d'expérience. Dumbledore s'en servit et je fus emprisonné dans un cercle runique. »
« Quel type de cercle runique ? » Mucha avait les sourcils froncés, concentré.
« Je l'ignore. J'ai l'hypothèse que Dumbledore est celui ayant créé ce rituel. Et je pense qu'il n'était pas au point. »
« Qu'est-ce qui vous fait dire cela ? »
« Son regard déçu qu'il a pris à la fin. Mais qu'importe, le résultat était celui attendu pas Dumbledore :terrible ! »
Thomas porta sa main sur son visage. Il cacha un tremblement de panique. Aussi stoïque qu'il était, l'évocation de ce rituel lui apportait une douleur insoutenable.
« Je pense que Dumbledore voulait que je sois magiquement restreint et lié à lui. Il voulait que je lui obéisse et pour ça il devait lier ma magie à lui. C'est un acte extrêmement douloureux. Mais comme je le disais, ça a raté. Je me suis 'coupé' en deux, on va dire. »
« Eum ? Coupé en deux ? Vous voulez dire... » Mucha finit sa phrase dans un murmure indistinct.
« C'est cela. Ma magie et mon esprit se sont séparés. C'est là que Voldemort est né. Il représente ma part de démons enfouis au fond de moi. Je précise que tout le monde porte ses démons cachés. Mais Dumbledore les a fait sortir et un être dénué de raison, de logique, possédant la moitié de ma magie, naquit. Dumbledore vit tout de suite un moyen d'en tirer des avantages : il décida de garder cet autre 'moi' qui paradoxalement ne l'était plus. Il avait de nouveaux plans pour lui, un plan lui permettant un jour de gouverner le Monde Magique. »
« Il avait...a...besoin d'un ennemi commun... » Murmura le blond vénitien.
« Avec un ennemi commun, il peut rallier tout les Sorciers, même ceux ayant des avis divergents, à sa cause. Dumbledore enferma ensuite mon vrai 'moi', donc moi-même, dans mon vieux journal pour toujours. C'est ce que je croyais en tout cas. J'ai passé presque 50 ans à trouver un moyen de m'échapper. Voler l'énergie vitale d'un Sorcier était le seul moyen que j'ai trouvé. »
« Et qui fut la victime ? »
« Ginnevra Weasley n'est pas vraiment une victime. D'accord, elle était une enfant, mais une enfant avec l'esprit perversifié par ses parents et Dumbledore. Pour le moment elle était inoffensive mais si elle avait grandi... »
« Comment le savez-vous ? »
« Pendant un an, elle m'a partagé ses souvenirs, ses pensées... »
« Ceci explique cela... » S'amusa Mucha.
« N'est-ce pas ? Enfin...Voldemort est maintenant une personne distincte. Depuis juin, nous sommes devenus deux personnes différentes. Prendre l'énergie vitale de cette enfant m'a permis de couper tout lien psychique avec lui. Jusque là, je voyais ce qui se passait à travers ses yeux. J'ai été témoin de ses atrocités. Et par sa faute, mes amis se sont enfuis ou se sont fait tués. Je ne me suis jamais senti aussi seul... »
Mucha pausa sa main chaude sur l'épaule de Thomas dans un geste de soutien.
« Je sais qu'il est encore en vie aujourd'hui, vous devez le savoir. » Il vit l'autre homme confirmer. « Et Dumbledore compte tenir sur son retour pour renforcer son pouvoir à travers le faux Survivant, Longbottom. »
« Je le savais ! Je savais que c'était un mensonge ! » S'écria Mucha en sautant sur ses jambes.
« Bien sûr ! J'ai pu voir qui a effacé Voldemort, Harry Potter, je remercie cet enfant et je regrette sa mort. J'aurais voulu le sauver, lui et son ami... »
« Ne vous en voulez pas, ce n'est pas de votre faute. » Il tenta de le rassurer.
« Voldemort est moi ! Si j'avais fait plus attention...si je n'avais pas accouru dans son piège... »
Thomas sursauta quand il sentit un coup sur son crane. Mucha le fusillait du regard.
« Pas d'auto-apitoiement ! Vous n'êtes en rien responsable ! Tout est de la faute de Dumbledore ! Et on est là pour régler tout ça ! On va détruire Voldemort, Dumbledore et ce ministère ! Comptez sur moi ! Et si vous avez un moment de faiblesse, je serai là pour vous botter les fesses et vous remettre sur le droit chemin ! »
Thomas éclata de rire devant la franchise du jeune homme. Cela faisait si longtemps qu'on ne lui avait pas parlé de cette manière ! Cela lui avait manqué. Mucha était sûrement quelqu'un sur qui il pourrait se reposer dans l'avenir. Peut-être deviendraient-ils amis ?
« Je vous crois... »
« Je l'espère bien ! Sinon comment coopérer ? » Mucha se rassit, un peu calmé. « Au fait...j'avais une question. Pourquoi Lord Gaunt ? Je sais que vous êtes relié par votre mère, j'ai fait mes recherches, mais pourquoi pas Lord Slytherin ? La famille Gaunt descend de cette famille et vous seriez beaucoup plus puissant politiquement avec ce nom ! »
« Je le sais, j'ai demandé aux Gobelins le titre de seigneurie. Ils sont de précieux alliés qu'il ne faut pas négliger, après tout ils gouvernent sur l'économie mondiale du Monde Magique. Ils acceptent n'importe qui comme client, même les Créatures Magiques. Il est donc stupide de les emmerder comme le font les Sorciers et puis c'est un peuple guerrier puissant... » Remarquant qu'il tergiversait, il se reprit. « Bref, tout ça pour dire que les Gobelins m'ont annoncé que j'appartenais à la famille secondaire des Slytherin. Les Gaunt proviennent du deuxième fils de Salazar Slytherin, de l'union de Gailhart et Baal Gaunt. »
« Oh ! Je ne m'y attendais pas... Qui est la famille principale ? »
« Je l'ignore, ils ne m'ont rien dit. Un sceau de secret est posé sur le nom de cette famille et seul un membre de cette famille peut me dévoiler leur secret. »
« Je vois... »
Il eut un moment de réflexions silencieuses. Thomas réfléchissait à ses plans, les ajustant en intégrant son nouvel allié, en plus du jeune employé de plus tôt. Il soupira. Si certaines choses étaient simplifiées, comme l'infiltration dans des postes pour Sorciers Blancs, d'autres restaient encore floues. Il ignorait par exemple si les traditionalistes allaient l'accepter sans se poser de questions. Il était pour eux un étranger américain portant le nom et le titre d'une vieille famille anglaise considérée comme disparue. Il pourrait être accusé d'usurpation...
« Lord Gaunt... » Interpella soudainement Mucha, le tirant de ses pensées négatives.
« Oui ? »
« Je pense que nous allons beaucoup nous côtoyer dans les prochaines années alors tutoyez-moi et appelez-moi par mon prénom quand nous sommes en privé. Mais il faut que personne ne sache qu'on est reliés. »
Surpris, Thomas cligna des yeux. Il n'aurait jamais cru que Mucha, non, Enki l'autorise à l'appeler aussi vite par son prénom. N'était-il pas dégoûté par ce qu'il était ? Mentalement, il se gifla. Bien sûr que non, Enki ne l'était pas ! Sinon pourquoi lui offrirait-il son aide ? Thomas se promit de ne pas briser cette amitié, il devait la protéger et ne pas la gâcher. Qu'importe ce que réservait l'avenir !
« Très bien, Enki ! Fait de même. Je suis Thomas et non Lord Gaunt. » Thomas sourit, heureux d'avoir un ami.
Après tant d'années enfermé dans un journal, il avait du mal à rester seul. La solitude lui pesait.
« C'est un bonheur Tommy ! »
« Tommy ?! » S'indigna Thomas.
Un surnom ? Quoi ? Ah mais pas question ! Tommy n'était pas un surnom pour un être aussi spécial que lui ! Cela lui donnerait l'air d'être un chaton ! Et non un Lord considéré comme puissant ! Comment s'imposer si un tel nom se faisait connaître ? Cela serait la honte !
Mais Thomas ne put s'empêcher de rire. Cela faisait si longtemps qu'il ne s'était pas senti aussi libre ! Quel plaisir ! Une vague de chaleur circula dans son corps. Il se sentait vraiment revivre. Maintenant qu'il avait quelqu'un avec lui, une personne de confiance, une personne qu'il pouvait considérer comme un ami, il se sentait prêt à affronter le monde.
Que le Monde Magique se tienne prêt, Enki Mucha et Thomas Gaunt entraient en scène.
OoO
Et voilà un nouveau chapitre de terminé! Avec l'entrée en scène officielle de Tom! Beaucoup de petits curieux m'ont demandé ce qu'il devenait, et bien voilà, il se prépara à affronter le monde! J'adore mon personnage d'Enki Mucha, j'espère que vous aussi, je le trouve siiiii classe! (Actuellement, j'ai des coeurs dans les yeux).
Sinon, c'est tout pour moi, bonne lecture et à dans deux semaine! Et surtout rester en bonne santé avec tout le bordel symphonique autour du confinement et du coronavirus. (Cette année va rester dans les annales, les gens!) Et merci pour toutes vos reviews, cela me met de bonne humeur.
