Titre: Signe du Serpentaire

Auteure: Elfelmira

Genre: Mystère, Amitié, Famille

Résumé: Fin de la deuxième année, Ginny a été enlevée dans la Chambre des Secrets. Lockhart, Ron et Harry partent à sa recherche. Or le professeur, afin de s'accaparer toute la gloire, brise les baguettes des deux amis et les emprisonne dans la Chambre. Se retrouvant au centre d'un complot, ils vont devoir apprendre à survivre, seuls ou presque. Ils vont apprendre à voir au delà des apparences et de la Magie elle-même... L'année du Serpentaire arrive...

Bashing: Dumby, Hermione, les Weasley (on les aime ceux-là) sauf les jumeaux, pour eux je pourrais jamais y arriver... Alors je sais, je fais pas mal de bashing sur ces personnes tout simplement parce que je ne suis pas très fan d'eux. Il y a une exception pour Hermione, j'adore ce personnage mais je trouve que le nombre de bashing concernant Hermione sont peu nombreux et que Ron s'en prend toujours plein la gueule. Alors j'inverse, Ron sera un gentil et si ça ne vous plaît pas…bah…pas grave !

Attention: Les événements de la première et deuxième année (sauf la fin) correspondent aux livres ou films. Les passés d'Harry et Ron seront modifiés à ma façon, donc pas de cris. Il est possible qu'il y ait de l'humour sarcastique comme je l'aime. Et enfin, pour les couples, je ne sais pas encore. Mais ce qui est sûr c'est que c'est un slash. On verra. Risque de spoil mais bon, comme tout le monde connaît Harry Potter, on s'en fou un peu…

Couple : BZ/HP, je ne sais pas encore pour Ron, j'hésite pour un RW/DM ou un RW/DG, ça reste à voir.

Alors, petite information supplémentaire, je remercie ma Beta, Cuicuit, pour m'avoir corrigée et relue. Pour l'instant pub, je vous invite à aller lire ce qu'elle a écrit sur wattpad, c'est magnifique !

Ni Harry Potter (le livre et le film) ni les personnages ne m'appartiennent, ils sont à JKR. Voilà voilà.

« Parole »

« Fourchelangue »

« langage des animaux »

OoO

Partie 1 :

Chapitre 7 :

Le temps change, les gens aussi

OoO

« Je veux mourir... »

« Non. »

« Je sens mon corps me lâcher... »

« Il est toujours là. »

« Mon esprit me quitte... »

« Tu parlerais pas s'il était parti. »

« Ma mort est proche... »

« Arrête d'être dans le mélodramatique ! »

« Laisse moi mourir... »

« C'était un entraînement ! »

« C'était l'enfer... »

« Tu es dans l'emphase ! »

« Je suis sûr qu'ils ont pour but de nous tuer... »

« Ron...c'était juste un entraînement pour faire de simples bouboules de feu... »

« C'était de grosses boubou...Hey ! Harry ! Tu pourrais compatir ! J'ai souffert, moi ! »

Harry soupira et passa une main sur son visage avec désespoir. Ron était ce que l'on appelait plus communément un cas désespéré...ou quelqu'un qui aimait juste embêter le monde...au choix. Harry devrait être habitué au comportement de son grand frère mais cela restait toujours aussi énervant.

Ron aimait, ou plutôt c'était devenu son passe-temps, de se plaindre sur la difficulté de son apprentissage, notamment de ses entraînements journaliers physiques. Harry savait qu'il accueillait avec enjouement les leçons de son élément, de son don et il venait tout juste de commencer le maniement du katana. Le dit katana était devenu l'arme préférée de Ron après avoir un peu trop lu de romans japonais sur les Samouraï...depuis il les idéalisait. D'où son amour pour le katana. Et peut-être car c'était la seule arme capable de supporter la puissance de son feu...Cela pouvait jouer. Pour conclure, Ron paradait avec son tout nouveau katana avec fierté.

Mais il devait d'abord apprendre à le manier. Ce qui expliquait pourquoi Ron se trouvait pantelant au sol, les bras en croix respirant comme un bœuf. Harry 'voyait' son aura devant lui.

« C'est trop dur... » Gémit Ron avec une fausse souffrance. « Godric est un tortionnaire... »

Harry ricana, amusé par le tourment de son grand frère. Il avait 'observé' pendant des heures, assis, Godric enseignait à Ron une voie pour fusionner son katana à son feu. Ron devait tenter de créer des balles de feu par l'intermédiaire de son sabre. Et il s'avérait que c'était bien plus difficile que prévu. Harry aimait 'voir' l'aura de Ron et de son élément, cela faisait un magnifique éclat brillant jaune orangé autour de lui. Le petit brun adorait le sentiment rassurant qui s'en dégageait. C'était une raison pour laquelle il était souvent assis à 'regarder' l'entraînement de Ron. Du moins quand Salazar n'était pas trop occupé à le tortu...à lui enseigner. Lapsus.

« Harry...viens m'aider...je peux pas me lever... » Appela une voix vacillante.

« Tu ressembles à un vieux avant l'heure. » Rit Harry avec franchise.

« Ris, ris...Tu verras quand ça sera ton tour ! » Ronchonna Ron.

Harry 'vit' son aura bouger, signe qu'il essayait de se lever. Mais les courbatures lui rappelèrent de ne pas bouger et Ron retourna s'étaler sur le sol dans un mouvement tout sauf gracieux. Le petit brun s'approcha de Ron et l'aida à se remettre sur ses pieds. Le plus grand se servit de lui comme une béquille. Il enroula son bras autour de ses épaules.

« Je sais, je sais...Sal va bientôt m'enseigner le maniement des doubles dagues. »

« Ah ! Tu vas souffrir ! Ma vengeance est mienne ! »

Ron partit dans un rire semi-démoniaque, semi-psychopathe. Harry fit la moue. C'était injuste. Pourquoi ne pouvait-il pas le soutenir ? Bon, avec relativité, Harry ne le faisait pas non plus et s'amusait à se moquer de lui, de sa fatigue et de ses plaintes. Elles étaient souvent très originales !

Harry sentit de petites pattes passant par son bras nu pour aller se percher sur Ron. C'était Solange. Le petit brun suivit des yeux la petite aura bleue très claire dénuée de toute magie. Cette petite souris était vraiment amusante, songea Harry. Il trouvait ça dommage qu'il ne puisse la comprendre, il aurait bien voulut. D'après Ron, Solange avait des conversations intéressantes et apportait des conseils avisés. Ron se plaignait parfois que sa souris se convertissait en une mère poule.

Harry, jusqu'à présent, n'aurait jamais cru qu'une souris puisse être aussi intelligente. Comme quoi, son manque de connaissances se reflétait. Mais c'est dans ses moments, quand il voyait la relation amicale entre les deux, que Hedwige, sa sublime chouette neige aux yeux ambres intelligents, lui manquait. Il aurait aimé comprendre sa chère et première amie.

Il entendit Ron parler à Solange d'un murmure familier mais incompréhensible. C'était un mélange de sons et de couinements. Mais c'était rassurant et amusant à écouter.

« Mwaaa... » Bailla Ron en se couvrant la bouche. « Je suis épuisé. Un bon bain et au lit ! »

« Et un bon repas ? » Taquina Harry en envoyant une pichenette sur le bras autour de son épaule.

Solange couina d'amusement.

« Tu vas faire cette blague à chaque fois ? Cela devient répétitif...et vexant aussi. » Souffla Ron ennuyé par cette blague récurrente.

« Oh mais où serait l'intérêt ? C'est vraiment extrêmement drôle de te 'voir' renâcler contre la nourriture 'sans goût'. »

« C'est ça, moque toi ! Qu'ai-je fait au ciel et à Médée pour mériter ça ? » Gémit Ron.

Il est vrai que le sujet de la nourriture était devenu un terrain délicat pour le rouquin. Lui qui aimait tellement manger les sucreries, se retrouvait maintenant sans rien sentir. Ron lui avait expliqué que la nourriture n'avait pas de goût. Encore et toujours. Qu'importe ce qu'il avait essayé, rien n'avait de goût. Le pauvre Ron déplorait cette perte. Par conséquent et d'une manière assez logique, Ron détestait maintenant manger et ne se nourrissait que du strict minimum. Des fois, il fallait que Godric, Sal et lui-même le forcent à manger. Mais c'était toujours une source de rire, de le voir renifler avec dégoût face à la nourriture. En fait, voir cette haine nouvelle à l'encontre de quelque chose qu'il avait vénéré était très drôle. Ron avait bien changé sur ce point, comme d'autres, songea Harry.

« La prochaine fois, on essaye de te faire manger du poisson avec de la sauce pistache et soja et un mélange de poids cassées et de concombres au chocolat et au poivre ! » S'écria Harry excité.

Pour Sal et Harry, donner des aliments stupides et n'allant pas ensemble à Ron et à l'occasion à Godric, qui avait le même problème que Ron, était devenu un véritable jeu. Presque un challenge en fait. Le but était de leur faire avaler ces aliments sans que les deux autres ne remarquent le mélange immonde. Absolument hilarant !

« NON ! Pas question ! Je refuse ! Gooooooodriiiiiiic ! Ils recommencent ! »

Harry entendit un piaillement paniqué puis un claquement d'ailes. Harry 'vit' une aura rouge brillante s'enfuir à travers le mur, indiquant que Godric prenait le passage secret lié directement avec le bureau du directeur. Passage accessible uniquement pour Godric.

« Godric ! Traître ! M'abandonne pas ! Gooodriiic ! » La voix plaintive de Ron se perdit dans un flot d'insultes indistinctes.

« Allons, allons...un peu de calme...j'ai sommeil...» Déclara Salazar de son poste d'observation.

Harry tourna son attention vers la longue aura argentée du serpent. Depuis le début de l'hiver, Salazar était bien plus paresseux qu'à l'accoutumé : il était en période d'hibernation et son activité s'était réduite. Il ne s'éveillait que quand on avait besoin de lui et pour les leçons d'Harry. Sinon, il restait là et dormait toute la journée.

Harry put presque sentir le regard meurtrier de Ron sur Salazar.

« Ils sont bien, les merveilleux Fondateurs, l'un pionce et l'autre fuit lâchement... »Railla le rouquin en se laissant tomber sur le canapé en gémissant à ses courbatures. « C'est d'un pathétique... »

« Non...c'est de la survie. » Relativisa le gros serpent avec une fausse sagesse.

« Sally, je vais chercher à manger et une potion contre les courbatures de Ron. »

« Pas de problème, mon petit... » Le sifflement d'amour de Salazar le fit sourire.

Cela faisait du bien de se sentir aimé et non être considéré comme un esclave ou de la chair à canon. En se dirigeant vers la cuisine, il entendit Ron continuait à se plaindre.

« Alors, là c'est de l'injustice ! Pourquoi tu dis rien quand il t'appelle 'Sally' ? Quand Godric et moi le disons, tu cherches à nous tuer ! C'est du favoritisme ! »

« Parce qu'Harry est trop mignon ! Et adorable ! Un petit ange... » Salazar continua dans sa lancée lyrique.

« C'est surtout un petit manipulateur... » Grinça des dents le garçon.

« J'ai entendu, Ron ! » S'écria Harry avec amusement depuis la cuisine.

Comme il se sentait d'âme charitable, il ne prit que des fruits consommables et une potion de soins. Il ferait ses mélanges étranges plus tard. Pour le moment son cobaye était de mauvaise humeur.

« C'est fait pour ! » Bougonna son grand frère.

Harry retourna dans le salon et lui donna la potion. Ron l'avala d'une traite. Un point positif d'avoir perdu le goût : il n'était plus capable de sentir l'horrible goût des potions. Puis Ron se servit d'une poire en marmonnant un 'merci'.

Harry s'assit sur le canapé et se pelotonna contre Ron. Bien qu'il soit moins timide et plus affirmé depuis juin, il aimait les câlins. On pouvait le traiter de bébé mais il s'en fichait, il n'avait jamais eu d'enfance. Et maintenant, il avait un grand frère, une personne (serpent) qu'il pouvait considérer comme son père et un oncle ronchon. C'était tout ce dont il avait besoin. Et peut-être un jour il pourrait rencontrer Médée en personne, songea-t-il avec espoir. La magie lui avait toujours fait penser à une mère protectrice. Donc Médée devait être une mère aimante.

Il ignorait s'il voulait 'voir' Serpentaire. Il était à l'origine de la fraction du monde en diverses catégories. Pourtant Harry ne pouvait lui en vouloir vraiment, Serpentaire avait juste fait une crise d''adolescence' plutôt violente sans penser aux conséquences. Et puis maintenant, Harry et Ron étaient liés par le Signe. C'était grâce à lui qu'il avait trouvé une vraie famille. Le petit brun était donc partagé.

« Mon petit. »Appela Salazar. « Demain commence ton entraînement aux dagues. Ta vision est maintenant optimale. »

Harry hocha la tête, excité. Jusqu'à aujourd'hui, il avait juste appris à se déplacer et à reconnaître les auras. Il avait repris les basiques de l'enseignement magique : les cultures, l'histoire, les potions...Dites potions qui étaient les plus compliquées pour lui : il ne pouvait pas voir les ingrédients, juste les connaître au toucher. Mais après quatre mois d'essais, il avait fini par s'y habituer. Maintenant, il se sentait prêt pour passer au maniement des armes.

Il n'avait pas encore, malheureusement, eu accès à son élément, mais il supposait que s'il savait déjà utiliser ses dagues, il pourrait fusionner plus facilement son élément à ses lames. Il y serait déjà habitué, contrairement à Ron.

« Je suis prêt ! » Annonça Harry avec détermination.

OoO

« Tu dois tenir tes lames plus fermement. Serre tes poings autour des poignées. » Conseilla encore Salazar.

Harry souffla, dépité par sa performance. Cela faisait deux jours qu'il avait débuté son entraînement. Il avait reçu à Noël, un mois plus tôt, une paire de dagues. Le garçon avait été enchanté par ce présent. Il avait remarqué qu'elles étaient magiques, l'une avait une aura bleue claire et l'autre bleue foncée. Elles étaient incassables et résistantes au froid, spécialement faites pour lui. Il avait tout de suite eu envie d'apprendre à les utiliser.

Et maintenant qu'il y était, il était incapable de maintenir une prise suffisante sans les faire tomber après un ou deux échanges avec Salazar. C'était frustrant.

Il agrippa les poignées, bien décidé à ne pas les faire tomber et se mit en garde, de profil avec une main devant son visage et l'autre prêt de son ventre. Il devait protéger ses points faibles.

Il ne bougea pas, 'regardant' d'où allait venir le prochain coup. Une vive lueur passa à sa gauche. Il tendit sa main gauche mais la lueur se retrouva vite à sa droite. Il n'eut pas le temps de parer qu'il se retrouva au sol, une de ses dagues s'envolant à quelques mètres de lui. Harry fit la moue en se relevant.

« Tu n'as pas de force, mon petit. Tu n'en auras sûrement jamais. Ne compte pas sur ça mais sur ton agilité et ta rapidité. Les dagues ne sont pas des armes de forces. Compris ? »

Harry ne put que lâcher un agrément entre ses dents. Il était bien trop épuisé pour parler. Depuis ce matin il essayait, ne s'arrêtant que pour manger et boire.

« On recommence ! »

Le petit brun se retrouva de nouveau en garde. Il ferma les yeux et se concentra. Les rouvrant, il étendit au maximum sa vision devant lui. Il attendit. Il 'vit' la lueur argentée de Salazar devant lui en un instant. Il eut juste le temps de se baisser et parvint pour la première fois à effleurer les écailles du serpent. Il ressentit une brève fierté. Trop tard, il remarqua quelque chose venir dans son dos et le revoilà encore au sol.

« Ne focalise pas ta vision devant toi. » Annonça le Basilic en l'aidant à se relever. « Tu as un don qui te permet de 'voir' à 360 degrés. »

« Je sais...mais c'est dur de ne pas se concentrer que sur une chose. »

« Ne pense pas que quand quelqu'un va t'attaquer, il va patienter sagement. Il va te prendre en traître. » Salazar parlait avec expérience. « Ne t'inquiète pas, cela prend un certain temps avant de s'habituer à une vision parfaitement circulaire. C'est plutôt épuisant au début. Encore ! »

Une fois de plus, Harry exécuta un nouvel enchaînement contre Salazar. Et pour ne pas changer, il se retrouva à terre, repoussé par la queue du serpent. Harry sentit son ventre le lancer. Oh, il allait avoir un hématome. Génial. Juste ce qui lui manquait.

« Pourquoi je n'arrive jamais à garder mes dagues dans mes mains ? » S'agaça Harry en tapant son pied gauche contre le sol froid de la Chambre.

« Il faut de la force dans tes bras. Ce n'est pas en deux jours que ça marchera, ne sois pas impatient. »

« C'est frustrant... »

« Écoute, mon petit, il faut environ trois mois avant que les signes de ton entraînement ne se voient réellement. Ta poigne va se renforcer, c'est pour cette raison que je te demande de faire des exercices de renforcement musculaire ! » Puis le Basilic rajouta avec un ton de confidence. « Et si ça peut t'apaiser, le piaf fait la même chose avec Ron. Vous êtes deux à souffrir comme ça. »

Harry ricana un peu. Si Salazar était dur dans son apprentissage, Godric était un véritable tortionnaire. Ron n'avait vraiment pas de chance.

Harry tourna sa tête vers le fond de la Chambre, là où Godric et Ron se trouvaient. Leur aura était fixe. Cette fois, Ron n'apprenait pas à utiliser son sabre. Son but était de créer un petit volcan. Godric voulait qu'il maîtrise le magna aussi bien qu'il le faisait avec son feu. Ensuite, la deuxième étape serait de fusionner magna, feu et sabre.

« On recommence ! »

Harry gémit de désespoir. Quel monde cruel !

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Harry bailla. Il cligna des yeux et adapta sa vision à l'ensemble de la Chambre. Il passa une main sur son visage, tentant de rester éveillé. Il avait son dos pressé contre le mur. Il attendait Ron.

Cela faisait tout juste un an qu'ils étaient « bloqués » dans la Chambre. Et Ron voulait rendre hommage à Ginny. Bien que son rôle n'ait pas été tout à fait clair vis à vis de son grand frère, Ron l'aimait. Pour lui, elle avait juste été totalement manipulée par sa famille et Dumbledore. Elle était elle-même une victime. Harry savait que Ron tentait de se convaincre. Cela le rassurait. Jusqu'à présent, Ron n'était jamais entré dans la crypte, il n'en avait jamais eu le courage. Harry songea qu'il déniait parfois la réalité. Pour le petit brun, Ginny n'était pas aussi innocente que Ron voulait le croire. Mais Harry n'avait rien dit. Il était hors de question de blesser son grand frère.

Aujourd'hui, le jour de l'anniversaire de la mort de Ginny, Ron était venu lui demander de l'accompagner dans la crypte. Pour l'occasion, Salazar et Godric leur avaient donné une journée de repos. Harry avait accepté et c'était pour cela qu'il s'était levé très tôt. Ron devait arriver d'un moment à l'autre.

« Harry ! »

En parlant du loup.

« Grand frère. »

Il 'vit' la lueur de Ron s'approcher de lui. Puis le rouquin l'entraîna contre son torse. Harry bouda quand il se rendit compte que Ron avait ENCORE grandi. Pourquoi pas lui ? Il savait que les abus causés par les Dursley étaient importants mais il ignorait que cela pourrait retarder autant sa croissance ! Il voulait être grand aussi ! Malheureusement, il savait que cela ne serait pas le cas, Salazar et Godric avaient été clairs : il grandirait peu.

Cependant, cela ne semblait gêner aucun des trois. Apparemment, ils aimaient bien le pouponner et sa taille le leur permettait. Harry était content : recevoir de l'attention, il en avait toujours rêvé.

« Tu te sens prêt ? » S'enquit Harry.

Il 'observa' l'aura interne de Ron qui clignotait, signe de sa nervosité.

« Oui. Allons-y ! »

Ron prit les devants et les deux parcoururent la Chambre. Ils arrivèrent devant les tuyaux et s'y engouffrèrent. Ils marchèrent en compagnie d'insectes, de rats et souris, les pieds pataugeant dans de l'eau qu'Harry considérait comme impropre et non-potable.

Le couinement de Solange, reposant sur l'épaule de Ron, comblait le silence presque religieux. Un dialogue habituel s'ensuivit entre les deux amis.

« On y est. » Affirma Ron en s'arrêtant.

Harry laissa son 'regard' vagabonder. Il discerna une sorte d'ouverture au beau milieu du couloir. Aucune porte ne séparait la crypte du tuyau. Le petit brun remarqua une aura noire et puissante qui en sortait. Cela devait être un sort de scellage catégorisé 'noir'. Cela donna à Harry un frisson. Cette aura avait un côté dérangeant, lié à la mort.

Ron agrippa son bras, cherchant du réconfort. Il pouvait également sentir quelque chose de malsain venant de ce lieu. Prenant sa respiration, Harry fit un pas en avant et les deux se retrouvèrent dans la crypte.

Ron lui indiqua qu'il y avait un caveau en pierre au centre d'une crypte qui ressemblait plus à une grotte.

Le plus grand lâcha son bras avant de s'approcher du caveau. Il posa sa main dessus. Pendant un instant, il ne se passa rien ce qui inquiéta Harry. Ron était-il parti trop loin dans ses souvenirs pour revenir dans le monde réel ? Soudain Ron tomba à genoux et laissa échapper un sanglot, puis un autre. Il ramena ses mains sur son visage, tentant de les étouffer.

Harry se sentit mal pour son grand frère. Il marcha doucement, essayant de faire le moins de bruit possible. Puis, il se serra contre Ron, lui apportant son soutien silencieux. Ils restèrent sans rien dire pendant quelques minutes.

« Je le sais. » Murmura soudainement Ron. « Je sais que Ginny était avec eux. » Il cracha le dernier mot avec haine. « Mais je ne peux m'empêcher de dire qu'elle a été manipulée par des tarés ne voyant pas plus loin que le pouvoir...je ne peux pas m'empêcher de penser qu'elle était juste trop jeune pour comprendre ce qu'ont dit ses parents... »

« C'est normal...c'est ta sœur... » Le rassura Harry en passant une main dans son dos. « Il est légitime que tu penses cela. »

« Harry... » Ron repartit dans un sanglot. « Ils m'ont tous trahi...tous...mes frères, ma mère, mon père...et j'ignore si Fred et Georges sont de mon côté... »

Sa voix se brisa et Harry se serra davantage contre lui. Lui aussi ressentait leur trahison. Molly et Arthur Weasley l'avaient accueilli chez eux comme s'il faisait partie de leur famille. Il avait enfin cru comprendre ce qu'était l'amour d'une famille. Apprendre que ceux-ci ne l'aimaient que pour l'argent et la gloire faisait mal. Terriblement. Cela devait être encore pire pour Ron.

« Me détester...me détester juste pour la couleur de mon noyau...vouloir me tuer juste pour cela... »

Les deux garçons avaient rapidement compris que Lockhart travaillait pour Dumbledore. Que ces deux là avaient tout préparé pour se débarrasser d'eux d'une manière ou d'une autre. Les Weasley étaient également complices.

« Je les hais, je les HAIS ! » Cria Ron faisant sursauter Harry. « Ils ont tout gâché ! L'amour qu'ils ont pour leurs enfants n'est que du vent, de l'hypocrisie ! »

Harry commença à avoir chaud et il réalisa que Ron, en s'énervant, perdait le contrôle de son feu. Le petit brun tenta de raisonner son frère, il le secoua, en vain.

« Ça fait mal, Harry, comment ont-ils osé ? Comment ont-ils osé nous faire ça ? »

« Ron, je t'en prie, calme toi ! » Paniqua Harry.

Le plus petit lâcha le bras maintenant brûlant de Ron. Il attrapa Solange dans sa main pour la mettre en sûreté. Il transpirait abondamment à présent.

« Je les hais... »

« Ron ! Arrête ! »

Mais Ron continuait, bien trop enfoncé dans sa rage. Son feu l'entourait entièrement. C'était magnifique et terrifiant. Et beaucoup plus puissant que sa première perte de contrôle. Le feu l'enveloppait comme un manteau protecteur flamboyant et tournoyait autour de lui. Les couleurs donnaient un spectacle splendide à ses yeux. La chaleur grimpa. Harry paniquait de plus en plus. Il ne savait pas quoi faire pour ramener Ron à lui.

Une flamme lécha soudainement son bras droit. Sursautant vers l'arrière, il cria de douleur. Il plaqua son bras contre son torse et recula le plus loin possible des flammes. Il appela encore Ron. En vain. Que devait-il faire ?

Il avait chaud, terriblement. Il suffoquait : l'air lui manquait et ses poumons brûlaient. Cela faisait mal. Harry sanglota. Trop chaud. Il avait beaucoup trop chaud. Il voulait du froid, de la fraîcheur.

Une vague glaciale l'inonda soudainement. Il cria de surprise. Qu'est-ce que c'était ? Ses yeux s'écarquillèrent quand il 'vit' des flammes destructrices se diriger vers Solange et lui. Non...il ne voulait pas finir brûlé ! Il ne voulait pas abandonner Ron ! Pas maintenant.

Le froid s'empara de lui, un froid bienfaisant. Il traversa tout son être jusqu'au bout des doigts et des orteils. Harry plaça ses main devant lui, en protection.

Le petit brun ouvrit la bouche et cria :

« RON ! »

C'est à cet instant que quelque chose sembla se libérer de son corps, comme si une porte venait de s'ouvrir. Harry se sentit libre et ferma les yeux, se laissant porter par la vague glaciale qui s'échappait de lui. Il accueillit ce froid avec plaisir. Puis il ouvrit les yeux et resta stupéfié.

Devant lui, deux couleurs s'affrontaient : le feu jaune orangé de Ron et le bleu glace venant de lui. Deux forces se faisaient face, une brûlante contre une glaciale. Les couleurs tournoyaient, se fracassaient l'une contre l'autre. Elles étaient de force égale. Autour de lui, tout était de ce même bleu et tout était froid. Harry comprit soudainement. Il ouvrit la bouche avec choc.

Il avait débloqué son pouvoir d'élément : l'eau et la glace. Dans la panique, il avait cherché à se protéger et l'émotion puissante qui l'avait envahi avait brisé les chaînes qui retenaient son don.

Harry remarqua que la couleur feu de Ron commençait à s'estomper. Avait-il repris ses esprits ? Le garçon l'espérait. Il n'avait pas envie de se battre contre son frère de cette manière.

« Harry... ? » La voix de Ron raisonna dans le nouveau silence. « Oh par Médée ! J'ai recommencé ! Comment... ? »

Le petit brun entendit les pas de Ron se précipiter vers lui. Il sut que Ron manqua de glisser sur la glace quand un petit « flich » traversa la crypte. Puis le rouquin se retrouva à ses côtés, posant sa main sur son bras brûlé.

« Qu'ai-je fait ? Ça va, Harry ? Dis moi que tu n'as mal nul part ailleurs ! » Supplia-t-il.

« Non, seul mon bras... »

« Oh merci Médée... » Soupira avec soulagement Ron.

Il le prit dans ses bras marmonnant en litanie des « désolé ». Doucement, il prit son bras. Harry retint difficilement une grimace. C'était douloureux mais moins qu'avant.

« On devrait aller voir Godric. Il saura quoi faire mais... » Ron hésita, incertain.

« Quoi ? »

« Godric m'a dit que nos dons sont différents. »

« C'est-à-dire ? »

« Et bien...nos dons sont d'origine magique. Cela signifie que mon feu est une blessure magique. » Expliqua Ron.

« Je ne vois pas où est le problème ? »

Il ne comprenait pas ce que Ron tentait de lui dire avec maladresse.

« Ce que je veux dire, c'est que tu vas avoir une cicatrice ! »

« Tu t'inquiètes juste pour ça ? » Demanda avec surprise Harry. « Ce n'est pas grave, tu sais, j'en ai déjà. »

« Là n'est pas le problème ! C'est moi qui t'ai fait cette blessure ! »

« Je t'assure que ce n'est rien ! Ça va guérir, ce n'est pas grave. Ne t'en veux pas, Ron. »

« Bien sûr que si ! » S'énerva Ron. « Si je n'avais pas perdu le contrôle... »

« Si tu n'avais pas perdu le contrôle, je n'aurais pas débloqué mon don ! » Le coupa Harry.

Il effleura la joue de son grand frère et lui sourit.

« Vois le côté positif. Je vais bien et Solange aussi ! » Ajouta-t-il.

« Je... » Ron décida d'abandonner.

Il récupéra une Solange absolument mécontente d'être traitée de cette manière une deuxième fois. Harry la 'vit' mordiller le doigt de Ron tandis qu'il murmurait quelques excuses dans sa langue. Puis le rouquin aida Harry à se relever pour retourner dans leur appartement.

« Je n'aurais jamais dû venir ici... »

« Tu ne pouvais pas savoir. »

« J'aurais dû savoir que voir le corps de Ginny ne m'apporterait que des mauvais souvenirs ! »

« Tu ne portes pas le poids du monde sur tes épaules, Ron. Tu es humain, tu as le droit de te tromper. Le principal c'est que tu saches comprendre tes erreurs. »

« Tu parles sagement, Harry. » Le taquina Ron alors qu'ils venaient d'entrer dans les tuyaux.

« Non, j'ai plagié Sally. » Rit le petit brun, heureux que Ron soit redevenu lui-même.

Les deux marchèrent en silence pendant quelques secondes. Harry hésitait à reprendre la conversation qu'ils avaient eue plus tôt. Puis il se décida.

« Tu sais...on y arrivera... »

« A ? »

« A détruire ceux qui nous ont trahis. On ramènera un équilibre dans le monde. Je t'assure que quand, on sortira on changera le monde. Avec un peu de chance, on pourra revenir à la paix qui existait pendant la Rome Antique ! »

« C'est ton rêve ? » Sourit Ron.

« Oui et non. Ça en fait partie. Je veux aussi une famille, mais je pense que j'en aie une, et je veux voir Médée et la remercier. »

« Cela me semble juste... »

« Et toi ? Que veux-tu ? »

« D'abord me venger d'eux. Puis...je ne sais pas encore... »

« Ron, la vengeance ne fait pas tout. Cela ne te rendra pas meilleur. »

« Je sais, mais je pourrai faire la paix avec moi-même. J'ai l'impression, à cause d'eux, de ne plus pouvoir faire confiance à personne. J'en ai besoin, Harry ! Mais après...sauver la magie me semble la bonne chose à faire. Et rencontrer Médée...et protéger un petit frère un peu trop naïf... »

Ron ébouriffa les cheveux longs d'Harry qui protesta et il rit. Le petit brun ne souciait plus de la douleur de son bras.

« Je te promets, Harry, quand on reviendra, on changera le monde, magique et non-magique... »