Auteure: Elfelmira
Genre: Mystère, Amitié, Famille
Résumé: Fin de la deuxième année, Ginny a été enlevée dans la Chambre des Secrets. Lockhart, Ron et Harry partent à sa recherche. Or le professeur, afin de s'accaparer toute la gloire, brise les baguettes des deux amis et les emprisonne dans la Chambre. Se retrouvant au centre d'un complot, ils vont devoir apprendre à survivre, seuls ou presque. Ils vont apprendre à voir au-delà des apparences et de la Magie elle-même... L'année du Serpentaire arrive...
Bashing: Dumby, Hermione, les Weasley (on les aime ceux-là) sauf les jumeaux, pour eux je pourrais jamais y arriver... Alors je sais, je fais pas mal de bashing sur ces personnes tout simplement parce que je ne suis pas très fan d'eux. Il y a une exception pour Hermione, j'adore ce personnage mais je trouve que le nombre de bashing concernant Hermione sont peu nombreux et que Ron s'en prend toujours plein la gueule. Alors j'inverse, Ron sera un gentil et si ça ne vous plaît pas…bah…pas grave !
Attention: Les événements de la première et deuxième année (sauf la fin) correspondent aux livres ou films. Les passés d'Harry et Ron seront modifiés à ma façon, donc pas de cris. Il est possible qu'il y ait de l'humour sarcastique comme je l'aime. Et enfin, pour les couples, je ne sais pas encore. Mais ce qui est sûr c'est que c'est un slash. On verra. Risque de spoil mais bon, comme tout le monde connaît Harry Potter, on s'en fou un peu…
Couple : BZ/HP, je ne sais pas encore pour Ron, j'hésite pour un RW/DM ou un RW/DG, ça reste à voir. En vrai, maintenant je sais ce que je vais faire mais je vais pas vous le dire héhéhé !
Alors, petite information supplémentaire, je remercie ma Beta, Cuicuit, pour m'avoir corrigée et relue. Pour l'instant pub, je vous invite à aller lire ce qu'elle a écrit sur wattpad, c'est magnifique !
Ni Harry Potter (le livre et le film) ni les personnages ne m'appartiennent, ils sont à JKR. Voilà voilà.
« Parole »
« Fourchelangue »
« Langage des animaux »
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Partie 2 :
Chapitre 16 :
Au temps de la brume
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« Attends-moi ! Ne me laisse pas ! »
Il courait dans un brouillard blanc neige où il lui était impossible de voir à plus de quelques mètres. Autour de lui, tout était blanc, le sol comme le ciel sans aucun élément de décor. Son bras était tendu loin devant lui, vers la fine silhouette marchant devant lui. Dans cette atmosphère tendue, il ne pouvait qu'apercevoir son dos, et encore, il le devinait plus qu'il ne le voyait. Il était terrifié de rester seul dans ce lieu angoissant. Alors il continuait de courir derrière cet inconnu.
« Qui es-tu ? » Appela-t-il une fois de plus.
Et comme lors de ses précédents appels, il fut ignoré. Sa voix grave résonna dans l'air et se perdit dans le brouillard sans fin. Il crut alors arriver à la hauteur de l'inconnu et voulut poser sa main sur son épaule. A sa grande stupéfaction, la silhouette s'évapora pour réapparaître quelques mètres plus loin. Il resta béat pendant un instant avant de se remettre à poursuivre la silhouette. Elle partait sans lui et il ne voulait pas rester seul.
« Qui es-tu ? » Répéta-t-il, sa voix tremblait entre ses lèvres. « Ne me laisse pas ! »
Il ne pouvait que répéter encore et encore ces quelques phrases. Il avait essayé d'appeler à l'aide, de poser d'autres questions comme 'où est-on ? Quel est ce brouillard ?', en vain. Il ne pouvait que dire en boucle ces trois phrases : « Attends-moi, ne me laisse pas, qui es-tu ? ». Il avait tenté d'en dire plus, mais les mots semblaient lui écorcher la gorge, l'étouffer. Alors il n'avait pas réessayé. Il avait l'impression de nager en plein cauchemar.
« Attends-moi ! » Cria-t-il, un air suppliant sur le visage bien que l'inconnu ne puisse pas le voir étant de dos.
Il courait, courait encore et encore sans jamais s'arrêter dans un brouillard sans fin, désolant, derrière une silhouette qui s'effaçait à chaque fois qu'il était sur le point de la toucher. Il criait, pleurait, appelait, suppliait. Jamais elle ne se retourna. Mais jamais il n'abandonna la poursuite, persévérant.
« Ne me laisse pas... » Finit-il par chuchoter, défaitiste, son bras tombant le long de son corps. « Ne me laisse pas... »
Au son de sa voix éteinte, l'inconnu eut un comportement différent. Il se stoppa, le forçant à s'arrêter. L'inconnu se tourna violemment vers lui. Il ne le distinguait pas, il ne voyait de lui juste sa forme fine et vague. Mais il vit distinctement ses yeux. Des yeux semblant traverser le brouillard, l'illuminer, le réconfortant. Des yeux émeraude irréels.
« Qui es-tu ? »
Sa voix s'éleva brusquement dans le silence de la pièce. Clignant doucement des yeux, Blaise observa avec surprise sa main droite dressée vers le plafond de sa chambre semblant chercher à atteindre quelque chose. Avec un soupir, l'italien posa sa main sur ses yeux et les frotta. Doucement, il se redressa sur son lit, s'accoudant à ses coussins. Les rayons du soleil éclairant sa chambre lui indiquèrent que la matinée était bien avancée. Pourtant, il ne fit aucun geste pour sortir de son lit. Blaise resta silencieux et apporta ses genoux vers son torse, posant sa tête dessus en fermant les yeux. Franchement, il était perturbé. Il ne savait pas quoi penser de plus. Depuis une semaine, ses rêves se répétaient, toujours le même : lui courant dans un brouillard derrière l'inconnu aux yeux verts.
Il savait parfaitement que cet inconnu l'obsédait, à la limite de la perversion. Il songeait à lui presque tout le temps, enchaînant gaffe sur gaffe. Blaise en avait parlé à ses amis qui avaient juste souri, habitués à son comportement libertin. Passant une main dans ses cheveux crépus, il se sentit démuni. En effet, il avait toujours été plutôt séducteur. Il s'amusait à 'collectionner' ses conquêtes, hommes comme femmes, cependant, il n'avait jamais eu de relation fixe et durable. Il savait qu'il ne pouvait pas avoir un amour stable, il était bien trop volage, il n'avait jamais aimé personne, juste ressenti un désir purement sexuel. Ses amis s'étaient habitués à l'entendre parler de ses 'proies' et s'amusaient des plans rocambolesques de leur ami italien.
Pourtant, pour la première fois, Blaise ne ressentait pas uniquement ce désir corporel, au contraire. Oui, il avait trouvé cet inconnu magnifiquement adorable mais il avait aussi ressenti des sentiments nouveaux. Serait-ce un sentiment amoureux ? Il ne savait pas. Quand il avait vu ce rouquin s'agripper au plus petit et le fixer intensément, il s'était senti brûler de l'intérieur, voulant presque tuer ce rouquin. Était-il jaloux ? Il l'ignorait. Tout ce qu'il savait, c'est qu'il détestait ce rouquin et qu'il voulait absolument revoir le petit brun. Il voulait lui parler, apprendre à le connaître, le regarder passionnément...
« AAH ! Mais qu'est-ce qui ne va pas chez moi ? » Cria-t-il avec désespoir, plaçant sa tête entre la paume de ses mains. « Jamais je n'ai agi comme ça ! »
Cela ne servait à rien de demander des conseils à ses amis, ils risquaient de ne pas le prendre au sérieux. En même temps, jamais ils n'imagineraient leur ami séducteur tomber vraiment amoureux. Et Blaise ne leur en voulait de penser ainsi, il s'était toujours comporté comme tel.
Draco, malgré tout son charme et sa beauté, n'était sorti avec personne, ayant un caractère extrêmement dur à apprécier par d'autres que ses proches. Quels conseils pourrait-il lui donner quand sa vie sentimentale se réduisait au néant ?
Ensuite venait Théo. Il s'empêcha presque de rire juste à l'idée que Théo puisse l'aider. Aussi gentil qu'il puisse être, Théo aimait depuis sa plus petite enfance sa tendre mais intelligente fiancée, l'Héritière indienne Padma Patil, de la même année qu'eux à Ravenclaw. Les deux s'étaient toujours aimés, au point que leurs parents avaient fini par accepter un mariage arrangé. Néanmoins, la jumelle de Padma, Parvati, classée à Gryffindor, refusait encore ce mariage et avait coupé tout lien avec sa sœur, provoquant son exclusion de la famille principale des Patil. De ce que Blaise avait observé à Hogwarts, elle était une fervente croyante de la propagande dumbledorienne au point où cela en était affligeant, et collait comme un chiot perdu Longbottom et Granger. Tout cela pour dire que Théo lui serait complètement inutile en conseils. Il lui dirait quelque chose comme : 'c'est possible d'être amoureux d'autre personne en dehors de ma Pad adorée ?' Le gaga...
Suivant sa liste d'amis, Blaise exclut tout de suite Daphné. Pour deux raisons majeures. Premièrement, son amie, qu'il aimait sincèrement, était une véritable armoire à glace. Elle avait, durant sa première année, gagné le surnom de 'Reine des Glaces' à cause de son visage froid et de sa tendance à répondre sèchement à tous ceux qui lui adressaient la parole. Son caractère aussi horrible que glacial faisait que sa vie sentimentale...était la même que celle de Draco. En résumé, elle n'y connaissait rien : même sa sœur, Astoria, l'aiderait davantage ! Deuxièmement, Daphné avait des problèmes plus graves que ses histoires de cœur. La déchéance de sa famille, due à Longbottom et Granger, et le harcèlement subi à Hogwarts lui absorbait tout son temps. Blaise ne voulait pas la déranger dans un moment où elle devait recevoir du soutien et non régler les problèmes des autres.
Restait Pansy. Blaise soupira, affligé. Pansy Parkinson était comme sa mère, Lady Célia, exigeante, tyrannique et arrivait toujours à ses fins quels que soient les moyens utilisés pour y parvenir. En clair : Pansy était terrifiante. Cela ne faisait aucun doute qu'elle serait capable d'empoisonner quelqu'un juste pour un regard de travers : elle était très susceptible. Mais elle était toujours à l'écoute de ses amis et savait remettre, par ses paroles sévères, ses interlocuteurs sur 'le droit chemin', comme elle disait. Exactement comme elle l'avait fait sur le Chemin de Traverse, une semaine plus tôt. Blaise se résigna donc à s'ouvrir à elle, se préparant à affronter une furie.
Alors qu'il se levait de son lit, un léger, mais très léger problème le frappa : il n'avait aucune idée si Pansy connaissait quelque chose à l'amour !
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L'italien traversait d'un pas confiant le long couloir de son manoir. Dans ses vêtements sorciers nobles, il ne semblait pas avoir une once de doute. Ses doutes restaient au sein de sa chambre, Blaise s'assurait de ne pas les amener en dehors, refusant d'ennuyer sa mère de problèmes inutiles. Il hocha la tête en signe de bonjour aux quelques tableaux éveillés. Il offrit un grand sourire au portrait de son père, Zachary, qui leva les pouces en l'air.
Se stoppant juste devant une porte en chêne, Blaise s'examina soigneusement dans le miroir posé négligemment sur le mur d'en face. Son corps taillé et sculpté comme celui d'un sportif, merci à tous ses entraînements physiques, lui accordait une carrure forte et puissante, bien dessinée par les muscles. Bien qu'il ne fût pas aussi narcissique qu'un certain blond, il devait s'accorder qu'il était beau. Pas ce genre de beauté fatale mais plutôt du type « bonjour, je suis ténébreux, accorde-moi un peu de tes faveurs » qui avait tendance à fasciner les jeunes proies faciles. Blaise continua son observation, remontant des pieds à la tête. Il était habillé simplement, il ne sortait pas officiellement, mettant son teint mâte en valeur. Une chemise blanche à manches courtes, nouée par des lacets vert sombre était rentrée dans son pantalon en toile fine et noire. Une simple ceinture de tissu noir enserrait sa taille, maintenant le tout en place. A son bras gauche, il portait, visible aux yeux de tous, un long bracelet de cuir, signe de son affiliation à la famille Zabini, le seul bijou qu'il mettait toujours. Enfin, l'italien termina sa course sur son visage. Il avait une mâchoire carrée le mettant en valeur, finement rasée. Son nez et ses traits étaient parfaitement bien proportionnés si on omettait le fait que son nez soit légèrement décalé. Il se l'était cassé dans sa jeunesse. Ses yeux chocolat sombre laissaient entrevoir une lueur joyeuse malgré son sérieux apparent. Blaise se fit un bref sourire charmeur digne du séducteur qu'il était, laissant voir de parfaites dents blanches. Il passa une énième fois sa main dans ses courts cheveux crépus presque noirs avant de se sentir prêt.
Il ouvrit la porte du bureau de sa très chère mère qui se noyait dans une flopée de paperasse. Blaise haussa un sourcil au teint négligé de Bianca. Franchement, seule l'administration arrivait à la vaincre. Depuis la mort peu naturelle de Zachary, Bianca avait dû prendre en charge toutes les affaires de la famille, notamment les affaires illégales. La famille Zabini était connue pour être une grande famille noble italienne mais aussi pour être marraine de toute une famille mafieuse. Avant, ses parents se départageaient les tâches : son père s'occupait de l'underground et sa mère des apparences dans le monde noble. Maintenant, Bianca alternait les deux mondes, ce qui l'épuisait énormément, sachant que la menace de Dumbledore et d'un certain Dark Lord disparu n'arrangeait rien. Et même si Bianca gardait les affaires familiales d'une main de fer, Blaise avait hâte d'atteindre sa majorité pour enfin pouvoir aider sa mère.
« Mama ? » Appela Blaise en s'approchant du bureau. « Tu as pu dormir ? »
« Un peu, mais ce n'est pas important. » Se hâta-t-elle de le rassurer en lui offrant un grand sourire. « J'ai contacté certains de nos...informateurs. Je leur ai indiqué d'enquêter sur les Weasley, notamment sur les jumeaux. J'attends leurs rapports. »
Blaise hocha la tête distraitement. Cela le rassurait que Fred et George soient d'une certaine manière prise en charge. Il ne les connaissait pas beaucoup, juste assez pour savoir que leur comportement avait radicalement changé trois ans et demi plus tôt. Suite à la 'réunion' des Slytherin et à la 'libération' de leur 'papa' Severus, ils avaient pris contact avec les jumeaux. Ceux-ci leur avaient rapporté que leur famille, Dumbledore et Lockhart cachaient quelque chose concernant Ronald Weasley et Harry Potter. Les jumeaux avaient accepté d'espionner pour leur compte et venaient faire des comptes rendus tous les mois. Cependant, un jour, après l'une de leurs réunions mensuelles, ils avaient changé : ils ne riaient plus, ne faisaient plus de blagues, ne venaient plus les voir, ne les approchaient plus... Blaise se souvenait encore de la fois où il avait tenté de leur parler : il avait été violemment répudié et insulté. Mais il avait vu de la souffrance, de la terreur et un signe d'excuse dans leurs yeux. Depuis, il n'avait rien essayé d'autre mais les Slytherins soupçonnaient que Dumbledore n'y était pas pour rien dans cette affaire.
Alors apprendre par ce Muggle, Nathaniel Morgan, que les jumeaux avaient subi un rituel noir et inconnu les liant magiquement à Dumbledore avait de quoi choquer. Thomas et Enki avaient tout de suite repris leur esprit et avaient ordonné d'une même voix à Bianca de faire jouer son réseau pour libérer les deux jeunes hommes de l'emprise tyrannique du directeur.
« Je vais voir Draco. » Annonça enfin Blaise. « Je crois que les autres sont avec lui. »
Sa mère hocha simplement la tête et lui fit un petit sourire qui illumina son magnifique visage métis. Blaise embrassa tendrement sa mère sur son front avant de se diriger vers la cheminée.
« Trouve quand même le temps de te reposer. » Lui conseilla-t-il fermement, inquiet pour sa santé. « Et raconte-moi tout si tu apprends quelque chose ! »
« Va, impatient ! » Rit sa mère. « Draco t'attend ! »
Sur ces dernières paroles, Blaise disparut dans la cheminée, direction le manoir Malfoy. Il se laissa porter par la sensation étrange mais habituelle du 'voyage' avant d'atterrir élégamment sur ses pieds dans un chic salon. D'un rapide coup d'œil, il balaya le salon du regard. Ses yeux chocolat se posèrent sur un grand blond assis face à lui, souriant mesquinement.
« J'ai failli attendre. » Lança Draco platement.
Blaise lui répondit par un sourire forcé, entrant dans son jeu. Draco se leva d'un bond gracieux et lui indiqua de le suivre. Rapidement, ils quittèrent le petit salon d'accueil. Arrivé dans le grand hall, là où se trouvait l'escalier principal, l'italien inclina légèrement la tête sur le côté, entendant des voix qui n'appartenaient pas à ses amis.
« Vous avez des invités ? »
« Lord Gaunt et Mr Mucha viennent d'arriver. » L'informa le blond continuant à marcher vers le grand escalier de marbre. « Ils sont arrivés ce matin, presque en panique, pour discuter avec père et mère. De ce que j'ai compris, ils vont partir bientôt. »
« Ah ? » S'étonna Blaise d'un ton inquisiteur. « Et tu sais pourquoi ils sont ici ? Ils vont enfin annoncer leurs fiançailles ? » Finit-il par dire, taquinant son ami.
« Bien sûr que non ! » S'offusqua Draco, épouvanté. « Tu sais pertinemment qu'ils ne sont qu'amis ! Ils ne sont pas ensemble ! »
« Mouais...ça reste à voir...ils se comportent comme un vieux couple... » Fit l'italien peu convaincu de la réjection de son ami.
« Et puis, on n'est pas là pour discuter pour savoir s'ils ne sont qu'amis ou plus ! » Continua le blond toujours sur la défensive avant de reprendre plus sérieusement. « Apparemment, ils ont reçu une missive venant directement du directeur Ragnarök. »
« Du directeur ? A quel point la missive est importante pour venir du directeur ? »
« De ce que j'ai entendu, les Gobelins seraient en contact avec deux Lords puissants mais encore inconnus du public. Ces deux Lords souhaiteraient s'entretenir avec Lord Gaunt. »
Ils arrivèrent aux marches et commencèrent à monter à l'étage des chambres.
« Et je suppose que ce rendez-vous de dernière minute est pour savoir si ces deux Lords sont dignes de confiances ? »
« Bonne question. » Draco hocha juste des épaules, peu intéressé.
« Allez quoi ! » Dit Blaise, un rictus aux lèvres, avant de passer un bras autour des épaules de son ami. « Sois plus curieux ! Ils m'ont l'air vraiment puissant pour réussir à faire paniquer Gaunt et Mucha ! Tu ne veux pas savoir qui ils sont ? »
« On le saura en temps et en heure. » Répondit Draco, impassible, avant d'ajouter, un brin d'humour dans la voix. « Impatient ! »
« Mais qu'est-ce que vous avez tous à m'appeler 'impatient', aujourd'hui ? Ma mère, puis ensuite toi... » Blaise continua de ruminer pour lui-même tout au long de la montée de l'escalier.
Il jeta un dernier regard à la porte où il entendait les voix, c'est-à-dire le bureau de Lucius, avant de se tourner vers le couloir, suivant Draco. Oui, l'italien était particulièrement intéressé de connaître l'identité de ces Lords qui arrivaient à déconcerter des personnes telles que Gaunt et Mucha. Mais il savait très bien que Gaunt n'hésiterait pas à partager toutes les informations acquises une fois qu'elles seront confirmées et validées.
« Blaise ? »
La voix de Draco le ramena à la réalité. Gêné, il passa une main dans ses cheveux crépus, riant nerveusement. Ils étaient arrivés à la chambre de Draco. Le blond poussa la porte, révélant une grande pièce confortable, chaleureuse et vivante avec des portes-fenêtres ouvrant sur un balcon et le jardin. Un baldaquin se trouvait le long du mur gauche et face à lui, il y avait un bureau et des étagères remplies de livres. Un canapé, deux fauteuils et un pouf confortable occupaient le centre de la pièce. Installées dans chacun des fauteuils, Daphné et Pansy les y attendaient.
« Théo n'est pas là ? » S'enquit Blaise en prenant place sur le pouf qu'il adorait s'y asseoir.
« Tu es un imbécile, Blaise. » La voix froide de Daphné le fit frémir. « C'est aujourd'hui l'anniversaire de la mort de sa mère. Il lui rend visite en compagnie de son père, sa tante et de Padma. »
« Ah oui, c'est vrai... » Fit Blaise un peu triste pour son ami. « J'avais oublié... »
Il se rappelait très bien d'Alison Nott, une femme délicate, à la constitution fragile due à la naissance prématurée de Théo. Elle était un amour et adorable, bien trop gentille pour le monde de requin dans lequel elle vivait. Elle avait tout de suite accepté l'amour de son fils pour Padma. De ce fait, elle préférait sortir peu et rester dans son manoir, attendant son mari et son fils. Néanmoins, elle était une femme brillante, détentrice d'une maîtrise en runes et menait un petit commerce de création de sortilèges à base de runes très apprécié dans leur milieu. Sa mort tragique, l'été 1994 après avoir raté la manipulation d'une rune volatile, avait anéanti sa famille et Théodore Nott n'avait pu se relever que grâce à l'aide de sa sœur Claudia et de son fils.
« Que faisons-nous, alors ? » Fit Pansy, tentant de détendre l'atmosphère. « On ne va pas rester assis pendant des heures ! Et je refuse de discuter de choses fâcheuses ! Essayons de ne pas évoquer Dumbledore, Vous-savez-qui et autres problèmes du même type pendant toute une après-midi ! Cela nous fera du bien ! »
« J'ai une idée ! » Répondit Draco soudain trop enthousiaste pour son propre bien. « On se fait des duels ? »
« Ça pour détendre, ça détend ! » S'écria Pansy en se frappant les mains, avant de faire un rictus malveillant, ses yeux convergents vers eux. « J'ai bien besoin de me défouler... »
Blaise frémit nerveusement. Pitié, il ne voulait pas se battre contre elle ! Pas qu'il ne savait pas se battre, au contraire après tout il serait un jour parrain de la mafia, mais Pansy était bien trop vicieuse pour lui. Elle savait jouer sur sa petite taille pour contrer à la perfection tous les sorts.
« Je me mets avec Draco. » Annonça rapidement mais d'une voix glaciale, Daphné.
« Aucun problème, Daphné ! » Accorda le blond tout aussi vite, lançant un rapide regard d'excuse vers Blaise.
Blaise gémit et enterra sa tête dans ses mains. Oh ! Il allait tellement souffrir. Il envoya des œillades meurtrières à ses amis qui évitaient soigneusement son regard. L'italien tomba ensuite sur le sourire sadique de Pansy et il avala douloureusement sa salive. Oh, oui, il allait tellement mourir !
OoO
Au centre même du manoir Malfoy, dans les sous-sols, située juste à côté du laboratoire de potion, se trouvait une magnifique et grande salle de duel. Elle était protégée par des runes et des boucliers afin d'éviter tout risque de blessures graves autant pour les spectateurs que pour les duellistes. Collées au mur, à l'entrée, se tenaient des armes en tout genre, spécialement exposées pour pouvoir s'y entraîner. De l'autre côté, des bancs confortables accueillaient les spectateurs. Enfin, le centre de la salle était réservé aux duellistes. Un cercle runique et magique délimitait le 'champ' d'entraînement. Dans ces duels amicaux et d'entraînements, il n'y avait que trois règles : interdit aux blessures graves, interdit de tuer et le duel se finissait à l'abandon de l'un des deux combattants ou si l'un des deux tombait inconscient.
Et c'était pour l'un de ces duels que les quatre amis étaient descendus. Draco et Daphné se faisaient face, baguette tendue, attendant que Pansy, qui servait d'arbitre, donne le top départ. Blaise se retrouvait assis sur l'un des bancs, observant ses amis. Pansy cria enfin un 'allez-y'. Il soupira et posa ses coudes sur ses genoux et son menton sur ses mains croisées, attentif à ce qu'allaient faire les deux duellistes. Ceux-ci, pour le moment, n'avaient pas bougé d'un pouce, se fixant d'un œil de lynx, prêts à agir au premier mouvement.
Pansy le rejoignit à ses côtés à l'instant même où Draco lança un sort, ouvrant alors le bal, que Daphné esquiva avec souplesse d'un pas sur le côté. Elle riposta tout de suite après avec un sortilège faisant apparaître des obstacles divers et du quotidien sur le trajet du blond, le forçant à ralentir. Blaise admira l'idée de son amie. Ce n'était pas en sort offensif, ni même défensif, mais cela obligeait l'adversaire à suivre le rythme imposé par le lanceur du sort afin de ne pas se manger littéralement un objet. De là où il était, Blaise n'entendait pas un son de ce que disaient Draco et Daphné. Il ne faisait que supposer à partir de ce qu'il voyait. Pansy et lui ne quittèrent pas le duel des yeux.
L'italien tourna soudainement la tête vers la jeune héritière Parkinson tandis que Draco finit par trouver une faille dans la défense de Daphné. La voilà l'occasion qu'il attendait pour lui demander conseil ! Il avait l'excuse toute trouvée !
« Pansy ? Je peux te demander quelque chose ? »
« Mmh ? » Elle ne chercha même pas à le regarder dans les yeux, trop concentrée sur le duel.
« J'ai un...conseil à te demander... » Précisa-t-il presque avec timidité.
Il fallait le comprendre ! Il n'avait jamais demandé de conseils à qui que ce soit, pas même à sa mère ! Il était bien trop fier pour cela. C'était donc la première fois que cela arrivait et il ne savait pas vraiment comment s'y prendre pour aborder le sujet.
« Toi ? Un conseil ? » S'étonna Pansy dubitative, reportant son attention sur lui.
« C'est un oui ou un non ? » Répliqua Blaise, ennuyé de ne pas être pris au sérieux.
« Ne le prends pas mal, c'est juste la première fois... » Elle lui tapota la tête comme s'il avait cinq ans, ce qui le fit grimacer. « Vas-y. »
« J'en ai parlé la semaine dernière. Tu te rappelles ? »
« Du gamin que t'a vu ? Bien sûr. Tu veux savoir de quelle famille il vient pour que tu le séduises ? » Gloussa-t-elle, amusée. « Je pensais avec ton statut d'héritier mafieux, tu trouverais facilement... »
« Non, non, ce n'est pas ça ! » Coupa-t-il en formant une croix avec ses bras. « Enfin, si c'est en rapport avec le 'gamin', comme tu dis, mais ça n'a strictement aucun rapport avec ce que tu viens de dire. »
Il fit une pause, retournant son attention vers les duellistes. Daphné avait d'une manière ou d'une autre réussi à ériger un mur magique, permettant de stopper une majorité de sorts. Les quelques-uns qui passaient, elle se contenta de les esquiver préservant sa magie un maximum. Remarquant que son attaque ne servait à rien, Draco reconsidéra son action. Il préféra alors utiliser des éléments du décor pour prendre Daphné à revers. Ce combat était particulièrement intéressant, songea Blaise, il opposait deux adversaires aux stratégies différentes : Daphné était plus calée en défense tandis que Draco privilégiait l'attaque.
« Je n'arrive pas à me l'ôter de la tête. » Reprit-il finalement, choisissant soigneusement ses mots. « Je ne pense plus qu'à lui. Ce n'est pas comme avec les autres. »
« Que veux-tu dire par là ? » S'enquit son amie, intriguée. Blaise pouvait sentir son regard sur lui.
« Justement, je n'en sais rien. Je ne vois pas en lui un jeu. J'ai l'impression que je veux juste être avec lui pas seulement pour le sexe mais aussi pour lui parler, lui tenir compagnie. Je veux apprendre à le connaître, je crois. »
Blaise tenta d'expliquer le mieux qu'il pouvait. Ne sachant comment décrire ses sensations nouvelles, il mélangea plusieurs idées et phrases, rendant sa description plutôt confuse. Il fit la moue quand son amie éclata de rire si fort qu'elle finit par se tenir les côtes. Évidemment, elle ne pouvait s'empêcher de se moquer de lui. Si prévisible.
« Qui...aurait...pu un jour imaginer que le grand séducteur Blaise Zabini puisse un jour découvrir qu'il a un cœur ! » Finit-elle par dire en reprenant son souffle entre deux gloussements.
« Un cœur ? » Blaise haussa un sourcil avant qu'un fracas retienne son attention.
Il détourna les yeux de Pansy pour les reposer sur les deux duellistes endiablés. Draco venait de se faire balayer par un souffle d'air violent, faisant voler et s'entrechoquer tous les objets. Son dos percuta un des bancs de la salle qui se trouvait malencontreusement sur son passage. Sa bouche s'ouvrit dans un gémissement. Daphné n'hésita pas. Elle récita rapidement une formule qu'elle accompagna d'un mouvement de baguette. Elle rappela à elle la rafale invoquée plus tôt. Une mini-tornade l'entoura avant que Daphné ne la renvoie sur un Draco résigné. Blaise ricana. Il savait ce que pensait actuellement le blond. Draco, à terre, n'aurait jamais le temps d'esquiver ni même de contrer la tornade. Pour limiter les dégâts, Draco dressa en catastrophe un simple protego. La tornade rencontra la barrière et pendant un instant elle sembla se stopper. Mais, le protego se brisa et la tornade frappa Draco de plein fouet, l'envoyant violemment hors du ring. Daphné avait gagné.
« Oui, un cœur. » Reprit alors Pansy, gloussante. « Tu es amoureux, Blaise. »
Ceci bloqua littéralement Blaise, son cerveau s'éteignit. Attendez une minute...quoi ? Comment tomber amoureux comme ça, d'un seul regard ? Depuis quand était-ce même possible ? Une relation amoureuse, ça se construisait, n'est-ce pas ? Mais Pansy ne sembla se soucier de son état de choc puisqu'elle se leva d'un bond, un poignard sorti de nulle part roulant entre ses doigts.
« Allez, ramène-toi ! » Ordonna-t-elle sadiquement, les yeux fous. « Prend tes poignards, nous allons bien nous amuser, cela te détendra. »
Puis elle alla rejoindre Daphné qui aidait Draco à se redresser. Blaise resta un instant ébahi, ne sachant quoi penser. Lui ? Amoureux ? Ah ? C'était...oh par Merlin...il allait se faire défoncer par Pansy ! Il allait tellement souffrir !
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A demi-allongé sur le sofa du Petit Salon du Manoir Malfoy, Blaise reprenait vaillamment son souffle et reposait ses pauvres muscles endoloris. Évidemment, le résultat du duel n'était pas une surprise : il avait perdu. Et c'était douloureux. Pansy était une professionnelle pour gagner le plus sadiquement possible. Elle ne se gênait jamais pour invoquer des petits couteaux à lancer et autres objets et pièges piquants qu'elle disséminait un peu partout sur le sol, pour affaiblir son adversaire petit à petit. Une très bonne stratégie que Blaise détestait.
Il gémit légèrement quand il bougea son pied gauche. Un malheureux pic avait percé sa botte de cuir et s'était logé dans son talon. Le bonheur assuré. A cause de ce maudit pic traître, il s'était méchamment écroulé sur le sol, se mangeant d'autres objets piquants sur sa peau. En perdant toute sa concentration, il avait fini par se retrouver avec une lame sur sa gorge avec une Pansy souriant jusqu'aux oreilles. Résultat, il avait perdu de manière très peu digne, bien que Daphné et Draco vinrent l'aider à marcher jusqu'ici, compatissants. Eux-mêmes avaient déjà vécu ceci.
Pour le moment, il était seul dans le Petit Salon : Draco était parti chercher quelques potions pour le soigner tandis que Daphné et Pansy étaient allées se doucher et se changer. Blaise avait posé son pied douloureux sur un coussin. Il se lamenta, déçu d'avoir encore perdu contre la tarée de Parkinson malgré ses heures d'entraînements auprès de mafieux surentraînés. Comment faisait-elle pour être aussi forte ? Avait-elle des super-pouvoirs ? Forcément...mais là n'était pas le problème ! Comment savait-elle qu'il était amoureux ? Il passa une main fatiguée sur son visage, Pansy pouvait parfois être plus clairvoyante qu'il ne le pensait.
Le blond revint rapidement avec une sacoche brune sur son épaule. Il s'approcha de l'italien et examina son pied avant de commencer à traiter sa blessure.
« Avant que tu ne demandes, les potions ont été vérifiées par Parrain. » Dit-il simplement en prenant une potion de son sac pour lui tendre. « Il vérifié toujours que mes potions soient correctes pour que je puisse les utiliser sans m'empoisonner. »
Blaise hoche la tête avant d'engloutir d'une seule gorgée la potion mauve dégoûtante. Il avait confiance dans le génie de Draco et du professeur Snape dans le domaine des potions. Sa douleur disparut presque sur le champ. Soufflant avec soulagement, il se redressa sur le dossier. Pour l'instant il ne pourrait refermer la plaie, seul Théo avait des compétences en médicomagie et il n'était pas présent. L'italien s'en occuperait ce soir.
« Blaise ! Draco ! » Appela soudainement Pansy qui surgit dans la Petit Salon en courant.
Cela intrigua Blaise, sachant que la jeune fille ne courait jamais si cela n'était pas important.
« Venez vite ! » S'écria-t-elle en faisant des gestes superflus avec ses bras. « Lord Gaunt et Mr Mucha sont revenus de leur rendez-vous avec les Gobelins ! Ils ont appelé une réunion d'urgence avec tous les traditionalistes ! »
Elle les pressa de la suivre et se tourna pour disparaître dans le couloir. Blaise rencontra le regard interrogateur de Draco mais il se contenta de hocher les épaules, tout aussi surpris que lui. Les deux suivirent Pansy après qu'il ait remis sa botte. Ils marchèrent vite, Blaise ne ressentant aucune douleur malgré la plaie toujours ouverte, grâce à la potion.
Ils arrivèrent au Grand Salon les derniers. Ils saluèrent les invités tout en allant rejoindre Pansy et Daphné. Blaise parcourut la petite assemblée du regard. Tous étaient présents hormis les Nott, injoignables pour la journée. L'adolescent fit un petit sourire quand il croisa le regard chocolat, identique au sien, de sa mère, qui le lui rendit. Il remarqua qu'elle semblait tendue, sûrement à cause du fait d'avoir été convoquée en urgence. Il pouvait comprendre que c'était stressant.
L'italien posa ensuite ses yeux sur Gaunt et Mucha. Il plissa ses sourcils quand il les vit en grande discussion à voix basse. Leurs visages montraient leur tension ainsi qu'une certaine détresse mélangée à de la surprise. Blaise se demandait ce qui avait bien pu se passer à Gringotts pour que cela mette ces deux Sorciers dans cet état. Ils semblaient perdus dans leur petit monde.
« Excusez-moi, j'aimerais savoir la raison de cette convocation. » Célia Parkinson apporta toute l'attention sur elle. « Je faisais quelque chose de particulièrement important. » Crut-elle bon d'ajouter en pinçant ses lèvres.
Il ne faisait aucun doute pour Blaise que la Lady faisait affaire avec quelques personnes dangereuses de l'underground. D'ailleurs cela fut confirmé par le gloussement approbateur de sa fille.
« Calmez-vous, Célia, loin de moi l'idée de vous importuner si ce n'était rien d'important. » Assura Thomas en allant s'asseoir, suivi de Mucha.
« Nous avons été contactés par le Directeur Ragnarök ce matin même. » Continua Enki complètement synchronisé avec son ami.
Blaise lança un coup d'œil à Draco assis à côté de lui. Les lèvres du blond s'ouvrirent pour former le mot 'amis' tandis que lui nia en murmurant 'amants'. Il était impossible d'être aussi synchronisés, sinon !
« Nous avons reçu une demande de rencontre avec deux Lords voulant négocier avec nous, ou du moins rencontrer Thomas. » Poursuivit Enki.
« Il y a une raison à cela ? » Demanda Severus appuyé contre le mur. « Ont-ils proposé quelque chose d'irréalisable ? Ou ont-ils fait un chantage ? »
« C'est un peu plus compliqué que ça. Du moins, c'est loin d'être un chantage, le directeur Ragnarök ne permettrait jamais une telle rencontre. Il a notre confiance. » Expliqua vaguement le Muggle-born.
« Bon, arrêtez avec votre suspens, nous n'avons pas le temps. » Siffla Christian Greengrass, agacé. « Qui sont ces deux Lords en question ? »
« L'un des deux est un très lointain cousin. » Annonça Thomas en posant ses coudes sur ses genoux. « Lord Enkô Peverell. »
Blaise écarquilla les yeux et ouvrit la bouche sans qu'aucun son n'en sorte. C'était quoi cette blague ? Un Peverell encore en vie ? Comment était-ce possible ? La famille avait été assassinée environ 200 ans auparavant par des Dark Lords ! Ils auraient été au courant si un survivant était encore en vie ! Comment, par Merlin, ce Lord avait-il pu passer inaperçu jusqu'à maintenant ? Cela semblait surréaliste. A moins qu'il ne soit étranger comme l'était Thomas. Autour de lui, les murmures choqués s'élevaient. Ses trois amis soufflaient entre eux, partageant leurs hypothèses.
D'un autre côté, ce n'était pas une surprise d'apprendre que Lord Peverell soit un lointain cousin de Thomas. Après tout, il était bien connu des familles de sang pur que les Gaunt appartenaient à une branche secondaire des Peverell, partageant un ancêtre commun, Ignotus Peverell.
« Comment peut-il rester un survivant sans qu'on ne le sache ? Cela est insensé ! » S'écria Lucius en faisant un grand geste de ses bras pour montrer son désarroi.
« Il ne nous l'a pas dit. » Soupira Gaunt en posant sa tête dans la paume de sa main. « Ils sont restés très secret sur beaucoup de point. Ils n'ont pas expliqué d'où ils venaient ni même qui étaient leurs parents. Ils ont juste dit qu'ils cherchaient des alliés potentiels pour déposséder Dumbledore, Fudge et leurs associés du pouvoir, ainsi que de détruire Vous-Savez-Qui s'il est réellement revenu. Apparemment ce n'est que la première partie de leur plan. Mais ils n'ont pas cru nécessaire de nous partager la suite. »
« Et vous leur faite confiance ? S'ils sont aussi vagues, ne sont-ils pas louches ? » Demanda sa mère, sceptique, les autres Lords et Lady hochant la tête. « Et quel est le nom du second Lord ? »
Blaise pouvait la comprendre. Deux Lords, dont un Peverell, sortis de nulle part avec un pouvoir politique considérable restant aussi vagues, avait de quoi être soupçonneux.
« Aucune inquiétude là-dessus. » Assura Mucha avec un fin sourire. « Ils ont fait un serment magique inviolable qu'ils ne nous trahiraient pas. » Dans ce cas, même mystérieux, ils restaient fiables. « Le second est Lord Apophis Gryffindor. »
Cette fois, Blaise sursauta si fort qu'il faillit s'écrouler sur Draco. Celui-ci d'ailleurs jura tandis que les autres occupants du salon demandaient dans un brouhaha infernal, des explications. L'italien ne dit rien mais resta complètement choqué. En plus d'un nouveau Lord Peverell, il y avait aussi un Lord Gryffindor ? Et celui-ci, il sortait d'où ? Évidemment, comme l'avait dit plus tôt Thomas, personne ne le savait mais cela ne l'empêcha pas d'y penser. Mais le plus étonnant n'était pas qu'il y ait un nouveau Lord Gryffindor, c'était sûrement le fait qu'il ne se range pas dans le camp de Dumbledore.
« Pourquoi n'a-t-il pas fait alliance avec Dumbledore ? » Demanda d'ailleurs Marjorie Greengrass avec incompréhension.
« Cela nous a également surpris. » Répondit Mucha. « Apparemment, les deux Lords sont frères et ont décidé de se partager leurs titres. Il semblerait qu'ils aient quelque chose contre Dumbledore bien que je n'en sache la raison. »
La réponse sembla satisfaire Marjorie ainsi que le reste du salon. Blaise se retint de ricaner. Dumbledore avait réussi d'une manière ou d'une autre à se mettre à dos deux puissants Lords qui auraient pu faire d'excellents alliés.
« Dans tous les cas, nous nous sommes mis d'accord pour qu'ils viennent assister à l'une de nos réunions, dans trois jours. » Conclut Thomas. « Je dois juste vous avertir que vous serez surpris. » Finit-il en souriant à la manière de 'moi-je-sais-quelque-chose-que-vous-ne-savez-pas-et-je-ne-vais-pas-vous-le-dire'.
Blaise remarqua le sourire entendu sur les lèvres d'Enki. Le 'secret' partagé semblait les amuser plus qu'autre chose.
« Nous avons sûrement une grande chance d'avoir une aide supplémentaire contre Dumbledore et la menace qu'est Vous-Savez-Qui. » Continua Enki avec un signe d'espoir dans la voix.
« Si cela arrive, il nous faudra le plus de renseignements possibles. » Affirma Maximilien Parkinson.
« C'est exact. » Thomas prit le relais. « Grâce à Nathaniel Morgan (il renifla un peu en prononçant son nom), nous avons pu savoir que les jumeaux Weasley sont sous un sortilège. Ils auront sûrement de quoi nous informer une fois libres. Bianca, ma chère, savez-vous en davantage ? »
« Malheureusement non... » Soupira sa mère en secouant sa tête. « J'ai contacté plusieurs de mes...associés. Ils ont tous examiné les souvenirs de vos enfants sur les deux jeunes Weasley et leur comportement, aucun n'a plus conclure quel en était le sort. Pour le moment, nous n'avançons pas. Il me faudrait des détails plus précis. »
Blaise sourit avec indulgence à sa mère. Elle travaillait tard avec ses associés pour trouver le contre-sort et la manière de les extraire de leur enfer. Mais cela n'aboutissait à aucun résultat.
« Pourquoi ne pas essayer votre Brume ? » S'enquit finalement Célia en regardant de directement Bianca.
« Je l'ai dit la dernière fois : je ne me servirai pas de ce pouvoir ! » S'écria violemment Bianca en se levant, ses yeux brillants de colère. « Comment osez-vous continuer à me harceler ? »
« Je ne vous harcèle pas, Bianca, loin de ça. » Balaya la Lady en soufflant. « Avouez que nous sommes à un point mort et votre don nous sera particulièrement utile. Si vous refusez, nous pouvons toujours demander à votre fils. »
Blaise ne fit que cligner des yeux. Il ne s'attendait pas vraiment à être impliqué dans cette dispute qui durait depuis quatre ans maintenant.
« Je vous l'interdit, Célia. » La voix maintenant glaciale de sa mère pourrait même geler le soleil. « Il est impossible d'utiliser pleinement la Brume avant ses 18 ans ! Vous le savez ! »
« Célia, Bianca, calmez-vous. » Tenta Maximilien de les apaiser.
« Je ne t'ai rien demandé, Maximilien ! » Siffla sa femme avant de se tourner une fois de plus vers Bianca tandis que Maximilien baissait les yeux. « Bianca, tous ici sommes d'accord sur ce point : vous devez utiliser la Brume ! Juste une fois, rien de plus. »
Bianca balaya le Grand Salon du regard, posant ses yeux sur chacun d'entre eux. Tous avaient l'air coupable et Thomas la regardait fixement, voulant évidemment qu'elle l'utilise. De son côté, Enki souriait, semblant savoir ce qui allait se passer. Bianca finit son observation par son fils. Celui-ci soupira et il passa une main dans ses cheveux courts.
« Mama, il serait peut-être temps. » Fit-il doucement en italien, refusant de la brusquer. « Cela fait quatre ans que tu refuses et je comprends très bien que la Brume ne doit pas être utilisée à la légère mais nous ne pouvons pas continuer à avancer si tu t'obstines. Nous avons besoin d'informations pour contrer Dumbledore. Je te fais confiance, Mama, cela ne se passera pas comme la dernière fois. »
Sa mère prit un air trahi pendant un instant, ce qui fit mal à Blaise, avant qu'elle ne se détende, finalement résignée.
« Très bien... » Soupira-t-elle. « Je le ferai... »
« De quoi avez-vous besoin ? » Enki fut le premier à parler, satisfait de la situation. Savait-il que Bianca et Blaise allaient réagir de cette façon ? Probablement.
« D'un objet ayant été précieux à un mort. » Répondit-elle. « De préférence, il nous faut un objet d'une personne ayant été proche de Dumbledore. »
La Brume était un don héréditaire de la famille Zabini depuis des générations. C'est son grand-père, Francesco Zabini, qui avait transmis ce don à Bianca puis à lui. Ce pouvoir était une des branches spéciales de la Nécromancie. Si la Brume permettait effectivement d'appeler des âmes d'entre les morts, on ne pouvait invoquer les morts et leur donner un corps matériel. En effet, les âmes invoquées restaient sous la forme d'une silhouette brumeuse de la personne décédée, d'où le nom de 'Brume'. Même si une âme pouvait être capricieuse, elle répondait toujours à l'appel. Si une âme ne répondait pas, c'était que la personne était toujours en vie. Évidemment, il y avait trois règles à respecter : avoir plus de 18 ans, avoir un objet précieux de la personne et n'être jamais seul. Plus une personne était proche d'un objet, plus son âme s'attachait à lui. Par conséquent, il était bien plus facile d'invoquer un mort, cela permettait de moins s'épuiser. En effet, la Brume prenait beaucoup de magie, presque toute, et au cas où cela tournait mal (pas assez de magie), il fallait que quelqu'un soit toujours présent pour donner les premiers soins. Ce qui expliquait la règle d'avoir plus de 18 ans. Blaise connaissait toute la pratique de la Brume ainsi que la pratique sur des petits animaux seulement : n'ayant que 16 ans, bientôt 17, il n'avait pas encore toute sa magie. Ce ne serait qu'à 18 ans qu'il atteindrait sa maturité magique et par conséquent qu'il pourrait complètement utiliser la Brume sans risquer sa vie.
Si sa mère avait refusé jusqu'à présent c'est parce qu'elle avait bien trop peur de se vider de sa magie, de mourir et d'abandonner son fils. Elle avait failli périr quand elle avait appelé l'âme de son mari six ans auparavant. Seule la présence de ses parents, Lucia et Francesco, lui avait sauvé la vie. Depuis, elle n'avait plus aucune confiance en son don.
« Quelle personne vous faut-il ? » Questionna Enki encore une fois avant d'ajouter. « Il nous faut un objet de cette personne. »
« Harry ! » S'écria une voix rauque qui les fit tous sursauter.
Blaise tourna sa tête vers le canapé où était assise Narcissa. A ses côtés, Sirius Black était plié en deux, presque invisible et brisé, avec un visage suppliant. Il regardait Bianca avec espoir.
« Je vous en prie, Bianca, j'ai besoin de le voir, même en âme... » Murmura-t-il. « Je veux m'excuser auprès de mon filleul... »
« Pourquoi pas. » Acquiesça Thomas, approbateur. « Le jeune Potter a été assez proche de Dumbledore et de Granger. Il pourrait nous renseigner. »
« Et connaître la vérité sur sa mort et celle des plus jeunes Weasley. » Ajouta Narcissa en offrant un sourire de réconfort à son cousin.
« Avez-vous un objet de votre filleul avec vous, Sirius ? » Demanda sa mère en s'approchant de lui.
« Oui... »
Le Lord Black sortit de sa poche un petit objet qu'il agrandit d'un mouvement de baguette. C'était une adorable peluche d'un loup noir. Et apparemment, il la gardait constamment avec lui.
« James et moi lui avons offert à sa naissance, il l'adorait. Je l'ai récupéré quand je suis sorti d'Azkaban, chez les Potter. C'est un précieux souvenir. »
« Cela fera l'affaire. » Sourit doucement Bianca en prenant précautionneusement la peluche dans ses mains. « Je ressens effectivement un lien. Votre filleul a sûrement adoré votre cadeau. »
Sirius laissa échapper un rire cassé, perdu dans un vieux souvenir joyeux. Il ne répondit que par un hochement de tête. Blaise sentit de la sympathie pour cet homme brisé qui avait tout perdu, jusqu'à sa liberté. L'italien espérait que voir son filleul, même en Brume, l'aiderait à se reprendre en main.
D'un mouvement de baguette et un peu d'aide de la part de tous, Bianca dégagea le centre du salon pour qu'elle ait de la place. Elle se positionna au milieu, la peluche entre ses mains. L'italienne tendit les bras devant elle et ferma les yeux. Puis elle murmura en italien puis de plus en plus fort. Blaise traduisit à Draco ce que sa mère disait.
« Âme, entend mon appel, j'ai besoin de ton aide ! Viens à moi ! »
Elle le répéta quatre fois tandis que du vent commençait à tourner autour d'elle faisant voler sa robe rouge ocre. Le vent finit sa course devant elle. Bianca introduisit la peluche au sein même du vent. Le vent tournoyait autour de la peluche avant de s'épaissir pour ressembler à de la Brume.
Cependant, au lieu de voir apparaître une silhouette brumeuse de Potter comme tous s'y attendaient, le vent se dispersa soudainement faisant une rafale à travers la pièce forçant Blaise à fermer les yeux pour se les protéger. Les rouvrant il remarqua que sa mère était agenouillée, exténuée. Il se précipita pour l'aider à se relever et à s'asseoir sur son fauteuil. En passant, Blaise vit la peluche abandonnée sur le sol. Il n'y avait aucune âme dans l'air, rien. Cela n'était encore jamais arrivé à Blaise. C'était la première fois qu'il voyait un appel échouer.
« Que...que s'est-il passé ? » Demanda Sirius debout et agité. « Pourquoi Harry n'est-il pas là ? Bianca ? Avez-vous échoué ? »
« Non...au contraire... » Souffla-t-elle reprenant son souffle, Severus lui offrant une potion de récupération magique. « L'âme n'a juste pas répondu... »
« Ce qui signifie... ? » Pressa Sirius, les yeux fous d'espoir.
« Que Harry Potter est toujours en vie. »
OoO
Et voilà la fin du chapitre ! Quelle excitation ! Ouh, j'en tremble presque ! On finit sur quelque chose d'important ! Que va-t-il se passer maintenant qu'ils savent qu'Harry est en vie ? Que s'est-il passé pendant la réunion à Gringotts ? Et bien…vous le saurez dans quelques chapitres parce que je suis absolument sadique ! Harry et Ron entre enfin en action !
Enfin, trêve de bavardages ! J'espère que ce chapitre vous a plu ! Personnellement, j'aime beaucoup le pouvoir de la Brume, quand j'ai eu l'idée je me suis dit : « why not ! ». Je voulais absolument mettre un pouvoir lié à la nécromancie tout en restant différent de la nécromancie habituelle, je voulais de l'originalité et j'espère que cela fonctionne. Et cela me permet d'approfondir la relation entre Blaise et sa famille, notamment sa mère.
En ce qui concerne Blaise, il a eu un coup de foudre pour Harry. Oui, je sais ça fait cliché, lui-même le dit, mais comme il ne connait pas le vrai amour, étant donné qu'il est un séducteur, il ne comprend pas ses sentiments. Et à vrai dire, Pansy se fout littéralement de sa gueule (à vrai dire, elle incarne un peu mon état d'esprit). Donc, les gens, ne rallaient pas que cet amour est cliché parce que je le sais aussi ! Mais c'est important pour le développement de l'histoire.
Alors, je tiens à rajouter que j'ai honte de moi…je n'ai avancé aucune des histoires pendant plus d'une semaine ! Je prends du retard ! Bon…en vrai j'avais besoin d'une semaine de vacances à ne rien faire…j'ai déjà passé le reste de mes vacances à écrire ! Sorry !
A bientôt, mes chéris !
