Auteure: Elfelmira

Genre: Mystère, Amitié, Famille

Résumé: Fin de la deuxième année, Ginny a été enlevée dans la Chambre des Secrets. Lockhart, Ron et Harry partent à sa recherche. Or le professeur, afin de s'accaparer toute la gloire, brise les baguettes des deux amis et les emprisonne dans la Chambre. Se retrouvant au centre d'un complot, ils vont devoir apprendre à survivre, seuls ou presque. Ils vont apprendre à voir au-delà des apparences et de la Magie elle-même... L'année du Serpentaire arrive...

Bashing: Dumby, Hermione, les Weasley (on les aime ceux-là) sauf les jumeaux, pour eux je pourrais jamais y arriver... Alors je sais, je fais pas mal de bashing sur ces personnes tout simplement parce que je ne suis pas très fan d'eux. Il y a une exception pour Hermione, j'adore ce personnage mais je trouve que le nombre de bashing concernant Hermione sont peu nombreux et que Ron s'en prend toujours plein la gueule. Alors j'inverse, Ron sera un gentil et si ça ne vous plaît pas…bah…pas grave !

Attention: Les événements de la première et deuxième année (sauf la fin) correspondent aux livres ou films. Les passés d'Harry et Ron seront modifiés à ma façon, donc pas de cris. Il est possible qu'il y ait de l'humour sarcastique comme je l'aime. Et enfin, pour les couples, je ne sais pas encore. Mais ce qui est sûr c'est que c'est un slash. On verra. Risque de spoil mais bon, comme tout le monde connaît Harry Potter, on s'en fou un peu…

Couple : BZ/HP, je ne sais pas encore pour Ron, j'hésite pour un RW/DM ou un RW/DG, ça reste à voir. En vrai, maintenant je sais ce que je vais faire mais je vais pas vous le dire héhéhé !

Alors, petite information supplémentaire, je remercie ma Beta, Cuicuit, pour m'avoir corrigée et relue. Pour l'instant pub, je vous invite à aller lire ce qu'elle a écrit sur wattpad, c'est magnifique !

Ni Harry Potter (le livre et le film) ni les personnages ne m'appartiennent, ils sont à JKR. Voilà voilà.

Je tiens à tous vous remercier pour vos reviews et vos votes ! Je ne peux pas répondre forcément, c'est impossible, mais je les lis toutes avec grand bonheur. Merci !

« Parole »

« Fourchelangue »

« Langage des animaux »

Réponse review :

Une question intéressante a été posée par Ilyphos et je tiens à y répondre. La question est en résumé : comment Sirius a pu reconnaître Harry ? Et comment, par conséquent, les autres n'ont pas fait le lien ? Alors, dans le chapitre précédent, j'ai laissé quelques indices relevés par Blaise. Premièrement, Enki Mucha est un voyant, il commençait à se douter de quelque chose. Et d'un autre côté, Severus avait l'impression d'avoir déjà vu les yeux verts d'Harry (ressemblant à sa mère même si très différents) et il était suspicieux. Sirius a juste confirmé leur doute. Et tu as parfaitement raison ! Sirius a reconnu Harry grâce à son lien de parrain ! Ce lien fonctionne étrangement. Il ne permet pas de dire si l'enfant (ou le parrain) est mort ou vivant, il permet de pouvoir reconnaître son filleul (ou parrain) même s'il est déguisé à condition qu'ils soient l'un en face de l'autre. Quand Sirius s'est retrouvé face à Harry, son lien (qui était, disons, « fermé ») s'est ravivé pour le reconnaître tout de suite. Et Harry a tout de suite fait le rapprochement même s'il n'a jamais vu Sirius en 15 ans.

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Partie 3 :

Chapitre 20 :

Sorbet Citron

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Le bruit sourd de nombreuses voix s'élevant et résonnant dans la Grande Salle réconforta profondément Albus. Il aimait particulièrement cette ambiance sereine, joyeuse et festive, il avait cette impression que rien ne pouvait gâcher son bonheur. Il adressa un grand sourire réconfortant aux petites premières années inquiètes et timides. Albus reconnaissait qu'il était facile d'être intimidé par la magnificence de la Grande Salle, de son plafond féerique et de tous ces élèves et professeurs qui adoptaient un comportement frisant l'excitation.

Pour le vieil homme, rien ne surpassait le plaisir de retrouver son école favorite.

Depuis toujours, il haïssait les vacances d'été, il n'aimait pas le calme ambiant de son manoir. Il appréciait le bruit, la joie des enfants jouant entre eux ainsi que le bonheur de l'enseignement. Sincèrement, son métier était sans aucun doute le meilleur du monde et pour rien au monde il ne changerait de poste, même si on lui proposait de devenir ministre. Ainsi, comme en chaque début d'année scolaire, son cœur resplendissait de joie, de fierté de pouvoir siéger dans cette école historique et magnifique. Son sourire s'élargit et ses yeux brillèrent derrière ses lunettes en demi-lunes, épanouis de voir sa chère équipe d'incroyables et remarquables professeurs. C'était ici qu'il se sentait le plus proche de sa famille et de ses amis. Sans eux, il ne serait rien, jamais il n'aurait pu atteindre ses objectifs de paix et de bien commun.

Ses prunelles bleues balayèrent les différentes longues tables remplies de victuailles et d'élèves hyperactifs. Il s'arrêta quelques secondes sur la table de la plus respectable des quatre maisons : Gryffindor. Il n'y avait pas l'ombre d'un doute pour lui, Gryffindor était de loin la maison la plus merveilleuse, non pas parce qu'il faisait du favoritisme (il respectait les trois autres maisons et leurs qualités éblouissantes) mais parce qu'il provenait de cette maison. Albus avait passé, rencontré ses amis et vécu dans la tour de Gryffindor pendant 7 ans. Elle avait donc une place spéciale dans son cœur.

Le visage fin, adorable et sérieux de sa tendre petite-fille le ramena de ses pensées envahissantes. Il lui adressa son meilleur sourire réconfortant avec amusement quand elle lui lança un appel de détresse dû au bruit l'empêchant de lire. Elle voulait sans aucun doute disparaître dans sa chambre ou dans sa salle commune pour lire ou discuter tranquillement avec ses amis et les nouvelles recrues. Hermione était manifestement formidable, songea Albus. Elle lui ressemblait sur tant de points : une génie prête à tout pour atteindre ses objectifs en s'appuyant sur l'aide de sa famille et de ses amis. Le vieil homme était fier d'elle et son cœur battait de joie à chaque fois qu'elle partageait ses réflexions pertinentes et ses idées précises. La jeune fille appliquait ses enseignements sans faille, avec la fermeté propre aux Dumbledore. Imaginez alors son bonheur quand elle avait été envoyée à Gryffindor ! Il savait Hermione assez intelligente pour prétendre à Ravenclaw, mais non, elle était dans son ancienne maison ! Pour lui, elle était la dernière membre de sa famille (il ne comptait pas son frère ni même son ex-compagnon) et il avait juré à sa chère fille qu'il la protégerait de ce monde cruel même sur son lit de mort.

Rien que sur cette base, il avait pris la dure décision qu'Hermione porterait le nom de famille de son père Muggle-born, Calvin Granger. Il refusait que ses ennemis, notamment Voldemort, ne s'en prennent à sa petite-fille ! Il l'avait alors cachée aux yeux du monde et l'avait formée pour qu'elle puisse les affronter. C'était sans aucun doute la meilleure décision de sa vie !

Son regard dévia sur Neville, le meilleur ami d'Hermione qu'elle considérait comme un frère. Ce garçon était loin du petit bourru et timide d'autrefois, loin de là. Il avait grandi autant mentalement que physiquement, avait gagné des muscles et de la prestance. Il était impossible de détourner le regard tant son charisme émanait de lui. Et Albus était fier d'avoir enseigné la maîtrise de son aura au jeune Neville, il avait rapidement compris le fonctionnement des auras. Il n'était pas un génie, pas comme sa petite-fille, mais possédait néanmoins un esprit vif, adaptable à n'importe quelle situation (cela lui avait permis de détruire la réputation de cette Astoria Greengrass).

Ses deux plus grandes fiertés régnaient et éblouissaient les Gryffindors et Hogwarts.

Neville posa sa main sur l'épaule d'Hermione, la ramenant dans la conversation avec Lavande, Parvati, Seamus et Dean, un groupe lié par les forts liens de l'amitié. Le jeune homme s'était établi tout un réseau d'alliances fort pratiques au sein de l'école. Cela lui permettait d'asseoir sa dominance et sa confiance. Son comportement serein, sûr de lui et confiant était bien loin d'Harry Potter. Contrairement à lui, il avait cette capacité de réunir des alliés autour de lui.

« Albus ? » Appela discrètement Filius à son oreille. « Il est tard, les enfants doivent se reposer, les cours commencent dès demain. »

« Tu as parfaitement raison, mon cher ! » Lui sourit-il avec entrain.

Le vieil homme se leva de son siège doré, gagnant l'attention de la majorité de la Grande Salle. Il dressa ses bras dans un geste faussement dramatique. Il aimait bien faire ça, cela amusait souvent les enfants et ça les rassurait.

« Mes jeunes amis, il est l'heure pour vous de rejoindre vos dortoirs, une dure journée vous attend demain. » D'un ton plus confidentiel, il ajouta. « N'oubliez pas de prendre soin de vous, un danger nous guette... »

Implicitement, il évoquait Voldemort. Si personne ne l'avait encore vu officiellement, il savait qu'il était là, à attendre son heure. Neville était le seul à l'avoir vu, le jour de son retour. Le ministère ne les avait pas cru au départ, mais Neville était un noble et avait le soutien incontesté d'Augusta Longbottom, connue pour sa droiture. Le jeune homme avait donc, en plein milieu du Magenmagot, fait un serment inviolable. Cependant, le doute persistait encore dû à l'absence d'attaques et de nouvelles du Dark Lord mais personne ne leur crachait à la figure. C'était pour cette raison qu'il prévenait les enfants : il refusait qu'il leur arrive malheur !

« Bonne soirée ! » Lança-t-il en faisant un petit coup de baguette, projetant un petit feu d'artifice.

Le brouhaha revint tandis que les élèves se levaient. Les bancs crissèrent sur le sol, les voix des préfets appelaient les premières années, les quatre directeurs des maisons rejoignaient leurs salles communes respectives, sûrement pour le discours habituel de bienvenue.

Albus attendit quelques instants, observant les élèves quitter la salle. Il voulait être sûr qu'ils se portent bien et qu'aucun d'eux ne se sentent mal à l'aise, notamment pour les Muggles-borns. Aucun ne semblait ressentir d'inconfort, à sa grande satisfaction.

Plissant des yeux, il suivit la dernière maison à sortir, les Slytherins. Il soupira en remarquant les petites premières années innocentes, plongées au sein d'une maison mauvaise pour leur développement. Il allait encore devoir prendre des mesures pour les protéger...Il passerait ses ordres demain à Severus. Il était bien trop épuisé par son travail intensif pour le moment. Et il lui restait encore quelques dossiers à traiter...

Il lâcha un soupir agacé. Il voulait vraiment rejoindre son lit douillé et ne plus penser à rien, à aucun problème pendant la durée de son sommeil.

« Je vais devoir prendre un thé citron pour me garder éveillé... » Marmonna-t-il entre deux souffles.

Le vieil homme passa une main sur les plis invisibles de sa robe excentrique rose bonbons, accompagnée par de charmantes petites cerises rouges. Il jeta un dernier coup d'œil à la salle désormais vide et propre (il devrait penser à remercier les Elfes de maison !) avant de sortir d'un grand pas par la porte dérobée sur le côté.

Traversant les couloirs froids et longs mais pourtant réconfortants, il croisa quelques fantômes qu'il salua avec enthousiasme. Certain lui répondirent d'autres non. Enfin il arriva en bas de son bureau, devant la majestueuse et magique statue Griffon. Albus lança un joyeux « Sorbet Citron » (ah ! Qu'est-ce qu'il rêvait d'en manger tout de suite !) et un escalier apparut lorsque la statue tourna sur elle-même. Il grimpa sur une marche et atteignit le haut en quelques rapides secondes. Ces escaliers étranges, établis des centaines d'années plus tôt par le génie de Ravenclaw et de Slytherin, l'amusaient de tout son être, un vrai mystère. Impossible de les reproduire malgré ses nombreux essais ! Il songeait même à une théorie : la raison pour laquelle il n'arrivait pas à refaire ces escaliers était parce qu'Hogwarts avait une raison propre ! Il n'avait cependant jamais réussi à prouver son hypothèse !

Albus poussa la porte de son bureau d'un geste vif et rejoignit son bureau encombré par des dizaines d'objets magiques en tout genre. Il ressentait une grande fierté pour son poste de travail. Il avait récolté la majorité de ces objets à travers ses nombreux voyages et les collectionnait à la vue de tous. Albus voulait montrer à ses visiteurs son goût prononcé pour la culture.

Un petit piaillement attira son attention. Tranquillement posé sur son perchoir, son ami de toujours, Fumseck, se prélassait en délogeant quelques plumes de ses splendides ailes couleur flamme. Il lui adressa un magnifique sourire et passa un doigt paresseux sur la tête de l'oiseau légendaire.

« Bonsoir Fumseck... » Murmura-t-il. « Cela me fait plaisir de te voir, après tout ce fut un été bien long… »

Le Phénix piailla et secoua sa tête violemment avant de s'envoler et faire deux fois le tour de la pièce pour finir son envol sur le dossier du fauteuil d'Albus. Le vieil homme rit devant la bonne humeur apparente de son ami. Cela lui réchauffa le cœur de ne pas être seul à ne pas dormir. Fumseck semblait plutôt à fond pour l'aider à rester éveillé, le temps de compléter et lire les derniers dossiers remplissant son bureau. En voyant la petite pile reposant dessus, Albus grogna souhaitant de faire disparaître malencontreusement ces maudits papiers détruisant sa bonne nuit de sommeil. Sérieusement, il se promit de se venger de la personne ayant inventé la paperasse ! Il se rassura un peu : au moins ce n'était pas le relevé des impôts ! Une chance !

Soupirant franchement, il déposa son postérieur fatigué sur le confortable fauteuil. Albus passa une main sur ses yeux avant de claquer ses doigts, demandant au petit Elfe un thé citron bien fort. Il ignora Fumseck quand l'oiseau claqua son bec, voulant sûrement manger aussi. Il en était hors de question ! Cet oiseau passait son temps libre à dévorer tout ce qu'il passait sous son bec ! Le vieil homme l'avait vu, il avait pris du poids ! Pour cette simple raison, Albus ordonnait à ses Elfes de ne pas lui donner à manger en dehors du matin.

Satisfait de son thé (succulent comme toujours !), Albus agrippa le premier dossier, écrit par nul autre que ce profiteur de Lord Andrew Smith. Profiteur mais toujours rudement renseigné, sûrement, le Lord était l'un des meilleurs informateurs qu'il connaissait. Soupirant avec emphase, il commença à lire savourant une gorgée de son thé. Et malheureusement...

Il recracha le tout sur son pauvre Phénix quand il lut le titre du dossier. Albus toussa avec très peu d'élégance alors que Fumseck criait de colère, étirant ses longues ailes rouges. Le vieil homme lui adressa un rapide regard d'excuse et lui jeta un sort de séchage. L'oiseau partit bouder dans son coin à la fenêtre, refusant de lui apporter une quelconque attention. Mais pour le moment c'était le cadet de ses soucis.

« Oh... » Fut tout ce qu'il parvint à dire.

Albus bailla aux corneilles pendant une bonne dizaine de minutes, incapable de détacher ses yeux de son dossier. Il allait devoir prendre des mesures radicales à la prochaine séance du Magenmagot, la semaine suivante. Il y était simplement écrit :

Introduction de nouveaux Lords à la prochaine séance du Magenmagot d'après le Ministre Fudge et la Secrétaire Ombrage.

En dessous figurait deux simples noms :

Lords Gyffindor et Peverell.

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Sa nuit avait été agitée. Albus arborait deux cernes en dessous de ses paupières, normal vu qu'il avait passé une grande partie de sa nuit à chercher un moyen de se rapprocher de ces deux nouveaux Lords. Ils feraient de puissants atouts pour ses plans futurs.

Mais pour le moment, les cours allaient bientôt commencer. Et il venait de rater le petit déjeuner, le repas le plus important de la journée...Cela s'annonçait être vraiment une bonne journée...Il se fichait pas mal qu'il commençait à être sarcastique, il en avait bien le droit !

Albus marcha à grands pas dans les couloirs, passa une dizaine de minutes dans la cuisine pour savourer un copieux petit déjeuner, à base de citron, évidemment, avant de repartir faire le tour de sa chère école. Avec la fin de la deuxième heure de cours, il croisa pas mal d'élèves de tout âge rejoignant leur professeur suivant. Il les salua avec bienveillance, mettant sa fatigue de côté pour ne pas les inquiéter.

Les couloirs se firent rapidement calmes à nouveau. Seuls quelques courants d'air donnaient un minimum de vie. Albus soupira avec véhémence. Hogwarts était devenu bien trop silencieux depuis peu de temps. Pour lui, les rires caractérisaient cette école, elle se devait de respirer la joie, qu'importaient les circonstances ! Peeves, l'esprit frappeur, se chargeait souvent de cette part d'animation. Cependant cela faisait presque 3 ans qu'il demeurait bien sage.

Albus regrettait les blagues farfelues mais amusantes des jumeaux Weasley. Ces deux petits génies de l'humour avaient repris le flambeau tant attendu des Maraudeurs. Ils donnaient de la vie à Hogwarts, énervant autant les professeurs et les élèves qu'ils les faisaient rire. Il aimait bien ces deux frères : ils respectaient tous les critères des Gryffindors, courageux, espiègles et généreux. Ils possédaient également un cœur pur et un noyau magique blanc, comme il le voulait.

Malheureusement, à sa plus grande tristesse, les jumeaux l'avaient trahi...lui comme leur famille et amis...il avait honte de ne pas avoir vu leurs petits tours de passe-passe. Quelle ne fut sa déception et sa douleur quand Hermione vint le voir en lui apprenant que Fred et George cherchaient à sympathiser avec l'ennemi ! Il n'avait pas eu le choix, il avait dû prendre une décision qu'il regrettait...

Après avoir utilisé son rituel spécial inventé par ses soins grâce à son don de manipulateur d'esprits, Albus les avait liés à lui et à leur famille : les jumeaux ne pouvaient alors pas les trahir à nouveau. Et les jumeaux n'avaient plus jamais refait de blagues malgré toutes ses tentatives pour leur assurer qu'il n'avait pas eu le choix d'agir comme cela, que c'était pour leur bien...

Oui, le vieil homme regrettait d'avoir fait ce rituel, mais il le referait s'il le fallait. Les jumeaux s'étaient perdus, leur cœur pur avait été teinté par les Sorciers ayant un noyau magique noir. Albus voulait juste que les jumeaux apprennent de leurs erreurs. Un jour, ils comprendront ! Ils verront alors la voie du Plus Grand Bien ! Albus en était persuadé. Rien n'était de leur faute s'ils s'étaient égarés dans le mauvais chemin. Les Slytherins étaient les véritables coupables.

Mais maintenant, les jumeaux étant partis sans avoir formé d'héritiers de l'humour, tout était bien trop calme à son goût. Peut-être devrait-il intervenir discrètement pour apporter un peu de vie ?

Il continua sa marche, pensif, se décalant juste à temps pour éviter un pauvre deuxième année en retard. Il ne regarda pas le petit Hufflepuff, bien trop pris par ses pensées. Si le sujet des jumeaux Weasley le titillait toujours, l'information de Lord Smith l'excitait davantage.

Comment ne pas être excité en apprenant qu'un Lord Gryffindor existait encore ? Ce Lord serait bientôt introduit au Magenmagot, à la prochaine séance ! Il ferait un excellent allié pour son parti ! Avec lui, Albus pourra atteindre le Plus Grand Bien beaucoup plus vite : les Sorciers suivraient un descendant des Fondateurs, notamment Gryffindor, un Sorcier « Blanc », avec confiance. Ainsi, Albus pourrait pointer du doigt et dénoncer la dangerosité des Créatures Sombres et des Sorciers « Noirs » ! Et enfin, l'équilibre et le bonheur commun règneront en maître !

Cependant, Albus ne comprenait pas, cela le perturbait et il détestait être perturbé. Comment pouvait-il exister encore un Peverell ? D'après les archives de sa famille, les Peverell avaient été assassinés par ses ancêtres, Almina et Nigel Dumbledore, il y avait environ 200 ans. Le vieil homme ignorait que l'un d'entre avait échappé au meurtre. Et il n'aimait pas ne pas comprendre. Cela lui donnait des frissons dans le dos. La dernière fois qu'il avait ressenti quelque chose de semblable, c'était quand ce conn*** de Thomas Gaunt était apparu de nulle part, retardant ses plans. Pendant un instant, il avait cru que Tom Riddle était revenu et il avait eu peur. Mais à son soulagement, il avait eu tort, Lord Gaunt étant américain.

Dans tous les cas, il allait devoir garder un œil sur Lord Peverell. Il allait devoir enquêter sur cet homme : si son Test de l'Orbe indiquait que son noyau magique était noir, il allait devoir le faire disparaître comme Almina et Nigel l'avaient fait avant lui. Si au contraire son noyau était blanc ou gris, il ferait un merveilleux allié.

Albus avait hâte d'être Samedi prochain.

« Albus ? »

Une voix féminine inquiète le ramena à la réalité. Il leva les yeux pour croiser le visage crispé de Minerva. La professeure de métamorphose posa doucement sa main sur l'épaule du vieil homme.

« Vous allez bien ? » S'inquiéta-t-elle, les sourcils froncés. « Je vous ai appelé plusieurs fois sans résultats. »

« Oh, pas d'inquiétude ma chère. » Il lui fit un sourire rassurant, pressant sa main contre le bras de son amie. « J'étais perdu dans mes pensées en vue de la prochaine séance du Magenmagot. »

« Des mauvaises nouvelles ? Le parti traditionaliste fait encore des siennes ? »

« Non, rien de tout cela. Je... »

Albus ferma soudainement sa bouche. Pour l'instant, il préférait ne pas divulguer ces importantes informations. Tant que les deux Lords n'avaient pas été officiellement introduits au Magenmagot, il ne pouvait risquer de propager des rumeurs, on ne savait jamais quelles pourraient en être les conséquences.

« Rien d'important. » Finit-il par dire sous l'air surpris de Minerva. « Samedi soir, après la séance du Magenmagot, nous tiendrons une réunion de l'Ordre. »

Albus dépassa son amie, prêt à rejoindre son bureau après sa balade contemplative.

« Tu as appris une nouvelle, n'est-ce pas ? »

La question rhétorique de Minerva stoppa le directeur. Il se tourna à demi vers elle, ses yeux bleus brillèrent d'un magnifique éclat avant de redevenir normaux. Soupirant, Albus lui fit face, un air défait inscrit sur son visage.

« Je ne peux pas t'en dire plus avant samedi soir, je suis désolé Minerva... »

Minerva lui adressa un faible et rare sourire avant de le rejoindre pour presser sa main sur son épaule, dans un signe évident de réconfort. Albus apprécia l'attention, cela réchauffa son cœur tourmenté. Que devait-il faire ? L'arrivée soudaine de Lord Gryffindor, et dans une moindre mesure de Lord Peverell, était une bonne nouvelle pour son plan mais il doutait. Faisait-il bien ? Le bien commun méritait-il des sacrifices ? Utiliser son rituel sur les jumeaux était-il justifiable ?

Oui, assurément...sa chère et défunte fille l'accompagnait et le rassurait jusqu'au bout ! Pour elle, on ne pouvait accomplir ses objectifs sans se salir les mains. Il fallait bien passer par des sacrifices pour assurer la sécurité de son peuple et le Bien. Et ceux malmenant cette sécurité et ce Bien n'étaient autres que les Créatures Sombres et les Sorciers « Noirs » ! Sa fille, son gendre et lui-même avaient longuement discuté de ce monde injuste. Sa fille avait pointé judicieusement que personne n'avait la capacité de changer ce système...sauf lui, Albus. Elle lui avait dit alors qu'elle mourrait qu'il était celui qui rapporterait la paix et la sécurité dans leur monde, il était le seul à avoir le pouvoir requis pour réussir.

« Tu sais, Albus... » La voix de Minerva le ramena à la réalité. « Quels que soient tes choix nous les suivrons. Tu n'es pas tout seul. »

Il se mordit rapidement les lèvres avant de se reprendre. Albus ne pouvait pas se laisser aller alors qu'un enjeu des plus importants se profilait à l'horizon. Minerva avait raison, il n'était pas seul dans cette lourde tâche. Il avait des amis, une famille qu'il ne devait pas décevoir. Ce n'était pas le moment de flancher.

« Merci Minerva. Cela me va droit au cœur. » Il lui accorda son plus beau sourire bienveillant et rassurant, enfin calmé.

Albus leva les yeux pour observer le parc de la fenêtre. Il faisait encore chaud en ce début septembre et le soleil brillait sur la verdure et le lac. Les enfants sortaient tout juste de leur troisième heure de cours et ceux ayant une heure de trou sortaient profiter de la sérénité de cette matinée. Le vieil homme aperçut alors quelques élèves de Slytherins, les jeunes Malfoy, Zabini, Nott et Parkinson. Plus loin, Greengrass les suivait, la tête baissée, évitant tout contact visuel, bien loin d'avoir l'assurance de la Reine des Glaces qu'elle était autrefois. Sûrement voulaient-ils se cacher pour parler tranquillement sans vouloir être gênés. Les voir marcher dans le jardin le fit frémir d'effroi. Albus ne devait pas laisser des adolescents « noirs » aussi libres, ils pourraient corrompre les jeunes « gris » et « blanc » par leur simple présence. Si cela se passait, c'était la fin de leur monde et il serait trop tard pour assurer le bien commun. Il se devait d'agir !

« Envoie moi Neville et Hermione dans mon bureau si tu les croises, je dois leur parler. » Murmura-t-il sans quitter la progression du groupe des yeux.

« Bien sûr... » Minerva hésita avant d'ajouter. « Repose-toi. Avoir l'air fatigué inquiétera les jeunes plus qu'autre chose. »

« Tu as raison... »

Le claquement des bottes en cuir de Minerva disparut au détour d'un couloir. Le vieil homme resta un instant de plus devant la fenêtre avant de se détourner, rejoignant d'un pas décidé son bureau. Il était temps d'amplifier l'entraînement de sa petite-fille et de son protégé. Avec la menace de Voldemort, des traditionalistes (et surtout de ce maudit Gaunt !) et l'arrivée de nouveaux puissants Lords, le futur restait incertain, plein de dangers. Et Albus refusait de voir sa précieuse famille en danger et non préparée.

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« Plus haut quand tu vises, Neville. » Sermonna doucement Albus de son fauteuil. « Tu dois lever ta baguette deux centimètres plus haut et tu toucheras ta cible. Recommence. »

Sous l'œil scrutateur d'Albus, Neville se remit en garde et releva son bras droit, tenant sa baguette fermement dans sa main. Il plia son coude à demi et souffla. Puis le jeune homme fit un rapide mouvement du poignet s'exclamant un Ray Luminis. L'utilité particulière de cette attaque permettait d'envoyer un rayon lumineux avec une précision hors pair. A condition de bien se placer, évidemment. Un magnifique et fin rayon doré sortit de la baguette du jeune homme pour se fracasser sur une petite cible à l'opposé de la salle d'entraînement personnelle du directeur.

Neville sauta de joie et poussa un petit cri de victoire. Albus ricana gentiment. En même temps, c'était la première fois que le jeune homme parvenait à toucher la cible de toute la soirée contrairement à Hermione qui avait réussi au troisième essai. Pour cette raison, il avait envoyé sa petite-fille dans un coin de la salle étudier les multiples façons possibles d'utilisation de ce sort. Et de ce qu'Albus avait pu observer, elle se débrouillait plutôt bien.

« Bravo, Neville ! » Rit le vieil de bonne humeur, le cœur léger. « Tu t'es bien débrouillé ! »

Le visage rayonnant de son protégé suffit pour effacer tous ses doutes et ramener de l'espoir. Ce jeune homme possédait ce charisme spécial, calme et attentif, pouvant rassurer quiconque se trouvait près de lui. Il avait tout du Survivant : la confiance en lui (en plus de celle des Sorciers), la puissance physique comme magique, l'intelligence et cette influence qui attirait le regard. Jamais Potter n'aurait pu posséder ce talent.

Albus se leva de son siège et rejoignit en quelques foulées son élève. Il posa sa main ridée mais forte sur les cheveux de Neville et les ébouriffa avec un grand sourire fier. C'était fou comment le temps passait vite ! Il se rappelait quand ce jeune homme alors enfant rondouillard et timide le regardait comme s'il était un dieu. Maintenant, Neville faisait sa taille, bien bâti, n'ayant plus sa graisse d'autrefois, et le regardait désormais comme un égal. Et cela faisait plaisir. Seule sa famille le regardait de cette façon.

« Grand-père ! » Appela Hermione, la voix remplie d'excitation.

Les deux hommes se retournèrent pour faire face à une Hermione sautillant sur place, ses longs et beaux cheveux bouclés volant autour de son visage fin. Son sourire illumina la pièce et ses yeux brillaient de joie et d'intelligence.

« J'ai réussi ! »

« Montre-moi ! » Rit Albus aux éclats devant l'enthousiasme de la jeunesse.

Cela le rendait nostalgique. Lorsqu'il s'entraînait avec son compagnon, Gellert, dans sa jeunesse...ou quand il aidait sa chère fille à s'améliorer. Était-il destiné à vivre pour voir sa famille disparaître avant lui ? Il ne savait pas ce que l'avenir lui réservait mais il décida de profiter de tous ces petits moments de bonheur.

Hermione leva sa baguette, prenant la même pose que Neville. La seule différence se situant dans le maintien de sa baguette. Elle était légèrement baissée vers le bas. Fermant les yeux pour se concentrer, elle murmura la formule entre deux souffles. Le rayon sortit. Mais au lieu d'aller droit à sa cible, Hermione parvint à dévier sa course pour le faire tourner autour d'elle. Impressionné, Albus frappa dans ses mains tandis que Neville restait bouche bée. Intéressant. Vraiment. Il n'y avait qu'Hermione pour penser à utiliser ce rayon comme une sorte de tête chercheuse, lui-même n'aurait pas eu l'idée. Elle méritait bien son surnom de « Génie ».

Il posa sa main sur sa tête et reproduit le geste qu'il avait fait à Neville. Albus pouvait être difficilement plus fier qu'il ne l'était déjà. Ces deux jeunes adolescents disposaient d'une force et d'une capacité à accomplir d'immenses choses : ils pourraient révolutionner le système magique et le protéger quand il ne sera plus de ce monde. Albus en était persuadé.

Un piaillement boudeur attira alors l'attention des trois Sorciers. Albus haussa un sourcil amusé quand il vit son fidèle ami à plumes voleter devant la porte, voulant sortir. Il ressemblait à un chat miaulant devant la porte pour qu'on le laisse entrer ou sortir. C'était vraiment amusant. Fumseck, agacé, piailla une nouvelle fois avant de voler directement vers le vieil homme quand il l'entendit se moquer de lui. Le Phénix, vexé, pressa son bec à plusieurs reprises sur la pauvre tête du directeur qui tenta de le chasser en douceur s'attirant les rires d'Hermione et de Neville.

« Calme ! Fumseck ! » Se plaignit le directeur en se protégeant le crane tout en gardant un sourire amusé. « Je vais t'ouvrir et te donner à manger ! De toutes manières, la leçon est finie ! Venez mes enfants, j'ai de la tisane au citron. Cela vous fera dormir comme des loirs ! »

Albus se retrouva suivi par deux adolescents joyeux et fatigués et par un oiseau grognon et boudeur. La porte ouverte, Fumseck se précipita sur son perchoir et tourna le bec, refusant de saluer le directeur. Albus se contenta de hausser les épaules, habitué au comportement d'enfant gâté de l'oiseau immortel. Il ouvrit simplement un tiroir, retirant un petit sac d'urgence rempli de graine. De cette façon, il n'était pas obligé d'appeler les Elfes de Maison et de les déranger pendant leur repos. Il versa quelques grosses graines dans le petit bac sous le perchoir de son ami de feu. Puis, dans un mouvement discret de baguette, il appela trois tasses dans lesquelles il versa la tisane qui attendait patiemment dans sa théière chauffante depuis quelques heures.

Tranquillement, il s'assit et apporta la tasse à ses lèvres, savourant le goût sucré et acide du citron. Cet arôme surpassait n'importe quelle autre saveur ! C'était juste divin ! Incroyable ! Savoureux ! Délicieux ! Une véritable drogue ! Tous ceux détestant le citron étaient forcément des sadiques, psychopathes, sociopathes etc. (il savait qu'il n'était pas rationnel puisque sa propre fille n'aimait pas le citron et elle était loin d'être démoniaque...).

« Hum, hum... »

Le petit toussotement venant d'Hermione le força à sortir de son fantasme profond de ce fantastique arôme qu'était le citron (il bénissait le créateur de cet agrume !). Albus plongea ses prunelles dans ceux de sa petite-fille. Ses yeux chocolat étaient semblables à ceux de son cher gendre. Ils avaient la même profondeur et étincelle de vie. Il retint une petite larme de douleur...

« Grand-père, je voulais demander... » Hermione prit une gorgée de sa tisane, prenant son temps afin de garder l'attention de ses interlocuteurs. « Pourquoi soudainement nous appeler pour nous entraîner ? Surtout le premier soir de l'année ? Pas que je n'aime pas cela, au contraire, je peux passer plus de temps avec toi, mais cela cache quelque chose, je me trompe ? »

Elle reposa sa tasse sur la table devant elle avant de lui adresser un petit sourire connaisseur. Albus ricana doucement...sincèrement il aimait ses petites joutes verbales avec sa génie de petite-fille.

« Non, en effet... » Sa voix trembla d'amusement et de satisfaction. « L'entraînement n'était qu'une excuse pour vous voir...bien que j'apprécie grandement de vous partager mes connaissances. Ah ! Mon poste de professeur me manque tellement...je n'avais pas autant de problèmes ni même de contraintes ! Je pouvais suivre de près les exploits et apprentissages de mes élèves ! J'ai beaucoup aimé enseigner à Minerva par exemple, brillante élève ! »

« Directeur, vous vous égarez à nouveau ! » Rit Neville en le faisant sursauter légèrement.

« Oh ! Pardonnez-moi... » Un peu embarrassé par son comportement, Albus passa une main dans sa longue barbe blanche. « Vous me connaissez...ah ! Neville ! Combien de fois dois-je te dire de m'appeler Albus et de me tutoyer ! Cela ne me rajeunit guère ! »

Le jeune homme se contenta de simplement rire. Il avait la fâcheuse tendance à l'appeler par son titre de directeur et refusait de changer. Albus sentait instinctivement que Neville s'amusait énormément à ses dépens. Le petit filou...

« Avant d'en revenir à notre sujet principal, je tiens à préciser que la prochaine fois que nous nous verrons, nous nous entraînerons sur l'utilisation de la métamorphose dans les duels. Préparez-vous à souffrir... » Il finit avec une voix doucereuse et malicieuse, provoquant des frissons chez les deux adolescents.

« Gé-génial... » Marmonna Neville, les tempes pleines de sueurs.

« Cache ton enthousiasme surtout... » Souffla Hermione, ironique, assez fort pour qu'Albus entende, provoquant un léger rire.

Albus pressa alors son dos au fond de son confortable fauteuil. Il reprit un visage sérieux, faisant briller ses yeux bleus un instant. Les deux amis se raidirent alors. Ils comprirent tout de suite que l'heure n'était plus à l'humour. Albus sentit une vague de bonheur en voyant à quel point ils étaient bien formés, reconnaissant tout de suite l'atmosphère spéciale d'une situation tendue. Bientôt ils seraient capables de tenir des discussions difficiles et ambiguës au sein même du monde politique.

« Samedi soir nous aurons un conseil de l'Ordre. » Commença le directeur posant sa tête sur sa main. « Elle se tiendra juste après la séance du Magenmagot. »

« Cela sera en rapport avec la séance ? » S'enquit Hermione, inclinant sa tête après avoir jeté un coup d'œil à son ami.

« Exact. » Acquiesça simplement Albus. « Je ne peux encore vous en parler, confidentiel. Mais d'après le rapport de Lord Smith, cette séance pourrait changer les alliances et chambouler le monde politique anglais. »

« Andrew Smith ! » Cracha Neville, le visage plissé dans un dégoût profond. « On peut vraiment faire confiance à ce profiteur ? Il n'est pas digne de confiance ! »

« Neville ! » S'écria Hermione, posant sa main sur son épaule. « N'oublie pas qu'il est un allié précieux ! Il est le descendant d'Helga Hufflepuff et son noyau blanc nous apporte un soutien important au sein de la communauté sorcière ! »

« Il n'en reste pas moins un sale profiteur ! Sa femme, son fils et lui ne sont que des sales connards près à tout pour obtenir du pouvoir ! » Répliqua le jeune homme, fusillant Hermione du regard. « Ils me donnent envie de les éviscérer à chaque fois que je les vois ! Je dirais que seule sa fille se distingue de cette famille corrompue... »

« Je ne l'apprécie pas non plus... » Lâcha la jeune fille balayant l'air de sa main, fermant les yeux. « Mais ils restent utiles et pour le moment ils n'ont pas fait d'erreurs pouvant les incriminer...on ne peut rien faire contre eux pour le moment. »

« Autant que j'apprécie vous écouter discuter par rapport à la famille Smith, ils ne sont pas le sujet de la discussion. » S'amusa Albus, coupant leur pseudo dispute. « Mais rien ne vous empêche de surveiller les moindres faits et gestes des jeunes Zacharias et Suzanne. »

Les deux adolescents ne firent que hocher la tête, un sourire satisfait plaqué sur leur visage. Albus haussa juste un sourire. Ces deux-là prévoyaient sûrement un mauvais coup, du même calibre que celui ayant fait tomber la famille Greengrass. Mais bon, il n'allait pas les stopper, cela faisait partie de leur apprentissage pour apporter le Bien.

« J'ai un service à vous demander... » Il laissa sa phrase en suspens pendant quelques secondes avant de reprendre vivement. « Les Slytherins ont encore un peu trop de liberté, ils pourraient corrompre les premières années. Il est possible qu'ils leur introduisent le Test de l'Orbe...nous ne pouvons le permettre ! »

« Tu ne peux pas passer par Snape ? » Demanda sa petite-fille en plissant des yeux. « A vrai dire, c'est ce que tu faisais jusqu'à présent. »

« Oui et non... » Albus soupira, soudainement épuisé, ce soir il dormirait tôt. « C'est plus compliqué que ça...je ne peux pas lui ordonner directement de dénigrer les Slytherins. La magie d'Hogwarts ne le permettrait pas, elle a nommé Severus comme directeur et protecteur de cette maison. Je ne peux que l'empêcher de temps à autre de s'interposer, pas plus. »

« Hogwarts est vraiment particulière...elle semble avoir une volonté propre... » S'émerveilla une fois de plus la jeune fille.

Il était vrai que la jeune fille avait une certaine fascination pour le fonctionnement de la magie d'Hogwarts. Qui n'en avait pas ? Albus lui-même avait souvent fait des recherches, sans jamais rien trouver. Il n'avait jamais compris comment les Fondateurs avaient réussi à s'y prendre pour construire un édifice possédant une volonté propre. Sa théorie pouvait d'ailleurs se confirmer, selon lui. Le jour de la mort de Potter et de Weasley, Hogwarts semblait mugir. Cela se réitéra plusieurs mois plus tard, Hogwarts s'exprima à nouveau, joyeusement cette fois. Albus n'avait aucune idée de ce qu'il s'était passé et il cherchait encore.

« Très bien. » Approuva alors Neville en se frappant les mains. « Nous nous chargerons de garder et de surveiller les Sorciers « noirs ». Nous les éloignerons des jeunes et des Sorciers « gris » et « blanc ». J'en informerai les Gryffindors dès demain. Vous pouvez compter sur nous ! »

Albus fit la moue quand il entendit Neville le vouvoyer une fois de plus...cela devenait lassant...

« Je toucherai un mot à mes élèves des autres Maisons pendant le tutorat. » Enchaîna sa petite-fille en renvoyant une mèche de cheveux derrière son épaule. « Nous devons faire attention à qui, particulièrement ? »

« Malfoy, Parkinson et Zabini. »

« Malfoy et Parkinson, je comprends... » Neville se réinstalla mieux dans son siège. « Mais pourquoi Zabini ? »

« Il est italien et nous ne pouvons le contrôler comme les autres familles anglaises : les Zabini n'ont pas de siège au Magenmagot. Sa famille possède des connexions...disons...illégales. Ils peuvent tomber sur des informations pouvant nous porter préjudice. Je préfère l'avoir à l'œil pour qu'il ne quitte pas le sol anglais. »

« Je comprends. »

Hermione se contenta juste de hocher la tête, approbatrice, connaissant déjà la réponse à la question de Neville. Albus se tourna alors vers sa petite-fille.

« Nous possédons Gryffindor et Hufflepuff grâce aux Smith, mais tant que nous n'avons pas un contrôle total sur toutes les maisons, nous aurons du mal à diriger la jeunesse sur le droit chemin vers le Bien. » Commença gravement le directeur en se frottant les tempes. « Certains peuvent encore nous contrer. Les Slytherins, malgré la perte de leur influence, possèdent encore du pouvoir. Nous avons besoin du soutien total des Ravenclaw. Ça avance, Hermione ? »

« C'est dans ces moments-là que je regrette de ne pas avoir été envoyé à Ravenclaw... » Soupira Hermione défaitiste. « Le plan de suivre Potter partout était vraiment une mauvaise idée à long terme... »

« Hermione...nous avons déjà parlé de ça...il était primordial de tester Potter pour voir s'il faisait le parfait Survivant. Tu étais la juge et tu ne pouvais pas le faire depuis Ravenclaw. » Albus en avait marre de revenir sur cette discussion une fois de plus. « Parviens-tu à te rapprocher de Luna Lovegood ? »

« Non. » Nia tout de suite la jeune fille. « Elle est inaccessible. Rien ne l'intéresse hormis ses bestioles invisibles bizarres et ses paroles étranges. En tant qu'héritière Ravenclaw, elle est protégée par Hogwarts, il est impossible de lui forcer la main. »

« Pouvons-nous compter sur elle et sa famille comme alliées ? » Demanda simplement Albus même si au fond de lui, il connaissait déjà la réponse.

« Impossible. » Affirma Hermione en secouant la tête. « Cela dit, elle refuse également de rejoindre les traditionalistes. Selon moi, son père et elle ne comptent pas rejoindre la politique. Je suis pratiquement persuadée qu'ils fuiront dès le moment où les tensions augmenteront encore. »

« Alors ce n'est pas totalement une mauvaise chose... » Réfléchit tout haut le vieil homme. « S'ils fuient, nous aurons entièrement accès à la maison Ravenclaw... »

« Et s'ils restent ? » Rétorqua vivement Neville. « On ne peut pas les faire disparaître comme les autres. Malgré leurs airs lunatiques, ils sont bien aimés par les Sorciers. »

« Ne t'inquiète pas, jeune Neville, je ne compte pas les 'faire disparaître' comme tu dis. » Le vieil homme but un peu de sa merveilleuse tisane. « Hermione, si tu n'arrives pas à obtenir les faveurs de la jeune Lovegood d'ici Noël, charge-toi d'une manière ou d'une autre à les faire quitter le pays. Évidemment, évite de le faire en t'attirant la haine des Lovegood, juste trouve un moyen de les faire fuir. Comme cela, nous aurons un contrôle total sur la maison Ravenclaw. Compris ? »

« Compris, Grand-père ! » Hermione bondit d'excitation, heureuse d'obtenir une tâche aussi importante faisant rire Albus et Neville.

Ils restèrent quelques minutes dans un silence confortable, savourant tranquillement leur tasse. Albus ferma les yeux, laissant le savoureux agrume couler le long de sa trachée. La suite des événements s'annonçait intense. Obtenir l'allégeance des Lovegood n'était pas primordial mais cela assurait de donner une excellente image au monde Sorcier. Mais avec un peu de chance, si Albus parvenait à avoir une alliance avec Lord Gryffindor, peut-être que les Lovegood suivront. Si c'était le cas, il aurait trois descendants de trois Fondateurs dans le parti moderniste ! Cela lui serait très favorable et il se rapprocherait de son futur idéal du monde magique !

« Au fait...directeur...en parlant de Lord… » L'interpellation de Neville le réveilla de son rêve éveillé. « Qu'en est-il du nouveau Lord Prewett ? Avez-vous trouvé qui il est ? »

La main du directeur frétilla et son poing se serra de rage. Voilà une autre chose échappant à son omniscience. Albus ignorait le nom du nouveau Lord Prewett et il détestait cela. Quelle ne fut pas sa colère contre cette vieille Muriel Prewett quand il apprit par Molly la nouvelle. Il aurait dû s'occuper d'elle avant qu'elle ne se recluse dans son manoir. Maintenant, il ne pouvait plus rien faire...Molly, et notamment Bill, avaient bien tenté de prendre rendez-vous avec la vieille et fière Lady, Albus lui-même avait essayé, en vain. Cette nouvelle avait gâché une partie de ses vacances et malgré tous les espions envoyés, aucun n'avait mis la main sur l'identité du Lord. Il espérait que celui-ci fasse un jour sa grande arrivée et il attendait patiemment. Mais rien de rien. Lord Prewett semblait être un Lord fictif, inventé par Muriel seulement pour qu'elle se débarrasse enfin de sa nièce.

« Rien...juste...rien... » Grogna Albus, agacé par la situation, il serra ses doigts entre eux.

La réponse ne satisfaisait pas non plus les deux adolescents, Neville souffla par le nez et Hermione se pinça les lèvres. Eux aussi ressentaient une certaine colère. Normal, songea Albus, quiconque le serait à leur place. Quelqu'un essayait d'aller contre eux...quelqu'un ne faisant pas parti des traditionalistes. Ce Sorcier devait sûrement possédait un noyau noir : seuls eux pouvaient raisonner de cette façon.

« Que devons-nous faire alors ? » Soupira Neville en posant ses doigts sur son front dans un signe de réflexion. « Envoyer quelqu'un contre la vieille Prewett ? »

Cela sautait aux yeux d'Albus que même le jeune homme ne croyait pas à ce qu'il disait. Il est vrai qu'ils avaient déjà essayé d'entrer en contact avec la Lady Prewett, officiellement comme illégalement. Ni l'un ni l'autre n'avait fonctionné, alors envoyer quelqu'un contre elle semblait juste être un rêve lointain et irréalisable.

« Et Lockhart ? » Hermione leva son index, ses yeux bruns étincelants plongés dans ceux de son grand-père. « Je suis sûre qu'il se ferait un plaisir d'enquêter. »

« C'est vrai... » Reprit Albus retrouvant le sourire devant les paroles de sa petite-fille. « Le connaissant, il verra ça comme un défi. Je suis pratiquement sûr qu'il essayera encore une fois de prouver sa valeur. »

Le vieil homme éclata d'un grand rire faisant piailler Fumseck qui jusqu'à présent se reposait et écoutait attentivement la conversation. Albus lui envoya un sourire contrit en excuse : son oiseau était vraiment intelligent.

« Je le contacterai dès demain. » Continua le directeur après avoir repris son calme. « Il est vraiment remarquable dans son métier, capable de prendre le caractère convenant à la situation. Un talent d'un parfait espion et assassin. »

« Directeur, nous ne sommes pas là pour faire le CV de Lockhart. » Appela Neville en faisant un signe de sa main droite, agacé. « Lockhart fait certes un merveilleux travail, que ça soit en tant qu'espion ou en tant publicitaire aux modernistes, il reste néanmoins la pire personne au monde ! »

« Il est toujours aussi magnifique... » Soupira Hermione, dans les vagues, avant de se reprendre sous le regard intense de son grand-père et de son ami. « Oui, oui, je sais, je suis d'accord avec toi, Neville. Mais il nous a permis de ne plus avoir Potter et Weasley dans les jambes, alors sois lui reconnaissant. » Accusa-elle en le pointant du doigt.

« Hey ! » S'écria Neville en se levant d'un bond avant de se rasseoir croisant ses bras sur son torse, boudeur. « J'ai juste dit qu'il était agaçant avec son comportement lumineux... » Marmonna-t-il dans sa barbe inexistante.

Albus devait le reconnaître, le comportement de Lockhart était certainement le plus ennuyant qu'il n'avait jamais vu. Mais le directeur ne le lui reprochait pas. Après tout, l'ancien Ravenclaw faisait magnifiquement bien son travail et cela lui suffisait. Tant qu'il ne menaçait pas de près ou de loin l'Ordre ou le parti moderniste, Albus ne ressentait pas le besoin d'aller à l'encontre de sa volonté et de ses choix. Lockhart était facilement susceptible, il pourrait utiliser son influence en tant qu'écrivain pour divulguer quelques informations compromettantes si Albus le contrariait trop. Pour le moment, le directeur le contrôlait en l'autorisant à publier différents livres mettant leur cause du Bien en avant (comme son best-seller Comment tuer un Basilic en 3 leçons) et en le payant bien.

« Par ailleurs, nous devons faire attention à Voldemort. » Fit alors Albus, changeant de sujet. « Nous ignorons ce qu'ils préparent et où ils se trouvent actuellement, ce traître de rat et lui, mais ils frapperont forts. Quand et où ? Je l'ignore aussi mais nous devons absolument unir les Sorciers pour vaincre cette menace. Et pour cela, les Sorciers « noirs » doivent disparaître ou ils rejoindront Voldemort. »

« Je ferai ce qui est en mon pouvoir pour le vaincre. » Affirma Neville, serein. « C'est la raison pour laquelle je m'entraîne autant, c'est mon rôle de Survivant. »

« Et ainsi nous vivrons dans un monde parfait ! » Idéalisa tout haut Hermione, avec un sourire rêveur.

Albus approuva les deux adolescents d'un hochement de tête appréciateur. Il savait par Neville lui-même que Voldemort avait retrouvé un corps après l'utilisation d'un rituel avec l'aide de ce lâche de Peter Pettigrew. Mais après ce retour, ils s'étaient volatilisés dans la nature, sans laisser de traces. Les Aurors et le Gouvernement avaient mené une enquête sans résultats, évidemment. Selon Albus, ils ne devaient plus se trouver sur le sol anglais et ils tentaient de retrouver leur force. Mais dû au manque de résultats, le gouvernement avait gentiment craché sur Neville et lui, refusant d'accepter la réalité. Neville parvint même à prouver sa parole après le lynchage public de la part d'Ombrage et de Fudge dont il avait été victime. Il fit un serment magique inviolable. Cependant, le doute persistait dans les esprits et certains refusaient encore de croire en son retour. Le monde Sorcier anglais était donc divisé. Et Albus était persuadé que les Mangemorts attendaient le retour de leur maître avec impatience. Néanmoins, un mystère perturbait encore le directeur : comment la marque sur le bras de Severus avait-elle pu disparaître ?

Le vieil homme apporta son regard sur la grande horloge ornant le côté gauche de sa cheminée. Il cligna une fois, puis une seconde quand il remarqua l'heure tardive.

« Mes chers enfants, il est temps pour vous d'aller rejoindre vos dortoirs. » Annonça le directeur, forçant les deux adolescents à se lever précipitamment. « Vous avez cours demain, vous devez être en forme ! »

Les deux amis se redressèrent et hochèrent la tête en réponse. Hermione vint enserrer le vieil homme dans une rapide étreinte lui souhaitant une bonne nuit. Albus ne fit qu'un brillant sourire.

Alors que les deux adolescents arrivèrent à la porte, le directeur les appela une dernière fois :

« N'oubliez pas ce que je vous ai dit. »

« Ne t'inquiète pas Grand-père, nous nous assurerons de propager ton souhait, tout sera en place d'ici la fin de la semaine. »

« Bien. Bonne nuit. »

La porte se referma sur les deux adolescents. Albus se pressa au fond de son siège, mit sa main devant sa bouche, ferma les yeux et soupira d'épuisement. Il se massa rapidement le visage avant de se le lever à son tour, prêt à retrouver son lit et enfin dormir. Il se sentait vanné, dépourvu de toute force. Parfois, il songeait qu'il devrait prendre sa retraite. N'avait-il pas fait assez pour ce monde ? Il avait vaincu son propre compagnon pour le Bien et la sécurité des Sorciers, il avait sacrifié sa vie personnelle, préférant se tourner vers le monde magique. A cause de cela, il avait coupé toute relation avec son frère après la mort de sa sœur, il ignorait même si Alberforth était toujours en vie. Il avait perdu sa fille et son gendre, cachait même sa propre petite-fille aux yeux du monde, la forçant à porter un autre nom que le sien pour la protéger des ennemis lui voulant du mal. Cela lui faisait mal. Vraiment. C'est pour cette raison qu'il devait absolument mettre fin au règne de terreur et de menaces que représentaient les Créatures Sombres, les Sorciers « noirs », Voldemort et les traditionalistes (notamment Gaunt).

Enfin, il pourrait vivre librement dans un monde en paix et en sécurité avec sa chère famille. Il vivrait alors paisiblement la fin de ses jours entouré d'êtres aimés, le remerciant d'avoir libéré le monde de la peur.

Tel était son rêve.

OoO

Et voilà, mes chéris ! Nous débutons la partie 3 avec le point de vue de Dumbledore ! Enfin nous pouvons comprendre ses objectifs et ses raisons. Comme vous l'avez remarqué, le directeur est un enfoiré, oui, mais il n'est pas tout noir. Il est aimant, attentionné avec sa famille et ses amis et il croit dur comme faire à son idéologie du Bien. Je crois que c'est même à cause de cette idéologie qu'il s'est perdu dans ses rêves : le monde n'est ni noir, ni blanc…

A vrai dire, je n'apprécie guère Dumbledore (je pense que vous avez pu le deviner) mais je refusais d'écrire un Dumbledore froid, connard, qui n'aime personne. C'est déjà fait et refait. S'il est devenu aussi manipulateur, c'est pour deux raisons : son don de manipulateur d'esprits qui est monté à sa tête et la perte de sa fille, Almina, et de son gendre, Calvin (sans compter Grindelwald). Sa fille lui a tellement répété qu'il était le seul à pouvoir sauver le monde magique qu'il a fini par vraiment y croire.

Enfin bref, pour plus d'information sur Almina et Calvin, il va falloir attendre.

Pour les fans de Luna (et j'en fais partie !), je regrette de dire que son rôle risque d'être minime…mais elle reste l'héritière de Ravenclaw !

Je crois que j'ai beaucoup ri au traitement du pauvre Godric…et je n'ai aucune pitié ! Sally doit se foutre de sa gueule !

A bientôt !