Auteure : Elfelmira
Genre : Mystère, Amitié, Famille
Résumé : Fin de la deuxième année, Ginny a été enlevée dans la Chambre des Secrets. Lockhart, Ron et Harry partent à sa recherche. Or le professeur, afin de s'accaparer toute la gloire, brise les baguettes des deux amis et les emprisonne dans la Chambre. Se retrouvant au centre d'un complot, ils vont devoir apprendre à survivre, seuls ou presque. Ils vont apprendre à voir au-delà des apparences et de la Magie elle-même... L'année du Serpentaire arrive...
Bashing : Dumby, Hermione, les Weasley (on les aime ceux-là) sauf les jumeaux, pour eux je ne pourrais jamais y arriver... Alors je sais, je fais pas mal de bashing sur ces personnes tout simplement parce que je ne suis pas très fan d'eux. Il y a une exception pour Hermione, j'adore ce personnage mais je trouve que le nombre de bashing concernant Hermione sont peu nombreux et que Ron s'en prend toujours plein la gueule. Alors j'inverse, Ron sera un gentil et si ça ne vous plaît pas…bah…pas grave !
Attention : Les événements de la première et deuxième année (sauf la fin) correspondent aux livres ou films. Les passés d'Harry et Ron seront modifiés à ma façon, donc pas de cris. Il est possible qu'il y ait de l'humour sarcastique comme je l'aime. Et enfin, pour les couples, je ne sais pas encore. Mais ce qui est sûr c'est que c'est un slash. On verra. Risque de spoil mais bon, comme tout le monde connaît Harry Potter, on s'en fou un peu…
Couple : BZ/HP, je ne sais pas encore pour Ron, j'hésite pour un RW/DM ou un RW/DG, ça reste à voir. En vrai, maintenant je sais ce que je vais faire mais je vais pas vous le dire héhéhé !
Alors, petite information supplémentaire, je remercie ma Beta, Cuicuit, pour m'avoir corrigée et relue. Pour l'instant pub, je vous invite à aller lire ce qu'elle a écrit sur wattpad, c'est magnifique !
Ni Harry Potter (le livre et le film) ni les personnages ne m'appartiennent, ils sont à JKR. Voilà voilà.
Je tiens à tous vous remercier pour vos reviews et vos votes ! Je ne peux pas répondre forcément, c'est impossible, mais je les lis toutes avec grand bonheur. Merci !
« Parole »
« Fourchelangue »
« Langage des animaux »
J'ai remarqué (on me l'a fait remarquer, plutôt), i semaines, que la notification du chapitre 23 ne s'est pas affichée. Je m'en excuse même si je n'ai pas vraiment compris le pourquoi du comment. J'espère que l'erreur sera rectifiée et que tout sera rentré dans l'ordre pour ce chapitre.
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Partie 3 :
Chapitre 24 :
Être respectée
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Le bruit rageur d'un livre qui claqua troubla le silence calme de la bibliothèque d'Hogwarts. Quelques regards peu discrets convergèrent vers la provenance du problème pour y découvrir une Hermione colérique, les sourcils froncés. Rapidement, on se détourna d'elle. Autant la jeune fille était très appréciée par l'ensemble de l'école pour aider les plus jeunes, ceux dans le besoin, autant ses colères étaient connues pour être dévastatrices. Qu'importait ce qui avait énervé la jeune génie, personne ne s'autorisa à tester ses limites. Pour tout dire, ils avaient peur de se retrouver sous son courroux.
Hermione ne s'intéressa pas le moins du monde à son entourage. Elle se contenta tout simplement de repousser cet affreux bouquin loin de sa vue d'un mouvement dégoûté pour venir reposer son dos contre le dossier peu confortable de sa chaise. Ses yeux chocolat vinrent scruter le plafond avec attention. Après tant de temps à travailler, faire des recherches, du repos s'imposait ! Elle ne pouvait certainement pas continuer à ce rythme. Hermione grimaça légèrement en se rappelant du fiasco engendré par le retourneur de temps en troisième année. Jamais plus !
Soupirant fortement, elle massa ses tempes et se reconcentra sur le sujet de son devoir posé devant ses yeux sur la table. Elle le fusilla avec animosité. Elle était d'une humeur massacrante à cause d'une certaine personne blonde. Et ce devoir n'arrangeait rien. Tss. Hermione adorait son génie, pas besoin de s'en vanter, elle l'était, mais franchement…ce sujet était d'une difficulté presque incalculable. Une putain de semaine…une putain de semaine à faire des putains de recherches dans tous les bouquins en lien avec le devoir mais rien de pertinent à noter. Si elle avait du mal, qu'est-ce que ça donnait chez les autres ? Et elle ne pouvait certainement pas se permettre une mauvaise note ! La dernière chose qu'elle voulait, c'était le regard déçu de son cher grand-père. Elle se devait de tenir sa réputation, autant pour elle que pour Neville, Albus et les élèves.
Mais que pouvait-elle faire face au sadisme profond de Snape à l'encontre des Gryffindors ?
Encore une fois, le sujet donné par le professeur de potion n'était qu'une horrible plaie. Et elle il ne lui restait que deux semaines pour le terminer ! Et on n'était qu'à la mi-octobre ! Elle frissonna un instant devant le retard qu'elle prenait à cause de ce fichu devoir ! Ses lèvres se pincèrent quand elle suivit des yeux les inscriptions serrées de son brouillon couvert d'informations. Rageuse, son poing se serra autour du parchemin, menaçant de le froisser. Hermione se força de reprendre son souffle. Une pause, elle avait besoin d'une pause !
Heureusement que demain sonnait la visite régulière à Hogsmeade ! Elle pourrait aller fouiller dans la petite libraire bien garnie du village ! Et ensuite, direction le bar pour se détendre avec ses amis !
Elle s'affaissa sur la table, ses longs et magnifiques cheveux finement bouclés encadraient son visage tels une splendide auréole. Un mouvement capta son attention. Elle vit du coin de l'œil des maudits Slytherins s'éclipser discrètement. Elle reconnut sans mal Malfoy, Nott, Parkinson et Zabini – elle regrettait que ce dernier soit un Lord italien et donc intouchable, il était un Sorcier Noir, quelle que soit sa nationalité il méritait la mort. Juste ensuite, l'ainée Greengrass suivit et Hermione renifla, agacée.
Elle ne fit que tiquer. Evidemment que le groupe le plus influent de Slytherin n'allait pas être vu en présence directe avec l'héritière des Greengrass pour des raisons évidentes. Trouver des astuces pour se voir en secret pour éviter d'être mis plus à l'écart qu'ils n'étaient déjà, c'était bien une pratique typique de leur espèce.
Avec hargne, elle reprit un autre livre et l'ouvrit à la page de l'index. Une main passa pour trouver une page intéressante tandis que l'autre virevolta, prête à prendre des notes. Hermione ne pouvait pas se laisser distraire par ses pensées ridicules ! Oui, le devoir était dur mais elle avait vu pire ! Être amie avec Potter et le dernier Weasley en faisait partie – elle renifla de dédain à leur pensée, vraiment elle avait été heureuse de se débarrasser d'un bon à rien trop timide et d'un Sorcier noir !
Mais si elle commençait à prendre du retard, elle serait rattrapée par Malfoy et son sale groupe ! Et elle ne pourrait plus regarder son grand-père – et Neville – en face. Ce groupe de Sorciers noirs faisait partis des meilleurs de leur année, leurs notes étant proches des siennes. La moindre erreur et ils lui passaient devant. Et c'était hors de question !
Elle était pratiquement sûre que Snape – ce connard – avait choisi exprès de choisir ce sujet en question pour favoriser ses élèves ! Peut-être devrait-elle en toucher un mot à son grand-père pour renforcer les quelques sorts entourant le professeur de potion. Il ne pourrait lui refuser cette requête, surtout si elle lui offrait un visage d'adorable chaton mouillé et abandonné. Elle sourit avec amour et amusement aux quelques souvenirs d'elle faisant cette feinte pour obtenir ce qu'elle voulait de ses parents – malheureusement décédés, ce qu'ils pouvaient lui manquer, notamment sa mère, Almina à qui elle ressemblait tant – et son grand-père. Neville éclatait toujours d'un fou rire incontrôlable quand elle utilisait sa ruse.
« A quoi penses-tu pour ricaner comme ça ? »
Elle ne sursauta pas du tout quand la voix du sujet de ses pensées poppa de la chaise à côté d'elle. Neville, dans toute sa splendeur, la regardait avec amusement, ses lèvres légèrement courbées vers haut. Hermione grogna, honteuse de s'être laissée distraire et de ne pas l'avoir aperçu plus tôt. Ce qui semblait un exploit en soi vu que les fangrils et fanboys gloussaient à la vue du Survivant attitré. Sa main s'appuya contre son menton et ses yeux se fermèrent un instant.
« Neville ! Quelle surprise ! Je ne t'attendais plus ! » Elle rouvrit les yeux et lui offrit son plus beau sourire made in colgate. « Tu as trainé ! »
Gêné, Neville passa un bras musclé dans ses courts cheveux bruns. Il lâcha un petit rire d'excuse. Il s'accouda ensuite contre la table et commença à jouer distraitement avec la couverture d'un livre, les yeux dans les vagues.
« Neville ? Quelque chose ne va pas ? » Hermione sentit son cœur se serrer dans sa poitrine, inquiète que son meilleur ami soit mal. « Ne me dis pas que ces Sorciers noirs t'ont tourmenté ! »
La simple idée de voir son ami blessé par cette sous race la fit frémir de rage. Quiconque s'en prendrait à lui subirait sa colère et sa vengeance ! Neville était son meilleur ami, son frère ! Personne, personne n'avait le droit de poser une main sur un seul de ses cheveux ! Qu'importe qu'il soit parfaitement capable de se défendre, c'était son devoir de 'grande sœur' de s'occuper de lui, de l'aider, de le réconforter quand il en avait besoin. Une petite pensée vengeresse vint pointer le bout de son nez : Voldemort regretterait d'avoir enlevé Neville durant le tournoi ! Il ne vivrait pas longtemps, elle avait fait une promesse sur le nom des Dumbledore.
« Quoi ? Non ! Ces Sorciers noirs n'ont rien fait ! » Il cracha avec haine les mots « sorciers noirs » et cela rassura profondément Hermione qui se détendit sur sa chaise. « Il y a autre chose… »
Neville hésita à en dire plus. Hermione devina sans mal sa gêne alors qu'il referma ses doigts autour des pages du livre.
« J'ai reçu une lettre de ma grand-mère… » Il marqua une pause. « Tu vois, je lui ai demandé de m'envoyer de l'argent pour demain. Je voulais offrir un cadeau à mes parents, tu sais, le jour où ils ont perdu l'esprit est proche… »
Sa voix se brisa à la mention de ses parents qu'il n'avait pas connu autrement que dans le coma. Hermione sentit une vague de tristesse s'emparer d'elle et elle se pencha pour lui faire un bref câlin mais ne dit rien. Heureusement pour eux – et pour Neville – Bellatrix, Rodolphus et Rabastant Lestrange étaient enfermés à Azkaban. Si jamais ils en sortaient un jour, la jeune fille n'hésiterait pas un instant à venger son frère de cœur. Ces trois Sorciers étaient l'exemple même de la médiocrité des êtres de leur espèce. Les Sorciers noirs comme les Créatures sombres ne pouvaient connaître la rédemption et ne vivaient que pour apporter le malheur et la destruction autour d'eux. Ils méritaient juste l'extinction !
« Enfin… » Neville reprit après avoir remercié Hermione. « Grand-mère m'a écrit qu'elle avait un léger souci avec le Gobelin s'occupant de nos comptes. Apparemment, il ne veut pas lui verser les gallions demandés. »
« Comment ça ? » Hermione fronça les sourcils, perturbées.
Les Gobelins n'étaient pas une race noire mais grise. Cela n'empêchait pas leur méchanceté vis-à-vis des Sorciers, qu'ils n'hésitaient jamais à ridiculiser ou à faire plus de profits à leurs dépens. Cela ne serait même pas surprenant qu'ils aient volé certaines sommes d'argent. Hermione les haïssait. Elle haïssait leur manière de parler, le fait qu'ils la rabaissent comme si elle n'était qu'une vulgaire chaussette. Elle était Hermione Granger ! Fille d'Almina Dumbledore et de Calvin Granger et petite-fille d'Albus Dumbledore et de Gellert Grindelwald, meilleure amie de Neville Longbottom et une génie ! Comment oser la traiter comme une moins que rien ? De son point de vue, les Gobelins, ces êtres méprisables, méritaient la mort. Mais voilà, malgré tous leurs défauts, ils étaient d'excellents banquiers et géraient magnifiquement bien l'économie.
Il y avait souvent eu quelques accrochages au cours des années entre Gobelins et Sorciers mais les Gobelins finissaient toujours par courber l'échine, bien trop dépendant des Sorciers au sujet des ressources. Elle savait pertinemment que le directeur Ragnarök ne risquerait pas la disparition des siens par pure fierté, quelle que soit sa méchanceté.
« Oh ! Trois fois rien ! » Neville hocha négativement la tête. « Ce que je veux dire, c'est que notre gérant des comptes a refusé de nous donner l'argent parce qu'il semblerait y avoir un léger problème. » Il secoua ses épaules. « Ce genre de problème est fréquent ces temps-ci… »
« Ah, si ce n'est que ça… »
Les Gobelins étaient pointilleux sur leur gestion de la monnaie et de leurs comptes. La moindre erreur de calcul signifiait qu'ils interdisaient l'accès aux comptes des Sorciers pendant quelques jours, le temps de régler le problème. Comme le disait Neville et comme elle l'avait remarqué, en ce moment, les temps étaient durs – entre Voldemort et ces maudits traditionalistes – et souvent, les comptes se fermaient pour éviter toute fraude. Tant que cela gênait également Thomas Gaunt, Lucius Malfoy et leur bande de dégénérés, cela l'arrangeait.
« Ce qui m'embête surtout, c'est que je ne peux pas offrir un cadeau à mes parents… »
« Je peux toujours t'avancer. » Proposa Hermione dans un sourire, heureuse de voir le visage de son ami s'épanouir.
« Oh ! Merci ! »
Neville sauta hors de sa chaise pour venir l'étreindre. Hermione lâcha un petit rire, sa mauvaise humeur appartenant maintenant au passé. Si son meilleur ami avait un problème, elle se devait de l'aider. Contrairement aux Sorciers noirs, elle, elle connaissait la loyauté.
« Pour te remercier je t'offrirai ce que tu veux ! » Il rajouta précipitamment en voyant les yeux brillants d'Hermione. « Sauf des livres ! Pour une fois, je t'offre autre chose ! »
« Mah…t'es pas gentil ! » Râla-t-elle avant de placer un doigt sous son menton. « Pourquoi ne pas faire une blague ? »
« Une…blague ? »
« Oui. » Elle lui sourit. « Grand-père me disait pendant l'entraînement d'avant-hier que les blagues des jumeaux Weasley lui manquait. Pourquoi ne pas détendre l'atmosphère ? »
« Hermione…tu es officiellement la Sorcière la plus intelligente que je connaisse ! »
Neville sortit de la bibliothèque en lâchant un rire amusé. Hermione cligna des yeux plusieurs fois le temps que la phrase remonte à son cerveau avant qu'elle ne se lève d'un bond, fourre ses affaires dans son sac et partit à la poursuite de son ami sous les yeux admiratifs des élèves.
« Neville ! Nev ! Par Merlin ! Qu'est-ce que ça voulait dire ? Comment ça, « officiellement » ? Neville ! Attends-moi abruti ! »
OoO
Hermione entoura son cou de sa magnifique et colorée écharpe gryffindor. Pour un samedi d'octobre, il faisait vraiment frais et le petit vent traversait les couches fines de ses vêtements. Peut-être devait-elle songer à porter ses habits hivernaux. Elle frissonna quand un énième vent se déversa sur le chemin menant à Hogsmeade.
Décidément, cela ne serait pas une surprise si elle attrapait un rhume.
A ses côtés, Neville discutait avec animation sur le sujet passionnant qu'était le Quidditch avec Seamus et Parvati. Etrangement, la jeune indienne était une grande fan de ce sport et semblait connaître toutes les équipes et joueurs sur le bout des doigts. Et vraiment, si elle mettait un peu de vigueur dans ses études, Hermione était persuadée qu'elle arriverait facilement à encocher une des premières places. Elle n'était pas une Patil pour rien. Seulement, contrairement à son agaçante de jumelle, son côté gryffindor primait.
Et Seamus, un Muggle-born, n'hésitait jamais à faire des rapprochements avec les sports de son monde, éduquant les Sorciers sur les bienfaits des Muggles. Hermione l'aimait beaucoup et le trouvait particulièrement amusant. Seamus était certainement le seul à réussir à faire tout exploser, quelle que soit la matière. Il était même devenu un sujet de paris à travers Gryffindor (et Hermione tenait elle-même les comptes) sur le nombre de fois où il ferait exploser quelque chose dans une journée. Hermione trouvait un moyen de l'orienter vers un métier, disons, explosif pour qu'il puisse s'épanouir tout en leur étant utile.
Mais la jeune fille ne s'intéressa pas à la conversation. Elle n'aimait pas vraiment le Quidditch et se ravissait seulement si sa maison gagnait. Et elle gagnait toujours ! Sauf cette fois où cet inutile de Potter préféra jouer les héros dans son coin alors qu'il en était juste incapable plutôt que de promouvoir la suprématie du Bien. Elle retint une grimace de dégoût. Vraiment, ce gosse avait le don de l'irriter même dans la mort.
Hermione secoua la tête : ce n'était pas le moment de penser au malheureux passé et à ses choix d'amitié (elle n'avait toujours pas pardonné à ce Sorcier noir de Weasley de l'avoir insultée en première année). Elle devait juste se réjouir du temps présent et profiter de la présence de ses véritables amis. Et puis Neville était enfin relaxé, soulagé à l'idée de pouvoir offrir un cadeau à ses parents. Elle sourit chaudement à la vue décontractée de son ami.
« Hermione ! » La voix féminine de Lavande lui fit tourner la tête.
La jeune fille offrit un sourire à son amie blonde qui tenait la main de Dean, actuellement en couple heureux et sur un petit nuage. Hermione n'aurait jamais cru un jour le dire (surtout avec son expérience de sa première année où, pour le bien de sa mission, elle était isolée) mais Lavande était une très bonne amie. Certes, son caractère semblait à première vue complètement légère et superficielle comptant que sur sa beauté, mais elle était une excellente enquêtrice et possédait un esprit vif. Parvati et elle arrivaient toujours à repérer toutes les rumeurs courant à Hogwarts et même au-delà. De ce qu'avait compris Hermione, la jolie blonde rêvait de devenir journaliste et si possible, devenir rédactrice en chef. Son défaut majeur, c'est qu'elle embellissait un peu trop Andrew Smith.
Heureusement que sa passion mordante pour le directeur de la Gazette du Sorcier perdait de son importance depuis sa relation avec Dean. Les deux filaient le grand amour que cela en devenait presque dégoûtant. Dean parvenait sans mal à maintenir la folie excentrique de la jeune fille avec un seul sourire de sa part. Un faiseur de miracle pouvait-on entendre dans leur dortoir.
« Tu as fini de contempler ton crush ? » Ricana Lavande, en lui donnant un coup de coude moqueur dans le bras, sous le regard amusé mais complice de son petit-ami.
« Crush ? » Hermione leva un sourcil avant de rouler des yeux.
Son pied se tordit légèrement quand elle marcha sur un caillou encombrant le chemin vers le village. D'ici quelques minutes, ils seraient enfin dans les rues animés d'Hogsmeade et ils en profiteraient pleinement. Déjà, Hermione pouvait apercevoir les toits de quelques maisons par-dessus les arbres.
« Lavande… » Soupira-t-elle enfin en posant ses doigts pour pincer son nez dans le geste universel de la fatigue. « On en a déjà parlé, je suis lesbienne et Neville est comme un petit frère pour moi. »
Elle marqua une pause et fronça le nez avec dégoût.
« Ça serait dégoûtant de sortir avec mon frère… » Ajouta-t-elle pour elle-même et Lavande ricana une fois de plus, l'ayant parfaitement entendu.
Lavande passa juste un bras par-dessus ses épaules et lui offrit un sourire conspirateur.
« Ah, tu me caches quelque chose, MioneMione… » Chuchota-t-elle à son oreille, trop bas pour que Dean puisse entendre. « Et je suis sûre que contre un livre je vais pouvoir savoir ton petit secret. »
Hermione se détacha de son amie et lui donna un petit coup sur la tête, particulièrement agacée et amusée, alors que Lavande rit et courut rapidement rejoindre le trio plus loin. La jeune fille secoua la tête, les lèvres pincées pour éviter d'éclater de rire. Elle s'empêcha de rougir en pensant vaguement à une fille aux cheveux blonds, ce n'était pas le moment de penser à son crush qui la rendait si triste et malheureuse. Elle avait autre chose à penser Vraiment, Lavande avait ce don pour détendre l'atmosphère.
« En traduction… » Dean la dépassa et son regard sombre brillait d'amusement. « Elle voulait te dire un truc, une rumeur qu'elle a captée… »
« Mmh… » Acquiesça-t-elle en observant ses amis disparaitre dans la petite foule de Sorciers de la grande rue d'Hogsmeade. « Je sens que nous allons avoir besoin d'un verre tous ensemble… »
Une réunion s'imposait. Si Lavande avait entendu une rumeur intéressante cela valait le coup de l'écouter. La blonde revenait vers elle que lorsqu'il y avait un intérêt quelconque pouvant les aider à contrer les races inférieures qu'étaient les Sorciers et Créatures noirs. Ce n'était pas comme si cette rencontre autour d'un verre lui déplaisait. Elle serait entourée de ses amis, partageant un moment agréable.
Les deux amis continuèrent leur chemin.
OoO
« Merci Hermione ! Tu me sauves la vie ! »
Neville l'étouffa dans une étreinte puissante et Hermione sentit ses vêtements s'humidifier, signe que son ami pleurait allégrement. La jeune fille sourit mais elle se crispa rapidement. Ses os craquaient dans tout son corps. Elle frappa doucement l'épaule de son ami. Hé ho ! Elle avait besoin de respirer !
« Tu vas la tuer ! » Paniqua dramatiquement Parvati en venant à sa rescousse et Hermione lui en fut reconnaissante. « Je tiens à ce qu'elle reste en vie ! Qui va m'aider pour mes devoirs ? »
Faussement scandalisée, Hermione tira la langue avec maturité sous le rire de ses amis. Neville la lâcha avec un sourire désolé mais la jeune fille s'en fichait un peu. Les voir aussi ouverts et heureux lui réchauffait son cœur. Elle avait vraiment les meilleurs amis du monde et pour rien au monde elle les échangerait !
« Heureuse que tu aies pu choisir les cadeaux qui te font plaisir. » Hermione lui adressa juste un simple et grand sourire.
« Je te rembourserai dès que ces stupides Gobelins nous autoriseront à retirer de nouveau de l'argent sur notre compte ! » Tous grognèrent de sympathie, comprenant le malheur de Neville, l'ayant tous vécu.
« Tes parents le méritent. » Ajouta Seamus en dégageant une de ses boucles brunes hors de ses yeux. « Après tout ce qu'ils ont vécu… »
« Ne parlons pas de ça ! » Intervint drastiquement Lavande alors que le visage du Survivant se décomposait. « Allons boire un verre ! »
Elle s'empara de la main de Neville, l'obligeant à prendre le devant. Hermione remarqua son teint pâle, des larmes aux coins de ses yeux. La jeune génie se tourna à demi et toisa Seamus glacialement. Voir son 'frère' aussi attristé, affaibli lui fendait le cœur. Elle détestait que quelqu'un lui fasse du mal autant physiquement qu'émotionnellement. Elle savait en voyant le visage paniqué de Seamus qu'il n'avait pas fait exprès mais elle s'en fichait pour le moment. Tout ce à quoi elle pouvait penser était le visage de Neville.
« Et bien bravo ! » Siffla-t-elle, son ton colérique et froid força l'adolescent à se rétracter sur lui-même. « Tu sais très bien que ses parents sont un sujet sensible. »
« Je suis désolé… » Gémit-il presque pathétiquement. « Je ne pensais pas… »
« Je vois ça. » Coupa-t-elle, se fichant de ses excuses. « J'espère pour toi qu'il t'accordera son pardon si tu ne veux pas te retrouver au fond du trou. »
Hermione tourna des talons sans un mot de plus. Elle entendit vaguement Parvati dire à Seamus qu'il était foutu. Autant elle aimait bien le jeune homme, autant elle était prête à le détruire socialement si signifiait protéger Neville. Elle n'hésiterait pas. Sa famille passait avant tout et Neville était un membre de sa famille.
Elle courut rejoindre Neville et Lavande, tous les deux déjà rentrés dans le bar. La jeune fille poussa la porte, son nez fut envahi d'odeur d'alcool, de nourriture et de chaleur. Elle renifla un instant, pour s'habituer, regarda autour d'elle et capta l'attention de ses deux amis, assis à une table. Neville avait sa tête plongée dans ses mains et Lavande le réconfortait gentiment, avec douceur et compréhension. Hermione ne put qu'être satisfaite de la jolie blonde. Merveilleuse fille qu'elle était. La jeune génie s'assit rapidement de l'autre côté de Neville, hochant la tête vers Lavande, et entreprit de remonter le moral de son meilleur ami.
Rapidement une conversation légère s'empara du trio. Quoi de mieux que de papoter sur les défauts des Slytherins et leur race pour détendre l'atmosphère. Parvati et Dean les rejoignirent, commandèrent des boissons et continuèrent leur discussion. Bientôt les rires secouèrent les amis et Neville rit, sa tristesse bien loin derrière lui. Hermione sourit, satisfaite et heureuse. Mais son visage se solidifia quand Seamus vint les voir, l'air triste, pâle et les yeux rouges, signe qu'il avait versé quelques larmes.
« Neville… » Le Survivant leva la tête vers lui, l'air plutôt indifférent. « Je… » Il hésita, chercha ses mots. « Je ne voulais pas te blesser. Je n'ai aucune excuse pour t'avoir fait du mal et j'en ai honte. Je suis sincèrement désolé. »
Il s'inclina, mettant de côté toute fierté. Hermione laissa une pointe de chaleur s'emparer d'elle. Finalement, Seamus n'était pas aussi idiot que ça. Elle l'avait bien dressé. Tout était fait pour qu'il retourne auprès de Neville.
« Je te pardonne, Seamus. » Neville lui fit un sourire rassurant. « Juste…ne parle plus de mes parents… »
« Je comprends. » Seamus le regarda, déterminé. « Je ne referais plus jamais cette erreur, tu as ma parole. Jamais plus, tu ne seras déçu de moi ! » Affirma-t-il.
Seamus ne s'assit pas tout de suite, attendant patiemment que Neville lui accorde le droit de les rejoindre. Le Survivant ne fit qu'hocher la tête et le jeune homme s'assit soigneusement. Son regard croisa celui d'Hermione. La jeune fille sourit froidement mais satisfaite de la situation. Ce niveau de loyauté était incroyable. Jamais ils ne pourraient les trahir. Juste parfait. Les Gryffindors – grâce à son enseignement, à son tutorat et au charisme de Neville – tournaient autour d'eux comme s'ils étaient des espèces de dieux vivants. Cela lui plaisait mais elle ne pouvait pas se reposer sur ses lauriers. Non. Elle devait aller au-delà, mériter le respect de sa maison.
« Lavande ? » Hermione se tourna enfin vers la jeune blonde pressée contre Dean. « Tu avais une rumeur à nous partager. »
« Oh, oui ! » Elle se redressa, excitée manquant de donner un coup à son petit-ami. « Tu vois, j'ai appris par Cho Chang que Luna Lovegood avait l'intention de partir ! »
Hermione sentit son corps se figer, se glacer. Elle avait l'impression de ne plus pouvoir effectuer le moindre mouvement et sa voix se brisa dans le fond de sa gorge. Elle ne pouvait qu'écouter la conversation comme un pantin lointain.
« Vraiment ? Quelle surprise ! » S'écria Parvati pus elle grimaça, dégoûtée. « Ma sœur m'en a pas parlé…m'enfin, ça m'étonne pas vu qu'elle traine avec un Sorcier Noir…vraiment, cette fille est une pute, j'ai du mal à croire qu'elle soit ma sœur… »
L'indienne cracha ces mots avec haine, désarroi. Hermione pouvait la comprendre. A sa place, elle ne savait si elle n'aurait pas déjà détruit sa sœur pour avoir décidé de se lier avec une telle race inférieure. Cette trainée avait trahi sa propre sœur jumelle en dépit des liens familiaux, juste pour être avec cet attardé de Théodore Nott. La jeune fille ne serait même pas surprise si elle couchait avec d'autres Sorciers Noirs…c'était typique de leur nature. Mais son esprit refusa de partager son opinion, bien trop figé et glacé.
« Laisse tomber cette fille… » Soupira Dean en posant une main réconfortante et compatissante sur l'épaule de son amie. « Elle préfère vendre son corps à un être indigne et inférieur, elle ne te mérite pas. »
« Tu nous as, nous ! » Lui sourit Seamus et Parvati hocha la tête, ravie de leur soutien.
« Continue, Lavande. » Interrompit Neville en laissant un vague regard à Hermione, inhabituellement silencieuse. « Padma ne nous intéresse pas le moins du monde. »
« Cho Chang aurait entendu Luna parler au professeur Flitwick. » Poursuivit Lavande, nonchalante par rapport à la brusque intervention de Parvati. « Xenophilius Lovegood a décidé de quitter l'Angleterre et d'amener sa fille. Son père a reçu des menaces, et elle aussi. S'ils ne s'allient avec aucun camp et restent neutre, ils en subiraient les conséquences. »
« Oh ! » Ne put que dire Dean, la bouche ouverte. « Ils iraient où ? »
« Je l'ignore encore… » Lavande secoua la tête, déçue de ne pas pouvoir répondre.
« C'est une perte pour nous… » Soupira Parvati, remise de ses pensées sombres contre sa prostituée de sœur. « Ils sont les descendants directs de Rowena Ravenclaw…ils auraient pu nous aider à montrer l'impureté des races 'noires'… »
« Ne dis pas n'importe quoi… » Renifla Neville en posant son menton sur sa paume de sa main, il attrapa au passage un morceau de gâteau qu'il grignota. « Les Lovegood refusent de prendre part à quoi que soit…quelle honte… » Il claqua de la langue. « Au moins, une fois hors d'Angleterre, ils ne nous gêneront pas. »
« En plus, on sera débarrassé de cette folle de Luna… » Ajouta Seamus, en se mordant la lèvre. « J'en pouvais plus de ses non-sens et blablas ! » Les autres hochèrent la tête.
Cette phrase eut le mérite de la réveiller en force, l'emplissant de rage. Comment Seamus osait-il dire ça ? Comment osait-il dire ça devant elle ? N'avait-il pas compris la leçon ? Elle se laissa éclater, sa maîtrise habituelle de ses émotions se brisa.
« Seamus… » Tous se tournèrent vers Hermione qui n'avait encore rien dit. « Je croyais que tu avais compris la leçon… »
« Hermione… ? »
« Luna Lovegood n'est pas folle, elle est loin de l'être ! C'est une voyante ! »
La voix glaciale et colérique d'Hermione claqua et réduit la tablée au silence. Même Neville la regardait bouche bée, incompréhensif. De toute manière, personne ne pouvait comprendre son éclat, pas même son meilleur ami. Seule elle pouvait comprendre la douleur qu'elle ressentait en permanence en regardant la jolie blonde rêveuse.
« Je ne suis pas sûre de te suivre… » Bredouilla tant bien que mal Seamus, effrayé de s'attirer à nouveau les foudres de la jeune génie.
« Luna est sûrement la personne pouvant au mieux rivaliser à mon intelligence. »
Sa phrase les cloua à nouveau sur place. Jamais auparavant, Hermione n'avait complimenté quelqu'un de cette manière, à tel point de mettre une personne au même plan qu'elle. Sans surprise, récolter le respect d'Hermione n'était pas rien, Luna devait vraiment le mériter.
« Attends… » Les yeux de Lavande s'écarquillèrent soudainement et Hermione ferma les yeux : la blonde devait avoir réalisé. « Ton crush…c'est Luna ! »
Nouveau silence pesant. Hermione refusa de regarder ses amis dans un tel moment de faiblesse. Comment croiser le visage de ses amis alors que son cœur battait douloureusement dans sa poitrine ? Lavande avait raison. Elle était tombée amoureuse de la personnalité excentrique mais perspicace de la petite blonde de Ravenclaw. La voir partir, quitter le pays, la voir avant qu'elle n'ait pu lui dire son amour lui tranchait littéralement la gorge. Elle n'aurait jamais pu croire ressentir un sentiment si profond envers quelqu'un. Pourquoi l'amour devait-il faire autant souffrir ?
« Oh…Hermione… » Murmura Neville doucement, sa grande main musclée entoura ses épaules en réconfort et Hermione enfouit son visage dans sa nuque. « Pourquoi ne pas l'avoir dit ? »
« Je ne pouvais pas, Neville, je ne pouvais juste pas… » Elle retint un sanglot, laissant sa faiblesse être vu devant tous ses amis.
« MioneMione…tu peux nous faire confiance… » S'attrista Lavande et Hermione sentit une gentille caresse dans son dos.
La jeune fille était reconnaissante qu'aucun d'eux ne se moque d'elle. C'était la première – et seule fois – qu'elle se laissait aller devant eux. Mais elle ne pouvait pas se contrôler. Cela faisait trop mal. Bientôt…bientôt la petite Luna serait loin d'elle, elle ne pourrait plus jamais l'admirer, la suivre des yeux dans les couloirs, observer ses magnifiques yeux bleus-gris rêveurs, plongés dans une réalité inaccessible à tous ceux ne partageant pas son don.
« Pourquoi je merde toujours… » Gémit Seamus et Hermione entendit parfaitement sa tristesse dans sa voix. « Je suis le pire ami qu'on puisse souhaiter… »
« Non… » Renifla Hermione, elle ne quitta pas l'étreinte réconfortante de son meilleur ami et frère. « Si c'est la faute de quelqu'un, cela serait la mienne… »
« Hermione ? Que veux-tu dire ? »
Mais la jeune fille refusa de parler. Aucun d'eux ne mériter de partager son fardeau. C'était son choix, celui de personne d'autre. Maintenant, à elle de l'assumer seule, dans la souffrance. Avec le soutien de ses amis.
Comment pouvait-elle dire à ses amis qu'elle était la responsable du départ des Lovegood ? Qu'elle était à l'origine des menaces ? Qu'elle était à l'origine du harcèlement de Luna ? Qu'elle avait payé Cho Chang et d'autres pour qu'ils harcèlent l'innocente jeune fille ? Qu'elle avait fait tout ça pour qu'elle puisse quitter le pays ? Qu'elle avait fait tout cela pour la protéger d'une horrible vie en Angleterre ? Qu'elle avait tout cela sous les ordres de son grand-père ?
Comment pouvait-elle seulement dire cela à ses amis ?
Son grand-père lui avait ordonné de trouver un moyen de se débarrasser des Lovegood sans à avoir à les supprimer. La seule idée qui lui était venue à l'esprit avait été de harceler Lune et son père jusqu'à ce qu'ils décident de quitter le pays pour ne plus subir aucune pression. Ses terribles actions lui avaient brisé le cœur. Devant les yeux larmoyants de Luna, Hermione n'avait voulu qu'une seule chose : tout abandonner et la prendre dans ses bras, lui demander pardon. Mais elle n'en avait pas le droit, elle n'avait pas le choix, elle devait continuer pour pouvoir la protéger de ce monde qui ne comprenait pas son don, ne la méritait pas. Elle-même ne la méritait pas ! Elle lui avait fait bien trop de mal !
Sa famille passait avant tout. Et si son grand-père lui ordonnait un jour de tuer Lavande, elle le ferait sans hésiter. Elle en serait capable. N'avait-elle pas condamné Potter et Weasley avec ses renseignements ? Son cœur pouvait saigner autant qu'il voulait, Hermione obéirait toujours à son cher grand-père. Ses amours importaient peu. Et son grand-père le savait. Il était passé par la même douleur qu'elle des années auparavant. N'avait-il pas affronté son amant pour l'abandonner dans une prison à vie ? Et la jeune fille partageait son mal.
« Si Luna doit partir, elle ira à Delphes, à l'école de voyance… » Finit par dire Hermione entre deux vagues sanglots.
Aucun de ses amis ne parla et elle en fut reconnaissante. Ils respectaient sa douleur et la soutenaient silencieusement. Les grandes et fortes mains rassurantes de Neville se baladaient tranquillement dans son dos, la consolant de son chagrin d'amour. Tout son malheur était à cause de ces satanés et dégoûtants Sorciers Noirs. S'ils étaient morts, si Thomas Gaunt n'était pas apparu, elle n'aurait pas eu besoin d'écarter son amour loin d'elle. Elle aurait pu vivre auprès d'elle, partager sa vie avec elle. Mais à cause des enjeux politiques – de l'arrivée soudaine des Lords Peverell et Gryffindor dont les modernistes bénéficiaient le soutien, la compassion et l'amitié – et de la guerre menaçant de se pointer contre Voldemort, Hermione avait dû prendre la décision la plus dure de sa vie et sacrifier son bonheur au profit de sa cause du Plus Grand Bien.
Une haine profonde l'envahit. Oh, le jour viendra où elle pourra se venger et les Sorciers Noirs crèveront dans d'atroces souffrances : ils comprendront sa douleur, eux qui ne ressentaient rien.
Pour sa faiblesse, Hermione se promit de ne plus jamais tomber amoureuse !
Ses amis reprirent une conversation basse, calme et mondaine. Ils tentaient de détendre l'atmosphère. Mais Hermione ne les écouta pas. Sa tête resta plongée dans la nuque de son meilleur ami. Doucement elle se calmait, sa respiration saccadée et ses sanglots n'étaient plus qu'un lointain souvenir. Soudainement, une discussion venant d'une table un peu plus loin capta son attention. Levant les yeux, elle reconnut sans mal et avec dégoût Zabini et Parkinson – les autres n'étant pas là, ils devaient sûrement préparer un sale coup.
« Je te dis que je suis maudit, Pansy ! » Geignit l'italien et Hermione renifla devant son air pathétique.
« Bah, c'est pas mon problème. » La Slytherin hocha les épaules, un sourire malicieux aux lèvres, elle devait avoir une sale idée derrière la tête, cette connasse.
« Ha ha ha, qu'est-ce que je me marre. » Rit faussement l'autre en passant une main dans ses courts cheveux bruns et Hermione ne put s'empêcher de penser que si elle n'était pas lesbienne, elle sortirait bien avec un aussi beau spécimen. « Plus sérieusement : son frère me déteste ! Comment veux-tu que je le courtise s'il est toujours là ! »
De qui parlait-il ? L'Héritier Zabini avait un intérêt amoureux ? Intéressant…
« Sois plus rusé, mon chou, tu es un Slytherin, non ? Comporte-toi comme tel. » Ricana Parkinson, une main devant sa bouche. « Même ta mère s'amuse à tes dépends. »
L'italien roula des yeux, probablement agacé de se faire taquiner par la jeune fille. Hermione ne pouvait qu'admirer la malice de l'Héritière Parkinson. Aussi impressionnant – et amusant – soit-il, ce n'était qu'une preuve de plus de la manipulation et de la méchanceté des Sorciers Noirs. Ceux-ci étaient incapables de montrer de l'empathie même quand l'amour était en jeu.
« Tu crois que je devrais lui offrir un cadeau familial ? » Demanda presque timidement Zabini. « Mes grands-parents seront enchantés, je pense… »
« Enfin tu fais un pas en avant dans ta relation ! Je suis fière de toi ! » Parkinson se pencha en avant pour tapoter la tête de Zabini comme s'il était un petit toutou. « Là, là, bravo ! Tu prends enfin une initiative malgré ta peur de son frère. »
« A ma place, il te terrifierait. » L'italien la fusilla du regard. « Je suis persuadé qu'il trouvera un moyen de me cramer un jour…je t'assure, ce type a une obsession pour le feu… » Il trembla sans aucun doute de peur.
Cela attisa encore plus sa curiosité. Oh…un Sorcier avait capté les yeux de l'italien et avait un frère protecteur. Cette personne était-il un autre italien ? Mmh, elle se le demandait. Franchement, elle espérait pour ce Sorcier qu'il ne soit pas Blanc. Qui voudrait sortir avec un être de son espèce aussi beau soit-il ? Si c'était le cas, elle se promit de le secourir de son horrible destin. Le pauvre ne méritait pas cette vie. Et si ce Sorcier était Noir, Hermione se ferait un plaisir de le tuer doucement sous les yeux de Zabini juste pour qu'il comprenne sa douleur de la perte de son amour.
« Trouve un moyen de le distraire alors, pour qu'il ne soit pas dans tes pattes quand tu offriras ton cadeau. » Parkinson observait à présent ses ongles parfaitement manucurés avec attention.
« Draco et Daphné se feront un plaisir de m'aider… » Le sourire machiavélique s'étirant sur les lèvres du jeune homme fit tiquer Hermione. « Ils semblent plutôt intéressés par notre ami commun…et j'aurai le champ libre ! »
« Parfait ! » Rit Parkinson. « Allons les rejoindre ! »
Les deux se levèrent en même temps près à rejoindre leurs dégoûtants amis. Hermione ne bougea pas pour ne pas se faire prendre. Elle savait parfaitement comment faire pour récolter des informations sans se faire repérer. Elle n'était pas aussi bonne que Lavande mais suffisamment pour avoir su surprendre le petit complot des jumeaux Weasley. Les deux Slytherins passèrent à côté de leur table mais personne ne leur prêta attention.
« Au fait… » Dit Zabini en passant devant leur tablée. « Mes grands-parents m'ont envoyé une lettre hier. Apparemment, ils auraient eu un problème avec la banque et leur banquier Gobelin. »
« Ils ont refusé l'accès à leur compte ? » Devina sans mal Parkinson et cela fit sourire Hermione, ils n'étaient pas les seuls à souffrir du mauvais caractère de ces stupides et épouvantables créatures. « Ils font ça en Italie aussi ? »
« Yep » L'italien accentua sur le 'p'. « Les Gobelins sont bizarres en ce moment…je me demande… »
Sa voix disparut quand la porte claqua derrière lui laissant une Hermione penseuse. Elle avait appris des choses intéressantes. Zabini semblait avoir un amoureux et les Gobelins en faisaient des leurs également en Italie. Leur petite crise devait se produire partout dans le monde sorcier et pas seulement en Angleterre. D'une certaine manière, cela rassura Hermione. Ils n'étaient pas seuls à subir ces saletés de petits diables. Avec un peu de chance, leurs actions prouveront au monde entier qu'il fallait se débarrasser d'eux.
« Hermione ? »
Elle sursauta presque quand elle entendit la voix grave de son meilleur ami près de son oreille. Avec une pointe de honte, elle avait presque oublié son existence. Elle se secoua mentalement. Tout cela l'avait grandement perturbé. Elle ne pouvait plus se permettre de telles faiblesses, par Merlin ! Elle était Hermione Granger ! Fille d'Almina Dumbledore et de Calvin Granger, deux Sorciers d'exceptions et petite-fille d'Albus Dumbledore et de Gellert Grindelwald ! Elle était reconnue comme étant la Sorcière la plus intelligente de sa génération, surnommée 'génie'. Elle ne pouvait plus jamais se permettre de se morfondre !
« Tu vas mieux ? »
Hermione se redressa de toute sa hauteur, de nouveau fière, ses yeux flamboyants du même feu que son grand-père. S'il avait pu surmonter autant de douleur et de perte dans sa vie, elle y arriverait aussi. Elle était forte, elle était une Dumbledore !
« Oui. » Fit-elle simplement d'une voix ferme.
Cela suffit pour rendre le sourire à ses amis. Ils étaient heureux de revoir leur amie aussi sûre d'elle.
« De quoi parlez-vous ? » Continua Hermione, la tête haute comme à son habitude.
« De Sirius Black et de son procès à venir. » Informa Lavande en entortillant ses doigts dans ses longs cheveux blonds et ondulés.
Hermione tiqua un instant. Toute cette affaire n'était qu'une vaste bague.
« Et donc ? »
« Eh bien, comme tu sais, les Aurors l'ont arrêté hier alors qu'il se baladait près du Chemin de Traverse… »
Difficile de louper l'information à moins d'être aveugle, pensa sarcastiquement la jeune fille. Depuis hier, tout le monde ne parlait que de ça, que ça soit les journaux, les personnes ou les rumeurs. Le sujet de Sirius Black était sensible. Vraiment. A l'annonce d'Andrew Smith le lendemain de la séance du Magenmagot, début septembre, la population avait été choquée et avait fortement protestée, quelques émeutes avaient même étaient notées mais son grand-père avait pu les maitriser avec son incroyable charisme. Coupable ou non, chaque Sorcier se devait d'avoir un procès, notamment un Lord d'une vieille famille. Même les Lestrange avaient reçu un procès – bien qu'il fût rapidement expédié.
Le ministre Fudge avait été à deux doigts de perdre son poste mais il parvint à rester dans sa position grâce à l'aide de Lord Peverell qui pointa soigneusement, à la séance suivante, que le précédent ministre était le principal coupable de cette affaire.
Fudge – cet imbécile manipulable – avait ordonné que tous les Aurors et Sorciers de rechercher le fugitif pour qu'il ait un procès le plus rapidement possible. Amélia Bones se chargeait de l'affaire avec autorité, neutralité et efficacité et Hermione espérait un jour qu'elle puisse ressembler à cette grande Lady. Des affiches et journaux avaient été placardés pour que Black puisse tomber dessus et se rendre. Et Black ne s'était rendu qu'hier soir, presque un mois après, probablement incapable de les croire. Apparemment, son procès aurait lieu la semaine suivante, le jour d'Halloween – plutôt ironique si on y pensait bien.
« Je sais, je sais…pas besoin de me faire un résumé, je sais… » Hermione fit un geste vague de la main et ferma les yeux.
Ce sujet était parfait pour oublier la jolie blonde qui lui faisait chavirer douloureusement son cœur.
« Et quel est le problème avec Black et son procès ? » Continua-t-elle sachant parfaitement où était le problème.
La seule raison de son écartement de la sphère politique, sorcière et de sa liberté était qu'il gênait les plans de son grand-père. Comment manipuler Harry Potter et se faire passer pour son sauveur s'il avait été élevé avec amour ? Son grand-père n'avait rien contre Black, rien du tout. Il lui avait plusieurs fois dit que le jeune homme avait été fortement utile, son amitié avec James Potter et son soutien ouvert au directeur avaient renforcé l'influence du vieil homme et des modernistes. Sirius Black avait simplement fait l'erreur d'être le parrain d'un instrument indispensable pour son grand-père. Il n'avait juste été là au mauvais endroit au mauvais moment.
Le souci était que même le vieil homme ignorait les connaissances de Black. Qu'avait-il de compromettant à leur égard ? Et cela inquiétait Hermione. Ils allaient devoir jouer fin pour réintégrer Black dans leur parti avant que ce sale Gaunt ne s'immisce encore dans leurs affaires.
« On ne disait pas grand-chose, Hermione. » Rassura Neville, parfaitement au courant du cheminement de pensée de son amie. « On avait juste hâte de savoir qui serait l'avocat de Black ! »
Oh ! Effectivement, très bonne question.
« Je parie que Lady Bones le représentera ! » S'enthousiasma Seamus avec un sourire impatient.
« Aucune chance, Lady Bones est une juge, pas avocate. » Raisonna Dean. « Pour toute cette affaire, ils vont faire appel au meilleur avocat possible ! »
« Lavande ? Tu sais qui va être son avocat ? » Demanda Hermione quand elle vit le sourire connaisseur de la jeune fille.
« Qui crois-tu que je sois ? Bien sûr que je sais, voyons ! Ne m'insultez pas ! » Ils rirent du dramatisme abusé de Lavande. « C'est un Muggle-born qui a été choisi, peu connu, dois-je dire. Quatre ans qu'il travaille sous l'autorité du ministre et rien à déplorer ! Un grand adorateur de notre cause ! »
« Crache le morceau, Lavande ! » Houspilla Dean, pour la peine, il fit quelques gratouilles sur le ventre chatouilleux de sa petite-amie qui frétilla pour se dégager dans un rire.
« Enki Mucha, il s'appelle ! »
Hermione hocha la tête et nota le nom dans un coin de sa tête. Elle devait faire quelques recherches sur cet homme et vérifier ses antécédents et elle se doutait que son grand-père devait l'avoir déjà fait. Pour avoir été choisi pour un rôle aussi important, il devait être impressionnant et compétent. Et sans aucun doute, il possédait un noyau blanc. La jeune fille sourit. Parfait. Tout allait se passait parfaitement bien. Si l'un de leurs alliés s'occupait d'être l'avocat de Black, il serait beaucoup plus facile d'atteindre l'homme.
« Vous croyez qu'il est innocent ? » Dit Parvati, ignorant Enki Mucha, un parfait inconnu inintéressant pour elle.
« Possible… » Dean hocha les épaules, nonchalant. « C'est vrai que son arrestation est suspicieuse. Et son passé joue en sa faveur. »
« Mmh. » Acquiesça Neville, jouant le jeu. « Il s'est lié d'amitié avec les Potter et s'est enfui de chez lui pour être auprès de la Lumière. Il a fait le bon choix. »
« N'empêche… » Lavande s'adossa contre Dean. « Pourquoi trahir les modernistes après tant d'efforts ? Ça ne tient pas la route… » Elle soupira. « Et la Lumière ne l'a pas aidé… »
Hermione sentit cette remarque comme une offense personnelle et elle vit Neville se crisper à ses côtés. Elle se força à se détendre. Après tout, Lavande n'avait aucune idée de la véritable raison de l'incarcération de Black. Et il n'y avait aucune raison pour elle de le lui dire.
« Je suppose que le procès nous le dira. » Termina Hermione, en tapant dans ses mains.
Il eut un bref moment de silence où tout le groupe en profita pour boire leur boisson ou pour manger un peu.
« Tu crois qu'on pourra y assister ? » S'enquit Seamus en avalant le dernier morceau de son gâteau. « J'espère que Dumbledore sera d'accord ! »
Tous hochèrent la tête avec une lueur frôlant l'adoration à la mention du directeur ce qui satisfaisait Hermione. Une bonne chose de faite, ils ne pouvaient plus se passer des appréciations de son grand-père. Parfait.
« Prions pour que Lords Peverell et Gryffindor soient présents…il parait qu'ils sont magnifiques ! » Soupira rêveusement Parvati en s'écroulant sur la table, de la bave aux lèvres.
« Parvati ! » S'écrièrent en chœur Dean, Seamus et Neville sous les rires de Lavande et du sourire malicieux d'Hermione.
Ils étaient absolument parfaits. De parfaits petits pantins à leur cause. De véritables amis.
OoO
Hello, mes chéris ! Un chapitre de plus terminé ! Et du point de vue d'Hermione ! Je me suis rendue compte que ça faisait longtemps que nous ne l'avons pas vu, celle-là. Franchement, je dois dire que je ne sais pas si j'aime ou non Hermione dans cette histoire. D'une part, elle fait des choses horribles (pauvre Luna !) mais d'autre part elle ressent des sentiments et elle a juste peur de décevoir son grand-père. C'est triste pour elle, je dois dire. Enfin bon, un jour peut-être, elle s'en mordra les doigts !
Je dois dire que je me suis beaucoup amusée à écrire ce chapitre. J'ai l'impression que je donne une âme à Hermione ! Oui, parce que contrairement aux Weasley, les 2 Dumbledore ont vraiment une âme. Ils pensent sincèrement que ce qu'ils font est juste. Les Weasley profitent juste de leur renommée sans apporter une grande aide.
Je viens de remarquer…dans 2 semaine (soit le prochain chapitre), ça fera un an que cette histoire sera publiée ! Je ferais donc un petit bonus ! Si vous avez des idées à me soumettre, n'hésitez pas ! Je n'ai pas encore écrit le bonus ! (Et franchement, je ne sais pas encore quoi faire donc si vous avez des pistes, ça m'aiderait beaucoup…) Merci par avance !
A bientôt !
