Auteure : Elfelmira
Genre : Mystère, Amitié, Famille
Résumé : Fin de la deuxième année, Ginny a été enlevée dans la Chambre des Secrets. Lockhart, Ron et Harry partent à sa recherche. Or le professeur, afin de s'accaparer toute la gloire, brise les baguettes des deux amis et les emprisonne dans la Chambre. Se retrouvant au centre d'un complot, ils vont devoir apprendre à survivre, seuls ou presque. Ils vont apprendre à voir au-delà des apparences et de la Magie elle-même... L'année du Serpentaire arrive...
Bashing : Dumby, Hermione, les Weasley (on les aime ceux-là) sauf les jumeaux, pour eux je ne pourrais jamais y arriver... Alors je sais, je fais pas mal de bashing sur ces personnes tout simplement parce que je ne suis pas très fan d'eux. Il y a une exception pour Hermione, j'adore ce personnage mais je trouve que le nombre de bashing concernant Hermione sont peu nombreux et que Ron s'en prend toujours plein la gueule. Alors j'inverse, Ron sera un gentil et si ça ne vous plaît pas…bah…pas grave !
Attention : Les événements de la première et deuxième année (sauf la fin) correspondent aux livres ou films. Les passés d'Harry et Ron seront modifiés à ma façon, donc pas de cris. Il est possible qu'il y ait de l'humour sarcastique comme je l'aime. Et enfin, pour les couples, je ne sais pas encore. Mais ce qui est sûr c'est que c'est un slash. On verra. Risque de spoil mais bon, comme tout le monde connaît Harry Potter, on s'en fou un peu…
Couple : BZ/HP, je ne sais pas encore pour Ron, j'hésite pour un RW/DM ou un RW/DG, ça reste à voir. En vrai, maintenant je sais ce que je vais faire mais je vais pas vous le dire héhéhé !
Alors, petite information supplémentaire, je remercie ma Beta, Cuicuit, pour m'avoir corrigée et relue. Pour l'instant pub, je vous invite à aller lire ce qu'elle a écrit sur wattpad, c'est magnifique !
Ni Harry Potter (le livre et le film) ni les personnages ne m'appartiennent, ils sont à JKR. Voilà voilà.
Je tiens à tous vous remercier pour vos reviews et vos votes ! Je ne peux pas répondre forcément, c'est impossible, mais je les lis toutes avec grand bonheur. Merci !
« Parole »
« Fourchelangue »
« Langage des animaux »
OoO
Partie 3 :
Chapitre 25 :
Si proche et pourtant si loin
OoO
Attention, scène de violence à la fin ! Vous êtes prévenus !
« Je crois que Draco est intéressé par vous. »
Ron cracha violement l'eau qu'il buvait et toussa, du liquide allant se loger dans ses poumons. Il pressa ses mains sur son torse et se donna des petits coups pour faire passer l'eau. Il n'allait pas s'étouffer et mourir d'une mort stupide après tout ça ! Il leva ensuite des yeux saphir incrédules vers la magnifique Lady Narcissa Malfoy. Avec son sourire charmeur, malicieux aux lèvres, sa peau pâle, ses cheveux blonds parfaitement coiffés et ses vêtements nobles mais simples, Narcissa Malfoy avait tout du cliché de la femme au foyer noble.
C'était mal la connaître.
Ron l'avait aperçue plusieurs fois torturer des Sorciers malavenants dans la cave de son manoir. Autant dire que les victimes qui refusaient de parler se retrouvaient à crier à tue-tête, priant, pleurant, exposant leurs connaissances. La femme mortelle était, de ce qu'avait compris Ron, celle qui récoltait les informations, quel qu'en soit le prix. Lucius Malfoy ne pouvait que se plier devant le caractère de sa femme dès que cela touchait à ses domaines d'espionnage.
Grâce à ses très nombreuses connexions – venant des Black et des Malfoy – et du fait qu'elle ne travaillait pas officiellement, elle avait un champ et une marge importante de liberté. Son travail était plus officieux. Il ne fallait pas oublier que c'était elle qui avait découvert le document précieux incriminant Dumbledore sur l'esclavage de ses frères. Il serra les dents à la pensée des jumeaux. Il ferait tout pour les sauver, les libérer de leur horrible sort engendré par leur propre famille, il les protégerait. Pour le moment, il devait gagner la confiance des modernistes et compter sur Nathaniel Morgan et Bianca Zabini – qui cherchaient des indices et un moyen de les approcher. Peut-être devrait-il attendre sa visite prochaine chez les Weasley qu'il avait obtenue pour les sortir de là sans suspicion ? Il bénissait presque – malgré son stress – Molly de l'avoir invité dans leur manoir la dernière fois qu'ils s'étaient vus au ministère.
Ron se secoua. Son esprit voguait un peu trop loin de la conversation actuelle.
En y réfléchissant bien, ce n'était pas surprenant que la Lady Malfoy cerne sans mal le comportement de son fils. Mais ce qui étonna plus le rouquin était son manque de subtilité et son franc-parler. Il ne l'aurait pas crue capable de s'asseoir dans la salle à manger, en ce samedi matin de mi-octobre, et lui balancer l'intérêt amoureux de Draco pour lui en pleine tronche.
« Et je crois qu'il vous plait aussi. » Ajouta Narcissa, toujours malicieuse.
Une nouvelle fois, Ron s'étouffa, il toussa à répétition et fusilla la Lady du regard. Il se racla sa gorge douloureuse. C'était lui ou elle essayait de l'assassiner en l'étouffant dans sa propre salive ? Il apprécierait bien un peu de tact.
« Je vous demande pardon ? » Parvint-il à prononcer après quelques minutes de raclements disgracieux.
« Ne faites pas l'innocent… » Narcissa adossa délicatement son dos contre le dossier de sa chaise. « Je vous ai vu échanger quelques regards. »
« Et ? »
« Mon fils m'envoie des lettres où il me demande souvent de vos nouvelles. » Elle haussa calmement un sourcil « Intéressant, n'est-ce pas ? »
Ron s'interdit de rougir devant le regard inquisiteur et profond de la Lady. Ça n'avait rien à voir avec le regard émeraude d'Harry mais ses yeux gris-pâle le mettaient mal à l'aise. Il détourna la tête, concentrant son attention sur la nourriture sans saveur devant lui. Cette situation était vraiment gênante ! Qu'avait-il fait pour mériter ça ? Avait-il trop harcelé Blaise qui ne lâchait pas son petit frère avec ses lettres et cadeaux ? Est-ce sa punition ?
« Oh mais ne soyez pas gêné, my Lord. » Il s'empêcha de regarder la femme d'un air inquisiteur, que voulait-elle dire ? « Vous êtes jeunes ! Il est temps pour vous de vous amuser un peu et de trouver l'amour. »
Ron grogna et posa sa tête entre ses mains, mettant de côté tous ses masques impassibles. Quelle horreur ! Mais quelle horreur ! Parler amour avec une femme ayant le double de son âge et se trouvant être la mère d'un de ses crush. Quelle joie, vraiment.
Heureusement qu'Harry n'était pas là pour se foutre de lui. Son petit frère avait un rendez-vous avec Amelia Bones, Enki Mucha – ironiquement l'avocat choisi pour Sirius était un espion caché – et le ministre Fudge au sujet du procès prochain de Sirius. C'était déjà ça en moins à s'inquiéter. Il suffisait juste qu'Harry n'entende jamais parler de cette histoire. Et Godric aussi…sans parler de Solange…
« Pourquoi me parler de ça maintenant ? » Geignit-il pitoyablement entre ses doigts, qu'avait-il fait pour mériter ça, par Médée ? « On n'a pas d'autre chose à se préoccuper ? Comme votre cousin ? »
Narcissa fit un petit rire amusé et Ron fut soudainement persuadé qu'elle le faisait exprès pour l'embarrasser. Cette perspicace Lady agaçante.
« C'est le rôle des mères de s'inquiéter pour leurs enfants. » Assura-t-elle, confiante, confirmant sa théorie qu'elle cherchait effectivement à l'embarrasser.
« Pas toutes les mères sont comme vous… » Murmura-t-il, un peu blessé.
Sa mère ne s'était jamais souciée de lui, Ron s'était toujours débrouillé seul, habillé seul. Oui, il partageait les repas avec eux, jouait avec Ginny – son cœur se serra à sa pensée – ou avec ses autres frères, mais il n'avait pas ce lien spécial et complice. Molly ne l'avait nourri que par nécessité, elle ne lui lisait pas d'histoires le soir, ne lui racontait pas ses expériences, ne le mettait pas en garde face au danger des étrangers, ne l'avait pas accompagné au Chemin de Traverse quand il avait reçu sa première lettre, l'avait laissé tomber. Molly ne l'avait jamais abusé physiquement – aucun membre de sa famille ne l'avait fait – mais l'abus moral, les paroles mesquines, la passivité, l'ignorance faisaient tout aussi mal et se répercutaient dans le futur.
A la rigueur, la seule chose qui arrangeait Molly et Arthur était l'apparence, l'image donnée en public d'une famille aimante, unie et blanche et rien d'autre. Juste pour la couleur de son noyau. Malgré les années, il n'arrivait pas à guérir de cette trahison, cela lui pesait sur le cœur. Certes, il ne pleurait plus autant, il n'avait plus autant mal, ni autant de haine mais cela ne voulait pas dire qu'il ne ressentait rien. Revoir sa mère à la première séance du Magenmagot et la réunion suivant la séance lui avaient été éprouvants, affreux autant pour ses nerfs que sur son contrôle magique.
Non, toutes les mères n'étaient pas aussi aimantes que Narcissa Malfoy. Le rouquin le savait, il l'avait vécu. Et ça faisait mal de ne jamais avoir connu l'amour d'une mère.
« Oh, je suis désolée, je ne voulais pas… » Narcissa dut réaliser que ce qu'elle venait de lui dire le faisait souffrir.
« Non, non, ce n'est rien. » Il l'interrompit, ne voulant pas la mettre mal à l'aise.
Le jeune Mage se redressa et adressa un sourire rassurant à la jolie Sorcière. Elle tentait juste de lui faire une conversation légère – bien qu'embarrassante – sans être méchante.
« Vous vous inquiétez pour Draco ? » Changea-t-il peu subtilement de sujet.
« Il n'avait jamais éprouvé d'intérêt pour quelqu'un avant. » La Lady hocha la tête, le remerciant du changement de sujet. « Je suis juste intéressée par votre choix. »
« Mon choix ? »
« Oui, je suis observatrice et je connais mon fils autant que ses amis. Ils vivent presque ici depuis des années. » Elle rit et se servit une tasse de thé sous le haussement de sourcil inquisiteur de Ron. Où voulait-elle en venir ? « Draco n'est pas le seul à vous faire les yeux doux. Je suis sûre que vous voyez de qui je parle. »
Elle lui lança un regard pointé et prit une gorgée de son thé. Ron ne fit qu'hocher la tête, parfaitement conscient de qui elle parlait. Et il rougit un peu. Qu'est-ce que c'était gênant bordel. Il regrettait vraiment de ne pas avoir dévié la conversation sur un autre sujet.
Au départ, la première fois que son frère et lui étaient venus, Ron n'avait prêté aucune attention aux deux blonds, bien trop concentré sur ce satané Zabini, sur la conversation du moment avec Gaunt et sur la révélation de Sirius. Ce n'était que quelques jours après qu'il s'était rendu compte des regards de Draco et Daphné et il n'avait pas su quoi en penser. Tout ce qu'il savait c'est qu'il les trouvait tous les deux attractifs et différents.
Quand il avait appris l'histoire démoralisante des Greengrass investie par Granger et Longbottom – ces connards – de la bouche de Ragnarök, il les avait pris en pitié. Personne ne méritait de se retrouver dans une telle situation pour quelque chose qu'il n'avait pas commis. La famille déchue devait souffrir. Lors d'une précédente discussion étrangement civilisée avec Snape, il avait découvert qu'Astoria était maintenant suicidaire et dépressive, ce qui ne l'étonnait pas vraiment. Le maître des potions lui brassait souvent des potions calmantes qu'il envoyait à des parents en colère et apeurés. Ce qui étonna davantage le jeune Mage était sa rencontre avec Daphné, quelques temps après.
D'elle, il ne se rappelait pas grand-chose, juste quelques souvenirs brefs de la renommée et magnifique Reine des Glaces – plutôt amusant puisque son frère maitrisait la glace. Le caractère froid mais passionné et chevronné ainsi que la beauté fière de la jeune femme l'intéressait énormément. Il avait cette impression de faire face à un mystère non résolu. Comment pouvait-elle garder la tête haute ? Malgré le harcèlement dont elle était victime, Daphné refusait de quitter Hogwarts. Elle voulait montrer au monde qu'elle tenait, indiquait que sa famille patientait dans l'ombre, prête à reprendre sa place. Et Ron ne pouvait que l'admirer pour ses choix. Elle était juste hypnotisante. Il n'avait pas d'autres mots pour la décrire.
En ce qui concernait Draco, tout était différent. Au départ, les Malfoy ne lui avaient pas inspiré confiance. Ah ! Les vieux préjugés répétés dans l'enfance persistaient ! Que pouvait-il en faire ? Le blond, déjà beau à l'époque, avait été l'un de leurs plus grands persécuteurs à Hogwarts et il avait fait moralement du mal à son petit frère, chose qu'il ne supportait guère. Et il ne portait pas les Malfoy dans son cœur – particulièrement Lucius – qui rabaissaient sans cesse les Weasley – chose qu'il trouvait maintenant vraiment très drôle. A la première conversation avec Draco, il avait eu peur qu'il soit resté ce gamin arrogant pourri gâté criant à quiconque qu'il allait le dire à son père.
A sa grande surprise, le blond s'était excusé de son comportement immature auprès des frères et il avait entamé un débat passionnant sur le traitement réducteur des Gobelins – Ron défendant leur honneur, Draco ne comprenait malheureusement pas les enjeux économiques comme une grande majorité de Sorciers. De son arrogance, ne lui était resté que sa fierté d'appartenir à la célèbre, riche, noble et ancienne famille Malfoy, en plus de son apparence qu'il savait attractive.
Si Daphné était hypnotisante, Draco possédait une fierté charismatique.
Et Ron ne savait pas quoi penser d'eux. Il se sentait perdu, son cœur déchiré en deux. Conscient de son attirance vers eux – et inversement – il s'interrogeait, cherchant une réponse. Et il ne pouvait certainement pas demander conseil à Harry, il était aussi constipé que lui sur la question des relations. Finalement, après des heures de méditations, sa conclusion fut simplement de laisser passivement le temps en décider. Pas très courageux, certes, mais rationnel.
« Daphné et Draco se disputent à coup de regards silencieux, très amusant à voir. » Elle ricana et il ne put que la suivre malgré lui. Les deux étaient effectivement amusants à observer. « Je ne peux qu'approuver le choix que vous prendrez, il est vôtre. Mais je refuse que vous blessiez mon fils unique. Me suis-je fais comprendre ? »
Elle se redressa de toute sa hauteur et sa noblesse, ses yeux gris le pourfendirent de bas en haut. Son regard n'avait pas la même intensité qu'Harry mais cela ne voulait rien dire. Devant Ron, se trouvait le regard d'une mère protective prête à tout pour son fils. Et il ne put que frissonner. Jamais une telle remarque – menace – ne lui avait fait autant d'effet. Ragnarök, Oh'ta et Sa'ha faisaient pâle figura à côté de la Lady Malfoy.
« Ce n'est pas mon attention, my Lady. » Il inclina la tête en soumission.
Rien n'était plus effrayant qu'une mère protégeant son petit, réalisa-t-il avec effroi et avec une pointe de jalousie. Il aurait bien voulu, lui aussi…
Il secoua la tête. Non, il n'avait pas le droit d'être jaloux. Il avait sa famille. Un petit frère adorable et manipulateur, un familier moralisateur (qui jouait actuellement avec Sa'ha dans leur manoir), deux espèces d'oncles relou coincés sous un château…et sa petite famille gagnait de nouveaux membres : sa tante Muriel, les Flamel, Sirius…Il avait sa famille.
« Bien. » La voix satisfaite et autoritaire de la femme coupa sa réflexion. Elle déposa sa tasse désormais vide. « Tant que vous ne jouez pas avec les sentiments de mon fils, je respecterai et soutiendrai votre choix. »
« Merci. »
Son approbation lui réchauffa le cœur. Il s'empêcha de sourire, heureux. Il avait le soutien d'un des parents. C'était une petite victoire.
« Je dois dire… » Ron tourna son visage vers Narcissa qui gloussait. « Vous avez un faible pour les blonds. »
« My Lady ! »
OoO
« Alors, comment s'est passée cette réunion ? »
Ron mâchouilla du bout des lèvres son morceau de son entrecôte de bœuf sans saveur, absolument non appétissant. Il bouda presque devant cette nourriture entreposée joliment sur la table de la salle à manger. Tout cela semblait si bon ! Il glissa son regard vers son frère qui savourait avec passion la ratatouille semblant délicieuse. Sa moue augmenta. Qu'est-ce que son goût lui manquait ! Il rêvait de ressentir le sucre et la crème d'une glace à la vanille ! Aucune chance que cela arrive mais bon, il pouvait toujours espérer !
« Ennuyeuse dans le fond… »
Le rouquin haussa un sourcil inquisiteur vers Harry, sa fourchette trifouillant distraitement son assiette. Quand son frère était revenu de son entrevue avec Fudge, il n'avait rien demandé, trop en retard pour leur dîner en compagnie de tante Muriel. Alors il se sentait d'humeur curieuse.
« Définis 'ennuyeuse'. » Ricana justement sa tante qui posa son visage ridé sur ses mains.
« Tu connais Fudge… » Harry haussa juste des épaules, toute son attention centrée sa ratatouille. « C'était long, trop, pour pas grand-chose. Il adore embellir tout, en faire trop. J'ai perdu mon après-midi, par Médée ! »
Harry claqua de sa langue, frustré, et se dépêcha d'avaler une grosse bouchée de légumes, comme s'il n'avait pas mangé depuis des jours. Ron secoua la tête, amusé par le comportement enfantin de son frère. Cela devait le détendre de se laisser aller pendant un instant sans masque après autant de temps avec un homme stupide mais indispensable.
« Heureusement que Lady Bones était présente ! Sans elle, je serais mort ! »
« Tu n'en fais pas un peu trop ? » S'enquit Ron en évitant de s'étouffer de rire.
« Non ! » S'écria-t-il, ses yeux émeraude s'écarquillèrent en grands. « 90% de son temps, Fudge parlait du Saint Dumbledore qui a la capacité divine de régler tous les problèmes, des méchants Sorciers Noirs corrompant notre société et des dangereuses Créatures menaçant la sécurité de l'Etat ! »
Harry leva un bras agacé sous le regard dubitatif de Ron et compréhensif de Muriel. Le rouquin cligna des yeux. Vraiment ? Fudge était un aussi gros mouton qu'il le pensait ? Affreux ! Le rouquin comprenait sans mal l'énervement de son frère. Lui qui haïssait Dumbledore, devoir écouter ses éloges pendant des heures s'apparentait à de la torture ! Sérieusement, qui avait pu penser que laisser l'Angleterre magique dans les mains d'un tel homme serait une bonne idée ? Vraiment, le jour où tout serait réformé et changé, il s'assurerait que personne d'aussi incompétent que lui ne se retrouve au poste de ministre.
« Au moins, les 10% restant il parlait du procès de Sirius. » Soupira enfin Harry, plus calme, un léger sourire sur ses lèvres. « Son procès est confirmé pour le 31 octobre ! »
Le corps de Ron chauffa de bonheur à cette phrase et il laissa un grand sourire apparaitre. Rien ne pouvait lui faire plus plaisir que cette annonce ! Bientôt, Harry allait pouvoir être officiellement avec son parrain en liberté – même si la population sorcière ignorait pour le moment sa véritable identité. Il savait que son frère et son parrain apprenaient à se connaître depuis que ce dernier l'avait reconnu. Les deux se ressemblaient beaucoup au niveau de leur caractère malicieux, joueur et enfantin tout en ayant subi une horrible trahison. Ils étaient sur la même longueur d'onde. Ils s'aimaient énormément et Sirius refusait en général d'être séparé de son filleul, ce qui était compréhensible. Et pour la première fois de sa vie, Harry pouvait recevoir un vrai témoignage de ses parents et de leur passé, chose qu'il n'avait jamais eue. Les Maraudeurs, les blagues, les rires, les animagus, les grands-parents, Rémus Lupin, ce traitre de Peter…
Oui, ils ne lui avaient toujours pas dit toute la vérité à leur sujet mais ils planifiaient de lui dire dans les jours suivants son procès pour éviter un stress supplémentaire.
Ron était juste heureux que Sirius et Harry puissent être aussi épanouis, ils le méritaient. Et Sirius faisait presque partie de la famille maintenant.
« Tu as bien formé Lady Bones, tante Muriel ! » Ajouta soudainement Harry, stoppant ses pensées, il regarda avec amusement son frère taper des mains avec admiration. « Je n'ai eu qu'à lui glisser quelques mots pour qu'elle comprenne toute la situation et qu'elle me soutienne ! Elle est formidable, intelligente et surtout, impartiale ! »
Ron ne put qu'approuver, cette femme était incroyable et respectait la définition qu'on se faisait des juges : indépendante de toute autorité – surtout du gouvernement – et impartiale.
« Je suis ravie que ma petite apprentie te fasse autant d'effets, mon chéri. » Muriel éclata de rire, ses rides s'étirèrent faisant rougir Harry. « Elle merveilleuse, cette petite, elle me manquera quand… » Elle s'interrompit surprenant Ron qui fronça les sourcils, inquiet – Harry ne remarqua rien, bien trop embarrassé. « Et tu sais où se trouve ce brave Sirius Black ? »
Ron se concentra avec ennui sur son assiette à moitié pleine avec dégoût. Il chipota un instant, triant et prit une courgette avec sa fourchette. Il lorgna le morceau avant de le manger. Pas de goût, sans surprise. Il se dépêcha de l'avaler et retint une grimace. Vraiment, quelle ironie d'être aussi dégoûté par de la nourriture, lui qui adorait s'empiffrer dans son enfance.
« Oh, il est retenu dans une cellule dans le ministère. » Répondit Harry, il inclina adorablement la tête sur le côté. « Enki Mucha, son avocat, s'assure qu'il est bien portant et qu'aucun abus n'est commis. » Il hocha la tête pour lui-même. « Si quoi que ce soit lui arrive, je demande à Sa'ha de les empoisonner ! »
Ron rit se doutant sans mal qu'Harry n'hésiterait pas un instant de le faire. S'il pouvait se débarrasser du ministre en-même temps, cela leur fera des vacances. Son frère n'était pas violent, il préférait manipuler avec son sourire adorable pour obtenir ce qu'il voulait mais il possédait des colères froides, glaciales. Torturer les Dursley avec un air innocent était une belle illustration. Eviter de l'énerver était l'une des premières leçons que Ron avait apprises à sa rencontre avec Harry.
« Bien. » Muriel hocha la tête, satisfaite. « Le gamin sera libre d'ici deux semaines maximum. Ma petite apprentie y veillera. » Elle se servit un verre de vin qu'elle fit rouler doucement, contemplative. « Néanmoins, j'ignore le nom de son avocat…Enki Mucha…ça ne me dit rien…il a de forte chance qu'il ait été choisi par Dumbledore pour son allégeance pour s'assurer la fidélité de Black…mmh… »
Ni Ron ni Harry ne purent s'empêcher d'éclater de rire devant l'ironie de la situation. Le rouquin se plia même en deux et se retint les côtes et son souffle se brisa plusieurs fois. Il tenta de se stopper de se moquer de sa tante mais il n'y parvint juste pas, c'était si drôle. Vraiment si drôle.
« Vous, vous savez quelque chose. »
Ron leva sa tête, des larmes coulèrent le long de ses joues tellement il rit, pour apercevoir Muriel les bras croisés contre sa poitrine, les sourcils froncés et ses lèvres pressées l'une contre l'autre, agacée. Harry fut le premier des deux à se calmer mais son corps tressautait de temps à autre. Ron mordit sa langue, étouffant un nouveau rire. Pouvait-on seulement leur en vouloir ?
Enki Mucha était un de leur allié et espion, infiltré au ministère depuis presque quatre ans pour se faire passer pour le petit employé blanc aveuglé par l'idéologie du Bien de Dumbledore. Et comme récompense, il se retrouvait à être l'avocat d'un des criminels les plus connus d'Angleterre et devait s'assurer de diriger Sirius vers le 'droit chemin', selon les mots de Dumbledore (un peu trop tard). On ne pouvait être plus éloigné de la vérité. Son observation des dernières semaines relevait à Ron que le voyant possédait une fidélité indestructible pour Lord Gaunt. Le rouquin avait cette impression qu'il ferait n'importe quoi pour son ami. Alors ce n'était guère une surprise si Mucha avait accepté sans protester le poste d'avocat.
Pour Sirius, c'était parfait. En plus de bénéficier de la protection d'Amélia Bones, il aurait le soutien direct de Mucha. Une superbe nouvelle !
« C'est une surprise, ma tante. » Ron lui offrit un sourire malicieux. « Tu verras après le procès. »
Le jeune Mage cligna des yeux quand il entre aperçut une vague de tristesse traverser le visage de Muriel à moitié caché par son verre de vin. Mais elle disparut aussitôt et Ron se demanda s'il n'avait pas rêvé.
« Juste un indice, dans ce cas. » Trépigna-t-elle telle une enfant impatiente et Ron se dit qu'il avait dû imaginer la tristesse de plus tôt. « Je déteste attendre ! »
« Ah, Ron ? Un petit indice ? » Harry fit la moue en se tournant vers son frère, lui faisant des yeux de chaton abandonné.
Ron tenta de résister…TENTA.
« Rah ! D'accord ! »
Il ignora les petits cris de joies d'Harry et la petite danse de vainqueur de sa tante. De véritables gamins.
« Enki Mucha n'est peut-être pas aussi blanc dans cette histoire qu'il n'y parait… »
Une seconde suffit pour qu'un éclat de compréhension passa sur son visage. Sa bouche s'ouvrit dans un 'O' et elle posa son verre à moitié vide sur la table. Puis elle éclata de rire. Et Ron eut un rictus satisfait : elle aussi comprenait l'ironie, à présent.
« Petits cachotiers… » Elle passa un doigt sous un œil écartant une petite larme. « Merveilleux, juste merveilleux ! Vous manipulez si bien votre entourage ! »
« C'est la raison pour laquelle je suis invité chez les Weasley le mois prochain ! » Assura sûr de lui Ron sans pour autant cacher son animosité en prononçant le nom détesté de cette famille.
« Invité ? » S'écria Muriel en se redressant sur ses jambes, le choc inscrit sur ses lèvres.
« Yep. »
« Comment ? Pourquoi ? C'est… ? » Sa tante ne semblait plus savoir quoi dire sous le choc, elle se rassit doucement. « Je veux tous les détails. » Ordonna-t-elle après avoir retrouvé son calme.
Ron jeta un coup d'œil, son repas complètement oublié, à Harry qui s'adossa tranquillement contre le dossier de sa chaise, attendant patiemment le récit avec un air impassible. Sans aucun doute en colère et inquiet de laisser Ron seul auprès d'une famille l'ayant trahi sans arrière-pensées. Et le rouquin pouvait comprendre sans mal son inquiétude. Et celle de Muriel. Les yeux de la vieille femme brillaient de peur pour lui. Et son cœur se réchauffa. Vraiment, pourquoi avait-il senti de la jalousie ce matin, pendant sa discussion avec Narcissa ? Il n'en avait pas besoin !
« Je pense que tu es au courant du petit problème des Gobelins ? » Ron tenta de ne pas rire à nouveau et il entendit Harry renifler d'amusement.
« Si tu veux parler du fait qu'ils refusent de plus en plus à laisser les Sorciers accéder à leur compte sous l'excuse d'un entretien, alors oui je suis au courant. » Elle hocha la tête, un sourcil inquisiteur levé. « Difficile de passer à côté quand mon propre compte m'a été bloqué pour deux jours. »
Oups. Ron se sentit mal pendant un instant mais il ne pouvait rien faire. Leur plan reposait sur leur discrétion et leur effacement jusqu'au jour J. Les deux frères faisaient donc profil bas, laissant Ragnarök débuter doucement une crise économique sans alerter la population sorcière. Harry tout comme lui étaient passifs dans le choix du refus de retrait de l'argent. Même eux pourraient se retrouver dans cette incapacité – une idée du directeur Gobelin – pour éviter d'attirer la suspicion (ils avaient gardé de l'argent de côté, au Manoir des Griffons Dorés).
Cela n'empêcha pas le rouquin de se sentir coupable pour sa tante. Peut-être aurait-il dû préciser à Ragnarök de ne pas toucher au compte des personnes dans le besoin, ceux étant blessés, trop âgés, malade ou pauvres…Muriel était vieille, elle avait besoin d'assistance, avoir un accès aux médicaments et potions et de manger sainement. Il se mordilla la langue et s'insulta mentalement de son erreur.
Mais que pouvait-il faire maintenant ? Il était un peu trop tard pour avoir des remords. Et Ron, malgré son statut de Mage et ses pouvoirs et dons, restait humain. Il était loin d'être un dieu et loin d'être parfait. Commettre des erreurs était dans leur nature. Et même les dieux n'étaient pas à l'abri : il suffisait de pointer Médée avec Jason et Serpentaire avec son hybris.
« Molly Weasley voulait en parler et connaitre mon avis. » Il ne cacha pas son dégoût et renifla, cette femme faisait vraiment tout pour gagner ses faveurs et le manipuler. « Elle pense que m'inviter dans son fichu manoir est une bonne idée discuter en privé. » Il soupira. « J'ai l'impression de ressembler à une bête de foire… »
« T'es pas le seul… » Gémit tout bas Harry.
« Mais je savais que ce jour arriverait. » Devant l'air interrogateur de sa tante, il ajouta. « Tu vois, après notre séance d'introduction au Magenmagot, Dumbledore a cherché à me connaître un minimum pour que j'intègre son parti, comme convenu. Molly, et lui, ont fortement insisté, pas si subtilement que ça, que je prenne un verre en la charmante compagnie des Weasley. » Muriel acquiesça devant se rappeler du récit qu'il lui avait fait le lendemain. « Je me suis préparé mentalement pour ce jour. »
« Bien. » Muriel s'adossa difficilement contre sa chaise et elle lui offrit un visage douloureux ce qui lui serra le cœur. « Mais fais attention…je ne veux pas te perdre à nouveau. Une fois suffit…je viens juste de te récupérer…Les Weasley m'ont déjà trop pris… »
Ron ne tint plus en entendant la voix faible et tremblante de sa tante. Il se leva d'un bon et se précipita pour envelopper Muriel de ses bras musclés et protecteurs. Il cacha son visage dans sa nuque et une larme glissa le long de sa joue. Il sentit les mains faibles de sa tante se resserrer à l'arrière de son dos. Entendre la douleur dans sa voix et de voir la fière et sévère Lady, pliée devant le lourd poids d'un monde qui la refusait lui brisait juste le cœur. Se savoir à l'origine de ce mal le rendait coupable même s'il savait que ce n'était pas de sa faute.
Les Weasley leur faisaient toujours tellement de mal malgré tant d'années. Leur emprise sur leurs émotions, rêves, pensées et sentiments était immense, déchirante. Leurs ombres angoissantes flottaient dangereusement au-dessus d'eux, les enveloppaient. Quand pourraient-ils être finalement libres ? Indépendants ? Ne méritaient-ils pas une pause ? Ron referma plus fort ses bras autour de sa tante.
Les Weasley cherchaient toujours à mettre la main sur le nouveau Lord Prewett – lui – harcelant, menaçant et stressant la vieille Lady qui n'avait besoin que de calme. Pas instant, elle n'avait de la tranquillité. Les tentatives d'assassinat, de négociations futiles, de colères s'enchainaient devant les portes du Manoir Prewett. Ron était parfaitement au courant de la pression subie par sa tante et ce n'était pas surprenant que la vieille femme finisse par craquer. Qui ne le ferait pas ? Il sentit la chaleur de son corps augmenter, dû à la douleur et la colère. Mais il garda le contrôle : il ne pouvait pas faire de mal à sa tante comme il l'avait fait à son frère des années plus tôt (il s'en voulait toujours).
Une petite main froide se posa sur son épaule chaude et le fit sursauter. Mais il finit par sourire et se calla un peu plus contre son petit frère qui vint rejoindre le câlin. Sa tête se posa contre la clavicule de Ron et il se blottit dans le creux encore libre de tout corps, son bras ganté vint caresser tendrement le visage larmoyant de la vieille tante. Muriel n'hésita pas un instant à prendre Harry dans l'un de ses bras et de le serrer également contre elle. Les trois cherchaient juste un simple réconfort familial qui leur avait été refusé pendant beaucoup trop longtemps.
Qui pouvait leur en vouloir ?
Le trio resta dans cette position pendant quelques longues et précieuses minutes, le repas complètement oublié. Ron savoura la chaleur – la froideur dans le cas d'Harry – des corps de deux membres de sa famille, un sourire heureux éclaircit son visage caché malgré ses larmes.
« Je promets, tante Muriel, de faire attention et de revenir… » Finit-il par murmurer tendrement dans le creux de son oreille.
« Je sais…j'ai confiance…en vous deux. »
Il sentit Harry remuer contre lui et Ron le relâcha, comprenant son vœu. Le moment suivant, il s'écroula contre la vieille femme mi-riant, mi-pleurant – au diable les masques et les apparences ! – la prenant férocement dans ses bras. Ron pouvait le comprendre. Les adultes que les deux frères avaient connus accordaient rarement leur confiance en eux, préférant les traiter comme des marionnettes, ce qui faisait qu'ils donnaient également rarement leur confiance aux adultes. Sans compter Salazar et Godric – et peut-être Sirius et les Flamel – elle était la seule à le dire de vive voix. Ron sourit juste, presque tristement, et rejoint les deux. Ils avaient besoin d'entendre cette affirmation, cette reconnaissance.
« Ne t'inquiète pas, tante Muriel, on va faire attention ! Promis ! » Lâcha timidement Harry au bout d'un moment et Muriel sourit et ébouriffa ses longs cheveux noirs.
« Et m'infiltrer chez les Weasley me permettra de venir en aide à Fred et à George… » Ajouta Ron, son cœur s'embrasa à la pensée de libérer ses frères. « Je te promets que je reviendrais avec eux… » Il resserra son étreinte autour des deux plus petits.
Aucun des deux ne vit le visage morose et le sourire triste de Muriel.
OoO
« Ro…Apophis, nous avons de la compagnie. »
Ron cligna des yeux un instant quand Harry se corrigea soudainement sur son nom. Et ses doigts se crispèrent, une petite flamme roula autour de son pouce. Il s'empêcha de se tourner pour regarder derrière lui. Il resta juste impassible comme si tout allait bien. Cela ne servait à rien d'exciter leur compagnon indésirable. Le jeune Mage faisait entièrement confiance au don de son frère.
« Où ? »
« Contre le portail du Manoir de tante Muriel, un peu à gauche de l'entrée sous un sort d'invisibilité et de Ne-Me-Remarque-Pas. » Harry renifla doucement. « Son aura est d'une couleur dégoûtante. »
« Il doit surveiller tante Muriel. » Les prunelles saphir de Ron glissèrent dans la direction indiquée par son frère. « Il nous a vus ? »
« Il a tourné la tête comme par hasard au moment exact où on est sortis, aveuglé par un soleil éclatant au milieu de la nuit. » Le ton sarcastique d'Harry lui fit rouler des yeux. « A ton avis ? »
« Il nous a vus. » Son frère grogna, agacé et Ron vit ses mains descendre vers sa ceinture où se cachaient ses deux dagues. « On va devoir se débarrasser de lui. Cela serait stupide qu'il aille retrouver Dumbledore, la queue entre les jambes, et raconter que Lords Gryffindor et Peverell ont rendu visite à une Lady confinée. »
« Tu t'en occupes ? » Demanda Harry, sa tête s'inclina sur le côté. « Je m'assure qu'il ne fuie pas… »
« Avec plaisir, petit frère. » Ron laissa un rictus malicieux apparaitre sur son visage. « Un peu d'exercice me fera du bien après tant d'émotions dans une journée. »
Il repensa à la discussion embarrassante de la matinée qu'il avait eue avec Narcissa – il se força à ne pas penser à Draco ou Daphné, ce n'était pas le moment ! – et à Muriel. Ron se frotta les mains. Il ne prit pas garde à la disparition soudaine de son frère dans un nuage de gouttelettes d'eau et se contenta de tourner sur lui-même. La nuit noire sans lune l'aida à passer inaperçu aux yeux du Sorcier invisible.
Ses pas claquèrent sur le sol pavé de la route silencieuse, il ne cherchait pas à être discret. Pourquoi l'être ? Harry couvrait ses arrières. Et il savait de source sûre – merci à Godric pour ses très nombreuses histoires le soir – que montrer une apparence aussi sûre et nonchalante pouvait encore plus terrifier que d'être silencieux. Peut-être pouvait-il jouer un peu sur les clichés des films d'horreurs muggles. De quoi horrifier le Sorcier avant qu'il ne le tue. Lui ? Sadique ? Il ne le niait pas et l'assumait.
« Venez à moi, mes enfants ! » Appela-t-il laissant les mots de la langue des animaux glisser le long de sa gorge, il savait qu'il terrifiait le Sorcier. « J'ai besoin de votre aide ! »
Il sentit l'air d'automne déjà frais se refroidir encore plus, signe qu'Harry venait d'ériger une barrière de glace et magique pour empêcher le Sorcier de transplaner ou de disparaître en portoloin – ou en courant. Le Sorcier était seul face à eux. Mais il ne savait toujours pas où il se trouvait précisément.
Soudain Ron entendit des couinements stridents, perceptibles uniquement par ses oreilles. Les autres n'entendraient que le frisson de milliers d'ailes frappant l'air. Rapidement, une nuée de chauve-souris l'entoura, vola autour de lui, dans tous les sens, formant une sorte d'aura vampirique et le rouquin sourit malicieusement. Sa main se leva offrant son doigt à une des chauves-souris qui se posa tranquillement, ses petites griffes perçant la peau fine de index mais Ron ne dit rien, il avait l'habitude.
« De quoi avez-vous besoin, mon maitre ? » Le problème de parler cette langue était que la majorité des bestioles le nommaient 'maître'.
« Mes chères amies, pouvez-vous repérer un homme invisible pour moi ? » Il indiqua vaguement la zone d'un vague geste de bras. « Vos ultrasons feront un splendide travail. Pouvez-vous faire ça pour moi ? »
En toute réponse la chauve-souris piailla et s'éleva dans les airs, suivis de la nuée. Elles tourbillonnèrent entre elles, dans une figure complexe. Le spectacle s'offrant à ses yeux était splendide et Ron s'empêcha de bailler aux corneilles et de laisser son regard rivé sur les animaux nocturnes s'éparpillant en petits groupes de dix dans tous les sens avec une certaine organisation propre à leur espèce. Leurs cris ultrasoniques traversaient les environs à la recherche de leur cible. Elles passaient devant lui, encore et encore dans leur spectacle féérique, formant une sorte d'ailes immenses dans son dos. Certaines vinrent se poser sur ses épaules, sur sa tête, le rendant dangereux, plus qu'il ne l'était déjà. Ron resta immobile, les yeux rivés devant lui, attendant patiemment, un rictus aux lèvres, conscient de son effet.
Il laissa son feu s'enrouler le long de ses bras, évitant de toucher les petites bêtes. Aucune d'elles ne bougea, conscientes qu'il ne leur ferait jamais de mal. Il voulait pour le moment ressembler à un démon. Halloween approchait, après tout. N'avait-il pas le droit de s'amuser un peu ?
Il entendit un gémissement résonner. Sa tête tourna soudainement vers le son. Une vingtaine de chauve-souris tournoyaient en cercle au-dessus d'un espace soi-disant vide. Son rictus s'agrandit, son excitation augmenta. Elles l'avaient trouvé.
Doucement, tranquillement, pas à pas, Ron s'approcha vers cet endroit tel un prédateur traquant sa proie. Cela ne faisait aucun doute que même ses yeux brillaient d'un feu ardent. Un gémissement apeuré s'éleva dans l'air. Oh, le Sorcier avait peur. Compréhensible.
Mais, dans sa lâcheté, le Sorcier inconnu qui surveillait sa tante – cet enfoiré voulait profiter de la faiblesse de Muriel ! – ne se révéla pas. Au contraire, il resta invisible et eut même l'audace de reculer. Les chauves-souris ne le lâchèrent pas s'un pouce, tournant autour de la forme. Il tenta même de courir – sûrement après s'être rendu compte qu'il ne pouvait transplaner – une trainée d'animaux nocturne le suivirent à la trace. Bien, bien, bien. Il voulait jouer.
Ron frappa le sol de son pied et un feu brûlant s'échappa de lui pour parcourir l'ensemble de la rue. Quelqu'un hurla de douleur quand une flamme lécha son corps et une silhouette apparut, s'écroulant lamentablement au sol. Ah, enfin l'inconnu osait se montrer ! Plus loin, il entendit un glapissement de mécontentement.
« Grand frère ! Tu m'as piqué mon mouvement ! »
Le jeune Mage laissa échapper un rire au son de la voix agacée d'Harry. Effectivement, il avait totalement piqué ce mouvement à son frère après un de leur énième duel. Il était vraiment cool. Il inspirait la classe.
« Je dirais plutôt que c'est un emprunt. » Préféra dire Ron sans se retourner vers Harry qui 'observait' tout le spectacle.
Se contentant de se diriger vers le Sorcier qui venait de se relever, une main sur son genoux, pantelant, la baguette tendue vers lui, se voulant menaçant, Ron ne fit que rire encore plus devant cette image pathétique. Qu'il était pitoyable ! Rien de lui ne respirait la menace. Et les chauves-souris voletant autour de lui le faisaient plus trembler qu'autre chose. Incapable de rester digne devant ces petits animaux nocturnes innocents. Distraitement, Ron passa un doigt sur le dos de l'une d'entre elles – qui reposait tranquillement sur son bras – songeant à Solange. Mmh…il aurait bien voulu qu'elle soit là pour qu'elle s'amuse un peu. Mais elle préférait rester avec les vipères au manoir. Etrange qu'une souris se lie d'amitié avec des serpents ! Mais son familier était particulier et un cas à part.
A cause de la nuit sombre, il ne vit pas tout de suite à qui il avait affaire. Mais il s'en foutait pas mal. Tout ce que le rouquin souhaitait, c'était de s'amuser un peu et tuer l'indésirable. Il fit apparaitre une petite flamme entre ses doigts et joua avec, les yeux rivés vers l'homme tremblant – vu sa carrure, il était forcément un homme, ou une femme avec des épaules vraiment large ce dont il doutait.
« Merci, mes amies. Vous m'avez grandement aidé. » Les chauves-souris couinèrent, heureuses du compliment et elles volèrent plus férocement autour d'eux, terrifiant encore plus le Sorcier qui recula. « Vous pouvez retourner à vos activités. »
Les animaux vinrent s'enrouler le long de son corps d'un même ensemble organisé et splendide – de son point de vue. Puis les chauves-souris se dispersèrent en un claquement de doigts, tel un feu d'artifice de formes sombres. De leur passage, il ne resta rien hormis l'homme tremblotant d'horreur devant lui, seul témoin de son pouvoir.
Ron vint placer la flamme avec laquelle il jouait devant son propre visage, l'éclairant. Son sourire, ou rictus, à la lumière orangée du feu ne pouvait le rendre que démoniaque. Ce qui était le but recherché.
« Voyons, voyons… » Ron passa sa langue sur ses lèvres, les yeux posés sur le pitoyable Sorcier. « Qui avons-nous là ? Un lâche profitant de la faiblesse d'une vieille femme ? Mmh ? »
Et s'en prendre à sa tante, à un membre de sa famille, il ne lui pardonnerait jamais !
« M-monstre ! » Insulta – ou tenta – l'homme d'une voix basse et tremblante, sa baguette émit de la lumière orangée.
Haussant un simple sourcil, Ron ne fit qu'approcher alors que l'autre reculait en même temps, cherchant à jeter un sort.
« Le suis-je vraiment ? » Demanda rhétoriquement le rouquin se sentant d'humeur joyeuse.
Pour augmenter sa peur, autant tout donner, il laissa son feu se libérer. Ses cheveux roux semblèrent prendre vie alors que des mèches de flammes vinrent les lécher sans les brûler, ses vêtements, bras et jambes furent recouvertes de fines flammes et à chacun de ses pas, une petite flaque de magma se formait.
« Démon ! » Se rectifia l'homme dans un hurlement.
Il lança un sort qui fonça droit vers lui. Ron ne prit même pas la peine de s'écarter. Vu le sort, il était de faible puissance. A la place, il abaissa son bras vers le bas, une flamme lui servit de bouclier et bloqua sans mal le sort inutile de l'homme.
« Mmh…Si je suis un démon, il va falloir donner plus que ça. » Prévint avec amusement Ron, arquant juste un sourcil devant l'horreur de l'homme, qu'est-ce qu'il rêvait de voir son expression tout de suite. « Suis-je un démon, cependant ? »
L'homme ne répondit pas et commença à jeter des sorts en boucle, sans interruption. Ron retint un soupir, s'inquiétant de la stupidité de l'inconnu. C'était vraiment le meilleur moyen d'épuiser sa réserve magique…
Il ne fit que s'écarter in extremis, évitant les sorts, ou il utilisa son feu pour le couvrir d'un manteau protecteur. Ron claqua des doigts pour former un rapide sort de bouclier autour de son corps. Ne savait-on jamais, un sort pouvait percer ses défenses de feu et il ne préférait pas prendre de risque par fierté et arrogance. Salazar et Godric les avaient assez prévenus.
Bien vite, il fut lassé par l'absence de paterne de l'homme. Décidant qu'il serait préférable de mettre fin à cette petite mascarade – ce combat n'avait rien à voir avec ceux qu'il faisait contre Harry – Ron leva les bras et poussa dans l'air. Le feu s'agita, explosant dans les alentours, tandis qu'un champ de force magique s'échappa de ses mains pour plaquer l'autre homme au sol, brisant sa maigre défense fragile.
Cela eut pour mérite d'éclairer toute la zone, du feu brûlant de part et d'autre de la rue sombre, comme de fines étoiles solitaires. Ron ne fit que sourire, fier. Mais son sourire se figea jusqu'à disparaître quand il reconnut le visage devant lui. Visage qui ne lui inspirait que de la haine, du dégoût et du mal.
Perceval Weasley.
Ron se dressa de toute sa hauteur, son visage maintenant complètement impassible, mais intérieurement, il brûlait de rage, son feu juste en lui ne voulant que sortir, le réduire en cendre. Il s'avança doucement, savourant la peur inscrite sur la face de Perceval.
Le Sorcier s'empara de sa baguette, vaillamment, prouvant son appartenance à la maison du courage, même s'il était une insulte pour elle. Il tenta de jeter d'autres sorts mais Ron ne lui laissa pas de temps. D'un mouvement rapide, il fut sur lui, arrachant sa baguette des doigts, de la peau s'arrachant avec le mouvement brusque. Le Sorcier poussa un gémissement de douleur et se débattit, donnant des coups de pieds faiblards. Voilà ce qui se passait lorsqu'on dénigrait l'importance de la force physique.
La baguette en main, Ron se releva et la réduisit en un petit tas de cendres, savourant le désespoir de Perceval qui hurla de le lui rendre sa baguette avant de la supplier et de pleurer. Pathétique. Comment ce type pouvait être son frère ? Comment avait-il pu faire pour se hisser aussi haut dans la hiérarchie ? Les réponses importaient peu, seul comptait le résultat. Perceval n'allait pas certainement pas voir le soleil se lever. Espionner sa chère vieille tante aura été sa dernière erreur.
« Quelle surprise ! Perceval Weasley en personne ! »
Il décida de se contrôler, de ne pas laisser ses émotions et son feu sortir. Perceval était à sa merci, devant lui et impuissant. Il n'y avait pas besoin de se presser. Prendre son temps lui permettrait de savourer sa vengeance dont il rêvait temps depuis quatre ans. Pour la première fois, il se sentait horriblement bien, presque grisé. Il sourit et se dressa noblement devant lui.
« Que fait donc un homme aussi haut gradé dans un tel lieu en pleine nuit, tel un rat ? Mmh ? » Ron s'abaissa légèrement vers l'avant, le feu éclairant pleinement son visage.
Ce ne fut qu'à cet instant qu'un éclair de reconnaissance balaya le regard de Perceval. Oh ? L'avait-il reconnu en tant que Ron ou en tant qu'Apophis ?
« L-lord G-gryffindor ? » Quel imbécile incapable de reconnaître son propre frère même d'aussi près, mais dans un sens, cela ne le surprit pas. « Que faites-vous ici ? Pourquoi… ? »
« Shh ! » Ron plaqua un doigt sur ses lèvres relevées dans un demi-sourire. « Ne gâche pas la surprise, mon cher. » Il agrippa ensuite les joues du jeune homme entre ses doigts chauds. « Utilise ton esprit brillant, je suis persuadé que tu comprendras. » Ironisa-t-il avec un caquètement sardonique.
Les yeux du Sorcier s'écarquillèrent de stupeur et sa bouche s'ouvrit grand.
« Vous…vous… »
« Oui, je, je, mais encore ? » Se moqua-t-il.
« Vous êtes le Lord Prewett ! »
« Quelle perspicacité, j'en suis tout déboussolé ! »
Perceval tenta de s'échapper et de se débattre mais Ron maintint une prise de fer sur ses joues d'une main et son autre main vint agripper fermement et douloureusement ses cheveux roux. Le Sorcier gémit et Ron tira plus fort, son cœur battant la chamade à l'entente des petits cris de douleur. Si jouissif !
Cela ne l'étonna pas vraiment que Perceval vienne de comprendre qu'il était effectivement le Lord Prewett. Muriel refusait toute visite, même de son ancienne apprentie. La seule personne qu'elle pourrait être susceptible de voir était son nouvel Héritier. Perceval ne devait que faire un simple calcul pour relier les points. De toute manière, il ne raconterait jamais ce qu'il avait vu ce soir-là.
« Pourquoi… ? » Murmura Perceval entre deux gémissements, quelques fines larmes coulèrent le long de ses joues. « Pourquoi nous trahir ? Je vous croyais notre allié ! Mes parents, Dumbledore croyaient en vous ! Pourquoi trahir leur confiance ? Vous, en Sorcier Blanc ? Vous, plus que quiconque, devez haïr les êtres Noirs ! »
Il cracha ses derniers mots avec haine. Et Ron rit. Ce n'était pas un rire joyeux, amusé ou encore triste, c'était un rire terrifiant, sadique et il sentit le Sorcier frissonner de terreur entre ses doigts. Il ne pouvait que rire ou il éclaterait d'une crise de colère et brûlerait tout de suite Perceval. La mention de Dumbledore et des autres Weasley le faisait juste bouiller de rage plus qu'autre chose.
« C'est là que tu te trompes, très cher. » Ses yeux brillant d'un humour glacial glissèrent dans les ceux de Perceval. « Je suis loin d'être Blanc… » Il tira sur son visage pour le redresser et murmurer à son oreille. « Et je hais Dumbledore et ta famille plus qu'autre chose… »
« Je ne vous ai rien fait ! » Protesta faiblement Perceval dans un sanglot douloureux, comprenant qu'il s'était trompé sur le compte de Lord Gryffindor.
« Tu te trompes encore, mon cher. » Il chuchota presque tristement. « Où est passé ton esprit que tu décris comme brillant ? Mmh ? »
Ses doigts vinrent caresser le dos de Perceval, doucement. Puis, il sourit malicieusement et il invoqua ses flammes. La seconde suivante, le Sorcier hurla de douleur, se débattit, voulut se détacher de l'emprise de fer de son bourreau. Mais Ron ne le lâcha pas. Il se maudirait s'il le lâchait dans un tel moment de réjouissance. Bientôt, les vêtements du Sorcier brûlèrent dévoilant une peau rougie, cloquée. L'odeur de chair brûlée vint titiller le nez de Ron mais cela ne le dégoûta pas, au contraire, cela le réjouit. La vision de son dit frère le dégoûtait plus qu'autre chose.
Rapidement, Perceval fut réduit à un tas de sanglots douloureux et abattus, suppliant pour que la torture cesse. Mais Ron ne stoppa pas. Sa main brûlante restait plaquée contre le dos du Sorcier – enfin ce qu'il restait de son dos.
« Q-qui es-tu ? » Réussit-il à prononcer enfin et Ron sourit juste serrant encore plus fort la blessure ce qui le fit hurler à nouveau. « Stop ! S'il te plait ! Stop ! Ça fait mal ! Je ferai tout ce que tu veux ! Stop ! Pitié ! »
« Tes supplications ne servent à rien, mon cher. » Ron s'appliqua à déplacer sa main sur la peau fine et abimée de Perceval récoltant d'autres gémissements, supplications et pleurs, une douce musique à ses oreilles. « Ce que je veux ? Ta mort, voyons. » Il rit.
Perceval laissa ses yeux s'ouvrirent grands, remplis d'horreur, de peur et de compréhensions. Compréhensif qu'il ne s'en sortirait pas, quelles que soient ses suppliques. Ron ne le lâcherait pas avant qu'il ne décède. Il ne pouvait rien faire, Ron y veillerait.
« Pourquoi… » Sa voix brisée par les cris demanda encore. « J'ai…rien…fait… » Il reprit son souffle.
« Faux… » Ron souffla dans son oreille, amusé et en colère par l'audace de Perceval de croire le contraire, pour la peine, il frappa encore et les flammes s'enroulèrent autour du bras du Sorcier qui hurla.
Le jeune Mage lâcha Perceval qui tomba telle une poupée brisée au sol, sans force. Il regarda avec satisfaction la forme tremblotante, immobile, sanguinolente. Il comprit qu'il n'en avait plus pour longtemps. Le Sorcier était faible. Il s'accroupit à côté de lui et enleva une mèche de cheveux de son regard. Le Weasley le fixait avec terreur.
« Ce fut un plaisir de te revoir, mon très cher frère. » Il lui adressa un merveilleux sourire chargé de haine et de rage.
Perceval comprit aussitôt et une nouvelle fois ses yeux s'écarquillèrent d'horreur et de stupeur, ne pouvant croire à qui il faisait face.
« Impossible… »
« L'impossible est possible. »
Avant que Perceval ne puisse dire un mot de plus, Ron frappa le sol de ses mains. Du magma apparut sous la forme du Sorcier, son visage fut pris d'une grimace de douleur et sa bouche s'ouvrit dans un cri silencieux. Il disparut à tout jamais de la surface des mortels, réduit à rien par du magma. Pas une seule cendre ne témoignait de son passage. Perceval semblait juste n'avoir jamais existé. Cela lui apprendra à le traiter comme un moins que rien pendant tant d'années et pour avoir espionné tante Muriel !
Le magma disparut, laissant seulement une tâche de brûlure sur le pavé. Un seul claquement de doigt suffit pour faire disparaître tout indice. Une fois cela fait, Ron se releva et s'épousseta, effaçant les plis de ses riches vêtements, satisfait. Il se sentait plus léger, libéré d'un poids. Alors, c'était ça qu'avait ressenti Harry pendant la torture des Dursley. Le rouquin leva la tête vers les étoiles et il rit, un rire joyeux cette fois. Il se sentait si bien ! Tellement bien !
Il ne lui restait plus qu'à s'occuper des autres Weasley. Il rêvait de voir leurs visages désespérés quand la vérité éclaterait ! Cela sera merveilleux ! Mais avant, il allait falloir trouver une excuse pour la disparition non prévue de Perceval. Il allait falloir trouver un moyen pour que cela passe inaperçu pour un certain temps pour éviter des soupçons.
Mais avec la crise économique prévue par les Gobelins – et eux – la question était réglée. Tout le monde serait trop occupé par les problèmes futurs pour s'intéresser à la disparition d'un Sorcier qui n'était même pas un personnage important. Certes, il était un Weasley mais il restait le troisième fils de cette famille. Donc bon…tout le monde se foutait de lui et de sa vie…
« Ron… »
Il se tourna à demi vers Harry, toujours en souriant, qui approchait félinement, de la glace se formant à chacun de ses pas. Il s'arrêta à côté de lui et fixa impassiblement le sol, là où Perceval se tenait plus tôt. Mais Ron devina sans mal que son frère était également heureux d'être débarrassé de l'un d'entre eux.
« Tu sais qu'on aurait pu l'interroger pour nous aider à libérer les jumeaux… »
Ron cligna plusieurs fois des yeux au commentaire du plus petit. Il se tourna vers Harry, qui regardait toujours le pavé avec intérêt et Ron se sentit stupide.
« Quel con je fais ! »
« T'inquiète pas, Nathaniel Morgan et Lady Zabini y travaillent. » Harry posa une main réconfortante sur son épaule avant de marcher dans la direction opposée. « On rentre ? »
« Yep ! » S'écria Ron, se sentant toujours stupide de son erreur.
Vraiment, ses émotions le berçaient encore un peu trop. En ne voulant pas se laisser contrôler, il n'avait pas réfléchi, il avait seulement senti la haine, le désir de vengeance et rien d'autre. Les autres pensées s'étaient éclipsées. Quel idiot ! Il reflétait le cliché des Gryffindors irréfléchis à cet instant !
Secouant la tête, Ron partit rejoindre Harry et il jeta un dernier coup d'œil au manoir de sa tante et s'assura que les boucliers étaient bien levés. Il rajouta même des alarmes pour le prévenir si d'autres espions venaient harceler sa pauvre tante. Satisfait, il retrouva Harry à l'endroit spécialement créé pour transplaner en toute sécurité.
« De toute manière, même si on ne termine pas l'ensemble des Weasley, le Jugement approche. » Harry lui glissa à l'oreille lorsqu'il se tint à ses côtés. « Comme l'a dit Serpentaire, son temps approche. » Ron claqua la langue en accord.
Il entoura la taille de son petit frère de son bras et ils transplanèrent ensemble vers leur manoir. Ron était épuisé et voulait juste s'allonger et dormir jusqu'à tard. La journée avait été chargée en émotions et longue. Et rien de spécial n'était affiché sur leur calendrier. Tout allait bien se passer, il pourrait prendre du repos.
Du moins, c'est ce que pensait Ron.
Le lendemain matin, après le petit-déjeuner, il se trouvait sur la terrasse, discutant avec Solange et Sa'ha, profitant des derniers rayons chauffants du Soleil de l'année, quand il reçut une nouvelle qui le brisa émotionnellement. Ron tomba à genoux, en larmes, et laissa son feu l'envahir et brûler le jardin autour de lui, dans un cri de douleur.
Muriel Prewett s'était éteinte dans son sommeil, cette nuit.
OoO
Bonus : Blaise Zabini ou la quête périlleuse du cadeau (une requête d'Ilyphos)
« Je suis dans la merde. »
« Oui. »
« Je sais pas quoi prendre. »
« Comme toujours. »
« Tu crois que si j'offre des Ferrero rochers, ça va passer ? »
« C'est vraiment le cadeau sans inspiration… »
« Ou alors des jolies chaussettes de Noël ? »
« Vraiment ? Tu veux le faire fuir ? »
« Ou une PS5 ? »
« C'est quoi ? »
« Aucune idée, ça sonnait bien… »
Pansy le fixa du regard, le sourcil haussé. Blaise ne fit que se tortiller, mal à l'aise sous ses yeux menaçants. Vraiment, pourquoi demandait-il toujours des conseils à son amie ? Elle aimait être sadique…et apparemment, il aimait souffrir…ah…il était masochiste ! L'italien frissonna.
« D'autres idées ? » Finit-pas dire Pansy.
« Euh…bah…comment dire…oh ! Il fait froid aujourd'hui ! »
« Change pas de sujet. »
« Moi ? Changer de sujet ? Ce n'est pas mon genre ! »
« Mais bien sûr… »
« Ton manque de foi me consterne… »
« Pas le moment de faire des références à Star Wars ! »
« C'est quoi ? »
« Aucune idée, ça sonnait bien… »
Il eut un autre moment de pause où les deux amis s'observèrent stupidement dans le blanc des yeux. A leur droite, un grand chien noir glissa dans une flaque boueuse et se prit le museau sur le bord du trottoir. A leur gauche, un Sorcier dégringola après avoir marcher sur sa barbe un peu trop longue. Derrière eux, un groupe de casseroles chantait des cantiques de Noël. Plus loin, des élèves avaient cru que c'était une bonne idée de mettre du PQ sur les maisons en guise de décoration. Il faut dire, ils avaient acheté beaucoup trop de PQ…il fallait bien les faire disparaître quelque part !
« Et un masque ? » Proposa ensuite Blaise, le PQ lui donnant une idée.
« Un masque ? Quel type ? Vénitien ? Brésilien ? Halloween ? »
« Chirurgical. »
Pansy manqua de se ramasser sur le chien noir, toujours étalé au sol.
« Ch..chirurgical ? Mais pour quoi faire ?
« Aucune idée, ça sonnait bien… »
Une Sorcière passa devant eux, faisant mouliner un fer à repasser dans ses mains, en criant et courant derrière un groupe de casserole, les oreilles en sang. Fallait dire, les casseroles chantaient vraiment mal…
« Tu sais…on devrait peut-être arrêter de prendre des idées de cadeaux anachroniques… » Remarqua Pansy après avoir fait trébucher la Sorcière.
« Mouais… »
« Pourquoi ne pas lui offrir quelque chose de plus classique ? »
« Oh ! Une bague ! » Les yeux sombres de Blaise brillèrent de joie.
« Tu veux te faire tuer ? »
« Bien sûr que non ! Pourquoi tu es glauque ? »
« Oh, je sais pas moi, mais offrir une bague, c'est comme une demande de fiançailles…rappelle-toi que son frère veux te faire la peau… »
Blaise pâlit brusquement et regarda par-dessus son épaule, presque effrayé de voir ledit frère apparaître derrière lui, un sourire démoniaque aux lèvres, prêt à l'envoyer dire coucou aux joies du Tartare.
« Très peu pour moi… »
« Ah, dommage ! Tu me prives de mon spectacle ! J'aurais bien aimé te voir courir dans tous les sens poursuivit par son frère… »
« Je peux savoir de quel côté tu es ? » Une goutte de sueur coula le long de sa colonne vertébrale.
« Du côté des vainqueurs ! »
« Et je ne serais pas le vainqueur ? » Blaise s'indigna, se baissant juste à temps pour ne pas recevoir un rouleau de PQ.
« Toi ? Laisse-moi rire ! Tu n'as aucune chance ! »
Blaise croisa ses bras sur son torse et bouda dignement. Manque de chance, le karma sembla être contre lui, il se prit de plein fouet une porte qui venait de s'ouvrir. Il tomba comme une masse sur le sol et ne bougea plus, mort.
« Blaise ? Tu as fini d'être mélodramatique ? On doit toujours trouver ton cadeau… »
« Aucune compassion pour ton pauvre ami qui vient de se faire agresser par une porte démoniaque. » Blaise se leva et fusilla ladite porte avec haine. « Je suis persuadée qu'elle a fait alliance avec la terrible et horrifique Covid-19 dans le but de dominer le monde par la peur ! »
« C'est une porte, Blaise… »
Il eut une pause et Pansy se retourna soudainement d'un bond vers lui.
« Et j'ai dit : plus aucune référence anachronique ! »
Blaise fit la moue et désigna le ciel de son doigt.
« Un dieu guide mes paroles… »
« Ne brise pas le quatrième mur ! »
« Il faut savoir ce que tu veux, aussi… »
« Chercher ton cadeau pour ton petit-ami, retourner à Hogwarts, prendre un bon chocolat chaud, dormir, et surtout, quitter ce village de fou ! »
La jeune fille plaqua ses mains sur ses oreilles au moment même où un groupe de casseroles passa à leur côté, leurs cris perçants raisonnèrent au fond de leur être, déstabilisant leur essence même et sans essence, il n'y avait pas d'existence, comme le disait si bien ce bon vieux Sartre...Les deux amis échangèrent un regard horrifié. Ils devaient fuir ! Si la philosophie venait les hanter, c'est que les cantiques de Noël allait bientôt remettre en cause leur raison de vivre. Et ils n'avaient aucune envie de passer les vacances à méditer longuement sur le sens même de leur existence. Merci bien.
En résumé : ils fuirent.
Et les casseroles les poursuivirent en chantant.
Une véritable course-poursuite digne des plus grands films hollywoodiens débuta dans les rues de Hogsmeade. Pour des raisons de facilité scénaristiques, on résumera l'action par : « et là cela fit bim, et là-bas, bam, et enfin boum ».
Tout cela pour se retrouver, par le plus des hasards, devant une vitrine d'une petite boutique artisanale, offrant une variété de choix de luxe. Vraiment, le hasard faisait bien les choses…
« Ooooohhhhh, je sais ce que je vais lui prendre ! » Annonça Blaise, un sourire énorme aux lèvres, le nez pressé contre la vitre…littéralement…
« Oui ! On va pouvoir enfin aller se prélasser dans un coin pour le restant du weekend avant de souffrir une semaine de plus ! »
« Je t'avais dit qu'un dieu veillait sur nous ! »
« NE BRISE PAS LE QUATRIEME MUR ! »
OoO
Hello mes chéris ! Voilà un nouveau chapitre de fini ! Et en beauté, celui-là ! J'ai vraiment adoré l'écrire ! Ma béta m'a même dit qu'elle avait versé quelques larmes pour Muriel. Enfin, tout se met en place ! Et Percy est en dehors de la course ! Yes ! Enfin bon…ça fait un an que je poste cette histoire ! ET POUR FÊTER CA : BONUS !
