Auteure : Elfelmira
Genre : Mystère, Amitié, Famille
Résumé : Fin de la deuxième année, Ginny a été enlevée dans la Chambre des Secrets. Lockhart, Ron et Harry partent à sa recherche. Or le professeur, afin de s'accaparer toute la gloire, brise les baguettes des deux amis et les emprisonne dans la Chambre. Se retrouvant au centre d'un complot, ils vont devoir apprendre à survivre, seuls ou presque. Ils vont apprendre à voir au-delà des apparences et de la Magie elle-même... L'année du Serpentaire arrive...
Bashing : Dumby, Hermione, les Weasley (on les aime ceux-là) sauf les jumeaux, pour eux je ne pourrais jamais y arriver... Alors je sais, je fais pas mal de bashing sur ces personnes tout simplement parce que je ne suis pas très fan d'eux. Il y a une exception pour Hermione, j'adore ce personnage mais je trouve que le nombre de bashing concernant Hermione sont peu nombreux et que Ron s'en prend toujours plein la gueule. Alors j'inverse, Ron sera un gentil et si ça ne vous plaît pas…bah…pas grave !
Attention : Les événements de la première et deuxième année (sauf la fin) correspondent aux livres ou films. Les passés d'Harry et Ron seront modifiés à ma façon, donc pas de cris. Il est possible qu'il y ait de l'humour sarcastique comme je l'aime. Et enfin, pour les couples, je ne sais pas encore. Mais ce qui est sûr c'est que c'est un slash. On verra. Risque de spoil mais bon, comme tout le monde connaît Harry Potter, on s'en fou un peu…
Couple : BZ/HP, je ne sais pas encore pour Ron, j'hésite pour un RW/DM ou un RW/DG, ça reste à voir. En vrai, maintenant je sais ce que je vais faire mais je vais pas vous le dire héhéhé !
Alors, petite information supplémentaire, je remercie ma Beta, Cuicuit, pour m'avoir corrigée et relue. Pour l'instant pub, je vous invite à aller lire ce qu'elle a écrit sur wattpad, c'est magnifique !
Ni Harry Potter (le livre et le film) ni les personnages ne m'appartiennent, ils sont à JKR. Voilà voilà.
Je tiens à tous vous remercier pour vos reviews et vos votes ! Je ne peux pas répondre forcément, c'est impossible, mais je les lis toutes avec grand bonheur. Merci !
« Parole »
« Fourchelangue »
« Langage des animaux »
OoO
Partie 3 :
Chapitre 26
Crash boursier
OoO
Le ronronnement du thé chaud coulant dans la tasse en porcelaine fit presque saliver Thomas. Rien de mieux que du boire un thé noir chaud le matin pour bien se réveiller. Doucement, il releva sa tasse à ses yeux, observant la fumée blanche s'élever dans l'air. C'était apaisant. Et ça ne faisait aucun doute qu'il avait besoin d'être apaisé après autant de stress. Hier soir, il s'était couché très tard, le procès avait duré plus longtemps que prévu.
Plus longtemps, certes, mais c'était nécessaire pour éclaircir tous les points nébuleux et les erreurs judiciaires commises. Mais ne disait-on pas que la justice était de meilleure qualité dans le cas où l'on prenait son temps pour écouter les points de vue, les témoignages des partis ? Tout cela avait résulté à la levée de toutes accusations portées à l'encontre de Sirius Black. Il était libre et son compte bancaire avait reçu une jolie somme de quelques millions de gallions en compensation du préjudice.
Thomas prit une gorgée, le thé brûlant sa gorge. Ses yeux se tournèrent vers la fenêtre plongeant vers le jardin recouvert de feuilles mortes. Il sourit, satisfait. Il n'avait pas ressenti une telle satisfaction depuis son retour. Ce procès gagné marquait une petite victoire pour les traditionnalistes. Une avancée pour les Sorciers noirs.
Il entendit la porte de son bureau privé s'ouvrir et se refermer délicatement. Puis quelqu'un s'assit sur le canapé, à côté de lui, pour se servir d'une tasse de thé – tasse invoquée d'un coup de baguette. Thomas n'avait même pas besoin de regarder pour savoir qui c'était. Il reconnaitrait cette personne entre mille. Et seule une personne viendrait s'asseoir à ses côtés sans prendre la peine de s'annoncer.
« Je croyais que tu serais encore en train de faire ton rapport à Amélia Bones et Fudge. » Fit Thomas, en reprenant doucement une gorgée de son thé.
« Je viens de rentrer à l'instant. » Rit simplement Enki. Thomas l'entendit s'affaler contre le dossier du canapé avec un 'pouf' sonore et le voyant soupira d'aise. « Je suis épuisé… »
« Tu devrais dormir. »
Thomas se tourna enfin vers lui pour l'analyser de haut en bas. Les vêtements de son ami, habituellement lissé étaient froissés, signe d'un travail acharné, ses yeux étaient cernés et ses cheveux bruns étaient plus ébouriffés. Cette vue inhabituelle s'offrant à lui fit battre son cœur un instant avant que Thomas ne prenne son souffle pour se calmer.
« Tu ressembles à un panda. » Termina Thomas pour se distraire de ses pensées incohérentes.
« J'imagine. » Enki grogna et se massa ses tempes.
« Ils ont dit quelque chose d'intéressant ? »
Enki se pencha pour prendre une bonne gorgée de thé. Et il se repositionna confortablement, plaçant un coussin sur ses genoux qu'il commença à câliner. Thomas haussa un sourcil amusé devant le comportement enfantin de son ami.
« Pas vraiment, non. » Le voyant tiqua. « Juste, Dumbledore m'a pris à part à ma sortie du bureau. » Thomas grogna, détestant savoir que son ami avait été aussi proche de cet homme. « Il m'a félicité pour mon superbe travail, ses mots pas les miens. Et comme prévu, il m'a demandé si je pouvais faire le lien pour qu'il puisse parler avec Sirius. »
« Bien sûr, la première chose qu'il veut s'assurer, c'est de savoir s'il a gardé un contrôle sur sa petite marionnette. »
Thomas s'agaça du penchant manipulateur de cet enfoiré de Dumbledore. Il était toujours présent, à chaque coin de rue, pour être à l'affût du moindre danger – de son avis – pour s'en débarrasser. D'ailleurs, il était vraiment surprenant qu'il n'eût pas reçu de visites indésirables d'assassins.
« Et tu lui as répondu quoi ? » Continua Thomas, curieux.
« Un grand sourire et une tirade expliquant à quel point Dumbledore était un homme incroyable, le digne héritier de notre monde, le seul pouvant redresser le Bien et vaincre les méchants Sorciers noirs…des trucs dans ce genre là… »
Enki fit un geste nonchalant de la main, reprenant le langage familier qu'il n'utilisait qu'en présence de ses amis proches. Et d'une certaine manière, Thomas était heureux de pouvoir faire partie de ce cercle restreint.
« Rien de mieux pour gonfler son amour-propre et pour qu'il me laisse tranquille. » Poursuivit le voyant, satisfait de lui-même.
Thomas rit. Il détestait, non haïssait Dumbledore. Il lui avait détruit sa vie, créé un monstre à partir de son propre corps et avait enfermé son esprit pendant des décennies dans un petit carnet. Alors, savoir que le karma commençait à retomber sur le vieil homme, sans même qu'il ne le sache lui-même, lui apportait une telle satisfaction. Il perdait tout sans s'en rendre compte. Harry Potter et Ron Weasley ? Vivants et prêts à se venger. Sirius Black ? Libre et prêt à se venger. Lui-même ? Il se ferait une joie d'écorcher vif le vieil homme. Mais, il ne le tuerait pas avant d'avoir exposé tous ses secrets devant le monde entier, détruit sa si précieuse carrière. Une fois fait, il corrigerait l'erreur monumentale du directeur : tuer son alter-ego maléfique.
« Et Sirius ? » Finit par demander Thomas en déposant sa tasse désormais vide.
« Je ne suis pas sûr qu'il va quitter Ron et Harry durant les jours suivants. »
Le Sorcier noir huma doucement, ses yeux balayèrent attentivement son ami détendu sur son canapé, enregistrant sa posture fine. Enki se tourna vers lui, un sourcil haussé et Thomas détourna le regard, gêné de s'être fait prendre.
« Un problème ? »
« Mmh, aucun. » Thomas pressa ses lèvres entre elles, cherchant rapidement un moyen de sortir de ce moment de malaise. « En parlant de Ron et Harry, des nouvelles d'eux ? »
Enki secoua délicatement la tête, un air attristé et désolé inscrit sur son visage. Ses yeux brillèrent un vague instant, hypnotisant.
« Pas depuis deux semaines… » Le voyant soupira en secouant la tête. « Ils sont toujours en deuil. La présence de Sirius leur sera probablement bénéfique. »
« J'imagine… »
Thomas passa une main sur son visage, plaignant les deux jeunes hommes. Deux semaines plus tôt, un message leur était parvenu : Muriel Prewett était morte de vieillesse. Le Sorcier savait que Muriel était la tante de Ron, il ne savait seulement pas qu'il était aussi proche d'elle. Sa mort semblait l'avoir particulièrement chamboulé. Les frères avaient refusé toute visite de leurs alliés. Leur Elfe de maison, Curly, les avait gentiment reconduits annonçant qu'ils avaient besoin de temps.
La mort de l'ancienne Lady Prewett avait rapidement fait le tour de la Grande-Bretagne sorcière. Sans surprise, Lady Bones avait donné un discours poignant à son enterrement (Ron et Harry n'avaient pu y aller pour éviter de faire sauter leur couverture si tôt) lisant avec amour les défauts et qualités de sa vieille mentor. Avec grande surprise, Thomas avait noté l'animosité entourant la famille Weasley (étrangement, Perceval Weasley avait disparu à la même date, sans laisser de trace malgré les recherches sinueuses entrepris par une famille paniquée). Il savait que Molly Weasley et Muriel Prewett étaient en guerre silencieuse, se détestant. Néanmoins, il aurait cru que la famille de rouquin se réjouirait de sa mort, William gagnant le rôle de Lord Prewett. Mais son air morose disait l'inverse.
Le nouveau Lord Prewett était donc mystérieux. Les Gobelins interrogés sur le nouveau Lord (ou Lady) avaient reniflé malicieusement avant de foutre les journalistes à la porte, prétextant un énième contrôle bancaire. Et Thomas avait la vague impression que Ron avait quelque chose à voir là-dedans. Mais tant que celui-ci ne le confirmait pas de vive voix, ce n'était pas une certitude.
« Je pense qu'on devrait laisser Ron, Harry et Sirius en paix pendant quelques temps. » Enki se tourna vers lui, un sourire aux lèvres. « Ils ont besoin de nouer des liens. »
Thomas hocha la tête avant de se lever, se dirigeant vers son bureau. Il s'assit sur le fauteuil confortable, avec des coussins et une couverture touffue sur le dossier. Il farfouilla dans ses nombreux dossiers, prit un stylo et entreprit de remplir et de signer les documents. Enki ne se gêna pas et prit un livre trainant dans ses étagères. Il se réinstalla tranquillement sur le canapé et se resservit une tasse de thé, profitant du calme.
Les sujets touchés étaient variés : les droits des Créatures magiques, une nouvelle question concernant les Sorciers noirs (document qu'il ratura et mit à la poubelle d'un geste rageur), une demande d'alliance avec un pauvre Sorcier ayant tout perdu face au racisme de la Lumière, une lettre de Gringotts annonçant que l'argent de son compte faisait un virement vers un autre compte.
A cette dernière lettre, il haussa un sourcil, intrigué. Il prit la feuille délicate entre ses doigts et la relut attentivement. Le Gobelin, un certain Ironteeth – il n'était pas son banquier – l'informait avec une fausse politesse qu'une transaction était obligatoire. Apparemment, la banque aurait un léger problème interne demandant une certaine somme de gallions. Thomas grimaça et serra les dents. Il n'aimait pas ça. Les Gobelins, ces derniers temps, prenaient beaucoup trop de liberté et personne ne comprenait leur soudain comportement.
Thomas devrait leur rendre une petite visite pour régler le problème. Néanmoins, il devait faire attention à ne pas les énerver : le directeur Ragnarök lui avait fourni une nouvelle identité. Au moindre faux pas, les Gobelins n'hésiteraient pas à le dénoncer. Et il n'aimait pas du tout ne pas avoir le contrôle des évènements et devoir se plier face à des Gobelins. Il aimait se penser indépendant et cette sensation semblait lui être ôtée.
« Thomas ? »
Le Sorcier releva la tête, laissant la lettre tomber sur son bureau. Il regarda son ami en clignant des yeux. Celui-ci lui sourit juste, le livre posé sur ses genoux.
« Oui ? » Demanda-t-il, curieux de cette soudaine interruption du silence.
« Je viens d'y penser. La semaine prochaine, je serai absent, pour quelques jours. »
Thomas cligna à nouveau des yeux, surpris par les dires de son ami. A vrai dire, Enki ne quittait jamais ses côtés, hormis pour le travail au ministère et quand le Lord devait aller en réunion au Magenmagot. Depuis quatre ans, les deux amis se suivaient, vivaient dans le même manoir. Et cela le surprenait que, soudainement, le voyant décide de partir. Son cœur se serra un instant, inquiet. Il ne voulait pas le voir loin de lui. Ressentait-il le besoin de se distancer de lui ?
Enki était son premier véritable ami qu'il n'avait jamais eu. Avant cela, l'idée même d'avoir un ami avec qui partager ses expériences, des moments, quelqu'un qui n'osait pas à s'opposer à lui dès que ses décisions posaient problèmes, lui semblait lointaine, voire impossible. Sa vie à l'orphelinat avait été terrible. Ses années à Hogwarts avaient été très isolées et il s'était vite retrouvé enfermé dans un journal magique pendant si longtemps. Enki lui apportait un réconfort intrigant et familier. Grâce à lui, il se sentait aimé, apprécié, conseillé.
Et voilà que ce même ami qui l'avait tant aidé à sortir d'une dépression violente, qui l'avait aidé dans ses relations sociales, voulait partir ? Oui, ce n'était que quelques jours. Mais après ? Cela sera quelques semaines, quelques mois, quelques années ! Il refusait de perdre le seul ami en qui il faisait le plus confiance, le seul qui connaissait son secret le plus profond. Plus encore, il avait peur de se retrouver à nouveau seul.
Mais il savait qu'il ne pouvait empêcher Enki de partir. Son ami était un voyant. Ce simple fait le désignait comme un esprit libre, une personne qui voyageait dans ses rêves. Et s'il lui interdisait de quitter le manoir, il perdrait alors toute la confiance construite pendant quatre ans. Et Thomas ne pouvait pas risquer cela. Mais cela ne l'empêchait pas de rechercher quelques informations, pour être sûr qu'Enki reste en sécurité. Il s'en voudrait à vie si son meilleur ami se retrouve blessé, voire pire.
« Tu iras où ? » Il se força de garder un air nonchalant.
Mais il était persuadé que ses yeux luisaient d'inquiétude car Enki lui adressa un sourire rassurant. Le voyant ne le connaissait que trop bien, et il s'assurait toujours d'être présent pour l'aider à surmonter ses faiblesses. Il se leva même, contourna son bureau pour poser ses mains sur ses épaules. Inconsciemment, Thomas sentit ses muscles se détendre et sa respiration devint plus fluide. Il n'avait même pas remarqué que ses mains tremblaient légèrement. Il était vraiment terrifié de perdre son ami.
« Calme-toi, je ne pars que trois jours et je reviens. » Enki se pencha devant lui et tapota ses cheveux, amusé, ce qui agaça Thomas qui n'aimait pas être traité comme un chiot. « Je vais en Allemagne. »
« En Allemagne ? »
La seule personne allemande qu'il connaissait – hormis Grindelwald, mais ceci était une autre histoire – était…oh. Nathaniel Morgan. Thomas s'empêcha de grogner et de piquer une crise. Il aimait bien le Muggle. Il était compétent, ses connaissances (autant sur le monde magique que Muggle) étaient impressionnantes et les aidait avec enthousiasme dès qu'il en avait l'occasion. Il s'était même attitré « enquêteur pour sauver les Jumeaux Weasley de leur sort ». Ses mots, pas les siens.
Ce paléographe changeait la vision des Sorciers sur le monde non-magique. Et Thomas devait confirmer que les Muggles étaient bien plus impressionnants que dans ses souvenirs. En l'espace d'une soixantaine d'années, ils avaient grandement évolué, sans l'aide de la magie, pour s'intéresser à la technologie. Leur évolution avait dépassé, et de loin, le monde magique, Thomas ne pouvait pas nier ce fait. Les Muggles étaient loin d'être aussi inférieurs qu'il le pensait. Peut-être, un jour, faudrait-il modifier les lois les concernant ?
« Oui. Je vais voir Nathaniel. » Affirma Enki, toujours souriant.
Et Thomas détesta ce sourire rêveur. Rah ! Il aimait bien Morgan, mais de loin ! Il était préférable qu'il reste le plus longtemps possible dans ses conférences de chercheurs, dans son pays, de préférence, loin de l'Angleterre ! Mais non, malgré la distance, il l'agaçait ! Lui, jaloux ? Il ne le pensait pas.
Il n'aimait juste pas que cet homme soit si proche d'Enki, qu'il soit son ami. Et surtout, il n'aimait la façon affectueuse dont Enki le décrivait. Le voyant devenait soudainement une autre personne, plus familière (comme la première rencontre l'avait démontré). Et Thomas détestait ne pas être le seul témoin de cette autre image du jeune homme. Il voulait être le seul ami d'Enki, même s'il savait que c'était impossible. Réflexion faite, il était bien jaloux.
Mais que pouvait-il faire ? Le voyant était juste son premier ami et la peur de le voir partir et qu'il ne l'apprécie plus le terrifiait !
« Oh. » Fut tout ce qu'il parvint à dire pour éviter de se mettre soudainement à hurler.
Enki lui envoya juste une œillade amusée. Sans aucun doute, il devait savoir à quoi il pensait. Thomas s'empêcha de rougir. Bordel, il était Lord Gaunt, il n'allait certainement pas se sentir embarrassé pour ses pensées possessives à la con ! Le Sorcier Noir suivit des yeux Enki qui s'était réinstallé sur le canapé, un regard pointé sur lui. Par Merlin, il était foutu ! Il sentit ses joues chauffer.
« Eum… » Thomas fit une petite toux, dans l'espoir de changer de sujet. « Tu as une raison de le voir soudainement ? »
Non, il ne cherchait pas du tout des informations. Sa demande était parfaitement honnête. Il ne voulait pas du tout savoir s'il y avait une raison sous-jacente. Pas du tout. Lui, faire preuve de mauvaise foi ? Absolument. Et il assumait. C'était juste qu'il voulait être sûr que son meilleur ami soit parfaitement en sécurité. Rien de plus, rien de moins. Non mais.
« Les Morgan m'ont invité, je ne les ai pas vu depuis un petit bout de temps et ils me manquent. » Enki prit un air doux, chaleureux, démontrant qu'il aimait beaucoup la famille de Nathaniel.
« Juste ça ? »
« Tu veux qu'il y ait autre chose ? » Enki haussa un sourcil, les lèvres retroussées dans un vague sourire.
« Eum…non ? »
Thomas se retint de se baffer. Qu'est-ce qu'il pouvait être stupide ! D'autres excuses existaient et il avait pris la moins convaincante ! Son ami allait lui rabâcher les oreilles avec ça pour le restant de ses jours ! Il faisait un pitoyable Sorcier à cet instant. Il avait vu mieux. La seule envie qu'il eut à ce moment, c'était de disparaitre dans le sol et de se rouler en boule, priant qu'Enki ne se rappelle jamais de cette discussion. Et dire qu'on le considérait comme un puissant Sorcier. Si Dumbledore le voyait comme cela, il se foutrait bien de lui.
En évoquant Dumbledore, il se redressa soudainement, ses coudes reposèrent sur son bureau et il plaça son menton sur ses mains. Thomas se rappelait de la première rencontre avec Nathaniel. Le Muggle avait été enchanté de les aider à détruire le vieil homme. Selon lui, il avait des raisons de le haïr. Mais quand on le lui avait demandé, il s'était refermé sur lui-même. Personne n'avait rien dit mais Thomas avait aperçu le visage triste et colérique d'Enki. Les deux semblaient partager un secret. Mais lequel ?
« Enki…j'aurais une question. Et je ne suis pas sûr qu'elle te plaira. Tu n'es pas obligé d'y répondre aussi et… »
« Thomas, je t'écoute. » Interrompit le voyant, pour une fois, sérieux, sans son sourire habituel. Il avait dû sentir sa profonde hésitation.
« Morgan semble haïr Dumbledore. Pour quelle raison ? » Il s'empressa d'ajouter en remarquant l'air soudainement sombre de son ami. « Cela m'intrigue. »
Avec étonnement et inquiétude, il vit le visage rageur de son ami, ses yeux brûlant l'espace vide derrière lui. Une rage qui n'était pas dirigée contre lui, mais contre quelqu'un en particulier. Sa magie voltigeait autour de son corps, par éclat diffus. Thomas s'empêcha de frissonner.
Enki tourna ses yeux, droit vers lui, les sourcils tressautant. Il sembla l'analyser de haut en bas, comme s'il cherchait à savoir s'il était digne de connaître l'histoire. Le silence se prolongea, et Thomas se sentait de plus en plus mal à l'aise. Peut-être qu'il n'aurait pas dû poser la question. Il avait dû franchir une frontière qu'il qualifierait d'obscure.
« Très bien… » Finit par dire Enki, ne le lâchant pas un instant du regard. Thomas se détendit, rassuré et il retint un soupir de soulagement. « Par contre…par un mot à Nathaniel. »
« Promis. » Assura son ami.
« Je te fais confiance, mais je vais devoir te demander un serment. »
La demande inattendue le figea, choqué. Quelle sorte de secret pouvait bien exiger un serment ? Cela devait…vraiment…il n'avait pas les mots, il ne savait pas quoi dire. Sa bouche s'ouvrit et se ferma plusieurs fois, observant son ami pour trouver le moindre détail prouvant que ce n'était qu'une blague. Un serment n'était pas fait à la légère ! Enfin, il prit sa décision. Il sortit sa baguette et la leva à la verticale devant lui.
« Je promets sur ma magie, mon nom et mon sang que tout ce qui est dit dans cette pièce, restera dans cette pièce. »
Une lueur pure, blanche s'éleva dans les airs, s'enroulant autour de sa baguette pour traverser son cœur. La lumière fila ensuite vers le cœur d'Enki, scellant leur accord à jamais. Le voyant se détendit et lui offrit un léger sourire, mi-triste, mi-rassuré.
« Tu es vraiment un très bon ami, Thomas… » Ses mains se serrèrent sur ses genoux. « Pas tout le monde aurait le courage de faire un serment. »
Le cœur de Thomas battit rapidement dans sa poitrine, heureux d'être reconnu comme tel. La confiance de son meilleur ami lui était si précieuse, il ferait tout pour la préserver. Il était même ravi de faire ce serment ! Enki lui fit un bref signe de s'installer confortablement, l'histoire serait longue. Le Lord s'adossa contre le dossier de son fauteuil, ses coudes posés sur l'accoudoir.
« J'ai dû te parler de Nadia Morgan ? »
« La petite sœur de Nathaniel ? Qui est une voyante que tu as rencontré à Delphes pendant tes études ? »
« Yep. » Affirma Enki avec un sourire presque rêveur, perdu dans ses souvenirs. « Nadia et moi sommes meilleurs amis depuis le début de nos études, toujours fourrés ensemble à faire des conneries. »
Il lâcha un petit rire amusé et Thomas restreignit violement une pointe de jalousie. Il était le meilleur ami d'Enki ! Il se secoua mentalement. A quoi cela servait d'être jaloux ? Il ne connaissait même pas Nadia ! Il avait rarement entendu parler d'elle !
« Lors de notre dernière année de cours, quelques mois avant la défaite de Voldemort, il s'est passé quelque chose qui a… » Il passa ses mains sur son visage, avec un soupire mi-triste, mi-rageur. « Bref, Nadia est partie acheter ses livres, le cours d'interprétation des rêves en commandait toujours trop. » Il rit un peu. « Elle s'est faite agresser… »
A cela, il se recroquevilla sur lui-même, ses genoux vinrent se positionner contre son torse qu'il entoura de ses bras. Il semblait vouloir se rendre le plus petit possible. Devant cette vulnérabilité surprenante, Thomas sentit son cœur se briser. Il se leva et s'assit prêt d'Enki, lui assurant une présence réconfortante. Il ne dit rien, le laissant expliquer. Il avait une vague idée de ce qu'il s'était passé et cela le désespérait. Personne ne méritait cela !
« J'ai eu une vision, je l'ai vu appeler à l'aide. » La voix d'Enki trembla et il reprit son souffle. « J'ai prévenu les gardiens de l'école et on s'est dépêché. Mais c'était trop tard…l'agresseur l'avait déjà…déjà…il s'est enfuit avant qu'on ne puisse l'attraper. »
Thomas ferma les yeux, sa main vola vers l'épaule d'Enki, pour lui dire que tout allait bien, que tout était fini. Voir son amie agressée – dans une vision et dans la réalité – devait briser une innocence enfantine. C'était horrible.
« Pourquoi ? » Demanda simplement Thomas, d'une voix basse.
Effectivement, c'était une excellente question. Pourquoi une telle action dégueulasse ? Pourquoi avoir fait ça ? Quel est l'intérêt ? Qui était l'agresseur ? Qu'était-il devenu ?
« Nadia nous a dit que son agresseur ne faisait qu'exécuter les ordres de son commanditaire. » Et c'était un acte commandité ? C'était pire ce qu'il pensait ! « Apparemment son maitre avait besoin d'un voyant pour sa cause. » Il cracha le mot 'maitre' avec haine. « Il a envoyé un de ses serviteurs enlever un voyant à Delphes. » Il fit un rire faux. « Il faut croire que Nadia était juste là, au mauvais endroit, au mauvais moment… » Il se baissa de nouveau.
« Qui ? » Chuchota Thomas, horrifié.
Enlever un voyant pour profiter de son pouvoir rare était déjà un crime grave. Mais violer un voyant était pire. Thomas avait entendu des rumeurs. Un voyant violé pouvait se perdre à tout jamais dans des visions et ne jamais revenir à la réalité. Et rien ne pouvait y remédier. Et une personne avait ordonné ça ?
« Peter Pettigrow, commandité par cet enfoiré de Dumbledore. » Cria soudainement Enki, avec force.
Sa magie claqua et la table alla s'encastrer contre le mur, suivie de près par le bureau. Pendant un très vague instant, Thomas fit le deuil de son tri aménagé de la paperasse. Il avait mis tellement de cœur à tout ranger.
Il pressa ensuite ses deux mains sur les joues de son ami actuellement pris dans une crise de rage. Il pouvait le comprendre. Oh, vraiment il comprenait sa colère. Que Dumbledore ordonne une telle action…il aurait cru que le directeur garde quelques valeurs. Apparemment, ce n'était pas le cas.
« Nathaniel et moi… » Enki reprit son souffle. « On s'est mis d'accord pour se venger. Lorsqu'on a appris la pseudo-mort de Pettigrow, nous avons été pris de désespoir. Finalement, Sirius nous a remis de l'ordre dans notre tête. » Il se rassit normalement. « Le fait qu'il soit en vie, avec Voldemort…on va pouvoir le tuer. Douloureusement. »
Il eut un bref instant de silence.
« Et pour Dumbledore ? »
« Il est le commanditaire, je ne vais le tuer, non, je prévois juste de le réduire à néant ! » Enki eut un rire froid, glacial, qui le fit frissonner. « Il m'a fait avocat, non ? Je me ferais un plaisir de l'anéantir ! »
« Tu as mon soutien, Enki. »
Oui, Thomas lui offrait son soutien. Pettigrow était de la même envergure que Lockhart, selon lui. Un froussard qui se cachait derrière plus puissant que lui pour profiter de la réputation d'autrui. Cependant, son caractère faisait qu'il était presque insaisissable. Tellement apeuré de se faire tuer, il disparaissait dans la nature, invisible. Et voilà, qu'en plus de lâche, Pettigrow était un violeur. Thomas se ferait une joie d'offrir ce traitre au bon soin de son ami, après avoir réduit à néant son alter-ego.
« Nadia…elle va bien ? » Il s'inquiétait pour la voyante et sa santé mentale.
« Nadia ? » Enki éclata de rire, d'un rire joyeux qui surpris Thomas. Ce changement d'humeur était soudain. « Elle se porte à merveille ! »
Thomas cligna des yeux, incertain. Nadia allait bien malgré son agression ? Elle devait vraiment posséder une volonté de fer pour ne pas se perdre dans ses visions. Sans jamais l'avoir rencontrée, le Sorcier l'admira. Enki dut remarquer sa question sous-jacente, à son froncement de sourcils, car il poursuivit.
« Nadia est probablement la plus puissante voyante existante. Elle me surpasse de loin. » Son ton avait une pointe de fierté, sous le regard impressionné de Thomas. « La première chose qu'elle m'a dit, après son agression, est, je la cite : « si je l'attrape, cet enfoiré perdra ses boules » et elle s'est levée, prête à avancer. »
« Elle est vraiment un cas à part. » Commenta Thomas, un petit sourire aux lèvres.
« Tu parles ! Cette fille est terrifiante maintenant ! » S'écria Enki en secouant la tête, sa précédente rage oubliée. « Déjà qu'elle n'était pas facile…à présent, elle a décidé de devenir lesbienne, féministe et de castrer tous les pervers qu'elle croise. Et elle n'hésite pas à utiliser ses visions pour traquer les prédateurs dans le monde ! »
« Un objectif sain et honorable, tu vas me dire. » Ajouta le Sorcier, une goutte de sueur coulant le long de son dos.
« Je n'aurais pas dit mieux. Les Morgan sont fiers d'elle et la supportent à 100%. » Il hocha la tête. « Et Nathaniel n'hésite pas à s'imposer, de donner des conférences, pour sensibiliser les plus jeunes. »
Thomas s'en voulut un petit peu de sa crise de jalousie de plus tôt. Nathaniel ne méritait pas de se retrouver au centre de sa petite pique, il était un Muggle, non, un homme bon. Soutenir sa sœur et sa cause était profondément admirable. Les Sorciers devaient vraiment prendre exemple sur eux.
« Elle veut se venger ? » Demanda ensuite Thomas, sa main vola à l'arrière de sa tête.
« Aussi paradoxal que cela puisse paraitre, non. » Thomas écarquilla les yeux. « Oh, si elle croise Dumbledore ou Pettigrow, elle n'hésitera pas à les castrer et à les torturer avec amour, mais elle n'ira pas traquer ces deux-là. »
« Pourquoi pas ? » Thomas était vraiment surpris de la prise de position de la jeune femme.
« Elle a eu une vision. Elle nous a dit qu'elle sera bientôt vengée de façon très satisfaisante. »
« Tu n'as pas eu de visions sur ça ? »
« Non, non, le don des visions ne peut pas être utilisé à volonté. Les visions viennent naturellement à nous, quand elles nous sentent prêts et que le contexte soit favorable. » Enki expliqua avec un ton docte. « C'est ce qu'il s'est passé à ton retour. Et plus un voyant est puissant, plus ses visions sont précises, lointaines, et parfois, elles peuvent être provoquées. Nadia peut commander ses visions, par exemple. Et j'ai entendu dire que les Lovegood en était capables également. Moi pas. »
Thomas écouta avec attention les explications. Enki ne partageait que très rarement ses pouvoirs et le rôle des voyants. Il ne donnait souvent que les grandes lignes. Ce don et l'école de Delphes étaient très secrets pour éviter que les voyants soient utilisés comme des objets. Même si les explications restaient tout de même évasives, elles étaient fascinantes.
« Nadia est très puissante et très aimée. » Continua Enki en se tortillant sur place, excité comme le serait un enfant. « Aujourd'hui, elle est la Pythie de Delphes ! »
« Incroyable… »
L'admiration qu'il portait pour cette voyante ne fit qu'augmenter. La Pythie était le rôle suprême de la hiérarchie des voyants. Il – ou elle – devenait leader des voyants du monde, qu'ils soient des Sorciers ou des Créatures (les Centaures, voyants de par leur essence, vivaient sous l'autorité de la Pythie). Thomas ressentit une immense joie. Nadia avait eu une horrible expérience mais elle était forte, possédait des amis loyaux et elle avait surmonté pour se hisser au sommet.
« Thomas… » La voix basse d'Enki lui fit tourner la tête vers son ami. « En parlant de visions… »
Les doigts du jeune homme étaient crispés sur les coussins, ses jointures étaient blanches. Son visage était soudainement pâle. Avec inquiétude et habitude, Thomas sauta sur ses jambes et se précipita vers son ami. Il semblait être sur le point de s'écrouler. Le Sorcier se dépêcha d'encadrer les épaules d'Enki, pour soutenir son corps. Il lui sourit faiblement.
« Je vais en avoir une… »
En quatre ans d'amitié, il avait été témoin des visions d'Enki moins d'une dizaine de fois. Et l'expérience était aussi terrifiante (surtout la première fois, il avait paniqué, horrifié que son ami ressente de la douleur. Enki l'avait rassuré : pendant les visions, les voyants perdaient juste de l'énergie magique et s'épuisaient rapidement, d'où leur pâleur) que magnifique. C'était, pour lui, un honneur d'être témoin d'une telle scène, dans un moment où le voyant confiait son corps quand il était le plus vulnérable.
Il allongea doucement son ami le long du canapé et il s'agenouilla à côté de lui, attendant. Le voyant prit une soudaine inspiration avant de se détendre complètement. Ses yeux devinrent complètement blancs, sans pupilles, luisant d'une magnifique lueur éclatante. Il ne cligna pas un instant des paupières et resta immobile pendant quelques minutes.
Thomas ne pouvait que patienter, observer le visage paisible et les étranges lumières des yeux de son ami. Cela l'étonnait toujours de voir quelqu'un être aussi calme alors qu'il pouvait rêver de choses aussi abominables qu'adorables. Doucement, il passa ses doigts sur le front et les cheveux du voyant, l'accompagnant silencieusement dans son « voyage ». Mais la vision en elle-même ne l'inquiétait pas. Le retour dans la réalité, par contre…
Finalement, Enki se redressa soudainement, le faisant sursauter et reculer d'un bond. Les yeux reprirent leur couleur originale, ses pupilles vagabondèrent dans tous les sens, cherchant probablement un point de repère, ses mains agrippaient le dossier du canapé, l'air confus. Thomas se remit sur ses pieds. Il posa ses mains sur ses épaules, l'ancrant dans la réalité. Il força le voyant à le regarder dans les yeux, lui chuchotant doucement de reprendre sa respiration, de se calmer. Il sentit Enki serrer presque douloureusement ses bras, s'obligeant à suivre son exemple. Expérimenté, il reprit assez rapidement.
Une fois sûre qu'il était bien revenu à ses sens, Thomas se détacha de lui et appela l'Elfe de maison de son manoir, Dolly, qui apparut dans un petit 'pouf'. Il lui demanda un vers d'eau et quelques aliments sucrés, le sucre redonnait de l'énergie. Dolly revint vite, et le Sorcier se pressa d'offrir le verre d'eau et la nourriture, silencieusement, Enki hochant la tête en remerciement.
Le silence perdura quelques minutes de plus. Thomas en profita pour s'asseoir, attendant qu'Enki prenne la parole en premier, s'il le souhaitait. Il n'allait pas le forcer à lui relever ce qu'il avait Vu. C'était personnel.
« Voldemort… » Enki se racle la gorge et Thomas fixa son attention sur son ami, sans dire un mot. « J'ai Vu Voldemort. » Il fronça les sourcils, déboussolé. « Mais je ne suis pas sûr de comprendre. »
Un sentiment de haine et de tristesse s'empara de lui à la mention de son alter-ego maléfique et taré. Si seulement il s'était méfié plus largement de Dumbledore, jamais cet assassin n'aurait vécu. Tant de victimes auraient été épargnées à cause de sa foutue erreur. Mais voilà, remonter le temps n'était pas envisageable – beaucoup trop incertain et dangereux. Aujourd'hui, il ne pouvait que réparer ses crimes. Et Dumbledore payerait.
Alors apprendre qu'Enki venait d'avoir une vision sur Voldemort le titillait légèrement. Il espérait que rien d'insurmontable n'était prévu. Quoi que ce soit, il serait en mesure de prévoir et d'interpréter les événements pour éviter que les catastrophes ne surviennent. Mais, Enki semblait parfaitement confus par sa vision, ce qui était rare, et cela l'inquiétait autant que lui.
« Que veux-tu dire par là ? » S'enquit Thomas, pressant ses lèvres entre elles.
« Je ne saurais vraiment le dire. » Soupira le voyant, défaitiste, avant de prendre sa tête entre ses mains et de pousser un cri frustré. « C'était lui, mais ce n'était pas lui. Je ne sais pas comment l'expliquer ! Ça n'a juste aucun sens ! »
Thomas haussa un sourcil, surpris. Ce n'était pas Voldemort, mais en même temps, cela l'était ? Est-ce qu'il faisait référence à lui-même ? D'une certaine manière, il était Voldemort, sans l'être. Il pouvait comprendre la frustration d'Enki : cela n'avait pas vraiment de sens.
« Explique-moi dans les détails, peut-être qu'à deux, on pourra discerner une interprétation plausible » Thomas posa un coude sur l'accoudoir, sa joue contre la paume de sa main.
« La personne que j'ai Vue était bien Voldemort. » Commença Enki, les yeux dans les vagues, cherchant à se rappeler des moindres détails. « Mais il était transparent, comme s'il était un esprit. Je pense qu'il est mort ? Ou du moins, il est séparé de son corps ? Je ne sais pas, si c'est une bonne nouvelle…enfin, le voir mort est une bonne nouvelle, sauf que je ne sais pas s'il est vraiment mort dans ma vision…je n'ai jamais eu une vision aussi floue ! »
« Autres choses ? » Demanda Thomas, espérant sincèrement que cette vision affirme leur victoire et la mort de son putain d'alter-ego.
« Justement ! Ce que je ne comprends vraiment pas, c'est qu'il fait face à deux personnes inconnues ! » Il se laissa tomber sur le canapé, claquant de la langue, agacé de ne pas comprendre sa vision.
« Peut-être que je les connais… » Tenta le Sorcier, dans l'objectif de le calmer.
« Ça m'étonnerait. » Renifla-t-il, moqueusement. « Il y avait une étrange femme, impossible de voir à quoi elle ressemblait, elle brillait trop…l'autre par contre était mi-homme, mi-serpent, tous les deux vibrant de magie. »
« Des Créatures magiques ? » Intrigué, il plissa des yeux, tentant de se rappeler de ce que Newt Scamander disait par rapport aux différentes espèces.
« Probablement, je vois rarement des Sorciers brillants et de êtres mi-hommes, mi-serpents. Appelle-moi le jour où tu leur offriras du thé. » Lâcha sarcastiquement son ami, le faisant rire. « Plus sérieusement, les deux êtres ont dit d'une même voix une chose étrange : « te voilà face au Jugement ». Aucune idée de ce qu'ils voulaient dire par-là… »
Thomas ouvrit la bouche, voulant ajouter une remarque, inquiet par rapport à toute cette histoire. Il n'avait aucune idée de ce que le « Jugement » voulait dire, mais cela ne le rassurait pas vraiment. Soudain, Dolly apparut entre eux, les faisant presque sursauter, trop pris dans la conversation.
« Maîtres ! Maître Lucius Malfoy patiente à l'entrée du Manoir. » Annonça la petite Créature d'une voie rapide. « Maître Lucius Malfoy demande à vous voir, avec urgence. »
« Urgent comment ? » Soupira Thomas, agacé d'avoir été interrompu dans un des rares moments qu'il partageait seul avec Enki.
Il avait bien précisé qu'il serait occupé et qu'on ne devait pas le déranger. Lucius avait intérêt à avoir une sacrée excuse.
« Maître Lucius Malfoy dit que Gringotts subit une attaque. Les Gobelins se rebellent, Maîtres. »
Thomas écarquilla les yeux, sa bouche s'ouvrit, béante, sans qu'aucun son ne sorte. Il entendit vaguement Enki s'étouffer dans sa salive et partir dans une toux douloureuse. Par Merlin…comment cela pouvait être possible ? Les Gobelins…se révoltaient ? Il avait dû mal…avait-il bien entendu ? Il examina le visage de Dolly, elle était complètement sérieuse.
« On va sur place. » S'écria Enki, se levant d'un bond, suivit par Thomas, après s'être échangé un rapide regard.
Lucius avait la meilleure excuse.
OoO
La première chose qu'aperçut Thomas en apparaissant dans le Chemin de Traverse, fut de la poussière flottant tout autour de lui, mêlée à des hurlements et des explosions. La seconde suivante, un cri à sa droite – Enki ? – l'avertit de se baisser. Il s'accroupit à temps pour éviter un bloc de béton et des débris de verre. Il émit un petit 'tss' agacé, se releva d'un bon, alerte, et tira sa baguette. Du coin de l'œil, il vit Lucius et Enki manœuvrer leur baguette pour repousser les débris. Thomas marmonna quelques mots et planta sa baguette dans le sol, formant une barrière répulsive. Il n'allait pas prendre de risque, un sort perdu ou des éclats étaient douloureux.
Rapidement, la poussière de l'explosion précédente s'éclaircit, dévoilant l'état déplorable du Chemin de Traverse et de Gringotts aux yeux du Sorcier. Thomas balaya la scène des yeux, cherchant le moindre petit détail. Pour le moment, personne n'avait remarqué leur arrivée, autant en profiter pour analyser son entourage.
Des Aurors et autres Sorciers majeurs leur prêtant mains fortes lançaient des sorts sur des petites formes cuirassées et mouvantes, sillonnant le quartier magique. Les Gobelins – car les formes étaient bien des Gobelins – attaquaient les Sorciers autant avec leur magie rustique qu'avec des épées et lances. Les Sorciers ripostaient, se protégeant farouchement de leurs adversaires espiègles, rusés et mortels.
Prêt du magasin d'Ollivander, un Gobelin perdit la vie, tué par un sortilège de bombarda. Le Sorcier à l'origine du sort ne fit pas long feu. Un compagnon de la Créature se vengea avec un cri, tranchant férocement l'homme de son épée. Le cri de douleur de l'Auror se perdit dans la masse et la confusion du champ de bataille improvisé. Plus loin, à l'entrée de Gringotts, des guérisseurs Gobelins rapatriaient leurs congénères blessés avec soin, des troupes fraiches les remplissant.
Confus par l'attaque soudaine et bien moins organisés, les Sorciers attendaient les renforts qui tardaient. Très peu de Médicomages étaient sur place et ils étaient débordés. Mais quel que soit le camp, chacun se battait avec l'énergie du désespoir, farouchement, refusant d'abandonner.
« Je suis trop vieux pour ses conneries… » Siffla Thomas entre ses dents quand il remarqua que des Gobelins venaient de les apercevoir.
Il agrippa fermement sa baguette, s'entourant d'un sort protecteur. Il s'écarta d'un pas, juste à temps pour esquiver le Gobelin fusant vers lui. Il entendit un vague ricanement presque dérangé venant de la Créature. Thomas s'écarta et lança un experliamus suivit dans sort de désarmement, ayant le but d'arracher l'arme de l'emprise des doigts forts du Gobelin.
Évidemment, il fallait que l'épée soit ensorcelée contre ce type de sort ? Thomas se retint de rouler des yeux. Pourquoi n'y avait-il pas pensé ? Il lança un sort de protection lorsque l'épée se mit à briller d'un éclat ocre. Le sort du guerrier Gobelin ricocha sur son bouclier et se perdit dans l'un des bâtiments. Thomas n'hésita pas, profitant de la distraction de l'explosion. Il cria un sort de répulsion, le Gobelin alla s'étaler plus loin et ne bougea plus.
Un autre Gobelin le remplaça dans un hurlement de rage.
Esquivant, lançant sort après sort, d'attaque ou de défense, Thomas avançait vers Gringotts à petits pas, tuant ou blessant sévèrement les Créatures. Il gardait un œil sur Enki – il avait ordonné à Lucius de suivre et protéger le voyant – pour s'assurer qu'il n'avait rien. Hormis quelques éraflures et ses vêtements déchirés et poussiéreux, il se portait à merveille. Il renifla un instant d'amusement lorsque le voyant envoya valdinguer un pauvre Gobelin ayant failli embrocher Lucius.
Sa langue claqua contre son palais, agacé par un nouveau Gobelin arrivant dans son champ de vision. Il se baissa pour éviter un sort, aida un Auror, qui le remercia d'un hochement vague de la tête, et retourna sur le combat. S'il avait un peu de temps, Thomas admirerait le travail d'équipe qu'un Sorcier noir et blanc accomplissaient ensemble. Il fallait croire qu'un adversaire commun était la recette idéale pour mettre de côté ses préjudices et ses idées plus ou moins racistes.
Thomas lança un énième sort de répulsion, puisant dans son noyau magique, pour expulser cinq Gobelins d'un coup. Il se stoppa un instant, le souffle erratique, sentant sa magie s'épuiser un peu plus vite que prévu. Les renforts avaient intérêt à se pointer, car aussi puissant qu'il pouvait être, il ne pouvait pas continuer à utiliser sa magie pendant si longtemps.
Un mouvement à sa gauche, suivit par un éclat orangé, attira son attention. Thomas comprit un peu trop tard qu'il ne pouvait pas esquiver le sort. L'impact fut douloureux, il sentit sans mal ses côtes craquer, et sa peau brûler. Son dos heurta violemment le sol et pendant un instant sa vision devint noire sous la douleur. Par Merlin, cela faisait mal ! Il s'auto-remercia d'avoir pensé à un sort de protection corporel : il avait pu diminuer les dégâts.
Sa main vola sur son côté gauche et il pressa sa blessure. Une rapide inspection lui apprit qu'il ne saignait pas, c'était déjà ça. Le Sorcier grimaça quand il se releva, ses côtes brisées protestèrent au mouvement soudain. Ce n'était pas vraiment le temps de rêvasser. Levant les yeux vers là d'où venait le sort, Thomas vit un Gobelin, fier de lui. La petite Créature menaçante et dangereuse s'approchait de lui, prêt à en découdre.
Ce ne fut que grâce à ses réflexes, qu'il roula sur le sol au moment exact où le Gobelin abaissa son épée ensorcelée. Thomas se pinça les lèvres, ignorant la douleur traversant son corps. Il n'avait pas le temps pour ça ! Fermement, il serra violemment sa baguette. Le Gobelin ricanait.
« Envole-toi ! » Lâcha-t-il en fourchelangue.
A sa grande surprise, le Gobelin se figea en entendant le sort lancé en fourchelangue. Les yeux de la Créature s'écarquillèrent de choc et ses yeux brillèrent avec une certaine lueur de reconnaissance. Le sort le percuta de plein fouet, le Gobelin n'avait fait aucun mouvement pour esquiver. Il s'encastra juste violemment dans le sol. Intrigué par ce comportement étrange et suspect, Thomas se redressa, se tenant toujours ses côtes. S'assurant qu'aucun ennemi ne l'approche, il s'approcha du Gobelin mourant.
Il respirait à peine, du sang s'écoulant de toute part, son ventre brisé, brûlé et ouvert à cause de son sort. Mais ses yeux plissés, durs, intelligents ne le lâchaient pas un instant du regard. Thomas s'accroupit à ses côtés, le visage impassible, refusant de montrer le moindre signe de faiblesse.
« Pourquoi ne pas avoir esquivé ? » Demanda juste Thomas, le ton le plus plat qu'il pouvait donner.
« Parce que vous êtes de leur famille… » lâcha le Gobelin en ricanant, du sang coulant le long de ses dents pointues. « Je ne tue pas nos alliés. »
« Que veux-tu dire par-là ? » Thomas cligna des yeux, stupéfait, inquiet et incompréhensif.
« Le Jugement approche, my Lord. »
Sur ses paroles énigmatiques, les pupilles noires du Gobelins roulèrent dans ses orbites et sa respiration se stoppa. Frustré de ne pas avoir eu une réponse satisfaisante, Thomas donna un coup de poing à la Créature, l'insultant d'être trop mystérieux. Il ne pouvait pas être plus clair ? Le Gobelin refusait de le tuer après l'avoir entendu parler fourchelangue, pointant une histoire de famille. Génial, encore un mystère de plus ! Et sans parler de ce « Jugement » dont il entendait parler pour la deuxième fois la même journée ! Si ça, ce n'était pas inquiétant.
« Thomas ? » Appela une voix, s'approchant rapidement de lui.
Il leva les yeux du cadavre pour les poser dans ceux d'Enki. Lucius suivait, lâchant quelques sorts vers quelques Gobelins, ses longs cheveux blonds habituellement lisses et parfaits étaient à présent ébouriffés et sales, tachés de sang et de poussière. Enki, lui-même, avait une plaie inquiétante le long de son bras. Inquiet, Thomas agrippa son bras quand il fut à sa portée et il murmura les rares sorts de soins qu'il connaissait, nettoyant la blessure. Avec une moue, Enki se dégagea.
« Je vais bien, ce n'est qu'une égratignure. » Son regard se posa sur le corps sans vie de la Créature. « Il t'a amoché. »
« Sans rire ? » Grogna Thomas en se redressant à nouveau.
Enki se dépêcha de le soutenir, évitant soigneusement ses blessures. Soulagé, Thomas se laissa supporter. C'était sans compter l'arrivée de quelques Gobelins, se glissant vers eux. Soupirant presque – il était épuisé, sa magie bientôt à court et ses côtes le lançaient – il pointa le bout de sa baguette vers les Créatures, Enki l'imitant. Les deux, sans vraiment se concerter, crièrent le même sort, qui se mélangea et les envoya voler plus loin. Lucius profita de l'occasion, pour répéter le processus, les derniers Gobelins rejoignant leurs camarades.
Des « cracks » réguliers s'interjetèrent dans la bataille, des Aurors apparaissant un peu partout. Thomas soupira, rassuré de voir les renforts enfin arriver. Ce n'était pas trop tôt ! Tout ce retard à cause de l'incompétence de Fudge qui avait refusé d'augmenter le budget du Département des Aurors, réduisant leur nombre et leur entraînement. Les nouveaux arrivants prirent rapidement le relai.
Enki aida Thomas à se diriger vers les Médicomages – arrivés en même temps que les renforts – Lucius les couvrant. Le Sorcier se laissa choir sur un débris de pierre et retint une insulte colorée quand il sentit une côte se presser contre une autre. Aïe. Après ça, jura-t-il, il prendrait des vacances méritées. Ses yeux se levèrent vers le ciel nuageux et calme, la fraîcheur hivernale commençait à se faire sentir en ce 1e novembre. Pendant un instant, il en oublia les cris, les explosions, les gémissements.
Une main se pressa contre son épaule. Enki venait de s'asseoir, recroquevillé sur lui-même, également épuisé. Il avait enchaîné une vision et une bataille, il était à bout. Lucius montait la garde à côté d'eux, le souffle court. Le blond avait dû mal à tenir debout, ses jambes tremblaient de son manque évident de magie. Thomas soupira, la fierté des Malfoy…
Un Médicomage se précipita enfin vers eux et lança des sorts de diagnostiques. Thomas se laissa faire, ses yeux se fermèrent seuls. La jeune Sorcière leur fourra des potions pour récupérer et les immergea de sorts de soins. Thomas sentit ses os se réparer légèrement, la douleur s'atténuant, sa magie augmenta et sa fatigue fut éliminée. C'était une solution à court terme, quelques jours seraient nécessaires pour réellement récupérer, mais pour le moment, cela suffirait.
Le trio repartit à la charge, laissant leur place à d'autres blessés. Thomas ne sut pas vraiment combien de temps la bataille dura, il se battait et se défendait. Il ignorait toujours la raison de cette soudaine attaque, mais il préférait ne pas trop y penser pour l'instant. Il croisa Severus, un peu plus loin – qu'il salua d'un mouvement de tête – venu avec quelques membres de l'Ordre du Phénix. Dumbledore ne devait pas être bien loin. Il vit une Célia Parkinson fondre sur les Gobelins, avec rage et grâce.
Une longue et rude voix s'éleva soudainement de Gringotts. Thomas laissa ses yeux voler vers l'entrée de la banque ravagée, cherchant l'origine de cette langue qu'il ne comprenait pas. Un Gobelin, grand, dans une splendide armure d'argent se tenait, droit, fier, puissant, une épée posée devant lui. Thomas le reconnut sans mal pour être le directeur Ragnarök.
Quoi qu'il ait pu dire, cela devait être un signal de retraite. Les Gobelins se replièrent en vitesse, organisés vers la banque. Certains Sorciers tentèrent d'endiguer la retraite, en vain. Des sorts furent envoyés sur la banque. Cependant, le bâtiment était l'un des mieux protégés du monde, les sorts ne firent que ricocher. Le champ de bataille fut donc silencieux, seuls les gémissements de douleur des blessés troublèrent cette atmosphère tendue.
Ragnarök n'avait pas bougé d'un muscle, digne, ses petits yeux durs brillaient d'un certain amusement. Pourquoi ? Certains de ses semblables venaient juste de mourir. Ne ressentait-il aucune pitié ? Thomas ne comprenait vraiment pas les Gobelins.
« Pourquoi ? » Une voix bien connue s'éleva de la foule.
Thomas vit Dumbledore se dégager des Aurors. Le vieux et puissant Sorcier n'était pas vraiment blessé, ses vêtements orangés abimés étaient le seul témoignage du combat. Dumbledore, Thomas devait l'admettre, respirait le respect en s'imposant en leader, demandant la raison de cette soudaine révolte.
« Pourquoi ? » Répéta le vieil homme, en s'arrêtant à une distance raisonnable de la banque. « Les Gobelins du monde entier se révoltent contre les Sorciers. Pourquoi ? Un tel bain de sang n'est pas nécessaire, nous ne vous avons rien fait. »
Thomas écarquilla les yeux. L'Angleterre n'était pas la seule touchée par cette révolution ? Le monde entier se retrouvait face aux Gobelins ? C'était une crise mondiale ! (Il ignora l'hypocrisie de Dumbledore, ce n'était pas vraiment le moment de s'énerver.)
« L'année du Serpentaire sera bientôt au-dessus de nos têtes. » Ricana Ragnarök, les bras écartés. « Nous réclamons notre droit de vivre libres ! »
Les rires sadiques et effroyables des Créatures résonnèrent dans le Chemin de Traverse, plusieurs Sorciers reculèrent d'un pas. Thomas fit de son mieux pour ne pas frissonner. Il avait toujours su que les Gobelins possédaient un côté effrayant. Ragnarök balaya les Sorciers de son regard puissant.
« Nous avons des réclamations. Et le seul moyen de nous faire entendre est la pression et la force. »
Il se détourna d'eux pour se diriger vers l'intérieur de la banque. Au dernier moment, son corps se tourna vers les Sorciers.
« Votre argent est désormais nôtre. »
Et la porte se referma.
OoO
Et voilà les amis ! Un nouveau chapitre de terminé ! Et enfin...enfin les Gobelins se révoltent ! Youhouuuu ! Pour tout vous dire, je suis particulièrement heureuse de ce chapitre. J'aime beaucoup l'histoire de Nadia Morgan (franchement, Peter est détestable !). Et nous pouvons voir une vision d'Enki! Ah, on peut se demander ce qu'il a vu...(ce n'est pas très compliqué).
Alors, je tiens à préciser que j'ai pas mal de retard par rapport à l'écriture de mes chapitres. J'espère pouvoir poster dans deux semaines, comme d'habitude. Sinon, je vous tiens au courant ! Et je m'excuse par avance !
A dans deux semaines (si je n'ai pas de retards...).
