Auteure : Elfelmira
Genre : Mystère, Amitié, Famille
Résumé : Fin de la deuxième année, Ginny a été enlevée dans la Chambre des Secrets. Lockhart, Ron et Harry partent à sa recherche. Or le professeur, afin de s'accaparer toute la gloire, brise les baguettes des deux amis et les emprisonne dans la Chambre. Se retrouvant au centre d'un complot, ils vont devoir apprendre à survivre, seuls ou presque. Ils vont apprendre à voir au-delà des apparences et de la Magie elle-même... L'année du Serpentaire arrive...
Bashing : Dumby, Hermione, les Weasley (on les aime ceux-là) sauf les jumeaux, pour eux je ne pourrais jamais y arriver... Alors je sais, je fais pas mal de bashing sur ces personnes tout simplement parce que je ne suis pas très fan d'eux. Il y a une exception pour Hermione, j'adore ce personnage mais je trouve que le nombre de bashing concernant Hermione sont peu nombreux et que Ron s'en prend toujours plein la gueule. Alors j'inverse, Ron sera un gentil et si ça ne vous plaît pas…bah…pas grave !
Attention : Les événements de la première et deuxième année (sauf la fin) correspondent aux livres ou films. Les passés d'Harry et Ron seront modifiés à ma façon, donc pas de cris. Il est possible qu'il y ait de l'humour sarcastique comme je l'aime. Et enfin, pour les couples, je ne sais pas encore. Mais ce qui est sûr c'est que c'est un slash. On verra. Risque de spoil mais bon, comme tout le monde connaît Harry Potter, on s'en fou un peu…
Couple : BZ/HP, je ne sais pas encore pour Ron, j'hésite pour un RW/DM ou un RW/DG, ça reste à voir. En vrai, maintenant je sais ce que je vais faire mais je vais pas vous le dire héhéhé !
Alors, petite information supplémentaire, je remercie ma Beta, Cuicuit, pour m'avoir corrigée et relue. Pour l'instant pub, je vous invite à aller lire ce qu'elle a écrit sur wattpad, c'est magnifique !
Ni Harry Potter (le livre et le film) ni les personnages ne m'appartiennent, ils sont à JKR. Voilà voilà.
Je tiens à tous vous remercier pour vos reviews et vos votes ! Je ne peux pas répondre forcément, c'est impossible, mais je les lis toutes avec grand bonheur. Merci !
« Parole »
« Fourchelangue »
« Langage des animaux »
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Partie 3 :
Chapitre 27 :
Revendications
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« J'arrive toujours pas à y croire ! » S'exclama Sirius dans un rire gras, joyeux.
Harry sourit, heureux, et se calla un peu plus contre son parrain. Tous les deux étaient assis dans le canapé, dans le salon multicolore – d'après les paroles de Ron et de Sa'ha – l'homme entourait son filleul de son bras. Sirius semblait être un homme neuf, frai et à nouveau jeune. Son aura resplendissait, à présent. Elle n'était plus terne et triste mais vibrante, malicieuse. Et cela réchauffer le cœur du jeune Mage.
« Quelle fichue blague ! » Continua l'animagus, en tapotant avec affection et amusement, l'épaule du jeune aveugle. « Vous êtes littéralement les Sorciers, pardon, les Mages les plus puissants du monde ! »
« Tu vas me dire, il n'y a pas beaucoup de Mages…donc ça réduit un peu le champ… » Ronchonna Ron, mal à l'aise face au comportement désormais joueur de Sirius.
« C'est incroyable ! »
Sirius ne semblait pas avoir entendu son grand frère, bien trop perdu dans son petit monde, Harry lâcha un petit rire. L'homme possédait l'émerveillement d'un enfant, jamais le plus petit l'aurait deviné. Il était vraiment différent de leur première rencontre. Être désormais libre changeait la donne. Et dire qu'il n'était qu'officiellement libre que depuis hier !
« Vous avez tout prévu ! Tout ! » Sirius sautilla sur le canapé, son aura tressauta, partageant son excitation.
« Pas vraiment… » Réfuta une fois de plus Ron. « On est plus les agents du terrain, Godric, Salazar et même Serpentaire, on fait tout le plan. Nous, on improvise. »
« N'oublie pas qu'on cherche aussi à nous venger, donc niveau moralité, il n'y en a pas vraiment. » Ajouta Harry, pressant sa main sur le bras de son parrain.
Oui, ils voulaient apporter une nouvelle aube sur le monde magique, rétablir les erreurs de leurs ancêtres et du dieu-serpent, libérer les Créatures magiques…mais l'origine de cette nouvelle ère se ferait sous la vengeance de deux enfants – et d'autres personnes qui se rejoutèrent ensuite à leur plan. Etablie une ère de paix qu'Harry qualifierait d'idyllique, était-elle possible à partir du moment qu'elle est construite sur du sang et de la haine ? Il l'ignorait…seul le temps le dirait. Mais Harry avait bon espoir que tout se passe bien. Médée avait bien prophétisé leur arrivée et le bonheur engendré. Il misait tout là-dessus, espérant que leurs choix ne soient pas à l'origine de l'extermination de la Magie.
« On s'en fout de ça ! » Balaya Sirius, peu concerné. « Dumbledore et sa clique méritent bien ça ! Et si ce que vous dites est vrai, Médée ne sera pas trop dure dans son Jugement. »
Il eut une brève pause et Harry entendit Ron se lever et murmurer quelques mots dans sa langue si particulière à Solange.
« Sinon…vous pouvez compter sur moi ! » S'écria son parrain, Harry tourna ses yeux aveugles vers son aura. « Je vous soutiens à 100% ! »
« Et les traditionnalistes ? » Demanda Harry, tout bas, touché d'avoir un autre adulte qui soutenait leurs idées.
Muriel, tout comme son parrain, aussi les avait soutenus comme elle le pouvait de son Manoir, leur apportant des indications, des aides… Son départ violent de Muriel les avait brisés, surtout Ron – le jardin toujours ravagé le témoignait. Par Médée, Harry, lui-même, avait été ravagé, hormis Sally et Godric – qu'il ne considérait pas comme des adultes – il n'avait jamais fait confiance à un adulte. Les rares fois qu'il avait tenté de se rapprocher, il avait été trahi (Lockhart, Dumbledore…). Dans le cas de Ron, il avait toujours adoré sa tante. Et durant les deux semaines suivants sa mort, son grand frère n'avait été qu'une coquille vide, en deuil. L'arrivée de Sirius et sa bonne nouvelle lui avait permis de revenir à ses esprits. Harry en était reconnaissant, il commençait à s'inquiéter. Mais, au fond de lui, il savait que si Sirius succombait, lui-même se retrouverait dans un sale état.
« Je vais les aider à ce qu'ils voient au-delà de leur personne ! » Promit l'homme, en hochant la tête. « Ils ont déjà commencé à changer leur point de vue sur les Muggles depuis Nathaniel Morgan, pourquoi pas sur les Créatures ? »
Harry émit un petit 'hmm' d'accord.
« Et je ne peux pas les abandonner non plus… » Poursuivit le Sorcier dans un soupir. « Narcissa et sa famille m'ont supporté pendant presque quatre ans, Mucha m'a défendu et a permis m'a liberté, Lady Zabini m'a redonné espoir… »
« On ne te demande pas de trahir les traditionnalistes ! » Protesta Harry en secouant la tête. « Ils nous ont aidé aussi ! Mais, tant qu'ils ne remarquent pas que les Créatures magiques existent également, on ne pourra pas trouver un accord. »
« C'est pour ça que je vais les faire changer d'avis ! » Insista Sirius. Il marqua une pause et continua avec un ton connaisseur. « Et puis, certaines personnes m'ont l'air intéressées…n'est-ce pas ? »
« Je ne vois absolument pas de quoi tu parles… » Rougit Harry, se détournant de son parrain qui s'esclaffa.
Il entendit Ron grogner et menacer une énième fois une certaine personne, ce qui fit encore plus rougir le plus petit. Pourquoi Sirius devait-il rappeler son crush ? Il n'était pas obligé de l'embarrasser devant son frère ! Surtout quand ledit frère avait une intension profonde de meurtre contre le pauvre italien. Pendant un instant, ses pensées vagabondèrent vers l'italien. Il avait vraiment hâte que les vacances de Noël débutent pour qu'il puisse le voir ! Il lui manquait beaucoup ! Harry voulait entendre son rire, ses histoires amusantes sur ses grands-parents gagas de lui, les explications sur la Brume, ses compliments…Oh ! Par Médée ! Le voilà qu'il repartait dans ses fantaisies ! Harry cacha son visage dans ses mains, de plus en plus gêné.
« Dès que je le revois, je le tue… » Lâcha Ron, son aura frémissante de colère.
« Allons, allons… » Calma Sirius, attendri et amusé. « Vous êtes jeunes, c'est normal de ressentir de l'amour ! »
Ce ne fut pas la bonne phrase à dire : la température autour de Ron augmenta et Sirius poussa un pauvre petit cri. Harry refroidit instinctivement l'espace autour du canapé, protégeant son parrain.
« Tout compte fait, je vais lui envoyer une bombe par courriel…maintenant. » Cracha le rouquin, avec rage.
« Pas question ! » S'opposa Harry en sautant sur ses jambes.
« Harry… »
« Non, Ron ! J'aime Blaise et il m'aime, point. Il n'y a rien à dire de plus. »
« Je ne veux pas qu'il te fasse du mal… »
« Et je ne veux pas que tu te mêles de mes affaires. » Harry fit un pas en avant, vers son frère, frustré, les larmes aux coins des yeux. « S'il te plait, Ron, j'ai juste besoin…fais-moi confiance… »
Il entendit Ron sauter sur ses pieds et il le captura dans une étreinte forte. Harry se laissa faire et pressa son visage contre son torse. Il sentit les larges mains de son frère faire des cercles réconfortants contre son dos. Et Harry fut rassuré, Ron, par son geste, lui prouvait qu'il lui faisait confiance, lui prouvait qu'il n'allait plus tenter d'assassiner Blaise.
« Par contre, je te promets de le tuer s'il te fait du mal. » Siffla-t-il contre son oreille et Harry hocha juste la tête. « Et il n'échappera pas à une conversation, disons, préventive. »
« Naturellement. » Agréa le plus petit, se détendant complètement avec un léger sourire. « Juste, garde-le en vie. »
« Dites, c'est pas que je me sens exclu mais un peu quand même. » Protesta Sirius qui boudait sur le canapé.
Harry se dégagea de Ron et rit du comportement enfantin de son parrain. Il avait vraiment un don pour détendre l'atmosphère lorsqu'il le fallait. Le petit brun alla reprendre sa place et s'assit tranquillement. Il sursauta légèrement lorsque Sirius posa une main assurée sur son épaule.
« Et puis… » Sirius commença avec un ton malicieux. « Comment va Draco ? »
« Je vais étrangler Narcissa ! » Cria Ron, qui sautilla, embarrassé, son aura s'enroula autour de lui.
Harry rit à nouveau. Il imaginait sans mal le visage rouge de son frère, absolument gêné. Sirius savait parfaitement s'y prendre pour le défendre face aux méchants grands frères. Et pour cela, il n'y avait rien de mieux que d'évoquer Draco.
Ces deux-là avaient fini par se mettre ensemble, la semaine précédente. Le blond, d'une manière ou d'une autre, avait réussi à quitter Hogwarts, le weekend. Il était arrivé devant leur Manoir des Griffons Dorés, alors que Ron déprimait dans sa chambre. Il était venu prendre des nouvelles. Ron, têtu, avait d'abord refusé de le voir, prétextant qu'il avait besoin d'être seul. Il avait fallu une bonne heure d'argumentation avec Harry pour que Ron autorise Draco à entrer. Ils avaient passés quelques heures à parler. Et enfin, Ron était sorti de son antre, main dans la main avec Draco. Il s'était excusé de son comportement, honteux. Mais cela ne gênait pas Harry, son frère avait vraiment mal pris la mort de Muriel. Il avait eu besoin de ce bref moment de deuil. Et Draco avait pu lui remettre les idées en place. Et ils étaient maintenant officiellement en couple.
Il ignorait, cependant, comment Daphné avait pris la nouvelle. Il n'avait reçu aucune information de la part de Blaise. Il avait rapidement évoqué dans une de ses lettres, que les deux étaient en froid mais que tout serait réglé dans peu de temps.
Néanmoins, si Ron allait mieux avec l'aide de Draco, il avait refusé de sortir de leur Manoir. Dans un sens, cela les arrangeait : ils avaient énormément à préparer. Leur plan avançait rapidement, le procès de Sirius marquait le point de départ. Ron n'était pas venu à son procès, finalisant les quelques points manquant en compagnie de Ragnarök (il avait même contacté Godric). Harry était passé en coup de vent au tribunal, 'observant' avec satisfaction le déroulé de la séance dans l'ombre. Il avait disparu à l'instant même où Sirius a été jugé innocent.
« Laisse ma cousine en vie, sinon… » Débuta Sirius, joueur.
Il n'eut pas le temps de continuer, l'aura du feu de la cheminée se tinta de vert, un grognement guttural s'éleva. Le trio se dépêchèrent de rejoindre la cheminée, inquiets. Au fond de lui, Harry comprit la raison de cette interruption.
« My Lords ! » Une voix grave possédant l'accent dur si caractéristique des Gobelins sortie de la cheminée. « Le plan a commencé, si vous voulez bien venir, le directeur Ragnarök aimerait bien s'entretenir avec vous avant qu'on ne passe à l'étape suivante. »
« Merci Ironteeth. » Fit Ron, son ton de voix était à la fois satisfait, anxieux et tendu. « Prévenez-le que nous viendrons en compagnie de Lord Black. »
« Il en sera fait selon vos désirs. »
L'aura verte reprit sa couleur originale. Ron soupira un instant et il se tourna vers Harry, qui fit un 'hmm' résolu, puis vers Sirius. L'homme hocha simplement la tête. Il était prêt à les aider dans leur plan de révolution gobeline.
Après des conversations houleuses entre les deux frères, ils s'étaient mis d'accord pour lui demander de l'aide par rapport aux Gobelins et aux Créatures magiques. Ils avaient été surpris de partager leur idée avec un Sirius enthousiaste. Apparemment, l'un de ses meilleurs amis, Remus Lupin, était un Loup-garou. Celui-ci avait beaucoup souffert de discrimination et il refusait de voir quelqu'un d'autre dans la même situation. Sirius décida donc de les soutenir en l'honneur de son ami décédé. Et quoi de mieux, pour libérer les Créatures magiques, que de s'allier aux Gobelins ? Gobelins qui n'avaient jamais cherché à l'incarcérer.
« C'est parti. » Fit juste Ron, agrippant la main de son petit frère.
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Ils suivirent Ironteeth dans les longs couloirs de la banque. Ils dépassèrent des Gobelins blessés ou morts, des guérisseurs vérifiaient et soignaient les blessures en fonction de leur gravité. Plusieurs fois, Harry manqua de trébucher sur une arme ou un Gobelin. Sirius et Ron le rattrapaient toujours avant qu'il ne rencontre le sol.
Le petit brun entendait, en passant, les cris de joie parmi les gémissements de douleurs. Les cris étaient marqués d'un ton de fierté et d'honneur. Les auras vibraient d'excitation. C'était étonnant, que, malgré les pertes, les Gobelins étaient heureux d'enfin pouvoir s'exprimer et de se révolter. Plus étonnant encore, plusieurs vinrent les voir et les saluer, les remerciant de leur aide. Plus d'un leur annonça qu'ils étaient fiers que Serpentaire et Médée les avaient choisis. Grâce à eux, ils pourraient enfin vivre libre.
Harry se sentit rougir face aux compliments. Ils n'avaient pas fait grand-chose. Ils avaient juste conseillé et guidé Ragnarök vers un monde plus juste. Ils avaient formé un plan ensemble, dans le but de ruiner les Sorciers. Il ne méritait pas qu'on le remercie pour si peu. Même s'il était un Mage aujourd'hui, il avait été un Sorcier. Et, à cause de leur plan, des Gobelins étaient morts…ils avaient toutes leurs raisons de les haïr. Harry se sentait confus, il ne comprenait pas pourquoi les auras des Gobelins se réjouissaient de leur venue.
« Vous nous avez redonnés espoir. » Dit Ironteeth, dépassant un petit groupe armé de Gobelins qui les saluèrent joyeusement. « Vous nous avez rappelés que nous étions fiers et puissants. Et nous vous sommes éternellement reconnaissant. »
Sirius rit, son rire canin s'éleva par-dessus les gémissements des blessés. Il passa ses bras autour des épaules de Ron et lui et s'appuya sur eux. La différence de taille entre les deux frères obligea son parrain à se pencher et à se plier.
« Je suis fier de vous deux ! » S'écria-t-il, Ironteeth l'approuva.
Le jeune Mage rougit une fois de plus, gêné mais ravi d'avoir le soutien d'une personne aussi importante à son cœur. Il se pressa contre son parrain et lui offrit un sourire lumineux. Ils continuèrent d'avancer, Harry tenait fermement sa canne dans sa main gantée. Même s'il n'en avait pas vraiment besoin, toutes ces auras et tous ces gémissements le tourmentaient. Il avait peur de tomber par inattention. Il prit donc appuie sur Sirius et la canne.
Soudainement, après avoir tourné dans un énième couloir, il sentit l'aura familière de Ragnarök propulser des étincelles intimidantes. Il 'vit' également de nombreuses auras de Sorciers, il reconnut sans mal celle de Dumbledore, de Thomas, d'Enki et de Lucius – plus quelques Weasley. Harry comprit qu'ils étaient dans le hall d'entrée.
Le poste d'avant-garde était rempli de Gobelins, d'armes et de guérisseurs, analysa Harry après avoir laissé vagabonder ses yeux aveugles dans la grande pièce. Tout avait été réaménagé pour que les guerriers aient la meilleure accessibilité possible au champ de bataille. Harry porta son attention à l'entrée. Des nombreuses auras revenaient rapidement vers l'intérieur.
« Pourquoi rentrent-ils ? » Demanda Sirius, intéressé.
« On ne cherche pas à faire une bataille sanguinolente. » Dit Ron, l'air concentré par son entourage. « On cherche à faire une guerre d'usure sur l'économie pour que les Sorciers cèdent à nos revendications. Et comme toute l'économie repose sur les Gobelins… »
« …ils vont être obligés d'écouter et de se plier à notre volonté. » Termina Harry, avec un sourire innocent plaqué sur ses lèvres.
« Diabolique ! » Rit une nouvelle fois Sirius, comme s'il ne s'était pas autant amusé depuis si longtemps.
« Cependant, un problème persistait. » Ron continua et Harry l'imagina lever son index. « Il fallait que les Sorciers s'intéressent aux Gobelins et que la pression soit importante. »
« Qu'est-ce que vous voulez dire ? »
« Eh bien, Lord Black, votre filleul a eu une brillante idée. » Ironteeth complimenta et Harry sentit ses joues chauffer. « Dans un premier temps, on a cherché à montrer que nous autres, Gobelins, avions les pleins pouvoirs sur les coffres et l'argent. Et que les Sorciers en étaient très dépendants. »
« Oh ! » Sirius dut réaliser ce qu'impliquait le Gobelin et Harry sourit de toutes ses dents, heureux que tout le plan ait si bien fonctionné. « Les comptes bancaires bloqués ! Vous ne fermiez pas l'accès aux coffres sous le motif de problèmes ! »
« Je ne vois pas de quoi vous parlez, my Lord. » Ricana le Gobelin, prenant l'air le plus innocent qu'un Gobelin pouvait prendre.
« Après ce petit problème, il fallait juste attirer les Sorciers dans un piège. » Poursuivit Ron, ricanant également, sur la même longueur d'onde qu'Ironteeth. « Pour qu'ils soient obligés de nous écouter, les Gobelins ont lancé des attaques dans le monde entier. Les revendications faites, les Sorciers vont manger dans la main de Ragnarök pour accéder à leur argent.
« Qui domine l'économie, domine le monde. » Finit Harry, s'écartant de son parrain pour s'incliner de manière dramatique.
« Juste…brillant ! » Sirius se frappa les mains entre elles. « Je suis heureux d'être de votre côté, petits démons ! » Il sautilla vers le Gobelin. « Comptez sur moi ! »
« Vous êtes un bien étrange Sorcier, Lord Black. » Remarqua la Créature.
« Les Détraqueurs ont dû détraquer mon esprit bien plus que je ne l'aurais cru. » Fut la réponse évasive de l'homme.
Harry laissa un petit rire lui échapper. Il pouvait comprendre la surprise du Gobelin. Ce n'était pas tous les jours qu'un Sorcier venait les soutenir sans arrière-pensées néfaste. Sirius avait comme objectif premier de respecter la volonté de son défunt ami loup-garou. Harry tourna la tête vers l'entrée de la banque, une voix dure et familière raisonna.
« L'année du Serpentaire est bientôt au-dessus de nos têtes. » Ricana Ragnarök, des Gobelins à l'intérieur du hall approuvèrent avec des grands cris. « Nous réclamons notre droit de vivre libre ! »
Hochant la tête, satisfait, Harry ne put que se sentir heureux. Les Gobelins avaient vécu si longtemps sous les contraintes sorcières, sous le racisme, dans des caves sombres, voyant rarement la lumière du soleil. Mais maintenant, sous leur impulsion, les autres Créatures du monde entier réclameront leur liberté et l'égalité, comme ce fut le cas sous le règne de Médée.
« Nous avons des réclamations. Et le seul moyen de nous faire entendre est la pression et la force. » Continua le directeur, expliquant vaguement leur plan. « Votre argent est désormais nôtre. »
Vraiment, c'était le meilleur moment de la journée. Harry rêvait de voir les visages déconfits des Sorciers, leur désespoir. Notamment ceux de Dumbledore, des Weasley – et de Lockhart. Mais il imaginait sans mal leurs pensées confuses, colériques grâce à leur aura. Aucun des Sorciers ne semblaient comprendre. Pourquoi les Gobelins décidaient soudainement de se révolter ? Voilà la question que tous devaient se poser. Harry pressa sa main gantée sur sa bouche, cachant un sourire machiavélique. Allons bon, son frère et lui n'étaient pas du tout à l'origine de cette révolution…ils n'avaient que glisser quelques mots à Ragnarök : les Sorciers n'étaient rien sans leur argent.
Le bruit sourd de la grande et lourde porte de Gringotts se referma derrière Ragnarök. Ses congénères se précipitèrent vers lui, l'acclamant, le saluant. Il était un héros, leur chef de guerre. Le Roi Gobelin, bien qu'un Originel créé par Médée elle-même, ne dirigeait pas, déléguant ses pouvoirs au directeur de la célèbre banque. Et Ragnarök avait su placer ses pions stratégiques aux bons endroits. Il incarnait bien le Gobelin de la vieille légende gobeline.
Ragnarök avança vers eux, sautillant presque d'excitation. Un véritable enfant. Mais Harry le comprenait. A sa place, il se sentirait…libre ! Cette même liberté qui animait également Sirius. Le directeur s'arrêta devant le trio et s'inclina bien bas. Il parla dans sa langue. Avec étonnement, émerveillement et confusion, Harry 'observa' chaque Gobelin s'incliner avec respect après ses paroles, répétant les mêmes mots. Harry ouvrit la bouche. Il n'avait pas compris un seul mot mais il devina que cela devait être une sorte remerciement national.
La main de Sirius, toujours sur son épaule, se pressa fortement. Sa surprise devait égaler la sienne. Plus loin, Ron prononça quelques mots, l'air grave et noble. Harry se pencha légèrement en avant. Ragnarök avait probablement dû dire quelque chose qui perturbait Ron au point où il ne pouvait que répondre en mettant un masque impassible. Les Gobelins se relevèrent dans un même ensemble et reprirent leurs activités premières : soigner les blessés, ranger les armes, s'organiser pour un prochain assaut.
Le directeur se leva le dernier, sûrement une tradition gobeline, et leur fit signe de les suivre. Dans le brouhaha de la salle, Harry entendit qu'il voulait leur parler dans un lieu calme, finaliser certains points et expliquer le tout à Sirius. Son parrain partit devant, suivant de prêt Ragnarök et Ironteeth, posant de nombreuses questions sur tout ce qui lui passait par la tête. Et, vu les auras frémissantes des deux Créatures, cela devait beaucoup les amuser.
Ron vint se placer à ses côtés, le guidant à travers la masse de Gobelins, saluant ceux qui les saluaient. Harry agrippa son bras, le forçant à se pencher pour qu'il puisse lui chuchoter à l'oreille, sans être gêné par le bruit, en japonais :
« Qu'a dit Ragnarök pour que tu sois aussi déboussolé ? »
« Il a fait de nous les ambassadeurs officiels de Gringotts ! » S'exclama Ron, vibrant d'excitation.
« Tu veux dire… »
« Que nous irons discuter des revendications avec les Sorciers en leur nom ! »
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L'atmosphère de la grande salle du Magenmagot était suffocante, tendue. Les Lords et Ladies étaient mal à l'aise, furieux, apeurés. Leurs différentes émotions se mélangeaient entre elles, prêtes à éclater, à sortir. Harry était installé à sa place habituelle, aux côtés d'Amélia Bones, 'observant' les auras conflictuelles des Sorciers. Il avait placé sur son visage, son masque innocent, calme. Pour tous les autres, il n'était qu'un petit aveugle manipulable d'une longue et puissante lignée.
Ah ! Il adorait détenir autant de pouvoir chez ses pauvres Sorciers sans que ceux-ci ne le sachent. Tellement satisfaisant. Il écouta d'une oreille discrète les murmures furieux, rapides des Lords et Ladies. La voix d'Andrew Smith grimpa un instant, claqua l'air d'un ton terrifié, avant de disparaître dans la masse des discussions.
Sirius vint s'asseoir à côté de lui, gratifiant Lady Bones d'un hochement de tête. Plusieurs personnes le suivirent du regard, curieux. Harry pressa ses lèvres entre elle pour éviter de sourire comme un maniaque. S'ils croyaient que Lord Black allait rejoindre le camp des modernistes, de Dumbledore, ils se fourraient le doigt dans l'œil. Mais son parrain ne pouvait pas, sans éveiller les soupçons, décider soudainement de rejoindre les traditionalistes. Et puis, le petit brun savait que Sirius ne voulait pas le lâcher un instant.
« Je suis heureuse de vous voir parmi nous, Lord Black. » Amélia se pencha en avant, saluant son parrain.
« Je dois vous remercier pour cela. » Rit Sirius avec force, s'attirant quelques regards. « Mon avocat, Enki, et vous avez fait un excellent travail ! Grâce à vous, je renais et je respire enfin la liberté ! »
« Voyons, vous me faites trop d'honneur. » Répondit humblement la juriste. « Enki Mucha est un avocat hors pair. Je suis heureuse de le compter dans mon département. Quel dommage que je n'ai pas aperçu un tel talent plus tôt… » Elle soupira.
Harry et Sirius échangèrent un regard complice et amusé. Mais ils ne pipèrent mot. Ils n'allaient pas détruire la couverture du voyant.
« Ne soyez pas modeste. » Contredit son parrain, charmeur. « Sans votre intervention, je serais encore recherché à l'heure qu'il est. »
« Oh, j'ai eu un peu d'aide… »
Le petit brun sentit son regard se poser sur lui et il rougit. Il détourna la tête, espérant qu'aucun des deux ne lui fassent une remarque. Sirius fit un petit 'hum' compréhensif, le jeune Mage le sentit sourire avec affection. Ses grandes mains se posèrent sur son épaule, dans un énième remerciement. Heureusement pour Harry, Amélia n'ajouta rien de plus. Elle se contenta de lui donner un petit tapotement sur son bras.
L'attention d'Harry fut accaparée par l'entrée du Magenmagot. Il 'vit' soudainement l'aura rassurante et familière rouge de Ron se déplacer doucement entre les sièges pour s'asseoir à sa place, près d'Andrew Smith. Ils avaient décidé qu'il viendrait quelques minutes après lui. De toute manière, Ron avait été désigné comme ambassadeur par Ragnarök (parler leur langue devait aider) et il avait eu besoin de finaliser des détails juste avant (Harry avait poliment refusé d'être ambassadeur. Il n'aimait toujours pas être au centre de l'attention.). Aucun d'eux n'en avait touché mot aux traditionalistes. Ils ne savaient pas comment ceux-ci réagiraient, ils pourraient voir cela comme une forme de trahison. Néanmoins, Sirius avait envoyé un message à sa cousine pour lui affirmer de leur faire confiance.
« Bonjour My Ladies, Lords, bonjour. »
La voix grave de Dumbledore raisonna dans la salle. Le vieil homme, pour se faire entendre dans l'assemblée bruyante et inquiète, venait d'utiliser un puissant sonorus. Son aura interne sombre et détestable fit frémir Harry, autant de dégoût que de colère. Le directeur se tenait debout, charismatique, renvoyant une image de confiance et de puissance, dominant les Sorciers de son podium. Il semblait, aux 'yeux' du Mage, imbu de lui-même. Il grinça des dents. Bientôt, se dit-il pour empêcher sa glace d'envahir l'espace, bientôt, ils seraient débarrassés de lui. Il devait patienter.
« Que la Magie soit avec vous en ces heures sombres. » Dumbledore récita les phrases rituelles d'ouverture de séance. « Je déclare cette séance spéciale ouverte. »
Le ministre Fudge, assis un peu plus bas que Dumbledore, l'horrible Ombrage à ses côtés (Harry frissonna d'effroi en voyant son aura pleine de luxure, de méchanceté), se leva précipitamment, comme posséder par une énergie brûlante et effrénée. Le pauvre homme manipulable et manipulé semblait au bord de la panique. Et Harry pouvait le comprendre : il n'était pas à la hauteur de gérer une telle crise économique, touchant le monde magique entier.
« Comme vous le savez tous, les Gobelins ont lancé une révolution, touchant l'ensemble de la communauté sorcière. » Les Sorciers crièrent et Harry se garda bien d'émettre un petit rictus satisfait en voyant l'état de panique de la salle. « Ils nous interdisent l'accès à ce qui nous revient de droit : notre argent ! Ils nous volent ! » Le ministre fut acclamé.
« On devrait sévir ! » Hurla le Lord Dodge de sa place. « On ne peut pas nous laisser soumettre par des moins que rien ! »
« On doit agir ! On doit riposter ! » Affirma une Lady, un peu plus loin.
« Nous devons effectivement prendre des mesures. » Ajouta plus lentement et prudemment Lucius, prenant la parole pour l'ensemble des traditionalistes.
« Ces moins que rien vous ont botté le cul. » Sirius remarqua le ton taquin, attirant l'attention de tout le monde et il hocha la tête aux quelques Sorciers lui souhaitant la bienvenue. « A les sous-estimez, ils auront toujours une longueur d'avance. »
« Lord Black tient un point. » Dumbledore intervint. « Nous nous devons de discuter et analyser la discussion dans le calme pour pouvoir riposter. » Il leva ses bras, dans un geste messianique, se voulant rassurant. « Ne vous en faites pas, on récupéra ce qui nous appartient de droit. »
Plusieurs Sorciers agréèrent et la salle se calma. Harry plaqua son dos contre le dossier de sa chaise, ses coudes posés sur les accoudoirs. Le jeune Mage savait que le vieux Sorcier cherchait à regagner le respect de Sirius en écoutant ses remarques. C'était une méthode comme une autre. Cependant, il savait de source sûre que jamais il y parviendrait : Sirius le détestait bien trop.
« Merci Dumbledore. » Dit Fudge, Harry releva un tremblement dans le ton de sa voix. « Dans les premiers temps, je veux tout savoir. Lord Scrimgeour ! Faites-nous votre rapport ! Que s'est-il passé ? Pourquoi vos Aurors ont pris autant de temps avant d'agir ? »
Le sévère chef du département des Aurors se redressa dignement. Harry pouvait sentir des 'regards' d'accusations vers le Lord. Les différentes auras volaient autour de lui à lui en donner un mal de tête. C'était évident que les Sorciers n'appréciaient pas tant d'échec à la suite. Lors de leur séance d'introduction, Harry avait déjà remarqué qu'il était souvent critiqué.
« Les directeurs des Aurors sont toujours critiqués et détestés. » Chuchota Lady Bones à son oreille et Harry hocha la tête. « La pression sur leurs épaules dépasse la mienne. Pour les Sorciers, les Aurors ne font jamais bien leur travail, quel que soit la situation. »
C'était compréhensif. Les forces de l'ordre étaient toujours remises en cause, même chez les Muggles. Le moindre motif était sujet de débats et de critiques. Harry mit dans un coin de sa tête, qu'il serait intéressant de réformer le fonctionnement des Aurors.
« Nous avons été informé dès le moment où les Gobelins ont attaqué. » La voix forte de Scrimgeour raisonna dans la salle.
« Pourquoi ne pas avoir riposté plus tôt ? » S'écria Lord Smith, plus qu'heureux d'obtenir des sujets d'articles à mettre dans son journal. « Si vous étiez arrivés un peu plus tôt, il y aurait eu moins de victimes ! 13 morts et une cinquantaine de blessés reposent sur votre conscience ! »
« Et j'en suis désolé. » Le chef des Aurors lança, le ton menaçant. « L'attaque a été très inattendue ! Personne n'aurait pu la prévoir. »
Harry se retint de renifler d'amusement. Oh, si. Cette révolte aurait pu être facilement prévue. Il aurait suffi que les Sorciers soient un peu moins égocentriques et ils auraient remarqué que les fermetures des comptes depuis quelques semaines faisaient parties du plan. M'enfin bon…les Sorciers avaient cette habitude de ne pas vouloir se mêler aux problèmes des Créatures magiques, jugées inférieures. Quelle blague.
« Mais grâce à la réactivité des passants, les pertes ont pu être limitées. » Les quelques Lords et Ladies concernés par ce compliment hochèrent la tête. « Mes Aurors ont pu avoir le temps de se préparer suffisamment. »
« Merci, Lord Scrimgeour. » Remercia Dumbledore, coupant la réflexion du ministre. « Je remercie tous ceux ayant œuvrés à la protection de notre nation. » Le vieux directeur se rassit et poursuivit. « Avant de passer aux…revendications que demandent les Gobelins, quelqu'un veut rajouter quelque chose ? » Il cracha le mot 'revendication' sans vraiment de respect, montrant sa position face à l'entreprise des Gobelins.
« Cette attaque est mondiale, comme vous le savez. » Annonça la voix de Lady Célia Parkinson. « Tous les Gobelins du monde entier ont lancé une révolte à la même heure, à la même minute. Lady Zabini a été appelée en urgence au Parlement Magique Italien, elle m'a informé de leur situation. Ils sont dans la même situation que nous. »
« Merci Lady Parkinson. » Dit Fudge, prêt à passer à autre chose.
« Je n'ai pas fini, Ministre Fudge. » La voix glaciale de la Lady figea le ministre.
Et voilà d'où venait le caractère bien trempé de Pansy, s'amusa de relever Harry. Telle mère, telle fille. Célia arrivait à terrifier le ministre par quelques mots. A vrai dire, il était plutôt facile de lui faire peur.
« Une chose, cependant, change contrairement à nous. Les Gobelins ont choisi, au hasard, un ambassadeur parmi les Sorciers italiens. Un Sorcier qui représenterait leurs revendications. Je me suis renseignée auprès des gouvernements d'autres pays. C'est la même chose. En Grèce, par exemple, la Pythie de Delphes représente les Gobelins. »
Pour une raison inconnue, Harry capta l'aura de Thomas par-dessus les autres. Son aura brilla bien plus pendant un court instant, à la mention de la Pythie. Le petit brun haussa les épaules. Ce n'était pas ses affaires.
« Avons-nous un ambassadeur, dans ce cas ? » Dumbledore demanda, semblant intrigué.
« Actuellement… »
Harry retint un ricanement alors que l'attention des Lords et Ladies se tournèrent vers la nouvelle voix. Il pouvait reconnaitre cette voix n'importe où. Et l'aura qui s'en dégageait était confiante. Il était temps pour son frère d'agir. Pour la première fois, il participait à une séance du Magenmagot. Harry pouvait 'voir' la confusion dans les auras des Sorciers, principalement chez les traditionalistes.
« Lord Gryffindor ? » S'enquit Dumbledore et Harry devinait sans mal qu'il devait avoir les sourcils froncés.
« Les Gobelins m'ont envoyé un message pas plus tard qu'hier soir, après leur attaque, me désignant comme ambassadeur. » Harry entendit, dans le silence, une feuille de papier être froissée. « J'ai ici, avec moi, toutes leurs revendications. »
Des cris s'élevèrent dans la salle, allant de la protestation à la surprise. Les oreilles sensibles d'Harry piquèrent et il grimaça, gêné, sa main gantée vola sur son orifice douloureux. Les Sorciers étaient si enfantins, parfois. Cela en devenait presque agaçant.
« La logique de la politique m'échappera toujours. » Chuchota Sirius, blasé, assez fort pour qu'Amélia et lui puissent entendre.
Lady Bones s'étouffa de rire et tenta de se cacher derrière une petite toux stratégique. Harry ne répondit que par un sourire. Cette simple phrase illustrait parfaitement le caractère joueur de Sirius.
« Silence ! » La voix de Dumbledore, augmentée par un sonorus, vola dans l'assemblée. « Ecoutons ce que veulent les Gobelins. » Il ne cacha même pas le ton dédaigneux qu'il portait pour lesdits Gobelins.
« Pourquoi avoir choisi un jeune Lord, sans expérience, à peine sorti de l'adolescence ? » Intervint Gaunt, jouant à merveille le rôle de l'homme agacé par les modernistes.
Harry hocha la tête, imitant sans aucun doute d'autres Sorciers. Thomas – et les traditionalistes – devaient montrer leur suspicion envers Ron. Après tout, celui-ci faisait officiellement parti des modernistes – sans oublier qu'il était le Lord Gryffindor.
« Vous n'avez pas écouté, Lady Parkinson, Lord Gaunt ? » S'amusa Dumbledore, l'air hautain. « Elle vient tout juste de nous partager que les ambassadeurs sont choisis au hasard. »
Avant que Thomas ne puisse rétorquer, sûrement méchamment ou sarcastiquement, Ron prit la parole, dans l'intérêt subtil de défendre leur allié.
« Le hasard fait bien les choses. » Harry sourit, comprenant ce qu'il voulait dire par-là, les Sorciers furent confus. « Officiellement, les ambassadeurs sont choisis au hasard. La lettre que les Gobelins m'ont envoyée me dit le contraire. Apparemment, je serais un jeune Lord, ayant été peu influencé par le Monde Magique. » Plusieurs reniflèrent à cette remarque. « Cela dit, ils m'ont surtout choisi pour mon nom. »
La réponse sembla satisfaire l'ensemble des Sorciers, hormis quelques rares qui restèrent dubitatifs. Et d'une certaine manière, Ron ne mentait pas.
« Nous vous écoutons, Lord Gryffindor. » Invita Fudge, curieux.
« Je n'arrive pas à croire que ces sales êtres dégoûtants puissent avoir le simple droit de posséder le pouvoir de revendiquer quoi que ce soit aux Sorciers. » Claqua la voix criarde d'Ombrage. « On devrait tous les éradiquer pour leur faire un exemple aux autres Créatures magiques ! »
Harry roula des yeux, agacé et énervé face à cette folle. Non seulement, elle était une perverse mais en plus elle était raciste. Une femme détestable ! Comment avait-elle réussi à se hisser aussi haut dans la hiérarchie ? Oh, qu'est-ce qu'il avait envie de la tuer, de la geler, d'en faire une statue de glace éternelle. Le petit Mage ne pouvait pas rester muet devant ces paroles.
« Mme Ombrage, si je me souviens bien, les Gobelins possèdent tout notre argent. » Harry annonça, d'une voix innocemment douce et calme. « Je vous rappelle que mener une guerre coûte beaucoup d'argent. Où irez-vous chercher de quoi financer nos Aurors, les armes, les soins, les artefacts ? » Harry posa sa joue contre la paume de sa main, nonchalant, ses yeux aveugles transperçaient l'horrible femme, la rendant mal à l'aise – et elle n'était pas la seule. « A moins que vous ayez une quelconque idée ? Eclairez-nous, je vous en prie. » Ajouta-t-il, moqueur.
Le petit brun sentit vaguement le bras de Sirius frémir contre lui, signe qu'il était pris dans un éclat de rire silencieux. Harry resta concentrée sur Ombrage, ne la lâchant pas des yeux. Il pouvait sentir des regards admiratifs (venant de ceux détestant la femme) ou agacés (chez ceux supportant la mégère). Mais le jeune Mage ne se souciait pas des autres, seul cette femme l'intéressait. Il voulait juste l'embarrasser, la rabaisser, lui dire de la fermer. Harry 'observa' son aura rosée frétiller de honte, de rage et de malaisance. C'était l'effet voulu. Harry savait parfaitement que ses yeux émeraudes aveugles avaient ce don d'intimider tout ceux croisant son regard.
« Si vous n'avez rien à apporter, laissez Lord Gryffindor expliquer les revendications des Gobelins. » Finit par dire Harry après un temps d'attente.
« Euh, oui, effectivement. » Fudge déglutit, très gêné, ne prenant même pas la peine de défendre sa plus fervente collaboratrice. « Euh, merci, Lord Peverell. Lord Gryffindor, je vous en prie. »
Harry ne manqua pas le coup que donna le ministre à sa secrétaire, visant directement les côtes. Il devait trouver honteux qu'elle se fasse réprimandée aussi facilement, par un adolescent, devant tout le monde. Harry sourit presque machiavéliquement, heureux des résultats obtenus.
« Merci, Monsieur le Ministre. » Le petit brun se concentra sur les paroles de son grand frère. « Je serais bref, j'irais droit au but. Les Gobelins souhaitent de reprendre leur indépendance, d'être libre et d'être considérés comme les égaux des Sorciers. »
Les réactions ne se firent pas attendre. Harry se prépara tout de suite. D'un claquement de doigt, il se protégea d'une bulle silencieuse. Il n'avait aucune envie d'entendre les pitoyables plaintes inutiles des Sorciers, incapable de voir plus loin que leur bout de leur nez, se croyant supérieur. Il laissa donc les Sorciers exprimer leur désaccord et leur désarroi. Il ne les entendait pas mais les auras agitées voulaient tout dire. A ses côtés, Sirius devait mourir de rire. Son parrain avait une façon étrange d'appréhender la politique. De l'autre côté, Amélia semblait écouter tous les arguments avec intérêt, prenant des notes au passage.
Harry 'observa' donc les Sorciers se tortiller. Il 'vit' Molly et Arthur Weasley gesticuler en compagnie de Lord Smith, scandalisés. Plus loin, Lord Scrimgeour semblait être sur le point de transplaner pour partir à la rencontre des Gobelins avec ses Aurors. Les traditionalistes restèrent plus calmes mais leur aura frétillaient d'émotion. Sur le podium, Dumbledore tremblait de rage, probablement horrifié à la simple idée que les banquiers prennent leur indépendance (le ministre et Ombrage devaient hurler de colère, ordonnant de ne rien céder).
Et, au centre de toute cette mascarade, il reconnut l'aura flamboyante de Ron. Il était dressé de toute sa hauteur, calme, attendant patiemment la fin du pandémonium. Il se distinguait du chaos par son manque de mouvement, son immobilité. Finalement, agacé par la situation catastrophique, Ron craqua. Harry sentit l'ambiance de la salle augmenter d'un coup, obligeant les Sorciers à se calmer, tentant de comprendre d'où provenait la source de chaleur.
« C'est soit ça, soit ils ferment les banques à tout jamais, s'enfermant dans leurs caves avec l'argent et jamais nous les reverrons. » La voix froide, en contraste avec son don, claque dans le Magenmagot. « Mais allez-y, je vous en prie, continuez de protester. » Invita-t-il sarcastiquement. « Ne serait-il pas plus sage de me laisser finir, mmh ? »
Un silence s'installa dans la salle, Ron venant instantanément de calmer les Sorciers indisciplinés. Même Dumbledore n'osa même pas protester. Harry porta sa main sur sa bouche, s'empêchant de ricaner. Son frère possédait un charisme impressionnant. Et personne ne prit la parole.
« Impressionnant pour un jeune homme inexpérimenté, commençant tout juste la politique. » Murmura Amélia, impressionnée par la forte volonté du grand rouquin.
« Il a dû recevoir une bonne éducation et de bons professeurs. » Clarifia Sirius, tout aussi bas et Harry pouvait sentir son excitation.
C'est vrai qu'il était très amusant de voir des Sorciers imbus d'eux-mêmes, la majorité étant racistes et égoïstes, se faire réprimander comme s'ils n'étaient que des enfants par un homme à peine sorti de l'adolescence. Harry savourerait ce souvenir pour le restant de ses jours. Il s'assurerait même de la partager à Godric et Sally.
Il devrait probablement faire passer le compliment de son parrain. Ses parents adoptifs se feront certainement une joie d'être complimenté de la sorte. Surtout après un millénaire, seuls (Harry n'était pas sûr de compter la projection astrale de Serpentaire). Mais les deux fondateurs méritaient cette reconnaissance : ils avaient été des excellents professeurs ! Harry sourit rêveusement en pensant à eux. Il avait hâte de les revoir après s'être débarrassé de Dumbledore. Enfin, ils auraient un accès libre à la Chambre pour les rendre visite – et libérer Serpentaire au passage. Pour le moment, Godric continuait sa petite activité illégale d'espion dans le bureau du vieux directeur et Sally parcourait la tuyauterie, veillant avec attention à leurs alliés (il rougit presque quand il repensa à la lettre embarrassante qu'il avait envoyé pour que Sally surveille et protège Blaise, le fondateur s'était moqué gentiment de lui dans sa réponse).
Harry sentit la température de la salle reprendre une chaleur normale, Ron se calmant. L'aura de son frère resta, cependant, sauvage. Tous se penchèrent sensiblement vers lui, attendant la suite, bien sagement et dans un silence pesant et honteux. Le jeune Mage renifla dans leur attitude déconcertée et soumise. Ce n'était pas étonnant que les Sorciers vivaient sous une dictature : ils pliaient l'échine au moindre Sorcier possédant un minimum de pouvoir et de caractère ! Il suffisait de voir Dumbledore (ainsi que Granger, Longbottom et les Weasley) et l'effet qu'il avait sur la population sorcière ! Juste…pathétique…
« Merci de votre attention, cela me touche. » Ron s'adressa sarcastiquement à l'assemblée et Harry perçut, dans les auras des traditionalistes, des pointes d'amusement. « Comme je l'ai mentionné un peu plutôt, nous n'avons pas le choix. Si nous n'acceptons pas leurs revendications, notre argent sera hors de notre portée. »
« Nous ne pouvons pas…les Gobelins et nous ne sommes pas égaux ! » Protesta fortement Ombrage, approuvée par beaucoup et Harry s'empêcha de la geler. « Les Gobelins sont répugnants, sauvages, incapables de compassion ! Vous avez ce qu'ils ont fait pas plus tard qu'hier ? » Sa voix criarde porta dans la salle. « Ils ont lancé une attaque surprise, dans une rue commerçante, envoyant les leurs à la mort ! »
« Ce sont juste des sauvageons ! » Cria quelqu'un d'autre, au fond de la salle. « Ils ne sont pas civilisés et ne font que nous mépriser ! Lancer une guerre pour leur liberté ? Ce n'est que de la pure bêtise ! Vous voulez savoir ce qu'ils veulent ? Je vais vous le dire ! Ce qu'ils veulent, c'est de prouver au monde qu'ils sont meilleurs que nous ! Ils veulent se venger de leur défaite de la précédente guerre gobeline ! »
« C'est par cruauté et égoïsme qu'ils nous attaquent et nous menacent ! » Affirma Lord Dodge, plus bas. « Nous ne devons surtout pas céder ! Cela ne donnera qu'une image déplorable de notre civilisation sorcière aux autres communautés ! »
« Un signe de faiblesse, je vois… » Andrew Smith, accorda un point à son beau-frère, inscrivant quelques mots dans son carnet contenant probablement des idées d'articles.
« C'est justement en les traitant comme vous le faites maintenant, comme des moins que rien, des esclaves bons que pour compter et garder votre argent, qui est à l'origine de cette révolte. » Assura doucereusement Ron, une lueur de malice dans la voix.
Harry l'imaginait sans mal en train de se récurer les ongles, d'un air nonchalant, apportant tranquillement son analyse. Ses explications et ses contre-arguments permettaient de changer petit à petit les préjugés des Sorciers. Avec chance, les premiers à les soutenir seront les traditionalistes. Ils avaient bien évolué leurs idées négatives sur les Muggles grâce à Nathaniel Morgen, non ? Le petit brun avait espoir. Il avait, après tout, commencé à bien les aimer – en plus de la présence de son petit-ami dans le groupe (Harry rougit à cette pensée, toujours pas habitué à l'idée d'être en couple).
« Si vous en avez terminé avec vos plaintes, je continue. » Ron frappa dans ses mains, le son, accentué par un sort, raisonna un instant. « Les Gobelins, d'après ce que le directeur Ragnarök m'a dit, en ont assez de vivre sous terre, dans l'incapacité de sortir et d'être toujours au service des Sorciers sans rien avoir en contrepartie. »
« Si je me rappelle bien, les Gobelins ont les pleins pouvoirs sur nos coffres. Ils ont cette liberté, non ? » Fit Dumbledore, incapable de rester silencieux plus longtemps. « Pourquoi demander plus ? Ils sont faits pour vivre sous terre. »
Harry secoua légèrement la tête, en colère contre les pensées du vieil homme. Il était ignorant. Les Gobelins aimaient les grottes, les matériaux précieux. Mais les Gobelins possédaient une passion mordante pour les étoiles. Leur Mère, Médée, venait de là-haut. Et le lien qu'ils partageaient avec le ciel étoilé, la nuit, surpassait tout le reste. Nombre de fois, Ragnarök avait évoqué le souhait de se rendre à la surface, respirer l'air frai de la soirée et de profiter des petites lueurs blanches dispersées au-dessus de leur tête. Mais les lois sorcières leur interdisaient de sortir sans convocations rares du ministère sous peine d'être injustement arrêté ou tué.
« Oh, je vois… » Il entendit Ron froisser sa feuille. « Monsieur le directeur…imaginez-vous, perdre une guerre. »
« Impossible ! Vous parlez de Dumbledore, le plus puissant Sorcier de notre temps ! » Protesta Molly Weasley, défiante.
« J'ai dit imaginez. » Ron accentua sur le dernier mot avec soin et Harry roula des yeux, agacé par la rouquine. « C'est moi où personne ne m'écoute dans cette assemblée… » Grogna-t-il en japonais, personne ne comprenant hormis Harry qui se retint de rire. « Enfin bon, je disais : vous perdez une guerre. Par définition, les vainqueurs vous considèrent comme un criminel et vous enferme dans une prison, peu importe la prison tant que vous êtes incapable de sortir. De préférence pour mon exemple, prenons une île gardée par des sortilèges puissants, vous gardant à l'intérieur.
Dans cette île, tous vos alliés et congénères sont enfermés avec vous, dans la même situation. Des lois ont été promulguées, allant à l'encontre de votre groupe. Par exemple, une loi vous interdisant de sortir de cette île. Sur cette île, une ressource rare existe, pourquoi pas du diamant ou encore une herbe au propriété médicinale pouvant soigner n'importe quelle maladie. Tentant, n'est-ce pas ? Les vainqueurs obligent donc, par une loi, les perdants à récolter cette herbe pour eux leur interdisant de s'en servir.
Imaginons ensuite que des siècles passent. Les habitants de l'île ont une descendance, vous avez une descendance, Directeur. Vos descendants vivent sur cette île depuis des siècles, ayant l'interdiction de sortir, la loi injuste les interdit sous peine de mort. Au fil du temps, vos descendants se sentent de plus en plus opprimés, punis pour des crimes que leurs ancêtres ont commis, que vous avez commis. Obligés à vivre sur une île, récoltant une herbe magique qu'ils ne peuvent utiliser. Herbe qui sera utilisé seulement pour les descendants des vainqueurs.
Les descendants n'ont qu'une seule envie : sortir de l'île. Mais comment faire ? La loi leur interdit de découvrir le monde, les descendants des vainqueurs les méprisent pour quelques choses qu'ils n'ont pas commis. Ils se sentent méprisés. Ils veulent agir mais ne sont pas écoutés, personne ne veut avoir affaire avec eux. Comment vont-ils agir ? Comment vont-ils pouvoir se faire entendre ? Comment annoncer aux descendants des vainqueurs qu'ils sont toujours là ? Parlementer ? Aucune de chance, les négociations sont niées. Une dernière solution reste possible : du chantage. Ils se révoltent exigent leur liberté contre l'herbe médicinale.
Ma question que je vous pose, monsieur le Directeur, est donc : en sachant que vos descendants payent pour une faute qu'ils n'ont pas commise, ont-ils le droit de se révolter pour récupérer leur liberté ? Comment agirez-vous ? »
Ron inspira un grand coup dans la salle silencieuse, terminant sa tirade. Il se rassit sous les regards perçants, impressionnés des Sorciers. Et Harry sentit une énorme fierté pour son frère. Non seulement, il venait d'exposer la situation compliquée des Gobelins par un simple exemple analogique, mais en prenant Dumbledore à témoin, il l'obligeait à prendre parti dans le sens de son raisonnement. Nier la question ne lui apportera rien de bon. Ron le forçait à répondre. Du pur génie !
Soudain, quelques applaudissements s'élevèrent dans l'assemblée, récompensant son frère pour expliquer son point de vue. Harry les rejoignit joyeusement, un sourire en coin.
« C'était brillant ! » Déclara Amélia, haut et fort.
« Cela me rappelle la Première Guerre Mondiale et le traité de Versailles injuste contre les allemands. » Approuva Thomas Gaunt, attirant l'attention vers lui. « Ces mesures bien trop dures et la République de Weimar n'ont fait que conduire à la Seconde Guerre Mondiale et aux horreurs de Grindelwald. »
C'était une excellente comparaison ! Harry sourit, plaçant sa main contre sa joue. Il n'y avait pas songé avant mais il était vrai que les origines des révoltes entre les Gobelins et les allemands étaient sensiblement similaires tout en étant complètement différentes.
« Vous parlez de quoi, Lord Gaunt ? » Demanda Lord Théophile Nott, étonné.
« Allez-vous renseigner chez les Muggles. » Soupira Thomas, probablement agacé que les Sorciers soient aussi ignorants de l'histoire Muggle. « Renseignez-vous sur la Première Guerre et la Seconde. Vous y verrez de nombreux exemples intéressants et les conséquences qu'ils ont sur notre monde. »
« Oh… »
Plusieurs Sorciers hochèrent la tête. Puis l'attention se reporta vers Dumbledore. Ils attendaient toujours sa réponse. Harry devina qu'il prenait le temps pour y réfléchir.
« Lord Gryffindor, vous comparez donc votre exemple à celui des Gobelins ? » Finit-il par demander.
« C'est exact. » Affirma le grand rouquin d'un hochement de tête. « La dernière guerre entre les Sorciers et les Gobelins ont causé du tort aux deux camps. Et les Gobelins ont perdu et se sont retrouvés privés de leur liberté, condamnés à rester dans les souterrains, à garder les comptes bancaires des Sorciers. Aujourd'hui encore, leurs descendants sont punis. »
« Lord Gryffindor a raison. » Dit soudainement Sirius. « Les Gobelins sont enfermés dans leurs trous, alors qu'ils n'ont rien fait. Ce sont leurs ancêtres qui ont fait une guerre meurtrière, pas eux. Et croyez-moi, je connais l'incarcération tout en étant innocent. »
Harry sentit son cœur se serrer à ce témoignage. Indistinctement, il posa sa main sur le bras de son parrain, apportant son soutien. Cela devait lui faire mal de partager un souvenir douloureux d'Azkaban devant ceux l'ayant emprisonné (puis libéré). Et il faisait cela pour les aider. Le jeune Mage ne pouvait être plus heureux que d'avoir un parrain aussi classe que Sirius.
« Dans ce cas, pourquoi nous avoir attaqué ? » Enchaîna Dumbledore, toujours peu convaincu et certainement ayant très peu envie d'accorder les revendications. « En faisant cela, ils prouvent qu'ils ne sont pas meilleurs que leurs ancêtres et qu'ils sont sauvages. »
« Directeur Dumbledore, je pense que je n'ai pas été assez clair dans mon exemple. » Soupira avec une fausse fatigue Ron. « Si les Gobelins décident soudainement de venir négocier avec vous, qu'auriez-vous fait ? »
« A votre avis ? » Cria la détestable Ombrage. « Ces êtres inférieurs ne méritent pas qu'on les écoute ! Ils croupiront là où ils méritent d'être : leurs souterrains ! »
« Vous voyez mon point, my Lords, my Ladies. » Ron pointa, tranquillement, pointant la détestable femme. « Sans révolte, sans chantage, personne ne les aurait écoutés. Et vous les aurez renvoyés directement chez eux, morts ou blessés. »
« Effectivement… » Célia Parkinson réfléchit à voix haute. « Cela se tient. »
Le petit Mage hocha la tête, satisfait de la réponse de Célia. Si la traditionaliste aspirait à cette idée, il y avait une chance qu'ils puissent faire une alliance plus profonde à l'avenir. Grâce à cela, ils arriveront certainement à libérer d'autres espèces magiques. Les Sorciers Noirs devaient probablement comparer le racisme qu'ils subissaient avec celui des Gobelins. Ils étaient dans une situation assez similaire.
« Directeur Dumbledore, en tant qu'ambassadeur, je vous conseille de leur accorder au minimum une période d'essai. » Insista Ron, désapprouvant le comportement de Dumbledore, qui semblait vouloir rejeter les revendications sans plus attendre.
« Une période d'essai ? » S'enquit Fudge, intéressé même si sa voix tremblait un peu.
« Oui. Par exemple, pendant quelques mois, vous leur accordez une certaine liberté. Et si pendant ce délai, les Gobelins se comportent bien, laissez-les vivre en paix et changez la loi définitivement. »
« Je ne suis pas certain que cela soit une bonne idée. » Dumbledore contredit. « Vous êtes encore jeune, Lord Gryffindor, vous manquez d'expériences. »
Harry manqua de sauter sur ses jambes pour défendre l'honneur de son frère qui venait de faire insulter devant toute l'assemblée. Comment ce vieux taré osait-il ? Ron établissait un compromis pour que cela puisse convenir même à tous. Une période d'essai était idéale pour que les Gobelins puissent se montrer sous leur vrai jour. Mais Dumbledore refusait d'amblée, sans rien tenter. Il était bien beau le grand représentant de la lumière. Mais Harry resta immobile. Il n'allait pas attirer l'attention sur lui et Ron savait parfaitement se défendre.
« J'en conclus que votre réponse à ma question est négative. » Dit froidement le rouquin. « Vous préférez voir toute une race être punie pour un crime que leurs ancêtres ont commis ? »
« Mon garçon… » Soupira Dumbledore avec son air de grand-père affectueux et déçu. « Nous sommes tous témoins de la sauvagerie des Gobelins. Pour le Plus Grand Bien, il est nécessaire qu'ils restent dans leurs souterrains. Cela sera préférable pour tout le monde. »
« Pour le Plus Grand Bien, évidemment… » Grogna Harry, tout bas, s'attirant le reniflement amusé et agacé de Sirius, qui partageait son point de vue. « Il est incapable de dépasser son foutu objectif. »
« C'est un vieux borné et dépassé, que dire de plus. » Son parrain haussa juste les épaule, en réponse.
« N'oubliez pas, Monsieur le Directeur, que notre argent est en jeu. » Indiqua Lucius Malfoy, assis à côté de Thomas, son aura désapprouvait le vieil homme.
« Voyons, Lord Malfoy, nous n'avons pas besoin des Gobelins pour prospérer ! » Dumbledore houspilla Lucius comme s'il était un enfant – ce qui lui déplu fortement – et il écarta mélodramatiquement les bras. « N'oubliez pas qui nous sommes ! Nous sommes des Sorciers ! Nous sommes supérieurs et parfaitement capable de prendre en charge notre propre système économique ! »
Ses paroles furent acclamées et écoutées fanatiquement. Les applaudissements les plus forts venaient des deux Weasley, excités. Harry ne put qu'écarquiller ses yeux aveugles de surprise. Comment les Sorciers ne remarquaient-ils pas la manipulation si mal apportée dans le débat ? Il était évident que Dumbledore cherchait à assoir sa position dominante sur le pouvoir ! Et c'était lui l'aveugle ? Le jeune Mage secoua la tête, effaré. Il avait parfois du mal à comprendre les adultes.
« Nous sommes parfaitement capable de nous passer des Gobelins ! » Poursuivit le vieil homme, emporté dans son envolée lyrique. « Jamais nous n'aurons dû charger les Gobelins de s'occuper de notre argent ! Depuis le début, ils voulaient nous voler, attendant leur heure dans l'ombre. Je l'ai toujours soupçonné, et cela m'attriste de l'avouer, les Gobelins sont indignes de confiance ! »
« Les Gobelins méritent de périr ! » La voix d'Ombrage s'éleva par-dessus les voix surexcitées des Sorciers. « Pourquoi confier des fonctions importantes à des sous-races ? Aucunes Créatures ne sont dignes de confiance ! On devrait les parquer dans des réserves, des camps et les réguler. »
Harry se pencha en avant, ébranlé par les propositions absurdes d'Ombrage. Se rendait-elle compte de ce qu'elle disait ? Certainement quelqu'un allait s'opposer à ses paroles ? On ne pouvait pas affirmer l'emprisonnement de plusieurs espèces sous prétextes qu'elles ne nous ressemblaient pas ! C'était…c'était exactement ce qu'avait fait Hitler ! Mais Harry fut forcé d'écouter, complètement agar, les Sorciers approuver haut et fort le projet de la secrétaire générale.
« Lady Bones, Ombrage ne peut pas faire ça ! » Le petit brun chuchota à l'oreille de la juriste.
« Actuellement…si… » Se désola Amélia en soupirant. « Si le Magenmagot la soutient, elle pourra mener sa politique. Et c'est bien parti pour… »
« On doit la stopper ! » Sirius s'invita dans la conversation, tout aussi stupéfait de la tournure des évènements.
« C'est impossible si elle a le soutien du Magenmagot… »
« Oh, mais je connais un moyen… » Ricana Harry, un sourire démoniquement innocent aux lèvres. « Et quand le temps sera venu, elle ne pourra rien faire. »
« De quoi parlez-vous ? » Demanda la femme, curieuse et étonnée.
« Le jour venu, vous comprendrez, my Lady. »
Harry n'en dit pas plus, restant volontairement mystérieux pour embrouiller la juriste. Ombrage pouvait proclamer tout ce qu'elle voulait, bientôt elle n'aurait plus rien. Ils devaient juste attendre un tout petit peu, rien qu'un peu. Bientôt. Bientôt, ils pourraient agir. Bientôt Dumbledore serait fini. Encore patienter un peu, supporter la stupidité des Sorciers…
« Ainsi vous préférez vous exposer au Jugement. » Annonça clairement et froidement Ron, sa voix porta.
« Le Jugement ? » S'écria Thomas, curieusement extrêmement surpris, étonnant Harry.
Son lointain cousin connaissait-il le Jugement ? C'était impossible ! Rare était ceux au courant ! Surtout, personne n'avertirait les Sorciers du Jugement ! Eux-mêmes, son frère et lui avait entendu parler du Jugement de la bouche de la représentation spirituelle de Serpentaire. Ils allaient devoir enquêter là-dessus.
« Allons, les Gobelins n'ont pas le pouvoir de nous juger. » Fit Dumbledore avec amusement. « Et cela serait nous qui devrait avoir le droit de les juger. »
« J'imagine. » Répliqua le grand rouquin avec une pointe de sarcasme, concluant le débat.
Les Sorciers n'avaient pas besoin d'en savoir plus sur le Jugement.
« Je suppose que nous en avons fini ! » Fudge se leva, coupant court à toute dispute possible. « Nous refusons les revendications des Gobelins : ils n'auraient pas dû nous attaquer ! Ils payeront pour cela, soyez-en sûrs ! » Les Sorciers approuvèrent. « Nous fabriquerons notre propre système économique ! Ne vous en faites pas pour notre argent, nous le récupérons une fois que nous en aurons fini avec eux. Lord Scrimgeour, préparez nos Aurors. »
Ledit Lord hocha la tête, Harry devina. Le jeune Mage soupira devant l'erreur affreuse que venait de faire les Lords et Ladies (il secoua la tête en se demandant avec quel argent ils allaient bien pouvoir préparer leur guerre). Les négociations avec les Sorciers avaient échoué. Mais bon, Ragnarök et eux sans étaient doutés dès le départ. Il fallait juste passer par le plan B. Mais il aurait certainement préféré juste finir cette première étape maintenant. Bon…il supposait qu'ils allaient pouvoir se débarrasser de Dumbledore plus rapidement que prévu.
« Ladies, Lords ! » Annonça finalement Dumbledore, en se levant. « Je déclare la séance terminée ! Que la magie soit avec vous ! » Il s'inclina respectueusement, ajournant la séance, heureux d'être arrivé à ses fins.
La salle fut prise par un brouhaha intense, chacun discutant avec son voisin sur tout ce qui venait de se passer. Harry soupira une nouvelle fois et il se leva doucement. Il agrippa sa canne et prit le bras que lui offrait son parrain. A eux deux, ils se faufilèrent dans la petite foule, s'attirant des regards intéressés. L'ancien détenu en compagnie du Lord Peverell aveugle ne passait pas inaperçu.
« Enko. » Sirius murmura dans son oreille. « Molly vient d'alpaguer Ron. »
Harry posa tout de suite ses yeux émeraudes sur l'aura familière de son grand frère. Il était en compagnie de Molly et d'Arthur. Curieux de connaître la conversation, il poussa son parrain discrètement vers le trio. Mine de rien, ils marchèrent et s'arrêtèrent à bonne distance pour entendre la discussion.
« …mon fils, Perceval étant toujours absent. » Termina Molly, avec tristesse.
« Je suis désolé pour vous. » Dit Ron avec une fausse sympathie, Harry devina qu'il se retenait de rire. « Je suis persuadé qu'il reviendra vers vous, le temps voulu. »
« Merci de votre soutien, Lord Gryffindor. » Sourit Arthur.
« S'il vous plait, appelez-moi Apophis. » Un moyen parfait pour s'attirer leur amitié. « Je vous rejoindrai demain soir, comme voulu. » Et Ron les quitta, son aura vibrait de satisfaction.
Ils se croisèrent mais Ron les ignora, jouant toujours la carte de l'inconnu. Les deux frères partagèrent un discret hochement de tête et sourire. Harry sentait son cœur battre de joie dans sa poitrine.
Ils allaient enfin pouvoir secourir Fred et George !
OoO
Hello les gens ! Voilà un nouveau chapitre de poster ! Et à temps ! J'avais vraiment peur que je sois au retard ! Je suis vraiment la meilleure ! J'aime beaucoup ce chapitre et le côté retord de Ron. Franchement, il remet tout le monde à leur place, et ça fait tellement de bien. Par contre, notre ami Dumby va se mordre les doigts d'avoir rejeter les revendications des Gobelins. Ils sont rancuniers ces petites créatures !
Voilà, voilà ! Dans deux semaines, nous serons du point de vue de Fred ! Les jumeaux vont enfin avoir droit à leur moment de gloire ! Mouahahaha !
A bientôt !
