Auteure : Elfelmira

Genre : Mystère, Amitié, Famille

Résumé : Fin de la deuxième année, Ginny a été enlevée dans la Chambre des Secrets. Lockhart, Ron et Harry partent à sa recherche. Or le professeur, afin de s'accaparer toute la gloire, brise les baguettes des deux amis et les emprisonne dans la Chambre. Se retrouvant au centre d'un complot, ils vont devoir apprendre à survivre, seuls ou presque. Ils vont apprendre à voir au-delà des apparences et de la Magie elle-même... L'année du Serpentaire arrive...

Bashing : Dumby, Hermione, les Weasley (on les aime ceux-là) sauf les jumeaux, pour eux je ne pourrais jamais y arriver... Alors je sais, je fais pas mal de bashing sur ces personnes tout simplement parce que je ne suis pas très fan d'eux. Il y a une exception pour Hermione, j'adore ce personnage mais je trouve que le nombre de bashing concernant Hermione sont peu nombreux et que Ron s'en prend toujours plein la gueule. Alors j'inverse, Ron sera un gentil et si ça ne vous plaît pas…bah…pas grave !

Attention : Les événements de la première et deuxième année (sauf la fin) correspondent aux livres ou films. Les passés d'Harry et Ron seront modifiés à ma façon, donc pas de cris. Il est possible qu'il y ait de l'humour sarcastique comme je l'aime. Et enfin, pour les couples, je ne sais pas encore. Mais ce qui est sûr c'est que c'est un slash. On verra. Risque de spoil mais bon, comme tout le monde connaît Harry Potter, on s'en fou un peu…

Couple : BZ/HP, je ne sais pas encore pour Ron, j'hésite pour un RW/DM ou un RW/DG, ça reste à voir. En vrai, maintenant je sais ce que je vais faire mais je vais pas vous le dire héhéhé !

Alors, petite information supplémentaire, je remercie ma Bêta, Cuicuit, pour m'avoir corrigée et relue. Pour l'instant pub, je vous invite à aller lire ce qu'elle a écrit sur wattpad, c'est magnifique !

Ni Harry Potter (le livre et le film) ni les personnages ne m'appartiennent, ils sont à JKR. Voilà voilà.

Je tiens à tous vous remercier pour vos reviews et vos votes ! Je ne peux pas répondre forcément, c'est impossible, mais je les lis toutes avec grand bonheur. Merci !

« Parole »

« Fourchelangue »

« Langage des animaux »

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Partie 4 :

Chapitre 31 :

Le calme avant la tempête

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« Quelle excellente idée ! » Railla la voix de Ron, sarcastique, et Harry masqua ses gloussements derrière ses mains. « Et toi, arrête de rire, je t'entends ! »

Harry sentit la taloche arriver et il baissa la tête juste à temps pour esquiver. Amusé, il envoya un sourire à son frère qui grogna, agacé par son comportement enfantin. Mais c'était si amusant ! Surtout, Ron avait besoin de se détendre un peu ! Il était sur les nerfs et complètement frustré de ne pas avoir tué Arthur Weasley. Et sa frustration ne diminua pas, surtout lorsqu'il ne trouva aucune trace de l'inconnu.

Harry secoua la tête. Certes, il comprenait parfaitement le désir de vengeance et la satisfaction éprouvée lorsque l'on torturait la personne détestée, les Dursley pouvaient en témoigner, mais la vengeance ne faisait pas tout. Et tout ce qui comptait, c'était que cet enfoiré d'Arthur soit mort et enterré (enfin, plutôt en cendre).

« Je n'aurais jamais pris un risque pareil, autrement. » Soupira Enki Mucha, assis à l'opposé de lui, entouré d'une aura sereine. « De toute manière, c'est trop tard pour râler. Ils sont déjà partis prendre Hogwarts et battre Dumbledore. Profiter ainsi de la situation était une idée excellente pour notre victoire ! Bientôt Dumbledore sera à nos pieds. Pourquoi tu te plains ? »

« Je me plains parce que je n'étais pas du tout au courant d'un tel plan ! » Rétorqua Ron, d'un ton boudeur, forçant une fois de plus Harry à cacher ses gloussements et esquiver une autre taloche.

« Normal… » Le ton rauque et posé de Ragnarök, derrière son bureau, s'éleva dans l'air. « Vous étiez bien trop préoccupé à vous lamenter sur cet inconnu pour vous concentrer sur le présent. »

« Je ne vois absolument pas de quoi vous parlez. » Réfuta le rouquin, hautain.

« Mais bien sûr… »

Il y eut un bref moment de silence où le petit Mage entendit un mouvement provenant de sa gauche. Son frère, debout et gesticulant depuis une dizaine de minutes, venait enfin de s'asseoir. Peut-être auraient-ils un peu de paix…

« Pourquoi n'avons-nous pas été conviés à abattre Dumbledore ? » Demanda ensuite Ron.

« Je vous l'ai dit, vous étiez bien trop préoccupé… »

« La vraie raison ! » S'écria le rouquin, agacée, coupant le directeur. L'atmosphère devint lourde, une aura menaçante tourbillonna autour de Ragnarök et Harry frissonna d'admiration en sentant une telle puissance, priant pour la pauvre âme de son frère. « …s'il-vous-plait… ? » Termina presque timidement le grand Mage.

Harry entendit Enki tousser stratégiquement, tentant de masquer tant bien que mal son amusement. Voir son frère se soumettre en une seconde devant le terrifiant Gobelin était quelque chose à 'voir' ! D'après son expérience, le fier directeur détestait être interrompu.

« Bien. » Fit Ragnarök, le ton cinglant. « Assis. »

Un bruit étouffé indiqua au petit brun que Ron s'était aussitôt soumis à l'ordre glacial du directeur. Il sourit. Toute cette situation était merveilleuse pour se détendre et se reposer du dur combat de ce matin !

« Ce n'est pas tout à fait le bon moment pour vous de vous dévoiler. » Annonça Enki, l'air connaisseur, ce qui n'était plus une surprise pour le jeune Mage. « Laissez Thomas et Severus se charger de Dumbledore, ils en ont besoin. Vous, concentrez-vous sur le procès de Dumbledore et sur Voldemort. »

« Mais, Dumbledore est très puissant, ils auront besoin de notre aide ! » Protesta Ron d'une voix vibrante, attristé de ne pas aller se confronter à l'homme qui avait détruit sa vie.

Et Harry le comprenait mieux que quiconque. Mais ils n'étaient pas les seuls qui avaient une revanche à accomplir contre le vieux. Si le petit brun le pouvait, il créerait une liste d'attente pour tous ceux désirant administrer deux ou trois baffes bien senties au vieil homme.

« Ron, j'ai tout géré ! » Sourit Harry, un sentiment de fierté le remplissant, heureux d'avoir accompli sa mission. « J'ai envoyé un message à Sally et Godric, ils se sont occupés de tout. Pourquoi crois-tu que Dumbledore ne se soit jamais montré au combat ? » Ajouta-t-il, malicieux.

Un bref silence de réflexion s'empara du bureau. On pouvait presque entendre les mouches voler. Son sourire s'élargit, alors qu'il plaça ses mains sur l'accoudoir de son fauteuil, son menton dans le creux de sa main. Harry était plus que fier de son coup. Ce matin, à partir du moment où il avait entendu Ironteeth appeler des renforts, il s'était précipité vers la cheminée, laissant son frère se préparer, pour rejoindre Sally dans la Chambre. En quelques brèves minutes, il avait expliqué toute la situation. S'ils voulaient gagner, Dumbledore ne devait en aucun cas se montrer. A sa grande surprise, Serpentaire était apparu et avait laissé son plus beau rire sardonique sortir de sa bouche, avant de lever les pouces en l'air (« Je m'occupe de tout » avait-il dit). Sally et lui restèrent quelques secondes à fixer stupidement l'espace désormais vide avant de se reprendre. Harry disparut alors rejoindre la banque au moment où Godric arrivait avec un piaillement moqueur. Il avait fini en plein combat, aux côtés de Blaise.

Ron hoqueta, comprenant enfin ce qu'il sous-entendait.

« Petit cachotier ! » S'écria son frère, avant de lui lancer des coussins métamorphosés à partir de documents abandonnés. « Pourquoi ne pas me l'avoir dit plus tôt ! »

« Où serait l'amusement ? » Taquina gentiment Harry, ricanant en esquivant deux ou trois coussins avant de s'en prendre un sur son nez. « Aïeeuuuhhh ! » Se plaignit le plus petit, en se frottant son pauvre nez.

Gonflant ses joues dans un geste faussement boudeur, Harry croisa ses bras sur son torse et tourna sa tête vers Enki, faisant semblant d'ignorer son frère.

« Un peu de tenue. » Soupira Ragnarök alors qu'Enki riait, fortement amusé. « Nous sommes censés être des adultes responsables… »

« Définissez 'adulte'. » Dit Ron.

« Définissez 'responsable'. » Dit Harry, en même moment.

Ragnarök grogna, marmonnant quelques mots dans sa langue. Apparemment, ce qu'il dit devait être très amusant, car Ron éclata de rire. Quelques minutes plus tard, tout le monde était de nouveau calme.

« Enfin… » Enki fut le premier à reprendre la parole. « Pendant que tu te lamentais sur ton triste sort et que tu rêvais de te réincarner un cornichon de mer, Harry a contacté ses 'contacts' mythiques pour nous aider à battre Dumbledore. » Ils ignorèrent tous les protestations de Ron sur son rêve.

« Ce n'est qu'une question de temps avant que Dumbledore ne soit arrêté et jugé. » Affirma Ragnarök. « Et bientôt, on sera libres… » Son ton était joyeux ce qui rendit Harry heureux de sa décision.

Les Gobelins méritaient de vivre comme ils l'entendaient. Ils méritaient de connaître la fraicheur du crépuscule, la lueur de leurs précieuses étoiles. Comment avaient-ils fait pour vivre sous terre, reclus et soumis pendant tant de siècles ? Harry ignorait où cette brave et ancienne espèce avait trouvé cette force mais il les respectait profondément. Quatre ans sous terre, en compagnie de tarés obsédés par l'entrainement, était déjà dur…mais des siècles ! Cela lui semblait être impossible ! Comme un cauchemar ! Autant de temps, il était sûr qu'à l'heure actuelle, il serait devenu claustrophobe. Le petit brun ne pouvait pas être plus satisfait de son choix de soutenir les Gobelins. Médée ne pourrait que saluer leurs actions !

« Un procès… » Soupira Ron, agacé, croisant les bras, légèrement boudeur. « Ne peut-on pas attendre le Jugement ? »

Harry sentit l'aura d'Enki vibrer de curiosité et d'incertitude, ce qui l'étonna. Connaissait-il le Jugement ? Il avait la même réaction, ou similaire, à celle de Thomas au Magenmagot, quelques jours auparavant. Harry plissa des sourcils, posant son menton contre le creux de sa main. Se pouvait-il qu'Enki ait eu une vision sur le Jugement ? Pour le moment, il l'ignorait. Et de toute manière, il ne poserait jamais la question au voyant. Il violerait son intimité et son droit de voyant !

« Le procès sera plus une mise en scène pour réduire la réputation de Dumbledore. » Informa Ragnarök, prenant quelques documents dans ses mains crochues pour les tendre au grand rouquin. « Ici, nous informerons ses véritables intentions, ses crimes etc. Vous pourrez en profiter pour révéler vos véritables identités. Cela sera le coup final. »

Le petit brun se mordit les lèvres, se sentant soudainement anxieux. Il voulait vraiment détruire Dumbledore, de son empire à sa réputation, par n'importe quel moyen. Il avait déjà bien entamé de casser cette réputation en l'enfermant à Hogwarts mais ce n'était pas assez, il lui restait de nombreux fidèles ! Mais révéler son identité aussi tôt ? Cela ne jouerait-il pas contre eux lorsque Voldemort reviendrait ? Et le jeune Mage appréciait de se balader tranquillement, sans être dévisagé sans honte pour une action dont il ne se souvenait même pas ! Il avait pris un certain goût de cet anonymat ! Enfin…aussi anonyme qu'il pouvait l'être en se présentant en tant que Lord Peverell. Harry secoua doucement la tête pour dissiper ses pensées. Non. Ils avaient besoin de révéler leurs identités au monde ! Annoncer qu'ils étaient toujours en vie ! Contre ça, Dumbledore ne pourrait plus rien faire. Et tout tomberait avec lui !

« Je comprends… » Murmura Harry, toujours un peu perdu dans ses esprits, manquant presque la réponse positive et excitée de Ron.

« Oui. » Affirma le Gobelin, reprenant les documents des mains de son frère. « Après le procès, on enferme Dumbledore à Azkaban le temps que le Jugement arrive ! » Il caqueta joyeusement dans son coin, envoyant des frissons parcourir le dos du petit brun.

Une fois encore, Harry sentit la curiosité d'Enki mais le voyant ne posa aucune question, se contentant d'écouter la conversation avec intérêt.

« Je propose Amélia Bones comme juge. » Annonça finalement le voyant. Tout le monde approuva sa nomination. « Et en jury…pourquoi pas vous, directeur Ragnarök ? Ainsi que Thomas ? »

« Mmh…cela serait envisageable…les Gobelins ont été touchés par sa contre-attaque et son refus de nos revendications…être dans le jury me permettrait de représenter mon peuple. » Ragnarök hocha la tête, souriant à pleines dents. « Dans ce cas, Monsieur Mucha, soyez également un juré ! D'une part parce que vous vous y connaissez en droit, étant un avocat talentueux, mais également parce que vous pourriez représenter les Sorciers blancs ! Et Lord Gaunt, les Sorciers noirs. »

Enki soupira un instant et grommela son accord du bout des lèvres.

« J'aurais préféré lui donner quelques baffes bien méritées, à ce vieux…il le mérite pour avoir fait autant de mal à ma famille… » Ajouta le voyant, faisant presque la moue.

Harry haussa un sourcil, intrigué par les paroles d'Enki. Ainsi, Dumbledore avait également fait du mal à la famille du jeune voyant allemand. Ce vieux faisait actuellement des combos d'actions déplorables !

« Tu feras la queue, comme tout le monde ! » Railla Ron, en se pointant du doigt. Puis il se rassit profondément dans le fauteuil. « Je suppose qu'Harry et moi jouerons les témoins. Sirius aussi. Pourquoi pas Ironteeth et d'autres Sorciers et Créatures magiques ? Peut-être que si nous parvenons à capturer Granger et Longbottom, ils pourront jouer un rôle dans la chute de l'homme s'ils agissent comme témoins ? »

« Reste à voir si nous parviendrons à les capturer… » Contra Harry, mais il hocha tout de même la tête, approuvant son grand frère. « Pareil pour les Weasley… »

« Pour le moment, la famille de rouquins – sans vouloir vous vexer, Lord Gryffindor – est retranchée dans son manoir avec les protections rehaussées au maximum. » Ragnarök secoua la tête, son aura prit une teinte plus sombre et sauvage. « J'ai envoyé mes gardes personnels pour entourer leur domaine. Ils travaillent pour affaiblir les boucliers et attendent la moindre faiblesse. » Le Gobelin se tourna pleinement vers Ron, son aura devint calme et rassurante. « Bientôt, my Lord, vos frères seront libres de leurs chaînes. »

« Merci… » Murmura le rouquin, ému aux larmes.

Harry esquissa un large sourire alors que l'aura resplendissante de son frère l'entoura chaleureusement, heureuse et pleine d'espoir. Le petit brun se leva d'un bond et sauta étreindre son frère, partageant son excitation. Le rouquin ne se gêna pas pour répondre à son câlin pour l'entourer de ses bras musclés. Ron reverrait bientôt les jumeaux ! Ils seraient bientôt près de lui. Harry regrettait de ne pas les connaître aussi bien que son frère. Il aurait dû mieux les connaître, se rapprocher d'eux avant la trahison. Mais rien n'était perdu ! Tous les quatre seraient finalement une véritable famille et le reste des Weasley seraient anéantis !

Bientôt, ils se séparèrent et Ron cacha ses émotions derrière un reniflement peu glorieux. Il poussa ensuite gentiment Harry dans son siège, le guidant pour l'aider à se rassoir sans trébucher. Le jeune Mage grommela dans sa barbe inexistante : il était peut-être aveugle, mais il savait se déplacer sans aide ! Merci bien, le grand frère protecteur !

« Mais de rien, my Lord. » Fit finalement Ragnarök et Harry aurait juré que la voix de l'habituellement sévère Gobelin tremblait d'émotion. Oh ? Il n'était pas aussi sans cœur que les rumeurs le laissaient croire !

Il y eut un moment de silence, seulement perturbé par le bruissement d'un papier et la pointe d'un stylo contre ledit papier. Ragnarök devait probablement inscrire les derniers besoins du procès, comme les noms des témoins et des membres du jury.

Harry posa sa tête contre l'épaule de son grand frère et ferma tranquillement les paupières, profitant du calme serein du bureau. Cela faisait un incroyable contraste avec l'effroyable bruit de la bataille de ce matin ! Et Harry se sentait finalement si fatigué, si lourd…comme s'il n'avait pas dormi depuis plusieurs jours. Ses muscles étaient toujours endoloris et ses quelques coupures le lançaient un peu. Bouger lui semblait actuellement impossible. Depuis tout à l'heure, il se forçait pour rester éveillé et actif à la conversation, refusant de manquer les préparations du procès et de Voldemort. Mais, à présent, ouvrir ses paupières semblait si dur…et le silence tranquille du bureau ne l'aida pas. Une petite sieste ne ferait de mal à personne, si ? Pelotonné contre le corps chaud de son frère, il sentit vaguement Ron augmenter sa température corporelle pour éviter qu'il n'attrape froid (ce qui était logiquement impossible puisque son don d'eau et de glace l'empêchait d'avoir froid). Le mélange agréable et rassurant de chaud et de froid le força à s'abandonner au monde des rêves.

« En revanche, nous devrons faire attention à Voldemort. Il pourrait profiter de l'instabilité de notre économie et de l'absence de Dumbledore pour attaquer ce qui serait… » La voix lointaine d'Enki ne parvint pas plus loin aux oreilles du jeune Mage.

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Devant un petit déjeuner bien garni, fait avec amour par Curly, Harry mangeait machinalement, toujours plongé dans un autre univers. Son esprit restait vraiment embrumé et il devait renvoyer une image pittoresque : ses longs cheveux noirs partaient dans tous les sens, ses yeux émeraudes fixaient le vide (comme d'habitude, il ferait remarquer, mais là, ses yeux fixaient vraiment le vide, tel un zombie), il bougeait très lentement et sa présente activité se résumait à tartiner en boucle une tartine de pain.

Pour résumer : Harry n'était pas réveillé.

Ce matin, il s'était réveillé dans son lit, au manoir des Griffons Dorés, sans souvenirs de comment il était arrivé là. Évidemment, il en avait une vague idée, mais son cerveau était actuellement court-circuité par trop d'activités et trop peu de repos en si peu de jours. Tellement fatigué, le petit Mage n'entendit pas les bruits de pas de son parrain. Il ne 'vit' même pas son aura !

« Harry ! Mon adorable petit Bambi ! » S'écria l'homme surexcité, sautant sur lui, l'enlaçant dans ses bras. « Tu m'as tellement manqué ! Prendre soin de tous les blessés et des prisonniers a pris trop de temps, hier ! J'ai même pas eu le temps de venir te dire bonne nuit ! J'étais trop épuisé ! » Chouina Sirius, toujours avec un ton surjoué et une voix faussement dramatique.

A sa décharge, malgré la surprise de voir Sirius soudainement apparaître devant lui, Harry était bien trop dans son monde et fatigué pour sursauter. Il se contenta d'émettre un vague « mmh » et de reprendre son activité première : tartiner sa tartine sans même se préoccuper de son parrain qui lui faisait toujours un câlin.

Finalement, Sirius le lâcha pour se laisser tomber à côté de lui et débuter son petit-déjeuner avec enthousiasme. Son aura frétillait tellement que cela lui donnait mal à la tête. Comment, par Médée, pouvait-il être aussi en forme ? Harry était pourtant persuadé qu'ils mangeaient la même chose ! A moins que Curly servait plus d'énergie au Black…ou alors son excitation était purement psychologique. Être libre et pouvoir se venger dans la même semaine, ce n'était pas donné à tout le monde.

« Tiens, le journal annonce des choses sensées pour une fois… » Remarqua Sirius, en trifouillant les feuilles du journal oublié sur la table depuis son arrivé. « Andrew Smith semble avoir retourné sa veste, cet enfoiré… » Grogna l'homme, froissant le papier et frappant son poing sur la table. « Dommage que les Lovegood aient quitté le pays, j'adorais leur journal insensé mais génial ! » Ajouta-t-il, d'un ton bourru, frappant la table à nouveau.

Les bruits inattendus firent sursauter Harry et il manqua de faire tomber son énième tasse de chocolat chaud. Il fusilla son parrain du regard, indiquant qu'il aimerait un peu de calme. Notamment aussi tôt dans la matinée ! Il oublia volontairement qu'il devait être proche de midi, là n'était pas la question.

« Ron me disait que Smith est un profiteur… » Marmonna Harry, entre deux gorgées, dans les vapes. « Ce n'est pas vraiment surprenant s'il se tourne du côté des vainqueurs… » Il bailla grand, sans aucune honte.

« Mouais…il va finir par se faire tuer, s'il continue à se comporter comme ça… » Pouffa sadiquement Sirius, une idée l'animant probablement mais cela n'intéressa pas Harry. « C'est moi qui te le dis ! Et crois-moi, j'ai de l'expérience là-dedans ! »

« Je te crois…je te crois… »

Le petit brun cligna des yeux, tentant de chasser la fatigue. Sa tête dodelina un peu et il dut la retenir avec sa main pour qu'elle n'aille pas s'écraser contre la dure table en bois de chêne. Il n'avait pas envie de se retrouver avec une bosse aussi bêtement ! Mécaniquement, il apporta sa tasse à sa bouche, savourant la chaleur du chocolat couler le long de sa gorge. Il appréciait vraiment le goût sucré et fondant du chocolat…vraiment, c'était dans ces moments-là, qu'il plaignait son frère et son manque de goût.

« Tu m'écoutes pas, là ! » Geignit Sirius en appuyant son index à plusieurs reprises contre la joue d'Harry. « Youhou ? Y-a quelqu'un ? »

« Je t'écoute, je t'écoute… » Harry se décala légèrement, cherchant à éviter le doigt de son parrain et il fit la moue quand il remarqua que Sirius n'avait pas l'intention d'arrêter de l'embêter. « Que dit le journal ? » Dit-il, pour le distraire.

« Trois fois rien. » Son parrain se redressa sur sa chaise, d'un air faussement nonchalant, le laissant tranquille, à son plus grand bonheur. « Juste des indications comme quoi les Gobelins et les traditionalistes ont gagné, que Lords Gryffindor et Peverell sont des alliés de la cause gobeline, qu'Hogwarts a été pris d'assaut, que Dumbledore est désormais enfermé au ministère sous bonne garde en attente de son procès – faut croire que Severus et Thomas ont gagné, comme prévu – que les traditionalistes ont le contrôle du ministère et sont en pleines négociations avec Ragnarök, des Sorciers blancs et des Créatures magiques. » Il marqua une brève pause. « Comme je disais : trois fois rien. »

« Va falloir revoir la définition de 'trois fois rien'… » Fit sarcastiquement le jeune Mage, prenant une petite bouchée de la tartine qu'il tartinait avant l'arrivée de son parrain.

Harry esquissa un fin sourire satisfait et heureux. Ils l'avaient fait ! Ils avaient gagné contre Dumbledore ! Le petit brun savait qu'il avait eu raison de faire confiance en Thomas et Severus pour battre le directeur. Tous les deux étaient puissants, avaient un profond désir de vengeance et la magie de Serpentaire les soutenait en cas de grande nécessité (sans compter l'aide inestimable de Sally et Godric). Leur victoire était assurée dès le départ ! Le vieux taré était maintenant terminé ! Enfin ! Et Hogwarts (Serpentaire) était désormais totalement libre ! Un sentiment de joie pure l'envahit. Et pendant un bref instant, il en oublia sa fatigue et il ferma les yeux, se sentant soudainement plus léger. Tout serait bientôt terminé ! Encore un petit peu…

« Qu'ont-ils dit par rapport au procès de Dumbledore ? » Continua le jeune brun, plutôt curieux du retour de la discussion d'hier soir, sa fatigue revenant au galop après son moment joie intense.

« Il est prévu pour la semaine prochaine. » Harry entendit une page se tourner. « Apparemment, Thomas est assez gentil pour accorder le temps à Dumbledore de monter sa défense. » Il gloussa, un gloussement un brin taré et moqueur. « Comme si cela servait à quelque chose ! Dumbledore est fini ! »

« C'est juste une stratégie simple… » Harry déposa finalement sa tasse vide, toujours blasé de fatigue. Il lui fallait encore une tasse : peut-être finirait-il par se réveiller ! « Thomas montre qu'il est indulgent et tolérant envers ses ennemis. C'est pour apaiser la population… »

« Ah, la politique ! C'est pas du tout fait pour moi ! » Sirius s'écria dramatiquement, poussant sa chaise qui crissa contre le parquet. « C'est d'un ennui, et trop complexe ! Je préfère sauter dans le tas ! Ou ennuyer mes ennemis ! » Il ricana. « Cela me rappelle mon enfance ! Ah ! James et Rémus m'auraient tellement applaudi ! » Il s'assombrit soudainement et Harry haussa un sourcil, curieux. « Attends que j'attrape ce connard de Peter… »

Et son parrain partit dans une description très détaillée des tortures prévues pour faire payer Peter de ses crimes et de sa trahison. Harry arrêta d'écouter rapidement. Pas parce qu'il ne trouvait pas le sujet intéressant, au contraire, certaines idées étaient innovantes et originales (comme demander à Mcgonagal de poursuivre Peter, tous les deux en animagus), mais son esprit ne suivait pas vraiment. Il préféra se concentrer pleinement sur son activité première : se resservir d'un autre chocolat et le savourer en paix.

C'est ce moment que Ron choisit d'arriver. Harry observa son aura s'avancer dans la salle à manger, s'incliner vers l'avant, intriguée par l'excès de folie de son parrain, mais Ron ne posa pas de questions, probablement déjà habitué par le comportement enfantin et sadique de l'homme. A la place, il vint s'asseoir à côté de lui et caressa ses longs cheveux bruns en guise de bonjour. Harry lui sourit, ronronnant presque au confort ressenti et il se laissa tomber contre son frère, dans une sorte de câlin inconfortable mais rassurant. Le rouquin répondit par une autre légère caresse affectueuse avant de se préparer son petit-déjeuner et le dévorer avec des gémissements de dégoût (ce qui amusa fortement Harry, mais il ne dit rien pour ne pas le vexer).

« Au fait ! » Sirius se reprit soudainement, abandonnant ses envies de meurtres. « Oh, bonjour Ron ! Je ne t'avais pas vu ! »

« Je vois ça. » S'amusa Ron avec un reniflement. « Tu semblais plutôt perdu dans ton envolée lyrique. Qui veux-tu passer au mixeur, puis au microonde, avant de terminer par le conserver au frigidaire en petits cubes ? Je ne savais pas que tu connaissais ces termes muggles. »

« Oh, juste Peter, rien de bien important. » Sirius claqua de la langue, stoppant court à la conversation.

« Mmh. » Approuva son grand frère, alors qu'il grogna d'inconfort quand il mangea une nouvelle bouchée de sa tartine, Harry se pinça les lèvres pour ne pas ricaner, c'était toujours amusant de le voir souffrir sur la nourriture. « Que voulais-tu dire, sinon ? »

« Petit récap ? » Proposa Sirius jouant avec le Daily Prophet, Ron hocha la tête et son parrain répéta rapidement la situation. « Enfin bref, ce que je voulais dire, et cela peut vous intéresser personnellement que Granger s'est également fait arrêter ! »

A ces mots, Harry bondit sur ses pieds, désormais pleinement réveillé, se sentant euphorique, des côtés de son frère pour arracher le journal des mains de son grand-père. L'arrestation de Granger était purement inattendue ! C'était une excellente surprise ! Sûrement l'une des meilleures ! Le petit brun pensait que Dumbledore l'aurait envoyée se cacher à l'arrivée des traditionalistes à Hogwarts. Apparemment, ce ne fut pas le cas. Et Harry se sentait vibrer de joie. D'un claquement de doigt, il transforma les lettres en braille et débuta la 'lecture' rapide de l'article.

« Alors ? » Demanda Ron, alors qu'il entamait une seconde 'lecture' pour être sûr d'avoir tout imprimé dans son esprit.

« Granger a été arrêtée ! Elle a perdu de peu contre Daphné ! Leur duel a été très serré ! Mais le désir de revanche de Daphné a triomphé » Il sentit l'aura de Ron se tordre d'inquiétude pour la blonde. Bien qu'en couple avec Draco, le rouquin gardait une sorte de crush pour la jeune fille. « Ne t'inquiète pas, Daphné va bien. Elle est blessée, certes, mais pas suffisamment pour que sa vie soit en danger. Elle est en ce moment à l'hôpital. » Rassura gentiment Harry, avec un fin sourire et l'aura familière de son frère s'assouplit. « Granger va donc avoir un procès juste après Dumbledore. » Indiqua ensuite le petit brun, heureux de cette décision.

Non seulement il pourrait assister au procès de Dumbledore, mais il verrait celui de Granger ! Deux des personnes dont les trahisons avaient été extrêmement douloureuses ! Plus que les Weasley et Lockhart et leur vengeance serait presque parfaitement accomplie ! Il fallait juste attendre la capture des Weasley par les Gobelins… et attraper Lockhart, qui se cachait, et le tour serait joué ! Harry sentit son anticipation grimper ! Il avait hâte d'être la semaine prochaine et de 'voir' pleinement la chute de Dumbledore. Oh, qu'est-ce qu'il voulait retrouver l'usage de ses yeux juste le temps de voir le visage décomposé du vieil homme quand il dévoilerait son véritable nom au monde. Il voulait voir le désespoir dans ses yeux perçants, qui brillaient de cette fausse lueur de grand-père. Il voulait voir le moment où Dumbledore se rendrait compte de son échec.

Harry ricana légèrement, portant une main à sa bouche pour cacher son brin de sadisme. Il n'attendait plus qu'une seule chose : le procès. Et il allait se préparer pour que leur révélation soit explosive et marque l'histoire. Plus l'annonce de survie retentirait pendant le procès, moins Dumbledore aurait de chances d'avoir une peine adoucie par le fanatisme du Magenmagot (pas qu'il ait son mot à dire, de toute manière).

« Et pour Longbottom ? Des nouvelles ? » S'enquit Ron avec excitation, plaçant sa main sur le haut du crâne du plus petit, montrant également son bonheur de voir leur traitresse d'amie être à leur merci. « Ces deux-là sont toujours fourrés ensemble. »

« Aucune. » Harry secoua tristement la tête. « Il a dû fuir avant. » Il fit la moue : on ne pouvait pas tout avoir…

« Ne vous inquiétez pas, Longbottom finira par pointer le bout de son nez ! » Contra Sirius, son aura frétilla autour de lui. « Harry, je t'ai dit tout à l'heure qu'hier je m'occupais des prisonniers. » Harry hocha la tête, cherchant où voulait en venir l'homme. « Devine qui on a attrapé ? Augusta Longbottom ! La grand-mère adorée de notre très cher Neville ! »

Harry se contenta de cligner des yeux dans la direction de son parrain qui sautillait littéralement sur place, heureux de partager sa bonne nouvelle. Vraiment, il ressemblait à un grand enfant. Et son caractère déteignait un peu trop sur lui, à son goût. Notamment pendant un combat, pensa Harry en se rappelant la bataille de Gringotts où il s'était un peu trop amusé sadiquement. Une goutte de sueur coula le long de son dos. Il allait devoir faire attention à sa santé mentale dans le futur.

Enfin, son excitation était compréhensible. Le petit brun sourit de toutes ses dents et se pressa contre le torse de son frère et fit le signe de la victoire avec ses doigts. Ron rit, fortement amusé, rejoignant l'enthousiasme général qui avait envahi l'atmosphère de la salle à manger. Toujours réjouissant de savoir que l'un de leur adversaire en cavale était fait comme un rat. Neville était bien trop attaché à sa grand-mère pour l'abandonner, si Harry se souvenait bien de leurs conversations en première et deuxième année.

Soudain, Harry fut tiré de ses pensées. Il tourna vivement la tête vers la fenêtre, les sourcils plissés. Il ignora la question inquiète de son frère et le gémissement plaintif de son parrain se concentra sur sa lecture d'aura. Une aura étrange et intense, rouge sang avec un cœur rouge sombre, volait au-dessus du Manoir des Griffons Dorés, venant tout juste de passer les protections sans se faire arrêter. Voilà qui était intéressant. Et dangereux s'il s'avérait que le nouveau venu était un ennemi...pourtant, il ne sentait aucune agressivité. Doucement, Harry glissa de sa chaise et s'écarta d'un Ron tendu et prêt à lâcher ses flammes.

« Quelqu'un arrive plutôt rapidement. » Informa doucement le petit brun, levant sa main vers la fenêtre et il entendit Sirius et Ron se préparer à combattre. « Il a passé les protections mais il ne semble pas nous vouloir de mal. »

« Tu ne vas pas l'inviter, j'espère ? » Grogna le rouquin, venant se placer devant lui, protecteur, après avoir deviné ses attentions.

Harry roula juste des yeux et fit un bref geste de la main, ouvrant la fenêtre en grand. Il sentit Sirius se mettre derrière lui.

« Notre invité ne semble pas humain non plus. Je n'ai jamais 'vu' une aura telle que la sienne. »

En toute réponse, Ron grogna à nouveau, peu convaincu et beaucoup plus sur ses gardes. Harry n'était pas en reste. N'étant pas armé de ses dagues, il entoura ses avant-bras nus d'une fine armure de glace et invita des gouttes d'eau à former de longues aiguilles. Certes, l'aura n'était pas agressive, pour le moment, mais un maître savait cacher ses intentions meurtrières. On n'était jamais trop prudent.

« Il arrive. »

L'aura arriva devant la fenêtre, flottante et envahissante. Harry manqua de fermer les yeux, surpris. De loin, il n'avait pas remarqué que cela brillait autant ! Il entendit les petits cris de surprises de son parrain et de son frère. Agacé de ne rien voir et de ne pas comprendre la raison de leur stupeur, Harry fit la moue et sa main brûlée vint tirer sur la manche du pyjama de Ron, demandant des réponses.

« C'est un Phénix. Un vrai » Informa Ron, dans un chuchotement.

Oh. Cela expliquait pourquoi l'aura était aussi étrange et rouge. Elle était un peu comme un feu éternel, en réalité ! Un peu comme celle de Ron, mais beaucoup plus ancienne et sage ! Et puis, certes, Godric était un Phénix mais il n'était pas un vrai. Son aura était celle d'un humain, ancien, mais humain quand même. La puissante Créature devant eux était un véritable Oiseau de Feu immortel.

Ne présentant toujours aucun signe d'agressivité, le trio se détendit et baissa leurs défenses. De toute manière, si le Phénix se relevait être un ennemi, ils ne pouvaient pas faire grand-chose, quelle que soit leur puissance. Mais cela n'empêcha pas Ron de rester devant lui. Harry soupira et se retint de pincer son nez, plus ou moins agacé par le comportement un peu trop surprotecteur de son grand frère. Il appréciait d'être protégé, mais il savait se défendre !

« Enchanté. » La voix grave et magique de l'Oiseau traversa la pièce comme dans un rêve et poussa Harry à se détendre complètement. « Ravi de vous rencontrer, jeunes Mages, et vous aussi, jeune Sorcier. »

Harry hocha la tête poliment en retour, heureux que, pour une fois, on l'appelle « Mage » du premier coup ! Il eut un bref silence et le petit brun frissonna quand il eut l'impression de passer sous le radar des yeux de l'être. Il se sentait traversé de part en part et analysé.

« Vous avez l'air de nous connaître, mais vous êtes ? » S'enquit Ron, son sérieux retrouvé, plaçant son masque de Lord.

« Oh, pardonnez-moi, je manque à mes devoirs. » L'aura du Phénix se déplaça vers une des chaises où il se déposa gracieusement sur son dossier. « J'étais juste heureux de me retrouver face aux deux Élus de la prophétie de notre Mère. » Harry sentit à nouveau son regard perçant sur lui et il frissonna une fois de plus. « Je me nomme Phénix, je suis un Ancien, le premier Phénix créé par notre Mère. »

« Oh… » Lâcha Harry, surpris, avant de rougir et de se cacher ses joues dans ses mains, lorsque tous les regards se posèrent sur lui. « Eum, je voulais dire…c'est un honneur de rencontrer un Ancien. »

Rapidement, Harry s'inclina, suivit de Ron. Il sentit Sirius les imiter sans trop comprendre et saisir la situation. Les deux frères n'avaient pas eu le temps de lui expliquer toute l'histoire et la création du Monde magique. Il ne connaissait donc pas le rang des Anciens. Chaque espèce peuplant ce monde avait un Ancien, le tout premier de sa race. Leurs pouvoirs étaient considérables et ils étaient immortels. Cependant, l'Ancien Mage trahit Médée, en même temps que Jason, et ses droits lui furent retirés : il devint un Sorcier et mortel. Pour éviter tout autre abus de pouvoir de la part des Anciens, Médée les rendit tous passifs. Aussi puissants soient-ils, les Anciens ne cherchaient jamais la guerre et préféraient vivre reclus, sans jamais intervenir. C'était pour cette raison que Ragnarök dirigeait les Gobelins. Leur Roi, l'Ancien de leur espèce, ne sortait jamais et ne faisait que régner. Ainsi, croiser un Ancien était extrêmement rare. Harry, lui-même, n'en avait jamais rencontré ! Tout cela était bien excitant ! Et inquiétant.

« Relevez-vous. » S'amusa Phénix accompagné d'un battement d'ailes. « Je ne suis pas votre Roi. Je suis juste un messager. »

« Messager ? » Demanda Ron, curieux.

Harry pouvait le comprendre. Utiliser un Ancien comme messager n'était pas donné à tout le monde. Les seules personnes capables de demander une telle requête étaient Médée, sans surprise, Serpentaire (mais étant toujours bloqué à Hogwarts, cela ne pouvait pas être lui et s'il avait un message, il passerait par Godric ou Sally), ou encore une personne ayant gagné son amitié. Le message devait donc avoir une très grande importance.

« Je viens de la part de Nicolas et Pernelle Flamel, pour leur héritier, Ronald Gryffindor. »

Harry sentit les muscles du bras de son frère se tendre. Son aura rouge ocre vibrait d'inquiétude et de curiosité. Et le petit le comprenait. Il n'avait pas entendu parler des Flamel depuis leur dernière entrevue, lorsqu'ils avaient nommé Ron 'héritier'. Et ce manque de communication ne l'étonnait pas vraiment : les deux vieux Sorciers vivaient reclus dans leur manoir, depuis tant d'années, qu'ils se mêlaient très rarement au le monde réel. Ils essayaient toujours de ne pas attirer l'attention et gardaient farouchement le secret de leur Pierre.

« Les Flamel… » Marmonna Ron, surpris, avant d'avancer d'un pas, se rapprochant de Phénix. « Quel est le message, Vénérable Ancien ? »

Phénix piailla, amusé par la politesse de son frère. Et Harry mordit légèrement sa lèvre inférieure. Voir Ron, qui détestait la hiérarchie et qui n'en faisait toujours qu'à sa tête, montrer tant de soumission devant l'Oiseau de Feu était quelque chose à ne pas manquer. Derrière lui, Sirius ne s'embêta pas à cacher son ricanement. Ron répondit seulement par une aura virevoltante ennuyée.

« Ils te nomment officiellement Lord Flamel. »

« Pardon ? » S'écria Ron, sous le choc.

Harry manqua de s'étouffer et il toussa pour s'éclaircir la gorge avant de 'dévisager' l'aura majestueuse de Phénix, cherchant à voir un mensonge. Ne voyant rien de suspicieux, il passa sa langue sur ses lèvres, mal à l'aise. Pourquoi nommer Ron Lord Flamel maintenant ? Ils avaient encore du temps devant eux, non ? C'est ce qu'ils leur avaient dit.

« Je ne suis pas sûr de comprendre. » Reprit Ron, bouleversé par la nouvelle inattendue. « Les Flamel n'ont pas besoin que je devienne Lord ! Héritier me va très bien ! Je leur redonne ! » Protesta le grand rouquin, sans une once d'hésitation.

« C'est bien plus compliqué que ça, jeune homme. » Soupira doucement et tristement Phénix.

« Mais alors…pourquoi ? » Ron frôlait l'hystérie, comme à chaque fois que des membres qu'il considérait comme sa famille était mentionnée et menacée.

« Ron… » Tenta Harry, faisant un pas, inquiet pour lui.

« Pas maintenant Harry ! » La voix vibrante d'émotion le stoppa sur le champ et Harry mordit à nouveau sa lèvre, pour une autre raison que pour cacher son amusement passé. « Je veux juste savoir pourquoi ! »

« Les Flamel vivent depuis des centaines d'années. Leur temps est terminé, ils ont besoin de repos. » Expliqua gentiment Phénix, avec une pointe de tristesse.

Sous le choc, Ron recula d'un pas, manquant de renverser un fauteuil, sur lequel il s'accouda. Son aura flottait autour de lui, violente et perturbée. Harry plissa des yeux et porta sa main brûlée devant ses pupilles émeraude agressées par la tempête de couleurs. Le petit brun se surprit à se sentir glisser sur le sol. Il ne savait pas pourquoi il chutait. Etait-ce à cause du choc d'apprendre que les Flamel avaient décidé de…mourir ? Ou parce que l'aura de son frère était soumise à tellement d'émotions ? Il ne le savait pas. Sirius se dépêcha de le rattraper et Harry lui en fut reconnaissant, lorsque son parrain l'amena gentiment s'asseoir.

Les Flamel étaient vraiment morts ? Ils étaient immortels, non ? S'étaient-ils laissés mourir après avoir trouvé un héritier ? Harry agrippa ses doigts entre eux et les serra. L'unique conversation avec eux lui avait indiqué que les Flamel étaient de charmantes personnes et remplies d'une grande sagesse. Le petit brun les avait beaucoup appréciés. Il aurait bien aimé les connaître un peu plus…

« Ils sont…ils sont… » Répéta Ron, au bord des larmes.

Le voir au bord du précipice brisa le cœur d'Harry. Il voulut se lever et le réconforter mais Sirius l'en empêcha et lui murmura que ce n'était pas le moment. Alors le petit Mage se contenta de rester assis contre son parrain et de 'regarder' Ron gérer la situation du mieux qu'il le pouvait.

Cela lui rappelait tellement l'annonce de la mort de Tante Muriel. Et Harry ne voulait pas revoir son frère dans un tel état. Il venait de perdre Muriel, puis les Flamel en l'espace de moins d'un mois ! Et les jumeaux restaient toujours inaccessibles pour l'instant ! Certes, Ron ne connaissait pas les Flamel, mais ils restaient de la famille, des personnes qui l'avaient accepté ! S'ils étaient morts, il risquait de repartir dans une dépression. Une dépression dont Harry ne pourrait pas le sortir. Draco serait-il capable de l'empêcher de sombrer ? Frustrant…il ne savait pas.

« Je n'ai jamais dit qu'ils étaient morts. » Contra cependant Phénix.

Sa remarque calma instantanément l'atmosphère pesante de la salle à manger. Harry se détendit lorsque l'aura de son frère reprit sa forme habituelle. Même Sirius baissa sa main qui renait fermement son épaule, protecteur. Il soupira un grand coup, rassuré. Quelle idée ! Il avait sauté bien trop vite à une conclusion hâtive ! Un vrai quiproquo !

« Cela dit…je n'ai pas dit qu'ils étaient vivants. » Continua l'Oiseau, mine de rien.

« Quoi ? » Tiqua Ron, cette fois ce fut de la colère qui s'empara de lui et la pièce gagna quelques degrés. « Vous êtes peut-être un Ancien, mais arrêtez de jouer ! Dites-nous la vérité ! »

« Ron, tes émotions ! Reprends-toi, tu risques de brûler la pièce ! » S'écria Harry, inquiet de voir à nouveau une perte de contrôle. Par Médée, Ron perdait seulement le contrôle lorsque sa famille était en jeu et quand les Weasley étaient mentionnés.

« Désolé… » Marmonna son frère après qu'il ait jeté un rapide coup de d'œil vers son parrain et lui. « Alors ? » Demanda-t-il, cette fois, bien plus calme même si Harry devina une colère brûlante dans sa voix.

« Les Flamel ne sont pas morts. » Affirma Phénix. « Mais ils ne sont pas vivants non plus. En réalité, je ne pourrais le dire s'ils sont morts ou en vie. Ce matin même, ils m'ont convoqué pour que je leur rende un « ultime service », te porter un message. » Ron grogna, demandant la suite de l'explication. « Ils m'ont juste dit que leur temps était terminé et qu'ils devaient partir. Alors ils ont disparu. »

Il eut une pause. Harry attendit la suite mais rien ne vint.

« Et…c'est tout ? » S'enquit Sirius, déçu de la chute de l'histoire.

« Que voulez-vous que je vous dise de plus ! » Bouda l'Oiseau. « Même moi, j'ignore comment ils ont disparu ! Une lumière rouge d'une extrême puissance, comparable à notre Mère, les a entourés et puis, plus rien ! Nada ! Cette lumière a très bien pu les tuer comme les transporter ailleurs, j'en ai aucune idée ! Et c'est bien la première fois ! »

Ron se laissa tomber dans un siège et soupira, l'air pitoyable. Il agrippa sa tête entre ses mains et resta dans une sorte d'état mi-canonique, une aura sombre l'entourant. Cette vision brisa le cœur d'Harry. Voir son frère dans cet état, lui qui se montrait habituellement si fort, lui faisait mal. Le souvenir de la mort de Muriel et de sa réaction lui remonta à l'esprit. Alors, le petit brun posa sa main contre son épaule et s'assit contre lui, pour le réconforter. Il se mordit doucement sa lèvre inférieure. Il entendit Sirius se lever, puis poser la main sur la tête du rouquin.

« Comment peut-on disparaître sans laisser de traces ? » Demanda alors son parrain, d'une voix teintée d'une curiosité enfantine.

« Les Flamel sont les seuls alchimistes compétents de notre monde. Leurs exploits dépassent l'entendement. Ils sont tout de même les seuls Sorciers à avoir atteint une sorte d'immortalité. »

« S'ils sont immortels, pourquoi ignorez-vous s'ils sont en vie ou morts ? » S'enquit doucement Harry, ayant du mal à comprendre le Phénix.

« Les Sorciers sont des êtres mortels, malgré leur magie qui rallonge leur durée de vie. Médée s'est assurée que seuls les Phénix, les Basilics, les Licornes et les Ombres soient immortels. Même les Vampires ne le sont pas. » Expliqua l'Ancien, et Harry hocha la tête avec surprise face à ces nouvelles connaissances. « Un Sorcier n'a donc pas la capacité mentale de supporter l'immortalité. Au bout d'un moment, il deviendra fou. Les Flamel ont peut-être atteint leur limite. Le sachant, ils ont préféré se laisser mourir tranquillement, dans un coin du monde. »

« Pourtant… » Harry ravala sa salive. « En suivant cette logique, Sally, pardon, Salazar et Godric ne peuvent pas supporter leur immortalité ! Ils deviendront fous ! Pourquoi ne le sont-ils pas aujourd'hui ? Cela fait mille ans ! »

« Leur esprit est enfermé dans des corps d'êtres immortels, cela les aide à préserver leur santé mentale. Ne t'inquiète pas, jeune Harry, grâce à la prophétie, Médée leur permet de ne pas devenir fou jusqu'à ce que leur liberté soit retrouvée. »

Ron releva brusquement sa tête, repoussant l'étreinte d'Harry, qui surpris, cligna des paupières. Il 'vit' Ron se lever, puis se rasseoir, indécis. Pendant plusieurs minutes, il sembla chercher ses mots, perdu dans ses pensées. Et son petit frère le comprenait. Même lointains, les Flamel restaient le seul pilier familial qui le reliait directement à son ancienne famille (il refusait de compter les jumeaux dans cette famille de tarés). Qu'ils disparaissent ainsi était alarmant. Même un Ancien ignorait s'ils étaient réellement en vie.

« Médée… » Ron souffla assez fort pour que tous entendent avant de reprendre d'une voix plus forte et assurée. « Médée doit bien savoir où se trouve Nicolas et Pernelle ! Peut-elle…peut-elle me le dire ? Me dire qu'ils vivent encore ? »

« Médée est certes la déesse de la Magie mais elle n'est pas omnipotente, Ron. » Fit doucement Phénix, d'une voix chargée de tristesse. « Sur son île, elle perçoit des choses mais en ignore d'autres. Les choix personnels de chacun restent de l'ordre du privé. Chacun est libre de ses choix, Médée n'intervient jamais, elle ne laisse que des guides, des prophéties pour nous aider. »

Harry 'regarda' l'aura de son frère tournoyer doucement, déprimé.

« Donc, jamais je ne les reverrai, n'est-ce pas ? » Murmura-t-il entre deux souffles.

« Je suis désolé… »

Phénix tendit une de ses pattes, et remit au rouquin un message écrit. Ron se dirigea ensuite vers la porte du salon, la tête basse. Harry voulut se lever pour le suivre, être avec lui pour le supporter. Mais Sirius posa sa main sur son épaule et le petit Mage comprit à contrecœur que Ron avait besoin de temps. Du temps pour faire un deuil de personnes qu'il ne connaissait presque pas mais qui venaient de lui donner un titre de Lord.

« J'ai besoin d'un temps seul. » Ron se tourna vers eux et son aura vibra gentiment vers Harry comme pour s'excuser de le pousser mais le petit brun hocha la tête, compréhensif.

« N'oublie pas que nous sommes là pour toi, grand frère. N'hésite pas. » Il fit une pause et sourit légèrement lorsqu'il remarqua la reconnaissance de son frère, puis il ajouta. « Tu peux toujours parler avec Draco. » Il n'avait pas oublié son aide inestimable lors de sa dernière dépression, sûrement il l'aiderait également maintenant.

« Ne t'inquiète pas, Harry, je ne vais pas me fermer à nouveau. » Rassura Ron, avant de quitter la pièce, le léger claquement de la porte et de ses pas accompagnant son départ.

Harry se laissa retomber dans le canapé en soupirant. Tout était complexe. A peine un moment de répit trouvé, qu'un nouveau malheur semblait s'abattre sur eux. Entre le procès futur et Voldemort…Trouveraient-ils une vie de famille confortable ? Comme il en avait toujours rêvé ? Sirius caressa ses longs cheveux, l'air absent, probablement plongé dans ses pensées. Harry sentit les doigts de son parrain tresser confortablement ses mèches. Quelle que soit la situation, Sirius restait enfantin.

« Garde la foi, petit Mage. » Annonça Phénix prenant son envol. « Médée sera au rendez-vous. Bientôt tout sera fini. »

Et Harry 'observa' l'aura de l'Ancien disparaître dans le ciel.

OoO

« Tu m'as l'air complètement épuisé. » Ricana Harry, un sourire innocent aux lèvres, paradoxe même du ton de sa voix.

Un grognement fatigué lui répondit et Harry entendit la personne s'écrouler pitoyablement sur le tapis de la chambre.

« Tu es en vie ? » Continua le petit brun, amusé de l'état de légume de son petit-ami.

« Nan ! » Protesta Blaise avec force. « Je viens de finir un entraînement infernal, je ne peux pas bouger un seul muscle ! »

Harry lâcha un petit rire et il s'avança pour se retrouver debout au niveau de la tête de l'italien, étalé les bras écartés. Il se mit à genoux, écoutant la respiration laborieuse de celui-ci. Il pouvait même sentir sans mal l'odeur de sa transpiration, témoin de ses efforts difficiles de son après-midi.

« Un peu d'eau ? »

« Je meurs de soif… » Gémit faiblement le pauvre Blaise.

Harry esquissa un rictus et claqua des doigts. Ce ne fut pas un 'peu d'eau' qui apparut, ce fut une vague d'eau glaciale qui aspergea l'ensemble du corps de Blaise. Celui-ci poussa un cri aigu, surpris. Le petit brun éclata de rire, heureux de sa blague. Vraiment, l'influence de Sirius sur lui commençait à déteindre un peu trop. Mais les blagues lui permettaient de construire des souvenirs avec son parrain. Alors, Harry claqua à nouveau des doigts, et de l'eau se déversa à nouveau sur Blaise qui gigota comme un poisson hors de l'eau.

Rapidement, Harry se plia en deux de rire, se tenant les côtes devant l'aura boudeuse de son petit-ami. Perdu dans son fou rire, il ne prit pas garde à Blaise, qui avait fini de se tortiller et qui venait de se redresser à demi. Des longs bras musclés s'enroulèrent autour de sa taille et dans un petit cri, Harry se retrouva également au sol, son dos plaqué contre le tapis détrempé. Le petit brun tenta de se relever mais Blaise l'en empêcha avec ses mains puissantes. Et la seconde suivante, Harry fut assailli par des chatouilles. Pris par le jeu, Harry éclata à nouveau de rire, sous les assauts vengeurs de son petit-ami. Il se tortilla pour se libérer, sensible aux doigts volant le long de son ventre et abdomen. Ses fines mains parvinrent également à contre-attaquer le jeune italien au-dessus de lui.

Pendant une dizaine de minutes, les deux adolescents s'amusèrent, rirent dans une bataille de chatouilles, loin de la glorieuse bataille de Gringotts. A bout de souffle, Harry fit retomber sa tête contre le tapis. Ses cheveux noirs étaient ébouriffés, trempés et collaient lamentablement contre ses temps. Agacé, mais toujours souriant, il tenta de se recoiffer un minimum, sans beaucoup de succès. Blaise profita de cet instant pour s'allonger contre lui, une main autour de sa taille et l'autre reposant contre ses cheveux. Tous les deux profitèrent de ce moment de paix et de silence pendant plusieurs longues minutes.

« Pourquoi m'avoir trempé ? » Demanda Blaise brisant le silence, sa grande main tapota doucement sa joue.

« Tu sentais… »

Blaise renifla à sa réponse et il répondit par une chatouille. Harry esquiva à temps, ayant pris soin de suivre l'aura de l'italien. Il lui offrit un grand sourire amusé.

« Un vrai gamin… »

« Remercie Sirius pour développer mes talents. »

« Le Sirius apathique me manque presque… » Gémit Blaise, agacé.

« Ne dis pas ça, le Sirius enfantin est bien plus amusant ! Regarde, il trouve tous les moyens pour dérider Snape ! » Harry fut satisfait lorsque Blaise rit à sa remarque. Puis il se redressa sur son coude pour se retourner vers l'italien. « Donc…tu as encore perdu face à Pansy ? »

« Me le rappelle pas, Harry… » Grogna l'italien en s'étalant sur le sol à un souvenir semblant particulièrement douloureux et Harry haussa un sourcil faussement impressionné. « Cette fille est une tarée psychopathe qui aime faire souffrir les gens… »

« J'en suis persuadé. » Approuva le petit brun, posant sa tête contre l'épaule de Blaise.

La jeune Parkinson lui avait toujours donné cette impression. La jeune fille était dangereuse. Il le 'voyait' à son aura monstrueusement sauvage. Il avait rarement 'vu' d'aura aussi sauvage. Même celle de Thomas était plus calme. Dans quelques années, Pansy serait probablement une des Sorcières les plus terrifiantes du Monde Magique. Harry avait la vague sensation qu'elle mènerait la famille Parkinson à son heure de gloire en tant que matriarche.

« Sa maîtrise de sa magie mêlée à ses poignards ne permet aucune ouverture. » Informa Blaise en soupirant douloureusement. « Et elle le sait. Elle en profite, cette conasse ! Un coup par-ci, un coup par-là et hop, on est à sa merci ! »

« Il est rare qu'un Sorcier utilise des armes, en dehors de la magie. » Remarqua Harry, après un rire. Les Sorciers avaient tendance à se reposer à 100% sur leur magie.

« Oh, c'est commun dans la mafia ou chez les familles liées de près ou de loin à l'Underground. » Blaise continua après un silence curieux. « Par exemple… » Blaise hésita soudainement, mal à l'aise.

« T'inquiète pas, Blaise, Ron et moi savons que les Zabini appartiennent à la mafia, ce n'est pas vraiment un secret. » Rassura Harry avec un doux sourire.

Depuis que les deux s'étaient rencontrés, Harry avait remarqué que Blaise évitait – ou sous-entendait – son lien à la mafia. Probablement, il devait être nerveux qu'il le rejette pour son activité familiale plus ou moins illégale et dangereuse. Mais Harry avait fini par apprendre l'histoire des Zabini, par Ragnarök et Sirius, quelques mois auparavant (Ron avait cassé son verre, criant que jamais son petit frère sortirait avec un mafieux et Harry l'avait congelé, agacé). Dans tous les cas, depuis quatre ans, les activités d'Harry n'étaient pas vraiment légales non plus. Donc il ne pouvait pas juger Blaise.

Blaise répondit en l'embrassant gentiment, heureux de son soutient. Harry put presque sentir des larmes de joie couler le long des joues de l'italien. Le petit brun soupira d'amusement mais répondit à l'embrassade avec enthousiasme.

« Par exemple… » Reprit enfin Blaise, après s'être séparé du Mage. « Mon grand-père, Francesco, n'a pas hésité à me former à la maitrise des couteaux. Il a également beaucoup aidé Pansy, mais Célia est déjà très adroite et a suffisamment transmis son art à sa fille. Ma grand-mère n'arrête pas de me rabâcher les oreilles pour m'expliquer que la magie ne fait pas tout. »

« Sage parole. » Harry hocha la tête. Il avait très envie de rencontrer les grands-parents de Blaise. Ils semblaient être des gens bien !

« Bon, Pansy reste la meilleure de notre groupe. Elle met au tapis Draco et Daphné en même temps. Elle a plus de mal avec moi, par contre ! » Ajouta l'italien avec fierté. « Mais Draco et Daphné n'ont reçu qu'une formation magique sans vraiment de pratique physique, donc elle a un avantage. »

« Pour conclure, cette fille est terrifiante. » Harry sentit Blaise hocher vigoureusement de la tête. « Il faut qu'on fasse un match un jour ! » S'enthousiasma-t-il, ignorant le petit gémissement réprobateur de l'italien.

« Bientôt j'arriverai à maturité ! Et j'hériterai de la Brume ! Et enfin je pourrai la battre ! Mouhahaha ! » Rit dramatiquement Blaise.

Les deux partirent dans un autre fou rire devant la parodie clichée de méchant que venait d'imiter Blaise. Ils se calmèrent au bout d'un moment, leur respiration tremblante. Harry avait même des côtes douloureuses tellement il avait ri.

« D'ailleurs… » Blaise releva sa tête, délogeant un peu Harry qui grogna. « J'ai pas croisé ton frère quand je suis arrivé chez toi…c'est suspect…il ne tente pas de m'assassiner quand je m'y attendrai le moins ? »

« Ah…Ron est…mhh… » Harry se sentit mal à l'aise, ne sachant pas ce qu'il devait dire pour expliquer l'absence de son frère. Après tout, ils n'avaient rien dit par rapport aux Flamel « On a reçu de mauvaises nouvelles ce matin, il médite, je crois. Peut-être qu'il a appelé Draco ? »

« Oh, peut-être qu'il a effectivement appelé Draco…cela expliquerai pourquoi Daphné le tuait du regard après l'entraînement…mais je ne suis pas sûr, je suis parti un peu plus tard. »

Daphné avait certes été hospitalisée après son affrontement contre cette peste de Granger - la détestable traîtresse ne s'était pas gênée pour salement l'amocher, malgré sa prétendue allégeance au « camp du bien » et de la « non-violence » -, et selon les estimations des guérisseurs, la blonde aurait dû rester alitée quelques jours pour guérir complètement. Cependant, c'était bien mal connaître la jeune fille : à peine ses os ressoudés et une potion revigorante ingurgitée, elle s'était redressée, un éclat dur et inflexible dans son regard polaire, et envoyant « chier » - ses propres termes – les médicomages, était fièrement partie rejoindre ses amis au Manoir, alors en pleine séance d'entrainement. Malgré son état, Blaise l'avait rarement vue aussi tenace et motivée en affrontement, cherchant à se prouver à soi-même ainsi qu'aux autres qu'elle ne succomberait à aucune faiblesse, dût-elle ramper pour continuer à se battre : elle n'était pas la « Reine des Glaces » pour rien !

« Daphné en veut toujours à Draco ? » Soupira Harry. Il n'aimait pas détruire les longues amitiés.

« Je pense qu'elle est juste vraiment jalouse…je ne l'ai jamais vu aussi intéressée à plaire à quelqu'un. Et surtout que cette dite personne s'intéresse également à elle. Depuis la mise à l'écart des Greengrass, elle est très seule. Ron lui a souvent parlé avant sa mise en couple avec Draco. Elle doit vraiment mal le prendre d'avoir été mise à l'écart, à nouveau. Une sorte de trahison, je pense ? Mais ne t'inquiète pas, elle finira par grandir. » Blaise semblait sûr de lui et Harry le crut. C'était lui qui connaissait le mieux la blonde.

« Au pire, Ron n'a qu'à finir dans un threesome. » Harry annonça d'un ton blasé, faisant étouffer Blaise dans sa salive. « Quoi ? Tout le monde sait que Ron porte un certain intérêt aux deux ! Cela ne serait pas surprenant qu'ils finissent tous les trois ! » Protesta Harry devant l'air déconcerté de son petit-ami.

« …je…disons que je n'ai pas entendu cette proposition… » Dit faiblement Blaise, toujours pris de court, ce qui amusa beaucoup Harry qui renifla.

« C'est vrai que je n'ai pas très envie de me mêler de la relation de mon frère. » Harry fit la grimace et secoua sa tête pour déloger toute pensée étrange ! Il n'avait vraiment pas envie de se préoccuper de quoique ce soit ! « Au pire, je vais glisser quelques mots à Pansy. A croire tes mots, en plus d'être une sadique psychopathe, elle sert de conseillère en amour. Pratique comme amie ! »

« S'il te plait, Harry, ne fais pas ça ! Épargne-moi de tout drama… »

« Laissons le destin décider ! » Affirma finalement Harry après un moment de réflexion et il sentit le bras autour de sa taille se détendre.

Harry tapa ensuite le torse de Blaise et se redressa et se leva. Ses pieds nus sentirent l'humidité de son pauvre tapis. Pour éviter toute moisissure, il claqua à nouveau des doigts et sa chambre fut désormais sèche. Il 'regarda' Blaise qui restait toujours au sol, refusant de se lever. Alors il 'fixa' l'italien pendant de longues minutes, restant immobile devant lui. Son regard émeraude dut avoir raison de lui. Il se leva enfin et en tremblant, se dirigea vers la douche. Satisfait, Harry hocha la tête. Hors de question que Blaise reste dans sa chambre, toujours couvert de sueur.

Patientant tranquillement dans son lit, entre des coussins confortables, un livre sur la magie spéciale africaine traduit en braille entre ses mains. Il profita du silence, écoutant le vague son de l'eau qui coulait dans sa douche. Plusieurs minutes plus tard, Blaise était à côté de lui, un livre également entre ses doigts. Les deux profitèrent de ce moment intime et privé. Avec tous les problèmes et actions, ils avaient rarement un moment rien que pour eux. Et Harry se pressa contre Blaise, heureux de profiter de la chaleur du corps de l'adolescent.

Son doigt pressa les lettres en braille. Puis il fronça des sourcils lorsqu'il arriva à un passage fort intéressant. Il s'agissait d'un chapitre dédié aux jumeaux magiques. Il y retint seulement deux choses : les jumeaux partageaient le même noyau magique, ce qui faisait que si l'un mourait, l'autre suivait quelques heures plus tard. Cette révélation lui fit froid dans le dos, notamment parce qu'il connaissait des jumeaux. Pris soudainement d'une inquiétude qu'il ne pouvait pas vraiment expliquer, il se tourna vers son petit-ami.

« Blaise ? » Appela-t-il, presque timidement, inquiet de le déranger lorsqu'il était occupé - les vieilles habitudes mourraient tellement lentement. « Ta mère a trouvé des indices pour Fred et George ? »

« Pas vraiment… » Soupira celui-ci, déposant son livre. « Elle suppose que les jumeaux sont avec les Weasley, enfermés dans leur manoir. Tant que les Gobelins ne détruisent pas les barrières entourant leur manoir, nous ne pourrons pas vraiment savoir. Bill Weasley est tout de même un puissant Sorcier, ses barrières sont difficiles à détruire… »

« Je vois… »

Harry se recroquevilla contre le torse de Blaise, plaçant ses genoux sous son menton. Pour le bien de Ron, les jumeaux devaient être retrouvés. Le passage de son livre lui faisait peur, une peur différente de celle qu'il avait ressentie dans sa jeunesse. Une peur bien plus indirecte, qui lui laissait des sueurs froides. Le bras de Blaise l'entoura, pour le rassurer et il caressa gentiment la peau de son avant-bras brûlé avec douceur.

« Ne t'inquiète pas, Harry, on les retrouvera. Et le procès de Dumbledore nous apportera des réponses si les barrières ne sont pas détruites avant. »

Harry ferma les yeux un instant, désenchanté avant de se reprendre. Il aurait préféré éviter de demander à Dumbledore lors de son procès et de les trouver sans son 'aide'. Mais il devait mettre sa fierté de côté. Trouver les jumeaux était prioritaire ! Dumbledore serait à jamais fini après ces révélations.

Un sourire innocent illumina son visage.

OoO

Hello très chers lecteurs ! Me voilà enfin de retour après une très longue pause ! Eh oui, je n'ai pas arrêté d'écrire. Je n'ai pas poster pendant un moment pour plusieurs raisons (manque de temps et flemme) mais je suis revenue ! Je ne vous ai pas trop manqué j'espère ?

A vrai dire, je n'ai pas aimé écrire ce chapitre. J'ai cru faire une crise à la moitié. Vraiment, il se passe tellement pas grand-chose d'intéressant que j'ai cru m'autobaffer. Mais bon, ce chapitre est important pour marquer une brève pause dans l'action et pour développer quelques relations entre les personnages.

Enfin bon, le prochain chapitre sortira lorsqu'il sera prêt. J'ignore encore quand il être posté. Mais promis, j'essaie de terminer mon histoire d'ici septembre/octobre ! Maintenant, petite bande-annonce pour le prochain chapitre : voyageons au Tibet en compagnie de Peter Pettigrow ! Il vous avait manqué ? Parce que moi, pas du tout !

A bientôt !