Auteure : Elfelmira

Genre : Mystère, Amitié, Famille

Résumé : Fin de la deuxième année, Ginny a été enlevée dans la Chambre des Secrets. Lockhart, Ron et Harry partent à sa recherche. Or le professeur, afin de s'accaparer toute la gloire, brise les baguettes des deux amis et les emprisonne dans la Chambre. Se retrouvant au centre d'un complot, ils vont devoir apprendre à survivre, seuls ou presque. Ils vont apprendre à voir au-delà des apparences et de la Magie elle-même... L'année du Serpentaire arrive...

Bashing : Dumby, Hermione, les Weasley (on les aime ceux-là) sauf les jumeaux, pour eux je ne pourrais jamais y arriver... Alors je sais, je fais pas mal de bashing sur ces personnes tout simplement parce que je ne suis pas très fan d'eux. Il y a une exception pour Hermione, j'adore ce personnage mais je trouve que le nombre de bashing concernant Hermione sont peu nombreux et que Ron s'en prend toujours plein la gueule. Alors j'inverse, Ron sera un gentil et si ça ne vous plaît pas…bah…pas grave !

Attention : Les événements de la première et deuxième année (sauf la fin) correspondent aux livres ou films. Les passés d'Harry et Ron seront modifiés à ma façon, donc pas de cris. Il est possible qu'il y ait de l'humour sarcastique comme je l'aime. Et enfin, pour les couples, je ne sais pas encore. Mais ce qui est sûr c'est que c'est un slash. On verra. Risque de spoil mais bon, comme tout le monde connaît Harry Potter, on s'en fou un peu…

Couple : BZ/HP, je ne sais pas encore pour Ron, j'hésite pour un RW/DM ou un RW/DG, ça reste à voir. En vrai, maintenant je sais ce que je vais faire mais je vais pas vous le dire héhéhé !

Alors, petite information supplémentaire, je remercie ma Beta, Cuicuit, pour m'avoir corrigée et relue. Pour l'instant pub, je vous invite à aller lire ce qu'elle a écrit sur wattpad, c'est magnifique !

Ni Harry Potter (le livre et le film) ni les personnages ne m'appartiennent, ils sont à JKR. Voilà voilà.

Je tiens à tous vous remercier pour vos reviews et vos votes ! Je ne peux pas répondre forcément, c'est impossible, mais je les lis toutes avec grand bonheur. Merci !

« Parole »

« Fourchelangue »

« Langage des animaux »

OoO

Partie 4 :

Chapitre 32 :

Âme en peine

OoO

Attention ! Risque de violences psychologiques et physiques ! (Références à du viol) ! Vous voilà prévenus !

Un léger rayon de soleil vint lécher les paupières closes de Peter. Gêné, il se retourna sur lui-même, sa tête calée contre son coussin doux et moelleux, un grognement agacé s'échappant de sa bouche à moitié fermée. Il tenta de se rendormir, carapatant son duvet confortable sur ses épaules nues. Il ne bougea pas pendant plusieurs minutes, puis il soupira. Impossible de se rendormir. Cela ne le surprenait pas tellement, une fois éveillé, Peter ne pouvait jamais se rendormir. Il enviait tous ceux qui pouvaient dormir le matin. Notamment lorsqu'il s'était couché tardivement, profitant des joies qu'offrait la nuit !

Un nouveau grognement résonna dans la chambre silencieuse et illuminée par le soleil matinal. Clignant des paupières pour s'habituer à la soudaine luminosité, Peter se redressa, sa couverture glissa le long de son torse dodu et nu. Sa main grassouillette vint frotter ses quelques cheveux gras qui longeaient sa calvitie débutante. Il n'avait pas du tout pris du bon côté des gènes ! Quelle malchance, il avait ! Le voilà, à 38 ans, avec une calvitie, parce que son père en possédait une ! Peter soupira un instant et sa main retomba sur le lit. Il faudrait songer enfin à se lever ! Il devait vérifier si tout le travail des esclaves-villageois était parfait pour le grand jour ! Tout devait être parfait pour son cher maître ! Bientôt, ils pourraient retourner en Angleterre : la situation politique étant instable, son maître arriverait sans mal au pouvoir !

Ses yeux plissés et embêtés par le soleil glissèrent vers une figure recroquevillée et tremblante sur elle-même à ses côtés. Des souvenirs agréables de la nuit repassèrent dans l'esprit de Peter et il ne put s'empêcher de sourire, ravi d'avoir pu évacuer tout son stress d'une façon aussi divertissante. Il porta ses doigts dans les longs cheveux sombres de la jeune fille – pas plus de 17 ans, s'il avait bien compris – et les caressa avec une douceur malsaine. Le sourire de Peter s'agrandit lorsqu'il entendit des sanglots s'emparer du corps de la tibétaine. Ah ! Il s'était beaucoup amusé ! Elle avait été très fougueuse, comme il les aimait, avant qu'elle ne se calme, désespérée. Totalement dressée, se réjouit Peter. Peut-être devrait-il encore l'appeler ce soir ?

Il se leva, laissant la jeune fille dans le lit et ouvrit brusquement le placard, savourant le petit cri de peur de la tibétaine. S'il aimait dresser ces jeunes gens à sa manière, il préférait le lendemain : complétement brisés et à sa merci. Peter se sentait si puissant, si important, devant leur corps tremblant, qu'il ne pouvait que recommencer, encore et encore. Un petit rire amusé s'échappa de ses lèvres alors qu'il s'habillait – des vêtements propres et riches, contrastant avec la précarité des habitants du village. Il sortit sans un regard vers son lit, ignorant les pleurs. La porte claqua.

Une femme, la quarantaine, qui semblait bien plus âgée qu'elle ne l'était réellement, s'inclina bas devant lui. Et Peter sourit encore plus lorsqu'il remarqua les tremblements à peine dissimulés de cette tibétaine. Il se sentait si fort, supérieur - ce qu'il était. Il l'avait choisie pour être sa servante après la mort de la précédente. Contrairement à l'ancienne, celle-ci avait maitrisé l'anglais bien plus rapidement. Mais il ne s'était jamais embêté à retenir son nom. Elle n'était qu'une esclave. Et une esclave pouvait mourir à n'importe quel moment. Pourquoi retenir le nom d'un esclave ?

« Occupe-toi de la fille. » Ordonna-t-il, en passant devant elle. « Je veux qu'elle soit dehors et au travail d'ici 15 minutes. Tu sais très bien ta punition si je ne la vois pas dehors… »

« O-oui, maître, tout de suite, maître… » Murmura la femme avec un accent tibétain prononcé, suffisamment fort pour qu'il entende.

Sans se préoccuper davantage de ces petits problèmes matinaux et quotidiens, il décida de prendre un bon petit-déjeuner à l'anglaise. Cette fois, les cuisiniers ne devraient pas se rater ! Il avait laissé passer les premiers ratages, comprenant que la cuisine anglaise était un terrain inconnu pour eux, mais au bout du deuxième essai, il refusait le moindre défaut ! Qu'importait si les produits attendus ne soient pas sur le marché local. Les cuisiniers devaient se débrouiller, par Merlin ! Peter avait du travail, un vrai, contrairement à ces esclaves ! Ils n'avaient pas le droit à l'erreur ! Une simple erreur pouvait le retarder, et Peter ne pouvait pas retarder son Maître !

Il s'assit tranquillement dans le salon – une simple pièce peu décorée mais très confortable – et il attendit son repas, un journal en main. La Gazette du Sorcier venait tout juste de publier les dates du procès de cet enfoiré de Dumbledore, d'ici quelques jours. Peter sourit sadiquement. Ce vieux fou manipulateur avait ce qu'il méritait ! Et l'animagus ne pouvait que frissonner de joie et de plaisir devant le karma que Dumbledore s'était pris. Même si cet usurpateur de Thomas Gaunt était à l'origine de ce coup d'état – il inclut également l'aide de Peverell, Gryffindor et des Gobelins – il ne pouvait que savourer ce moment, de voir Dumbledore plus bas que terre, dans une sale position qui lui correspondait à merveille. Ce coup d'état tombait néanmoins à point nommé ! Le gouvernement magique britannique était désormais affaibli par la perte de son protecteur – il devait avouer que Dumbledore était l'un des Sorciers les plus puissants du monde actuel – ainsi que par l'instabilité du gouvernement provisoire. Absolument parfait pour profiter de la situation et de s'emparer du pouvoir ! Pour contrer les derniers petits problèmes, ils devaient juste s'occuper de Neville Longbottom – actuellement porté disparu.

Rapidement, son petit-déjeuner fut servi et Peter fut agréablement surpris de se retrouver face à un véritable déjeuner anglais. Et ça n'était pas mauvais. Il avait mangé mieux, mais il avait connu pire. Satisfait, il hocha la tête, déposant son journal, ignorant les soupirs rassurés des deux esclaves cuisiniers – des Muggles – ayant apportés son repas (il les aurait punis en cas d'échec). Il pouvait différencier les Muggles des Sorciers grâce à un symbole. Une idée du Maître. Brillante idée ! Les parasites étaient marqués par un tatouage magique sur leur front, indiquant leur infériorité, impossible à cacher. Les Sorciers, eux, s'étaient tous retrouvés avec le tatouage des Death Eater sur leur avant-bras. Son Maître était vraiment un génie.

Voilà une belle journée qui débutait !

Peter sortit enfin de la maison lui servant de refuge, laissant les deux esclaves nettoyer derrière lui. Il fit quelques pas sous le soleil, assombri de temps à autre par un nuage vagabond, et il inspira l'air frai de montagne. Un air parfaitement pur, rafraichissant. Ravi, il commença sa petite traversée et surveillance du village. Autour de lui, des ouvriers – esclaves – travaillaient avec acharnement. Chacun possédait un rôle bien défini, passant de la simple construction d'une maison et de l'aménagement du village en place-forte (c'était leur QG, il devait être parfaitement protégé en cas de potentielle attaque) à la préparation de la bataille qui n'allait pas tarder. Ainsi, une partie des parasites de Muggles se chargeaient de porter à la force de leur fragile corps des sacs, plus ou moins lourds, remplis de produits magiques.

La seconde partie parcourait les versants montagnes des alentours, servant de guide à quelques Sorciers tibétains, sous les ordres directs de Peter, afin de ramasser des plantes magiques, pour le façonnement des potions. Évidemment, Peter s'était assuré que les Sorciers qui récoltaient les plantes s'y connaissaient en potions et en botanique. Ceux n'y connaissant rien servaient à garder le village ou à servir d'assistants dans la confection des potions, talismans sous la tutelle d'un maître de potions que Peter avait recruté pour sa cruauté envers les tibétains.

L'animagus avait été agréablement surpris de rencontrer ce potionniste chinois dans la capitale. Peter ne connaissait pas vraiment les conflits géopolitiques locaux, mais apparemment, les Chinois – notamment leur gouvernement – considéraient le Tibet comme leur terre et cherchaient à unifier la Chine depuis des années. Et le potionniste semblait haïr la population tibétaine et prenait un malin plaisir à les torturer pour s'amuser. Lorsque Peter lui avait proposé ce petit boulot – le Sorcier parlait anglais, une agréable surprise de plus – le potionniste avait juste sauté de joie et s'était tout de suite soumis à son Maître. Le seul problème noté par Peter était son talent de loin inférieur à celui de Snape ou encore de Slughorn. Vraiment, c'était bien la seule fois où Snape manquait à Peter…cela le fit presque frissonner de dégoût !

Son pied buta contre un petit caillou sur son chemin. Fronçant les sourcils, n'appréciant guère de voir un obstacle aussi disgracieux dans le village et QG de son Maître, il sortit sa baguette, lançant un sort sur la roche pour l'envoyer sur la tête d'un jeune enfant se trouvant sur son chemin. Peter sourit en entendant le cri de douleur suivi d'un petit sanglot du parasite avant de continuer la traversée du village. Ce gosse aurait dû accomplir son devoir jusqu'au bout et nettoyer le sol poussiéreux parfaitement ! Tout devait être splendide avant leur départ ! Après tout, ces moustiques étaient inutiles en combat et resteraient donc planqués ici pendant que, eux, les précieux Sorciers, iraient se mettre en danger !

Il hocha finalement la tête, satisfait d'apercevoir la jeune fille de ce matin en plein travail, ses mouvements ralentis, un lourd sac de d'herbes médicinales (pour les potions) sur ses épaules, les traits plissés et figés dans la douleur. Mais il se fichait pas mal de ce qu'elle ressentait : elle devait faire son boulot, comme les autres. Il détourna son regard, apercevant du coin de l'œil une autre femme ravagée par le labeur et la tristesse, sa mère ou sa sœur ainée, aider subtilement la jeune fille, pour qu'elle ne tombe pas. Peter décida de les laisser tranquille, non par bonté de cœur, mais parce qu'il savait que l'entre-aide permettait plus de résultats.

Au niveau de la place, Peter se stoppa et analysa avec attention l'ensemble du futur bastion. Des remparts solidifiés par des protections magiques puissantes entouraient les maisons, avec uniquement une grande porte de sortie. Seuls son Maître et lui avaient le contrôle absolu des barrières magiques afin d'éviter la moindre fuite. Un centre même de la place, un puits encerclé par quelques habitants, aidés de Sorciers, triant les plantes comestibles d'un côté, magiques de l'autre, et enfin celles qui étaient toxiques. Plus loin, un autre groupe chargé d'ingrédients entrait dans la maison servant de laboratoire de potion. A leur gauche, un homme portait rapidement, paniqué, le sale gosse de plus tôt dans l'infirmerie. Peter renifla devant la faiblesse du parasite avant de détourner les yeux, se promettant de s'assurer que le gamin soit de nouveau au travail d'ici une dizaine de minutes. Sinon, ce gosse remplacerait l'autre fille ce soir dans son lit.

Mais son attention fut attirée par un mouvement sur sa gauche. Un Sorcier s'avança vers lui, tête baissée en soumission. Peter fit un rictus satisfait lorsqu'il reconnut Kalden, l'ancien chef de la petite bande de Sorciers qu'il avait « recruté » par la force quelques mois plus tôt. Il était bien loin, le leader rebelle et charismatique ! Le puissant Sorcier tibétain était à présent soumis à leur botte, incapable de se venger de la mort de son amie – comment s'appelait-elle déjà ? Peter haussa les épaules avec indifférence, cela n'avait aucune importance – et de se rebeller. Kalden était un peu devenu le « symbole » du village. En effet, la grande majorité des Sorciers présents faisait partie de son ancien groupe. Voir leur puissant et indomptable chef dans cet état empêchait les autres Sorciers de se révolter et permettait de détruire leur moral et leurs espoirs. Un coup de maître de sa part.

Kalden s'arrêta à une distance respectueuse de Peter et attendit l'autorisation de parler. Peter savoura ce moment de supériorité. Voyant l'état du Sorcier, il avait l'impression de tenir son âme entre ses doigts. Ce qui était une image presque exacte, se réjouit ledit voleur d'âmes dans un ricanement amusé.

« Parle ! » Ordonna-t-il, le menton relevait vers le haut, pour toiser Kalden de haut malgré leur différence de taille.

« Monsieur Peter, le Maître vous convoque. » La voix enrouée, probablement due à une séance de torture avec son Maître, mêlée à son horrible accent tibétain rendait Kalden presque inaudible.

Et Peter n'aimait pas avoir du mal à comprendre. Avec un 'tss' agacé, il écrasa jusqu'au sang le pied nu du jeune homme avec le talon de sa chaussure. Et Peter apprécia le silence de Kalden, celui-ci subissant la punition sans le moindre frisson. Le seul indice de sa douleur fut son mordillement de sa lèvre inférieure. Et Peter aimait voir le soupçon de rébellion qui résidait toujours au fond du cœur du tibétain. Un jour, se promit-il, il s'assurait de réduire à néant cette résistance. Et il y prendrait un plaisir sans nom. Le sourire de Peter s'élargit devant cette fausse passivité. Il était sans aucun doute le meilleur dans la catégorie « briser les espoirs des autres ». Tuer son amie sous ses yeux avec sa propre magie volée, réduire ses autres amis en esclavage, être lui-même impuissant, le haïr étaient sans aucun doute les premiers moyens pour briser le jeune Sorcier. Mais pour le moment…

« Répète plus clairement. » Susurra Peter, entendant un os casser sous la lourde semelle de sa chaussure.

Kalden souffla bruyamment mais tenta de ne montrer aucune trace de douleur, ce qui excita bien plus Peter qu'autre chose, imaginant déjà tous les moyens possibles pour briser l'homme.

« Le Maître désire vous voir. » Annonça le tibétain le plus clairement qu'il pouvait, buttant sur certains sons inconnus dans sa langue.

Mais Peter le comprit plus distinctement. Il devait avouer, cet homme s'était dépassé pour apprendre l'anglais. Cependant, il demeurait un débutant incapable. Peter n'hésita pas un instant pour appuyer davantage sur son pied nu, poussant le sang à couler sur le sol poussiéreux. Il attendit quelques secondes, profitant de ce moment avant de passer une main dodue sur la joue creuse et cireuse de Kalden, la caressant. Les yeux plissés de Kalden s'écarquillèrent un instant et de la sueur s'écoula le long de son front. Peter reconnut la lueur de malaise et de dégoût – et un brin de peur – au fond du regard du plus grand. Peut-être devrait-il à utiliser Kalden plutôt que le gosse de plus tôt ? Mmh, cela mériterait à être médité…

Satisfait du malaise infligé, sa supériorité de nouveau prouvée, Peter lâcha Kalden qui recula d'un pas incertain, son pied probablement douloureux. D'un geste de la main, il indiqua (ordonna) à Kalden de le suivre dans la plus grande et confortable des maisons. Peter savoura la peur qu'il avait insufflée aux esclaves présents sur la place par ses actions. Ceux-ci détournaient le regard, terrifiés, les Sorciers envoyant des regards inquiets vers leur ancien chef. Peter songea un instant qu'il devrait à nouveau s'assurer de leur place dans ce lieu. Kalden n'était plus leur chef à présent c'était lui, Peter ! Kalden était un esclave, comme eux ! Point.

Mais il s'inquiéterait de la véritable hiérarchie plus tard. Son Maître patientait.

OoO

Un rayon de soleil éclairait naturellement la moitié du confortable salon. Enfin, selon Peter, le salon ressemblait à s'y méprendre à une petite salle du trône. Collé contre le mur opposé à l'entrée, un fauteuil noir et émeraude dominait l'ensemble de la pièce. A gauche, une riche table garnie de documents et de nourriture patientait, attendant gentiment d'être utilisée par ses propriétaires. Le reste du « salon » était meublé par des chaises simples – accompagnées d'un petit coussin – entourant une longue table – la table de réunion. Cependant, il restait assez d'espace au centre de la pièce pour s'incliner ou être torturé sans être gêné par un quelconque meuble ou personne. La pièce était actuellement vide de vie. Seuls quatre Sorciers s'y trouvaient.

Peter, lui-même, se tenait le dos droit, le regard haut, son air supérieur dévisageait les deux Sorciers tibétains agenouillés devant son très cher Maître et lui. Il se dressait à la droite du trône de son Maître. Une place symbolique qui indiquait au monde sa position de main droit du Seigneur des Ténèbres. Sa poitrine se remplissait de fierté et de bonheur à chaque fois qu'il prenait place à côté de lui.

D'un mouvement ample, presque gracieux, de la main, son Maître autorisa Kalden et Lha-mo, l'ami de l'ex-leader et senseur, à se relever. Peter observa les deux se relever plus ou moins difficilement, leurs muscles engourdis. Ils avaient croisé Lha-mo juste avant d'entrer dans la maison du Maître. Peter, ayant une position privilégiée, avait pu seulement s'incliner à 90 degrés avant de se redresser rapidement. Mais les deux tibétains n'avaient pas ce droit – seul Peter l'avait à son plus grand plaisir – et ils étaient restés agenouillés devant le Maître, sous ses yeux rouges perçants et terrifiants, pendant une vingtaine de minutes. Peter devait saluer l'intelligence de son Maître. Ayant peur de se retrouver face à un traitre – comme ce fut le cas pour Snape – son Maître cherchait toujours des moyens autres que la Legimencie, pour dénicher ces fouineurs. Ainsi, pendant un temps indéterminé, il laissait ses serviteurs et esclaves au sol, alors qu'il les scrutait, à la recherche de la moindre faiblesse pouvant les trahir. Et cela renforçait également le sentiment de puissance exercé sur ses serviteurs. Et son Maître montrait qu'il faisait une confiance aveugle à Peter : celui-ci était fier de cette confiance ! Si son Maître lui ordonnait de mourir, il le ferait avec un immense plaisir. Telle était sa vie. Sans son Maître, il n'était rien.

Une fois debout, Kalden et Lha-mo leur lancèrent un regard furtif, inquiets de leur convocation. Peter était également curieux. Pourquoi son Maître l'avait-il appelé ? Et pourquoi ces deux-là restaient ici ?

« Dans quelques jours, Dumbledore fera face à la justice. » Voldemort débuta de sa voix grave, sifflante, envoutante.

Peter frissonna, non de peur, mais de plaisir. Il attendit avec impatience la suite, prêt à tout pour entendre la voix de son Maître. Celui-ci avait une voix magnifique, qui contredisait son apparence serpentine monstrueuse.

« Tous les Sorciers seront à son procès : ce…Thomas Gaunt, Enkô Peverell, Apophis Gryffindor, Severus Snape… » Il cracha avec haine, à la limite du Fourchelangue, le nom des Sorciers et Peter ressentit également une vague de haine à l'encontre de ses Sorciers qui volaient sa vedette méritée à son Maître. « Leur attention sera tournée seulement vers Dumbledore et sa clique. » Il fit une pause. « Le gouvernement anglais est au plus bas. Comme dans le reste du monde, les Gobelins se sont révoltés face aux injustices, mais il a également subi un coup d'Etat. L'Angleterre est dans une position d'instabilité. C'est l'occasion rêvée pour nous. »

Peter hocha la tête. Le monde magique était actuellement dans un état de crise économique majeure. Les Gobelins avaient complètement interdit l'accès aux comptes – Peter avait paniqué pendant un instant avant de se rendre compte que cette révolution serait bénéfique à leur cause. Une grande majorité de pays, comme le Tibet ou la Chine, avait pris la sage décision de lancer des négociations et de donner plus de liberté, de droits et de protection au peuple Gobelin, mais aussi à d'autres Créatures magiques, de peur de connaître des révoltes. Les pays ayant refusés, comme l'Angleterre et une grande partie du Moyen-Orient, étaient rentrés dans un conflit direct armé, gagnés par les Gobelins (les Sorciers avaient sous-estimé le pouvoir des Gobelins, leurs ressources ainsi que leurs alliés, de nombreux Sorciers et Créatures magiques étant venus en renfort). Tout cela pour dire, que l'Angleterre était dans une position de grande faiblesse, sans gouvernement stable, car son plus grand protecteur, Dumbledore (et son gouvernement), était tombé sous les mains de Gaunt et de sa clique. Peter devait l'admettre : malgré sa haine envers lui, Thomas Gaunt avait fait le ménage pour eux.

Kalden leva doucement sa main tremblante, demandant l'autorisation de parler. Son Maître le regarda quelques secondes, le rendant nerveux. Peter admira le pouvoir de son Maître sur ses esclaves. Un seul regard pouvait les rendre tremblants, en sueur. Son Maître l'autorisa enfin à parler, d'un geste nonchalant de la main.

« M-maître. » Salua doucement Kalden, Lha-mo se mordait les lèvres à ses côtés. « Voulez-vous que l'on profite de ce moment d'inattention pour les attaquer ? »

« Non. » Nia fermement son Maître, les yeux brillants, semblant juger le niveau d'intelligence du tibétain.

Peter haussa un sourcil, son cerveau tourna à plein régime, cherchant à comprendre l'intention de son Maître. Puis, il sourit à pleines dents. Oh. Bien sûr. Comment avait-il fait pour ne pas comprendre plus tôt ?

« Nous ne sommes pas encore assez nombreux. » Affirma durement son Maître. « Nous manquons de Sorciers. Et ce Thomas Gaunt m'a volé une partie de mes fidèles, qui ont sauté sur l'occasion pour me trahir. Ils regretteront leur choix. » Son Maître leur offrit un sourire sadique, rempli de haine et de colère qui rendit Peter excité. « Mais il me reste tout de même des fidèles. Tous enfermés à Azkaban. »

Soudain, un éclair de compréhension, de choc et de terreur brilla dans les yeux des deux tibétains.

« Vous voulez qu'on… »

« Silence ! » Hurla son Maître en se redressant d'un bond. « Je n'ai pas donné l'autorisation de parler ! »

La seconde suivante, le sort doloris frappa Kalden de plein fouet. Celui-ci s'écroula, son corps frémissant contre le sol, la bouche ouverte dans un cri de douleur silencieux. Lha-mo eut le reflexe d'aider son ami mais Peter avait l'œil. Il se retrouva à proximité du senseur qui sursauta lorsqu'il le sentit proche de lui. Peter n'hésita pas pour « sucer » la magie du tibétain pour le prévenir.

« Au moindre mouvement, je te vole plus qu'un échantillon de ta magie. » Chuchota Peter, suffisamment fort pour que sa voix menaçante résonne au-dessus des cris pitoyables de Kalden.

Lha-mo hocha juste la tête, ses yeux écarquillés, son bras tremblota un instant pour récupérer la petite perte de sa magie. Satisfait, Peter vint se repositionner près de son Maître qui sourit, dément, heureux de pouvoir torturer quelqu'un de si bon matin. Peter observa avec un plaisir malsain le tortillement de Kalden et l'impuissance de son ami, qui versait des larmes, ses poings serrés fermement.

Son Maître lâcha le sort quelques minutes plus tard et se rassit contre le dossier de son trône, comme si rien ne s'était passé. Peter lâcha un léger rire, amusé de voir Kalden s'efforcer à se relever difficilement. Le tibétain manqua de tomber à plusieurs reprises, mais il tint bon. Sa fierté mal placée le rendait pathétique et pitoyable aux yeux de l'animagus. Il semblait idiot, à souffler comme un porc, du sang coulant en coin de sa bouche – sûrement, il s'était mordu pendant la session de torture. Il ne possédait vraiment aucun décorum, songea Peter dégoûté. Kalden devait vraiment apprendre à sa comporter comme le serviteur qu'il était. Notamment lorsqu'il avait l'honneur de faire face à son Maître, l'un de plus puissants Sorciers de tous les temps.

« Encore un mot sans mon autorisation, et je te coupe la langue. » Menaça Voldemort, passant son long doigt blanc le long de sa baguette, ses yeux rouges brillant de cette lueur malsaine qui faisait frémir Peter de plaisir. « Apprends à connaître ta place. »

Kalden ne fit qu'hocher sa tête douloureuse, épuisé et soumis.

« Bien. Votre tâche est donc de libérer mes très chers alliés d'Azkaban pendant le procès. » Il se tourna vers Peter. « Peter, je te charge de cette mission. Avec ta forme animagus, tu n'auras aucun mal à t'introduire dans la prison. »

« Bien sûr, Maître ! » Affirma Peter, tout heureux de se retrouver à la tête d'une mission aussi importante. « Je donnerais ma vie pour accomplir ma mission ! »

Satisfait, son Maître lui accorda un hochement de tête qui le rendit sincèrement fier. Mais une vague d'inconfort l'envahit soudainement. Une fois les prisonniers libres, les Lestrange, Greyback, Rockwood…des Sorciers plus puissants que lui – s'il ne volait aucune magie – et plus importants. Que deviendrait-il ? Sera-t-il toujours le bras droit de son Maître ? Notamment avec la présence de Bellatrix ? Il ressentit de la jalousie pure et dure contre elle. Elle avait toujours eu les faveurs de son Maître. Faveurs que cette tarée ne méritait pas. Il voulait à présent la tuer de la pire des manières.

« Peter ? Parle, quels problèmes as-tu ? » Demanda Voldemort, presque curieux et Peter eut honte que son Maître remarque son trouble interne.

« Une fois libres, que deviendra ma position dans la hiérarchie ? » Peter se pointa du doigt, fronçant des sourcils, troublé.

« Ah, Peter ! Ton problème est minime. » L'interrompit Voldemort, d'un geste de la main. « Tu resteras mon bras droit. Non seulement tu es le seul à avoir accompli ta mission jusqu'au bout - en me vendant les Potter, tu as réussi à envoyer Black en prison - mais tu as également réussi à me redonner un corps et tu m'as suivi depuis des années. Ton seul échec, c'est cette voyante, il y a bien trop longtemps pour que je t'en tienne rigueur. Tu mérites toute ma confiance. »

Peter, ému face à ce discours venant de son idole, s'inclina bien bas. Non. Il ne devait pas s'incliner. Il devait se mettre à genoux, montrer son humilité, son amour et sa profonde reconnaissance.

« Je ferais tout pour vous rendre fier et pour vous servir jusqu'à ma mort. » Annonça-t-il fièrement, levant ses yeux emplis d'admiration pour son Maître, heureux d'y voir de la satisfaction dans son regard rouge sang.

Son Maître l'autorisa à se relever, ce qu'il fit, dans un bond enthousiaste. Peter était à présent plus excité que jamais à accomplir sa mission. Il avait dit vrai. Il donnerait sa vie pour libérer l'ensemble des Death Eater enfermés à Azkaban. Et si Bellatrix menaçait ensuite sa position, il trouverait bien un moyen pour éliminer cette folle furieuse. Peter sourit furieusement. Plus jamais, il laisserait quelqu'un lui marcher dessus comme les Maraudeurs l'avaient fait dans le passé. A présent, il n'était plus qu'un espion, il pouvait se donner à cent pour cent à la cause de son Maître.

« Toi. » Voldemort pointa Kalden du doigt, celui-ci frissonna. « Tu t'occuperas de nos Sorciers ici. Que tous soient prêts pour le combat d'ici quelques jours. Une fois mes fidèles libres, je veux une armée solide. »

« O-oui, Maître. » Kalden s'inclina, son corps tremblait, probablement devant l'importante et longue tâche qui l'attendait : il n'avait pas le droit à l'erreur.

« Toi, le senseur. » Voldemort tourna son attention vers le second tibétain de la pièce. « Tu accompagneras Peter dans sa mission. »

Peter vit le Lha-mo blanchir soudainement. Il demanda l'autorisation pour parler.

« M-maître…je ne peux pas…mon don de senseur m'handicapera plus qu'autre chose à Azkaban. En tant que senseur, je suis extrêmement sensible aux Détraqueurs. Face à eux, je serais incapable de bouger et d'aider. » Lha-mo s'inclina piteusement devant son Maître, tremblant, terrifié d'être puni.

« Ce n'est pas mon problème. » Voldemort haussa un sourcil inexistant, peu soucieux de connaître l'état futur de son serviteur. « Ta tâche est juste d'utiliser tes pouvoirs de senseur et d'indiquer à Peter dans quelles cellules se trouvent mes fidèles. Tu resteras à l'extérieur d'Azkaban et vous communiquerez par miroir interposé. Et je me fiche dans quel état tu reviendras, je veux simplement tous mes fidèles libres avant la fin du procès. Fais ta tâche, tout simplement. »

Son visage monstrueux serpentin, sans nez, indiquait la menace qu'encourait Lha-mo s'il n'accomplissait pas sa mission. Peter hocha la tête, compréhensif. Si Lha-mo mourait, ce n'était pas son problème, tant qu'il exécutait sa tâche.

« Maintenant, disposez ! » Ordonna son Maître.

Et Peter sortit de la maison, un sourire carnassier aux lèvres, terrifiant les quelques esclaves autour de lui. Maintenant, il était temps de retourner en Angleterre pour la première fois depuis des années.

OoO

Du brouillard blanc, épais, entourait l'ensemble de l'île sombre au sol caillouteux et humide. Agacé, Peter balaya l'air devant ses yeux, tentant, en vain, de dégager sa vision. Il claqua la langue. Qu'est-ce qu'il détestait ce type de temps. Ne rien voir, perdre son sens de l'orientation, ses sens étaient déstabilisants. Et être dépendant de quelqu'un d'autre était horrible. Et malheureusement, ne pouvant pas voir à plus de trois mètres, il n'avait pas d'autre choix que de se reposer sur Lha-mo et son don. Le tibétain tremblait, suant, devant lui, le guidant dans la brume. Il semblait qu'il pouvait déjà sentir la présence des Détraqueurs, vu la terreur inscrite sur son visage.

Peter s'ébroua, les gouttelettes d'eau qui glissaient le long de ses cheveux sales et de son visage volèrent. Il ne pouvait voir, il était dépendant et il était trempé. La traversée de la mer lui donnait une sensation désagréable, ses vêtements lui collaient à la peau et le sel l'irritait au plus haut point. Et l'humidité dans l'air ne l'aidait pas. Lha-mo tourna vers la gauche, contournant un immense rocher noirâtre, parsemé de buissons morts et de branches noires cassées.

Et ce décor se répétait depuis plusieurs minutes, monotone et déprimant. Son pied racla le sol, butant contre un pauvre caillou. Bientôt, le brouillard se dissipa, à son grand bonheur. Il commençait à être malade de ce blanc et de ce sol noir. Devant eux, un long, grand et sombre bâtiment se dessina. Peter plia son coup pour voir le haut de la célèbre prison réputée infranchissable – mythe détruit par l'évasion de Black. L'animagus rat siffla, impressionné par la structure impressionnante et intimidante d'Azkaban. Quelques rares petites fenêtres aérant les cellules s'incrustaient dans les murs sombres, solides et épais. On devinait sans mal la raison de la réputation de la plus terrible des prisons magiques. Peter se doutait sans mal de l'état horrible des prisonniers (venus du monde entier), de leur traitement inhumain qui les rendait fous, des gardiens Détraqueurs qui détruisaient tout espoir de revoir le jour. Il ne faisait aucun doute que le suicide était préférable à cette prison.

Mais toute cette réputation et cette présence des Détraqueurs étaient également le principal défaut d'Azkaban. Les Sorciers avaient baissé leur garde, laissant le libre contrôle de la prison à ces effroyables gardiens, avec seulement un Auror posté à temps plein dans un bureau à l'entrée de la prison. Ainsi, les Sorciers n'étaient pas une menace dans ce domaine. Peter avait également noté la faible protection magique qui entourait l'île. Les boucliers étaient faibles et minimes, empêchant seulement l'usage de la magie dans l'ensemble de l'île, avec pour défaut d'autoriser la transformation animagus, à la grande surprise de Peter. Évidemment, quelques magies spécifiques fonctionnaient, comme le don de senseur. Et enfin, la prison en elle-même n'avait pas été rénovée depuis plusieurs siècles. Ainsi, Peter apercevait de nombreux espaces dans le mur qui lui permettrait d'entrer dans sa forme de rat. Il sourit, heureux de profiter du sentiment de toute-puissance des Sorciers en leur magie.

Peter se tourna vers le senseur, qui était visiblement bien mal en point. Il était profondément pitoyable, la sueur qui coulait le long de ses tempes, ses yeux bridés fermés dans l'espoir de se reposer quelques instants, le tremblement de son corps…Peter renifla, dégoûté par ce jeune homme qui avait abandonné toute fierté.

Farfouillant dans son sac-fourre-tout, Peter en ressortit un miroir qu'il tendit à Lha-mo. Il en possédait un autre dans son sac, relié au premier. La magie de l'île n'interdisait pas l'utilisation des miroirs de communication. Lha-mo resterait donc à l'extérieur de la prison, lui indiquant par ce miroir la position des différents prisonniers dans cette immense prison plus ou moins vide, malgré les criminels du monde entier présents. Peter sortit un petit fragment du second miroir qu'il accrocha autour de son cou. Il pourrait alors écouter les indications du tibétain tout en étant dans sa forme animagus.

Lha-mo souffla bruyamment, reprenant difficilement son souffle avant de hocher la tête, se laissant tomber piteusement sur le sol dur et noir. Peter lui jeta un bref coup d'œil, s'assurant que son compagnon de mission soit prêt. Il longea le mur, sa main toucha le mur rugueux, à la recherche d'une faille suffisamment grande pour qu'il puisse entrer. Plusieurs fois, il s'accroupit devant l'une d'entre elles et constata qu'elle débouchait sur un cul-de-sac. Finalement, plusieurs minutes plus tard, il trouva la bonne. Avec un sourire satisfait, il se laissa métamorphoser, se retrouvant rapidement dans la peau de ce petit rat gris auquel il manquait un doigt. Son museau s'habitua à la nouvelle flopée d'odeurs inconnues et il s'ajusta.

Peter couina et posa une patte grise et griffue dans la fente du mur. Il huma à nouveau l'air, son odorat capta la présence de Lha-mo, caché dans la brume, son dos collé contre un rocher. Après un dernier regard vers l'extérieur, le rat s'engouffra dans la faille sombre et humide. Il passa sans mal, la faille étant plus grande que lui. Cependant, des morceaux de boue s'agrippèrent à sa fourrure, le faisant frissonner de froid et d'inconfort. Mais cette humidité n'était rien face aux quelques mois passés dans les égouts de Londres après sa trahison. Et au moins, ici, l'odeur n'était pas nauséabonde.

La faille déboucha dans un long corridor sombre, sale, garni de toiles d'araignée. Pour couronner le tout, le couloir était étroit, assez large pour qu'un homme s'y engouffre sans être gêné. De quoi devenir claustrophobe. Peter leva son museau vers le plafond. Contrairement à l'étroitesse du couloir, le plafond était haut, suffisamment pour que les Détraqueurs puissent voler tranquillement. Le rat regarda de chaque côté du couloir. Par où devait-il passer ? Droite ou gauche ? Les odeurs ne l'aidaient pas vraiment. Soudain, la voix de Lha-mo vint murmurer à son oreille délicate, qui frétilla.

« Allez à gauche. » Peter l'écouta, bénissant le miroir autour de son cou qui éviterait qu'il se perde. « Vous suivrez ce couloir jusqu'à un embranchement et vous prendrez le chemin de droite. Vous finirez par tomber sur le bureau de l'Auror. Pour le moment, il semble dormir. »

Peter renifla et couina, satisfait de l'explication du tibétain. Il retint les informations et se dépêcha, ses pattes grincèrent sur le sol. Il croisa quelques rats et insectes mais il n'y prêta aucune attention. Seuls les Détraqueurs l'inquiétaient réellement. Arrivé à l'intersection, Peter trottina vers la droite, sans un regard pour le couloir de gauche qui dégageait une aura glaciale et terrifiante. Sans aucun doute, un Détraqueur voguait à ses occupations. Et Peter ne voulait pas le rencontrer.

Quelques minutes plus tard, il se trouva devant la porte de l'Auror, seule porte entretenue et propre de la prison. Peter pouvait même sentir de la chaleur venir de dessous cette dite porte. Lha-mo lui assura que l'Auror dormait toujours. Doucement, le rat gratta la porte, s'appuyant sur ses pattes-arrières. Il parvint à sauter et accéda à la poignée et l'ouvrit. Il ne voulait pas se transformer en humain dans les couloirs, les Détraqueurs pouvaient le repérer. Heureusement qu'il avait appris à ouvrir les portes sous sa forme de rat (un apprentissage difficile à cause de sa petite taille).

A l'intérieur de la pièce, cependant, il était en sécurité des Détraqueurs. Il reprit sa forme humaine et ferma rapidement la porte derrière lui. Il cligna des yeux, s'habituant à la soudaine lumière chaude de la salle de garde. En total contradiction avec le reste de la prison, cette pièce était confortable, lumineuse, presque chaleureuse si on oubliait qu'on était à Azkaban. Peter prit connaissance de l'Auror, un homme bourru, d'âge moyen, avachi dans un fauteuil, une couverture sur ses genoux, de la salive coulant le long de son menton. Peter passa une main devant son visage et claqua des doigts. Pas un mouvement. Il haussa un sourcil amusé. L'homme dormait profondément, délaissant sa mission de gardien. Quelle honte, songea Peter. Si son Maître lui donnait une mission, même barbante, il ferait tout le nécessaire pour qu'il l'accomplisse à la perfection.

Il détourna les yeux de l'Auror, les posant sur le reste de l'espace meublé sobrement. Une cheminée allumée avec un feu réconfortant à gauche, un lit à droite, une petite cuisine ouverte de l'autre côté, une porte qui devait donner sur une salle de bain placée à proximité de la cuisine et enfin un bureau rempli de paperasse face à l'Auror. Peter soupira un instant. Il s'approcha de l'Auror et posa doucement ses doigts sur son front, veillant à ne pas le réveiller. Il ne fallait pas qu'il sonne l'alerte, n'est-ce pas ? Doucement il se mit à aspirer la magie de l'endormi. L'homme ouvrit soudainement les yeux, sa bouche s'ouvrit de panique. Mais il était trop tard pour lui. Il était déjà pris dans les mailles du filet de Peter.

L'animagus laissa échapper un rire amusé, s'enivrant de la panique vaine de l'Auror entre ses doigts. Faible, il se débattait pourtant avec acharnement, tentant de repousser la main de Peter qui ne bougea pas. Il rit encore plus lorsque l'Auror commença à pleurer et à grimacer de douleur, sa peau se dépérissant peu à peu, vidé de sa magie. Et Peter sentit une vague magique remplir son noyau. A présent, son corps semblait resplendir d'une jeunesse retrouvée. Ah ! Qu'est-ce qu'il aimait ressentir cette magie virevolter à l'intérieur de lui. Il en était obsessif et ne pourrait jamais se passer de ce sentiment de toute puissance, qui malheureusement ne durait jamais. Il bénissait son don.

Au bout d'un bref moment, l'Auror cessa de se débattre, finalement mort. Nonchalant, Peter laissa tomber ce qu'il restait de l'homme. Il ressemblait à présent à une loque, sa peau collée contre ses os, grisâtre. Il était dégoûtant, indigne de lui. D'un mouvement de baguette, sans un mot, il fit disparaître le cadavre épouvantable de l'homme. Puis il regarda la cheminée et fit un autre mouvement, interdisant l'accès à quiconque. Il ne pouvait certainement pas laisser un éventuel Auror entrer et donner l'alarme, même si c'était une mince probabilité, vu que tout le monde devait être au procès de Dumbledore. Ce n'était pas le moment.

Une fois ces premiers problèmes réglés, il s'activa vers le bureau, fouillant les nombreux documents, délaissant ceux sans intérêt. A vrai dire, les seuls papiers intéressants étaient les fiches des prisonniers qui indiquaient leur identité, leur vie, leur matricule, leur cellule…il y avait également une lettre de plusieurs semaines d'un avocat Muggleborn, Enki Mucha, qui indiquait l'innocence de Sirius Black. Peter fusilla avec haine le nom de son ancien ami qui l'avait tant tourmenté dans sa jeunesse. Il avait pourtant réussi à l'enfermer à Azkaban par un stratagème élaboré sur tant d'années ! Et lui, Peter, avait été reconnu comme un héros ! Mais voilà que Sirius était libre, innocenté, et lui considéré comme un traitre ! Il n'était pas un traitre ! Tout ce qu'il avait accompli était pour son Maître, la seule personne digne de diriger le Monde Magique ! Ce n'était pas lui, le traitre, mais tous les autres !

Et ce traitre de Sirius n'avait pas assez souffert ! Le jour où ils se reverraient, parce que, oui, Peter savait qu'un jour ils se croiseraient, il le tuerait doucement, susurrant à son oreille toute sa joie, son bonheur d'avoir côtoyé le véritable vainqueur. Il rit d'un air maniaque, imaginant déjà la scène avec un bonheur malsain.

Peter secoua sa tête, quittant ses pensées de meurtre. Il posa la lettre sur la table. Il remettrait à plus tard sa haine pour Sirius. Pour le moment, il avait des Death Eater à libérer. A fouiller les tiroirs, il tomba sur les clefs de fer des cellules. Il fit une petite danse triomphale, profitant de sa solitude. Il parcourut ensuite l'ensemble des fiches des prisonniers, mettant de côté les prisonniers inconnus, des autres pays, gardant seulement les Death Eater. Il n'allait certainement pas libérer l'ensemble des prisonniers quand certains d'entre eux étaient instables, impossible à contrôler. Ils pourraient se retourner contre eux. Notamment lorsque Peter reconnu le trafiquant d'esclaves qu'il avait sollicité pour aller en Grèce en cachette. A cause de lui, le trafiquant avait été capturé par les Aurors grecques et envoyé à Azkaban suite à un procès expéditif. Le trafiquant devait certainement haïr Peter pour l'avoir plus ou moins trahi et abandonné. Pas sûr qu'il suive les ordres de son Maître et Peter ne laisserait jamais un insecte aller à l'encontre de son Maître !

La clef à présent bien en sécurité autour de son cou et les informations bien au chaud dans son esprit, Peter ouvrit la porte à nouveau, se transforma et se laissa guider par Lha-mo à travers les couloirs labyrinthique de la prison. S'il avait le numéro des différentes cellules de ses collègues, il ignorait comment y aller tout en évitant les Détraqueurs, en se cachant dans des failles ou en faisant des détours. C'était un vrai jeu de piste dont il aurait bien voulu se passer.

Peter avança rapidement dans les couloirs, refusant de s'attarder dans ce décor abject. Comment pouvait-on vivre dans cette prison ? Cela le dépassait totalement… Il ignora volontairement le fait qu'on ne vivait pas à Azkaban, on y survivait. Peter grogna, mécontent, lorsqu'il se retrouva à patauger dans une flaque d'eau croupie. A présent, en plus d'avoir de la boue collée à sa fourrure, il était alourdi par de l'eau impure. Ah ! Il rêvait d'une douche bien chaude et d'un lit confortable en bonne compagnie !

« Attention ! » Prévint Lha-mo, au détour d'un couloir. « Plusieurs Détraqueurs devant vous ! Il n'y a malheureusement pas de couloirs pour vous cacher. C'est la dernière patrouille avant les cellules ! »

Peter grogna, sa petite tête et ses yeux perçants dans le noir cherchaient une quelconque faille pour s'y terrer le temps que ces monstres passent. Rien. Il glapit, de mauvaise humeur. Même dans sa forme animagus, où les réactions étaient amoindries, il refusait de faire face à un Détraqueur. Il n'avait pourtant pas d'autre choix que de se presser contre le mur et attendre que la tempête glaciale ne passe. Il soupira, se préparant mentalement à affronter ses peurs, sa forme de rat ne pouvait pas complètement le protéger de ses peurs.

Un vent glacial souffla dans le couloir, le courant d'air vint ébouriffer ses poils. Doucement, une fine couche de glace apparut sur les murs, le sol et le plafond et un long cri rauque, presque inaudible mais pourtant assourdissant et angoissant titilla ses pauvres oreilles rondes et sensibles. Il se recroquevilla, sa longue queue vint se positionner sur son museau.

Bientôt, plusieurs formes sombres et volantes, enveloppées de draps noirs, déchirés et flottantes qui cachaient une grosse tête ronde et dangereuse avançaient doucement vers lui. Peter entendit des cris, une peur glaçante fit trembler ses os fragiles. Mais il tint bon, il parvenait à se contrôler facilement, sa forme limitait les effets néfastes. Cela ne l'empêcha pas de couiner lorsque la pensée fugace de ses défunts parents vint le hanter. Il grimaça intérieurement, quand ses parents l'accusèrent d'être un meurtrier. Il détestait sincèrement ses parents et refusait de repenser à eux. Et ces maudits Détraqueurs lui faisaient revivre ses derniers instants avec ces êtres détestables !

Les Détraqueurs hululèrent dans leur langue terrifiante, glaçante, passant devant Peter qui lança un regard sombre vers ces horribles créatures. Aucun d'eux ne le remarqua. Ils ne pouvaient pas voir les animaux. C'était étrange, un mystère jamais élucidé. Pourtant, des chercheurs avaient démontré que les Détraqueurs possédaient également des effets néfastes sur les animaux. Mais, les créatures sombres les ignoraient toujours, s'attaquant toujours aux Sorciers, aux Muggles ainsi qu'aux Créatures Magiques doués d'intelligence comme les Centaures et même les Vampires.

Pour cette simple raison, le rat-Peter fut ignoré, avec un simple « regard » curieux et inquisiteur venant de la part du dernier Détraqueur, qui eut l'audace de se rapprocher un peu plus de lui et de tendre sa main griffue vers lui. Peter couina et siffla, sentant son souffle se couper dans sa poitrine, angoissé d'être découvert par ce petit curieux. Mais le Détraqueur se détourna bien vite, probablement bien plus curieux par la réaction atypique du rat que par le rat en lui-même. Dans un rapide courant d'air, la créature rejoignit ses compagnons qui tournaient dans le couloir suivant avec un long cri glaçant.

Rapidement, l'air se réchauffa, la glace disparut. Si la température de la prison était habituellement froide, la présence suivie du départ des Détraqueurs rendait la température presque chaude et agréable. Peter soupira, soulagé de s'être éloigné de ces maudites bestioles. Il pouvait à présent être en paix. Du moins, jusqu'à la patrouille suivante, si on oubliait le gros risque qu'ils soient attirés par l'évasion prochaine. Son corps reprit une température plutôt normale, malgré sa fourrure détrempée et collante. Il se secoua pour reprendre ses esprits et se dandina sur quelques mètres pour réchauffer ses membres engourdis avant de reprendre sa route d'un pas régulier.

Bientôt, le couloir s'élargit et doucement les premières cellules se dessinèrent devant lui. De grands barreaux noirs, en fer, sertis de sorts anti-magie permettaient à quiconque d'observer l'intérieur des cellules noires, crasseuses, ne laissant aucune intimité. Au-dessus de chaque porte, un numéro y figurait. Peter remarqua également quelques rayons de lumière grise venant de l'extérieur, provenant des petites fenêtres observées plus tôt. D'ici, il pouvait entendre les gémissements douloureux, les sanglots persistants ou encore les rires fous des prisonniers. Personne ne sortait d'ici sain d'esprit (il était sûr à cent pour cent que Sirius était devenu fou).

Le rat avança dans le long couloir. La première cellule qu'il vit était vide, celle d'en face était occupée par un vieil homme étendu sur le sol, marmonnant pour lui-même, probablement oublié par les gardiens. Peter grimaça intérieurement devant l'état plus que déplorable de cet homme. Il avait même du mal à le reconnaître comme un être humain tant la saleté le recouvrait. Il espérait sincèrement que ses collègues ne soient pas dans un tel état, sinon ils seraient inutiles à son Maître.

Mais cette cellule ne l'intéressait guère. Il continua son chemin, rencontrant divers prisonniers plus intrigants les uns que les autres. Les effets des Détraqueurs ravageaient même le plus raisonné des hommes, c'était terrifiant, songea Peter, alors qu'il se stoppa un instant devant le cachot d'une femme à l'âge indéterminé. Elle chantonnait, puis sanglotait, avant de se racler de ce qui lui restait d'ongles sur le sol déjà bien abîmé et ensanglanté. Ses yeux tantôt tristes, tantôt fous lui rappelaient un peu Bellatrix. Enfin, il espérait vraiment que Bellatrix ne soit pas devenue une folle suicidaire comme cette femme (celle-ci se cognait à présent la tête contre les barreaux dans un mi-rire, mi-sanglot).

Dire qu'il n'était qu'au premier niveau des prisonniers les plus dangereux. Dans quel état seraient les prisonniers au niveau quatre, là où tous les Death Eater résidaient ? Le niveau le plus haut, où se trouvaient les Sorciers les plus dangereux et puissants. Peter secoua son museau, évitant de renifler l'air humide, saturé par l'odeur irrespirable provenant des prisonniers et de leurs cellules. Aucun d'eux ne semblait avoir le droit de se laver ni même d'aller aux toilettes. Leurs excréments reposaient donc dans un coin de leur cellule. Une vraie puanteur !

Peter dépassa la cellule de la femme folle et continua son chemin, descendant l'escalier qui menait au niveau supérieur. Au niveau deux, il faillit se faire attraper par un prisonnier. Celui-ci semblait mourir de faim et le voyait apparemment comme son prochain casse-croûte. Sa main décharnée passa à travers les barreaux, le manquant de peu. Peter eut le bon réflexe de sauter de côté, se félicitant de sa réaction rapide. D'un coup d'œil vers cet homme, il remarqua la bave coulant littéralement de sa bouche et il claquait de la langue, montrant des dents noircies et manquantes. Il clamait des « petit, petit, petit, viens voir papa, je vais pas te faire de mal, petit, petit, petit ». Mais vu les nombreux os jonchant le sol, Peter comprit sans mal que plusieurs rats avaient subi un bien funeste destin.

D'un pas rapide, il continua son chemin vers le niveau suivant. Ignorant les cris, les pleurs, les crises de folies, de larmes et de paniques de chaque prisonnier. Certains se disputaient pour quelques pauvres morceaux de pain, d'autres tentaient de s'arrachaient des bouts de leur propres peaux, affamés, d'autres encore étaient juste immobile, les yeux rivés vers le plafond, comptant encore et encore chaque brique du mur. Peter rencontra également deux autres patrouilles de Détraqueurs. L'effet était immédiat : Peter se recroquevillait sur lui-même et écoutait les sanglots et les cris désespérés des prisonniers qui vivaient leur pire peur en boucle.

Et le voilà enfin au niveau quatre, épuisé. S'il était dans sa forme humaine, il suerait à grosses gouttes, son physique grassouillet n'était absolument pas fait pour des activités physiques. Il bénit à nouveau sa forme animagus. Il avait vraiment bien fait de voler la magie de Sirius et James ce jour-là !

Ses yeux parcoururent le couloir. Il constata l'absence de bruit. Tout était plus ou moins silencieux, avec seulement, un rire féminin fou familier qui résonnait, et quelques très légers sanglots, signes du passage précédent de Détraqueurs. Peter regarda derrière lui, s'assurant d'être bien seul. Pour le soulager d'un poids, il entendit Lha-mo murmurer que tous les Détraqueurs avaient terminé leur ronde et qu'il serait tranquille pour un certain temps.

Satisfait par le bon travail du senseur, Peter se métamorphosa dans sa forme humaine. Il s'épousseta dignement, voulant faire bonne impression. Il avait toujours été vu comme un lâche, tout le monde s'étant laissé berné par sa comédie. Maintenant, il était le bras droit de son Maître, on lui devait le respect. En venant en personne libérer les Death Eater, il s'imposait et démontrait sa valeur. Un rictus placarda les lèvres de Peter, alors qu'il prenait les clefs entre ses doigts et jouait gaiement avec.

Le tintement du métal et le bruit de ses pas dans le relatif silence de la pièce alertèrent rapidement les occupants des différentes cellules. Certains restèrent terrés au fond de leur cellule, suspicieux, mais la majorité s'accrochèrent aux barreaux, surpris de voir quelqu'un venir leur rendre visite. Ils ne devaient pas recevoir beaucoup de visites – même leurs « repas » étaient servis par les Détraqueurs. Peter parcourut des yeux les différents visages sales et maigres qui le dévisageaient. Il plissa ses paupières pour mieux voir dans la mi-obscurité. Il reconnut rapidement Rodolphus Lestrange et son jeune frère, Rabastan, les plus proches de l'entrée, côte à côte. Au fond, il vit Bellatrix rire comme une maniaque, elle lui fit un petit signe de la main, démente. Mais Peter n'avait pas peur d'elle. Son air dérangé était bien plus accentué qu'auparavant, comme il s'y attendait, mais elle restait facilement manipulable – il espérait. C'était elle, la Death Eater la plus dangereuse. La seule femme acceptée dans le premier cercle de son Maître et l'une des plus fidèles. Il remarqua également Greyback, qui faisait face à Bellatrix. Il semblait être le plus sain d'esprit, son Loup-Garou avait dû le protéger de la même manière qu'un animagus. A sa droite, il repéra Rockwood et Dolohov, deux anciens Langues-de-Plombs qui avaient trahi leur neutralité pour rejoindre son Maître. Le russe – Dolohov – avait même trahi son propre pays, l'URSS, à l'époque (d'après les rumeurs entendues, le Sorcier russe avait dû se cacher pendant un temps parmi les Langues-de-Plombs anglais, les soviétiques détestant les traitres rejoignant le bloc capitaliste). Peter reconnu également d'autres visages mais leur nom lui échappa. Il avait seulement retenu le nom des Death Eater du premier cercle.

« Mais regardez qui voilà ! Peter Pettigrew en personne ! » Ricana la voix rauque et cassée de Rodolphus, qui le reconnut instantanément. « Que nous vaut ce plaisir ? » Termina-t-il, sarcastique.

« Du tourisme. » Répondit l'animagus, nonchalant, aimant jouer avec les nerfs de son collègue.

« Évidemment, je m'en serais douté. » Renifla celui-ci, agacé par son tact et son manque de respect.

« Tu sembles plutôt sain pour quelqu'un ayant résidé autant d'années ici. » Répliqua Peter, en avançant entre les cellules, son air serein et droit captant facilement l'attention des prisonniers.

« Tu sembles bien plus intelligent que dans le passé ! » Siffla méchamment le prisonnier, agressif, sa main sale et maigre passa entre les barreaux, cherchant à l'agripper, mais Peter s'écarta tranquillement.

Doucement, Peter leva sa main tenant les clefs des cellules, les montrant à la vue de tous. Les prisonniers poussèrent des cris de surprises et ils frappèrent violemment les barres, dans l'espoir d'attraper les précieuses clefs. Mais Peter sourit simplement, avec un air supérieur. Il aimait se sentir au centre de l'attention.

« Ah ! Le traitre se joue de nous ! » S'écria un Death Eater anonyme, sa voix brisée était à peine audible. « File nous les clefs, imbécile de lâche ! »

« Ta gueule, Jonass ! Tu nous casses les oreilles ! Retourne chialer dans ta cellule et laisse les grands parler, le pleurnichard ! »

Intéressant choix de surnom, pensa Peter amusé par le cri de Rabastan.

Et le dénommé « Jonass » se recroquevilla en sanglotant, apeuré par le cri soudain du plus jeune Lestrange. Ses doigts agrippèrent ses cheveux et il les arracha violemment, de la peau partant avec. Il avait définitivement perdu la tête, celui-là.

« C'est le Maître ! » Hurla la voix folle de Bellatrix qui éclata d'un rire tonitruant, ses dents noircies exposées à la vue de tous, au plus grand dégoût de Peter qui grimaça. « C'est le Maître qui vient nous libérer ! Enfin ! Enfin ! Je le savais ! Je le savais ! »

Elle rit à nouveau, ses cheveux noirs sales et remplis de nœuds dandinèrent le long de son visage creux et cireux. Et dire que Peter se souvenait d'une jeune femme magnifique, bien que folle. Bellatrix n'était que l'ombre d'elle-même. Folle à lier, voilà ce qu'elle était.

« C'est vrai ? » Gronda Greyback, son regard jaune le transperça, menaçant, ce qui n'eut que peu d'effets sur lui.

« Pourquoi croyez-vous que je sois venu à Azkaban alors que je suis moi-même recherché ? » Il fit un clin d'œil à Rodolphus. « Du tourisme ? » L'ex-Lord Lestrange cracha vers lui.

Bellatrix repartit dans une crise de folie, semblant heureuse d'être sauvée par son Maître. Les autres prisonniers murmuraient entre eux, excités et impatients. Agacé par tout ce tintamarre, Peter fit tinter les clefs entre elles, attirant l'attention des cellules.

« J'espère pour vous que vous serez efficaces pour la prochaine bataille. » Annonça-t-il, sévère, étonnant les prisonniers qui l'avaient connu. « Je vous sors de là, je vous ferai un topo dehors. Pour le moment, nous avons une petite marge. Êtes-vous avec nous ? »

Des cris de joie retentirent, tous étant heureux de resservir leur Maître et hurlant leur rage vers les traitres. Peter entendit même Bellatrix planifier de tuer ses deux sœurs aînées pour avoir sympathisé avec l'ennemi ! Rapidement, Peter ouvrit les différentes cellules. Les prisonniers, épuisés, tenaient à peine debout. Il allait falloir un petit moment et beaucoup de potions et de thérapie pour les remettre sur pied. Bon, la thérapie serait remise pour après la bataille. Une fois dans leur QG, au Tibet, Peter veillerait à donner un maximum de potions avant la bataille.

« T'es sûr que personne va rappliquer ? Aucun Auror ? » Demanda Dolohov, avec un fort accent russe.

« Aucune chance, j'ai tué le gardien et les autres sont tous au procès de Dumbledore. » Indiqua Peter, nonchalant, commençant à avancer vers les marches.

Son annonce stupéfia les prisonniers. Certains, choqués, manquèrent de tomber, leurs faibles jambes tenaient mal la nouvelle.

« Co…comment ça ? » Rockwood semblait au bord d'une crise existentielle. « Dumbledore ? Qui a un procès ? On parle bien du même Dumbledore ? »

Peter jeta un coup d'œil agacé vers le groupe et ordonna de continuer à avancer d'un mouvement de la main.

« Oui, cela nous sert de distraction ! » Peter siffla, et frappa des mains. « Plus vite ! On doit bouger ! Vous ne voulez certainement pas croiser les Détraqueurs ! »

Comme pour confirmer ses paroles et l'urgence de la situation, le miroir autour de son cou brilla et la voix du tibétain s'éleva dans les airs.

« Monsieur Peter ! Une patrouille de Détraqueurs débute une nouvelle ronde ! Vous avez quelques minutes de libres avant que ça ne soit trop tard ! »

« Qui c'est ce… ? »

« Bouge-toi, connard ! »

« Je veux pas crever ici ! »

« Tu veux un Baiser, toi ? Allez ! Avance ! »

Peter fut ravi de les voir se bousculer pour avancer plus rapidement malgré leur faiblesse apparente. Ils n'hésitèrent pas à se pousser, à grogner et à se griffer. Peter passa devant eux, les guidant. Sans un mot et sans se consulter, les Death Eater lui avaient donné le rôle de chef. Peter ricana, heureux ! Sa supériorité venait maintenant naturellement !

Le groupe courut à travers les différents étages, sous les regards choqués des autres prisonniers. La plupart crièrent et les insultèrent pour les suivre, les plus fous les ignorèrent, trop perdus dans leur monde. Lha-mo indiquait toutes les minutes l'avancée des Détraqueurs. Ils n'étaient plus très loin ! Ils devaient se cacher dans un couloir désaffecté ! Essoufflé, Peter les guida vers le niveau un. Le senseur le poussait à se dépêcher, l'informant de la présence d'un petit couloir au fond. Le groupe courrait rapidement vers ledit couloir.

Peter pouvait à présent le voir ! Il parvint à s'y engouffrer suivit par ses collègues paniqués. Aucun d'eux ne voulait rencontrer un Détraqueur dans leur état ! A quelques pas seulement du couloir principal, la patrouille passa enfin, le froid glacial l'enveloppa et Peter sentit le Death Eater derrière lui trembler. Mais aucune pensée néfaste ne vint le hanter, ils étaient bien trop loin. Peter sourit malgré son état de fatigue avancée et la sueur perlant sur ses tempes et sous ses vêtements. Son corps n'était vraiment pas fait pour les activités physiques.

De couloirs en couloirs, le groupe évolua dans le labyrinthe qu'était Azkaban. L'objectif était le bureau de l'Auror. De là, ils emprunteraient la cheminée pour se rendre au QG. Et enfin, Peter aperçut la porte qui les mènerait à la liberté. Il ouvrit la porte dans un grand coup de pied, invita poliment les prisonniers euphoriques avec un rictus et ferma derrière lui. D'un mouvement de baguette, il déverrouilla la cheminée, impressionnant ses collègues de sa performance de magie sans prononcer un sortilège. Peter ordonna à Lha-mo de rejoindre le QG et d'informer son Maître de la réussite de la mission. Il se tourna ensuite vers les Death Eater, satisfait de la tournure des évènements. Il leur donna l'adresse du QG.

Un à un, les prisonniers quittèrent Azkaban, la prison la plus sécurisé du monde, au nez et à la barbe des autorités anglaises.

Et Peter rit. Il rit de l'ironie de la situation. Son rire dément résonna dans le bureau vide et silencieux. Son rire maniaque rejoignit les sanglots hystériques de cette femme folle, les murmures indistincts de ce vieil homme. Et Peter disparut dans la cheminée, mais son rire hanta ce bureau.

Et l'alarme sonna.

OoO

Hello très chers lecteurs ! Me voilà de retour après deux longs mois (presque trois !). Eh oui, je suis toujours vivante ! Aucune catastrophe et apocalypse zombie constatée ! Je suis moi-même choquée de ma propre flemmardise ! Rassurez-vous, je ne tiens pas à abandonner mon histoire ! Surtout quand je connais déjà la fin (qui se rapproche à grands pas !) ! Mais je dois reconnaître que j'ai très peu avancé pendant ces vacances…disons que j'ai trop profité de rien faire…remerciez d'ailleurs ma bêta qui m'a plus ou moins forcée à écrire !

En ce qui concerne la sortie du chapitre suivant…et bien je le posterais quand je l'aurais terminé ! Je fais ce que je veux d'abord ! Niac niac niac, je vous laisse dans le suspens pendant une durée indéterminée ! Donc savourez bien ce chapitre du point de vue de notre très cher Peter, un homme grandement appréciable et de bonne compagnie ! Le prochain chapitre, on passe à Ron…et au procès tant attendu de Dumby !

A bientôt !