Auteure : Elfelmira
Genre : Mystère, Amitié, Famille
Résumé : Fin de la deuxième année, Ginny a été enlevée dans la Chambre des Secrets. Lockhart, Ron et Harry partent à sa recherche. Or le professeur, afin de s'accaparer toute la gloire, brise les baguettes des deux amis et les emprisonne dans la Chambre. Se retrouvant au centre d'un complot, ils vont devoir apprendre à survivre, seuls ou presque. Ils vont apprendre à voir au-delà des apparences et de la Magie elle-même... L'année du Serpentaire arrive...
Bashing : Dumby, Hermione, les Weasley (on les aime ceux-là) sauf les jumeaux, pour eux je ne pourrais jamais y arriver... Alors je sais, je fais pas mal de bashing sur ces personnes tout simplement parce que je ne suis pas très fan d'eux. Il y a une exception pour Hermione, j'adore ce personnage mais je trouve que le nombre de bashing concernant Hermione sont peu nombreux et que Ron s'en prend toujours plein la gueule. Alors j'inverse, Ron sera un gentil et si ça ne vous plaît pas…bah…pas grave !
Attention : Les événements de la première et deuxième année (sauf la fin) correspondent aux livres ou films. Les passés d'Harry et Ron seront modifiés à ma façon, donc pas de cris. Il est possible qu'il y ait de l'humour sarcastique comme je l'aime. Et enfin, pour les couples, je ne sais pas encore. Mais ce qui est sûr c'est que c'est un slash. On verra. Risque de spoil mais bon, comme tout le monde connaît Harry Potter, on s'en fou un peu…
Couple : BZ/HP, je ne sais pas encore pour Ron, j'hésite pour un RW/DM ou un RW/DG, ça reste à voir. En vrai, maintenant je sais ce que je vais faire mais je vais pas vous le dire héhéhé !
Alors, petite information supplémentaire, je remercie ma Beta, Cuicuit, pour m'avoir corrigée et relue. Pour l'instant pub, je vous invite à aller lire ce qu'elle a écrit sur wattpad, c'est magnifique !
Ni Harry Potter (le livre et le film) ni les personnages ne m'appartiennent, ils sont à JKR. Voilà voilà.
Je tiens à tous vous remercier pour vos reviews et vos votes ! Je ne peux pas répondre forcément, c'est impossible, mais je les lis toutes avec grand bonheur. Merci !
« Parole »
« Fourchelangue »
« Langage des animaux »
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Partie 4 :
Chapitre 33 :
Eclipse
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« Ron ! » Un cri canin, au bord de l'hystérie résonna dans la chambre.
Ledit rouquin cligna plusieurs fois des paupières et leva la tête vers le nouvel arrivant, et haussa un sourcil inquisiteur alors qu'il fermait le livre de comptes et d'héritage des Flamel – offert par l'Ancien Phénix. Ses yeux saphir prirent connaissance de l'état plus que douteux de l'animagus chien. Celui-ci, surexcité, sautillait avec le journal dans ses mains. Il semblait qu'il venait juste de se réveiller, ses cheveux noirs étaient ébouriffés dans tous les sens et il portait un pyjama avec des motifs de petits chiots. Vraiment, Ron avait du mal à croire que Sirius était un adulte ! Azkaban ne lui avait pas été favorable : son état mental dérivait entre celui d'un taré et celui d'un enfant, voire d'adolescent dans ses meilleurs jours. Une drôle de combinaison. Mais le rouquin préférait cette mentalité à celle d'un dépressif, comme cela avait été le cas depuis son évasion. Vivre avec eux, en compagnie de son filleul et être désormais libre, l'avait rajeuni ! Un peu trop, peut-être…
« Un problème ? » Demanda Ron, déposant son livre sur ses genoux à côté de Solange faisant la sieste.
Il était curieux de l'état d'excitation de Sirius. Habituellement, lorsqu'il était dans cet état, Sirius courait voir Harry, qui savait mieux le gérer que lui – mais son petit frère avait décidé de passer la nuit chez Blaise et de le rejoindre au procès, à son plus grand déplaisir. Ses yeux glissèrent vers le journal et son sourcil se haussa plus haut. Qu'avait-il lu d'intéressant ? D'après les dires d'Andrew Smith, l'éditeur-en-chef du Daily Prophet, les journalistes étaient tous mobilisés pour le procès de Dumbledore. Il y avait donc peu de chance que des articles ne concernant pas le procès soient écrits. Peut-être qu'une information spéciale concernant le procès venait d'être découverte ? Oui, Ron était bien curieux.
« C'est Lockhart ! » Sirius sautilla vers lui, un immense sourire aux lèvres, dévoilant une dent noire, seule témoin physique d'Azkaban.
« Lockhart ? » S'étonna Ron, sentant une pointe de haine monter en lui, son poing gauche se ferma tandis qu'il caressa le pelage de son familier endormi pour se calmer.
Il n'avait jamais oublié le regard satisfait de l'homme alors que les pierres les enfermaient. Il n'avait jamais oublié les paroles cruelles de l'homme qui voulait seulement la gloire. Il n'avait jamais oublié les sentiments de désespoir, de terreur qui l'avait envahi dans le silence et la solitude qui avaient suivi l'éboulement. Ou encore la terreur devant le corps inconscient d'Harry. Le deuil qu'il avait ressenti devant la dépouille de sa petite sœur innocente. Tout était de la faute de Lockhart. Tout ! Toutes les douleurs et peurs venaient de lui. Et à leur retour, Ron était tombé sur son livre relatant sa gloire présumée contre le Basilic. Le rouquin ne voulait qu'une chose – enfin deux – le détruire, sa réputation adorée et lui. Jusqu'à présent, Harry et lui n'étaient pas partis à sa suite, ils étaient bien trop occupés. Mais ils comptaient le tuer à petit feu…sans mauvais jeu de mot (évidemment, Ron ressentait un sentiment paradoxal : il pourrait presque remercier l'écrivain charlatan de les avoir enfermés dans la Chambre, grâce à lui, ils connaissaient à présent la liberté).
Ron ferma les yeux un instant, reprenant son calme. Son don enflammé l'obligeait toujours à être maître de ses émotions. Sans surprise, la mention du nom de cet homme résultait à une augmentation de la température de la chambre. Mais Sirius ne semblait pas du tout concerné, à présent totalement habitué par les différents changements de température de cette maison. Le Mage finit par réguler la chaleur et plongea ses yeux dans ceux du plus âgé.
« Qu'est qu'il a, Lockhart ? » Demanda enfin Ron, de la colère dans sa voix. « Il vient de sortir un nouveau livre incroyable, avec de nombreux et spectaculaires succès ? La gent féminine soupire à chacun de ses sourires ? » Continua-t-il, moqueur.
Sirius balança sa tête vers l'arrière, accompagné par un rire qui ressemblait à un aboiement. Ron haussa un sourcil, observant l'animagus se tortiller d'amusement, le journal désormais complètement froissé entre ses doigts. Le rouquin patienta gentiment, attendant que la crise de Sirius finisse. Qu'avait-il dit pour l'envoyé dans un rire hystérique ? Finalement, Sirius reprit son sérieux – aussi sérieux qu'il pouvait être – avant d'expliquer le problème en une seule petite phrase.
« Il est mort, hier. »
« Hé ? » Fut la seule réponse stupide de Ron.
Ses paupières clignèrent plusieurs fois, et il se demanda s'il avait bien entendu ou si c'était une blague. Mais devant le grand sourire de Sirius, Ron comprit qu'il venait de dire la vérité. Et la vérité était une bien mauvaise blague. Comment ça, Lockhart était mort ? Ah non ! Il refusait ! Il devait être celui qui devait le tuer, après avoir déballé la vérité sur ses bouquins et ses prétendus exploits ! La déception s'empara de lui, l'enveloppant dans un cocon inconfortable. Pourquoi devait-il être mort maintenant ? Pourquoi devait-il mourir le jour du procès de Dumbledore ? Ron poussa un profond soupir agacé et plongea son visage dans ses mains. Il était déçu, seulement déçu. Il n'était pas en colère. En réalité, il était plus surpris de se sentir soulagé. Soulagé de ne pas lui faire face – il mentirait s'il ne faisait plus de cauchemars où il voyait son visage tordu par le désir de gloire – et soulagé que l'homme ne puisse plus jamais faire de mal à personne.
« Comment est-il mort ? » Finit par demander Ron, relevant la tête, regardant Sirius.
« De la meilleure des manières ! » S'écria le plus âgé, en caquetant. « Tu ne devineras jamais comment ! Un exploit ! »
Il repartit de nouveau dans un rire gras. Ron fronça des sourcils, étonné. Cela attisa la curiosité du jeune Mage.
« Une seconde ! Je reprends mon calme ! » Hoqueta Sirius entre deux rires. « Alors… » Il souffla un gros coup, plus ou moins sérieux. « Hier, sous les ordres de Lady Bones, les Aurors sont venus chez lui pour récupérer son témoignage pour le procès de Dumby. D'après la journaliste, la folle furieuse, tu sais, Skeeter, les deux seraient amis de longues dates et il pourrait détenir des informations importantes pour le procès. » Sirius se perdit dans son explication, finissant dans un rire.
« Sirius, calme-toi, ralentis. » Habitué, Ron le coupa dans son euphorie, pour qu'il se recadre dans le vif du sujet.
« Enfin bref, les Aurors sont arrivés pour retrouver Lockhart mort. Après une brève enquête, ils ont retrouvé le coupable ! »
« Il a été assassiné ? » S'étonna Ron, ne sachant pas s'il devait applaudir ou non ledit coupable.
« Mieux ! » Sirius continua, surexcité, déchirant une page du journal. « Ils ont fouillé sa maison pour retrouver, au premier étage, une peau de banane et une fenêtre ouverte. En résumé, ce type a glissé sur la peau de banane, est tombé par la fenêtre pour glisser dans le petit lac qui se trouvait juste en-dessous de sa fenêtre et comme il porte toujours des vêtements bien trop lourd, il ne pouvait pas nager et s'est noyé ! » Il rit. « Le coupable est une putain de peau de banane ! »
« … »
Ron cligna une fois des yeux, puis une seconde fois avant de rejoindre Sirius dans son rire. Sa mort était parfaite ! Absolument ridicule ! Si ridicule que plus personne ne pourrait prendre Lockhart au sérieux. Le karma semblait l'avoir rattrapé. Et cela allait parfaitement à Ron. Pendant les minutes suivantes, le duo caqueta et rit aux larmes, repartant dans un fou rire à chaque fois qu'ils s'entreregardèrent. Le rouquin ne pouvait pas garder son calme. Oh ! Qu'est-ce qu'il aurait aimé voir le visage d'Harry ! Ou encore de Dumbledore.
Un rictus s'afficha sur les lèvres de Ron. Oh, il verrait bien vite le visage désespéré de Dumbledore.
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La grande salle du procès était remplie et débordante d'énergie. Les Sorciers discutaient, inquiets de l'avenir, lançant des coups d'œil à intervalles réguliers vers les vainqueurs de la bataille des Gobelins, à savoir les traditionalistes. Ils ne savaient pas comment réagir et avaient peur du changement. Sans surprise, certains étaient outragés, prenant le parti de Dumbledore, criant que toute la faute de la crise reposait sur les Sorciers « noirs » et sur ces immondes créatures qu'étaient les Gobelins. Évidemment, les traditionalistes restèrent impassibles, mais Ron savait que certains étaient en colère, comme le témoignaient les poings serrés des Greengrass (qui avaient finalement accepté de venir assister au procès, se montrant au public pour la première fois depuis des années).
Plusieurs Sorciers se montraient réservés, silencieux mais anxieux des conséquences de la bataille. Le pays était actuellement faible sans son principal défenseur et sans son économie. La présence de Gobelins, mais également de différentes Créatures Magiques (Ron avait aperçu quelques Centaures, des membres du Petits Peuples, des Nymphes et même des Vampires, tous curieux du résultat du procès qui marquait un tournant dans la politique du monde magique), n'arrangeait rien à l'atmosphère tendue et anxiogène.
Ron, assis à sa place de Lord, observa la dynamique de la salle du Magenmagot se constituer pour ressembler à une salle de procès. Au centre et à la vue de tous, une cour avait été organisé en urgence par Thomas et Lady Bones. De part et d'autre de la cour se trouvaient le banc des accusés, la barre des témoins et le siège de l'avocat de défense, pour le moment vide. En demi-cercle, face aux accusés, se trouvait le siège du Ministre de la magie (Fudge tremblait sur son siège, suant à grosses gouttes, tandis qu'Ombrage se faisait toute petite pour ne pas attirer l'attention des Créatures qui la haïssaient). Au-dessus d'eux, surplombant la salle, Amélia Bones, la juge, attendait patiemment le début de la séance, pas le moins du monde gênée par la situation. Ron l'admirait vraiment pour son impartialité sans failles.
A ses côtés, Thomas lisait les documents exposés devant lui. Il avait décidé qu'il jouerait le rôle du procureur, représentant du peuple magique anglais. Sérieux, il ne montrait aucune nervosité alors qu'il faisait du droit pour la première fois de sa vie. Ron soupira…ce gars restait un génie quoiqu'on en dise. En arc de cercle, autour de la cour, siégeaient les Lords et Ladies qui feraient office de jury (dans le jury, des bancs spéciaux avaient été organisés pour les chefs de clans représentant les Créatures Magiques. Ragnarök était par ailleurs en pleine conversation avec un centaure, probablement le chef de la tribu de la Forêt Interdite). D'un côté, les traditionalistes avaient la tête haute, fièrement dressés. Il ne faisait aucun doute qu'ils étaient les vainqueurs.
Un peu au centre, Ron vit Harry et fut heureux de constater que celui-ci ne souffrait d'aucun coup-bas venant de Blaise. Celui-ci arborait toujours son sourire innocent, ses mains tenant sa canne et ses yeux aveugles volaient sur les occupants de la salle avant de tomber dans les siens. Les deux firent un sourire complice rapide avant qu'Harry détourne le regard pour se concentrer sur son parrain, assis à côté de lui. Le Lord enfantin ricanait. Ron assuma qu'il devait, une fois de plus, raconter la mort intéressante et satisfaisante de Lockhart.
Ses yeux saphir glissèrent vers les rangs des Sorciers « blancs », là où il était tranquillement installé. Ceux-ci avaient tous l'air morose et murmuraient doucement entre eux, inquiets (certains lui jetaient des regards mauvais, lui reprochant sa 'trahison' pour avoir rejoint le camp 'ennemi'). Plusieurs Lords et Ladies manquaient par ailleurs à l'appel, comme Augusta Longbottom – qui servait plus ou moins d'otage pour récupérer un Neville en fuite – ou Rufus Scrimgeour, actuellement enfermés dans les cachots de Gringotts. En effet, les quelques absents étaient ceux ayant participés à la bataille. Mais Ron savait qu'ils étaient bien traités et ils avaient même le droit, par un sort gobelin, de suivre le procès en direct.
Dos à la cour, le public, composé de Sorciers et de Créatures Magiques, se bousculait pour s'asseoir au premier rang. Enfin, au deuxième rang. Le premier rang était réservé pour les journalistes. Dumbledore étant une figure internationale, Ron ne fut pas surpris d'apercevoir des journalistes de pays étrangers. Le rouquin remarqua également la présence de Draco, accompagné de son groupe d'amis – dont Blaise, Ron grimaça – dans le public. N'étant qu'héritiers, les Slytherins ne pouvaient pas être avec leurs parents. Les yeux orage de Draco rencontrèrent les siens et, inconsciemment, Ron sourit. Dans un coin de sa tête, il se rappela qu'il devait inviter Draco à un rendez-vous. Après un regard complice, ses yeux s'attardèrent quelques secondes sur le visage impassible de Daphné. Mais avant qu'il ne puisse rêver, il entendit quelqu'un s'asseoir dans le siège à côté de lui.
Andrew Smith grimaça et passa une main fatiguée sur ses yeux cernés. Ron haussa seulement un sourcil dans sa direction. Le journaliste-en-chef tremblait, nerveux et ses yeux raclaient la foule, et Ron fut surpris d'y déceler de la crainte. Qu'avait-il fait ? Certes, Ron n'appréciait pas ce profiteur mais celui-ci semblait cacher quelque chose.
« Lord Smith, bonjour. » Salua-t-il, sereinement – s'amusant du petit sursaut du journaliste.
« Ah ! Lord Gryffindor ! Quelle surprise de vous voir dans nos rangs ! » S'étonna Smith avec un sourire qui se voulait charmeur, mais il cachait mal sa nervosité.
« Pourquoi donc ? » Il haussa un sourcil inquisiteur.
« Vous savez… » Smith resta vague et fit un signe de la main, désignant les Sorciers « blancs » qui le regardaient de travers. « On vous a aperçu du côté des Sorciers « noirs » et des Gobelins…vous devriez plutôt être avec eux, non ? »
Smith s'enhardit et prit un ton plus enthousiaste, le ton que l'on pouvait s'attendre d'un journaliste en quête de réponses. Ron plissa des yeux lorsqu'il le vit tâtonner sa poche de sa main, poche qui avait une vague forme d'un petit calepin. Oh. Ainsi, l'homme cherchait à gratter quelques informations ? Il sourit légèrement. Il se ferait une joie de jouer avec les informations pour en récolter. Salazar serait si fier de lui s'il apprenait qu'il utilisait ses petits côtés Slytherin !
« Et pourquoi pas ? Mon siège se trouve de ce côté, rien ne m'empêche de m'asseoir ici. La Charte n'interdit pas de choisir une place au sein du parti adverse, si ? »
« Euh, non, en effet, si ma mémoire est bonne. »
Il y avait de forte chance que Smith n'ait jamais lu la Charte – ou loi – du Magenmagot. Peu de personnes l'avaient lu et Ron ne l'aurait jamais lu également si Godric ne l'avait pas obligé. On ne savait jamais quand on pouvait exploiter les failles du système.
« Si je puis me permettre, pourquoi vous rangez du côté des traditionalistes et non de Dumbledore ? » Continua Smith qui semblait se retenir de prendre des notes. « Non que je ne suive Dumbledore, bien sûr, cet homme est fou et vieux. »
Andrew Smith changeait ses convictions à une vitesse, s'étonna Ron. Le Daily Prophet était connu pour soutenir Dumbledore sans faille. Pourtant, depuis sa défaite et son emprisonnement, Smith s'était fait petit, ordonnant des articles moins polémiques, si l'on oubliait l'article extrêmement satisfaisant de ce matin. Ron avait la vague impression que l'homme tentait de retourner sa veste pour bien se faire voir du nouveau parti au pouvoir (d'où la présence de la bien aimée Skeeter dans le public). Sans aucun doute, en le soutenant publiquement, il ferait bien plus de profits. En remarquant ses yeux plissés, Andrew se dépêcha d'enchaîner.
« Ce que je veux dire, c'est que tout le monde sait que les Gryffindors sont des Sorciers « blancs » détestant les Sorciers « noirs ». Vous savez, avec la haine ancestrale entourant Salazar Slytherin et Godric Gryffindor ? »
Ron se retint d'éclater de rire, cela ruinerait son image sérieuse. Mais voir l'interprétation faussée par l'histoire du journaliste – et des Sorciers en général – était risible. Les préjudices étaient vraiment inscrits dans la culture sorcière anglaise. Oh, qu'est-ce qu'il allait aimer les révélations futures.
« Mais qui a dit que j'étais un Sorcier « blanc » ? » Ricana Ron, s'amusant de l'air choqué de Smith.
« Mais Dumbledore a dit que… » Bredouilla-t-il, tant bien que mal, de la sueur coulant sur son front.
« Pour quelqu'un qui prend Dumbledore pour un fou, vous êtes prêt à louer toutes ses paroles. »
Et Ron se détourna du journaliste, plongeant ses yeux sur les traditionalistes. Il entendit vaguement Smith bredouiller à nouveau, se cherchant des excuses mais il ignora le lécheur de bottes. Son regard tomba sur Bianca Zabini. La magnifique Lady italienne lui adressa un très fin sourire avant de sortir sa baguette. Ses lèvres bougèrent – pour lancer un sort – et sa baguette se mit en mouvement. La seconde suivante, une lettre se retrouva entre les doigts du rouquin. Ron cligna des yeux avant de lire le message qui disait : « Après la séance, nous devons nous parler, il s'agit des Weasley ». Ron leva les yeux vers la Lady et hocha la tête, curieux et impatient. L'Italienne, en charge de l'enquête et du sauvetage des jumeaux, devait probablement avoir un indice. Ce qui fit presque frémir d'impatience le jeune homme. Bianca, satisfaite de la réponse, se tourna pour bavarder doucement avec sa voisine, Célia Parkinson.
Doucement, la salle se calma, les Sorciers – public comme jury – étaient à présent tous installés. Seules les conversations basses continuaient à parcourir les Sorciers inquiets, anxieux, curieux et impatients. Ron s'adossa confortablement contre le dos de sa chaise. La séance serait longue et remplie de révélations. Après tout, Harry et lui – avec le conseil de leurs amis – se serviraient de l'annonce de leur véritable identité pour éviter que Dumbledore se serve de leur nom pour s'en sortir.
Amélia frappa soudainement son bureau de son marteau de bois, demandant le silence complet. Sagement, les derniers murmures se turent et les regards se posèrent sur la juge avec insistance, impatience ou encore avec appréhension.
« La séance va commencer, j'espère que vous serez restés calme et respectueux. » Annonça solennellement la Lady.
Ron haussa un sourcil, amusé. Il y avait très peu de chance que la séance se termine dans le calme et le respect. Les chances que les Sorciers et Créatures hurlent haineusement contre le vieil homme étaient immenses. Et Ron se feraient un plaisir de lui envoyer des tomates pourries (il avait demandé à Curly de lui en acheter !).
« Bien. » Continua la juge en approuvant le silence de la salle. « Aurors, faites entrer l'accusé. »
Amélia fit un mouvement de sa baguette, qui fit des étincelles. Rapidement, deux Aurors poussèrent une porte dérobée sur le côté que Ron n'avait pas aperçue avant. Un vieil homme enchainé entra, la tête haute, digne. Ron prit connaissance de l'état du directeur. Ses vêtements étaient propres et simples, pour une fois. Le vieil homme était présentable pour le procès. La couleur beige n'attirait pas les regards. C'était presque étrange de voir Dumbledore sans ses robes excentriques, tellement que Ron cligna des paupières pour être sûr qu'il était bien face à l'exact homme. Le directeur s'avança d'un pas gracieux, malgré les chaines, et s'assit de lui-même sur sa chaise désignée, les deux Aurors l'encadrèrent.
Ron fut surpris de le voir si sérieux, digne et fier alors que ses conditions étaient loin d'être favorables. Mais quand il vit le fin sourire paternel que le directeur offrait, il comprit que l'homme comptait s'en sortir par tous les moyens. Et Dumbledore voulait rester digne quoiqu'il arrive, même s'il était jugé coupable. C'était son mode de pensée, comprit Ron. Et autant Ron haïssait le vieil homme, il ne pouvait pas s'empêcher de le respecter à cet instant. Dumbledore devait savoir qu'il avait peu de chance de s'en sortir (il avait perdu la bataille, et les vainqueurs créent toujours l'histoire) mais il s'en fichait, préférant garder un masque rassurant. Et Ron connaissait peu de personnes qui resteraient aussi calmes pendant une parodie de procès. Parce que ce procès était en effet une parodie, faite seulement pour exposer les crimes de Dumbledore et d'assurer la prise de pouvoir des traditionalistes et des Gobelins.
« Mr Dumbledore, j'espère que vous vous soumettrez aux règles du procès et de ne répondre aux questions seulement si on vous demande directement. » Dumbledore hocha la tête avec élégance et Amélia continua. « Bien. Vous avez bien choisi votre avocat, c'est exact ? » Nouveau hochement de tête. « Bien. Aurors, veuillez aller chercher l'avocat de défense, s'il vous plait. »
Rapidement, ledit avocat entra dans la pièce et alla s'asseoir à la table à côté de Dumbledore. Ron sourit malicieusement quand il reconnut l'avocat. Enki Mucha sortait doucement ses documents, présentant un visage aimable au public. Oh ! Quelle ironie ! Ron amena sa main cacher le bas de son visage. Dumbledore pensait toujours que Mucha était de son côté. Ou alors, il avait trouvé que Mucha avait fait un excellent travail en défendant Sirius. Le Mage regarda les traditionalistes, puis Thomas et enfin son frère et Sirius. Tous avaient une expression satisfaite, surprise et amusée en voyant qui était l'avocat en question.
« Lord Thomas Gaunt, ici présent, sera le procureur. » Présenta Amélia, toujours sur un ton neutre. « Le jury est composé des Lords et Ladies du Magenmagot. Mais pour des raisons d'équité, les chefs de clans des Créatures Magiques feront également partie du jury. » Certains Sorciers grimacèrent et lancèrent des regards haineux vers les Créatures mais ils ne dirent rien. « Sont exclus du jury tous les Lords et Ladies capturés par les Gobelins pendant la bataille pour éviter tout conflit d'intérêt. Suis-je claire ? »
L'ensemble de la salle hochèrent la tête et même Dumbledore n'avait rien à dire – son regard, néanmoins, fusilla Ragnarök, Gaunt et Snape du regard, ce qui était compréhensif.
« Les témoins seront appelés à la barre à tour de rôle, dans le calme. » Reprit Amélia, en plaçant une feuille à côté d'elle, sûrement le liste des témoins. « Mr Dumbledore aura le dernier mot. Suis-je claire ? » Voyant qu'aucune protestation ne rompait le silence, elle poursuivit. « Tout membre du jury est autorisé à poser des questions, toujours dans le calme et à tour de rôle. Les membres du public sont exclus de poser des questions. Suis-je claire ? »
A nouveau, personne ne répondit. Satisfaite, Amélia termina de réciter les règles du procès à suivre. C'était compréhensible : le procès risquait d'être difficile, elle devait donc s'assurer du calme le mieux possible.
« Lord Gaunt, je vous en prie, c'est à vous. » Amélia se tourna vers son collègue avec un signe de la tête.
« Merci, Lady Bones. » Thomas se leva afin d'être visible et se lança un sort pour être entendu, les documents en main. « Avant de commencer, je vais reconstituer les accusations. Je vais donc résumer. Albus Perceval Wulfric Brian Dumbledore, vous êtes accusé des faits suivants : corruption et détournement de fonds autant de Gringotts que du Ministère et d'Hogwarts vol d'artéfacts ancestraux appartenant à des familles nobles depuis des générations comme les Potter ou les Black manipulation de procès dont celui de Lord Sirius Black et Lord Severus Prince mensonges à des fins personnels dont la maîtrise du programme scolaire en éliminant des matières au fur et à mesure – pour manipuler les enfants – ou encore mensonges touchant la guerre contre Voldemort kidnapping d'enfants sorciers et séquestrations tentative d'assassinat et assassinat de familles de Sorciers, de Muggles ou de Créatures Magiques, enfants comme adultes, qui sont contre vos idées, notamment les Sorciers et Créatures dits « maléfiques », comme la famille Hulivan, qui je le rappelle, comportait un enfant de cinq ans…» Thomas fit une pause dans le silence choqué et outragé avant de reprendre. « Ce sont là vos crimes majeurs, je ne peux tous les citer sans y passer des heures. Mr Dumbledore, niez-vous ces crimes ? »
« Je les nie, bien évidemment. » Indiqua Dumbledore, avec neutralité, la tête toujours haute. « Mais j'imagine que nier ces accusations ne va rien arranger à ma cause. » Dumbledore avait parfaitement conscience de sa situation et que ce procès n'était qu'un simulacre.
L'ensemble des Sorciers comme des Créatures était silencieux, choqué, incapable de dire un mot – certains murmuraient entre eux. Ron observa avec intérêt les différentes réactions du public comme du jury. Ses yeux voyagèrent d'un bout à l'autre de la salle, essayant de ne pas rater une miette. Les Sorciers « blancs » et « gris » étaient probablement les plus figés. Ils ne savaient pas quoi dire, leurs yeux étaient écarquillés et la bouche béante, notamment ceux qui soutenaient encore le vieux Sorcier malgré sa « fuite » pendant la bataille de Gringotts. Certains semblaient retenir leurs cris de rage contre les Sorciers « noirs », pensant que tout était mensonges et infamies. D'autres Sorciers « blancs » plissèrent des yeux, calculateurs. Ron eut un petit rictus devant ces Sorciers : il y avait encore de l'espoir pour eux durant le Jugement.
Ses pupilles bleus glissèrent vers les rangs des traditionalistes. La majorité avait des rictus satisfaits, d'autres avaient les yeux brillants de haine et de rage (les Greengrass semblaient vraiment vouloir tuer Dumbledore avec leurs yeux). Du côté des Créatures Magiques, celles-ci étaient bien plus réservées, le visage impassible, seuls leurs yeux trahissaient leurs sentiments de colère.
Cependant, dans le rang du public, les réactions étaient mitigées. Si les spectateurs étaient silencieux, leurs yeux ronds naviguaient entre Thomas et Dumbledore, ne sachant qui croire. Et Ron aperçut la plume de Skeeter prendre des notes avec avidité tandis que Smith, gribouillait méchamment son propre carnet. Ron haussa un sourcil. Apparemment, les journalistes semblaient trouver un côté amusant à toute cette histoire. Il n'aimait vraiment pas ces journalistes qui tournaient leur veste dès qu'ils se sentaient menacés.
« Merci Mr Dumbledore. » Amélia reprit la parole, et Ron vit le discret froncement de dégoût sur les traits de Thomas, sûrement peu ravi que Dumbledore nie ses crimes. « Mr Mucha, voulez-vous ajouter quelque chose ? »
Le voyant se tourna vers Dumbledore, lui demandant son avis mais celui-ci hocha négativement la tête, sachant que cela ne servait à rien pour le moment. Il valait mieux se défendre après. C'était une erreur. Ron allait se faire une joie de réduire à néant ses efforts de défense. Le regard du rouquin se tourna vers le procureur du jour. Gaunt comme Ron esquivèrent un rictus amusé et entendu. Du coin de l'œil, il aperçut Harry faire un geste vague de la main dans la direction de Thomas. Tous les deux venaient de donner leur autorisation pour la suite de leur plan. Place à la première partie de la grande révélation du jour !
« Attendez ! » S'exclama soudainement Thomas, levant une main pour interrompre Amélia, l'autre agrippait un intéressant document, offert par les soins des deux frères magiques. « Il reste une dernière accusation qui est restée cachée entre deux papiers, vous connaissez les joies de l'administration… » Sa dernière phrase provoqua quelques rires, détendant légèrement l'atmosphère. « Mr Dumbledore, vous êtes également accusé de tentative d'assassinat contre Harry James Potter et Ronald Bilius Weasley, ainsi que d'avoir indirectement causé la mort de Ginevra Molly Weasley. »
Silence. Hormis peut-être Ron qui soupira, agacé d'entendre son nom complet qu'il haïssait. Cela mis à part, Ron observa avec un intérêt féroce les réactions de la salle. Si les Créatures magiques ne s'intéressaient pas tellement aux deux enfants supposément morts et à l'enfant morte, ce n'était pas le cas des Sorciers. Pour eux, les deux Weasley étaient des enfants d'une famille hypothétiquement heureuse et soudée, bien que considérée comme « traitres à leur sang ». Pour eux, Harry Potter avait été leur héros pendant presque douze ans avant que la « vérité » n'éclate et que Longbottom débute sa carrière d'Elu. Pour eux, les enfants s'étaient sacrifiés glorieusement pour sauver Lockhart afin de lui laisser le temps de tuer le Basilic. Ils avaient appris, pendant ces quatre dernières années, à accepter l'explication de Dumbledore et l'écrivain charlatan sans émettre de doutes. Alors, être confrontés à la réalité faisait toujours mal.
Après le silence pesant virent les cris outragés, certains soutenant Dumbledore en criant au coup monté et au mensonge (sérieusement ?) et d'autres menaçant le vieil homme, exigeant des réponses. Le directeur resta cependant impassible et droit, ignorant chaque accusation, les yeux rivés vers Thomas. Mais Ron avait pris l'habitude d'étudier son plus grand ennemi. C'était donc sans mal qu'il parvint à voir le visage froncé et pâle, presque apeuré, de l'homme. Celui-ci devait se rendre compte que sa chute n'allait pas s'arrêter de sitôt.
« C'est impossible ? Les deux sont morts ! » Entendit-il à sa droite.
« Mais Lord Gaunt a précisé « tentative » ! Ce qui sous-entendrait qu'ils soient vivants ! » S'écria un autre.
« S'ils étaient vivants, ils seraient déjà réapparus depuis. » Grogna une femme pro-Dumbledore.
« Vous croyez vraiment, my Lady, que deux enfants de douze ans, ayant failli être tués par leur professeur, iraient se promener sous ses yeux ? » Ronronna la voix de Narcissa Malfoy, au plus grand amusement de Ron.
« Où sont-ils maintenant ? Il faut que je les interroge ! » Marmonna Smith, surexcité.
« Qui sait ? Ils sont peut-être plus proches qu'il n'y paraît ? » Répondit Ron dans un rictus sauvage.
Mais le journaliste ne lui lança qu'un regard de biais, probablement peu intéressé par sa « théorie ». Quel amusement ! Malgré l'implication plus que sous-entendue qu'ils étaient en vie, personne ne les reconnut (hormis les traditionalistes qui s'amusaient surtout à discréditer Dumbledore en brouillant les pistes : ils savaient parfaitement où se trouvaient les deux garçons). Les Sorciers étaient donc particulièrement aveugles, conclut Ron. Puis il regarda son frère et son parrain. Les deux discutaient tout bas, Sirius semblait décrire les visages et réactions des Sorciers et Harry profitait probablement des auras agitées pour compléter le tout. Ron sourit à nouveau. De tous, seul Sirius avait reconnu son filleul, grâce à son lien parrain-filleul. Le rouquin tourna son attention vers Severus Snape, désormais pleinement Lord Prince. Le potioniste avait été proche de la vérité. D'après Draco, le professeur avait eu quelques doutes sur leur identité, reconnaissant les yeux émeraudes uniques de Harry. Apparemment, malgré leur changement durant le Rituel, ils ressemblaient toujours beaucoup aux yeux de sa mère. Intéressant.
« Silence dans la salle ! » Hurla Amélia, avec un sonorus. « Nous reviendrons sur ses accusations en détail plus loin ! Calmez-vous ! »
De nouveau, le silence se réinstalla et les Sorciers retrouvèrent leur place.
« Merci. En ce qui concerne Harry Potter et Ronald Weasley, nous nous en occuperons après le procès. S'il n'y a rien à ajouter, passons aux témoins. Les témoins vont être appelé un par un. Je tiens à votre coopération. » Amélia prit sa liste dans ses mains, passant les différents noms en revu. « Le premier témoin que j'appelle est le directeur Ragnarök. »
Le Gobelin se leva avec un rictus prédateur, dévoilant ses crocs. Beaucoup de Sorciers frissonnèrent mais Ron ricana légèrement, savourant la peur et la méfiance qu'inspirait la race gobeline. Le Gobelin descendit doucement, ses pas lourds frappèrent le sol et résonnèrent dans le silence. Il alla se tenir derrière la barre. Trop petit pour être vu, Amélia indiqua un Auror de mettre un marchepied. Quelques Sorciers ricanèrent, prêts à l'humilier, mais Ragnarök était loin d'être désemparé. Il resta noble et dangereux. Même sans la « vision » de son frère, Ron pouvait ressentir l'aura dominatrice du Gobelin. Dite aura qui voltigeait autour du Gobelin, forçant le silence.
Mais dans le silence retrouvé, une voix criarde et outragée résonna. Tous les regards se tournèrent vers une femme rose-bonbon, au visage tordu par la haine, son index, tremblant de rage, pointé sur le Gobelin impassible.
« Vous ne pouvez pas demander à un Gobelin de témoigner contre un Sorcier ! Cela va à l'encontre de toutes nos lois ! Vous n'avez pas le droit ! Surtout si ce Sorcier est un Sorcier « blanc » ! Les Gobelins sont des Créatures noires et sauvages incapables de distinguer le côté « blanc » ! »
Des cris montèrent dans la salle – notamment chez les Sorciers « blancs ». Les Gobelins et autres Créatures lançaient des regards meurtriers à la femme mais ne dirent rien pour le moment, préférant voir s'ils allaient être défendus par les Sorciers qui avaient demandé une alliance avec eux. Autant dit, c'était un test. Et la réponse obtenue irait au-delà de leur espérance, Ron allait s'en assurer. Amélia frappa à plusieurs reprise son bureau, y ajoutant de la magie pour se faire entendre. Si le silence revint plus ou moins, la voix terrible de la femme continuait, ignorant les gestes désespérés de Fudge.
« Notre gouvernement, notre loi, interdit la présence de ces êtres ici ! Notamment pour témoigner ! »
Ron n'en pouvait plus. Il éclata de rire, attirant l'attention de la salle. Même les traditionalistes furent surpris par son éclat soudain, habitués par son comportement plutôt sérieux, presque sadique. Il aperçut son frère lever un sourcil intrigué. Oui, c'était trop, beaucoup trop. Il détestait cette prédatrice sexuelle habillée en Barbie mais elle était si stupide que cela en devenait drôle. Ron se calma et il posa son menton sur ses doigts, s'amusant à croiser ses jambes comme un bon méchant calculateur qui se respecte, offrant un rictus amusé à la femme.
« Allons, Mme Ombrage…je pense que vous avez oublié un détail. » Indiqua le Mage le ton moqueur et faussement poli, comme s'il raisonnait avec un enfant.
« Comment osez-vous… »
« Nous venons de faire un coup d'état. » Coupa Ron, ses yeux saphir, brillants, fixés dans ceux de la femme, la faisant frissonner. « Votre gouvernement et vos lois nous appartiennent maintenant. Si on décide d'accueillir les Gobelins comme témoins, c'est notre droit. Nous sommes dans une dictature, très chère, vous n'avez pas le droit de protester. »
Un silence choqué et contemplatif accompagna sa petite tirade et Ron ne bougea pas, laissant son regard sur la femme désormais tremblante. Son état ne s'arrangea pas quand il laissa une légère flamme lécher gentiment ses doigts, alors qu'il s'amusa à rouler cette flamme entre ses mains. Elle se rassit violemment, se faisant toute petite dans son siège, marmonnant quelques mots.
Ron se rassit confortablement contre le dossier de son siège, appréciant l'amusement des traditionalistes et des Gobelins (et des Créatures), Ragnarök hochant la tête en ricanant. Sirius leva les pouces en l'air, surexcité, ravi de sa prise de parole et Harry, plus discrètement soupira, amusé, mais approuva. Les Sorciers « blancs », bien qu'haineux se mordirent les lèvres, préférant éviter un lynchage de la part de Lord Gryffindor. Personne ne le contredit car ce qu'il venait de dire était vrai. Ils avaient toujours vécu dans une sorte de dictature, où la parole contradictoire n'existait pas. Et le coup d'état, parce que c'était un coup d'état que les traditionalistes et Gobelins avaient fait, avait changé les règles. Désormais, c'était eux, les traditionalistes et Gobelins, qui gouvernaient en maîtres.
« Lord Gryffindor, je vous prie de respecter le calme de cette salle. » Annonça Amélia, dans un soupir mi-agacé, mi-amusé.
« Je mentirais si je m'excusais. » Répliqua Ron, posant sa tête contre la paume de sa main. « Mais je promets de retenir mes envies…disons…mes envies de récréation pour le moment. »
« Essayez de respecter le calme au moins jusqu'à la fin, ou jusqu'à votre témoignage. » Répéta Amélia et Ron ne fit qu'hocher la tête.
« Mme Ombrage. » La juge se tourna vers la femme, les sourcils froncés. « Aussi impartiale que je veuille l'être, Lord Gryffindor a raison. Nous ne sommes pas une démocratie et vous le savez. Le gouvernement a changé de main, même si pour le moment pas de nouveau ministre n'a été choisi. Les Gobelins et Créatures ont désormais la possibilité de témoigner, je vous prie donc de vous taire et de retenir vos propos haineux. C'est votre dernier avertissement avant que je vous force à sortir. Suis-je claire ? » Intimidée, la femme hocha la tête et tenta de se cacher. « Directeur Ragnarök, nous pouvons commencer, désolée du contretemps. »
Le directeur ricana et n'hésita pas à offrir un sourire carnassier, rempli de haine et de menace, vers l'horrible femme. Ron l'observa se recroqueviller sur sa chaise, oubliant toute dignité, juste pour échapper au terrifiant regard du Gobelin. Le rouquin éteignit sa flamme, qui dansait toujours entre ses doigts, et siffla quand il remarqua que Smith le fixait avec peur, admiration et envie. Le journaliste détourna tout de suite le regard pour se reconcentrer sur Ragnarök qui se préparait à parler. Ah. Ron n'aimait vraiment pas le journaliste.
« Merci de votre intervention, Lady Bones, Apophis. » Remercia le Gobelin, indiquant à tous qu'il considérait Ron comme un allié proche en l'appelant par son nom, un vrai coup de maître. « On peut commencer, Maître Mucha. »
Le voyant hocha la tête avant de débuter la procédure attendue pour un témoin.
« Directeur Ragnarök, jurez-vous sur votre magie de dire la vérité à toutes les questions posées au cours de votre témoignage, de répondre sincèrement sous peine d'être puni par notre Mère ? »
« Je le jure. »
A ses mots, un chuchotement féminin parcourut la salle et entoura le Gobelin, avant de lier sa magie à sa parole donnée. Aucun Sorcier n'était étonné par le chuchotement, celui-ci intervenait toujours dans un pacte inviolable. Cependant, ce qui choqua Ron au point de le figer – c'était la première fois qu'il assistait à un pacte inviolable depuis qu'il était sorti d'Hogwarts – était la forme blanche vaporeuse et translucide d'une magnifique femme aux très longs cheveux qui entourait à présent Ragnarök. Seuls ses yeux multicolores, âgés et puissant, contrastaient avec son apparence. Ses yeux brillants passèrent sur Harry (tout aussi choqué), avec un sourire bienveillant, avant de tomber dans les siens. Ron ouvrit la bouche mais la silhouette mit un doigt sur ses lèvres, son visage montrait un certain amusement mystérieux.
« Repose ton esprit, mon enfant… » Murmura une voix dans sa tête, en fourchelangue. « Mon temps se rapproche…ils me verront, ils nous verront… »
« Médée ? Mère ? » Tenta Ron, comprenant l'identité de la silhouette, choqué mais aussi excité, appréhensif de rencontrer pour la première fois leur Mère.
Mais elle ne répondit pas et elle disparut dans un rire autant amusé que triste. De son passage, seuls les visages choqués de Harry (qui avait dû entendre l'exact même message que lui) et lui restaient. Mais, il n'eut pas vraiment le temps de se questionner plus longtemps sur les paroles et l'apparition soudaine de Médée : les questions commençaient.
« Il est connu que Dumbledore est une personne qui passe du temps à Gringotts, à faire des aller-retours, afin de placer des sommes d'argents dans le compte des Muggleborns et des Sorciers pauvres. Est-ce vrai ? » Demanda Mucha avec professionnalisme, et Ron aperçut un très rapide rictus sur les lèvres de Dumbledore.
« C'est exact. » Approuva Ragnarök, au bonheur des Sorciers « blancs », expliquant le rictus vainqueur du vieil homme. « Dumbledore est un homme minutieux, prenant chaque année des rendez-vous avec moi-même, afin de laisser aux nouveaux venus et aux plus démunis l'argent nécessaire pour qu'ils se débrouillent à la rentrée. »
« C'est plutôt une bonne action. » Remarqua un Lord du côté de Dumbledore à l'oreille de son voisin qui approuva et Ron roula des yeux, agacé.
« Une action honorable. » Continua Mucha, toujours impassible, les yeux rivés sur le Gobelin. « Beaucoup d'enfants ont pu accéder à des études et des fournitures scolaires pour suivre l'éducation de Hogwarts. Aucun doute là-dessus. »
Ron voyait bien que Mucha apportait ses questions de telle sorte à ce qu'il puisse manipuler l'interrogation dans le sens qu'il voulait. Il ne fut pas le seul à le remarquer. Thomas, connaissant le mieux son meilleur ami, fut le premier à se saisir de l'opportunité en or pour contredire Mucha.
« Si je puis me permettre…j'ai un doute. » Thomas plissa des yeux vers Dumbledore (qui pâlit avant de se reprendre), puis il regarda l'ensemble des Lords et Ladies. « Je pense que tous les Sorciers présents dans cette salle peuvent affirmer que Hogwarts manque cruellement de moyens. Hogwarts manque de personnel, avec seulement un professeur par matière pour tous les élèves, ce qui rend difficile le travail. » Snape hocha la tête. « Et il est aussi connu que de nombreuses matières ont également été fermées et abandonnées car, d'après les dires de Dumbledore, il n'y aurait pas assez d'argent pour maintenir ces cours. »
Thomas pointa les Malfoy, puis Harry, Ron et quelques autres Lords et Ladies faisant tous partie d'une ancienne lignée. Tous partageaient un point commun : ils faisaient partie du Conseil de Hogwarts qui se chargeait du ménagement, du fonctionnement, de l'organisation et du budget de l'école. Pour Harry et le rouquin, c'était plus particulier, ils étaient les propriétaires, ayant un siège permanent au Conseil.
« J'ai posé de nombreuses questions sur le budget de l'école, qui doit se charger de verser les sommes attendues aux étudiants dans le besoin, aux membres du Conseil. » Poursuivit Thomas, ayant toujours à l'idée de représenter l'intérêt général des Sorciers. « Or, comme je l'ai démontré précédemment, Hogwarts manque de moyen. » Thomas se pencha vers l'avant. « Directeur Ragnarök…pouvez-vous m'éclairer ? D'où vient cet argent ? »
Ron observa avec un amusement croissant Dumbledore qui tentait de garder un visage de grand-père bien qu'il semblait ennuyé. Il jeta même un regard vers son avocat qui secoua la tête, indiquant que Thomas avait bien le droit de poser sa question au témoin. Ah, le vieil homme devait vraiment se sentir frustré et énervé. Ron plaça sa joue contre sa main. La demande de Lord Gaunt avait fait effet : le public et le jury attendaient maintenant la réponse avec impatience, certains ayant des lueurs de doute dans leurs yeux. Le Mage soupira. C'était fou comment les Sorciers pouvaient être aveugles (sans insulter son frère, qui franchement, 'voyait' mieux que ces abrutis !) devant des choses évidentes. C'était agaçant ! On devait leur mettre les preuves sous leur nez pour qu'ils comprennent les manipulations…et encore ! Cela ne marchait pas toujours. C'était à se demander si la malédiction de Médée contre les Sorciers était en réalité d'être des imbéciles…
« Enfin une question pertinente… » Le Gobelin ricana, heureux (Thomas, Enki et lui avaient probablement dû répéter la scène avant le procès…). « Mr Mucha, rien ne m'interdit de répondre ? »
« Au contraire. » Invita le voyant d'un geste de la main avant de répéter. « D'où vient l'argent que mon client offre généreusement à ses élèves en difficulté ? »
Le Gobelin sortit des documents de sa veste, préparé à répondre. Il étala les documents devant lui et avec sa magie gobeline, il envoya quelques copies vers Lady Bones et Gaunt, comme preuves. Si Gaunt ne dit rien et resta impassible, Amélia écarquilla les yeux avant de fusiller du regard le vieil homme, étonnant la salle.
« Ces documents sont authentiques. » Informa finalement Amélia, presque à contrecœur. « Continuez, Directeur Ragnarök, je vous en prie. »
Le Gobelin sourit devant la politesse de la Sorcière, appréciant probablement son respect.
« Il est vrai que Mr Dumbledore fournit une bourse pour chaque élève et famille dans le besoin, notamment les Weasley. » Ron sentit une vague de haine habituelle s'emparer de lui en entendant ce nom maudit mais se calma rapidement devant le regard inquiet de son frère. « Cependant, l'argent en question ne vient pas des comptes de Hogwarts comme cela devrait être le cas. Au contraire, Mr Dumbledore détourne volontairement de l'argent de comptes d'orphelins riches pour son propre besoin. »
Des protestations de surprises, des cris de rage, des murmures accusateurs, des doigts pointés vers le vieil homme éclatèrent d'un coup dans la salle. C'était difficile d'imaginer Dumbledore voler, même après les premières accusations. Mais maintenant les preuves étaient étalées devant eux. Les documents passaient de main en main, la rage visible sur les visages, notamment chez les vieilles familles. Ron n'était pas surpris. Dumbledore s'était servi dans les coffres des orphelins de guerre. Des orphelins venant de familles sorcières nobles et anciennes.
« Même les Potter et les Black ! » S'écria Sirius, hors de lui, en se levant, un document en main. « Vous ! Vous ! Je vous avais fait confiance ! Tout cela pour que vous voler mon coffre pendant que je suis en prison, innocent, envoyé sans procès ! Et pour voler mon filleul qui a sauvé votre cul de la défaite ! Je… »
Il aurait pu continuer longtemps à insulter le vieil homme si Harry ne l'avait pas forcé à se rassoir sur sa chaise. Tandis que son petit frère calmait son parrain, Ron regarda le reste de la salle s'émouvoir. Même si Harry Potter avait été plus moins oublié au profit de Neville Longbottom, sa « mort glorieuse » continuait à faire pleurer les plus sensibles. Et entendre que Dumbledore volait son coffre était indigne ! Et voler celui d'un homme innocent envoyé en prison n'arrangeait pas les cris furieux des Sorciers qui commençaient à retourner leur veste alors que le vieil homme ne pouvait qu'observer, désemparé, sa chute sociale (qu'il devait déjà savoir bien amorcée depuis sa défaite à Gringotts).
« Silence ! » Ordonna Amélia, activant sa magie pour se faire entendre par l'ensemble de la salle en émoi. « Calmez-vous ! » Après quelques instants, dont Mucha profita pour parler avec Dumbledore, elle se retourna vers l'accusé et son avocat. « Mr Mucha, quelque chose à ajouter ? »
« Mr Dumbledore tient à mentionner qu'il ignorait l'innocence de Lord Black. » Ce qui était faux, songea Ron avec amusement, voyant le vieil homme s'enfoncer encore et encore. « Et que la mort de Mr Potter n'a laissé aucun héritier pour poursuivre la lignée. Ainsi, il a cru bon que l'argent pris dans le coffre de Mr Potter et Lord Black serve à aider les personnes en difficulté. » Ce qui était également faux.
« Cela serait un peu plus honorable si vous n'aviez pas transféré de l'argent sur votre compte. » Intervint le Directeur Ragnarök avec un rictus satisfait en voyant le vieil homme se décomposer. « Et que cet argent a été utilisé à des fins plus ou moins légales. » Ragnarök sortit un autre document de sa poche. « J'ai ici quelques exemples de transferts d'argent et de son utilisation. Par exemple, en septembre 1994, vous avez utilisé quelques milliers de gallions venant du compte Potter pour payer un tueur pour assassiner la famille Hulivan qui avait déménagé en France. » Il y eut des cris outrés et Ron aperçu Harry serrer les mains, en colère que son argent ait servi à tuer une famille innocente. « Plus récemment, cet argent a été utilisé pour menacer la famille Lovegood, à tel point qu'elle a fui l'Angleterre. Dois-je continuer ? »
« Je pense que cela suffira, Directeur Ragnarök. » Annonça froidement Amélia. « Mais je voudrais que l'ensemble des transferts d'argent soient examinés par des Aurors indépendants et impartiaux. »
« Bien sûr, Juge Bones. » Ricana Ragnarök. « D'autres questions ? »
Mais la salle resta silencieuse, d'un silence pesant et froid, colérique. Un silence difficile à supporter. Et des regards noirs fixaient Dumbledore. (Ron faillit étrangler Smith qui écrivait avec bien trop de passion et de ferveur, déstabilisant le côté dramatique de la révélation). Dumbledore était juste confronté à la rage glaciale des Sorciers par un long silence accusateur.
« Je pense que vous pouvez retourner à votre place, Directeur Ragnarök. » Indiqua doucement Mucha, brisant le silence.
Alors que le Gobelin descendait de son marchepied, il fut interpelé par le vieil homme.
« Comment pouvez-vous… ? »
« Comment je sais où votre argent est placé ? » Termina le Gobelin. « Oh, Mr Dumbledore…vous nous sous-estimez encore une fois… » Il secoua la tête, amusé. « Mr Dumbledore, je suis le directeur de la banque sorcière et gardien de votre économie. Je sais exactement où va notre précieux argent et or, à quelles fins on les utilise. Je sais absolument tout de l'état de vos comptes, des transactions… » Sa petite tête difforme se tourna vers les Sorciers, menaçant. « Un seul faux mouvement de votre part et je peux révéler au monde tous vos petits secrets… »
Sur ces mots, il quitta le podium des témoins, le sort de vérité ne le touchant désormais plus. Il regagna sa place sous les yeux terrifiés des Sorciers, qui réalisaient une fois de plus la dangerosité des Gobelins. Ron sourit derrière sa main. Ragnarök venait juste de rappeler le contrôle qu'il possédait sur l'économie sorcière. Et le rouquin ne pouvait que se féliciter d'être ami avec lui.
Puis d'autres témoins vinrent à la barre, en faveur ou contre Dumbledore. Néanmoins, les questions orientées de Mucha ainsi que sa défense ambigüe permirent aux traditionalistes, Thomas en tête, et à Ragnarök (et d'autres Créatures Magiques) de contrecarrer la propre défense de Dumbledore. Le vieil homme n'avait pas d'autre choix que de voir sa réputation être détruite en un clin d'œil sans qu'il ne puisse rien faire ou dire. Les Sorciers « blancs » et « gris » semblaient être de plus en plus dégoûtés par les accusations et les preuves apportées. Ils apprenaient à connaître un homme auquel ils avaient accordé leur confiance au point de lui confier leurs enfants. C'était compliqué de se remettre d'un tel choc. Et Ron trouvait cela très jouissif. Ce vieux bâtard le méritait. Non seulement il osait détruire sa vie et celle de son frère, mais il cherchait à contrôler celles des autres ! Jusqu'à lier les jumeaux par un sort d'esclavage !
Néanmoins, Ron remarqua quelque chose. A chaque fois qu'un témoin jurait sur sa magie de dire la vérité, seule la lumière du sort inviolable était visible. Médée n'était pas réapparue. Seul Ragnarök avait été concerné par l'apparition. Ron se demandait si la présence rapide de Médée avait un rapport avec la prophétie gobeline qui concernait Ragnarök. C'était la solution la plus probable et logique.
Finalement, le long processus des témoins toucha à son terme avec l'arrivée de Sirius Black à la barre. L'homme enfantin, presque fou, mais parvenant à garder son calme et un certain sérieux dans les moments importants, se détacha de l'emprise de son filleul et descendit rejoindre le banc des témoins. Comme tous les autres, il jura sur sa magie de dire la vérité (Médée n'intervint pas non plus) et les questions-réponses purent commencer.
« Lord Black, comme cela nous a été exposé au cours de votre procès, vous nous avez partagé le fait que vous n'étiez pas le gardien du secret mais que Peter Pettigrew l'était. » Commença Mucha, impassible.
« C'est exact. »
« Vous nous avez aussi expliqué que la raison pour laquelle vous n'étiez pas le gardien est parce que cela serait trop évident. Vous aviez donc choisi Pettigrew. »
« C'est exact. »
« C'est donc votre choix qui a tué la famille Potter et rendu orphelin Harry Potter. Non pas que je vous accuse, bien sûr. »
« C'est…malheureusement exact…je n'avais pas perçu le danger de notre choix… » Marmonna Sirius, la voix brisée, ce qui fit frémir Ron. Il préférait voir l'homme être agaçant et enfantin plutôt que brisé.
« Néanmoins, Mr Dumbledore est la personne qui vous a averti du danger autour des familles Potter et Longbottom et vous a informé de les cacher et de les mettre en sûreté. Son intervention a permis de sauvegarder les deux familles pendant plusieurs mois avant ce terrible jour. » Continua Mucha, jouant son rôle de défenseur à la perfection. « Grâce au directeur et à sa clairvoyance, il a donc réussi à protéger les deux familles jusqu'à votre choix dévastateur. »
« C'est…exact… » Grinça Sirius, détestant complimenter indirectement le vieil homme.
Plusieurs personnes toujours pro-Dumbledore murmurèrent, heureux de voir que le vieil homme avait tout de même accompli de bonnes actions. Mais cela ne suffisait plus pour faire remonter l'estime des Sorciers : beaucoup avait perdu foi en lui. Au plus grand plaisir de Ron.
« Permettez-moi… » Intervint Thomas, inquisiteur, Amélia lui accorda la parole. « Pour performer un rituel de gardien du secret, il faut une ancre, un témoin de confiance. Qui était le vôtre, Lord Black ? »
« Je pense que vous vous en doutez déjà, Lord Gaunt. » S'amusa Sirius, plaçant ses yeux orageux, les mêmes que Draco, sur Dumbledore qui pâlissait déjà. « Dumbledore lui-même ! Il était présent ce jour-là ! Il était là ! Il savait que je n'étais pas le gardien du secret ! Il le savait ! Mais cela ne l'a pas empêché de me jeter en prison sans procès ! Tout cela car il voulait mettre la main sur Harry, mon adorable petit Harry ! Parce qu'il n'aurait pas pu le manipuler si j'avais été présent pour l'élever ! J'étais donc le coupable idéal ! »
Sirius s'était levé, hors de lui. Sa magie tournoyait, colérique, menaçante. Son index était pointé, accusateur, vers le vieil homme pâle. Il semblait avoir pris quelques années en l'espace de quelques minutes. Le jeune Mage serrait les poings et se forçait à ne pas invoquer son feu pour brûler le directeur. Il connaissait déjà la vérité sur cette nuit-là, mais réécouter les tourments de membres de sa famille lui donnait toujours des envies de meurtres. Ron s'attendait même à ce que Sirius attaque soudainement le vieil homme. Pourtant, il se calma, se rassit. Ron vit Harry une main discrètement levée vers son parrain. Il devait probablement utiliser son aura pour le rassurer.
Autour, la salle était en éclat, sans surprise. Un témoin d'un rituel de gardien du secret était sacré. Mentir et trahir faisaient partie des choses taboues dans le Monde magique (pas seulement chez les Sorciers). Les répercussions étaient donc graves. Tout le monde savait que Sirius était innocent, accusé à tort. Cependant, le fait que Dumbledore savait qu'il était innocent dès le départ, était une idée bien pire et plus terrifiante. Combien de personnes innocentes avaient été emprisonnées par les bons soins du directeur ? Et toute cette trahison pour mettre la main sur Harry Potter…certain plissèrent les yeux, suspicieux. Ron entendit deux Lady, derrière lui, chuchoter : si Harry Potter était vivant, et si Dumbledore avait pris autant d'effort pour le manipuler…cela voudrait-il dire qu'il soit réellement le Survivant ? Le rouquin renifla, amusé. Intéressant. Apparemment, les Sorciers « blancs » commençaient à réfléchir par eux-mêmes. Et ils ne semblaient pas tous stupides.
« Mr Dumbledore ? Etiez-vous bien le témoin du rituel ? » Demanda Thomas, connaissant très bien la vérité, calmant la foule en colère et choquée. « Etiez-vous au courant de l'innocence de Lord Black ? »
Ron retint toute son attention sur le vieil homme, excité de voir sa réaction. Le directeur était terriblement pâle mais il parvenait sans mal à garder le contrôle de sa colère, de ses mains légèrement tremblantes. Le rouquin aperçut même quelques gouttes de sueur coulant le long de ses tempes. Il ouvrit la bouche, la referma, les sourcils froncés, cherchant probablement la meilleure réponse possible pour contourner la question. Mais Ron savait que Dumbledore savait qu'il était impossible de mentir à une question directe. Impossible de la contourner. Il n'avait juste pas d'autre choix de répondre. Et tout le monde attendait sa réponse avec une impatiente et un intérêt presque morbide.
« Je… » Commença Dumbledore, tentant bien que mal de retenir ses paroles. « J'étais bien le témoin du rituel…j'étais parfaitement au courant que Sirius était innocent. Cependant, j'ignorais que Peter était un traitre jusqu'à ce soir fatidique. »
Des murmures accusateurs remplirent la salle, colériques. Ils accusèrent le vieil homme de corrompre la justice et d'emprisonner des innocents pour son propre compte. Ron, pour sa part, fronça des sourcils, surpris par sa dernière affirmation. Il était persuadé que Dumbledore était au courant depuis le départ de la trahison de Peter. Il fallait croire qu'être le tout puissant directeur d'Hogwarts n'empêchait pas de faire fausse route. Le vieil homme avait cette mauvaise habitude de se sentir omniscient à cause de toutes ses manipulations incessantes.
« Et tout cela pour me voler mon filleul ! » Répéta Sirius, vibrant de rage. « Pour le manipuler, faire de lui le parfait petit soldat ! »
« Sirius… » Le directeur se tut lorsqu'il entendit le grognement de l'animagus et se reprit avec conviction. « Lord Black, je n'ai agi que pour le bien du Monde sorcier. Harry avait besoin de vivre avec sa famille aimante muggle, loin de la renommée et du Monde magique. »
Le pire était que ce bougre croyait vraiment avoir agi pour le plus grand Bien, comprit Ron horrifié. Comment pouvait-on utiliser un enfant innocent pour le plus grand Bien ? Pour confirmer ses pensées, de nombreux Sorciers et Créatures exprimèrent leur mécontentement, leur choc et leur colère. Et Ron sentit la pièce perdre quelques degrés quand les mots « famille aimante » furent prononcés. Harry avait une expression glaciale inscrite sur son visage. Ron grimaça, comprenant son frère. Ce dernier détestait tout ce qui concernait « sa » famille. Et si leur petite réunion lui avait permis de faire la paix avec lui-même, Harry s'entourait d'une colère glaciale à chaque fois qu'il entendait parler des Dursley (comme lui avec les Weasley). Le rouquin soupira un peu. Si Dumbledore, ou quelqu'un d'autre, mentionnait encore une fois cette maudite famille, Harry interviendrait plus tôt que prévu. Oh, bien sûr. Les deux frères voulaient se faire connaître du monde aujourd'hui, mais ils avaient tout de même préparé leur « arrivée » pour qu'elle soit la plus dramatique et spectaculaire possible. Fallait marquer les esprits !
« Un enfant méritait-il d'être traité ainsi ? » Demanda Amélia, les lèvres retroussées dans un sentiment de dégoût. « Pourquoi une tentative d'assassinat après tant d'années à vouloir le manipuler ? »
« Ce n'est pas évident ? Mon filleul ne lui servait juste plus à rien ! » Cria Sirius, sautant sur ses pieds. « Comme moi, et pour bien d'autres, il a cherché à s'en débarrasser ! »
« Je peux vous assurer que mon client n'avait que les meilleures intentions pour les enfants, my Lady, je vous assure… » Intervint Mucha, tentant de défendre le vieil homme qui pâlissait davantage.
« Mr Mucha, Lord Black, je pose la question directement à Mr Dumbledore. » Coupa Amélia, les sourcils froncés.
Dumbledore soupira, défait, comprenant qu'il n'avait pas d'autres choix que d'annoncer la vérité.
« Lord Voldemort, comme vous le savez tous, n'est jamais mort ce soir-là. » Une grande majorité de Sorciers frissonna en entendant ce nom maudit. « Une prophétie existe, entourant un garçon, seul être capable de le vaincre : soit Neville Longbottom, soit Harry Potter. Le premier candidat était donc Harry Potter. Cependant, l'enfant était beaucoup trop jeune, vulnérable. Je devais m'occuper de lui, l'entraîner pour assurer sa protection ainsi que du Monde magique jusqu'à la fin du Dark Lord… » Il s'interrompit un bref instant, captivant son entourage avec ses simples paroles. Ron reconnaissait que l'homme était un magnifique orateur. « Or…Harry Potter ne correspondait pas à mes attentes. Bien trop timide et fragile, incapable de se défendre. Je ne pouvais pas risquer la victoire de Voldemort à cause d'une seule personne vulnérable. J'ai dû faire un terrible choix : épargner un enfant innocent et condamner le reste du monde ou assassiner ce même enfant sans douleur et sauver le monde. Une vie contre des milliers. J'ai choisi la deuxième option, ce fut difficile mais nécessaire, et je me tournai ensuite vers le second candidat : Neville Longbottom, qui devint le parfait Survivant. »
Un nouveau silence pesant tomba sur la salle, laissant chaque Sorciers et Créatures méditer sur ses paroles. Ron se mordit les lèvres et une légère flamme roula entre ses doigts, encore une fois depuis le début du procès. Il était terriblement sur les nerfs. Et désormais ses yeux saphir étaient écarquillés par le choc. En suivant les arguments de Dumbledore, Ron se rendait compte que le vieil homme avait fait face à un choix cornélien (l'homme ne pouvait pas mentir à cause du serment magique). Pour la première fois depuis quatre ans, le rouquin percevait enfin une partie de la véritable personnalité du vieil homme.
Dumbledore semblait être persuadé d'avoir fait le bon choix, d'avoir suivi la bonne voie. Il semblait convaincu d'être la personne pouvant sauver et apporter la paix au Monde magique par ses actions et ses choix difficiles. Ron était partagé. Il détestait l'homme pour ses dites actions, pour ses crimes, ses choix immoraux. Le haïssait. Moins que sa famille, mais quand même. Pourtant…là où les Weasley croyaient dur comme fer à leurs propres intérêts, voulant seulement du pouvoir, le directeur agissait dans un idéal de paix utopique et déséquilibré. Ce qui faisait de lui un mauvais homme mais il restait à la frontière entre le mal pur et le mal. L'homme était très ambigu, difficile à comprendre et à interpréter. Et Ron comprenait enfin que l'homme agissait mal pour pouvoir faire le bien, quitte à détruire sa propre vie. Et même si le directeur était raciste, biaisé, pensant que la magie noire était mauvaise et à l'origine de tous les conflits, il n'en restait pas moins qu'il espérait réellement aider le monde. Au point d'utiliser les plus viles méthodes, comme esclavagiser les jumeaux Weasley (chose qu'il ne lui pardonnerait jamais !).
Le rouquin avait donc du mal à vraiment vouloir sa mort…et cela le déchirait ! Il voulait vraiment le voir brûler à ses pieds mais en même temps, il voulait le voir vivre. Ron avait une soudaine envie de se fracasser la tête contre le dossier de sa chaise pour libérer ses esprits des pensées troubles.
« Et pour les deux enfants Weasley ? » Grinça une Lady du côté de la Lumière, que Ron ne reconnut pas, brisant le silence contemplatif. « Ils n'avaient rien à voir avec votre plan de préservation du Monde magique… » Elle ne semblait pas du tout partager l'avis du directeur sur le fait de sacrifier un enfant pour le plus grand Bien.
« Je m'excuse pour les deux enfants Weasley, ils n'auraient pas dû être présents. Mais Ronald Weasley possédait un noyau sombre, ce qui allait à l'encontre de la morale de sa famille. Je n'ai pas eu d'autres choix… » Continua doucement le vieil homme, reconnaissant implicitement avoir écouté les demandes de la famille Weasley pour les garder comme alliés.
A cela, Ron serra la mâchoire et se tendit, prêt à sauter à la gorge du directeur et de sa soi-disant famille. Il venait plus ou moins de confirmer ce que le rouquin soupçonnait depuis longtemps : Ron n'avait jamais été concerné par le plan d'assassinat initial du vieil homme. Mais en raison de son noyau « noir », les Weasley ont cherché un moyen rapide et efficace de se débarrasser de lui en toute discrétion avant qu'il ne détruise leur réputation. Et Dumbledore, ne voulant pas perdre leur soutien a autorisé sa mort. Et comme il possédait un noyau « noir », il n'avait pas vraiment eu de remords pour ajuster son plan. Oui. Dumbledore agissait au nom d'une paix idyllique et impossible. Mais les moyens utilisés pour arriver à son objectif…Ron ne pouvait pas le permettre.
« Je ne peux pas être d'accord avec votre vision, Mr Dumbledore. » Indiqua un autre membre du côté « blanc ».
Et cette phrase réveilla le reste des Lords et Ladies choqués. L'instant suivant, beaucoup protestèrent, indignés, se sentant trahis par les décisions de Dumbledore. Cependant, certains considérèrent que Dumbledore avait partiellement raison, voire complètement raison. Après tout, la vie d'une personne contre la sauvegarde de milliers d'autres était parfois un choix nécessaire bien que terrible.
« Et c'est juste pour une prophétie incompréhensible et pour un futur indistinct et intangible que vous m'aviez condamné ? » Sirius refusait d'écouter les explications de Dumbledore, se sentant encore plus trahi. « C'est pour cela que vous avez condamné mon filleul ? Il aurait pu vivre heureux sans vos agissements ! »
Ron vit Harry se tendre, prêt à intervenir. Et le rouquin sentait intérieurement qu'il serait bientôt temps pour eux de révéler leur présence, leur identité.
« Je n'avais pas d'autre choix, Lord Black. » Fit doucement Dumbledore. « Je devais le former et l'aider…malheureusement sa famille aimante semblait l'avoir beaucoup trop pomponné, le rendant beaucoup trop vulnérable aux attaques de Voldemort. Sa vulnérabilité nous aurait affaiblis, voire anéantis… »
« Amusant… » Fit une voix, interrompant le directeur, innocente et douce mais Ron discerna une trace de danger.
Le rouquin sourit avec amusement et se tourna vers son petit frère qui avait posé sa joue gauche contre la paume de sa main, sa canne d'aveugle se reposait sur ses genoux. Son visage formait un air d'innocence pure, pourtant ses yeux émeraudes en firent frissonner plus d'un (même des traditionalistes). Il était donc temps de faire les grandes révélations du jour !
Les regards se tournèrent donc vers Harry.
« Plait-il ? » Dumbledore plissa des yeux, semblant choqué de l'interruption soudaine du Lord Peverell.
« Directeur Dumbledore…j'ai la vague sensation d'être sous-estimé. N'ai-je pas déjà prouvé ma valeur contre votre petite armée ? N'ai-je pas gagné contre eux ? »
Ron renifla d'amusement lorsqu'il entendit son frère jouer le rôle de l'enfant curieux qui cherchait seulement à plaire à ses parents. Et il vit certains traditionalistes se pincer les lèvres pour s'empêcher de rire (il aperçut même Blaise, parmi le public, ricaner murmurant quelques mots à Draco et Pansy qui sourirent, amusés).
« Évidemment, Lord Peverell. » Dumbledore fronçait désormais des sourcils. « Je n'ai jamais contredit votre valeur, loin de là. Je dois dire que j'ai du mal à comprendre le but que vous cherchez à atteindre par questions et leur rapport avec ce que je viens d'énoncer… »
« Oh, je pense qu'il a toutes les raisons pour intervenir… » Chuchota Sirius, assez fort pour que seuls les Créatures et les Sorciers les plus entraînés dans la maîtrise de leurs sens puissent l'entendre.
Harry se pencha légèrement en avant, toujours en gardant son sourire innocent qui ne présageait rien de bon.
« Pourtant, Mr Dumbledore, vous m'avez tout de même traité de faible et de vulnérable qui menacerait la paix du Monde magique à cause de mon incompétence… »
« Je ne vous ai jamais dit cela… » Soudain les yeux bleus du directeur s'écarquillèrent, choqué, réalisant tout juste le lien. « C'est impossible… » Il parcourait désormais Harry du regard pour vérifier sa théorie.
Ron voulait applaudir pour sa réflexion rapide. Il était le premier de la salle à avoir fait le lien. Les autres (ceux n'étant pas au courant) fronçaient les sourcils, surpris ou intéressés. Le rouquin remarqua tout de même que certains Sorciers et Créatures firent le rapprochement.
« J'aime défier l'entendement, Mr Dumbledore. » S'amusa Harry. « Mais j'apprécierais grandement qu'on ne m'insulte pas et certainement pas devant moi. Ceci est votre première erreur. Et j'apprécierais davantage qu'on ne partage pas de mensonges à mon sujet. »
Dumbledore était toujours plus pâle. Il se rapprochait lentement du fantôme, constata Ron.
« Lord Peverell, pourriez-vous développer ? » S'enquit Amélia, qui semblait cependant connaître la direction où la conversation allait mener.
« Allons, ce n'est pas si compliqué… » Le petit brun fit une moue déçue avant de se remettre à sourire. « Enko Peverell est mon nom mais pas mon véritable nom. Mon nom de naissance est Harry Potter, Lord Potter. » Il fit un énorme sourire, montrant sa main où reposait sa chevalière et ses armoiries, prouvant son identité. « A votre service ! » Termina l'aveugle, faisant une courbette moqueuse.
Et Ron devait reconnaître que son petit frère était une drama queen. Et il rit alors de l'enfer qui se déchaîna dans la salle. Des réponses étaient exigées, à nouveau. Mais cette fois, elles étaient dirigées vers Harry – Smith étant le plus vocal. Même le silencio de Lady Bones et de Lord Gaunt ne ramenèrent pas le silence. Mais le petit brun les ignorait avec expertise, son regard émeraude restait figé sur Dumbledore, avec ce même sourire innocent frôlant le sadisme.
Soudainement, un froid glacial enveloppa l'ensemble de la salle alors que de la glace apparaissait autour de Harry, menaçante. Plus encore, les Sorciers les plus bruyants se stoppèrent et placèrent une main sur leur gorge, incapable de prononcer le moindre son alors que leur visage semblait se dessécher. A cet instant présent, Harry représentait le plus grand danger de la pièce. Ron constata que son frère venait d'utiliser une technique interrompant le fonctionnement normal de l'eau du corps humain. Puis la pression retomba, le froid disparut et les Sorciers purent à nouveau sentir l'eau de leur corps circuler normalement. Mais l'intérêt de Harry était atteint : tout était silencieux.
« Êtes-vous des enfants ? » Tiqua le petit brun, agacé par le comportement déplorable des Sorciers – les Créatures et les traditionalistes étant restés calmes. Il se recomposa pour diriger toute son attention vers le directeur. « Je suppose que vous avez des questions, Mr Dumbledore. Dommage pour vous, je ne vais pas y répondre. Sachez seulement que Hogwarts nous a été d'une très grande aide dans notre survie. » Il inclina la tête sur le côté, l'air innocent, ce qui fit seulement frissonner le public et jury car ils savaient désormais de quoi il était capable.
« Lord Peverell…ou Lord Potter ? » Demanda enfin Amélia, brisant l'état de choc des Sorciers. « Pouvez-vous nous en dire plus ? Peut-être échanger de place avec Lord Black ? »
« Appelez-moi comme vous voulez, je suis le Lord des deux familles. » Harry sourit en se levant.
Il se servit de sa canne pour se diriger mais cela ne faisait aucun doute qu'il n'en avait nullement besoin. Il se déplaçait bien trop gracieusement entre les chaises et dans le couloir pour être totalement aveugle. Sirius inclina la tête vers le jury, un air sauvage sur son visage. Il grogna un instant sur Dumbledore avant de sauter hors du box des témoins. Il ébouriffa les cheveux de son filleul avant de rejoindre sa place attitrée.
Ron regarda Harry jurer sur sa magie et son nom de dire la vérité. Tout comme Ragnarök, Médée apparut, amusée pour le spectacle. Elle leur adressa même un rapide clin d'œil joueur avant de disparaître. Le rouquin roula des yeux. Il fallait croire que le comportement nonchalant de Serpentaire venait de sa mère.
« Je suppose que vous ne voulez pas raconter comment vous avez survécu ? » Initia Mucha.
« Secret de famille, je suis navré. » S'excusa doucement Harry, pas le moins du monde dérangé de cacher des informations lors d'un procès. « Après tout, je possède un quart de Hogwarts, je ne peux pas révéler ses secrets sans conséquences. »
Il montra gentiment sa dernière chevalière, celle de Lord Slytherin. Beaucoup retinrent leur souffle. Ils avaient toujours cru que Voldemort était le Lord Slytherin. Apparemment ce n'était pas le cas. En une seule seconde, ils revoyaient tous leurs préjugés. En effet, il était bien connu que Harry n'avait pas de noyau « noir », mais « gris ». Dumbledore n'avait pas hésité à partager cette information très tôt. Et ledit Lord avait été à Gryffindor. Un vrai casse-tête pour les Sorciers ayant été manipulés par Dumbledore depuis l'âge de 11 ans.
Tout cela pour éviter de parler de l'existence des deux fondateurs toujours bien vivants, de Serpentaire et de la prophétie. Cela ferait plus de ravages qu'autre chose. Et de toute façon, le Monde magique allait bientôt être mis au courant.
« Je comprends. » Approuva Mucha, hochant la tête. « Dites-moi, si cela ne rentre dans vos secrets, Mr Dumbledore est accusé de tentative d'assassinat sur votre personne et sur Ronald Weasley. Comment cela s'est-il passé ? »
« Disons simplement que Lockhart est en réalité en très bon acteur. » Il offrit un grand sourire au public médusé. « Étant un auteur célèbre, il utilise cette couverture pour cacher son identité d'assassin au monde. Autrement dit, Lockhart est un assassin, commandité par Dumbledore pour nous assassiner. Il nous a enfermé dans les couloirs sombres de Hogwarts, nous laissant pour morts. Ce qui est une erreur : il n'a jamais vérifié si on était bien mort. » Renifla Harry. « Ironie quand on sait comment il est mort. »
Tout de suite, les fans de Lockhart protestèrent faiblement mais comme le serment magique ne riposta pas, ils devaient reconnaître que leur auteur adoré était un malfaiteur. Ron souffla quand il entendit Smith gribouiller sur son carnet avec acharnement. Sans aucun doute, Lockhart allait être détruit post-mortem.
« Néanmoins, on ne sort pas d'une tentative d'assassinat sans séquelles. » Ajouta le petit brun, désignant ses yeux aveugles, cherchant à gagner le plus de sympathie possible. « Mr Dumbledore, je comprends votre peur de me voir échouer la tâche que vous m'aviez plus ou moins confiée à mon insu. Mais cela valait-il la peine de me tuer ? Pourquoi ne pas m'en parler, j'aurais pu trouver un moyen pour disparaître naturellement dans un autre pays. On aurait pu travailler ensemble. » Il prit un air faussement déçu.
« Mr Potter… » Tenta désespérément Dumbledore, probablement voulant s'excuser ou expliquer à nouveau son point de vue.
« Cependant… » Harry le coupa, levant son index d'un air autoritaire. « Vous avez commis une seconde erreur. Une erreur que je ne peux pardonner, qu'importent vos raisons. Vous m'avez placé dans cette soi-disant famille aimante. » Harry cracha les derniers mots avec haine faisant sursauter l'audience, surprise. « Je n'ai connu que des abus pendant mes dix premières années de ma vie, sans jamais connaître la raison de ma différence et de ma magie. » Les Sorciers écoutaient avec avidité. « Vous m'avez traité de timide et vulnérable ? Vous ne pouvez qu'en vouloir à vous-même ! Êtes-vous au courant qu'être frappé à chaque fois que j'ouvrais la bouche m'a rendu incapable de parler correctement à un adulte ? Il m'a fallu quatre ans de thérapie intense pour comprendre que j'avais l'autorisation de parler. Comment osez-vous dire que j'ai vécu au sein d'une famille aimante ? Comment osez-vous ? »
Harry termina sa tirade en fourchelangue, terrifiant la salle, qui n'avait que de mauvais souvenirs de cette langue, merci à Voldemort (les Créatures haussèrent seulement un sourcil, intéressées). Le petit brun venait de leur rappeler qu'il tenait bien sa place de Lord Slytherin. Et il venait de leur rappeler qu'ils ne pouvaient rien faire contre lui, étant du côté des vainqueurs.
Ce que venait de raconter Harry permit au jury de comprendre l'enjeu et la raison de la colère du jeune Mage. Un enfant magique était sacré dans le Monde magique (même si des abus étaient malheureusement souvent notés, particulièrement chez les Muggleborns). Les abus et violences étaient donc des sujets tabous. En parler ouvertement ne pouvait que détruire davantage la réputation de Dumbledore. Car Dumbledore, juste avant, avait affirmé que Harry avait vécu bien entouré alors que c'était bien loin de la vérité. Autrement dit, il s'était auto-accusé de négligence et d'abus. Le vieil homme avait donc parlé trop vite. Cependant, Ron ignorait si Dumbledore était réellement au courant de l'abus et qu'il croyait vraiment que Harry vivait bien. Mais le simple fait d'ignorer était synonyme d'abus. (Ron vit Snape fusiller Dumbledore du regard, colérique, et le rouquin se rappela que le potioniste connaissait les Dursley – notamment Pétunia – depuis son enfance et connaissait leur traitement des êtres magiques).
« Lord Peverell, qu'est devenue votre famille d'accueil ? » Pondéra Amélia, intéressée, prenant soigneusement des notes.
« Directeur Ragnarök s'est gentiment proposé à nous faire justice selon leurs lois. » Harry inclina la tête vers ledit Gobelin fier de lui. « Je laisse à votre imagination ce qu'ils sont devenus. »
Les Sorciers frissonnèrent à nouveau. Il était difficile d'associer l'image innocente visible et les paroles cruelles du petit brun. Il n'hésitait pas à indiquer ses pratiques violentes et meurtrières.
« Vos parents seraient peu fiers… » Commença Dumbledore, la voix presque tremblante, ne sachant comment réagir.
« Mon très cher Dumbledore… » Ronronna Harry, ses yeux brillaient désormais. « Je ne connais pas mes parents, j'agis comme je veux. Et je pense que Sirius serait le premier et le seul ayant le droit de me dire comment réagirait mes parents. »
« Tu l'as dit, gamin ! » Rit Sirius, se frappant le genou, fier. « Tes parents te soutiendraient ! »
« Merci, parrain. » Fit le petit brun, satisfait. « Alors, Mr Dumbledore, avant que vous ne disiez une autre bêtise, je vous conseille de vous la fermer. » Puis il ajouta en fourchelangue, juste pour s'amuser du sentiment de peur que cela procurait. « Sinon je me ferais une joie de vous envoyer rejoindre ma tendre famille. »
Ron ne tint plus et ricana. Il ne pouvait plus jouer le personnage secondaire, invisible. Il voulait également participer à la fête.
« Je me ferais une joie de t'aider… » Siffla le rouquin alors que son frère lui envoya un sourire amusé.
Les têtes se tournèrent rapidement vers le rouquin. Pendant un rapide instant, Ron grimaça. Les pauvres Sorciers avaient tourné leur nuque si rapidement qu'ils allaient, pour certains, probablement souffrir d'un torticolis. Vu leur air ébahi, le Mage soupira. Vraiment, les Sorciers semblaient être choqués pour tout et n'importe quoi. Ils n'allaient jamais s'en remettre, cela en devenait ridicule !
« Surprise ! » S'amusa Ron, en faisant un coucou de sa main, et en faisant un clin d'œil (il vit Draco soupirer au loin).
Amélia cligna des paupières avant de probablement comprendre à qui elle avait affaire. Dumbledore baissa la tête, comprenant également.
« Ronald Weasley, je suppose. » Indiqua Amélia.
« C'est exact. » Ron fit un grand sourire ravageur et sauvage. « Par contre, je ne suis plus un Weasley et je refuse de l'être. Et c'est Ron. »
« Très bien Lord Gryffindor. »
« Et Lord Flamel et Prewett, je vous prie. » Ron désigna sa main et joua avec ses bagues, lâchant une nouvelle bombe mine de rien, choquant à nouveau le public. « Et j'approuve et soutiens tout ce qu'a dit mon très cher frère. » Finit-il avec assurance, pointant Harry du menton.
Évidemment, c'était une connaissance commune que Nicolas Flamel était mort en juin 1992. Enfin, c'était ce que Dumbledore avait dit et personne ne l'avait contredit puisqu'il était l'un des amis de l'évasif alchimiste. Cependant, le Lord et la Lady Flamel n'avaient laissé aucun héritier. Du moins c'était ce qu'ils pensaient. Et voilà qu'un des membres de la famille Weasley – ancien membre – considérée comme la famille la plus pauvre du Monde sorcier et traitre à leur sang, sans titre de noblesse, semblait avoir des liens non seulement avec Godric Gryffindor mais aussi avec les Flamel (sauf si on oubliait que Dumbledore avait forcé la main pour que les Weasley soient anoblis). Et que celui ayant pris le titre de Lord n'était même pas l'aîné de la famille comme l'aurait voulu la tradition. La Magie avait donc renié les Weasley de ces deux lignées et ne reconnaissait pas Ron comme un membre de la famille de rouquins. Ce qui avait de quoi choquer, Ron voulait bien le reconnaître.
Depuis quelques mois, de nombreuses théories entouraient le nouveau Lord Prewett, depuis la mort de sa tante. Ron avait fait exprès de se cacher et d'observer les rumeurs avec amusement. Il adorait voir les Weasley se trémousser pour connaître le nom du Lord pour agir contre lui. D'où la présence de Perceval Weasley ce soir-là. Néanmoins, le fait qu'aucun Weasley n'avait été choisi pour être Lord Prewett avait fait ses ravages : ils n'étaient pas considérés comme dignes. Déjà mal vus par le public à cause de leur viles actions et insultes, leur réputation ne s'était pas du tout arrangée.
Et elle ne s'arrangeait pas lorsque que leur fils présumé mort se pointait devant eux, avec des titres de noblesses importants et des alliances considérables. Et le fait que Ron se trouvait de l'autre côté, du côté « sombre » montrait qu'il n'avait aucune envie d'être reconnu comme un Weasley. Et Ron savoura le visage blafard et en sueur de Dumbledore et des chuchotements des Sorciers.
« Merci Lord Gryffindor de votre intervention. » Amélia inclina la tête avant de se tourner vers Dumbledore. « Je pense qu'on peut ajouter une mention d'abus dans les accusations, cela vous convient-il, Lord Peverell, Mr Mucha ? »
Harry hocha rapidement la tête avant de rejoindre sa place de Lord auprès de son parrain, n'ayant rien d'autre à ajouter. Mucha se tourna un instant vers Dumbledore, immobile et silencieux. Puis l'avocat approuva également. Le vieil homme ne pouvait pas nier l'accusation vu qu'il avait lui-même avoué sa négligence.
« Lord Gryffindor ? Quelque chose à ajouter ? » Demanda ensuite la juge.
Ron secoua la tête. Il n'avait rien d'autre à dire pour le moment. Le rouquin ne voulait pas parler des jumeaux maintenant, tout simplement parce qu'il savait que Dumbledore n'avait aucune idée de leur sort. Le vieil homme avait juste utilisé le sort pour réduire les jumeaux en esclavage puis les avait livrés à leur famille. Et il n'avait jamais demandé comment ils allaient. De la même manière que Harry, le directeur avait été négligent, pensant qu'il était impossible de maltraiter des membres d'une même famille. Et c'était une de ses plus grandes erreurs.
« Bien. » Amélia regarda à nouveau son document de la liste des témoins. « Il nous reste un dernier témoin, en faveur de Mr Dumbledore. Allez-y, Mlle Granger, c'est à vous. »
Et c'est tout juste à ce moment présent que Ron vit Hermione Granger sortir d'un banc à proximité de l'entrée dérobée, caché dans l'obscurité. Le rouquin plissa des yeux et observa la jeune fille qui fut sa meilleure amie s'installer sur le banc des témoins. Il devait l'avouer, la brune était désormais une très jolie jeune fille. Loin étaient les cheveux ébouriffés, les dents déformées. Dommage que sous cette beauté et intelligence se trouvait de la pourriture. Elle fut d'ailleurs huée par les Greengrass qui la détestaient. Le Mage aperçut, dans le public, Astoria dans les bras de sa magnifique sœur, tremblante, des larmes aux yeux. Daphné, elle, semblait sur le point de sortir sa baguette et de tuer la brune pour tout le mal qu'elle avait fait à sa famille et sa petite sœur. Seule la présence d'Astoria et de ses amis l'empêchait de sauter sur Hermione. Malgré sa victoire contre elle pendant la bataille de Hogwarts, elle ne semblait pas du tout calmée. De leur côté, ses parents tremblaient de rage. Après tout, leur déroute provenait des rumeurs lancées par cette jeune fille.
Ron croisa ses bras et cala son dos contre le dossier de sa chaise, sans jamais lâcher Hermione du regard. La revoir pour la première fois depuis quatre ans remua quelque chose dans son cœur. De la tristesse, un sentiment de trahison, de la colère et même de la nostalgie. Il la fusillait juste des yeux. Ron essayait de comprendre. Il cherchait, sur les traits de son visage, le moindre remord ou émotion indiquant et expliquant sa trahison. Il ne comprenait pas pourquoi elle les avait trahis. Après tout, ils avaient été ses premiers et seuls amis ! Ils lui avaient sauvé la vie ! Et inversement ! Ils avaient vécu des aventures inoubliables, partagé des moments de joie, de tristesse, de suspense…alors pourquoi ?
Ron glissa son attention vers le directeur. Il cligna des yeux un peu surpris d'y voir une autre émotion que le choc, le désespoir et l'assurance. Ce qu'il y voyait était une lueur d'amour. Un amour qu'un parent offrait à son enfant. Un véritable amour. Jamais, il n'aurait cru voir un tel regard dans les yeux du vieux directeur. Et cela l'intriguait. Qui était Hermione pour lui ?
Hermione accomplit également le serment, sans aucune intervention de Médée. Son témoignage put enfin commencer.
« Hermione Granger, vous-êtes proche de Mr Dumbledore. » Commença Mucha, ne faisant que constater ce que tout le monde savait. « Vous êtes souvent vus ensemble et vous l'aidez quels que soient ses plans. Votre capture en témoigne, vous étiez prête à vous sacrifier pour lui et pour sa cause. Quel lien partagez-vous exactement ? »
Hermione, indécise, ce qui était rare pour elle, lança un regard interrogateur et un peu apeuré vers Dumbledore. Ron haussa un sourcil. Il l'avait toujours vue aussi sûre d'elle, avec toujours une réponse à tout, un plan, une stratégie, des idées. Pour la première fois, elle faisait vraiment son âge : une adolescente perdue dans un plan qui la dépassait et qu'elle ne pouvait pas maîtriser. Le vieil homme hocha la tête, l'encourageant gentiment. C'était presque irréel, aux yeux de Ron, de voir tant de confiance entre eux.
« Je… » Elle prit son souffle. « Directeur Dumbledore est mon grand-père, le père de ma mère. »
Enfin, Ron comprit l'effet qu'une révélation choquante pouvait avoir sur l'esprit d'une personne. Il comprit pourquoi les Sorciers semblaient dans un constant état végétatif à chaque nouvelle information. Parce que c'était exactement ce qu'il ressentait à cet instant. Ses yeux étaient écarquillés, sa bouche légèrement entrouverte et son cerveau s'était éteint, le temps que la nouvelle s'installe. Hé ? Petite-fille de Dumbledore ? Avait-il bien entendu ? En regardant rapidement les autres membres de la salle, il constata que non, il n'avait pas mal entendu comme il le présumait. Hermione était bien la petite-fille de Dumbledore.
Il souffla un grand coup et posa ses mains sur ses jambes. Ron se reprit et réorganisa ses pensées. Le lien de parenté entre les deux expliquait beaucoup de choses si on réfléchissait bien. Hermione avait toujours semblé avoir beaucoup trop de connaissances sur la culture sorcière pour être une simple Muggleborn. Elle savait toujours tout sur le règlement de Hogwarts, sur les professeurs, sur les matières, sur la culture et sur Dumbledore. Cela expliquait également la confiance aveugle qu'elle avait envers Dumbledore. Ron mentirait s'il disait qu'il n'était pas intéressé par l'histoire familiale de la jeune fille et de Dumbledore. Mais il n'avait pas non plus envie d'entrer dans leur vie privée. Il était là pour punir Dumbledore de ses crimes, pas dévoiler sa vie privée et sa famille !
« Voilà qui est intéressant et inattendu… » Annonça Gaunt, les sourcils froncés, ne montrant aucun signe de surprise.
« Mlle Granger…ou dois-je vous appeler Mlle Dumbledore ? »
« Je réponds au nom de mon père, Lady Bones. » Répondit poliment la jeune fille, la tête haute, même si elle semblait assez tendue.
« Très bien, Mlle Granger. Vous faites donc partie des plans de votre grand-père. Etiez-vous au courant pour ses crimes ? »
Elle hésita, se tourna à nouveau vers son grand-père, en quête de réconfort. Celui-ci lui sourit tendrement et la réconforta par un hochement de tête.
« Mon grand-père n'a jamais souhaité que je connaisse ses plans en détail. Je pense qu'il voulait et veut me préserver et me protéger de certaines vérités. Voyez-vous, mes parents ont été assassinés pour leur lien avec mon grand-père. » La voix de Hermione trembla un instant. « Et il a toujours été protecteur, terrifié de me perdre. Alors il m'a cachée. Pourtant, il ne m'a jamais menti ou abandonnée. Au contraire, il m'a toujours incluse, demandant mon avis. Même si j'ignore ses plus grands plans, pour ma sécurité, je l'ai aidé dans des plans de plus petite envergure, moins importants. »
« Quel genre de plans ? » S'enquit Thomas, les yeux plissés, rendant la jeune fille nerveuse.
« Des plans pour améliorer le système éducatif, par exemple. En tant qu'élève aimant étudier, il voulait mon avis. » Elle parlait vraiment de son grand-père avec affection. Elle regarda à nouveau Dumbledore qui continuait de lui sourire. « J'ai aussi…aidé à la création de rumeurs pour aider mon grand-père à mieux arriver à ses fins. Il m'a juste demandé de propager ces rumeurs sur tel sujet et je les relayais dans le château. »
« Quel genre de rumeurs ? »
« Eum…des rumeurs favorisant Neville. Ou dégradant certaines personnes. » Hermione affirma doucement.
« Comme tu l'as fait pour ma fille ? » S'écria Lady Greengrass, furieuse. « Tu as détruit notre réputation au point où elle voulait se suicider ! Par ta faute ! A cause de tes fichues rumeurs ! »
« Lady Greengrass, calmez-vous. » Demanda Lady Bones, en ajustant ses documents.
Hermione avait sursauté à l'éclat soudain de la Lady, surprise. L'air colérique de la famille fit grimacer Ron. Effectivement, les rumeurs pouvaient vraiment détruire une vie, si elles étaient mal contrôlées. Et Hermione n'avait pas autant de contrôle qu'elle semblait le croire.
« Pourquoi avoir fait cela, Mlle Granger ? » Continua Thomas, impassiblement. « Êtes-vous au courant que des rumeurs peuvent se transformer en harcèlement puis en suicide ? Heureusement pour vous, Miss Greengrass n'a jamais réussi à accomplir son acte… »
« Lord Gaunt, nous sommes ici pour juger Mr Dumbledore et non Mlle Granger. » Coupa Mucha. Son meilleur ami le fusilla du regard mais il avait raison.
« Oui. » Affirma Amélia. « Mlle Granger, pourquoi suivre les demandes de votre grand-père ? Vous a-t-il menacée ? »
« Oh non ! » Elle secoua violemment la tête. « J'aime mon grand-père, Lady Bones, il est ma seule famille restante. Je ferais tout pour lui. Et il a besoin de moi ! Il est la seule personne sur qui vraiment s'appuyer. Alors je lui offre mon aide. »
« Même si c'est pour propager de mauvaises rumeurs et de la propagande ? » Continua la juge, intéressée.
« Oui, même cela. » Confirma la jeune fille, fière. « Je sais que ce n'est pas vraiment moral, voire pas du tout, mais on ne peut pas toujours accomplir de bonnes actions ! »
Ce qui n'était pas faux, songea Ron en se rappelant de toutes les fois où il avait menacé, voire tué quelqu'un pour arriver à ses fins. Et Hermione n'avait jamais tué personne, contrairement à lui. Son crime était notamment son manque de loyauté envers eux. Mais la question était : de Ron ou de Hermione, qui avait accompli les pires actions ?
« Mon grand-père a l'objectif d'arriver à une paix durable. Mais arriver à une telle paix est impossible sans quelques sacrifices ! Si c'est pour le plus grand Bien, on doit vraiment faire de mauvaises choses. »
« Même trahir tes soi-disant meilleurs amis ? » Intervint Ron, les sourcils haussés.
Hermione se tourna vers lui, puis vers Harry et enfin de nouveau vers lui. Elle avait une légère lueur coupable dans les yeux mais cela fut remplacé rapidement.
« Oui, même trahir ses amis pour la bonne cause devient nécessaire. » Affirma-t-elle d'une voix grave.
« Si je me rappelle bien, Peter Pettigrew a également trahi ses amis… » Ronronna Harry, peu satisfait de la réponse de la jeune fille. « Mais pour Voldemort…en quoi cela te différencie-t-il de lui ? »
« C'est différent ! »
« Vraiment ? »
« Voldemort agit pour détruire et tuer, pour le pouvoir seulement ! » Contredit Hermione, sérieuse et passionnée. « Mon grand-père cherche à maintenir la paix, à la trouver. Et il est le seul capable d'y arriver ! Je peux vous assurer qu'il n'aime pas le pouvoir et qu'il n'en veut pas. »
« Cependant, chère Mlle Granger, Voldemort cherche à tuer les êtres magiques « blancs » et les Muggles. » Continua Harry. « Or, Mr Dumbledore tente de réprimer les êtres magiques « noirs ». A mes yeux, les deux politiques sont similaires. »
Hermione ouvrit puis ferma la bouche, incertaine. Elle regarda son grand-père qui secoua la tête, lui disant que cela ne servait à rien de répondre. Ron devait avouer : son petit frère devenait vraiment bon orateur. Il venait de détourner tous les arguments de la brune en les comparant avec Voldemort. Et cela semblait produire ses effets.
« Merci de votre intervention, Lord Peverell. » Remercia Lord Gaunt. « Mlle, Granger, vous dites être capable de suivre les idéaux de votre grand-père et ses ordres. Quel type d'ordres ? »
« Pourquoi s'être attaqué à notre famille ? » Précisa Lord Greengrass, toujours aussi furieux.
« Mon grand-père devait trouver un moyen pour asseoir l'autorité de Neville en tant que Survivant. Il fallait juste un bouc émissaire. Il m'a demandé d'en trouver un, je me suis exécutée. » Elle regarda les Greengrass et inclina la tête dans un geste d'excuse. « Vous étiez juste un dommage collatéral pour protéger Neville. Je n'avais rien contre vous personnellement, hormis votre noyau « noir » et votre présence à Slytherin. »
« Vous avez exécuté l'ordre de détruire une famille pour Neville Longbottom ? » S'écria Lady Greengrass au bord de l'hystérie, seulement calmée par Lady Malfoy.
« Neville est mon meilleur ami, je le considère comme un frère. Si c'est pour lui, je le ferais à nouveau. Et si mon grand-père l'ordonne, je le ferais aussi. Notamment si c'est pour protéger les gens que j'aime. Je suis prête à me salir les mains pour eux. »
Cela ne calma pas les Greengrass mais les rendit silencieux, surpris par tant de loyauté. Et Ron ne pouvait que cligner des yeux. Il se sentait un peu jaloux, ce qui était mal placé. Pendant deux ans, ils avaient été meilleurs amis mais Harry et lui n'avaient jamais réussi à gagner le même niveau de loyauté qu'elle avait pour Neville. Au point de le considérer comme un frère. Pendant un bref instant, il se demanda comment sa vie se serait déroulée si Hermione avait été comme une sœur pour eux…étrangement, cela semblait à la fois possible et impossible d'imaginer un tel scénario. Car, malgré toutes les difficultés traversées, passées comme futures, Ron était heureux.
« Mr Dumbledore, quelque chose à ajouter ? » Amélia se tourna vers le vieil homme qui ferma les yeux pendant un instant.
« Si je dis que je suis coupable, pouvez-vous laisser ma petite-fille en dehors de tous les jeux politiques ? »
« Grand-père ! Non ! » Protesta la jeune fille en se levant d'un bond.
La question surprit Ron. Jusqu'à présent, Dumbledore avait refusé toute accusation. Pourtant, depuis l'arrivée de Hermione, il s'était résigné. Et il était prêt à consentir ses crimes à la condition que Hermione soit épargnée par la justice et la politique.
« Je verrai ce qu'on peut faire, Mr Dumbledore. » Autorisa Amélia.
« Hermione n'a rien à voir avec toutes mes actions et crimes. Elle est jeune et influençable. Elle est prête à tout pour me plaire, vous connaissez les enfants. » Il sourit avec amusement, sérénité et un brin de tristesse sous les cris de Hermione. « Elle a juste suivi mes ordres. Elle est innocente. J'ai amplifié les rumeurs. Elle voulait juste m'aider, ne la blâmez pas. »
« Grand-père, non ! Bien sûr que je voulais… »
« Hermione, s'il te plaît ! »
La jeune fille se tut devant le ton implorant de son grand-père. Des larmes coulaient sur ses joues. Ron ferma un instant les yeux. Dumbledore était prêt à tout perdre pour que sa petite-fille puisse vivre sa vie, quitte à ce qu'il se prenne tout le blâme du Monde magique. C'était…impressionnant et émouvant. Et Ron détestait avoir ce genre d'émotion pour des personnes qu'il détestait.
« Aucune autre chose à ajouter ? » Demanda Amélia. Sous le silence assourdissant, elle poursuivit. « Bien. Dans ce cas, que plaidez-vous, Mr Dumbledore ? »
« Si c'est pour Hermione, je dis coupable sans hésiter. » Affirma dignement Dumbledore, la tête haute.
Des murmures éclatèrent alors que Hermione pleurait, semblant vouloir enserrer son grand-père dans ses bras. Cela ne faisait aucun doute que Dumbledore était coupable. Mais la manière dont il l'avait annoncé, pour protéger sa petite-fille rendait les accusations presque amères. Ron secoua sa tête pour chasser ces pensées. Non. Dumbledore méritait de croupir en prison, à Azkaban.
« Jury ! » Annonça Amélia, au-dessus des voix. « Préparez-vous. Ceux votant coupable, levez votre main. »
Ron, comme la majorité de la salle leva la main. Seuls les plus fidèles amis et compagnons de Dumbledore (ou quelques personnes et Créatures neutres se foutant du résultat) ne levèrent pas la main, restant cramponnés à leurs idées. Le rouquin vit le vieil homme fermer les yeux, résigné du résultat déterminé par avance.
« Mr Dumbledore, vous êtes donc jugé coupable. »
Il hocha simplement la tête.
« Je propose une pause dans la séance, pour laisser le temps au jury de discuter de la punition en question. » Proposa Amélia. « Le public et l'accusé sont priés de sortir de la salle pour… »
Soudainement les portes de la salle s'ouvrirent dans un éclat fracassant, faisant sursauter Ron, qui était bien trop concentré sur le verdict du procès de Dumbledore. Un Auror venait d'entrer, en sueur, l'air complètement paniqué et apeuré.
« Azkaban… » Cria-t-il en reprenant difficilement son souffle. « Azkaban est attaqué par les forces de Vous-savez-qui ! »
OoO
Et je suis de retour après tous ces mois d'attentes ! Franchement, je suis tombée dans la catégorie : « j'aime bien faire attendre mes lecteurs ». J'avoue, j'en suis très fière ! Mouhahaha ! Plus sérieusement, j'ai eu pas mal de cours et d'exams…je ne sais pas si cela peut justifier mon retard, mais bon, c'est une des raisons…autre que la flemme, évidemment !
Enfin bref, ce chapitre a été particulièrement long à écrire (29 pages putain !) et très difficile ! Écrire un procès le plus proche possible de la réalité est très complexe mais j'ai ménagé…plus ou moins…je ne dis pas que c'est réussi.
Trêve de mondanité. Je tiens à remercier mon adorable petit cousin pour l'idée de la mort de Lockhart (il est d'accord avec moi pour dire que ce type est un pédophile !). Je me suis éclatée à décrire sa mort ! C'est un bordel sans nom !
Après 33 chapitres, Ron et Harry ont enfin dévoilé leur existence au monde magique ! Ce n'est pas trop tôt ! Dumby avait vraiment besoin d'une claque mentale ! Et franchement, j'adore choquer les sorciers ! Parce qu'ils sont vraiment incompétents. Trois petites précisions : Dumby et Hermione tentent vraiment de se protéger l'un et l'autre (ils s'aiment vraiment et pensent vraiment avoir raison dans leur méthode, ce qui est plutôt triste en réalité) en ce qui concerne le serment magique que prononce les témoins, il est plus puissant qu'un véritaserum car c'est Médée elle-même qui envoie un peu de sa magie pour interdire tout transgression (c'est une pratique commune à toutes les communautés magiques, sorcières comme des créatures) enfin, en ce qui concerne les Weasley, ils vont être punis, cependant, leur arc va se poursuivre avec Fred et non les sorciers, mais les Weasley vont être un sujet tabou dans le domaine public. Je sais, c'est chiant d'avoir ces explications en bas de page, mais c'est important de préciser quelques détails qui ne sont pas expliqués dans le chapitre, pour embellir mon univers.
Pas d'inquiétude pour les petits curieux, on va bientôt voir Médée, Serpentaire, Salazar et Godric ! Même si le rôle des deux derniers est plutôt minime, ils sont importants pour boucler leur mini-arc (ils se font toujours chier à Poudlard, à écouter les ruminations de Serpentaire qui attend sa libération très prochaine !). Et voilà pour aujourd'hui avec ma note assez longue !
J'ignore sincèrement quand mon prochain chapitre va sortir, mais il est en cours d'écriture ! En toute logique, il sera moins long et plus simple à écrire ! Ouf ! On passe du côté de Blaise qui va défoncer du Mangemort à Azkaban !
