Auteure : Elfelmira
Genre : Mystère, Amitié, Famille
Résumé : Fin de la deuxième année, Ginny a été enlevée dans la Chambre des Secrets. Lockhart, Ron et Harry partent à sa recherche. Or le professeur, afin de s'accaparer toute la gloire, brise les baguettes des deux amis et les emprisonne dans la Chambre. Se retrouvant au centre d'un complot, ils vont devoir apprendre à survivre, seuls ou presque. Ils vont apprendre à voir au-delà des apparences et de la Magie elle-même... L'année du Serpentaire arrive...
Bashing : Dumby, Hermione, les Weasley (on les aime ceux-là) sauf les jumeaux, pour eux je ne pourrais jamais y arriver... Alors je sais, je fais pas mal de bashing sur ces personnes tout simplement parce que je ne suis pas très fan d'eux. Il y a une exception pour Hermione, j'adore ce personnage mais je trouve que le nombre de bashing concernant Hermione sont peu nombreux et que Ron s'en prend toujours plein la gueule. Alors j'inverse, Ron sera un gentil et si ça ne vous plaît pas…bah…pas grave !
Attention : Les événements de la première et deuxième année (sauf la fin) correspondent aux livres ou films. Les passés d'Harry et Ron seront modifiés à ma façon, donc pas de cris. Il est possible qu'il y ait de l'humour sarcastique comme je l'aime. Et enfin, pour les couples, je ne sais pas encore. Mais ce qui est sûr c'est que c'est un slash. On verra. Risque de spoil mais bon, comme tout le monde connaît Harry Potter, on s'en fou un peu…
Couple : BZ/HP, je ne sais pas encore pour Ron, j'hésite pour un RW/DM ou un RW/DG, ça reste à voir. En vrai, maintenant je sais ce que je vais faire mais je vais pas vous le dire héhéhé !
Alors, petite information supplémentaire, je remercie ma Beta, Cuicuit, pour m'avoir corrigée et relue. Pour l'instant pub, je vous invite à aller lire ce qu'elle a écrit sur wattpad, c'est magnifique !
Ni Harry Potter (le livre et le film) ni les personnages ne m'appartiennent, ils sont à JKR. Voilà voilà.
Je tiens à tous vous remercier pour vos reviews et vos votes ! Je ne peux pas répondre forcément, c'est impossible, mais je les lis toutes avec grand bonheur. Merci !
« Parole »
« Fourchelangue »
« Langage des animaux »
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Partie 4 :
Chapitre 34 : Dans la brume
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Une question résonnait dans sa tête. Juste une. Comment, par Merlin, en était-il arrivé là ? Ce matin, en se réveillant, Blaise avait bien programmé cette journée. Et même sa mère avait acquiescé, acceptant le programme et y rajoutant son propre agenda.
L'Italien avait prévu de passer sa matinée à se préparer à recevoir son don de Brume, son anniversaire approchant à grand pas, sous les conseils de sa mère et de ses grands-parents. Il avait donc passé toute sa matinée, en tailleur, à méditer pour entrer en communion avec les premiers vestiges créés afin que son corps puisse recevoir son don sans complication. Et la nouvelle de la mort satisfaisante et amusante de Lockhart n'avait été qu'un petit bonus à mourir de rire.
La suite de son programme consistait à assister au tant attendu procès de Dumbledore depuis le public. Il était impatient de voir la chute du vieil homme, que ses crimes soient exposés aux yeux de tous. Bien sûr, après de nombreux rebondissements soudains et surprenants, Dumbledore avait été jugé coupable. Heureux, Blaise s'apprêtait donc à poursuivre la dernière partie de son programme : passer du temps avec Harry tout en évitant Ron (il frissonna devant le souvenir de son regard brûlant de colère, lancé dans sa direction plusieurs fois pendant le procès). Il avait rêvé d'un charmant rendez-vous à discuter joyeusement de tout et de rien, manger une glace et regarder les étoiles dans un endroit solitaire et calme, tout en profitant de leur victoire complète.
Alors pourquoi son plan avait été détruit en une seule petite seconde ? Il y avait 365 jours dans une putain d'année ! Et Voldemort devait choisir ce jour précis pour envahir une des prisons les plus sécurisées du monde ! Ce maudit Dark Lord venait de gâcher son rendez-vous ! Et Blaise bouillait de colère. Il avait besoin de se défouler. De vraiment se défouler.
Après l'annonce de l'Auror, la panique s'était emparée de la plupart des Sorciers. Les Créatures en avaient juste profité pour disparaître dans l'ombre, à l'exception des Gobelins qui restaient trop fiers pour fuir (et de toute manière, ils adoraient se battre, donc ils participeraient probablement au combat futur). Les Lords et Ladies, pour la majorité, ne s'étaient pas laissés désemparer par la mauvaise nouvelle. Au contraire, hormis quelques lâches comme Lord Smith, aucun n'avait bougé d'un seul muscle même si leurs visages indiquaient leur profonde surprise, détresse voire peur. Blaise s'attarda sur Harry. Son petit-ami ne souriait plus. Un masque impassible et sérieux, guerrier, remplaçait son air innocent. Et Blaise ne put qu'effectuer un rictus et frissonner. C'était sexy…
Coincé entre ses amis, Blaise était incapable de bouger pour le moment (il détourna son regard de Harry avant qu'il ne se mette à baver : ce n'était pas le moment). D'ailleurs, le petit groupe se déplaçait sur le côté, proche du mur, pour éviter le mouvement de foule. Pour le moment, il attendait, patientant malgré sa colère. Il voulait voir ce qui allait être dit. Ou plutôt quelle décision allait être prise. Franchement, Fudge et Ombrage ne diraient rien, bien trop apeurés par la situation. Mais le véritable chef était Lord Gaunt.
Et enfin, celui-ci prit la parole, calmant la foule.
« Silence ! » Cria-t-il, avec un silencio. « Tout va être pris en charge ! » Il se tourna vers les Lords et Ladies, debout et imposant. « Que deux Aurors amènent Mr Dumbledore et Mlle Granger dans une cellule, leur magie bloquée. Gardez-les. Que Mlle Granger soit confortablement traitée, je ne veux pas une seule égratignure. Je vous rappelle qu'elle est mineure et qu'elle est juste une suspecte et une complice, pas une criminelle comme son grand-père. Est-ce clair ? »
Deux Aurors hochèrent la tête et se dépêchèrent d'emmener les deux Dumbledore hors de la pièce. Thomas balaya ensuite la salle de son regard, imperturbable.
« Je vais aller à Azkaban en compagnie des Aurors. Séparons leur force en deux : un groupe d'Aurors restera au ministère pour le défendre au cas où, le reste avec moi. Tout volontaire peut également venir aider. C'est une décision difficile, choisissez bien. Toute faute sera de votre propre responsabilité. » Il se tourna vers Ragnarök, la tête inclinée dans un geste de respect. « Les Gobelins sont les bienvenus pour nous rejoindre. »
« Évidemment qu'on va s'inviter à la fête ! » S'amusa le Gobelin, souriant à pleines dents, les autres Goblins poussèrent des cris enthousiastes. « Ironteeth, va chercher des renforts ! Rendez-vous à Azkaban ! »
Un Gobelin discret, placé derrière le directeur, disparut dans l'ombre.
« Si vous êtes prêts, avec moi ! » Cria Thomas, quittant son siège pour se retrouver au sol. Il invita les Aurors désignés avec lui et quitta la salle dans un flot de cape digne de Severus. Finalement, il fut pourchassé par Mucha, qui pianotait rapidement son cube noir, appelé « téléphone », apparemment. Rapidement, Lords et Ladies et certains Sorciers du public se dépêchèrent de suivre leur nouveau chef. Il aperçut Sirius, Harry et Ron sauter à leur suite. Et son cœur fit un bond dans sa poitrine. Il devait venir pour aider son petit-ami. Et éventuellement son frère…parce que Harry serait triste si quelque chose arrivait à son frère. Et Blaise n'aimait pas que Harry soit triste. (Il n'appréciait vraiment pas Ron ! Toujours à gâcher ses plans !).
Blaise se leva d'un bond, se faufilant vers les rangs des traditionalistes pour rejoindre sa mère. Il remarqua à peine qu'il était suivi par ses amis. Bianca discutait soigneusement, probablement sur ce qu'ils devaient faire, avec les Malfoy et les Greengrass, les Parkinson un peu en retrait et silencieux.
« Mère. » Appela Blaise, attirant l'attention sur lui et ses amis. « Je désire combattre ! »
L'Italien regarda sa mère avec intensité, la tête haute, pour montrer sa confiance en ses capacités. Il voulait venir se battre. Il voulait se défouler sur le type ayant gâché ses plans. Et suivre Harry.
« Blaise, cette bataille sera plus intense que celle de Gringotts. Tu en es conscient ? » Demanda avec fermeté sa mère.
« Je suis prêt. » Affirma Blaise, sûr de lui. « Je me suis entraîné depuis que je suis tout petit avec grand-père. Il est impossible que je perde. »
« Vrai. » S'amusa sa mère, connaissant très bien les entraînements difficiles de son père : elle les avait également vécus. « Très bien, tu peux venir. À une condition : tu ne te mets pas excessivement en danger et à la moindre blessure, tu rentres. » exigea-t-elle, son index levé.
« Bien sûr ! » S'écria-t-il avec un sourire aux lèvres.
Sa mère sourit, également fière. Elle posa une main sur son épaule et la pressa dans un geste qui se voulait rassurant. Blaise apprécia. Après tout, malgré sa confiance, il se sentait un peu nerveux. Puis, d'un coup de baguette, elle transforma sa splendide robe inconfortable et coûteuse en une tenue noire et simple, appropriée pour un combat. Elle réarrangea ses cheveux en une queue de cheval haute et esquissa un sourire bestial. Lady Zabini venait de se transformer en la mafieuse Bianca. Et comme toujours, elle était magnifique. Puis Bianca se tourna vers ses propres amis, le sourcil élégamment haussé.
« Et vous ? »
« Je reste. » Informa doucement Narcissa. « Je suis une enquêtrice et une informatrice plus qu'autre chose. J'ai peur de ne pas être à la hauteur. Notamment si je suis confrontée à Bellatrix… »
« Et je te préfère ailleurs. » Acquiesça Lucius en faisant un pas en avant. « Ne t'inquiète pas, je m'occupe de ta sœur. Je dois toujours me venger de la cicatrice… » Grogna-t-il, ses yeux brillèrent un instant.
« Cicatrice ? Quelle cicatrice ? » Demanda Draco, s'incrustant dans la conversation, curieux. « Tu ne m'as jamais raconté ! »
« Et tu ne sauras jamais ! »
Draco bouda à la réponse de son père avant de se reprendre.
« Je viens aussi ! »
« Draco ! Tu es sûr ? » Narcissa ouvrit la bouche, soudainement inquiète. « Je ne peux pas… »
« Maman…on s'entraîne…je peux venir et je peux y arriver ! » Il lança un regard vers Blaise. « Et Blaise et Ron y vont. »
La Lady soupira, défaite, tandis que Lucius hochait la tête.
« Très bien…promets-moi que tu feras attention ! »
Sans attendre de réponse, elle enserra son fils dans ses bras alors que celui-ci protestait faiblement sous le rire sadique de Pansy. Cette dernière avait déjà ses poignards entre ses mains, prête à partir et en tenue. Blaise frissonna devant l'air terrifiant de sa meilleure amie. Cette fille était probablement la seule personne qui pouvait le faire frémir. Même Voldemort n'arrivait pas au même niveau. Célia Parkinson était dans la même tenue que sa fille, discutant avec son mari, qui resterait avec leur fils. Plus loin, Blaise aperçut Théo se faire pousser par son père et sa tante pour qu'il rentre. Après tout, l'adolescent n'était pas fait pour le combat.
« Daphné, prends Astoria et protège-la. » Exigea Marjorie Greengrass.
« Je peux venir, maman. » Renifla la reine des glaces en fusillant Draco du regard, toujours jalouse malgré son affection pour le blond. « Je suis prête. »
« Tu te remets encore de tes blessures contre le combat avec Granger. » Contredit sa mère, sérieuse. « Tu restes avec ta sœur. »
« Je suis guérie. »
« Je ne crois pas, jeune fille. » Réprimanda son père. « Tu es restée plusieurs jours à l'hôpital et les médicomages ont été intransigeants : repos exigé pendant un mois. Prends soin de ta sœur, elle en aura besoin pendant qu'on ne sera pas là. » Finit-il doucement, en ébouriffant les cheveux de ses deux filles.
Blaise vit Astoria agripper la robe de sa sœur, se serrant contre elle en tremblant. C'était sa première réapparition publique depuis les rumeurs et elle se sentait mal. Avec sympathie, Blaise tapota le dos de la jeune fille, qui la remercia du regard. Daphné regarda sa sœur, puis ses parents avant de soupirer.
« Très bien…on vous attend à la maison tous les deux. » Elle appuya les derniers mots, montrant son inquiétude.
Blaise n'entendit pas la réponse car sa mère lui attrapa le bras, lui fit un câlin réconfortant, lui murmurant des paroles encourageantes en italien, lui sourit gentiment et l'invita à la suivre. Il était temps de rejoindre la bataille.
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Des bruits assourdissants agressèrent ses pauvres oreilles. Des cris de douleur ou de rage – ou encore des appels à l'aide – résonnaient de toutes parts. Il entendait le son des sorts jetés de-ci, de-là. Mais il ne pouvait rien discerner de précis. Il devinait juste les couleurs des sorts et le contour des silhouettes.
Azkaban était construite au centre d'une île couverte d'un brouillard épais. Ce qui était clairement un désavantage pour tout le monde. Blaise réalisa que Harry devait se sentir un peu comme cela : aveugle mais capable de 'voir' certains détails impossibles à remarquer habituellement. Déconcerté par le manque de visibilité, il manqua de voir un sort jeté dans sa direction.
Sa mère le poussa en avant, le forçant à se reprendre. Il roula sur le sol et se releva prêt à agir. Mais sa mère s'était déjà occupée du Deatheater, qui tomba comme une mouche. Blaise l'analysa un instant : habillé en noir, les cheveux ébouriffés et longs, une peau malade. Il devait probablement être l'un des prisonniers tout juste libérés.
« Fais attention, Blaise. » Trancha sévèrement sa mère, baguette en main, prêtant attention à chaque mouvement et bruit. « Ne te laisse pas déstabiliser par ton environnement, agis avec lui. Rappelle-toi de ton entraînement. »
« Désolé… » Murmura-t-il pour éviter d'attirer l'attention sur eux. « Je ne referai plus l'erreur. »
« J'y compte bien. » Elle se mit à marcher doucement en provenance des cris, veillant à ne pas faire de bruit. « Reste prêt de moi. Si on est séparés, faufile-toi dans la brume et dans les bords du champ de bataille. Affaiblis-les sans t'exposer. Ce combat est complètement différent de celui contre les Sorciers « blancs », à Gringotts. On fait face à des Sorciers entraînés, mortels et qui n'ont rien à perdre. Ils sont beaucoup plus dangereux. »
« Compris. »
Blaise suivit sa mère, surveillant ses arrières alors qu'elle regardait devant elle. Soudain, elle se tourna vers la gauche et lança un sort qui ricocha contre un autre sort. Blaise aperçut une Deatheater entre les deux rochers, à moitié caché par le brouillard. Il profita que la femme soit concentrée sur Bianca pour la désarmer rapidement. Celle-ci poussa un cri de surprise avant de le fusiller du regard, prête à charger à mains nues. Mais sa mère la tua, lui tranchant la gorge, avant qu'elle ne fasse le moindre problème.
« N'hésite pas à tuer lorsque tu en as l'occasion. » Lui rappela sa mère. « La moindre hésitation ou pitié peut être fatale. Surtout face à des personnes sans scrupules. »
Blaise ne répondit pas mais intégra le conseil qu'il avait souvent entendu de la bouche de sa grand-mère. Mais la pratique n'avait rien à voir avec la théorie. Et tuer quelqu'un sans remords était un peu plus difficile que prévu. Mais c'était une question de vie ou de mort. Alors il pouvait le faire, non ? Pour sa survie. Pendant l'attaque de Gringotts, il n'avait tué personne, laissant le coup final à quelqu'un d'autre, encore hésitant – un comble pour un futur parrain de la mafia. Il serait temps de passer le cap. Notamment lorsqu'il avait vu Ron et Harry tuer sans le moindre scrupule.
Sa mère avait donc raison de lui faire une petite leçon sur le terrain. Instinctivement, il lui serait plus facile de retenir les conseils. Surtout venant d'une Sorcière expérimentée et dangereuse comme Bianca.
Soudain, un bruit attira son attention vers sa droite. Il se prépara à lancer un sort mais il s'arrêta juste à temps.
« Oh ! Blaise ! » Siffla Pansy, l'air boudeur. « Ne tire pas sur tes amis, je serais vraiment très triste de m'enterrer. »
« Comment veux-tu que je te reconnaisse dans cette purée de pois ? » Rétorqua Blaise, impassible. « Et je serais ravi d'assister à ton enterrement. J'aurais enfin des vacances. »
La jeune fille rejoignit rapidement les deux Zabini, en sautillant, amusée, et se plaça au centre, pour surveiller leurs côtés. Blaise secoua la tête. Sa meilleure amie avait un caractère terrible et sadique, mais terriblement amusant. D'ailleurs, il put entendre sa mère ricaner.
« Faites attention à ne pas tirer sur nos alliés, ce serait déjà une grande victoire. » Assura Bianca. « De toute manière, on ne peut pas vraiment discerner la différence entre un allié et un ennemi…sauf si on est un senseur ou un liseur d'auras comme Harry. »
« Faudrait peut-être le rejoindre… » Grogna Pansy, faisant attention à ne pas faire trop de bruit, attentive. « Il nous serait utile. »
Blaise n'aimait pas que quelqu'un parle du don de Harry comme s'il était un objet à utiliser. Mais il ne pouvait qu'accorder un point à Pansy : son talent serait réellement apprécié. Bianca, soudain, se figea et fit un léger signe de la main. Les deux adolescents se stoppèrent, intrigués mais sur le qui-vive. Blaise étendit ses sens au maximum, ses oreilles aux aguets et ses yeux à l'affut. Un peu plus loin, il pouvait entendre des cris de douleur comme de rage, des explosions, des sanglots, des appels à l'aide, des noms de sorts lancés…et ainsi de suite. Et ces bruits assourdissants et intimidants étaient proches d'eux ou plus précisément, devant eux. Mais Blaise avait déjà vécu la bataille de Gringotts et savait donc à quoi s'attendre, même si les Deatheaters et Voldemort étaient bien plus violents et dangereux que les petits Sorciers « blancs ». Il n'avait pas peur. Mais la sensation d'être aveugle restait terrifiante : il comprenait enfin Harry.
Plissant attentivement des yeux, le jeune Italien aperçut enfin quelques couleurs rouges, verts, oranges…qui illuminaient la brume.
« J'imagine qu'entrer dans le champ de bataille à l'aveugle n'est pas une bonne idée… » Railla doucement Pansy et Blaise ne put que rouler des yeux, amusé par son sarcasme.
« Jure… »
« Vous deux, restez sur les bords. » Indiqua Bianca, faisant un bref cercle avec ses doigts. « Vous aiderez de loin, vous n'êtes pas assez expérimentés pour un affrontement direct face à Voldemort et ses troupes. Prendre les Deatheaters par surprise est probablement la meilleure idée pour les déstabiliser. Surtout quand on ignore leur nombre. »
Blaise cligna des yeux et sentit une vague d'inquiétude s'emparer de lui. En soi, l'idée était bonne et sa mère avait raison. Se battre à l'aveugle était un très mauvais plan, notamment lorsqu'il ne s'était jamais vraiment entrainé avec un bandeau sur les yeux. Attaquer les ennemis à revers, encerclant le champ de bataille jouerait donc un double rôle : aider leurs alliés mais aussi donner l'impression qu'ils étaient plus nombreux que ce qu'ils étaient vraiment. Et la brume les avantageait dans cette illusion. Et c'était le meilleur moyen d'aider Harry sans le gêner par son inexpérience et son incompétence.
Mais cela signifiait aussi laisser sa mère entrer dans la bataille alors qu'elle était une spécialiste du travail dans l'ombre et l'assassinat (ce qui expliquait pourquoi elle avait été choisie pour enquêter sur les Weasley). Attaquer directement, en face à face, n'était pas la meilleure idée.
« Tu ne t'inquiètes pour rien, mon fils. » Fit Bianca, le connaissant très bien pour lire ses pensées. « La brume va me protéger. Vous deux, restez toujours ensemble pour protéger vos arrières. »
« Mouais. » Fit-il, peu convaincu.
Mais il avait confiance en sa mère et en ses capacités. Alors il hocha simplement la tête, posa légèrement sa main sur le bras de sa mère dans un dernier geste de réconfort et commença à marcher vers la gauche – Pansy le suivit, enthousiaste d'en découdre. Du coin de l'œil, il vit sa mère disparaitre dans la brume, vers les cris, le pas décidé et silencieux, tel un fantôme. Blaise envoya des prières silencieuses pour que sa mère retourne en vie. Il ne voulait pas la perdre comme il avait perdu son père.
« Ta mère est une putain de mafieuse qui peut mettre à genoux la pire raclure du monde d'un seul regard. Elle va s'en sortir. » Chuchota joyeusement Pansy d'un air adorateur (Blaise savait que Pansy voyait Bianca comme son modèle et voulait être comme elle, ce qui expliquait son entrainement plus que douteux). « Allons plutôt retrouver ton adorable petit-ami ! »
Blaise ne grogna pas. Non, un héritier mafieux noble, entrainé depuis sa plus tendre enfance pour reprendre un empire, ne grognait pas. Il était seulement exaspéré.
« Harry peut se débrouiller seul. Tu as vu de quoi il était capable à Gringotts ? Ce gamin est terrifiant ! Et un brin dérangé si tu l'associes avec Black… » Blaise se rappela du rire sadique partagé du filleul et du parrain alors qu'ils étaient littéralement en train d'éviscérer un pauvre Sorcier « blanc » avec des lames. « Ouais…il peut se débrouiller… »
« Dit le gars qui a décidé de venir combattre juste pour l'aider et le protéger… » Chantonna Pansy alors qu'ils ralentissaient et s'accroupissaient juste à temps pour éviter un petit groupe de Deatheaters, trop nombreux pour qu'ils puissent les tuer d'un coup sans se faire tuer avant.
« Pansy… » Elle le connaissait vraiment trop bien. « Vrai, je m'inquiète beaucoup. Mais Ron est avec lui. Et jamais il ne laissera son petit frère seul. Tu sais à quel point ce gars est protecteur ! »
« Yep, il a failli m'arracher les yeux parce que je lui ai dit que son petit frère était adorable. » Annonça Pansy d'un ton joyeux, un peu trop fière d'elle pour qu'elle soit considérée comme saine d'esprit.
Blaise lui envoya un regard blasé.
« On va vraiment devoir envisager de prendre un rendez-vous chez un psy un de ces quatre. » Marmonna-t-il, alors que le groupe d'ennemis avait disparu dans le brouillard, songeant qu'il était entouré de malades mentaux et autres cas psychiatriques graves.
Le duo se tut et continua d'avancer prudemment, atteignant enfin la bordure du champ de bataille. Ils restèrent à la limite et Pansy s'accroupit tout de suite et se prépara à lancer un sort. Blaise se positionna derrière elle, prêt à la défendre d'une quelconque embuscade. C'était une stratégie plutôt simple : l'un protégeait et l'autre attaquait.
Pansy n'attendit pas longtemps avant qu'une forme sombre ne se dessine dans la brume. Une forme sombre accompagnée d'un masque blanc à la pointe de la mode. Blaise renifla un instant, amusé par ses pensées, avant de se reconcentrer. Une jolie lumière violette partit de la baguette de sa meilleure amie pour frapper l'ennemi inattentif. Il s'écroula la seconde suivante.
Le duo s'empressa de se lever et de faire quelques pas sur plusieurs mètres pour se remettre dans la même position. Juste à temps pour que deux Deatheaters, probablement alertés par la mort de leur compagnon, sortent du brouillard à l'endroit même où ils se tenaient quelques secondes auparavant. Les deux ennemis regardèrent autour d'eux, sur leurs gardes. Mais ils n'eurent pas le temps d'apercevoir les deux silhouettes accroupies et à moitié protégées par la brume.
Cette fois, Blaise jeta un sort au même moment que Pansy. Et pour la première fois de sa vie, il tua. Il regarda, avec une certaine curiosité morbide, la femme en noire s'écrouler sans un bruit au sol, les bras écartés et les plis de ses robes volant dramatiquement autour d'elle. Son compagnon la rejoignit bien vite, mais il eut le temps de jeter un sort qui s'écrasa aux pieds de Pansy. Blaise retint un instant son souffle, envahi par les émotions. Il venait juste de passer le pas, de dépasser une frontière qui lui semblait jusqu'à présent insurmontable. Et il venait de tuer avec facilité. Tuer était-il vraiment aussi simple ? La vie lui semblait soudainement très fragile. Les yeux toujours rivés sur le cadavre, l'Italien sursauta lorsque son amie lui planta son coude entre ses côtes.
« Bougeons. » Ordonna-t-elle, déjà sur ses pieds et en mouvement. « Ne t'inquiète pas, Blaise, on s'y fait vite. Surtout dans notre métier. »
C'était sa façon de le rassurer et Blaise appréciait le geste, même si un peu maladroit. Mais elle n'avait pas tort. Il savait qu'il ne pourrait pas hésiter à tuer quelqu'un dans le futur. Cela affaiblirait son image et sa position dans la mafia. Comme le disait Pansy : il devrait s'y faire. Et vite. Blaise se força à détacher les yeux du corps de la femme et suivit rapidement Pansy.
Et Pansy avait raison. Comme toujours. Les adversaires suivants furent plus simples à éliminer et Blaise ressentait de moins en moins d'appréhension et de plus en plus de familiarité. Comme s'il accomplissait une simple tâche. Une routine du quotidien. Il comprenait, à présent, pourquoi certaines personnes perdaient l'esprit et entraient dans des folies meurtrières. Tout était une question de contrôle pour éviter de se perdre dans un sentiment de puissance.
A plusieurs reprises, il dut se décaler pour esquiver un sort, parfois une dague. De fines coupures commençaient à s'accumuler sur son corps, une sur son visage, mais la majorité sur ses bras, plus vulnérables. Blaise était également recouvert de poussières et de boue, désagréables pour sa peau, et il devait passer une main sur ses yeux presque chaque dizaine de minutes pour essuyer l'humidité qui le gênait. Plus d'une fois, il se retrouvait à rouler au sol, à sauter sur ses pieds, à se déplacer rapidement en veillant à être silencieux, à sauter par-dessus des cadavres ou des blessés incapables de bouger, à éviter des groupes ennemis trop nombreux pour eux, ou encore à aider des alliés Gobelins et Sorciers (il reconnut même quelques prisonniers libérés, complètement fous, lui rappelant brièvement Sirius). Ses muscles le lançaient déjà face à tous ces efforts et il était fatigué. Magiquement et physiquement. Mais l'Italien était butté. Il n'allait certainement pas abandonner.
A côté de lui, Pansy soufflait plutôt fort, montrant également son état de fatigue. Elle-même n'était pas au meilleur de sa forme, mais elle se débrouillait mieux que lui, ayant déjà expérimenté le terrain avec sa mère depuis un an et demi.
L'attention de Blaise fut attirée par un mouvement vers sa gauche. Il repéra un Gobelin qui attaquait vaillamment, avec la rage qui caractérisait ce peuple guerrier, un Sorcier ennemi, un peu différent d'un Deatheater lambda : il était vêtu de marron, avec une capuche sur la tête. Ledit Sorcier parvenait à esquiver avec plus ou moins de facilité ses attaques. Il était doué, analysa Blaise, les yeux plissés pour mieux voir à travers la brume, suivant tous les mouvements. Bien vite, Le Sorcier sembla voir une opportunité dans la garde du Gobelin. Il attaqua soudainement, surprenant son adversaire qui poussa un cri de douleur, quand une lame cachée se planta dans son torse.
La Créature Magique tomba au sol et Blaise était incapable de dire s'il était encore en vie. Pansy n'hésita pas et profita de l'occasion pour lui jeter un sort. Mais l'ennemi sauta sur le côté juste à temps, semblant suivre son instinct. L'Italien grimaça. Ce gars allait être difficile à abattre.
L'inconnu se tourna vers eux, en garde. Il n'attendit pas que le duo soit prêt pour attaquer. Blaise se dépêcha de lancer un bouclier autour d'eux alors que plusieurs sorts volaient vers eux. Pansy fit léviter plus plusieurs roches de tailles différentes, en cachant certaines derrière d'autres, et les envoya. Leur adversaire para avec facilité, mais il fut tout de même frappé à plusieurs reprises par des roches cachées. Cela ne sembla pas le perturber pour autant, alors qu'il murmurait dans une autre langue.
Il lança des flammes, mélangées à du vent pour les amplifier. Blaise se mordit les lèvres, alors que son pied droit se décalait vers l'arrière pour soutenir la soudaine pression imposée à son bouclier. Il n'allait pas tenir bien longtemps.
Pansy comprit et sauta hors du bouclier, attirant l'attention de l'autre Sorcier sur elle. Elle siffla et lança une de ses dagues, amplifiant le lancer par du vent. Cela fonctionna, car le Sorcier brisa le contact avec ses flammes pour parer la dague avec un bouclier. Cela n'empêcha pas la dague de briser le bouclier, à la surprise de l'homme. L'instant suivant, le Sorcier était mort, la dague plantée profondément dans sa gorge.
Blaise lâcha toute la pression et souffla. Il pose une main sur son ventre, se forçant à se calmer. Il avait failli lâcher. Heureusement que Pansy avait tout de suite agi. Il bénissait sincèrement la vieille dague gobeline que Pansy avait héritée de sa mère. Elle avait la capacité de détruire les protections magiques.
Son souffle repris, Blaise se dépêcha d'avancer vers le Gobelin pour vérifier son état, Pansy le suivant doucement. Il posa un genou à terre et pressa sa main contre l'épaule de la Créature. Il grimaça et secoua la tête. Mort. La blessure sur son torse était verdâtre – signe que la lame que le Sorcier inconnu avait plantée était empoisonnée.
« Blaise. » appela Pansy.
Elle était penchée sur le cadavre du Sorcier, vérifiant son identité en repoussant sa capuche. Blaise cligna des yeux vers son amie, curieux.
« Ce type…ce n'est pas un Sorcier de chez nous. »
Blaise s'approcha de lui. En effet, sa peau était plutôt brune, ses yeux à demi-clos étaient plissés et noirs, ses vêtements étaient taillés dans un style qui lui était étranger. Et l'Italien se rappela que l'inconnu avait parlé dans une autre langue. Il n'était très certainement pas européen. Peut-être asiatique.
« Tu crois que Voldemort a trouvé des alliés dans d'autres pays pendant qu'il se cachait ? » Demanda Pansy, les sourcils froncés.
« Sûrement. » Blaise attrapa le bras de l'inconnu et arracha la manche, montrant la marque des ténèbres. « Ou alors il a été réduit en esclavage. Rappelle-toi ce que nos parents disaient : la marque permet à Voldemort de contrôler ses hommes. »
« Mmh. » Acquiesça son amie, pensive. « J'imagine mal des non-européens être concernés par le conflit de Voldemort. Surtout qu'il a une obsession pour prendre le contrôle du Royaume-Uni, puis de l'Europe… »
Avant que Blaise ne puisse répondre, une explosion, suivie de près par des injures, retentit à quelques mètres d'eux. Puis un hurlement inhumain, de douleur, et le son d'os brisés remplacèrent les insultes. Puis le silence. L'Italien sauta sur ses pieds et leva sa baguette. Pansy resta accroupie, mais elle était attentive.
La seconde suivante une forme massive sauta sur eux. Pansy fut soudainement projetée dans les airs. Elle cria lorsque son dos rencontra violemment le rocher. Blaise voulut la suivre, vérifier si elle allait bien mais c'était une très mauvaise idée de tourner le dos à leur agresseur, qui respirait la rage et la force bestiale. Intimidant.
Un grognement sourd le fit frissonner. La forme sombre, mi-bête, mi-humanoïde tourna sur elle-même, la tête tournée vers lui, ses yeux luisants et brillants de malice ne le lâchèrent pas un instant. Blaise tiqua, une brève terreur s'empara de lui. Puis il insulta sa malchance. De tous les ennemis, il devait tomber sur Greyback. Il n'avait aucune envie de se retrouver face à un loup-garou sauvage. Un être tellement cruel et sanguinaire, qui adorait mordre les enfants (magiques ou non) qu'il avait fallu un bataillon entier d'Aurors pour le vaincre et l'enfermer à Azkaban, bataille qui dura toute une nuit faisant des dizaines de morts et blessés.
Sérieusement, Pansy et lui étaient extrêmement désavantagés. Mais prendre la fuite n'était pas une option. Un loup-garou était beaucoup plus rapide et fort qu'un Sorcier. Et beaucoup plus résistant à la magie. Génial. Son regard glissa vers son amie, toujours allongée au sol, luttant pour se lever. Mais il la vit sortir sa baguette et murmurer quelques mots entre deux souffles. Un petit Patronus papillon (elle détestait que son Patronus soit aussi mignon mais elle ne niait pas que son animal préféré était le papillon, au plus grand amusement de ses amis). Elle appelait à l'aide, comprit Blaise, la félicitant mentalement pour son esprit vif. Il n'y avait aucune chance qu'ils puissent le battre à eux seuls. Mais peut-être parviendraient-ils à le ralentir suffisamment pour attendre les renforts ? En tout cas, ils n'avaient pas vraiment de choix.
Le grognement sauvage le ramena à la réalité et il réussit à se jeter sur le côté juste à temps pour éviter le corps de Greyback, qui sautait sur lui. Il eut finalement un aperçu direct de l'apparence semi-humaine du loup-garou. Immense, avec des poils grisonnants mêlés à du brun qui mangeaient une partie de son visage massif et de son torse large. Le seul témoignage de son emprisonnement à Azkaban était le bas de son pantalon de détenu. Le loup-garou fit volte-face et attaqua à mains nues Blaise, qui esquiva à nouveau in extremis, peu habitué à la vitesse inhumaine d'un loup-garou de naissance. Ses yeux glissèrent un instant sur ses griffes imposantes et il frissonna lorsqu'il remarqua que du sang frais coulait encore, sans doute venant de sa victime précédente.
Greyback rallongea son bras au dernier moment, ses griffes coupantes effleurèrent le bras de Blaise, laissant une fine trainée sanglante. L'Italien siffla de surprise mais ses entrainements au corps à corps avec sa mère et Pansy lui permirent de prendre suffisamment de distance pour être hors de sa portée. Il agrippa fermement sa baguette entre ses doigts et projeta un expulso assez puissant pour projeter le loup-garou de quelques mètres, l'éloignant de Pansy.
Sans vraiment de surprise, Greyback se reprit rapidement. Il lui adressa un sourire bestial, sa langue passa sur ses lèvres gercées laissant apercevoir des dents acérées. Ce qui ne rassurait pas vraiment Blaise.
Il profita de la distance pour envoyer plusieurs sorts sombres, aussi vicieux les uns que les autres. Mais Greyback avançait doucement, tel le prédateur qu'il était, évitant les sorts, ou ceux-ci rebondissant simplement sur sa peau. Blaise maudit sincèrement la résistance magique que les loups-garous de naissance possédaient. Ceux-ci, en plus de leur résistance et de leur force naturelle, étaient immortels tant que personne ne les tuait. Ce qui expliquait souvent la guerre ancestrale qui opposait vampires et loups-garous. Cette guerre était tellement célèbre qu'elle était même devenue un mythe chez les Muggles. Le point positif était que Blaise se trouvait face à Greyback et non pas face au roi des loups-garous, la Bête de Gévaudan…
L'Italien s'entoura d'un bouclier juste à temps pour échapper à une nouvelle attaque du loup-garou, qui n'hésita pas à utiliser sa force pour fracasser le sol et des roches. Greyback appuya soudainement ses deux mains contre le bouclier lumineux et poussa. Violemment. Blaise recula d'un pas sous la pression et se mordit les lèvres. Sa baguette toujours pointée vers le loup-garou, maintenant le bouclier en place du mieux qu'il pouvait, il attrapa une dague cachée sous ses vêtements avec sa main libre. Et il l'envoya rapidement en direction des yeux fendus, jaunes et cruels de son adversaire.
Un éclair de surprise modifia les traits de Greyback pour un court instant. Blaise pouvait le comprendre. Les Sorciers se baladaient rarement avec d'autres armes que leur baguette. Mais l'effet de surprise fut de courte durée car le loup-garou attrapa la dague avec une main et la brisa. Puis il donna un violent coup de point sur le bouclier, qui commença à se fissurer.
Blaise comprit qu'il devait riposter immédiatement. Il lança plusieurs autres petites dagues, mais aucune ne toucha sa cible. Et le loup-garou brisa son bouclier à mains nues, avec la même facilité qu'il avait brisé le rocher quelques minutes avant. Greyback lâcha un rire sauvage et il se jeta sur lui, une nouvelle fois. Mais Blaise n'eut pas le temps de reculer plus d'un pas. Il sentit la main griffue du loup-garou attraper le haut de son torse. L'Italien poussa un cri de douleur lorsque les griffes tranchèrent sa peau. Il tenta de reculer mais l'autre main de son adversaire agrippa son bras, celui avec sa baguette, le maintenant sur place, ses griffes se plantèrent dans sa peau fragile. Blaise lâcha un nouveau gémissement, alors qu'il sentait le sang couler le long de son bras et de son ventre.
Malgré la douleur, il garda sa baguette en main : il ne savait pas quand il en aurait encore besoin. Il vit ensuite le loup-garou approcher ses crocs de sa nuque. Oh. Mauvaise nouvelle. Très mauvaise nouvelle. Il n'avait aucune envie de mourir égorgé ou de se transformer en loup-garou au service de Greyback. Sa main libre, tremblante de peur et de nervosité, passa rapidement sur une dernière dague. Il sourit faiblement, déstabilisant un instant Greyback. Ses victimes ne devaient pas vraiment lui sourire. Et Blaise parvint à percer, pour la première fois depuis le début du combat, la peau dure de Greyback. Juste une égratignure car le loup-garou sentit la menace à temps pour éviter plus de dégâts. Le loup-garou ne le lâcha pas, il serra juste son emprise sur son bras, brisant ses os au passage, ne maitrisant pas sa force. Blaise cria à nouveau, une fine larme s'échappa involontairement de son œil.
Puis Greyback leva sa main et regarda la petite, minuscule blessure, avec un sourcil haussé, amusé. Il passa sa langue dessus, ramenant ses yeux menaçants sur Blaise, qui respirait avec difficulté, son bras et son torse brûlaient et pulsaient dans tout son corps. L'Italien n'aimait pas la lueur sadique qu'il remarqua dans les yeux du loup-garou. C'était malsain.
« Cela faisait longtemps qu'on ne m'avait pas blessé… » Ronronna Greyback de sa voix grave, cassée et brisée, malmenant son pauvre bras en miettes. C'était la première fois qu'il entendait sa voix menaçante et cela le fit trembler. « Tu mérites bien ta place à mes côtés…que dis-tu de devenir loup-garou ? »
Il montra ses crocs avec insistance et Blaise frissonna, il en oublia presque sa douleur alors que de la sueur froide coulait le long de son dos. Si Greyback le mordait et qu'il devenait un loup-garou, il deviendrait un esclave, obligé d'obéir aux ordres de son mordeur tant qu'il ne changeait pas d'Alpha (Sirius avait dit que Lupin considérait Dumbledore comme son Alpha, ce qui expliquait pourquoi il n'obéissait pas à Greyback, son mordeur). Il n'avait pas envie de faire du mal à des personnes innocentes, à ses amis, à sa famille.
Puis ses yeux se posèrent discrètement par-dessus l'épaule de Greyback. Il cligna doucement des paupières lorsqu'il aperçut, entre la brume, la silhouette de Pansy se relever. Elle tituba un peu, mais elle tenait fermement sa baguette et une dague. Blaise rapporta son attention sur le loup-garou.
« Tu sais… » Parvint à dire Blaise entre deux souffles saccadés, le distrayant pour éviter qu'il ne sente Pansy et la menace qu'elle représentait. « Je vais…devoir refuser…cette offre si chaleureusement proposée… »
Avant que Greyback ne puisse répliquer son mécontentement, Pansy agit. Elle envoya plusieurs sorts à la suite et sa dague, qu'elle cacha par un sort d'invisibilité. Le loup-garou sentit rapidement la menace. Il tourna à moitié sa tête, vit les sorts et lâcha soudainement Blaise. Alors qu'il chutait comme une poupée de chiffon, Blaise sentit son souffle se couper quand il sentit Greyback lui assener un violent coup de pied directement sur les griffures parcourant son torse. Il fit un rapide vol plané de plusieurs mètres et ferma les yeux. L'impact fut moins douloureux qu'il ne l'aurait pensé, la douleur de son torse et de son bras pulsait bien plus que la petite douleur de son dos. Mais pendant un bref instant, il n'entendit plus rien hormis les battements frénétiques de son cœur.
Blaise devina sans mal qu'ils étaient en très mauvaise posture. Si personne ne répondait à l'appel à l'aide, ils allaient très certainement mourir ou devenir des loups-garous. Doucement, ses sens revinrent et sa vision s'éclaircit. Malheureusement, le bref moment de choc se termina permettant la douleur de revenir en force. Il siffla de douleur et toussa. Du liquide sortit de sa bouche : il devait cracher du sang, ce qui ne l'étonna pas vu les dégâts qu'il s'était pris. L'Italien tenta de bouger mais la douleur fulgurante l'obligea à rester lamentablement allongé sur le sol. Paniqué et en colère, il lâcha toute une flopée d'insultes en italien. Par Merlin, il n'avait vraiment pas de chance ! Il ne pouvait plus bouger, esquiver ! C'était un miracle qu'il soit encore conscient ! Et son torse, son bras, son dos, ses côtes…l'ensemble de son corps brûlait et pulsait. Et sentir le sang couler le long de sa peau, sortir de ses blessures n'était pas du tout une expérience satisfaisante ! Jamais il n'avait été autant blessé.
Le souffle saccadé et la bouche grande ouverte pour mieux respirer, il cligna des yeux. Il chercha Pansy, paniqué. Elle était quelques mètres plus loin, à peine visible dans le brouillard. Elle était debout, vaillante, jetant tous les sorts qu'elle connaissait, toutes ses armes en direction du loup-garou, furieux. Il avançait rapidement vers la jeune fille, grognant rageusement. Un prédateur détestait être séparé de sa proie. Et Pansy se retrouvait désormais être la raison de cette séparation. La furie du loup-garou se sentait : un humain, comme Blaise et Pansy, pouvait sentir les très fortes émotions de la Créature.
Blaise gémit lorsqu'il tenta de bouger, d'agripper sa baguette – abandonnée à une trentaine de centimètres de lui – pour aider sa meilleure amie. Difficile de bouger son bras quand celui-ci était cassé. Et son bras valide était bloqué sous son corps meurtri. Il voyait que Pansy ne lâchait rien. Elle était terrifiée mais en aucun cas elle ne tourna le dos à son adversaire. Elle continuait de lancer des sorts pour le ralentir. Les secours devaient se dépêcher, grogna Blaise, cherchant à se décaler pour libérer son bras valide.
Rapidement – trop rapidement – Blaise observa avec horreur Greyback agripper le cou de Pansy, la souleva dans les airs et serrer – Blaise aperçut du sang couler. Pansy laissa échapper un râle de douleur. Mais elle agit vite : elle attrapa fermement sa dague gobeline et la planta dans le bras du loup-garou. La lame spéciale parvint à pénétrer profondément la peau de Greyback. Surpris, il lâcha Pansy – qui tomba lamentablement au sol, la nuque en sang – dans un cri de douleur et retira son bras ensanglanté. Pendant une seconde, il eut un flottement. Puis, rageur, le loup-garou donna un violent coup de pied dans le ventre de la jeune fille. Blaise grimaça en la voyant se tordre pour limiter la douleur et ses points vitaux.
« Toi ! Comment oses-tu… » Grogna le loup-garou, arrachant la précieuse dague des mains de Pansy – et par la même occasion la peau de la jeune fille. « Jamais…traitresse…une simple humaine… »
Perdu dans un instant de folie, Greyback enchaina les coups de pieds et de griffes, prenant son temps pour la faire souffrir. Mais Pansy, bien que criblée de blessures, fusillait toujours la Créature du regard. Blaise ne pouvait qu'être impressionné par son acharnement mais elle n'allait pas survivre longtemps. Il devait se dépêcher de récupérer sa baguette pour reporter son attention sur lui !
« Tiens bon, Pansy… » Souffla-t-il, parvenant enfin à libérer son bras bloqué de son corps.
Blaise n'avait plus qu'à tendre le bras. Rien de plus. Tendre le bras pour attraper sa baguette et sauver sa meilleure amie. Au moment où ses doigts touchèrent le morceau de bois, un sort venant de la direction opposée frappa Greyback, le repoussant violemment loin de Pansy. Le loup-garou, sonné, se rattrapa rapidement, atterrissant sur ses jambes fléchies. Cette position lui permit d'éviter un jet de flammes brûlantes.
L'Italien soupira, soulagé. Ses doigts lâchèrent sa baguette : il n'avait plus besoin de stresser et d'obliger son corps blessé à combattre. Il entendit le râle de Pansy, également satisfaite du sauvetage tant attendu. Blaise, pour la première fois, était heureux de voir des flammes. Si, habituellement il en avait peur – Ron était terrifiant – à présent, elles le rassuraient. Ron était probablement assez puissant pour griller Greyback. Et il ne serait certainement pas seul.
« Bordel, Blaise, dans quel état tu es ?! » S'exclama une voix familière venant de derrière lui.
L'Italien sursauta, faisant frémir son pauvre corps et appuyant sur ses blessures. Il gémit et toussa à nouveau, du sang coulant un peu hors de sa bouche.
« Bouge pas, abruti ! » Draco glissa au sol, à genoux, ses yeux orageux prirent connaissance de son état lamentable. « Tu ressembles à rien ! »
Blaise sourit, amusé malgré lui. Draco était toujours prêt à se moquer de lui.
« Et toi, tu sembles aux anges. J'aurais toujours cru que tu serais le plus amoché. Faut croire que tes gènes t'empêchent de trop te salir. »
Draco roula des yeux, agacé. Étonnamment, Draco était légèrement blessé, seulement quelques égratignures, des petites gouttes de sueur coulaient le long de ses tempes et seules ses chaussures et le bas de son pantalon étaient sales. Il semblait briller dans ce paysage boueux. Blaise pensait sincèrement que les Malfoy possédaient un pouvoir spécial les empêchant de trop se salir.
Draco prit sa baguette pour les envelopper dans un bouclier protecteur pour qu'ils ne puissent pas être victimes des attaques perdues d'un Ron déchainé. Pendant que Draco faisait les premiers soins, les yeux de Blaise glissèrent vers Pansy. Celle-ci était prise en charge par Harry. Mais il voyait bien que son petit-ami ne savait pas vraiment quoi faire : il n'avait pas été entrainé pour être un soigneur. Il mettait seulement de la glace sur les plaies de Pansy pour la soulager. Mais Blaise soupira. Sa meilleure amie ne risquait plus rien, elle était entre de bonnes mains. Il savait que sa vie n'était pas en danger (il l'espérait).
« On devrait vous envoyer directement à l'hôpital. » Murmura Draco, grimaçant devant l'état de ses blessures. « Je n'ai pas vraiment d'expérience dans ce domaine… »
« T'inquiètes… » Soupira Blaise, sifflant de douleur alors que la main de Draco sur son bras cassé se fit un peu trop brusque. « Au moins, vous avez reçu le message et vous êtes arrivés à temps. »
Draco tapota ses courts cheveux, lui soufflant de ne plus dire un mot. Une fois de plus, les yeux de Blaise furent attirés par le combat entre Ron, qui se déchainait, et Greyback, qui était pour la première fois sur la défensive. Plus loin, il aperçut Sirius qui caquetait joyeusement, les yeux fous, envoyant sort sur sort, perturbant le loup-garou dans ses esquives.
Ron n'hésitait pas à « s'amuser ». Ses flammes volaient autour de lui, magnifiques et menaçantes. Il avait fait un cercle autour de lui et de Greyback, l'empêchant de quitter la « zone de combat ». Le loup-garou semblait agacé et tenta à plusieurs reprises de sortir du cercle. Mais à sa grande surprise, les flammes étaient bien plus brûlantes que des flammes normales : ses poils et la peau de ses pieds et de ses jambes brûlèrent violemment. Ron sourit sauvagement, fier de lui tandis que Sirius – à l'extérieur du cercle – enchainait quelques sorts bien placés, le poussant directement dans les flammes.
Finalement, Ron frappa dans ses mains, appelant son sabre. Il entoura la lame de flammes, se mit en garde et sa magie l'enveloppa. Blaise était heureux d'être assez loin pour ne pas ressentir la pression : ses blessures se seraient probablement empirées. Greyback comprit tout de suite le danger. Il ne pouvait pas reculer, Sirius l'en empêchait, et il ne pouvait pas sauter par-dessus le mur de flammes. Alors il décida de se propulser sur Ron, espérant sans doute le tuer d'un coup de griffes.
Cependant, Ron anticipa le mouvement du loup-garou. Il leva élégamment ses bras, ses doigts serrèrent la garde de son arme. Son pied avant se leva et la seconde suivante, il se propulsa en avant, son pied arrière entouré de flammes. Il trancha le torse de Greyback avec souplesse et simplicité. Le loup-garou grogna de douleur alors que la lame perçait et brûlait violemment sa peau (Blaise pouvait même sentir l'odeur terrible de chair brûlée). Ron finit derrière son adversaire sans qu'il n'ait le temps de riposter, enchainant rapidement avec un mouvement circulaire, détachant sa tête massive de son corps distordu. Blaise observa avec une curiosité morbide la tête voler pour s'écrouler aux pieds de Sirius – qui n'hésita pas à caqueter et arracher ses dents pointues et ses globes oculaires : c'était immonde – tandis que le corps tomba lourdement au sol. Ron grimaça et frappa le sol de son pied. Un petit lac de lave se forma, faisant disparaitre le corps de Greyback à tout jamais.
Blaise soupira, soulagé et rassuré d'être enfin débarrassé d'un adversaire aussi coriace, qui l'avait mis à terre aussi facilement. Il ignorait s'il devait être jaloux ou choqué de la démonstration de puissance de Ron. Il aurait préféré pouvoir tuer Greyback sans aide, posséder une puissance assez importante pour ne pas dépendre de quelqu'un d'autre. Mais Blaise ne pouvait qu'admirer les pouvoirs des deux frères. Même s'il avait une petite préférence pour le don d'Harry, mais là, il était biaisé (Ron l'avait brûlé à plusieurs reprises dès qu'il se rapprochait un peu trop près de Harry).
Sa tête se posa contre la terre boueuse et il ferma les yeux, écoutant les rires fous de Sirius, le murmure des flammes qui s'éteignaient et les commentaires de ses compagnons, qui demandaient de leurs nouvelles. Blaise était juste épuisé et il avait mal. Maintenant que toute l'action et l'adrénaline étaient terminées, il pouvait sentir tous ses membres le trahir. Il se sentait très faible.
« On devrait les évacuer maintenant. » Pointa Draco, cherchant à arrêter le sang de couler de ses blessures. « Si on reste là, les ennemis pourront nous tomber dessus facilement. »
« Comment va Blaise ? » S'inquiéta Harry, qui sautilla vers lui, inquiet.
Il s'agenouilla à côté de lui et caressa doucement ses cheveux boueux. Blaise lui adressa un fin sourire douloureux, se voulant rassurant. Les yeux aveugles d'Harry parcouraient ses blessures avec beaucoup d'inquiétude, espérant ne pas trouver de blessures mortelles. Blaise se laissa faire, heureux de se retrouver sous les soins de son petit-ami.
« Oh, il va bien… » Grogna de loin Ron, qui aidait Pansy à se redresser.
Pansy grimaçait mais ses blessures semblaient moins graves que les siennes : elle s'était bien protégée, cachant ses points vitaux. Son cou était certainement le plus touché.
« Tu es encore jaloux. » Renifla Draco, amusé, alors que Harry geignit, s'excusant encore du comportement de son frère.
Ron tiqua et tira sa langue en direction de Draco qui lui offrit un rictus triomphant. Blaise soupira encore, préférant se concentrer sur les caresses gratuites. Du coin de l'œil, il vit, en arrière-plan, Sirius s'amuser comme un fou à dégrader le reste de la tête de Greyback.
« On devrait peut-être faire quelque chose pour lui, non ? » Demanda Draco, pointant Sirius du regard. « En le voyant, j'ai un peu peur pour ma santé mentale : j'ai du sang Black… » Il frissonna.
« T'inquiète, Sirius est un peu un cas à part… » Rassura Ron, avec amusement, pas le moins du monde perturbé par les actions du parrain de son frère.
« J'ai l'impression que tous les Black, sans exception, sont tarés… » Siffla Pansy, passant délicatement la main sur son ventre douloureux. « Oui, même ta mère et toi, Draco. »
Le blond se mordit les lèvres et bouda un peu. Mais il ne la contredit pas. Blaise secoua doucement la tête. Draco n'était pas le plus fou de la famille, loin de là, mais parfois, il se perdait un peu dans une certaine folie. Une fois, il s'était perdu dans sa jalousie et avait détruit la garde-robe de Daphné (les deux avaient réglé leur problème par un duel). Cependant, Draco restait le moins affecté par la célèbre folie Black : Harry lui-même possédait une folie meurtrière. Les deux pires étaient Sirius et Bellatrix.
« Pansy, tu n'es pas très saine d'esprit non plus… » Remarqua Draco, boudeur.
« Mais je n'ai aucune maladie mentale, très cher. » Elle grimaça un instant et reprit son souffle. « Je choisis juste d'agir comme cela parce que je fais flipper les gens. C'est amusant. » Ron l'aida à s'asseoir prêt d'eux, à l'intérieur du bouclier protecteur de Draco.
« C'est ce que je dis : sadique. » Affirma Draco, en hochant la tête.
Draco fut un petit plus brusque alors qu'il bandait son bras. Blaise siffla de douleur et fusilla son ami du regard, lui promettant des années de souffrance. Le blond lui souffla un « désolé » mais continua à bander, plus doucement, sa fracture. Harry sursauta au sifflement de douleur et se dépêcha d'apaiser sa douleur en posant une main froide sur le front de Blaise. L'Italien soupira d'aise. Il devait avoir de la fièvre.
« T'inquiètes pas, Harry. » Sourit Draco, sans lever les yeux de sa tâche. « Il va survivre et être totalement réparé dans quelques semaines. Une chance qu'il ne soit pas en état de choc ou inconscient ! »
« Tu feras un bon médicomage. » Le complimenta Harry, rassuré.
« J'apprends, j'apprends…mais lire la théorie et pratiquer les soins dans la réalité, c'est différent… » Draco continua en chuchotant. « Et terrifiant… »
Blaise grimaça un peu, compatissant avec son ami. L'Italien n'était pas sûr de pouvoir devenir médicomage : voir ses amis, des inconnus, blessés, malades ou sur le point de mourir…cela pouvait être terrible ! Oui, il préférait 100 fois être parrain de la mafia que de réparer des gens.
« Tu as tout mon respect, Draco. » Souffla Blaise avant de grogner de douleur après un autre brusque mouvement. « Par contre, tu auras tout mon respect seulement si tu me répares sans me casser davantage. »
« Oups ? »
Harry et Blaise fusillèrent le blond au même moment, n'appréciant pas vraiment la réponse. Mais avant que l'un deux ne puissent lui offrir une réponse salée, un petit cri de colère attira leur attention.
« Qu'est-ce que… ? » Siffla Pansy, agacé par l'intervention pendant sa pause.
Blaise écarquilla les yeux de surprise. Plus loin, Sirius avait délaissé son « jouet » pour crier haineusement sur quelqu'un caché par la brume. Mais Sirius ne ressemblait pas à l'adulte/adolescent joueur taré. Il ressemblait à un psychopathe, les yeux révulsés, le visage plissé par la haine. Et il envoyait de violents sorts de plus en plus sombres en direction de sa cible invisible.
« Sur quoi il tire ? » Souffla Draco, hypnotisé par l'état de folie totale de son oncle.
« Il y a un quelqu'un… » Harry plissa des sourcils, attirant l'attention de ses amis.
« Qui ? »
« Je sais pas, je n'ai jamais vu son aura avant. Mais, son aura est bizarre… »
« Comment ça ? » S'inquiéta Ron, peu ravi de se retrouver face à un autre adversaire alors que deux des leurs étaient à terre.
« Son aura…son aura est tentaculaire ! Et non circulaire comme tout le monde ! » Harry avait les yeux écarquillés, prenant connaissance de cet adversaire encore inconnu. « Et ses tentacules…elles semblent puiser l'énergie d'autres auras ! »
« Ce qui signifie ? » Demanda difficilement Blaise, se maudissant de ne pas pouvoir bouger (Draco s'amusa même à appuyer sur ses côtes pour le forcer à rester allongé).
« Je ne sais pas…je ne sais juste tout simplement pas…Sally et Godric ne nous ont jamais parlé de quelque chose de semblable… » Les yeux émeraude se tournèrent sur Ron qui secoua également la tête, incapable d'expliquer le phénomène.
Leur attention fut de nouveau attirée par Sirius, qui hurlait des insultes sophistiquées, mélangées à des sorts. Blaise ignorait qui était cet adversaire mais il le plaignait presque pour s'être attiré les foudres de Sirius. Il ne donnait pas cher de sa peau. Et il était presque curieux. Un rire froid et gras résonna dans la brume. Un rire qui fit frissonner Blaise. De dégoût et de malaise.
« Siri, Siri, Siri. Quel plaisir de te revoir ! Tu m'as beaucoup manqué ! Comment se sont passées tes très longues vacances ? »
« Peter ! Traitre ! » Hurla Sirius, rageur. « Tu vas payer pour eux, pour m'avoir détruit ma vie, celle de Harry ! »
Blaise entendit le souffle de Harry se couper de choc et de surprise. Un petit sanglot s'échappa de la bouche de son petit-ami, qu'il cacha rapidement derrière sa main. Soudainement, Harry semblait tout petit et vulnérable. Ron se dépêcha d'entourer son frère dans ses bras et de fixer rageusement la brume, dans la direction de la voix.
L'Italien reconnut le nom…Peter Pettigrew…c'était un nom bien détesté dans leur groupe. Et Sirius cherchait toujours à se venger de l'homme qui avait ruiné sa vie, celle de sa famille et de ses amis. Blaise le détestait surtout parce qu'il exécrait les traitres. Et pour ce qu'il avait fait à Harry. Ce type méritait de mourir dans d'horribles circonstances.
« Juste eux ? J'ai ruiné la vie de tellement de gens, Sirius…je ne me souviens pas vraiment de tout le monde… » S'amusa Peter.
« Toi ! » Sirius lança des sorts, s'avançant dans la brume.
Ron voulut le suivre mais hésita, ne voulant pas quitter son frère. Puis il secoua la tête.
« Tu ne vas pas l'aider ? » S'étonna Draco.
« C'est le combat de Sirius, sa vengeance. Je ne vais pas lui enlever ça. »
Ils observèrent en silence et respectueusement Sirius disparaitre dans la brume pour suivre les paroles insultantes de Peter.
« Remus avait l'air tellement triste et adorable quand il a compris que j'étais le traitre… » Chantonna Peter, sa voix s'affaiblissant, signe qu'il fuyait.
« Tu l'as tué ! » Hurla Sirius, comprenant enfin l'origine de la mort de son dernier ami.
Bientôt, le silence revint dans la petite clairière. Le petit groupe était inquiet et silencieux, faisant une minute de silence pour Remus Lupin, loup-garou qu'ils n'avaient jamais connu mais dont ils avaient suffisamment entendu parler. Peter avait vraiment voulu détruire tous liens d'amitié avec son ancien groupe d'amis. Il les avait tués un à un, mentalement ou physiquement. L'homme n'était peut-être pas aussi lâche qu'on le disait, comprit Blaise. Après tout, il fallait un certain courage – horrible, certes – pour trahir et tuer ses amis.
« Ça va mieux, Harry ? » Demanda doucement Ron à un Harry tremblant.
« O-oui… » Il prit une grande respiration. « Je viens juste de passer à côté du type qui a vendu mes parents et livré Sirius à Azkaban. Mais sinon, tout va bien… »
Blaise savait que Harry essayait juste de se convaincre que tout allait bien. Mais il pouvait voir que son petit-ami était bien plus pâle que d'habitude.
« Sirius va l'avoir, tu sais. Il ne va certainement pas le laisser en vie. » Rassura comme il pouvait Draco, avec un faible sourire.
« Je sais. » Harry hocha doucement la tête vers lui. « Merci Draco. »
« On devrait y aller. » Assura Draco. « Je peux transplaner avec Blaise. Et l'un de vous, transplanez avec Pansy. » Ron et Harry hochèrent la tête.
Blaise grogna quand il sentit son corps être doucement déplacé. Il savait que Draco allait devoir le mettre dans la bonne position pour éviter de trop l'abimer. Cela allait prendre un petit peu de temps.
« Vous savez… » Remarqua soudainement Pansy. « C'est bizarre que Peter soit tout seul. »
« Que veux-tu dire ? » Ron plissa des sourcils.
« Nos parents – surtout Sirius – nous ont toujours dit qu'il était faible magiquement. » Pointa la jeune fille. « Et Peter est surtout un espion ou un assassin. Blaise, tu sais très bien qu'un assassin ne travaille jamais seul…il doit toujours être accompagné de quelqu'un d'autre… »
Blaise hocha simplement la tête.
« Alors…si Peter est là…qui est son compagnon ? »
Sa question lança un froid. Le petit groupe d'amis s'entreregardèrent, soudainement alarmés. Une petite idée leur vint à l'esprit. Soudain, Harry pâlit et se redressa.
« Harry ? » Demanda Ron.
« Baissez-vous ! » Cria-t-il, forçant Ron et Pansy à se plaquer au sol.
Draco se mit devant le corps blessé de Blaise, dans un geste protecteur et se plia devant lui. Soudainement, une vague magique très sombre et puissante remplit leur espace. Rapidement, un violent vent magique repoussa tout sur son passage, sifflant aux oreilles de l'Italien, brisant le bouclier de Draco. Il ferma rapidement les yeux afin d'éviter que des gravats ne les percutent et serra les dents pour ne pas crier de douleur. La magie et le vent s'engouffrèrent dans ses blessures, ravivant sa souffrance. Mais Draco agit assez vite pour protéger son corps. Il s'allongea devant lui et Blaise lui en fut très reconnaissant.
Puis un rire malsain s'éleva dans les airs. Un rire qui le fit frissonner de peur. Un rire qui hantait ses rêves à cause de toutes les histoires qu'on lui avait racontées. Il refusa d'ouvrir les yeux, voulant échapper à la réalité. Ce rire malsain était accompagné par des cris familiers, les voix de Severus, Thomas et Enki résonnèrent. Le trio combattait probablement leur adversaire mais celui-ci résistait sans mal, sa magie était bien trop folle et libre pour réagir normalement.
« Oh…qu'avons-nous ici ? » Voldemort ronronna, il avait dû enfin les apercevoir. « Des enfants perdus… »
Une nouvelle vague magique, cette fois concentrée sur eux, vola vers eux, les percutant de plein fouet. Blaise pressa ses paupières, s'obligeant à les garder fermées. Il sursauta quand il entendit un léger râle de douleur mais il ne bougea pas. Puis, plus rien. Il entendit Severus et Thomas rediriger l'attention de Voldemort sur eux, les protégeant.
« Vous allez bien ? » La voix d'Enki était à côté d'eux, essoufflée. L'homme s'était séparé du combat pour venir les aider.
« Moyen… » Grogna Ron, probablement sonné : le combat entre les trois puissants Sorciers résonnait encore en arrière-plan.
Blaise osa enfin ouvrir les yeux. Il les ouvrit pour fixer deux yeux orageux semi-ouverts complètement vides de vie.
OoO
Hello ! Après des mois d'absence, me revoilà de retour ! Entre les cours et les exams, je n'avais plus aucun temps pour moi ! J'étais en manque d'écriture…
Bref ! Voilà un chapitre de terminé ! Vous vous rendez compte ? Encore 5 chapitres et c'est fini ! Ouah, ça va beaucoup trop vite !
Ce chapitre a été une galère à écrire ! En particulier le combat Blase/Pansy vs Greyback. Il fallait un perso assez cool pour être un adversaire coriace. Et on sait tous que les loups-garous sont cools. Donc, résultat : combat badass ! Pour la fin du chapitre…je vous laisse à votre imagination. De toute manière, vous aurez votre réponse dans le chapitre suivant.
A bientôt !
