Oh, tiens, j'ai complètement oublié de le taper, mais quelle agréable surprise alors ! (non orz)
Encore un jeu auquel je n'ai pas joué, donc je me suis surtout appuyée sur les infos sur Internet et le manga !
Pour l'apparence adulte de Kafei et Link, je me suis inspirée des fanarts de Linkxinks (Tumblr) (tout comme pour Anju, Romani et Cremia).
Bonne lecture !
Le Laktoz était initialement un bar à lait, mais il y a quelques années, il avait ouvert une salle de restauration, ouvrant plus tôt en conséquence.
Installé à Bourg-Clocher depuis quelques années, Link en était devenu un client régulier, y prenant ses repas quelques soirs dans la semaine.
La cuisine de l'auberge était correcte mais l'espace disponible était réduit et les clients ayant une chambre étaient évidemment prioritaires sur les autres.
Avec l'augmentation du tourisme dans les pays, la capitale avait dû réaliser quelques ajustements dans le style.
Comme tous les jeudis, Link y était donc attablé et savourait le plat du jour ainsi que la musique jouée par un petit groupe, en attendant que l'heure du concert n'arrive et que l'ambiance s'électrise.
Le travail au ranch Romani ne manquait pas, lui non plus, et il profitait des livraisons de lait pour s'offrir le repas.
Le changement des gestionnaire y était pour quelque chose, aussi…
La plupart des autres tables étaient remplies et les employées paraissaient submergés par cette foule. S'ils pouvaient courir, nul doute qu'ils le feraient.
Pour preuve, bien qu'il ait été servi depuis un moment, il y avait toujours les couverts inutilisés en place, juste en face de lui, devant la chaise inoccupée.
C'était amusant, il pourrait presque croire qu'il avait un rendez-vous. Mais un rendez-vous très en retard, alors !
Amusé par sa réflexion, Link porta son verre à ses lèvres, fermant les paupières alors qu'il savourait la Cuvée Romani.
C'était meilleur encore lorsqu'on connaissait les vaches ayant participé à sa préparation ou qu'on avait pris part à sa réalisation.
Quand il eut fini sa gorgée – et son verre par la même occasion – Link rouvrit alors les yeux… pour les poser sur un jeune hylien semblant un peu mal à l'aise.
- Je peux vous aider ?
- Je suis désolé d'être en retard, mes amis m'ont prévenu tardivement.
Il s'assit à la chaise vide, riant avec embarras, se frottant la nuque.
- J'ai bien cru que je ne te trouverai pas, il y a un de ces mondes ! Je ne viens d'habitude que lors des concerts, j'aurais pensé que c'était plus calme à l'heure du dîner…
Tous les indices de gènes étaient là, à l'amusement de Link. Il ne comprenait pas trop ce qui se passait mais il le laissa faire, curieux.
- Tu es là depuis longtemps ?
- Je peux attendre ta commande, éluda-t-il.
Hélant un serveur de passage, il lui obtint les cartes et les lui tendit.
- Je n'ai jamais goûté à la nourriture d'ici… Tu viens souvent ?
- Tous les deux jours, approximativement. Je vis à l'extérieur de Bourg-Clocher.
- C'est pour ça que ton visage ne me dit rien ! S'exclama-t-il. Je connais pratiquement tout le monde ici !
Il se tut un temps, se plongeant dans la liste des plats.
- Qu'as-tu pris ?
- Le plat du jour.
Sans regarder, Link tapota du doigt la ligne le mentionnant, utilisant son autre main pour remplir son verre. Puis il pencha la carafe dans sa direction, en une proposition muette.
- Je veux bien, merci.
Puis aucun des deux ne pipa mot avant qu'un serveur ne parvienne à se libérer pour s'enquérir de la commande puis repartir aussi sec.
- C'est toujours aussi agité ?
- Non, c'est un peu plus calme, en temps normal. Je crois que M. Barten a prévu un groupe assez connu, ce soir.
- Oh…
Sans la carte pour se cacher derrière, Link pouvait clairement l'observer jouer nerveusement avec ses manches alors qu'il gardait la tête baissée, les yeux rivés sur ses couverts.
- Je m'appelle Link, se présenta-t-il.
- Moi c'est Kafei ! Je suis… Euh non, oublie.
Link ne pouvait s'empêcher de sourire alors qu'une fois de plus, il détournait le regard. C'était assez dommage car il avait de splendides yeux dont la couleur était entre le lie de vin et le cerise.
On dirait bien que c'était à lui de l'apprivoiser suffisamment pour qu'il lui fasse face…
Le fumet délicieux de sa commande leur emplit les narines alors que l'assiette était déposée et l'employé disparaissait avant qu'ils ne puissent le remercier.
- Bon appétit ?
- Merci, toi aussi.
Link reprit sa fourchette et son repas, patientant. Il devait attendre encore un peu avant de relancer la conversation, une fois la tension chassée de ces épaules.
- Tu as dit connaître tout le monde… Tu vis à Bourg-Clocher depuis longtemps ?
- Toujours ! Rit-il. J'y suis né, pour tout te dire. Et toi ?
- Bientôt dix ans. Je suis d'Hyrule à la base.
- Oh ? Qu'est-ce qui t'a fait venir ici ?
- Je ne sais plus trop. J'étais à la recherche d'une amie mais j'ai fait chou blanc. Puis je suis resté.
- Amoureux ?
- De la ville, alors, je n'avais qu'onze ans.
Kafei porta son verre à ses lèvres, clairement en pleine réflexion.
Il était si facile à lire que c'en n'était pas drôle. Link savait exactement à quoi il pensait.
- Tu as donc… vingt-et-un ans ? Tu es plus jeune que moi ? Je ne m'y attendais pas…
- C'est le travail à la ferme, les muscles font illusion.
Il ignorait si Kafei était volontairement évident ou s'il était juste trop perdu dans ses pensées pour penser à s'en cacher, mais il sentit clairement le passage de son regard sur son corps.
Qu'il contracta volontairement ou non ses muscles, personne n'avait à le savoir…
- Tu parlais de tes amis… ce sont eux qui ont organisé tout ça ?
- Ah, oui, ces enfoirés… ils m'ont prévenu il y a un peu moins de deux heures. Le temps que je me calme, me prépare puis te repère… Encore désolé, d'ailleurs.
- Y'a pas de mal, j'étais bien installé.
Leur discussion resta légère bien que quelques informations furent échangées – dont le fait que le maire actuel était le père de Kafei ou que Link n'avait appris à lire qu'après son arrivée à Termina – jusqu'aux desserts.
La tarte aux fruits du Laktoz était un incontournable auquel le jeune adulte rendait les honneurs à chacune de ses visites et ce soir ne dérogea pas à la règle.
Il en était à savourer l'acidulé de la mirabelle et le sucré de la crème quand survint un visage inconnu qui lui tourna ostensiblement le dos, pour s'adresser à Kafei.
- Mec, ça va ? Je suis vraiment désolé, j'ignorais que ce connard allait te poser un tel lapin ! Si tu veux, toute la bande est là, je paye ma tournée !
La bouche pleine de son propre dessert – un délicieux fondant au chocolat avec lequel Link faisait parfois quelques infidélités à la tarte – Kafei fixa son ami quelques minutes avant de reporter son attention sur son vis-à-vis et de ciller longuement, puis enfin d'avaler sa bouchée.
- Mais de quel lapin tu parles, Delfino ? Ce n'était pas avec lui que tu m'as arrangé ce rencard ?
Suivant la direction de la cuillère, ledit Delfino fut surpris de la présence de Link, celui-ci agitant la main pour la saluer, bien qu'il commençait à réfléchir à une stratégie pour se sortir de cette situation.
- C'est qui ce gars, Kafei ? Je sais que la rupture de tes fiançailles était un coup dur, mais ce n'est pas une raison pour sortir avec n'importe qui. Respecte-toi !
N'ayant pas prévu de dîner en galante compagnie, Link s'était assuré d'être juste assez présentable pour ne pas être recalé à l'entrée après avoir déchargé les pots par l'entrée des livraisons.
Il portait donc une simple chemise blanche un peu petite et ayant bien vécue, dont les manches avaient été retroussées jusqu'à mi-bras. Il avait rassemblé ses cheveux blonds en une queue de cheval bâclée et il ne serait pas surpris d'apprendre que paille et foin s'y sont mêlés.
En-dehors de leur champ de vision, il portait un vieux pantalon usé jusqu'à la corde et une paire de bottes qui avaient vu de meilleurs jours. Au moins le tout était-il propre…
Bien sûr, comparé aux autres clients, il faisait misérable mais, comme rappelé plus tôt, il avait juste prévu de prendre un bon dîner avant de retourner au ranch avec le chariot avant de se coucher.
Autant dire qu'il s'était largement écarté du script original.
Heureusement qu'il n'était pas chargé des soins aux animaux ce soir.
Par acquis de conscience, Link vérifia lui-même sa mise mais aucune surprise ne l'attendait, il était exactement comme il était entré, deux heures plus tôt.
Kafei posa son couvert et vida son verre pour se dégager la gorge, soupirant lourdement après.
- Delfino. Tu me feras le plaisir de garder ton opinion pour toi. Je t'avais déjà dit que je voulais digérer ma peine tout seul et tu t'es mis en tête de me caser avec tous les célibataires de la ville.
Ses yeux paraissaient luire sous la colère. Distraitement, Link sentit un frisson d'excitation lui parcourir l'échine à cette vision.
- Maintenant, non seulement tu te pointes avec plus d'une heure de retard sur l'heure initiale du rendez-vous, tu interromps notre conversation et, pour couronner le tout, tu te permets de juger Link.
C'était impressionnant à assister.
Kafei n'avait pas haussé la voix ni le ton un seul instant. Il était resté assis tout le long de sa tirade et s'était simplement tourné vers son ami, les bras à plat sur la table.
- Alors, je te conseille de disparaître de ma vue, tant que je te le demande encore gentiment.
Delfino déglutit visiblement avant de bafouiller puis de prendre la fuite, disparaissant dans la foule.
Kafei prit de longues inspirations pour se calmer avant de faire de nouveau face à Link, les sourcils encore froncés. Il garda les yeux rivés sur son assiette et reprit sa cuillère, l'air de rien.
Il finit par relever la tête, un peu inquiet mais surtout surpris du silence qui s'éternisait.
Il piqua un fard violent lorsqu'il croisa le regard bleu roi qui le fixait d'un air concentré qui parut le clouer sur place.
Une étrange chaleur parut se répandre, autant sur ses joues que dans le reste de son corps et il lui fallut tous ses efforts pour ne pas se tortiller sous ce regard pénétrant.
- Je… désolé que tu ais eu à assister à ça. J'imagine qu'il pensait bien faire…
- Célibataire, alors ?
- Euh… oui. J'étais sensé me marier, tu as dû le comprendre, mais… ça ne s'est pas passé comme je le voulais.
- Je vois ça.
Link ne modifia pas sa posture, le menton appuyé contre la paume de sa main, le coude sur la table, son attention toujours rivée sur lui, son dessert oublié depuis belle lurette.
- Tout va bien ?
- Merveilleusement. J'essaye de trouver quelle proposition serait la plus adéquate pour la suite de la soirée.
L'éventualité que leur dîner s'étende à plus que ça le séduisit au-delà de toutes paroles, et son empourprement fut loin de réduire à cette déclaration.
C'était une situation inédite pour lui. D'ordinaire, il était celui qui séduisait, lui qui susurrait les bons mots pour faire perdre pied à l'objet de ses avances !
Mais non seulement, d'ordinaire c'était des filles à qui il s'adressait, mais en plus c'était loin d'être profondément désagréable, à la réflexion.
- Et quelles idées traversent ton esprit ? Je pourrais peut-être t'aider à faire le tri.
Le fondant fut autant oublié que la tarte, alors que son consommateur plantait ses deux coudes sur la table et croisait les mains, y accolant le bas de son visage, l'air attentif.
Peu important le brouhaha autour d'eux, Kafei ne perdra pas un mot sortant de ces lèvres, les oreilles en alerte.
- Relâche-toi, suis le mouvement, conseilla Link.
Planté au centre du manège, il suivait le trot enjoué du jeune hongre, tournant sur lui-même.
- Kafei, détends tes épaules et prends le rythme ou tu vas te faire mal…
Bringuebalé par l'animal, le jeune hylien avait perdu toute dignité depuis la seconde où il avait accepté la proposition de Link d'apprendre à monter à cheval.
Ce n'était pas la première fois qu'il avait à subir cette humiliation, mais le sourire enjoué qu'il arborait dès qu'il était question de cheval avait pour conséquence de faire redoubler les battements de son cœur mais aussi d'affaiblir sa volonté.
Ce n'était donc pas la première fois qu'il jetait sa dignité aux orties et se laissait malmener par cette foutue bestiole, le tout sous l'œil attentif de Link qui lui enseignait l'équitation.
- On va s'arrêter là, annonça ce dernier.
Il retroussa les lèvres pour émettre ce sifflement si particulier, attirant aussitôt l'attention de la jeune monture qui s'empressa de le rejoindre, sans le moindre égard pour son malheureux cavalier qui put enfin prendre une profonde inspiration quand il s'arrêta.
Link caressa longuement son chanfrein et son encolure, le complimentant. Il jeta quelques regards en direction de Kafei, vérifiant qu'il allait bien et reprenait sa respiration. Une fois cela fait, il tapota une dernière fois son épaule puis en fit le tour, tendant les bras afin d'aider Kafei à démonter, l'accueillant dans ses bras une fois qu'il posa pied à terre.
- Qu'est-ce que je ne ferais pas pour toi, grommela-t-il faussement.
Il s'éloigna un peu de l'étreinte, le temps de se retourner et de retirer le casque qu'il lui faisait porter, libérant sa chevelure magenta foncé par la même occasion, puis reprit sa place, échangeant un baiser.
- Je me charge de Puini, va boire.
Il lui caressa la joue avant de se reculer et de guider le hongre hors du manège afin de le panser avec soin puis de l'envoyer rejoindre le troupeau s'égayant sur les terres du ranch.
C'est à la véranda de celui-ci qu'il retrouva Kafei, accoudé à la rambarde, sirotant un verre de limonade.
Il alla le rejoindre, s'adossant à la rambarde et y appuyant les coudes, l'observant à ses côtés.
Ils échangèrent un regard tandis que Kafei portait de nouveau le verre à ses lèvres, les yeux brillants de malice, avant de le lui tendre légèrement.
Link s'en empara et goûta à son tour à la boisson, puis le déposa sur la rampe, non loin, attrapant le menton de Kafei et l'embrassa.
Ils auraient sans doute pu rester ainsi plus longtemps et même l'auraient fait, s'ils n'avaient pas été interrompu par le fracas assourdissant de la porte d'entrée sous le passage d'Anju qui se précipita à leurs côtés, agrippant le poignet de son ancien fiancé et l'attirant après elle.
- Vite, on doit rentrer tout de suite ! À plus tard Link !
Les deux garçons arboraient la même expression abasourdie alors qu'ils étaient séparés de force, Anju traînant presque Kafei derrière elle, jusqu'à la carriole qu'ils avaient pris pour venir, montant à bord et incitant les chevaux à partir.
Quand Cremia surgit à son tour de l'intérieur, elle rit un peu de l'air perdu de son employé avant de lui expliquer.
- C'est bientôt l'anniversaire de sa grand-mère et je crois qu'elle vient enfin de trouver une idée de cadeau.
- Elle aurait pu me le laisser, grogna-t-il.
- Tu la connais, elle agit impulsivement. Elle a juste dû penser qu'elle lui éviterait de rentrer à pied.
- Comme si je laisserais Kafei rentrer à pied. Ou seul.
Il leva les yeux au ciel et reprit sa position de tantôt, finissant la limonade par petites gorgées.
- Oh, je me doute que tu aurais profité de le raccompagner chez lui, le taquina Cremia. Tous deux montant sur le même cheval… ou même lui trouver une petite place dans tes quartiers…
L'alliance de son faux air de conspiration et ses suggestions le firent éclater de rire, bien qu'il était absolument d'accord avec ses propos.
Apprendre que l'actuelle petite amie de son employeuse était l'ex-fiancée de Kafei avait été moins stupéfiant que la manière dont il l'avait apprise : Anju s'était violemment emportée en l'apercevant et avait commencé à lui crier dessus, persuadée qu'il était venu la convaincre de revenir auprès de lui, alors qu'il avait simplement répondu à la proposition de Link de visiter le ranch.
Ç'avait été une situation assez maladroite, surtout avec Cremia parfaitement inutile car prise d'un fou rire, Anju qui refusait de se calmer et d'écouter qui que ce soit, et Kafei qui se cachait pratiquement derrière lui, l'air coupable.
Épuisé, il avait fini par hausser la voix à son tour, noyant les protestations de la jeune femme et se faisant enfin entendre dans cette cacophonie.
Ce mouvement d'humeur était si peu dans son caractère qu'il avait figé le trio sous la surprise. Il avait même perçu une légère lueur d'effroi dans les yeux de la demoiselle. Quand à Kafei, il l'entendit déglutir et le sentit resserrer sa prise sur ses épaules.
Profitant de l'accalmie, il avait réalisé une rapide présentation et un court résumé de la situation avant d'attraper son invité par le bras et de l'emmener dans l'écurie afin de s'y calmer et de mettre de la distance entre eux.
Ce fut aussi là qu'ils s'embrassèrent pour la première fois, Kafei s'était blotti sur ses genoux et ayant attiré son attention juste avant de lui ravir les lèvres, clairement émoustillé.
Sans doute se seraient-ils laissé aller à plus si Romani ne les avait pas interrompu et chassé, sous prétexte qu'ils allaient donner des idées aux chevaux.
Leur relation balbutiante s'était ainsi renforcée au fil des jours et les deux anciens fiancés avaient fait la paix, partageant la même carriole quand l'un allait au ranch rendre visite à son aimé.e, d'où l'initiative précédente.
Ronchonnant pour la forme, Link retourna à ses corvées sous les éclats de rire de Cremia qui appréciait beaucoup trop le taquiner, mais il la laissait faire, conscient que c'était bon enfant et absolument pas pour se moquer de lui.
ink et Kafei somnolaient paisiblement, allongés sur le lit du second, l'un dans les bras de l'autre.
Les jours de livraison, le fils du maire rejoignait son compagnon au Laktoz où ils dînaient ensemble puis traînaient selon leurs envies et idées. Tant que Link rentrait pour la traite du matin, il était libre de passer la nuit où il le voulait. Ce n'était donc pas la première fois qu'il finissait ici, bien que l'émotion restait la même.
Un bras au travers de son torse, Kafei était pensif, jouant avec les lacets fermant la tunique de son amant. Celui-ci fredonnait doucement, ses doigts peignant la longue chevelure magenta foncé comme il le faisait avec la crinière des chevaux du ranch.
Quand Kafei s'en était rendu compte – non, c'était un mensonge, c'est Romani qui l'avait relevé, à l'amusement de sa sœur – il en avait été vexé avant de se rendre compte que c'était inconscient de la part de Link, c'était juste sa manière de faire.
- Dis ? Souffla-t-il, rompant le silence.
Un faible grognement fut émis en réponse.
- Cette fois, au restaurant… quand on s'est rencontré… Pourquoi tu ne m'as pas dit que je faisais erreur et que nous n'avions pas rendez-vous ?
Il ferma les paupières alors qu'un baiser lent lui était déposé sur le front.
- Si tu t'en souviens bien, tu ne m'as pas vraiment laissé en placer une et tu t'es assis avant même que je ne puisse répondre.
- Tu aurais pu me chasser au lieu de demander une carte.
- J'étais curieux. Et tu étais très mignon.
Le silence pensif reprit place.
- Si Delfino ne s'était pas pointé pour ruiner la fin du dîner, tu me l'aurais avoué ?
- Pas avant le troisième rendez-vous. Ou le cinquième.
- Oh, voyez-vous ça… Tu étais si sûr que ça de ton charme ?
- Évidemment, tu ne décollais pas ton regard de moi, se vanta-t-il pompeusement.
Faussement vexé, l'habitant des lieux se redressa sur ses genoux et lui pinça le nez, en représailles.
- Oh, vraiment ? C'est étrange, j'ai un autre souvenir…
- Ça, c'est l'âge, ça joue sur la mémoire, répliqua-t-il d'une voix nasillarde.
Malgré l'inconfort, il garda sa position, lui rendant son regard, placide.
- Salaud ! On n'a que deux ans de différence !
- Je n'ai jamais prétendu ne pas être affecté.
Amusé, Kafei écarta une jambe, encadrant Link de ses genoux, puis lâcha sa prise alors qu'il se penchait pour lui voler un autre baiser.
- Un peu de respect pour ceux qui dorment ! Clama son père en cognant de l'autre côté du mur.
Ils se figèrent sous la surprise avant de se séparer, riant le plus bas possible.
Kafei finit par s'allonger de tout son long sur Link, souriant encore.
- Je crois que ça fait un point de plus en ma faveur, taquina le fermier.
- Tu les comptes vraiment ? Je croyais que c'était une blague ! Geint-il.
- Je suis toujours sérieux, voyons. Et plus encore pour un projet comme celui de s'installer ensemble.
Kafei se pelotonna un peu plus contre lui, songeur.
Ce serait mentir que de prétendre que sa relation avec Anju ne l'avait pas affecté, et plus encore comment elle s'était achevée, le rendant légèrement frileux quand il était question de projection dans un avenir amoureux.
Conscient de ça, Link dégagea son front afin d'y accoler d'autres baisers.
- Mais absolument rien ne presse. On ira à ton rythme.
Ce fut pratiquement dans cette position qu'ils s'endormirent.
"Ton ami t'a arrangé un blind date et il se trouve que je mangeais seul, alors tu as cru que c'était moi.
Tu étais mignon alors j'ai accepté, mais tu as fini par recevoir un message dudit ami s'excusant que le rencard prévu t'ait posé un lapin.
Maintenant, je dois m'expliquer."
Voracity Karn
